Pourquoi suis-je le premier à intervenir, monsieur le Président?
Des voix: Oh, Oh!
L'hon. Wayne Easter: Allez-vous rappeler la Chambre à l'ordre, monsieur le Président?
Madame la Présidente, qui était là auparavant, a comme moi un bureau au 12e étage de l'édifice de la Bravoure. Je la félicite pour le rôle qu'elle joue à la Chambre des communes.
Je trouve un peu étrange de faire un discours de ce genre à distance plutôt qu'à la Chambre, où j'ai eu le grand honneur de servir les Canadiens pendant près de 28 ans. Comme le savent les députés, j'occupe actuellement le troisième rang parmi les députés qui siègent depuis le plus longtemps à la Chambre. J'ai d'ailleurs quatre heures de plus d'ancienneté que la députée de Vancouver-Centre, qui a souvent été ma voisine de banquette et a été une collègue fantastique pendant toutes ces sessions parlementaires où notre parti a été le parti au pouvoir, puis l'opposition officielle, puis le troisième parti avant de revenir au pouvoir. Je ne commenterai pas ses chaussures, mais je dirai qu'il faut pratiquement porter des lunettes de soleil quand on s'assoit à ses côtés.
La Chambre des communes est un endroit où s'est bâtie l'histoire et où se sont prises les décisions, parfois bonnes, parfois moins bonnes, qui ont fait du Canada ce qu'il est aujourd'hui, un pays reconnu comme l'un des meilleurs endroits où vivre dans le monde. Quel que soit notre parti, il nous arrive tous, parfois au cours de débats ardus ou de votes tenus tard en soirée, d'avoir la chance d'influencer le programme législatif et la gouvernance du pays. Nous n'arrivons pas toujours à nos fins mais ici, à la Chambre, nous avons notre mot à dire. La Chambre peut à la fois nous intimider et nous inspirer. J'ai eu l'honneur, comme nous tous, de faire partie de ce petit pourcentage de Canadiens qui ont eu, au fil des ans, la Chambre des communes comme lieu de travail.
Lorsque j'ai brigué l'investiture du Parti libéral dans Malpeque, en juin 1993, la course a été relativement mouvementée et s'est prolongée jusqu'aux petites heures du matin. Je dois remercier tous les candidats qui m'ont soutenu activement depuis ce temps. L'exécutif de l'association de circonscription, les directeurs de campagne, les équipes de campagne, les responsables des communications et les militants ont contribué autant que moi à mes neuf victoires électorales. Je les remercie sincèrement de leur soutien actif et de leurs encouragements.
Que puis-je dire aux résidants de Malpeque? Ce fut pour moi un honneur de les servir en tant que député au cours des trois dernières décennies. Je les remercie du fond du cœur de m'avoir appuyé. Grâce à l'engagement actif de ceux qui m'ont rendu visite au bureau ou qui m'ont croisé dans la rue, j'ai toujours reçu de bons conseils qui m'ont permis de rester au fait des dossiers qui sont au cœur des préoccupations des Prince-Édouardiens.
Il est arrivé à l'occasion qu'un résidant de ma circonscription aille un peu trop loin, notamment lors d'une campagne électorale pendant laquelle un de mes amis, qui est agriculteur, a posé un panneau de contreplaqué de quatre pieds sur huit sur le bord de la route pour exiger que nous nous dépêchions, le ministre de l'Agriculture et moi, à prendre part aux négociations entourant l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce afin de protéger la gestion de l'offre. Nous l'avons fait, avec succès, mais il était extrêmement exigeant.
Les mots me manquent pour dire à quel point je suis reconnaissant du soutien que j'ai reçu de ma famille. Je n'étais pas censé me laisser emporter par l'émotion. Tous les députés savent que leur temps ne leur appartient jamais vraiment. Pire encore, il arrive que les familles doivent composer avec notre procrastination politique, une idée qui peut nous sembler géniale à première vue, mais ce n'est pas forcément le cas.
Je remercie infiniment mon épouse, Helen, nos enfants, Kimberley et Jamie, ainsi que les membres de leur famille élargie, Marc et Gaya. Nous avons la chance d'avoir quatre petits-enfants qui sont nés pendant ma carrière de député: Alexander, Sophia, Ila et Fiara. Les membres de ma famille immédiate ont toujours été et sont encore là pour me donner des conseils, même quand ils ne sont pas sollicités.
Les héros méconnus des députés sont les employés qui travaillent dans les bureaux de circonscription et de la Colline du Parlement. Dans la circonscription, ils s'occupent des questions qui touchent les gens au quotidien, comme l'assurance-emploi, le Programme de prestations d'invalidité du RPC, l'immigration, les questions liées aux aînés, et bien d'autres. On dit qu'ils traitent des dossiers. Il y a eu trop d'employés au fil des ans pour que je puisse les nommer, mais je les remercie du même souffle que les employés actuels, qui sont Robin Moore, Alan Waddell, Kim MacDonald et Krystal Rice, pour le travail qu'ils font au nom des insulaires.
Je suis très reconnaissant envers les employés de la Colline du Parlement pour tous les efforts qu'ils déploient pour traiter les dossiers, faire de la recherche, examiner les projets de loi et s'acquitter d'une multitude de responsabilités visant à soutenir mes efforts aux comités pour fouiller des enjeux et examiner des projets de loi, ainsi que pour le Groupe interparlementaire Canada—États‑Unis. Au nom des Canadiens, je remercie beaucoup James Auer et Jeremy Wains, les employés actuels, du travail qu'ils accomplissent. De nombreuses soirées ont été passées sur la Colline du Parlement à travailler sur divers enjeux.
Je suis également reconnaissant de tout le travail fait par mes anciens employés de la Colline du Parlement, et je veux en nommer un en particulier, Michael O'Neill, qui est décédé après les élections de 2015. Nous avons travaillé ensemble pendant 22 ans, et ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était lorsque nous mettions notre propre gouvernement au défi de faire mieux. De nombreux employés nous fournissent de l'aide sur la Colline du Parlement, qu'il s'agisse des pages et des greffiers du Parlement, des gardiens de sécurité, du personnel de la cafétéria, des concierges, des traducteurs, des interprètes et des analystes de la Bibliothèque du Parlement. Leur travail ne passe pas inaperçu, et je les remercie au nom de tous les Canadiens.
Je tiens à rendre hommage à une analyste de la Bibliothèque du Parlement qui a travaillé au Groupe interparlementaire Canada—États‑Unis pendant de nombreuses années. Son travail nous aura permis, à moi et à de nombreux collègues, de créer les liens forts qui nous unissent aujourd’hui à nos homologues américains, ce qui nous a véritablement aidés à trouver des solutions transfrontalières. Je suis convaincu de parler aussi au nom du coprésident, le sénateur MacDonald, et des anciens coprésidents Rob Merrifield et le regretté Gord Brown, en félicitant June Dewetering pour son dévouement exceptionnel, sa fine connaissance de la politique américaine et les amitiés qu’elle entretient avec les responsables du Congrès et du Sénat.
J’ai eu le bonheur d’occuper de nombreuses fonctions au Parlement. J’ai siégé à de nombreux comités et j’ai travaillé comme secrétaire parlementaire du ministre des Pêches et secrétaire parlementaire du ministre de l’Agriculture. Je remercie le premier ministre Chrétien de m’avoir nommé au Cabinet à titre de procureur général. Je n’oublierai jamais l’appel que j’ai passé au procureur général des États‑Unis, John Ashcroft, pour lui dire que nous avions décidé de ne pas prendre part à la guerre en Irak. À cette occasion, mes échanges avec mon homologue américain ont été des plus intéressants.
J’ai eu le plaisir de servir sous trois premiers ministres: le premier ministre Chrétien, le premier ministre Martin et l’actuel premier ministre. Ils portent une lourde responsabilité, à l’instar de tous les premiers ministres. J’ai sincèrement aimé présider le comité des finances et travailler avec les députés, tous partis confondus.
Je dirai que je suis arrivé à la Chambre fort de mon incroyable expérience à titre de président du Syndicat national des cultivateurs et du fait que j'avais déjà visité une grande partie du Canada. Je crois fermement que le Canada peut être un pays plus fort que la somme de ses parties. J'ai vu le pays d'un océan à l'autre, et j'ai un petit conseil à donner: un député doit connaître son pays. Nous sommes un peu trop restrictifs à l'égard des déplacements autorisés pour les députés. Lorsque j'ai commencé, avant l'arrivée d'Internet, les députés pouvaient faire une visite guidée du pays. Nous pouvions voir le pays, rencontrer les gens sur le terrain, comprendre et observer ce qu'ils vivent en temps réel. Cet endroit doit rétablir cette pratique afin de donner aux députés l'occasion d'apprendre à connaître leur pays.
Enfin, monsieur le Président, je tiens à vous féliciter, vous et tous les Présidents précédents, d'avoir réussi, du moins la plupart du temps, à maintenir l'ordre à la Chambre, quoiqu'un Président a interrompu la danse de la poule que je faisais avec le député de Carleton.
En terminant, comme je l'ai dit dans mon intervention hier, et comme vous, monsieur le Président, le dites dans votre prière, nous sommes chanceux d'avoir les libertés, les possibilités et la paix dont nous jouissons au Canada. C'est tellement vrai. Ce fut pour moi un honneur de travailler avec les résidants de Malpeque et de les servir. Ce fut un honneur de travailler avec tous les députés, quelle que soit leur allégeance politique. Au bout du compte, c'est à force de discuter, à force d'apprendre à nous connaître les uns les autres, et à force de débattre que nous prenons de meilleures décisions stratégiques et forgeons un meilleur pays.