Bonjour à tous.
Je m'appelle Dan Blondal. Je parle assez bien français, mais je vais m'adresser à vous en anglais, parce que c'est beaucoup plus facile pour moi.
J'ai quitté Montréal il y a longtemps,
donc l'anglais me vient plus facilement.
Je suis le PDG fondateur de Nano One Materials. Je suis basé ici, à Burnaby, en Colombie-Britannique.
Nano One est une entreprise de technologie propre. Nous sommes en train de révolutionner la façon dont le monde fabrique les matériaux constitutifs des batteries. Nous avons mis au point une plateforme agnostique pour la production industrielle des matériaux cathodiques utilisés dans les batteries lithium-ion.
Nous avons 35 employés. Nous avons une expertise 100 % canadienne en ingénierie, en science des matériaux, en affaires et en finances. Nous avons déjà 16 brevets et avons déposé des demandes qui sont toujours en traitement pour au moins 30 autres dans divers pays du monde, dont le Canada, les États-Unis, la Chine, le Japon, la Corée et Taïwan. Nous sommes inscrits à la Bourse de croissance TSX. Nous avons un bon financement et avons l'honneur et le privilège de bénéficier de l'appui financier permanent de TDDC et du Fonds ICE de la Colombie-Britannique.
Notre technologie fait intervenir divers minéraux critiques comme le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt pour fabriquer les matériaux cathodiques à haut rendement qui entrent dans la composition des batteries lithium-ion. Nous nous distinguons des autres producteurs de substances chimiques par le fait que nous n'avons pas besoin de produits intermédiaires et donc que nous évitons ainsi la consommation d'énergie, les coûts et l'empreinte environnementale qui y sont associés. Nous n'utilisons que le 20 % de l'eau utilisée avec les autres technologies, ce qui élimine d'autant le flux de déchets.
Comme je le disais, nous économisons des coûts, de l'énergie, des efforts de logistique, de l'eau, nous réduisons la production de déchets et l'empreinte carbone, tout cela en prolongeant la durabilité de la batterie. Pour vous donner une idée, cela pourrait nous permettre d'économiser 1 milliard de dollars pour chaque million et demi à deux millions de véhicules électriques produits.
Tout commence par l'extraction minière, bien sûr, mais où vont les métaux et minéraux? Qui transforme les métaux en matériaux utilisables dans la fabrication de batteries? Qui produit les éléments de batteries? Qui fabrique les blocs-batteries intégrés aux voitures?
Tant que nous ne commencerons pas à fabriquer des éléments de batteries en Amérique du Nord, nous continuerons d'envoyer nos matières brutes en Asie, pour les réimporter ensuite au Canada aux fins de production. L'Europe travaille très fort à rattraper son retard, tandis que l'Amérique du Nord est toujours au point zéro. Je pense que ce serait une occasion en or pour l'Amérique du Nord.
La Chine et les autres pays d'Asie sont bien établis, et ils l'ont fait très tôt, mais cela fait en sorte que leurs chaînes d'approvisionnement nationales sont fragmentées et enclavées, ce qui les rend vulnérables, à nos yeux. L'Europe agit elle aussi par nécessité, bien sûr, pour créer sa propre chaîne d'approvisionnement intégrée à faibles émissions de carbone, mais toute cette production cathodique et chimique, fondée sur des procédés dépassés, et les chaînes d'approvisionnement qui en découlent nécessitent toujours beaucoup d'eau, elles génèrent énormément de déchets et ont une lourde empreinte carbone.
Le Canada ne dépend pas de ces anciennes façons de faire, puisque ces systèmes ne sont pas en place ici. Nous avons donc l'occasion de privilégier une meilleure technologie et d'établir une chaîne de valeur modèle.
Un procédé comme celui de Nano One pourrait contribuer à l'intégration de la chaîne d'approvisionnement, au Canada, pour mener le monde vers des méthodes moins enclavées et génératrices de déchets. Les sociétés minières canadiennes pourraient ainsi bénéficier d'un avantage sur les plans environnementaux, sociaux et de la gouvernance par rapport aux producteurs étrangers de sulfate, d'hydroxyde et d'autres produits intermédiaires. Cela pourrait aider par ricochet les fabricants automobiles ayant des impératifs de coûts, de rendement, ainsi que des normes environnementales, sociales et de gouvernance à respecter, mais il faudra pour cela une stimulation gouvernementale, la collaboration du secteur privé, ainsi que la mise en place de chaînes d'approvisionnement intégrées.
Nous sommes des innovateurs, mais nous sommes aussi des collaborateurs et cherchons à déplacer des montagnes. Nano One entretient des relations avec les acteurs du début à la fin de la chaîne d'approvisionnement mondiale de batteries, avec des sociétés minières responsables, des producteurs de cathodes et des fabricants d'équipement d'origine, entre autres. Si nous pouvions profiter de l'expérience riche du Canada de l'exploitation minière responsable, de la génération d'énergie propre, d'intendance environnementale, d'avant-garde technologique et d'innovation en matière de batterie, nous pourrions établir au Canada l'écosystème de production d'éléments de batteries le plus écologique, le plus avancé technologiquement et le plus intégré au monde.
C'est un véritable impératif stratégique pour l'ensemble du Canada que d'appuyer la création de cet écosystème avant qu'il ne soit trop tard et avant que nous ne soyons contraints de réagir avec des solutions à la pièce pour suivre les autres.
Manifestement, il y a des efforts mondiaux en ce sens, ce qui crée des occasions partout dans le monde, donc comment pouvons-nous faire du Canada le centre de gravité de tous ces efforts?
Merci beaucoup de m'avoir permis de m'adresser à vous aujourd'hui.