Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du travail d'Affaires mondiales Canada par vidéoconférence, depuis mon bureau de circonscription dans Brampton-Ouest.
Avant de parler de l'important travail qu'accomplit chaque jour par Affaires mondiales Canada pour les Canadiens, j'aimerais prendre un instant pour reconnaître la contribution apportée en notre nom par les différents diplomates canadiens. Qu'ils soient au pays ou en poste à l'étranger, le personnel politique, les délégués commerciaux, les professionnels du développement, les conseillers et le personnel d'Affaires mondiales Canada travaillent sans relâche pour soutenir la prospérité, la sécurité et l'influence du Canada dans un monde de plus en plus difficile et complexe.
Bon nombre d'entre eux ont travaillé dans des endroits où sévissent la violence, les conflits et les catastrophes naturelles. Les efforts de ces gens sont souvent passés sous silence, sauf lors d'années exceptionnelles comme l'année en cours, qui permettent aux Canadiens de voir leur travail. Je voudrais profiter de l'occasion pour les remercier au nom de tous les Canadiens et de tous les députés.
En 2020, les Canadiens de tous les horizons ont compris ce que leur apporte le travail d'Affaires mondiales Canada. Les petites et les moyennes entreprises ont vu leurs occasions d'exportation croître grâce à l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, à l'Accord économique et commercial global et à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, et ils ont vu leurs droits être protégés lorsque le Canada s'est battu contre les mesures protectionnistes et qu'il a défendu le maintien d'un système commercial fondé sur des règles.
Les investissements effectués dans l'aide au développement ont permis d'accroître la sécurité des Canadiens. Pour rétablir la paix, éradiquer la pauvreté, lutter contre les organisations terroristes et combattre l'ingérence étrangère dans notre démocratie, on a renforcé les valeurs canadiennes grâce à des efforts de sensibilisation et à des institutions multilatérales, et en tenant tête à des régimes autocratiques. Des milliers de familles canadiennes ont reçu de l'aide quand leurs êtres chers et elles avaient besoin d'un endroit où se loger ou de moyens de transport après avoir été laissés en plan par la pandémie, tandis que d'autres avaient besoin qu'on les visite ou qu'on rapatrie les restes de leurs proches.
Le ministère des Affaires mondiales a essentiellement pour mandat de projeter les valeurs et la culture du Canada dans le monde, de protéger les intérêts du pays sur le plan économique, politique et de la sécurité, et de promouvoir les relations nécessaires pour rendre cela possible. Cette responsabilité n'a peut-être jamais été aussi importante que dans le contexte géopolitique et économique tendu qui règne actuellement. Je peux affirmer avec conviction que le ministère des Affaires mondiales est admiré pour son travail, de même que la façon dont il l'accomplit et dont il fait un usage optimal chaque jour de l'argent des contribuables.
L'éclosion de la pandémie de COVID-19 a façonné notre univers d'une manière profonde que nous ne comprenons toujours pas pleinement. Elle a modifié la vie des Canadiens d'une façon que nous n'aurions pas pu imaginer il y a un an. La portée et l'ampleur de la pandémie ont mis à l'épreuve chaque communauté, chaque pays et chaque institution internationale. Comme je l'ai déjà dit, il ne fait aucun doute que nous vivons un moment qui n'arrive qu'une fois par génération.
Au début de 2020, alors même que la COVID-19 était en voie de devenir une pandémie, l'année s'avérait déjà extrêmement difficile en raison de conséquences importantes sur la politique étrangère canadienne.
En effet, entre janvier et mars, Affaires mondiales Canada s'affairait déjà à régler plusieurs dossiers chauds en parallèle, dont les tensions accrues et persistantes entre les États-Unis et l'Iran, qui ont eu des répercussions tragiques directes sur notre pays lorsque le vol PS752 a été abattu près de Téhéran, ce qui a entraîné la mort de 85 Canadiens; les relations tendues avec la Chine, qui ont mené à la détention arbitraire de deux citoyens canadiens, et l'agitation considérable qui régnait à Hong Kong; les tensions commerciales et économiques, y compris la menace constante de mesures commerciales par les États-Unis dans le secteur de l'acier et la chute des prix du pétrole provoquée par la guerre des prix entre le Royaume d'Arabie saoudite et la Russie; les situations humanitaires extrêmement graves et endémiques au Venezuela, en Syrie, en Afghanistan, au Myanmar et au Bangladesh; et les troubles sociaux qui persistaient dans des pays ou régions importants pour les intérêts canadiens, y compris plusieurs démocraties où le Canada est intervenu.
La pandémie n'est pas un phénomène isolé de tout contexte. En effet, la crise accentue les tendances mondiales existantes, notamment la concurrence géopolitique entre certaines superpuissances économiques et politiques, la montée du protectionnisme, l'accroissement des inégalités, l'érosion des valeurs démocratiques et les menaces liées aux changements climatiques.
C'est dans ce contexte que les conservateurs proposent aujourd'hui de réduire le budget d'Affaires mondiales Canada. La plupart des députés pourraient être surpris, mais je ne le suis pas du tout. En effet, nous nous souvenons tous que c'est le Parti conservateur qui s'était engagé à réduire l'aide étrangère de 25 % lors des dernières élections. Nous affrontons actuellement une pandémie mondiale qui exige des solutions mondiales, mais les conservateurs veulent que le Canada exerce un rôle de moindre importance. Autrement dit, nous ne sommes pas du tout d'accord avec cette vision des choses.
Si nous voulons que le gouvernement du Canada soit très présent à l'étranger, c'est que ce sont les Canadiens qui le souhaitent, étant donné que chaque année, il y a en moyenne 200 000 demandes d'assistance de la part de Canadiens à l'étranger. L'année dernière, nous avons vu l'importance de ce phénomène lors de certains événements marquants.
Pensons d'abord à la réaction du ministère à la tragédie du vol PS752. Dès le premier instant, la détermination à soutenir les familles des victimes n'a pas faibli. Le ministère continue de diriger le groupe international de coordination, que le Canada a fondé, en étroite collaboration avec les gouvernements du Royaume-Uni, de l'Ukraine, de la Suède et de l'Afghanistan, afin d'encourager la transparence, de réclamer la justice et la reddition de comptes et de rapatrier les dépouilles pour les remettre aux familles des victimes.
Deuxièmement, dans le cadre de sa réponse à la pandémie de COVID-19, Affaires mondiales Canada a réalisé le plus important et le plus complexe rapatriement de Canadiens en temps de paix de l'histoire du Canada. Dès janvier, le ministère a pris des dispositions pour rapatrier en toute sécurité des centaines de Canadiens de la Chine et des centaines d'autres du navire de croisière Diamond Princess au Japon.
Au fur et à mesure que le virus se propageait, les extraordinaires fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada ont mobilisé toutes les ressources pour créer de nouveaux outils, comme un programme de prêts d'urgence COVID-19, afin de répondre aux besoins des Canadiens. À l'administration centrale et dans tout le réseau des 178 missions du Canada dans 110 pays, le personnel a mis l'accent sur la prestation d'un soutien essentiel aux Canadiens sur le terrain, malgré le risque auquel il s'exposait lui-même. Toutes les missions sont restées ouvertes; elles ont organisé et négocié des vols, des services de transport terrestre, des lettres d'autorisation, des exemptions de quarantaine, des abris d'urgence et le renouvellement d'ordonnances pour les personnes qui ne s'attendaient pas à avoir besoin de plus de médicaments.
J'ai quelques chiffres pour donner une idée de l'ampleur de nos efforts. Depuis mars, Affaires mondiales Canada a facilité le retour en toute sécurité de plus de 62 580 Canadiens et a organisé 692 vols vers le Canada en partance de 109 pays. Il s'agissait d'une gestion de crise consulaire d'un niveau jamais vu auparavant, une illustration en temps réel du réseau et des contacts cultivés par les employés d'Affaires mondiales Canada, ainsi que de leur résilience et de leur engagement à servir les Canadiens.
Cette année, les efforts bilatéraux, plurilatéraux et multilatéraux du ministère ont également été marqués par la COVID-19. Le Canada a fait preuve du leadership nécessaire en temps réel et a réuni divers partenaires pour façonner les efforts mondiaux en vue de gérer les conséquences sanitaires mondiales de la pandémie, de maintenir les chaînes d’approvisionnement ouvertes et de soutenir les plus vulnérables alors que les économies se redressent.
L'ampleur des conséquences de la COVID-19 fait ressortir l'importance de la collaboration entre les pays et de la lutte contre la pandémie et met en valeur les points forts d'Affaires mondiales Canada, qui crée des espaces permettant le dialogue ainsi que la coopération et l'action internationales.
Par exemple, le Canada, de concert avec l'Union européenne et le Japon, a organisé une conférence d'appels de dons sur les vaccins et les produits thérapeutiques, qui a permis de recueillir 8 milliards de dollars américains pour mieux tester, traiter et protéger les gens, ainsi que pour prévenir la propagation de la COVID-19 dans les pays vulnérables.
En partenariat avec le premier ministre de la Jamaïque et le secrétaire général de l'ONU, le premier ministre a convoqué une réunion spéciale de haut niveau de l'ONU pour trouver et proposer des solutions à la crise économique et à l'urgence en matière de développement engendrées par la pandémie.
Au tout début de la pandémie, le ministre des Affaires étrangères a créé le Groupe ministériel de coordination sur la COVID-19. Créé au départ comme une tribune pour coordonner les mesures à prendre vu les restrictions sur les déplacements qui se multipliaient, le Groupe est devenu un canal important permettant l'échange de solutions multilatérales de lutte contre la pandémie de COVID-19, notamment des mesures commerciales et des mesures d'urgence, qui comprennent le maintien des transports terrestres, aériens et maritimes ainsi que des chaînes d'approvisionnement. Ces mesures comprennent aussi une aide coordonnée aux institutions internationales, surtout l'ONU et l'OMS, notamment pour qu'on s'attaque aux problèmes qui touchent particulièrement l'Afrique et les petits États insulaires en développement.
À ces efforts s'est ajoutée l'aide apportée aux entreprises canadiennes par la ministre du Commerce international, durant cette période sans précédent d'incertitude mondiale où l'on constate un resserrement des conditions de crédit. En jouant un rôle de chef de file avec le Groupe d'Ottawa dans le cadre des discussions sur la réforme de l'Organisation mondiale du commerce, la ministre du Développement international a aussi été à l'avant-scène des efforts déployés dans le monde pour gérer de nombreuses questions, comme celles de garantir l'accès équitable aux vaccins, de prévenir l'insécurité alimentaire occasionnée par les bris dans les chaînes d'approvisionnement, de faciliter la poursuite de la scolarité des enfants durant la pandémie dans les pays en développement, d'aider les femmes et les filles à continuer d'avoir accès à des services de santé sexuelle et reproductive et de combattre la violence envers elles. La ministre a aussi établi le groupe de contact sur le développement, en partenariat avec le Royaume-Uni.
Les efforts du Ministère reposent sur trois piliers stratégiques pour orienter les actions du Canada là où il peut générer des résultats immédiats et tangibles. Premièrement, combattre la pandémie en renforçant les capacités dans l'esprit des objectifs de développement durable, de manière à faciliter l'accès aux tests de dépistage, aux traitements et aux vaccins contre la COVID-19. Deuxièmement, tâcher de gérer les tensions financières et de stabiliser l'économie en rétablissant les chaînes d'approvisionnement mondiales et en favorisant l'équilibre et la stabilité économique des pays en développement. Troisièmement, aider les plus vulnérables et accélérer la relance par des interventions humanitaires, par des mesures visant la sécurité alimentaire et l'éducation et par des solutions aux conséquences socioéconomiques à long terme de la pandémie.
Jusqu'à maintenant, Affaires mondiales Canada a été chargé d'envoyer 1 milliard de dollars pour aider les plus pauvres et les plus vulnérables dans nos pays partenaires à lutter contre la pandémie. Pour ce faire, nous avons collaboré avec des ONG canadiennes et des organisations partenaires étrangères pour adapter les approches de différents programmes et encourager les pratiques novatrices. Ces efforts témoignent de la croyance qu'aucun de nous n'est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous à l'abri du virus. Nous pouvons rebâtir en mieux pour faire avancer les objectifs de développement durable et pour encourager une relance inclusive et écologique.
Bien que la pandémie ait été la préoccupation primordiale de notre ministère, beaucoup d'autres problèmes géopolitiques ont néanmoins exigé l'attention continue d'Affaires mondiales Canada. Nous avons géré nos relations importantes avec les États-Unis, l'Union européenne et la Chine, nous avons cherché des solutions à long terme aux crises politiques prolongées en Ukraine, au Venezuela et au Moyen-Orient et nous avons renforcé la démocratie et les droits de la personne au Bélarus. Toutes ces conjonctures ont exigé que le personnel des ambassades et du siège social effectue des évaluations sur le terrain, élabore des options à soumettre au Cabinet et mette en œuvre des politiques et des mesures.
La coopération mondiale facilitée par des institutions internationales efficaces et responsables dépend d'alliances souples et de nouveaux partenaires et partenariats. Voilà pourquoi le ministère a continué à entretenir des relations clés et à renforcer nos liens avec nos alliés traditionnels, tout en poursuivant de nouvelles collaborations avec des partenaires émergents.
J'ai déjà parlé du leadership exercé par la ministre du Commerce international dans la réponse à la pandémie. Je vais revoir en détail les réalisations récentes d'Affaires mondiales Canada pour faire prospérer le pays et lui permettre de continuer à profiter de possibilités diversifiées en matière de commerce et d'investissement.
Le commerce représente près des deux tiers de l'économie du Canada et génère 3,3 millions d'emplois, c'est-à-dire un emploi sur six. Le commerce ouvert et fondé sur des règles ouvre des perspectives pour les entreprises et les entrepreneurs, et assure aux gens l'accès à des biens et services essentiels, comme les aliments et les médicaments. La COVID-19 ne devrait pas et ne peut pas servir de prétexte pour interrompre le commerce ou susciter un repli vers l'intérieur assorti de politiques protectionnistes. Affaires mondiales Canada s'emploie à améliorer l'accès aux marchés afin d'accroître les possibilités qui découlent des accords commerciaux et à diversifier encore plus les échanges commerciaux.
Cette année, nous avons collaboré étroitement avec des partenaires internationaux, comme le G20, l'Organisation mondiale du commerce et l'APEC, pour faire en sorte que nos chaînes d'approvisionnement demeurent ouvertes, que nos entreprises poursuivent leurs activités et que leurs biens et services essentiels trouvent preneurs. Par le leadership que le Canada a exercé dans le Groupe d'Ottawa sur la réforme de l'Organisation mondiale du commerce, nous avons montré notre engagement à façonner l'avenir du commerce multilatéral et fondé sur les règles, lequel est essentiel à la prospérité mondiale. Plus que jamais, nous devons continuer à renforcer le système commercial mondial fondé sur des règles, pour qu'il soit robuste et résilient.
J'ai parlé du travail important qu'accomplit Affaires mondiales dans le contexte de l'aide internationale liée à la pandémie de COVID-19 et du fait que la santé et la prospérité des Canadiens sont intimement liées à l'efficacité et à la coordination de l'intervention et de la reprise mondiales. Tant que nous n'aurons pas réglé cette crise partout sur la planète et contribué à bâtir un système socioéconomique plus résilient et plus viable, nous continuerons d'en subir les effets au Canada.
Avant la pandémie de COVID-19, de nombreux pays avaient déjà du mal à générer une croissance inclusive et viable, à maintenir la cohésion sociale et à gérer les crises. Bien que l'appui du Canada ait permis de réduire de façon tangible la pauvreté extrême — ce qui a notamment amélioré l'accès à l'éducation, la santé et la nutrition —, ces changements n'ont pas bénéficié à tout le monde également. Plus de 1,3 milliard de personnes vivent dans la pauvreté; elles sont confrontées à des défis multiples et interreliés, souvent exacerbés par des inégalités, et elles sont souvent aux prises avec des crises humanitaires prolongées ou avec les conséquences des changements climatiques.
Dans ce contexte, Affaires mondiales continue de travailler fort pour mettre en œuvre la Politique d'aide internationale féministe, qui fournit un cadre essentiel non seulement pour répondre aux besoins créés par cette pandémie sans précédent, mais aussi pour bâtir un monde plus pacifique, plus inclusif et plus prospère.
Nous cherchons avant tout à aider les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, surtout les femmes, les filles et les gens qui vivent dans des États fragilisés ou touchés par des conflits, dans le but de parvenir à la paix et à la stabilité et de promouvoir le dialogue en vue de résoudre les conflits. Nous avons notamment des initiatives de consolidation de la paix et de stabilisation axées sur des pays précis, comme l'Afghanistan, la Colombie, le Myanmar, le Soudan du Sud, la Syrie, l'Ukraine et le Yémen.
En collaboration avec les organismes de l'ONU, la Croix-Rouge ainsi que des organisations non gouvernementales canadiennes et internationales, la ministre et le ministère ont contribué à fournir de l'aide humanitaire pour répondre aux besoins de plus de 135 millions de personnes dans 62 pays et territoires.
Par ailleurs, le ministère a géré de manière efficace et responsable des programmes de subventions et de contributions de plus de 6,3 milliards de dollars. Ces ressources ont permis de réduire la pauvreté et d'offrir plus de possibilités pour des gens de partout dans le monde ainsi que de sauver des vies, de promouvoir des moyens de subsistance durables et d'accroître la paix et la sécurité.
Pour conclure, j'insiste encore une fois sur la principale leçon que nous avons tirée de la pandémie de COVID-19. Elle a révélé à quel point la coopération internationale est absolument nécessaire. C'est aussi vrai aujourd'hui que ce ne l'était lors de la création du ministère responsable des Affaires mondiales, il y a plus de 100 ans. En assurant une présence diplomatique et en offrant des services consulaires, de l'aide commerciale et des programmes de développement international, le ministère travaille fort pour renforcer sa collaboration à l'échelle mondiale afin de promouvoir et de protéger les intérêts et les valeurs du Canada.
En cette période qui se caractérise par de profonds changements, des problèmes complexes et de vastes possibilités, le personnel du ministère des Affaires mondiales continuera d'exercer le leadership éclairé dont le monde a besoin. Le ministère vise à jouer un rôle constructif à court et à long terme pour répondre à l'évolution rapide des affaires mondiales dans l'intérêt de tous les Canadiens.