D'accord. Sans vouloir vous mettre dans une position désavantageuse, je voudrais très brièvement faire référence à une ou deux éléments qui, à mon avis, sont particulièrement frappants. Premièrement, on se demande sérieusement si l'on consacre suffisamment d'efforts à la crise humanitaire. Cette crise comporte de nombreuses composantes: la pénurie de nourriture, des soins de santé déficients et, dans bien des cas, une marginalisation complète des démunis. Le rapport Manley avait souligné certaines de ces préoccupations, particulièrement l'absence totale de coordination.
Vous avez fait valoir — et nous en convenons — qu'il est extrêmement important que la contribution du Canada serve à renforcer l'État, car c'est un élément nécessaire à l'instauration d'un climat de confiance. Et pourtant, les deux tiers de l'aide des pays étrangers ne passent pas par le gouvernement afghan. Si je ne m'abuse, la presque totalité de l'aide américaine court-circuite le gouvernement afghan, ce qui en rend la coordination impossible.
Ma question est la suivante: êtes-vous convaincu que l'on se concentre suffisamment sur le sort des plus démunis, des plus marginalisés, qui deviennent alors des recrues faciles pour le mouvement des insurgés, particulièrement dans le Sud.
Deuxièmement, les auteurs de l'étude se demandent si l'on fait suffisamment d'efforts pour collaborer avec les Afghans sur le terrain en vue d'améliorer la production agricole. Ainsi, on pourrait éviter le cycle infini de l'aide extérieure et contribuer réellement à bâtir le secteur agricole.
Je vous demanderais de bien vouloir commenter ces deux aspects particuliers.