Monsieur le Président, je suis très heureux de participer à ce débat d'urgence ce soir, qui a été demandé par la députée de Saanich—Gulf Islands du Parti vert, pour parler de cette troisième vague que nous vivons présentement partout au pays. Je peux le confirmer, cette troisième vague est bien présente au Québec, comme partout ailleurs.
À notre avis, le manque de leadership et l'incohérence des décisions du gouvernement libéral et de son premier ministre ont entraîné de nombreuses conséquences.
J'aimerais revenir au début afin que l'on se rappelle toute l'histoire. Il y a plus d'un an, pendant la période des questions orales, mes collègues et moi posions des questions à la ministre de la Santé. Je m'en souviens comme si c'était hier. Nous lui demandions quel était l'état de la situation. La pandémie de la COVID-19 venait tout juste de commencer en Chine. Je me souviens très bien que la ministre nous disait que tout était maîtrisé, que son gouvernement était au courant de la situation, qu'il était capable de réagir, qu'il avait ce qu'il fallait, qu'il était prêt et qu'il serait là pour aider.
Avec le temps, chacun a vu que le gouvernement a pris du temps à réagir. Il était au courant de certaines informations et ne les a pas communiquées. Une série d'erreurs à répétition ont été commises. Ce gouvernement, qui donne la leçon aux provinces, n'est même pas capable de s'occuper des questions qui relèvent de sa propre compétence. On l'a vu à plusieurs égards et le budget de cette semaine en est la preuve.
Je vais nommer deux erreurs qui ont conduit en grande partie à la troisième vague que nous vivons et qui ont eu des conséquences sur les citoyens et les citoyennes et sur notre économie. La première, c'est la gestion de la frontière. Le gouvernement a pris de mauvaises décisions et trop souvent en retard. Que ce soit au sujet de l'utilisation des tests rapides à la frontière, des autorisations de quitter le pays ou des directives de rapatriement, toutes les décisions étaient prises en retard.
Aujourd'hui, on apprenait que le variant indien est apparu pour la première fois dans ma région, la Mauricie-Centre-du-Québec. On se demande même si les vaccins vont nous protéger contre ce variant. Or, des avions en provenance de l'Inde ont atterri aujourd'hui au pays. Lorsqu'on entend une telle nouvelle, il est assez troublant de voir qu'on ne suit toujours pas les directives et qu'on ne met toujours pas en place les mesures nécessaires pour protéger nos frontières aériennes ou terrestres.
Grâce aux informations, on sait que presque aucune vérification n'est faite auprès des gens qui se placent en quarantaine lorsqu'ils arrivent. Il y a aussi tous les problèmes auxquels les gens sont confrontés en raison de la bureaucratie et du fait qu'ils reçoivent des directives en retard, à cause de la lenteur du gouvernement à agir.
C'est donc le premier des problèmes que je voulais soulever. La gestion des frontières a pris du temps, ce qui fait que la COVID-19 est entrée au pays. Par la suite, malgré tous les avertissements mondiaux au sujet des variants, le gouvernement a fait preuve de laxisme. Aujourd'hui nous subissons les contrecoups de cette mauvaise gestion, ce qui nous a menés à la troisième vague.
La deuxième responsabilité importante que le gouvernement avait entre les mains était l'approvisionnement en vaccins. Le gouvernement a subi échec par-dessus échec. Nous n'avons pas accès au nombre de doses prévu au moment annoncé. Tous les jours, devant sa maison, le premier ministre annonce qu'il y aura des millions de doses dans le but de calmer les gens et de les mettre en confiance. Or, on se rend compte que ces doses n'arrivent pas aux dates prévues, ce qui a un effet domino sur les provinces, qui doivent gérer le système de santé et la vaccination dans toutes les régions du pays. Elles ont de la difficulté à coordonner cela, ce qui fait que les citoyens sont à la remorque des informations pour pouvoir s'inscrire afin d’être vaccinés pour qu'on puisse sortir une fois pour toutes de cette pandémie. Cela a donc des conséquences majeures.
Toutes les règles et les mesures qui ont été mises en place par les provinces afin de nous protéger étaient cependant bonnes, qu'il s'agisse du lavage des mains, des masques ou de la distanciation physique. Au Québec, nous avons connu le couvre-feu, et nous le vivons encore présentement dans presque toutes les régions.
Des répercussions se sont fait sentir sur notre économie, notamment pour les restaurants, les commerces qui ont pignon sur rue et les bars. Ces catastrophes financières et, par ricochet, humaines, touchent des travailleurs et des entrepreneurs qui ont investi toutes leurs économies et qui ont hâte que l'on retourne à la normalité. Dans certains pays, cela est déjà commencé, et cela se fera ici lorsque nous serons vaccinés et que les provinces pourront lever les restrictions. La simple et unique raison pour laquelle nous ne sommes pas rendus là est que l'approvisionnement en vaccins n'a pas été fait comme il aurait dû l'être. Le gouvernement s'en défend en disant faire du mieux qu'il le peut. Tout le monde le sait et tout le monde est d'accord.
Est-ce que le Canada aurait pu faire mieux?
À nos yeux, c'est certain. Pourquoi ce gouvernement fait-il preuve de si peu de transparence alors que nous avons voté à l'unanimité en faveur de motions, à la Chambre des communes, pour avoir accès aux contrats?
D'autres pays rendent leurs contrats publics, et cela nous permettrait aussi de voir ce qui se passe ici. Nous pourrions notamment connaître la raison pour laquelle nous payons les vaccins beaucoup plus cher qu'ailleurs, l'écart étant de plusieurs milliards de dollars.
À la limite, nous pourrions nous dire que nous avons payé le prix que nous devions payer. Or, malgré le fait que nous avons payé les vaccins plus cher, comment se fait-il que les vaccins n'arrivent pas à temps, qu'il y ait des retards à un point tel que notre pays a dû garder des quantités de vaccins qui devaient être envoyées dans des pays en voie de développement afin de les aider à se sortir de cette crise?
Le gouvernement accumule les échecs l'un après l'autre, et tout le monde en subit les contrecoups.
À la lumière du budget qui a été présenté, nous voyons que le gouvernement, à défaut de prendre des décisions pour aider les citoyens en pleine pandémie, prend ses décisions en fonction d'une future élection. Cette élection s'en vient très prochainement, vraisemblablement à l'automne. Tout le monde le sait et tous les analystes l'ont prédit en constatant le saupoudrage de milliards de dollars de la part de ce gouvernement.
J'aimerais donner un exemple. À quoi est lié le mot « pandémie »? Il est lié à la santé, et la santé est une compétence provinciale. Les provinces demandent des fonds, parce que ce sont elles qui gèrent la crise qui, en grande partie, a dégénéré à cause de l'incompétence et des décisions prises par le fédéral. Toutefois, dans le budget qui vient d'être déposé, aucune somme n'est transférée aux provinces pour leur permettre de gérer leur système de santé adéquatement, mais on juge pertinent d'envoyer de l'argent à des propriétaires de terrains de camping pour les aider lors de la reprise post-pandémie. On y parle de terrains de camping, de saupoudrage un peu partout, de mise en place d'un système de garderies, supposément pour la relance économique. Le système de garderies est un vœu pieux, c'est bien, mais cela ne pourra jamais être mis en place avant trois, quatre ou cinq ans. On met donc cela sur le dos de la pandémie pour faire passer des préoccupations idéologiques libérales de gauche dans le système et auprès de la population. C'est maladroit et électoraliste. Je dirais que c'est assez déstabilisant de voir de quelle façon partisane ce gouvernement libéral joue avec la situation malheureuse à laquelle nous sommes confrontés.
Il est temps que ce gouvernement soit transparent et qu'il donne toute l'information aux parlementaires afin de nous permettre de faire notre travail. Cela a créé beaucoup de frustrations pendant cette crise. J'ai vécu le fait de ne pas avoir accès à de l'information rapidement, de sentir que nous sommes mis à l'écart des décisions alors que nos citoyens, nos entreprises, nos agriculteurs et nos organismes cognent à nos portes et cherchent de l'information dans le simple but de survivre et de se sortir la tête de l'eau afin de pouvoir retrouver un rythme de vie normale.
La réalité, malheureusement, c'est que nous avons été laissés à nous-mêmes. Nous avons dû faire de notre mieux avec nos petites équipes de circonscription et, malgré les restrictions sanitaires, investir des heures et des heures afin d'essayer d'offrir un service de qualité pour aider nos citoyens et nos citoyennes.
Je pourrais parler du budget électoraliste qui a été présenté. Le premier ministre et le gouvernement libéral auraient dû avoir de la compassion et mettre en place des mesures visant à aider les Canadiens et la relance économique au lieu de penser à la prochaine élection, qui aura peut-être lieu au mois d'août. On peut présumer qu'il y aura des élections, vu tous les chèques qui sont envoyés aux citoyens et aux citoyennes, les changements apportés aux règles sur les pensions et les chèques liés à la taxe carbone. Ils étaient censés arriver une fois par année, mais là, ce sera trois fois par année. Comme par hasard, tous les...