Je suis le tout dernier.
Je ferai ça le plus rapidement possible. Merci beaucoup, et merci de nous avoir invités à venir vous parler cet après-midi.
Je travaille pour le Conseil des viandes du Canada. Notre secteur agroalimentaire est le plus important qui soit au Canada avec des ventes de quelque 20,3 milliards de dollars et environ 67 000 employés au total.
Le secteur canadien de transformation de la viande ressent les pressions qui tiennent à de graves inconvénients du point de vue de la compétitivité. Pour parler des événements des six derniers mois, bon nombre de personnes ont utilisé la métaphore du perfect storm, autrement dit la tempête du siècle. Les épreuves qui se sont présentées ont été redoutables. Quatre membres du Conseil des viandes du Canada ont déposé leur bilan au cours des six derniers mois. Le dollar canadien, comme vous le savez tous, est passé en juste trois ans d'une faiblesse record de 65 ¢ à plus de un dollar, et il a augmenté de 21 p. 100 depuis le début de l'année. Comme le prix du pétrole est élevé, à plus de 98 $ le baril, les coûts en énergie et en emballage avec plastique ont augmenté. Les aliments du bétail — fondement de notre industrie du bétail, n'ont jamais été vendus à un prix si élevé. On retrouve sur les tablettes des épiceries un nombre beaucoup plus grand de produits alimentaires américains, et notamment de la viande.
Dans notre industrie de la viande et du bétail, industrie diversifiée qui dépend du commerce et représente un élément capital des économies régionales, il y a eu à tous les niveaux une baisse rapide et profonde des liquidités, de la rentabilité et de la confiance des investisseurs. La chute du cours des actions des rares entreprises de transformation de la viande qui soient cotées en bourse, au cours des six derniers mois, illustre bien le phénomène.
Des entreprises canadiennes de transformation de la viande ont annoncé l'instauration d'importants plans de restructuration, qui prévoient notamment l'annulation de projets de construction. Les dirigeants sont à repenser leur plan d'affaires et agissent de diverses façons — en procédant à des consolidations, à des ventes, à des fermetures, et en essayant de maximiser le rendement des usines en instaurant des quarts de travail doubles — pour mieux étaler les frais généraux.
En même temps, les pénuries de main-d'oeuvre et problèmes de maintien en poste du personnel sont devenus des problèmes importants dans le secteur de transformation de la viande. Il est devenu particulièrement difficile de rivaliser pour attirer des candidats dans l'ouest du Canada, là où les entreprises de transformation de la viande ne peuvent verser les salaires que proposent des secteurs en pleine expansion comme ceux du pétrole et de la construction. Il en a également résulté un taux nettement inférieur d'utilisation de la capacité des usines et des taux de roulement annuel du personnel de l'ordre de 95 p. 100 dans certaines usines.
Les différends commerciaux récents à propos des ingrédients des aliments du porc et les règles imposées quant au maximum de résidus qu'ils peuvent comporter ont ajouté aux risques que supportent les entreprises d'exportation et mis en relief la nécessité pour toutes les entreprises d'adopter immédiatement des normes internationales.
La transformation de la viande est une affaire sérieuse. Comme nous l'avons vu avec l'histoire des produits de viande contenant la bactérie E. coli qui ont été rappelés l'été dernier, les malheurs d'une seule et unique entreprise peuvent avoir des effets dévastateurs sur l'industrie entière. Récemment, soit le 9 novembre, nous avons constaté que le département américain de l'agriculture, à la frontière, imposait une très lourde règle aux produits canadiens, qui consistait à retenir les lots et à les soumettre à des essais. Heureusement, elle a cessé de retenir les lots. Cependant, les conséquences des nouvelles mesures ainsi adoptées seront profondes. Selon certaines estimations récentes, le coût supplémentaire des nouveaux essais de détection d'E. coli partout au Canada et aux États-Unis coûteront 50 millions de dollars par année de plus.
Comme vous le savez tous, après l'histoire de l'ESB, l'industrie du boeuf a réagi en accroissant sa capacité. Elle est passée du traitement de 70 000 animaux par semaine à quelque 110 000. Récemment, selon les informations d'Agriculture Canada, le nombre de bêtes abattues par semaine est tombé à moins de 60 000.
En juillet 2007, les dispositions réglementaires améliorées sur les aliments pour ruminants sont entrées en vigueur, ce qui a contraint l'industrie à engager des coûts énormes. Nous estimons que cette nouvelle règle coûte à l'industrie 23 millions de dollars de plus par année, ce qui est nettement plus élevé que l'estimation initiale faite par les responsables gouvernementaux.
Nous savons que notre industrie a besoin de produire à plus grande échelle et d'améliorer sa productivité, le monde ayant changé. Il faut agir immédiatement et aider l'industrie à survivre à cette série d'événements incroyables.
Pour ce qui est des recommandations fiscales, nous sommes très reconnaissants du fait que le gouvernement du Canada ait adopté récemment, comme en fait foi l'annonce du budget de 2007, une déduction pour amortissement accéléré applicable au matériel et outillage de fabrication. Nous sommes d'avis que cette mesure particulière devrait être appliquée au-delà de l'année 2008. Dans de nombreux cas, il faut plus de deux ans pour installer le matériel et mettre en place les procédés; le délai prévu est trop court.
Nous pouvons certainement faire plus. Nous encourageons le Canada et les provinces à réduire immédiatement à 24 p. 100 le taux global d'imposition des sociétés, pour que celles-ci puissent concurrencer à l'échelle mondiale et attirer et maintenir les investissements de l'étranger. Nous applaudissons au mini-budget du ministre Flaherty, adopté il y a quelques semaines, où le gouvernement promet de réduire l'impôt des sociétés. Il nous faut agir rapidement. La Banque du Canada devrait réduire ses taux d'intérêt à court terme d'au moins 25 points de base, de manière à ralentir l'ascension du dollar. Le Canada devrait élargir les remboursements de crédit d'impôt pour recherche et développement, de manière à permettre aux grandes sociétés de se prévaloir des mêmes avantages fiscaux que les sociétés canadiennes de moindre taille.
Du point de vue de la gestion des risques d'entreprise, les programmes d'Agriculture Canada se limitent actuellement aux producteurs primaires. Le gouvernement du Canada devrait investir dans de nombreux programmes qui profiteraient à l'ensemble du secteur de la viande et du bétail. Par exemple, le projet baptisé West Hawk Lake zoning initiative diviserait le pays en deux zones, avec l'adoption du budget Manitoba-Ontario — et nous sommes actuellement appelés, seulement du point de vue du secteur de la viande, à verser 100 000 $ par année pour les cinq prochaines années. Autre exemple: le conseil national pour le soin des animaux d'élevage, organisme important qui profite à l'ensemble du secteur de l'élevage. Récemment, le conseil a perdu l'aide financière annuelle de 80 000 $ que lui verse habituellement le gouvernement. Ce ne sont là que deux exemples de programmes de la catégorie verte qui profiteraient à l'ensemble du secteur.
En même temps, nous avons dit au gouvernement de prendre garde au risque d'application de droits compensateurs associés à des programmes gouvernementaux comme l'ASRA au Québec et le programme de redressement agricole annoncé récemment en Alberta, qui est doté d'un budget de 165 millions de dollars. Par exemple, nous savons que le volume croissant d'exportations de porcins sur pied vers les États-Unis a attiré l'attention de l'industrie américaine. Il est possible qu'il y ait une nouvelle pétition en faveur de droits antidumping et compensateurs.
Les programmes du Canada, qui viennent en aide aux producteurs primaires au moyen de prêts sans intérêt, devraient être offerts aussi aux entreprises de transformation de la viande, pour qu'elles puissent apporter d'importantes améliorations environnementales. Les usines canadiennes de transformation de la viande auront besoin d'investir pour pouvoir produire à plus grande échelle et automatiser les procédés, de manière à conserver leur compétitivité, mais il faudra attendre avant de pouvoir recueillir les fruits d'un tel investissement. L'absence actuelle de bénéfices fait qu'il est très difficile de se décider à investir ainsi.
Du point de vue environnemental, les usines canadiennes de transformation de la viande doivent composer avec des normes de qualité de l'eau relativement plus rigoureuses dans de nombreuses provinces, dont le Manitoba et le Québec, et sont contraintes de faire des investissements énormes dans le traitement des eaux usées, problème avec lequel leurs homologues américains n'ont pas à composer.
Le gouvernement pourrait également fournir une aide relative aux coûts de la formation. Pour attirer et retenir chez eux du personnel dans un marché du travail très restreint, les entreprises de transformation de la viande doivent investir énormément dans les programmes de formation pour tous les niveaux de compétence. Dans de nombreux cas, les entreprises sont obligées de donner des cours d'anglais langue seconde aux travailleurs étrangers temporaires et néo-canadiens, qu'elles emploient en grands nombres.
Du point de vue réglementaire et commercial, nos entreprises de transformation du boeuf ont besoin d'une aide immédiate, soit un fonds de transition de 50 millions de dollars applicable sur deux ans pour prendre en charge le stockage et l'élimination des matières à risque spécifiées des ruminants. Malheureusement, le programme actuel, qui est offert à frais partagés avec les provinces, finance l'investissement, mais non pas le traitement continu. À notre avis, ce devrait être le cas.
L'industrie canadienne de la transformation de la viande, qui fait l'objet des inspections des autorités fédérales, est la plus réglementée des secteurs de la transformation des aliments. Selon les estimations, les entreprises de transformation de viande soumis aux inspections fédérales versent plus de 20 millions de dollars par année en droits — droits pour les services d'inspection, les certificats d'exportation, l'approbation des étiquettes et ainsi de suite. Cela représente un inconvénient majeur pour elles. Les droits en question s'ajoutent aux coûts croissants du personnel qu'il faut engager pour respecter les programmes comme l'inspection fondée sur les actifs, qui transfèrent davantage de responsabilités aux empaqueteurs eux-mêmes. C'est très différent des entreprises américaines et des entreprises canadiennes soumises aux inspections provinciales, qui n'ont pas à assumer les mêmes coûts supplémentaires. Pour créer des règles du jeu équitables partout dans le monde, il faudrait supprimer ces frais immédiatement. Cependant, nous remercions le comité d'avoir adopté récemment une motion où il demande à l'Agence de revoir les droits qu'elle impose à l'industrie. Nous en sommes reconnaissants.
Les modifications du règlement et les projets de modernisation touchant certains aspects du domaine, par exemple les allégations concernant la santé et la nutrition, les normes d'enrichissement, les allergènes, les allégations concernant les méthodes de production, l'approbation des ingrédients, l'approbation de l'étiquetage et ainsi de suite sont bloqués depuis des années. Nous avons demandé expressément que le gouvernement fédéral accélère l'approbation de l'utilisation des lactates dans les viandes cuites et crues. Le gouvernement doit également accélérer le processus pour permettre aux entreprises de transformation de recourir à l'irradiation des viandes et à d'autres mesures touchant la salubrité des aliments. Il s'agit, en partie, d'un procédé canadien qui est interdit au Canada même, mais que nos collègues américains emploient au sud de la frontière.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments devrait prévoir davantage de ressources pour l'examen de la conformité avec le règlement des importations et l'application des règles à cet égard, surtout depuis que les fabricants canadiens ont à supporter des normes plus strictes de conformité et d'approbation de l'étiquette. Nous observons une croissance rapide des importations en sol américain de produits de viande à ingrédient unique et de certains produits transformés, avec peu d'obstacles ou de mesures réglementaires de la part de l'ACIA. Nous savons tous que les règles obligatoires d'étiquetage concernant le pays d'origine s'appliqueront aux États-Unis en 2008.
En dernier lieu, je dirais que les provinces et les territoires devraient éliminer tous les obstacles interprovinciaux au commerce, surtout ceux qui restreignent le mouvement des travailleurs.
Merci. Nous sommes disposés à répondre à vos questions.
I'm the very last one.
I'll go through it as quickly as I can. Thank you very much, and thanks for inviting us to speak to you this afternoon.
I work for the Canadian Meat Council. We are Canada's most important agrifood sector, with sales of approximately $20.3 billion and about 67,000 employees in total.
The Canadian meat processing sector is feeling the pressure of severe competitive disadvantages. Many have labelled the events of the last six months as the perfect storm. The challenges have been enormous. Four Canadian Meat Council members have filed for bankruptcy in the last six months. The Canadian dollar, as you all know, has risen from a low of 65¢ to over $1 in just three years, and it has risen by 21% since the beginning of the year. High oil prices, over $98 a barrel, have raised energy and plastic packaging costs. Feed grains, the foundation of our livestock industry, have reached historic price levels. There are a lot more U.S. meat and food products showing up on our grocery store shelves.
In our diverse trade-dependent and regionally vital livestock and meat industry, the loss of liquidity, profitability, and investor confidence has been swift and profound, at all levels. For those few publicly traded meat processors, the huge drop in their share price over the past six months tells the story.
Canadian meat processing companies have announced major restructuring plans, including cancelling construction projects. They are rethinking their business plans and taking action through consolidations, sales, closures, and attempting to maximize plant throughput by double shifting, to spread out their overhead costs.
At the same time, labour shortages and retention have become major issues for our meat processing sector. Competing for labour has become especially difficult in western Canada, where meat processors cannot afford the wages offered by the booming oil and construction sectors. It has also resulted in much lower plant capacity utilization and annual employee turnover rates of 95% in some plants.
Recent trade disputes over hog feed ingredients and their maximum residue limits have added to the export risks and highlight the need for immediate adoption of international standards by all companies.
Meat processing is serious business. As we have seen with the E. coli recalls this past summer, the misfortunes of one company can have devastating effects on the entire industry. We witnessed that most recently, on November 9, when the USDA's food safety inspection services had a very onerous test and hold inspection of Canadian products at the U.S. border. Luckily, they lifted the hold process. However, the consequences of these new measures will be profound. Some have recently estimated that the added cost of the additional E. coli testing throughout Canada and the United States will add another $50 million a year for that testing parameter.
As you all know, after BSE hit, the beef industry responded by expanding capacity to some 110,000 animals per week, from 70,000 animals per week. Recently, information from Agriculture Canada indicated that kills have fallen to less than 60,000 per week.
In July 2007, Canada's enhanced ruminant feed ban regulations came into effect, and it put tremendous cost on the industry. We estimate that this new regulation is costing the industry an additional $23 million per year, which is much higher than originally estimated by government officials.
We know our industry needs to grow its scale and improve productivity, because the world has changed. The time has come for immediate action to help the industry survive this incredible series of events.
In terms of tax recommendations, we are very grateful for the Government of Canada's recent accelerated capital cost allowance for manufacturing machinery and equipment that was announced in Budget 2007. We believe this particular measure should be extended beyond 2008. In many cases, it takes more than two years to get equipment and processes in place, and the time is too short.
We can certainly do more. We encourage Canada and the provinces to immediately lower the total corporate tax rate to 24%, to compete globally and to track and retain inward investment. We applaud Minister Flaherty's mini-budget package, which was passed a few weeks ago, that promised to start reducing corporate taxes. We need to move quickly. The Bank of Canada should reduce its short-term interest rates by at least 25 basis points to slow the rate of the dollar's climb. Canada should also expand the tax credit refunds for research and development to allow larger corporations the same tax benefits available to smaller Canadian corporations.
In terms of business risk management, Agriculture Canada programs are currently restricted to primary producers. The Government of Canada could be investing in many programs that would benefit the entire meat and livestock sector. For instance, a project called the West Hawk Lake zoning initiative would divide the country into two zones with the Manitoba-Ontario budget, and we are currently being asked, just from the meat sector's standpoint, to fund $100,000 a year for the next five years. Another example is the National Farm Animal Care Council, an important organization that benefits the entire livestock sector. They recently lost their $80,000 annual financial support from government. These are just two examples of green box category programs that would benefit the entire sector.
At the same time, we cautioned the government to watch the countervail risk associated with government programs such as ASRA in Quebec and the $165 million recent announcement by Alberta in their farm recovery program. We know, for example, the growing volume of live swine exports to the United States has caught the attention of the U.S. industry and a new anti-dumping and countervailing duty petition is possible.
Canada's programs, which assist primary producers with interest-free loans, should be expanded to include meat processors to allow them to make capital environmental upgrades. Canadian meat processing plants will need to invest more in scale and automation to maintain their competitive position, but the payback will not come quickly. The current absence of profits makes such capital investment decisions very difficult.
From the environmental perspective, Canadian meat plants are facing tougher provincial water quality standards in many provinces such as Manitoba and Quebec and are being required to make huge investments in waste water treatment that their U.S. counterparts do not face.
The government could also help with respect to training costs. The ability to attract and retain labour in a very tight labour market requires meat processors to invest heavily in training programs at all skill levels. In many cases, companies are being required to provide English as a second language courses for temporary foreign workers and new Canadians, whom they employ in large numbers.
Under regulatory and trade, our beef processors need immediate relief with an emergency two-year $50 million bridge fund for the disposal and storage of ruminant specified risk material. Unfortunately, the current program, cost-shared with the provinces, funds capital but not the ongoing disposal costs, and we believe it should.
Canada's federally inspected meat processing industry is the most regulated of all food processing sectors. It's estimated that federally inspected meat processors collectively pay over $20 million per year in fees--fees such as inspection services, export certificates, label approvals, etc. This constitutes a major disadvantage to Canadian processors. These fees come on top of growing staffing costs to deliver programs like asset-based inspection, which downloads more responsibilities to the packers themselves. This is in sharp contrast to American processors and Canadian provincially inspected processors, who are not subject to these same additional costs. To create a level field internationally, the fees should be removed immediately. However, we thank the committee for recently passing a motion asking the agency to review the fees it charges industry. We appreciate that.
Regulatory amendments and modernization initiatives in such areas as dietary health claims, fortification standards, allergens, method of production claims, ingredient approvals, label approvals, etc., have been stalled for years. We specifically request that the federal government expedite the approval processes for the use of lactates in both cooked and uncooked meats in a timely manner. The government also needs to accelerate the application to allow the use of irradiation of meat and other food safety options for processors. Some of it is Canadian technology not permitted for use in Canada, but our American colleagues to the south are using our technology.
The Canadian Food Inspection Agency should also allocate more resources to review and enforce the regulatory compliance of imports, especially since Canadian manufacturers are burdened with strict label approvals and compliance. Imports to the United States of single-ingredient meat products and some processed products are growing quickly, with few significant regulatory barriers or enforcement action by the CFIA. We all know that U.S. mandatory country-of-origin labelling is coming in 2008.
Lastly, provinces and territories should eliminate all interprovincial barriers to trade, especially those that restrict movement of workers.
Thank you. We look forward to your questions.