Merci beaucoup, monsieur le président, et bon après-midi à tous.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je tiens à vous remercier de cette occasion de comparaître pour la première fois devant le Comité permanent des anciens combattants. Sachez que j’apprécie l’excellent travail que vous avez fait au nom des anciens combattants du Canada et de leurs familles. Je tiens en particulier à vous féliciter de vos travaux récents sur des sujets comme les anciens combattants autochtones, la lutte contre le sans-abrisme des anciens combattants et le cannabis thérapeutique.
Je tiens également à vous remercier, monsieur le président, de votre motion sur la lutte contre le sans-abrisme des anciens combattants. Nous convenons tous que lorsqu’un ancien combattant est sans-abri, cela en fait un de trop, et qu’il importe de traiter cette question en priorité. C’est exactement ce que vous avez fait et je souhaite collaborer avec tous les membres du Comité pour nous assurer de réduire le sans-abrisme de ces anciens combattants.
Je veux que vous sachiez que, il y a 25 ans, j’étais secrétaire d’État aux anciens combattants et c’est certainement pour moi un honneur et un privilège de me retrouver à nouveau devant ce comité. Je suis fier d’occuper ce poste et d’avoir le privilège de représenter des gens qui ont tant fait pour notre pays.
La semaine dernière, j’ai eu l’immense honneur d’accompagner une délégation d’anciens combattants sur les côtes de Normandie pour commémorer le 75e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie. J’étais accompagné d’un certain nombre de députés et je crois que toutes les personnes impliquées ne pouvaient qu’être fières des cérémonies et de notre pays.
Le jour J a marqué l’histoire de notre pays et du monde; et nous avons aussi subi ce jour-là des pertes considérables. Trois cent cinquante-neuf soldats canadiens ont fait ce jour-là le sacrifice de leur vie, et plus de 700 ont été blessés. Parcourir ces plages avec les gens qui y ont combattu il y a 75 ans, qui y ont vu leurs amis tomber à côté d’eux, visiter les mémoriaux et les cimetières où reposent des milliers de camarades, il n’y a vraiment pas de mots pour décrire tout cela. Ensemble, nous avons déposé des couronnes, vu les anciens champs de bataille et rendu hommage à ceux qui se sont sacrifiés. En toute simplicité, c’est l’un des plus grands honneurs que j’ai eus de toute ma vie.
N’oublions pas non plus que la meilleure façon d’enseigner notre histoire à de nombreux jeunes Canadiens est de nous assurer qu’elle reste vivante grâce à d’anciens combattants la racontant eux-mêmes. C’est tellement important. Grâce à cette expérience, nous avons tous beaucoup mieux compris ce que nos troupes ont vécu il y a 75 ans.
Je crois que l’on peut dire que nous avons acquis une meilleure compréhension de cette bataille, mais il me paraît pratiquement impossible de réaliser pleinement ce que c’était de se trouver sur la plage Juno ce jour-là. Mes collègues qui m’accompagnent étaient également là, et simplement s’imaginer grimper cette plage… pouvez-vous imaginer la situation de nos soldats avec les nazis qui les mitraillaient? Ils étaient plongés dans un autre univers. C’est grâce à ce qu’ils ont fait que nous sommes ici, assis à cette table: pour eux, pour leurs familles et pour tous ceux qui ont suivi leurs traces, des collines de Corée aux montagnes d’Afghanistan et maintenant en Irak, au Mali et ailleurs…
Les Canadiens seront toujours redevables envers ceux qui se sont portés à la défense de ce pays et qui sont venus en aide à nos amis et à nos alliés partout dans le monde. Il nous incombe de nous souvenir d’eux et d’en prendre soin quand ils reviennent au pays.
Avant de vous entretenir des changements survenus dans le dernier Budget principal des dépenses par rapport à celui de l’an dernier, j’aimerais remonter un peu dans le temps.
Comme vous le savez, Anciens Combattants Canada est un ministère différent de ce qu’il était il y a quatre ans. Il est maintenant animé par une vision et par la priorité manifestement accordée au bien-être global de tous les membres de nos Forces armées canadiennes et de tous nos anciens combattants et de leurs familles. C’est cette vision qui nous a conduits à investir en argent frais plus de 10 milliards de dollars depuis 2015. C’est aussi cette vision qui a amené notre gouvernement à rouvrir immédiatement neuf bureaux pour anciens combattants. Nous en avons même ouvert un de plus afin de donner aux anciens combattants un meilleur accès à l’information, aux programmes et aux services auxquels ils ont droit.
Dans le budget de 2016, nous avons relevé le montant maximal de l’indemnité d’invalidité des membres des Forces armées canadiennes et des anciens combattants souffrant de maladies ou de blessures liées au service jusqu’à 360 000 $, ce qui revient à verser directement davantage d’argent dans les poches des anciens combattants. Nous avons également augmenté l’Allocation pour perte de revenus pour qu’elle atteigne, au moment de sa libération des forces, 90 % de la solde d’un membre blessé des Forces armées canadiennes.
Nous avons inversé une décennie de coupures dans les services, en embauchant plus de 700 employés pour fournir les services et les diverses prestations, pour répondre aux questions et pour aider les anciens combattants à passer à travers le processus de transition. Il faut que nous ayons des gens à Anciens Combattants Canada pour nous occuper de ces anciens combattants quand ils franchissent nos portes. Nous avons accru nos activités de sensibilisation dans toutes les régions du pays, avec un effort particulier pour rejoindre nos anciens combattants se trouvant dans le Nord canadien.
Les budgets de 2017 et 2018 comportaient huit programmes nouveaux et améliorés, y compris une nouvelle Allocation pour études et formation à l’intention des anciens combattants leur permettant d’obtenir jusqu’à 82 000 $; l’Allocation de reconnaissance pour aidant; un Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille; et un nouveau Fonds d’urgence pour les vétérans, qui est de la plus haute importance. Il sera doté pendant quatre ans de 1 million de dollars par année, donc d’un total de 4 millions de dollars, et nous y avons ajouté l’an dernier 300 000 $. C’est de l’argent qui se révèle fort utile. Enfin, on peut citer un accès élargi au Centre de ressources pour les familles des militaires et à un Centre d’excellence sur le trouble de stress post-traumatique.
Plus récemment, avec le budget de 2019, nous avons continué à nous appuyer sur ces initiatives importantes avec des investissements de 41 millions de dollars destinés à améliorer le processus de transition à la vie civile; 20 millions de dollars ont été versés à un centre d’excellence en recherche sur les douleurs chroniques; 30 millions de dollars ont été affectés à la reconnaissance de l’apport des anciens combattants métis à ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale et à commémorer les sacrifices et les réalisations de tous les anciens combattants métis; et 25 millions de dollars ont servi à améliorer la façon dont nous prenons soin des membres des forces armées, des anciens combattants et de leurs familles.
Toutes ces modifications sont sous-tendues par un objectif, et c’est en vérité le cas de tout ce que le gouvernement a fait pendant les quatre dernières années. Il ne s’agit pas uniquement de nous assurer du bien-être des anciens combattants, mais de celui de leur famille parce que, si sa famille va mal, un ancien combattant n’ira pas bien non plus. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à garantir à nos anciens combattants et à leurs familles d’être mieux informés, mieux servis et mieux soutenus.
Je suis ravi de pouvoir vous dire que cette approche donne de bons résultats et que, en réalité, les demandes sont à la hausse. Dans les faits, avec le renouvellement de la confiance envers le ministère depuis 2015, nous avons enregistré une hausse de 60 % des demandes d’allocations d’invalidité depuis que nous constituons le gouvernement. C’est une bonne chose. Cela signifie que les anciens combattants s’adressent à nous et obtiennent l’aide dont ils ont besoin.
Bien évidemment, une hausse de ce niveau demande qu’on s’y adapte et c’est la raison pour laquelle nous prenons des mesures concrètes pour améliorer nos services. Notre gouvernement consacre, depuis l’exercice 2018-2019, 42,8 millions de dollars sur deux ans pour accroître notre capacité de prestation de services et nous adapter à la hausse de la demande. Nous recentrons également nos efforts et la prestation de nos services aux anciens combattants est maintenant axée sur la personne, sur les caractéristiques de sa situation, sur ses besoins et sur ses forces, ainsi que sur celles de sa famille.
Pour aider à répondre à ces besoins, nous avons embauché plus de 450 nouveaux gestionnaires de dossiers qui travaillent directement avec les anciens combattants, un chiffre en hausse par rapport au plancher antérieur de 194. C’est là une amélioration majeure par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvions il y a quatre ans et nous allons continuer à recruter du personnel pour répondre aux demandes de la collectivité des anciens combattants, parce que nous savons qu’il y aura toujours davantage de travail à faire pour eux.
Bien évidemment, la mise en oeuvre récente d’un régime de pension à vie a joué un rôle primordial. Il s’agissait pour nous de tenir notre promesse de revenir à une pension mensuelle. Cette pension à vie, combinée avec les demandes des anciens combattants et des autres intervenants a nécessité de disposer de recherches à jour pour bien comprendre les caractéristiques du bien-être des anciens combattants, ce qui nous ramène à la raison de notre présence ici aujourd’hui.
Si nous examinons le Budget principal des dépenses en nous concentrant sur les chiffres, le montant additionnel de 25,4 millions de dollars que recevra Anciens Combattants Canada en plus de ce dont il a disposé dans le Budget principal des dépenses de 2018-2019 profitera directement aux anciens combattants et à leurs familles.
Le financement additionnel accompagnant la mise en oeuvre du régime de pension à vie comprend 685 millions de dollars pour l’Indemnité pour douleur et souffrance, 628 millions de dollars pour la Prestation du remplacement du revenu et 102 millions de dollars pour l’Indemnité supplémentaire pour douleur et souffrance. Toutes ces additions vont se traduire par des améliorations fondamentales et importantes dans les nombreux programmes de services, de soutien et de prestations dont ont besoin les anciens combattants et leurs familles pour réussir leur transition de la vie militaire à la vie civile.
Je tiens à rappeler aux membres du Comité que plus de 90 % de notre budget sert à verser des fonds aux anciens combattants et à leurs familles, parce qu’ils constituent le fil directeur de tout ce que nous faisons.
C’est à nous qu’il incombe de leur permettre de faire une transition en douceur entre la vie militaire et la vie civile ainsi que de commémorer et de reconnaître leurs sacrifices. Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis 2015, de l’amélioration des prestations et des services à la restauration de la confiance de la collectivité des anciens combattants et en faisant passer la priorité du gouvernement de la recherche d’économies au soutien des anciens combattants et de leurs familles.
Dans les mois qui viennent, nous allons poursuivre le travail important que les anciens combattants nous ont demandé de faire, parce que c’est ce qu’ils méritent et c’est exactement ce que les Canadiens et les Canadiennes attendent de leur gouvernement.
Je tiens encore à vous dire combien je suis honoré d’être ici et je veux à nouveau vous féliciter pour le travail acharné et l’engagement de votre comité, et de mon sous-ministre, M. Natynczyk, que j’ai oublié de vous présenter, mais que la plupart d’entre vous connaissent.
Je vous remercie de votre écoute. C’était là mes commentaires préliminaires. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.