Madame la Présidente, je me permets d'abord d'exprimer la solidarité du Bloc québécois à l'endroit des citoyens, en particulier de l'Ontario et de toutes les provinces canadiennes, qui sont aux prises avec un niveau de prévalence de la pandémie qui est à bien des égards alarmant. Le Québec pour l'instant s'en tire, ma foi, moins mal. Espérons que nous parviendrons à nous extraire de cette situation le plus rapidement possible.
Le Québec et le Canada ont été, comme l'ensemble de la planète, frappés de plein fouet par une pandémie dévastatrice et inattendue dont personne n'a anticipé l'envergure, la portée et la dévastation. S'est ensuivie une crise économique grave, importante, qui a ébranlé des secteurs clés de notre économie allant du travail autonome à la toute petite entreprise, du commerce local, jusqu'aux multinationales et aux géants affamés que sont devenues les compagnies aériennes.
Le gouvernement a fait la chose à faire à un égard précis, c'est-à-dire se prévaloir de sa très importante capacité d'emprunt, avantageusement comparable à celle de la plupart des pays de l'OCDE, pour pouvoir injecter des sommes importantes dans l'économie du Québec et du Canada. C'était la chose à faire. Parmi ces sommes, il y aura cette année 50 milliards de dollars, puis, sur trois ans, 100 milliards de dollars qui seront investis dans la relance économique proprement dite. L'État en est capable et c'est certainement la chose à faire.
À certains égards, il a été à l'écoute du Bloc québécois — pas seulement de lui, ce n'est pas ma prétention — en ce qui a trait aux intérêts, aux demandes et aux besoins du Québec. Il y a eu une certaine écoute. Dans certains cas, il a plus utilisé les mots que les fondements, mais il a repris un certain nombre de thématiques que nous avions rendues, souvent en collaboration avec l'Assemblée nationale du Québec, absolument fondamentales dans la perspective d'une relance de l'activité économique.
Je pense au secteur de l'aéronautique qui apparaît pour la première fois dans un budget canadien. Je pense au secteur biopharmaceutique qui acquiert, dans les circonstances, une importance qui est à la hauteur de l'abandon qu'on lui avait infligé dans les dernières années. Le Canada et le Québec, en particulier, étaient un haut lieu de la recherche pharmaceutique qui s'est étiolé comme une peau de chagrin à force de négligence.
Je pense à l'électrification des transports. On va se le dire d'emblée que c'est un enjeu, un sujet, une expertise et l'objet d'un leadership profondément québécois, comme l'est l'industrie aérospatiale.
Je pense à la bioforesterie. On soupçonne, oserais-je l'avouer coquinement, qu'elle n'aurait pas existé dans le budget, n'eût été la sortie très éloquente, branchée sur la réalité des régions du Québec, faite par ce qu'on appelle le « caucus du bois » du Bloc québécois, à l'initiative du député de Jonquière et du député de Lac-Saint-Jean. On s'entend que ce n'est pas énorme. Il y a déjà eu des sommes octroyées plus importantes, ne serait-ce que pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Toutefois, des sommes, qui représentent un bon début, seront investies dans la bioforesterie, et c'est l'esprit que nous cherchions. On verra, par après, si cela est important ou pas.
Je dois avouer qu'une certaine préoccupation vient avec cela. Où sera investi cet argent? Par exemple, si le fédéral décidait en 2021, comme il l'avait fait en 2009-2010, d'injecter massivement de l'argent dans l'industrie automobile, on ne s'attendrait pas que ce soit à Drummondville ou à Val-d'Or. On s'attendrait à ce que ce soit en Ontario. Si le gouvernement injecte des sommes considérables dans l'aérospatiale, on s'attend à ce que la moitié de cet argent arrive là où est la moitié de l'industrie aérospatiale, c'est-à-dire au Québec, qui est un leader mondial en la matière.
L'industrie pharmaceutique a été gravement démantelée, mais les expertises étaient québécoises, la capacité de recherche est encore, pas exclusivement, mais largement québécoise. Des initiatives ont été mises en place pendant la pandémie, notamment par des entreprises et des sociétés québécoises.
L'électrification des transports n'est pas seulement un secteur économique au Québec, c'est notre identité. Le Québec n'a pas un mérite si particulier. La géographie et l'histoire en ont fait un lieu où l'électricité propre, tirée de la puissance hydraulique des rivières québécoises, fait que notre province est capable d'être un meneur en matière d'énergie propre et, en conséquence, de tout ce qui en découle, dont l'électrification des transports. Il serait bien normal que ce leadership soit reconnu.
S'il s'agit d'acheter des produits québécois, par exemple des bornes produites par AddÉnergie Technologies et d'en installer un peu partout au Canada, on le fera, puisque c'est la reconnaissance d'une capacité de production et d'une technologie. Il y a plusieurs autres entreprises, dont Elmec, située à Shawinigan.
S'il s'agit de déplacer une expertise vers un autre endroit, de diluer une compétence et une expertise reconnues au Québec, et ce, au bénéfice de provinces canadiennes et avec notre propre argent, on pourrait développer des réserves et des réticences. La bioforesterie représente un peu la même chose, bien qu'il y ait évidemment une foresterie importante en Colombie-Britannique et un peu au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Il ne faut donc pas que cela déplace et que cela nuise à la position concurrentielle du Québec dans des secteurs économiques clés. Il faudra être hautement vigilant.
Par exemple, dans l'aéronautique, le gouvernement fédéral ne s'est pas gêné pour voter rétroactivement une loi qui venait légitimer le déplacement des emplois d'Aveos de Montréal vers le Manitoba. S'il s'agit de la direction qu'on prend, on n'est pas très intéressé.
Lorsque le gouvernement a décidé que l'électrification des transports l'intéressait, il a fait une première annonce de 500 millions pour une usine de Ford en Ontario. Cela ne signifie pas qu'il n'y en aura pas au Québec, mais, évidemment, au Québec on s'est dit que le haut lieu de l'électrification des transports ne se trouve pas en Ontario.
Rappelons-nous que les investissements mis en place pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette dans les forêts ont été faits dans les Maritimes, et non au Québec, là où le problème existait aussi.
Au gré de l'histoire, il y a eu des cas importants, et j'en ajouterai un autre, un grand absent du budget: le chantier Davie. Où se trouve ce joyau économique de la région de Québec? Il représente environ 2 à 3 % d'un budget qui s'en va allégrement vers les 120 milliards de dollars alors que la Davie a la moitié de la capacité de construction navale du Canada. Le gouvernement dit que c'est parce que Irving ne livre pas, alors on va engager des fonctionnaires pour aller encourager Irving, qui continuera à ne pas livrer. Il n'y a rien pour Davie, cela n'a aucun sens.
La tendance à arracher des morceaux à l'expertise québécoise pour les distribuer généreusement avec notre propre argent partout au Canada pourrait s'avérer un enjeu. Est-ce que les sommes sont suffisantes? Le cas de la bioforesterie est singulier.
Nous ne pouvons que saluer le fait qu'une chose qui a été bonne pour le Québec soit transposée à l'ensemble canadien. Le Québec a été innovateur et reconnu sur le plan international à l'égard de la politique de garderie mise en place par ma première ministre, Mme Marois, qui a, selon toutes les analyses des économistes, et pas seulement au Québec, permis une présence massivement augmentée des femmes sur le marché du travail. Le fait que le Canada décide de reproduire, tardivement, un modèle similaire ne peut qu'être salué.
Maintenant, comme je l'ai dit en d'autres circonstances: l'élève ne dit pas au maître comment corriger sa copie. Le fédéral ne dira pas au Québec comment gérer un système de garderie. Il devrait plutôt demander à Québec comment il le fait, puisque cela intéresse le fédéral. Il peut y avoir des échanges d'idées et des améliorations librement consenties. En général, le concept de « librement consenti » devrait être le seul fondement des relations entre le Québec et le Canada.
Si tant est que cette étrange notion d'entente asymétrique avec le Québec veuille dire autre chose qu'un transfert bancaire sans condition de la part québécoise de la somme investie dans les garderies, cela ne passe pas la rampe.
Ce matin, le ministre des Finances du Québec, M. Girard, a été très clair. Il n'entend donner lieu à aucune négociation et recevoir sa part de l'argent. Il ne saurait en être autrement même si, hier, la ministre des Finances n'a pu résister à la tentation de dire qu'il faudrait que l'argent soit investi là où elle va le dire. En termes un peu courants, mais clairs, ce n'est pas de ses fichues affaires.
Le Québec fait ce qu'il veut de l'argent du Québec. Les Québécois se donnent un gouvernement à Québec et une Assemblée nationale qui disposent de telles questions. L'autre parlement, du côté où nous sommes présentement, n'a pas à dire à l'Assemblée nationale quoi faire avec son argent. Ce sont de fichues mauvaises habitudes dont le gouvernement a bien du mal à se défaire. C'est presque génétique. Dans le cas présent, nous l'informons que nous prenons la somme, mais qu'il ne faudra pas nous dire quoi faire avec.
La même chose se produit pour ce qui est des centres de soins de longue durée pour les aînés. C'est la seule contribution en santé du fédéral. Ce n'est pas un éléphant dans la pièce, mais une baleine bleue. On sort d'une pandémie, c'est un dossier de santé. Qui sont les principales victimes de la pandémie? Ce sont les aînés, on l'a vu. Les pertes de vie sont dramatiques, en particulier chez les aînés. Or, que manque-t-il dans le budget? Il manque de l'aide en santé et de l'aide pour les aînés.
Je me suis gratté la tête. Je me suis même dit qu'en étant un peu opportuniste au plan électoral — une compétence que ce gouvernement maîtrise assez bien —, j'aurais fait quelque chose. Cependant, c'est zéro et c'est une gifle donnée au Québec et à tous les premiers ministres du Canada, à qui l'on dit qu'ils n'auront pas leurs transferts en santé. Il se pourrait que des Québécois et des gens d'ailleurs au Canada en prennent acte et se tannent de ce manque de respect. Pour ce qui est du reste du budget, n'importe qui aurait pu le faire: les bonnes décisions étaient assez faciles à prendre. Par contre, les mauvaises décisions sont étonnantes.
J'étais en train de mentionner les CHSLD, ou leurs équivalents dans l'ensemble du Canada. Le fédéral disait qu'il avait 3 milliards de dollars à investir en cinq ans, ce qui ferait environ 120 millions de dollars par année pour le Québec. Dans le contexte des CHSLD, ce n'est pas énorme. Qui plus est, le fédéral a dit qu'il voulait y mettre des conditions parce qu'il est le Canada et qu'il est intrinsèquement supérieur aux compétences québécoises.
Cependant, cela ne tient pas compte du fait que ce qu'on a vécu est profondément lié au sous-financement du système de santé. En effet, cela fait tellement longtemps que le fédéral ne contribue plus sa part. L'âge moyen est plus élevé au Québec qu'ailleurs.
Le gouvernement fédéral adopte une espèce de posture morale et dit aux autres comment cela fonctionne, même s'il n'a jamais fait cela. Le gouvernement fédéral n'a jamais géré un centre de soins de santé, mais il connaît cela parce qu'il est le fédéral et qu'en plus, il est libéral, ce qui le définit donc comme supérieur. Cette tendance répétée de toujours se mêler des affaires du Québec n'a aucun sens alors que le gouvernement fédéral n'est pas nécessairement assez bon pour s'occuper de ce qui relève de sa propre compétence, comme le contrôle des frontières.
Il existe un problème qui est celui du choix des mots. Le fédéral utilise les mots « aéronautique », « forêts », « santé » ou « transport électrique », mais, dans le détail des mesures, il laisse planer beaucoup d'incertitude. La mécanique est telle est que nous allons débattre du budget pendant plusieurs jours, au terme desquels nous voterons sur ce budget, avec le risque que cela comporte. Ensuite, il y aura la loi de mise en œuvre du budget et un certain nombre d'éléments.
Je vais revenir sur l'exemple des aînés, qui est tellement crucial. Le gouvernement libéral, ce grand chantre devant l'Éternel de la lutte contre toutes formes de discrimination, fussent-elles imaginaires, s'est dit qu'il allait en inventer une: les vrais aînés, âgés de 75 ans et plus, et les faux aînés. Si j'étais un aîné de 75 ans et plus, je ne ferais pas de grosse fête en pensant que je vais recevoir quelque chose. En fait, je recevrai un chèque de 500 dollars en juillet, ce qui ne représente même pas 50 dollars par mois sur une base annuelle. C'est déjà insultant, mais cela le paraît moins, car ceux qui ont entre 65 ans et 75 ans n'obtiennent même pas un petit quelque chose: ils n'obtiennent rien du tout.
Je ne sais pas sur quelle planète vit le premier ministre, mais nous, dans nos bureaux de circonscription et sur nos réseaux sociaux, ne recevons depuis hier que des messages de gens entre 65 ans et 75 ans, qui sont furibards ou, comme on le dit au Québec, « en beau maudit ». Ils se sentent victimes d'un manque de respect.
Dans cet esprit, parce que nous sommes du bon monde — c'est bien connu —, nous allons proposer au gouvernement de s'amender.
L'énoncé économique du gouvernement formulé en novembre prévoyait un déficit de 380 milliards de dollars, lequel s'avère être de 350 milliards de dollars. Les 30 milliards de dollars d'écart représentent ce que demandent les provinces afin de faire passer les transferts en santé d'environ 22 % à 35 % pour une première année. Cela ne mettrait pas le gouvernement dans le trouble, pas du tout. Il pourrait le faire.
La proposition faite par le Bloc québécois est l'augmentation, si le gouvernement accepte notre amendement, de 110 $ par mois de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 65 ans et plus. Ce n'est pas rien. Cela coûterait annuellement environ 4 milliards de dollars. C'est à peine plus de 1 % du déficit de l'année dernière pour le groupe qui a le plus souffert de la pandémie.
Nous devrions être capables de nous parler. Si notre amendement est adopté, nous devrions en arriver à une situation où le fameux montant de 500 $ de cet été, en attendant l'adoption d'une loi opérationnelle pour l'année prochaine, serait accessible à toutes les personnes de 65 ans et plus. Dans ce contexte, il y aurait une loi l'an prochain, parce que nous collaborerions pour que cette loi existe.
Nous nous dirigeons un peu moins vite vers des élections que l'aurait voulu le gouvernement, mais nous serons quand même vraisemblablement en campagne électorale cet automne. Il n'y aura donc pas de loi sur l'augmentation de la Sécurité de la vieillesse avant l'été prochain. Cela n'arrivera pas. Nous pourrions cependant accélérer les choses si notre amendement était accepté, car il créerait un niveau de justice qui s'oppose à l'injustice profonde de la version actuelle.
Nous allons donc déposer un sous-amendement à l'amendement des conservateurs. Je m'offre le plaisir de le lire:
Que l'amendement soit modifié par substitution, aux paragraphes a) et b), de ce qui suit:
« a) ne comporte aucune augmentation des transferts canadiens en santé;
b) abandonne les aînés entre 65 et 75 ans; »
et par adjonction, après les mots, « croissance économique » de ce qui suit:
« soutiendront les systèmes de santé en haussant les TCS à 35 % des coûts de la santé et contribueront à la qualité de vie des aînés de 65 ans et plus en augmentant la sécurité de la vieillesse dès 65 ans et en abaissant l'âge du versement unique de 500 $ prévu à l'été 2021 à 65 ans. »
La porte est grande ouverte pour que le gouvernement obtienne le vote du Bloc québécois dans ce budget et une appréciation significative par simple application de règles de justice de base du Québec.
Madam Speaker, let me begin by saying that the Bloc Québécois stands in solidarity with the people of all Canadian provinces, and especially Ontario, who are dealing with a resurgence of the pandemic, which has become alarming in many respects. Quebec seems to be managing a little better for the moment. Let us hope we can get out of this situation as soon as possible.
Quebec and Canada, like the rest of the world, have been hammered by a devastating and unexpected pandemic, the scale, scope and devastation of which no one anticipated. This was followed by a serious, significant economic crisis that has rocked key sectors of our economy, including everything from self-employed workers and small, local businesses to big multinationals and the greedy giants that the airlines have become.
The government has done the right thing in one respect, specifically, taking advantage of its huge borrowing capacity, which compares favourably with most other OECD countries, to be able to inject significant amounts of money into the Quebec and Canadian economies. It is the right thing to do. Some $50 billion will be spent this year, followed by $100 billion over the next three years, to invest in the actual economic recovery. That is something the government can do, and it is certainly what needs to be done.
In some ways, it listened to the Bloc Québécois—not just the Bloc, that is not what I am saying—when it came to addressing the interests and needs of Quebec and what Quebec was calling for. The government did listen, to some extent. In some cases, there was more talk than action, but the government did pick up on some of the themes that we, together with the National Assembly of Quebec, deemed to be absolutely essential for stimulating economic activity.
I am thinking about the aerospace sector, which appears in a Canadian budget for the very first time. I am thinking about the biopharmaceutical industry, which is now gaining prominence under the current circumstances after being neglected in recent years. Canada and Quebec in particular, were a hub of pharmaceutical research until the sector was decimated after years of neglect.
I am thinking about the electrification of transportation. Let me say from the outset that this is very much a Quebec issue, subject, and expertise. Quebec is an undisputed leader in this area just as it is in the aerospace industry.
I am thinking about the forest-based bioeconomy. I suspect, and I will say it with a smile, that it would not be in the budget if not for the very eloquent and strongly worded statement, addressing the reality of the Quebec regions, made by what we call the Bloc Québécois “caucus du bois” at the initiative of the member for Jonquière and the member for Lac-Saint-Jean. We agree that it is not huge. More money has been allocated before, for example to fight the spruce budworm. However, it is a good start that some funding will be invested in forest-based bioeconomy and that intent is what we were looking for. We will see later whether it is significant or not.
I have to admit that there is some concern associated with that. Where will this money be invested? For example, had the federal government decided in 2021, as it did in 2009-10, to inject a massive amount of money into the automobile industry, we would not expect it to go to Drummondville or Val-d'Or. We would expect it to go to Ontario. If the government injects substantial amounts of money in aerospace, we expect that half this funding will go where half the aerospace industry is located, that is, in Quebec, which is a world leader in that sector.
The pharmaceutical industry was seriously gutted. The expertise was Quebec-based and research capacity is still Quebec-based, not exclusively, but for the most part. Initiatives were brought in during the pandemic by Quebec businesses and corporations.
The electrification of transportation is more than just an economic sector in Quebec. It is our identity. Quebec cannot take full credit. Its geography and history have made it a place where clean hydro-electricity, drawn from its rivers, has shaped our province as a leader in clean energy and everything that follows, including the electrification of transportation. It seems only natural that such leadership would be recognized.
Buying Quebec products, such as charging stations by AddÉnergie Technologies, and installing them across Canada would be a good way to recognize our production capacity and technology. There are several other companies such as Elmec in Shawinigan.
However, we would have reservations and concerns if the plan is to take our expertise and move it somewhere else, diluting the competence and expertise that Quebec is renowned for, to benefit Canadian provinces with our own money. That goes for the forest-based bioeconomy as well, although there is obviously a large forestry industry in British Columbia and a little in New Brunswick and Ontario. This expertise must not be moved, because that would undermine Quebec's competitive edge in key economic sectors. We will have to be very vigilant.
In the aerospace sector, for example, the federal government had no problem retroactively passing a bill allowing Aveos jobs to be transferred from Montreal to Manitoba. If that is where this is going, we are not interested.
When the government decided it was interested in the electrification of transportation, it initially announced $500 million for a Ford plant in Ontario. That does not mean there will not be any plants in Quebec, but we in Quebec obviously know that Ontario is not a hub for transportation electrification.
I remind members that the government made investments to combat spruce budworm in the Maritimes but not in Quebec, which was also having problems with that pest.
Glaring omissions like this have happened repeatedly in the past. Here is another example from this budget: the Davie shipyard, one of Quebec City's economic powerhouses that represents 2% to 3% of a budget merrily hovering around $120 billion, even though it accounts for half of Canada's shipbuilding capacity. The government says it is because Irving is failing to deliver, so bureaucrats will be hired to go support Irving, which will keep on failing to deliver. There is nothing here for Davie, which makes no sense.
This tendency to cherry-pick Quebec's expertise and use our own money to generously distribute that expertise across Canada could turn into an issue. Are these amounts enough? Bioforestry is a special case.
We certainly applaud the fact that something that has been good for Quebec is being applied to the rest of Canada. Quebec has been innovative and has gained international recognition for the child care policy my premier, Ms. Marois, implemented. According to every economic analysis, not just Quebec-based ones, that policy massively increased women's presence in the workforce. The fact that Canada has at long last decided to implement a similar model is worth applauding.
Now, as I have said elsewhere, students do not tell teachers how to correct their work. The federal government will not tell Quebec how to run a child care system. Instead, it should express an interest in learning how Quebec runs its system. There can be exchanges of ideas and free consent to improvements. Generally speaking, the concept of free consent should be the basic principle underlying Quebec-Canada relations.
If the strange notion of an asymmetrical agreement with Quebec means something other than a simple transfer of Quebec's share of the funding for child care with no strings attached, then that is unacceptable.
This morning, the Quebec finance minister, Mr. Girard, was very clear. He does not intend to negotiate. Quebec just wants its share of the funding. That is the way it should be, even though, yesterday, the Minister of Finance was unable to resist saying that the money should be invested the way she says it should. To put it bluntly, it is none of her damn business.
Quebec does what it wants with Quebec's money. Quebeckers have a Quebec government and a National Assembly that deal with such issues. The other Parliament, where we are currently, has no right to tell the National Assembly what to do with its money. That is a bad habit that the federal government has gotten into and is having a hard time overcoming. It is almost genetic. In this case, we are informing the federal government that we will take the money, but we will not be told what to do with it.
The same thing is happening when it comes to long-term care centres for seniors. It is the only federal contribution in health. This is something much larger than an elephant in the room. We are coming out of a pandemic. It is a health issue. Who are the primary victims of the pandemic? Seniors are. We saw that. The loss of life has been dramatic, especially among seniors. What is the budget missing? It is missing help for health care and help for seniors.
I scratched my head. I even thought that in terms of electoral opportunism, a skill this government has mastered, I would have done something. However, there is nothing and it is a slap in the face to Quebec and all of Canada's premiers who are being told that they will not be getting their health transfers. Quebeckers and people elsewhere in Canada might take note and get fed up with this lack of respect. As for the rest of the budget, anyone could have come up with it. The right decisions were easy to make. However, the bad decisions are shocking.
I was talking about CHSLDs, or their equivalent across Canada. The federal government said it would invest $3 billion over five years, which should mean roughly $120 million a year for Quebec. In the context of long-term care, that is not a lot of money. On top of that, the federal government said the money would have conditions attached, because it is Canada, which is intrinsically superior to Quebec's jurisdictions.
However, this fails to acknowledge that the underfunding of the health care system is largely to blame for what happened. In fact, Ottawa has not been paying its fair share for quite some time now. The average age is higher in Quebec than elsewhere.
The federal government likes to take a moral stance and tell others how things work, even when it has no experience in the matter. The federal government has never run a health care facility, but it knows everything because it is the federal government, and they are the Liberals so they are, by definition, superior. This constant tendency to meddle in Quebec's affairs makes no sense, especially considering that Ottawa can barely manage its own jurisdictions, such as border control.
Word choice is a problem here. The federal government uses words like “aeronautics”, “forests”, “health” and “electric transportation”, but the measures themselves are quite vague. In reality, we will debate the budget for a number of days, after which we will vote on this budget, with all of the consequences that entails. We will then move on to the budget implementation bill and other things.
I want to get back to the very important topic of seniors. The Liberal government, that eternal warrior against all forms of discrimination, be they imaginary or real, decided to invent a new form of discrimination, distinguishing between real seniors, aged 75 and older, and phony seniors. If I were a senior 75 and over, I would not be having a big celebration, thinking that I was going to get something. In reality, I would get a $500 cheque in July, which is less than $50 a month over the year. That is insulting enough as it is, but seniors aged 65 to 75 do not even get a little something. They get nothing at all.
I do not know what planet the Prime Minister is living on, but since yesterday, we have all been getting messages at our riding offices and on social media from people aged 65 to 75, who are furious, or even pissed off, if I may say so. They are feeling disrespected.
Because we are good people, as everyone knows, we will urge the government to make things right.
The government's economic statement last November predicted a deficit of $380 billion, a figure that ended up being $350 billion. The $30 billion difference is the same amount that it would cost to implement the provinces' demand to increase health transfers from approximately 22% to 35% in one year. It absolutely would not get the government in trouble. This is something it could do.
If the government accepts our amendment, the Bloc Québécois proposal would increase old age security for those 65 and over by $110 a month. That is a significant sum that would total approximately $4 billion a year. That is just a little more than 1% of last year's deficit for the group of people who were most affected by the pandemic.
We should be able to talk to one another. If our amendment were adopted, we could be in a situation where this summer's disappointing $500 would be accessible to everyone 65 and over pending the adoption of implementing legislation for next year. In this context, there would be legislation next year because we would work together to bring in this law.
We will not be headed to the polls as early as the government would have liked, but we will presumably still be on the campaign trail come fall. Therefore, there will be no legislation to increase old age security before next summer. It will not happen. We could accelerate things if our amendment were accepted because it would create fairness compared to the profound unfairness of the current version.
We are therefore tabling an amendment to the Conservatives' amendment. I have the pleasure of reading it.
That the amendment be amended by deleting paragraphs (a) and (b) and substituting the following:
“(a) does not include any increase to the Canada health transfers;
(b) abandons seniors between the ages of 65 and 75; and”
and by adding after the words “economic growth” the following:
“, support health care systems by increasing the Canada health transfers to 35% of health care costs and contribute to the quality of life of seniors aged 65 and over by increasing Old Age Security as of age 65 and dropping the age for the one-time payment of $500 for the summer of 2021 to age 65.”
The door is wide open for the government securing the Bloc Québécois vote for this budget and significant appreciation by the simple application of Quebec's basic rules of fairness.