propose que le projet de loi C‑252, Loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues (interdiction — publicité d’aliments et de boissons destinée aux enfants), soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, je suis heureuse d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour prendre part à la discussion sur le projet de loi C‑252, qui vise à appuyer des restrictions sur les publicités commerciales de certains aliments et boissons destinés aux enfants.
Étant donné que l'environnement alimentaire d'aujourd'hui est diversifié et comprend l'accès à des repas-minute et des aliments ultra-transformés, il est difficile pour les Canadiens de faire des choix alimentaires sains. Le problème a moins à voir avec notre volonté individuelle qu'avec les aliments auxquels nous avons accès et qui sont commercialisés de façon dynamique.
Les publicités sur ces types d'aliments sont omniprésentes. Par conséquent, les Canadiens sont exposés à beaucoup d'aliments qui contribuent à la consommation excessive de sucres, de graisses saturées et de sodium dans leur régime alimentaire. Il n'est donc pas étonnant que les Canadiens continuent d'avoir de la difficulté à s'orienter dans l'environnement alimentaire et à prendre des décisions alimentaires saines.
Il est indéniable que le Canada est aux prises avec une crise de maladies chroniques, et les mauvaises habitudes alimentaires y jouent un rôle clé. La portée de cette crise est ahurissante, et les mauvaises habitudes alimentaires, avec des apports trop élevés de sucre, de gras saturés et de sodium, constituent un facteur de risque modifiable clé contre l'obésité et les maladies chroniques. Il a été rapporté que, pour la première fois dans l'histoire, des enfants ont passé leur vie à manger des aliments ultra-transformés et à faible valeur nutritive. En fait, les Canadiens se classent au deuxième rang des principaux acheteurs d'aliments et de boissons ultra-transformés au monde, derrière les Américains. De plus, des études ont démontré qu'au Canada, un enfant sur trois fait de l'embonpoint ou est obèse, et est donc plus susceptible de développer des problèmes de santé comme un taux de cholestérol élevé, de l'hypertension artérielle, des problèmes articulaires, du diabète de type 2, une maladie cardiovasculaire et même certaines formes de cancer plus tard dans la vie.
En 2019, les facteurs de risque liés à l’alimentation ont contribué à environ 36 000 décès, et le fardeau financier des maladies chroniques principalement liées à l'alimentation et à d'autres facteurs de risque modifiables a été évalué à 13,8 milliards de dollars au Canada. Avec des taux et des chiffres aussi alarmants, il est indéniable que la question de notre environnement alimentaire requiert notre attention, car elle représente un problème de santé publique de plus en plus grave.
Même si plusieurs facteurs contributifs influencent notre diète, les publicités d’aliments sont l’un des facteurs les plus importants. La publicité a un impact considérable sur les préférences des enfants et sur leurs habitudes de consommation. Un rapport présenté en 2016 par la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant de l’Organisation mondiale de la santé concluait qu’il y a des preuves sans équivoque que le marketing des aliments et des boissons qui contribue à une consommation excessive de sucre, de gras saturés et de sodium par les enfants avait pour répercussions négatives l’obésité et d’autres maladies. Le rapport recommande que toute tentative de s’attaquer à ce grave problème de santé inclue la limitation des publicités et du marketing de certains aliments et de certaines boissons visant les enfants.
Même avant la pandémie de COVID‑19, on signalait que plus de 90 % des publicités de produits alimentaires et des boissons vues par des enfants en ligne ou à la télévision concernaient des produits à teneur élevée en sucre, en gras saturés et en sodium. Les enfants de 9 à 13 ans obtiennent plus de calories provenant d’aliments ultra-transformés — près de 60 % — que tout autre groupe d’âge.
La pandémie de COVID‑19 a exacerbé l’urgence de nous attaquer aux habitudes alimentaires malsaines, car les enfants qui ont été confinés chez eux pendant la pandémie ont été assujettis, par différents médias et dans différents contextes, à une quantité alarmante de publicités d’aliments et de boissons malsaines. Les statistiques montrent qu’un tiers des Canadiens avaient augmenté leur consommation de malbouffe ou de sucreries trois mois seulement après le début de la pandémie, comme façon de composer avec le stress de la situation.
Il est généralement admis que les enfants sont particulièrement vulnérables aux publicités et qu'ils sont susceptibles de voir leurs préférences alimentaires, leurs attitudes, leurs demandes d'achats, leurs habitudes de consommation et leur santé générale être influencées par ces publicités. Les enfants sont fortement exposés à des publicités, par l'entremise de divers médias, emballages ou affichages, qui font la promotion d'aliments contribuant de façon disproportionnée à une consommation excessive de sucre, de gras saturés et de sodium. L'industrie canadienne des aliments et des boissons dépense environ 1,1 milliard de dollars par année dans des campagnes publicitaires ciblant les enfants. Elle a recours à des concepts de produits, à des dessins animés, à des personnages identifiables et à des thèmes de fantaisie et d'aventure pour les intéresser.
En misant sur la portée, la fréquence et l'efficacité des publicités, les entreprises arrivent à joindre des tout-petits dès l'âge de 3 ans. Compte tenu des données disponibles, il est évident que le gouvernement doit en faire plus et agir immédiatement pour mettre les enfants à l'abri des pratiques de publicité et de marketing inéquitables et trompeuses afin de protéger leur santé. C'est pourquoi le mandat du ministre de la Santé inclut la promotion d'une saine alimentation en mettant de l'avant la stratégie à ce sujet.
Les données montrent que de nombreux facteurs de notre environnement alimentaire influencent notre capacité à faire des choix alimentaires sains, comme l'accessibilité et la disponibilité d'aliments sains, les bas prix de certains produits et la promotion de certains aliments. Les aliments que nous voyons à l'épicerie, sur des menus de restaurant, dans les médias sociaux ou les publicités influencent fortement nos choix. Étant donné qu'il est très facile de se procurer des aliments à teneur élevée en sucre, en gras saturés et en sodium, nous devons agir pour interdire la publicité destinée aux enfants.
Le gouvernement a relevé ces difficultés en 2016. Il a alors lancé la Stratégie en matière de saine alimentation pour faire en sorte que le choix le plus sain soit plus facile à faire pour les Canadiens. La stratégie vise à améliorer l'information nutritionnelle et la compréhension de celle-ci, à favoriser un meilleur accès aux aliments sains, et à protéger et à soutenir les populations vulnérables et marginalisées.
Le gouvernement du Canada a déjà fait de grands progrès. En 2016, le gouvernement a amélioré le tableau de la valeur nutritive et la liste des ingrédients, ce qui a permis aux Canadiens de faire des choix plus éclairés. En 2018, il a interdit la présence de gras trans industriels dans les aliments. En 2019, il a publié une nouvelle version du Guide alimentaire canadien, qui donne aux Canadiens des conseils pertinents, uniformes et crédibles en matière d'alimentation. En 2020, il a publié des cibles de réduction du sodium pour encourager la réduction du sodium dans le secteur de l'alimentation. Toutefois, il reste beaucoup à faire.
Le gouvernement est déterminé à faire avancer les remarquables initiatives de la Stratégie en matière de saine alimentation et à mettre en œuvre les mesures préventives qui visent à promouvoir les modes de vie sains. Il reste donc à finaliser le travail sur l'étiquetage nutritionnel sur le devant de l'emballage pour promouvoir les choix santé, et à soutenir les restrictions concernant le marketing commercial et la publicité à l'intention des enfants pour certains aliments et certaines boissons. En offrant les bons outils aux Canadiens pour consulter, comprendre et utiliser les informations nutritionnelles, on leur permet de faire des choix santé.
Cependant, d'autres facteurs, en particulier le flot constant de messages publicitaires et de promotions commerciales, influencent nos achats. Ces techniques de vente agressives visent à promouvoir des aliments contenant des quantités excessives de sucre, de gras saturés et de sodium. Les enfants sont particulièrement vulnérables face à la publicité. Par conséquent, il faut mettre en place les mesures de protection nécessaires pour leur santé et leur bien-être: les pratiques de marketing leur étant destinées doivent être réglementées. Les parents doivent disposer des outils nécessaires pour aider leurs enfants à adopter de saines habitudes et préférences alimentaires.
Le projet de loi C-252 vise à protéger la santé et le bien-être des enfants. Il propose de modifier la Loi sur les aliments et drogues afin d’interdire la publicité d’aliments et de boissons destinée à des personnes âgées de moins de 13 ans. L'article 2 du projet de loi C‑252 ajoute la définition d'« enfants », stipulant qu'il s'agit de personnes âgées de moins de 13 ans.
Conformément à la définition donnée dans la Loi sur les aliments et drogues, « aliment » inclut les boissons, et « publicité » est définie en termes généraux comme étant la représentation, par tous les moyens de promotion directe ou indirecte, de produits dont la vente est assujettie à la loi. La notion de publicité accorde une importance égale à tous les moyens médiatiques, y compris les dernières technologies et les méthodes publicitaires en évolution. L'article 4 du projet de loi C-252 ajoute un paragraphe à la Loi sur les aliments et drogues qui s'intitule « Publicité destinée aux enfants » et...