Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Courtenay—Alberni.
C'est probablement ma dernière chance d'émettre mon opinion sur ce gouvernement.
J'écoutais mon collègue de Malpeque et je connais toute sa bonne foi. Je comprends qu'il se référait au programme Nouveaux Horizons pour les aînés, qui est très utile dans plusieurs de nos circonscriptions. Oui, c'est un bon coup.
Cependant, j'ai écouté mon autre collègue qui a parlé juste avant des initiatives en logement social du gouvernement, et je me suis retenu pour ne pas hurler. La vérité, c'est qu'on a besoin du logement social dans Longueuil—Saint-Hubert, par exemple. On n'en pas parle assez souvent. Dans la Ville de Longueuil et ses deux arrondissements, il y a malheureusement un taux incroyable de pauvreté. Plus du tiers des enfants sont d'une famille vivant sous le seuil de la pauvreté. Je peux dire qu'on a besoin du logement social. La liste d'attente pour un logement à l'Office municipal d'habitation de Longueuil contient maintenant plus de 2 000 noms. On a besoin de ce genre d'initiative, et le gouvernement libéral ne fait qu'offrir de belles paroles.
Encore une fois, on voit cette manie de toujours calculer ce qu'on va annoncer à quel moment précis, pour être sûr d'avoir un gros nanane à proposer aux gens juste avant l'élection. Voilà ce qu'ils ont fait. Même si c'était il y a deux ans, ils nous ont quand même dit qu'ils investiraient 10 milliards de dollars dans le logement social. Ce ne sont vraiment que des pinottes qu'ils ont mises sur la table jusqu'à maintenant. Qu'est-ce qu'on va avoir plus tard? On va avoir un beau cadeau. On va voir si les Canadiens sont fins, s'ils ont compris qu'il fallait faire confiance au sang royal du Parti libéral du Canada. Là, on va avoir des petits nananes, là, on va avoir ce qu'on attend. C'est épouvantable.
Aujourd'hui, on vit une crise des médias. Qu'est-ce qu'on offre comme appui aux médias? On offre encore des nananes. Il n'y a eu aucun changement dans la législation.
Je reviens aux gens de Longueuil. Qu'est-ce que ce gouvernement a fait au tout début? Il a retiré le crédit d'impôt pour les abonnements aux cartes de transport en commun. C'est merveilleux! C'est à peu près aussi bon que les oléoducs. C'est pour encourager le monde à prendre l'autobus. Félicitations, c'est merveilleux! On ne parlera pas du métro, parce qu'évidemment on n'a toujours pas notre prolongement de métro.
On a, au Québec, beaucoup de besoins et d'ambition. On peut en être très fier. À Montréal, et au Québec en général, on a l'ambition d'utiliser le transport en commun. Allons-nous recevoir l'appui de l'autre bout? J'ai hâte de voir cela. J'ai hâte de voir les belles annonces avant l'élection. Elles ont intérêt à être bonnes, et les libéraux ont intérêt à tenir leurs paroles et à ne pas perdre l'élection. J'espère que, de l'autre côté, ils entendent bien la réalité des gens de Longueuil.
À Longueuil, on a la même station de métro depuis 1967, ce qui fait 52 ans. Il n'y a eu rien depuis. Dieu sait qu'on en a besoin. Les ponts, particulièrement le pont Jacques-Cartier, dans ma circonscription, sont constamment congestionnés. Quand il s'agit de se rendre exceptionnellement à Montréal, il est hors de question que les gens prennent le transport en commun parce que cela prend deux billets pour traverser le fleuve, et un aller-retour coûte 13 $. On prend donc sa voiture.
C'est pour cette raison d'ailleurs que je suis un passionné des voitures électriques et de l'électrification des transports. Chez nous, nous avons été des utilisateurs précoces parce que nous avons vu que nous étions constamment pris dans le trafic. En fin de compte, beaucoup de gens ont adopté ce choix de motorisation pour leur véhicule. Encore une fois, on a eu des pinottes en ce qui a trait à l'électrification des transports. Du côté du ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, il y a eu un peu de vision, et de bons projets ont été appuyés, mais, du côté du ministère des Transports, diable, il n'y a toujours rien. C'est pitoyable. L'auto électrique, ce n'est pas nouveau. Cela fait longtemps que Tesla a réinventé la voiture, mais, ici, on fait dodo.
C'est une chance incroyable d'être un député, ici, parmi les 338 députés qui représentent la population du Canada. Il faut se réveiller. De l'apathie, on en voit beaucoup, particulièrement de l'autre côté. J'ai dit à maintes reprises que j'avais honte de ce Parlement qui n'est pas capable de se tenir debout pour s'assurer que le commerce électronique est bien tarifé, au moins de façon égale pour nos propres commerçants. Peter Simons a ouvert un magasin ici, sur la rue Rideau. C'est tout un magasin. Ce n'est pas le gars d'Amazon qui a fait cela, c'est Peter Simons. Il a engagé du monde en investissant son argent et en embauchant des employés.
On paie des taxes et c'est normal, car cela permet de recevoir des services. Payer une taxe, ce n'est pas une honte. La route et l'hôpital ne se paient pas tout seuls, pas plus que le bateau qui assure la sécurité sur le fleuve.
On laisse des géants débarquer chez nous. Amazon, le concurrent de Simons, par exemple, paie-t-il ses taxes? Je n'en suis pas sûr. On est toujours surpris d'entendre de quelqu'un qui a commandé un produit sur Amazon qu'il n'a pas payé de taxe. Cela ne peut pas fonctionner. Nous ne sommes pas dans un village, en 1812, mais bien en 2019, dans un pays du G7. Je me retiens de prononcer des mots qui appartiennent au patrimoine.
C'est une honte. Pourquoi assiste-t-on à une crise des médias aujourd'hui? Parce que, pour le gouvernement, cela semble être compliqué; ce serait un nouveau paradigme. Je me souviens d'avoir eu un compte chez eBay, il y a environ 20 ans. Cela n'a rien d'un nouveau paradigme. Ce n'est d'ailleurs pas une excuse.
On prétend que les conservateurs n'y ont pas prêté attention pendant dix ans, mais c'est un fait. Du côté des libéraux, c'est bien pire. Cela fait quatre ans qu'ils disent que c'est effrayant, mais qu'ils ne font rien. La vérité, c'est que si le monde des médias est aujourd'hui dans la merde jusqu'au cou et qu'on a perdu 16 800 emplois depuis 2008, c'est en bonne partie de leur faute, car ils avaient quatre ans pour faire quelque chose.
C'est vrai qu'il faut changer les lois, mais il aurait fallu le faire avant. Quand les libéraux ont été élus en 2015, ils ont dit qu'ils allaient changer cela, car c'est important. Ils ont dit qu'ils allaient faire des consultations, mais ils n'ont pas réussi à rassembler tout le monde. Être un gouvernement, c'est aussi être capable de fédérer les gens. Cela s'est-il produit? Absolument pas. Je ne veux pas avoir l'air d'un alarmiste, mais c'est la vérité. N'importe quelle personne du milieu de la culture peut le dire.
Actuellement, on parle beaucoup du 75e anniversaire des valeureux héros qui ont défendu notre démocratie lors de la Deuxième Guerre mondiale. Cela s'appelle avoir le sens de la patrie, n'est-ce pas? La personne qui a fait un documentaire sur la Deuxième Guerre mondiale — j'oublie le nom de la maison de production, mais cela n'a pas d'importance — a vendu un million d'exemplaires de son DVD. Trois ans plus tard, soit il y a environ quatre ans, elle a fait un autre documentaire qui portait cette fois sur la Première Guerre mondiale. Je peux comprendre que les gens aient trouvé cela un peu vieux et qu'ils s'y soient moins intéressés, mais là n'est pas la question. Elle a vendu 100 000 copies de ce documentaire.
Alfa Rococo, un groupe dont une chanson populaire jouait beaucoup à la radio, a reçu des droits de diffusion publique de 16 000 $. Cela est normal, puisque la radio diffuse sa chanson. Au cours de la même période, le groupe a reçu 11 $ de Spotify. On peut comprendre que ce genre de chose influence la prise de décision quant à se lancer en musique ou non. Pourtant, on est contents d'avoir de la musique.
Le gouvernement a la pleine mesure de tous les problèmes. On me demandait en entrevue, ce matin, si le ministre du Patrimoine est un incompétent. J'ai répondu que je ne crois pas qu'il est incompétent, mais qu'il est plutôt impuissant. Il est impuissant devant la volonté du premier ministre et il est impuissant devant la malhonnêteté intellectuelle du ministre des Finances, qui, chaque fois qu'on lui demande comment il se fait qu'on n'applique pas la TPS à des abonnements comme Netflix ou à des achats publicitaires sur Google ou sur Facebook, répond que c'est très compliqué et qu'il va falloir en parler avec le G7 et le G20.
La plupart des États américains appliquent une taxe de vente sur un compte comme celui-là. On demande à tout le monde de payer la taxe de vente. Par exemple, quand on arrive dans un garage louche parce qu'on a besoin d'un bidon de lave-glace et que l'employé nous dit que cela coûte 4 $ en argent comptant, mais que, dans le cas où on veut payer par carte de crédit, il devra facturer les taxes, on ne trouve pas cela correct, n'est-ce pas? C'est pourtant ce que nous laissons faire.
J'ai fait un calcul sommaire: la TPS coûterait environ, par abonné, 75 sous par mois à Netflix. Cela représente environ 10 $ par année, par abonné. Dix dollars multipliés par environ 10 millions d'abonnés, cela fait 100 millions de dollars.
Les libéraux ne les veulent pas? Les Canadiens, eux, les veulent. Nous en avons besoin. Les libéraux doivent se réveiller.