Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence.
Quand je regarde l'évolution du journalisme, j'ai l'impression que le journalisme d'enquête est voué à disparaître, en raison de problèmes d'accès à l'information. Aujourd'hui, nous vivons plutôt dans une période propice au journalisme d'opinion. Toutes sortes d'experts écrivent des articles dans les journaux ou parlent de différents sujets à des émissions de télévision. Par ailleurs, les réseaux sociaux ont accéléré la vitesse de traitement de l'information. Une nouvelle est rendue publique le matin et on voudrait connaître la conclusion de l'affaire en après-midi. Il y a une quarantaine d'années, lorsqu'une nouvelle était publiée dans un journal, on pouvait étirer l'affaire pendant un mois, parce qu'il y avait constamment des faits nouveaux qui s'y ajoutaient.
Vous avez mentionné qu'il était frustrant de devoir attendre de cinq à sept ans pour obtenir l'accès à certaines informations avant de publier un article. La nouvelle peut encore être pertinente et susciter de l'intérêt après cinq ou sept ans, mais elle aurait sans doute été beaucoup plus pertinente le jour même ou au cours du même mois.
Pensez-vous que le journalisme d'enquête, que vous pratiquez présentement, a encore de l'avenir?
J'aimerais que M. Conte réponde à ma question en premier, parce que c'est lui qui a le plus parlé de ses frustrations. Par la suite, les autres témoins pourront y répondre.