Merci beaucoup. Si vous me le permettez, je reprendrai ma métaphore sur le voile de l'ignorance du grand philosophe politique John Rawls, qui disait que nous devrions élaborer nos règles dans l'ignorance de nos caractéristiques.
Malheureusement, nous concevons nos règles en étant conscients de nos caractéristiques. Les gens conçoivent des règles dans leur propre intérêt et dans l'intérêt de gens aux vues similaires. Voilà la situation qui prévaut avec la Loi électorale du Canada. On entend souvent dire que les règles sont à blâmer pour le maigre 25 % de femmes à la Chambre des communes et dans les administrations municipales, mais il semble y avoir un accès équitable aux investitures, et je pense qu'il est là, le problème.
Je sais que ce comité se penche sur la question depuis un bon moment. Je ne crois pas que les femmes ne sont pas prêtes à se présenter, mais ce sont plutôt les règles, surtout au sein des partis politiques, qui empêchent les femmes d'atteindre 50 % ou la parité en matière de candidature et par conséquent, de sièges.
M. Fraser l'a dit, nous ne savons pas trop ce qui se passe lors des investitures de candidats des partis, contrairement à d'autres pays. Aux États-Unis, les primaires génèrent toutes de données nécessaires, mais ce n'est pas le cas ici. Dans le cadre de mes travaux universitaires, j'ai cherché à obtenir les données, que les partis sont réticents à fournir, bien qu'il soit possible de conclure qu'en Colombie-Britannique, les hommes ont six fois plus de chances que les femmes de remporter une course à l'investiture.
Voilà ce que nous devons faire. Si nous ne nous entendons pas sur les quotas ou sur d'autres mesures, nous pouvons au moins nous entendre sur l'obtention de meilleures données. Le paragraphe 476.1(1) de la Loi électorale du Canada porte sur les rapports de course à l'investiture. En vertu des alinéas a), b), c) et d), les partis doivent produire des rapports. L'alinéa 476.1(1)c) indique qu'il faut fournir le nom et l'adresse de chaque candidat à l'investiture, alors on pourrait simplement ajouter d'autres données à fournir. Il serait également tout à fait approprié d'aborder l'intersectionnalité.
La question du genre est en suspens depuis longtemps. Au Canada, nous nous vantons du multiculturalisme, mais nos bureaux sont souvent loin d'en être représentatifs, plus souvent occupés par des hommes comme moi, n'est-ce pas? Il serait aussi utile de colliger ces données pour mieux comprendre le déroulement de courses à l'investiture et ainsi l'expliquer aux gens.
Voilà pour mon commentaire éditorial. Si les témoins veulent ajouter quelque chose, j'en serai ravi.
Merci.