Madame la Présidente, je propose que le 11e rapport du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, présenté à la Chambre le mercredi 27 septembre 2023, soit adopté.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'exprimer sur ce rapport très important intitulé « La sécurité alimentaire dans les collectivités nordiques et isolées: garantir à tous l’accès équitable à des aliments sains en quantité suffisante ».
Pour résumer rapidement, de manière générale, dans tout le pays, quel que soit l'endroit où l'on vit, la sécurité alimentaire est devenue un problème majeur. Le recours aux banques alimentaires atteint des niveaux record. Certaines banques alimentaires sont même à court de nourriture avant que les files d'attente ne soient écoulées. Il s'agit d'une période très difficile pour de nombreux Canadiens, et, si l'on en croit les députés, la situation est encore pire dans le Nord, en particulier dans nos territoires.
Par exemple, ce rapport indique ce qui suit: « L’insécurité alimentaire est généralement définie comme l’absence d’un accès sûr à une quantité suffisante d’aliments salubres et nutritifs. En 2017‑2018, 12,7 % des ménages canadiens se trouvaient dans une situation d’insécurité alimentaire [...] »
Comme je l’ai mentionné d’emblée, la situation est pire dans le Nord du pays. Le rapport indique qu’environ « 4,4 millions » de ménages, soit « 12,7 % des ménages » de l’ensemble du pays, « étaient dans une situation d’insécurité alimentaire ». Prenons le Nord: le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Le pourcentage atteint « 16,9 % » au Yukon, « 21,6 % » dans les Territoires du Nord-Ouest et « 57 % » au Nunavut. C’est absolument incroyable. En outre, selon l’étude, parmi les habitants du Nord, les autochtones sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire.
Si l’on en juge d’après une des recommandations découlant de cette étude et les témoignages que le comité a entendus, le programme actuel Nutrition Nord lui-même et les changements que le gouvernement y a apportés ne répondent malheureusement pas aux besoins des habitants du Nord.
Comme je l’ai mentionné, je partagerai mon temps de parole avec le député de Kenora, qui lui aussi a une grande connaissance de ce sujet et souhaite nous faire part de ses réflexions.
Un des principaux facteurs de l’augmentation du coût des denrées alimentaires est bien sûr la taxe sur le carbone. Le premier ministre nouvellement élu des Territoires du Nord-Ouest réclame un allègement de la taxe sur le carbone. Nous savons que lorsque les agriculteurs, les camionneurs, les épiceries, et cetera, voient leurs coûts augmenter, ces augmentations se répercutent sur le consommateur. Ce phénomène se reproduit tout au long de la chaîne et augmente le coût d’absolument tout. Malheureusement, le prix des denrées alimentaires en subit les conséquences à un degré et à un moment où les Canadiens ont du mal à payer leurs factures. L’inflation est hors de contrôle. Le coût de tout augmente et le gouvernement refuse de prendre des mesures ou de faire preuve de compassion envers les personnes qui souffrent.
Le gouvernement dit que les gens recevraient un remboursement, mais il a dû changer la façon de présenter cela parce que les Canadiens ne sont pas dupes. Ils ont remarqué que, d’une manière ou d’une autre, le taux d’imposition que représente pour eux la taxe sur le carbone est tout à fait disproportionné par rapport au remboursement, ce qui soulève une très bonne question: si cette taxe touche tout le monde et fait augmenter le coût de tout, sans réellement aider l’environnement, à quoi bon percevoir cet argent au départ? Pourquoi ne pas laisser cet argent dans les poches des gens au lieu de s'attendre à ce qu'ils se réjouissent du petit montant qu'ils récupèrent? Pourquoi ne pas cesser d'acheter les gens avec leur propre argent? Laissons-les garder leur argent et prendre les meilleures décisions possible, et c’est ce qu’ils feront. Les consommateurs prendront toujours les meilleures décisions en fonction de leur propre situation.
Je pense que c’est l’un des principaux désaccords entre l’opposition officielle et le gouvernement: le gouvernement pense qu’il sait tout et qu’il est plus intelligent que les quelque 40 millions de Canadiens. Il a peut-être un plan central selon lequel tout fonctionne et nous atteindrons l’utopie. Mais ce n’est pas le cas. Les Canadiens souffrent. Ils ont faim. Ils sautent des repas. Ils font la queue dans les banques alimentaires à un rythme jamais vu auparavant. Les banques alimentaires manquent de nourriture. Dans le Nord, le taux d’insécurité alimentaire est encore plus élevé.
Quand on y pense, pourquoi le gouvernement ne fait-il rien? On pourrait penser qu'il agirait, surtout quand les gens souffrent. Nous écoutons le ton du premier ministre lorsqu’il répond. Nous parlons du coût d’une douzaine d’œufs, d’une miche de pain ou d’un litre de lait, et tout ce que nous entendons, à part le prétendu remboursement qui, nous le savons, ne correspond pas au montant que les gens dépensent, c’est que le gouvernement libéral travaille sur la question.
Nous avons un rapport qui a été déposé au cours de la 43e législature, en juin 2021. Le programme ne fonctionne toujours pas et le coût de la nourriture ne fait que grimper. Les gens souffrent encore plus. Or, le gouvernement n’est pas touché par cette situation. Les personnes liées au gouvernement libéral, celles qui obtiennent des contrats pour rien et pour qui l’argent sort par les fenêtres, ne sont pas touchées par le prix de ces produits. Ce sont les gens ordinaires, les gens du peuple, qui sont touchés, et c’est là le problème.
Lorsqu’on les questionne à ce sujet, les libéraux ne demandent que trois choses. Ils demandent un temps illimité, des ressources illimitées et, bien sûr, de l’argent illimité, puis ils finiront par trouver une solution. Au bout du compte, le jeu en vaudra-t-il la chandelle? Probablement pas pour le Canadien moyen, mais peut-être pour ceux qui sont des lobbyistes et qui ont des avocats et des relations avec le gouvernement. Ils en bénéficieront, mais pas le citoyen moyen. Nous le constatons à nouveau dans le Nord.
Nul, à mon avis, ne pourrait justifier le fait de payer plus d’intérêts sur notre dette nationale que nous n’en payons en transferts de fonds pour les soins de santé aux provinces. Je ne crois pas qu’il existe un argument qui tient la route. Le gouvernement ne semble pas penser que c’est important. Il continue de dépenser. Il continue d’acheter l’avenir à crédit. Ce n’est pas responsable, malgré des programmes qu’on pourrait facilement réexaminer.
Nous avons parlé de la caisse noire environnementale à de nombreuses reprises à la Chambre, dans de nombreux discours. La caisse noire environnementale est le trou noir dans lequel des milliards de dollars ont été jetés, et il semble qu’ils aient simplement été distribués à ceux qui ont des relations, qui ont de bons avocats ou qui ont fait pression sur le gouvernement. La Banque de l’infrastructure n’a encore rien produit de tangible, mais elle a reçu des montants ridicules. La liste est longue. Les nouvelles parlent, une fois de plus d’ArnaqueCAN, l’escroquerie où deux personnes dans leur sous-sol s’en sont mis plein les poches sans avoir à rendre des comptes. Nous entendons dire que la consultation des Autochtones sur l’application ArnaqueCAN n’a pas été effectuée par les Autochtones.
Le gouvernement ne cesse de dire une chose après l’autre, sans vraiment faire ce qu’il devrait faire, et pourtant l’insécurité alimentaire dans le Nord continue de s’aggraver. Les dépenses n’ont jamais été aussi élevées, surtout en ce qui concerne le ministère Relations Couronne-Autochtones et Services aux Autochtones Canada. Les dépenses sont en hausse, mais les résultats sont en baisse. Ces deux ministères reçoivent en fait plus d’argent, mais Services aux Autochtones Canada n’atteint que 27 % des objectifs de son propre plan ministériel. Il vient de présenter un nouveau plan ministériel aujourd’hui. Nous verrons s’il est meilleur. Quelle entreprise du secteur privé serait capable de réussir si elle n’atteignait que 27 % de ses objectifs? Je doute qu’il y en ait beaucoup qui réussissent. Le gouvernement est fier d’annoncer qu’il consacre un montant donné à un nombre donné de programmes, mais les conditions de vie ne s’améliorent pas.
Pour en revenir à la recommandation de l’étude, on dit que le programme Nutrition Nord ne résoudra pas l’insécurité alimentaire dans le Nord. Nous devons envisager d’autres options. La réconciliation économique est un sujet dont nous parlons beaucoup de ce côté-ci de la Chambre, car nous pensons que les peuples autochtones ont été exclus de cette conversation pendant bien trop longtemps.
La participation des Autochtones à l’économie est la clé de notre réussite en tant que nation. Nous parlons d’une population autochtone motivée, bien éduquée et, selon les statistiques, très jeune. Les Autochtones veulent être inclus, mais ils ont été écartés pendant bien trop longtemps. Libérons donc le pouvoir de ces entrepreneurs. Mettons fin à l’approche du gouvernement qui sait tout, d’Ottawa qui sait tout, que nous avons depuis plus de 150 ans et qui est un échec.
Nous avons proposé une option éventuelle pour les communautés des Premières Nations qui souhaitent participer à leur propre économie. Comme je l’ai dit, nombre d’entre elles le font; elles sont simplement limitées par l’approche d’Ottawa qui sait mieux que quiconque. Il y a la taxe sur les ressources des Premières Nations, qui permet aux entreprises qui font des affaires sur les terres des Premières Nations de payer directement les Premières Nations au lieu de verser les taxes fédérales à Ottawa. C’est un moyen beaucoup plus efficace que la méthode actuelle pour que l’argent des contribuables ait une force maximale — la vélocité de l’argent des contribuables. À l’heure actuelle, une société d’exploitation des ressources naturelles qui mène des affaires sur un territoire qui appartient à une Première Nation vient à Ottawa pour faire passer le chapeau. Les Premières Nations doivent venir à Ottawa et demander le remboursement de l’argent des contribuables sous la forme de programmes et de services qui ne fonctionnent pas, et elles ne récupèrent alors qu’une partie de l’argent.
Par conséquent, éliminons certaines parties du système qui est défaillant, notamment en mettant en œuvre la taxe facultative sur les ressources des Premières Nations, qui a été pensée par la Commission de la fiscalité des premières nations. Il s'agit d'une proposition émanant des Autochtones que nous avons réussi à adopter et à promouvoir avec succès. Lorsque nous formerons le gouvernement, très bientôt, nous serons en mesure de mettre en œuvre cette proposition et d'améliorer les conditions de vie des peuples autochtones.
Lorsqu'on se tourne vers le Nord, on constate l'insécurité alimentaire. La transformation constitue un problème...
Madam Speaker, I move that the 11th report of the Standing Committee on Indigenous and Northern Affairs, presented to the House on Wednesday, September 27, 2023, be concurred in.
I appreciate the opportunity to stand and speak on this very important report entitled “Food Security in Northern and Isolated Communities: Ensuring Equitable Access to Adequate and Healthy Food for All”.
Just to give a quick summary, in general, right across the country, no matter where one lives, food security has become a major issue. We see food bank usage at record highs. In fact, some food banks are running out of food before the lines get through the facility. It is a very challenging time for many Canadians, and it is even worse, if members can believe, in the north, especially in our territories.
For example, this report states, “Food insecurity is generally defined as a situation that exists when people lack secure access to sufficient amounts of safe and nutritious food. In 2017–2018, 12.7% of Canadian households were food insecure”.
As I mentioned right off the top, it is worse in the north. The report states that roughly “4.4 million” households, “12.7% of...households” right across the country, “were food insecure”. Let us look at the north: the Yukon, the Northwest Territories and Nunavut. It has reached as high as “16.9%” in the Yukon, “21.6%” in the Northwest Territories, and “57%” in Nunavut. That is absolutely incredible. It goes on to say that among Northerners, Indigenous peoples are particularly at risk of being food insecure.
One of the recommendations from this study, and what the committee heard, is that, unfortunately, the nutrition north program that is available shows that the program itself and the changes the government has made to it are not meeting the needs of northerners.
As I mentioned, I will be splitting my time with the member for Kenora, who has great insight into this subject as well and who wants to share his thoughts.
One of the biggest factors of the increase in the cost of food is of course the carbon tax. We see the newly elected Premier of the Northwest Territories calling for relief from the carbon tax. We know that when farmers, truckers and grocery stores, etc., are forced to pay the cost, those costs are passed along to the consumer. This continues throughout the chain and increases the cost of absolutely everything. Unfortunately, food prices are impacted by this at a level and at a time when Canadians are struggling to pay their bills. Inflation is out of control. The cost of everything is up, and the government refuses to take any sort of action or to show any kind of compassion for the people who are suffering.
The government says that people will get rebates, but it had to rebrand this rebate because Canadians were not actually buying it. They noticed that somehow the rate at which they were taxed through the carbon tax was quite disproportionate to the rebate, which leaves a very good question: If it is taxing people, raising the cost of everything, giving them a bit back and expecting them to be grateful but not actually helping the environment, why bother taking it from them in the first place? Why not leave that money in their pockets? Why not stop bribing people with their own money? Let them keep it and make the best decisions they can, and they will. Consumers will always make the best decisions based on their own situations.
I think that is one of the key disagreements between the official opposition and the government; the government believes that it knows all and that it is smarter than the 40 million or so Canadians out there. It can have a central plan to make everything work, and eventually, we will reach utopia. This is not happening. Canadians are suffering. They are going hungry. They are skipping meals. They are lining up at food banks at rates we have never seen before. Food banks are running out of food. In the north, the rates of food insecurity are even worse.
When we think about it, why is there no action? We would think the government would act, especially when people are suffering. We listen to the tone of the Prime Minister when he responds. We bring up the cost of a dozen eggs, a loaf of bread or a litre of milk, and all we hear, other than about the so-called rebate, which we know does not equal the amount people are spending, is that the Liberal government is working on it.
We have a report that was tabled in the 43rd Parliament, in June 2021. The program is still not working, and the cost of food is getting is worse. People are suffering even more. However, the government is not impacted by that. Those connected to the Liberal government, those who get the contracts for nothing and for whom money goes out the door, they are not impacted by the price of those items. Regular, everyday people are impacted, and that is the problem.
When pressed on it, the Liberals just ask for three things. They wanted unlimited time, unlimited resources and, of course, unlimited money, and they will eventually figure it out. At the end of the road, will it be worth it? It probably will not be for the average Canadian, but it might be worth it for those who are lobbied and lawyered and connected to government. They will reap the benefits, but the average person will not. We are seeing that again in the north.
I do not think there is anybody who could actually justify paying more in interest on our national debt than we do in transfers of health care dollars to the provinces. I do not think there is an argument that would actually make sense. The government does not seem to think it matters. It keeps spending. It keeps putting the future on the credit card. That is not responsible, despite programs that could easily be looked at.
We talked about the green slush fund many times in the House, in many speeches. The green slush fund is where billions of dollars have been thrown, and it looks like it has just been given out to those who are connected, who are well-lawyered or who lobbied government. The infrastructure bank has yet to produce anything of substance, but it has received ridiculous amounts of funding. The list goes on. We have arrive scam in the news, again and again, where two people in their basement seem to have made off like bandits with no real accountability. We have reports coming out that the indigenous consultation on the arrive scam app was not actually done through indigenous people.
The government keeps saying one thing after another, not actually living up to what it should be doing, yet food insecurity in the north continues to get worse. Money is being spent in higher amounts than ever, especially when we look at Crown-Indigenous Relations and look at Indigenous Services Canada. The spending is up, but the outcomes are down. There is actually more money going into those two departments, but Indigenous Services Canada, ISC, is only hitting 27% of its actual targets in its own departmental plan. It just tabled a new departmental plan today. We will have to see if it is any better. What private sector corporation would be able to succeed if it was only hitting 27% of its goals? I do not think many would. The government is looking at it and proudly saying it is throwing x amount of dollars at x amount of programs, but lives are not improving.
Going back to the study recommendation, it is recognizing that the nutrition north program will not solve food insecurity in the north. We have to look at other options. Economic reconciliation is something we talk about in a great capacity on this side of the House, because we believe that indigenous peoples have been left out of this conversation for far too long.
Having indigenous participation in the economy is key to its success as a nation. We are talking about an indigenous population that is motivated, well-educated and, according to the stats, a very young population. They want to be included, but have been left out for far too long. Therefore let us unleash the powers of these entrepreneurs. Let us stop with the government-knows-best, Ottawa-knows-best approach that we have had for 150-plus years and that has failed for those 150-plus years.
We have put forward a potential option for first nations communities that want to participate in their own economy. As I said, many do; they are just constrained by the Ottawa-knows-best approach. There is the first nations resource charge, which allows companies that are doing business on first nations lands to, instead of paying Ottawa for the federal taxes, pay the first nation directly. It is a far more efficient way for tax dollars to have maximum effect, the velocity of the tax dollar, than the current method. Currently, a resource company does business on first nations lands, leaves the community, comes to Ottawa and goes around the cotton candy machine. First nations have to come to Ottawa and ask for the tax dollars back in the form of programs and services that are not working, and then they get only a share of the funding back.
Therefore let us eliminate parts of the broken system, for one thing with the optional first nations research charge, which was actually developed by the First Nations Tax Commission. It was an indigenous-led proposal that we were able to have great success adopting and promoting. I know that when we are in government, very soon, we will be able to implement this and actually create a difference in the lives of indigenous peoples.
When we look at the north, we look at food insecurity. Processing is an issue—