Monsieur le Président, je me lève aujourd'hui pour débattre d'un point fort important que j'ai soulevé à la Chambre sur une situation inacceptable que vivent les pilotes canadiens, dont plusieurs sont des gens d'Ahuntsic.
J'ai appris que des compagnies aériennes, sous des représentations douteuses, embaucheraient des pilotes étrangers, mettant ainsi au chômage des pilotes canadiens hautement qualifiés et disponibles. J'ai aussi su que ce genre d'abus serait pratiqué dans d'autres corps de métier de l'aéronautique, tels que par exemple dans le cas des instructeurs de vol, des pilotes d'hélicoptère, des pilotes de brousse, des pilotes d'épandage, et j'en passe.
Les raisons évoquées par ces compagnies aériennes auprès du gouvernement seraient délibérément non pertinentes. Certaines compagnies demanderaient par exemple de l'expérience sur des appareils qu'elles ne possèdent même pas, ou encore exigeraient des diplômes qui n'ont aucun rapport avec l'emploi présenté. Ce genre de demandes aurait bien sûr pour but de favoriser des candidats étrangers au détriment des pilotes canadiens.
Il a aussi été porté à mon attention que certaines compagnies mettraient des offres d'emploi bidon sur des sites non fréquentés, prétendant ainsi n'avoir eu aucun postulant à l'emploi.
Bien que plusieurs compagnies puissent faire l'objet de vérifications, Sunwing Airlines serait celle qui porterait le plus au questionnement. En effet, bien que cette compagnie reconnaisse avoir reçu 900 curriculum vitae de pilotes canadiens, elle prétend ne pas avoir trouvé de pilotes canadiens qualifiés.
D'ailleurs, Sunwing Airlines aurait fait de nouvelles demandes de travailleurs étrangers temporaires pour sa saison d'hiver. Cela est très suspect, puisqu'il existerait un bassin reconnu de pilotes canadiens qualifiés disponibles pour leur catégorie d'avion, selon les informations qu'ont ma données.
Lorsque j'ai posé ma question sur ce dossier au ministre de l’Emploi et du Développement social et ministre de la Réforme démocratique, il m'a répondu: « Avant d'engager des travailleurs temporaires, l'entreprise doit montrer qu'elle a essayé de publier l'emploi en question pour savoir si des Canadiens sont disponibles. »
Il a aussi dit que son gouvernement avait mis en place des pénalités sévères pour ceux qui contreviennent à cette façon de faire, et que la politique de son gouvernement est d'assurer que les Canadiens ont la priorité pour les emplois au Canada. Il a indiqué que toute entreprise qui ne respecte pas ces règles sera punie.
Nous avons entendu des belles paroles, ce que nous voulons, c'est de l'action.
Posons-nous cette question: est-ce que le ministre va demander une vérification sur les pratiques de Sunwing Airlines et appliquer, s'il y a lieu, les pénalités sévères dont il parle? Est-ce que le ministre va faire une vérification des pratiques auprès de toutes les autres compagnies aériennes afin de débusquer des compagnies voyous?
Ce que les pilotes canadiens souhaitent, c'est de l'action. Si le gouvernement continue d'être dans l'inaction dans ce dossier important pour l'économie canadienne, je ne peux que conclure qu'il se fait complice de ces pratiques inacceptables.