Monsieur le Président, en décembre dernier, je demandais au gouvernement de se retirer du recours judiciaire visant à invalider les dispositions de la loi 99, loi adoptée par l'Assemblée nationale du Québec. La réponse fut celle d'une fin de non-recevoir. Sommes-nous déçus? Effectivement, nous le sommes. Sommes-nous surpris? Nous ne le sommes pas vraiment.
Les prérogatives du Québec n'étant que très rarement respectées par cette Chambre, il allait de soi que le gouvernement allait nous servir sa salade habituelle selon laquelle l'appartenance au Canada est non négociable. Pourtant je me souviens d'un discours du premier ministre du Québec Robert Bourassa, durant l'année 1990, dans lequel il disait, à l'Assemblée nationale: « What does Quebec want? »
Ce n'est pas la première fois que le Québec dit ce qu'il veut pourtant. D'ailleurs le Québec s'est exprimé plusieurs fois sur ce qu'il ne voulait plus. Nous avons aussi exprimé clairement par la voix du premier ministre Bourassa ce que nous voulions. En échange, le Canada nous a envoyé le message très clair à l'époque, et qui se maintient aujourd'hui: « Canada does not care about what Quebec wants. »
M. Bourassa n'était pas dupe. Il demandait en échange: « What does Canada want? »
Plusieurs semaines se sont écoulées et depuis quelques semaines d'ailleurs, nous le voyons, ces invectives et ces paroles peu élogieuses, peu honorables, teintées parfois d'une attitude néocolonialiste à peine voilée fusent de partout au Canada.
Pourtant, parce que le Québec a encore une fois exprimé ce qu'il voulait, clairement, il a exprimé aussi ce qu'il ne voulait plus, la réponse du Canada a été la suivante: « Drink our oil and shut up. »
À quoi s'attendre de cette fédération et de son gouvernement quand nous demandons que les lois démocratiques du Québec soient respectées? Cette fédération n'est pas capable de tolérer que nous voulions protéger notre environnement, notre sol, notre air et notre eau. Est-ce surprenant de voir le gouvernement fédéral nous dire qu'il entend outrepasser les règles de la démocratie québécoise? Non.
Ce qui étonne par contre, c'est le silence de plusieurs des 78 élus du Québec dans cette Chambre. C'est décevant de voir que certains élus du Québec se font les trompettes de l'empire pétrolier de l'Ouest, au lieu de se tenir debout pour leurs électeurs, d'abord, leurs villes, leurs communautés, mais surtout pour leur propre nation.
Essentiellement, je demande au gouvernement de faire ce qui est juste. C'est pourquoi je demande à nouveau qu'il se retire du recours judiciaire orchestré par des sbires du mouvement partitionniste. Je ne suis pas dupe. Je ne m'attends pas à grand-chose, et c'est pour cela que je suis indépendantiste et c'est pour cela que des millions de Québécois et de Québécoises le sont également et veulent un pays. Je garantis que nous l'aurons.
Plus le temps passe, plus on voit que le Canada n'est pas le pays des Québécois. L'Amérique du Nord française en entier se retrouve plus que jamais devant la perspective du néant parce que le Québec n'est pas respecté par cette Chambre, parce que le seul État francophone d'Amérique du Nord est diminué systématiquement par la majorité canadienne, et parfois par sa Cour suprême qui penche souvent du même côté.
« What does Quebec want? » La question est inutile, parce que, de toute façon, le Québec, on ne l'écoute pratiquement plus jamais. Plus le temps passe, plus il devient évident que le Canada est un frein pour le Québec. Plus le temps passe, plus il est évident que la place du Québec est dans le monde. Nous ne sommes pas une province, nous sommes une nation.
Notre place, ce n'est pas la case que nous offre le Canada dans la filière des affaires classées. Nous sommes la nation québécoise, et qu'on me croie, notre voix forte et démocratique va être entendue encore très longtemps.
Mr. Speaker, last December, I asked the government to withdraw from the court challenge aimed at striking down the provisions of Bill 99, legislation passed by the Quebec National Assembly. The response was a resounding “no”. Are we disappointed? Of course we are. Are we surprised? Not really.
Quebec's prerogatives are very rarely respected by this House, so we were not surprised to hear the government feed us the same old lines and say that being part of Canada is non-negotiable. However, I recall a speech given in the National Assembly by Quebec Premier Robert Bourassa sometime in 1990, in which he said, “What does Quebec want?”
This is not the first time Quebec has said what it wants. Quebec has also been very clear about what it does not want on many occasions. We clearly expressed what we wanted through Premier Bourassa. In response, Canada sent back a very clear message at the time, and that message remains the same today: “Canada does not care about what Quebec wants.”
Mr. Bourassa was no fool. He retorted, “What does Canada want?”
Several weeks have passed, and over the past few weeks, we have heard the invective and the disparaging, dishonourable remarks sometimes tinged with a thinly veiled neo-colonial attitude from across Canada.
However, now that Quebec has once again clearly expressed what it wants and what it does not want, Canada's response has been this: “Drink our oil and shut up.”
What can we expect from this federation and its government when we ask that Quebec's democratic laws be respected? This federation cannot stand it when we want to protect our environment, our land, our air, and our water. Is it surprising that the federal government intends to circumvent Quebec's rules of democracy? No.
It is surprising, however, to see so many of the 78 elected members from Quebec remain silent on this. It is disappointing to see some members from Quebec trumpeting western Canada's oil industry instead of standing up for their constituents, their towns, their communities, and especially their own nation.
Essentially, I am calling on the government to do the right thing. That is why I am again asking that it withdraw from the court challenge orchestrated by the henchmen of the partitionist movement. I am no fool. I do not expect much. That is why I am a separatist and why millions of Quebeckers are separatists who want their own country. I assure you it will happen.
As time goes on, we see more and more that Canada is not the country of Quebeckers. More than ever, French North America as a whole is faced with the prospect of being wiped out because Quebec is not respected by this House, because the only francophone state in North America is systematically belittled by the Canadian majority, and sometimes by its Supreme Court, which often leans the same way.
“What does Quebec want?” The question is futile because, in any event, practically no one listens to Quebec anymore. As time goes on, it becomes more and more obvious that Canada is holding back Quebec. As time goes on, it becomes more and more obvious that Quebec's place is among other countries. We are not a province, we are a nation.
Our place is not among Canada's closed files. We are the Quebec nation, and believe me, our strong and democratic voice will be heard for a very long time.