Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député d'Etobicoke-Centre.
Je suis fier de faire partie du Comité permanent des anciens combattants. À vrai dire, j'ai demandé à siéger à ce comité parce que je me soucie beaucoup du bien-être des membres des Forces armées canadiennes et ce, parce que j'ai grandi dans le milieu de l'Aviation. J'ai parcouru le monde avec ma famille pendant 17 ans, mon père ayant eu une brillante carrière de 37 ans dans l'Aviation royale canadienne.
Mes deux soeurs et mon beau-frère ont également très bien servi leur pays, eux aussi dans l'Aviation royale canadienne. Ma famille immédiate cumule plus de 100 ans dans les Forces armées canadiennes. Je suis le seul à ne pas avoir fait de service militaire. Donc, siéger au Comité des anciens combattants est ma façon de redonner aux forces armées et aux anciens combattants dans la mesure de mes capacités. Notre comité a recommandé d'importantes améliorations, dont un grand nombre ont été apportées par le gouvernement.
Les Canadiens ont récemment souligné le 70e anniversaire de la libération des Pays-Bas et le jour de la Victoire en Europe, comme nous l'appelons. Je sais que certains de nos collègues ont eu l'occasion d'y être et de le vivre. Nous avons tous vu d'anciens combattants du Canada être reçus à bras ouverts par des citoyens hollandais reconnaissants. Nous avons vu des amitiés ravivées et d'heureuses réunions ainsi que d'émouvantes cérémonies.
Cela dit, nous savons aussi que la situation n'est pas simplement revenue à la normale pour un grand nombre de braves membres de l'armée, de la marine et de l'aviation lorsqu'ils sont rentrés à la maison après la guerre.
Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui, pour les membres des Forces armées canadiennes, le retour au foyer n'est pas toujours aussi facile que nous pourrions le croire. Dans certains cas, les militaires retrouvent un monde différent. Ils sont accueillis dans un milieu familial chaleureux, du moins on l'espère, mais ils sont aussi confrontés à une nouvelle réalité bouleversante façonnée par des blessures ou des maladies graves et parfois permanentes. Le foyer peut ainsi devenir un lieu de stress ou d'incertitude face à des défis qui peuvent sembler insurmontables. Cela est aussi vrai pour les membres de la famille que pour le soldat à temps plein, le réserviste ou l'ancien combattant.
J'ai été à même de faire ce douloureux constat la semaine dernière lorsque j'ai assisté au deuxième petit-déjeuner annuel Sam Sharpe. Cet événement, organisé en l'honneur de Sam Sharpe, vise à reconnaître le combat des militaires canadiens atteints du syndrome de stress opérationnel et à souligner la contribution des personnes et des groupes qui aident les membres des Forces armées canadiennes, leurs familles et les anciens combattants.
Plusieurs ne savent peut-être pas que le lieutenant-colonel Sam Sharpe a été élu pour la première fois à la Chambre des communes en 1908. Il représentait la circonscription d'Ontario-Nord lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté. Après avoir subi des dommages psychologiques au front, il est revenu au Canada et s'est enlevé la vie le 25 mai 1918 dans un hôpital de Montréal.
Au cours du petit-déjeuner, nous avons entendu deux histoires très émouvantes sur les répercussions du stress post-traumatique dans la vie de deux anciens combattants canadiens et sur la gestion de ce stress avec l'aide de services fournis par Anciens Combattants Canada, même s'il était clair que ces deux personnes ne seraient plus jamais les mêmes.
Les membres du gouvernement du Canada ont une obligation envers ces braves hommes et femmes qui ont besoin d'une aide immédiate et parfois permanente. Ces militaires doivent savoir que nous sommes ici pour les aider. Ils ne doivent jamais douter du degré ou de la sincérité de notre soutien, de notre compassion et de notre respect.
Je sais que je m'exprime au nom de tous les députés lorsque je dis que même si nos politiques ou nos approches peuvent différer, chaque député, tant dans les rangs du gouvernement que de l'opposition, appuie les anciens combattants et s'attend à ce que ceux qui sont dans le besoin reçoivent la plus grande aide possible.
Cela dit, je suis préoccupé par les connotations politiques de la motion néo-démocrate. Je suis troublé de voir que les néo-démocrates ont proposé ce libellé un mois après que le gouvernement eut présenté la plus importante amélioration aux avantages et au soutien accordés aux anciens combattants depuis son accession au pouvoir. Même si je suis d'accord avec l'esprit de la motion et la plus grande partie de son libellé, je suis déçu des néo-démocrates parce qu'ils s'adonnent à des manoeuvres politiques en se servant d'une noble cause, à savoir l'appui donné aux anciens combattants du Canada.
Un grand nombre de députés savent peut-être que, la semaine dernière, le gouvernement a déposé la Loi sur le plan d'action économique de 2015. Un article de cette mesure législative renferme une série de nouveaux avantages pour les anciens combattants victimes de blessures ou de maladies pendant qu'ils sont en service au Canada, et pour leurs familles.
Ce projet de loi comporte en outre un énoncé de l'objet de la Nouvelle Charte des anciens combattants, énoncé qui va beaucoup plus loin que la motion débattue aujourd'hui et qui aurait force de loi après avoir été adopté par les deux Chambres du Parlement. Voici le texte de cet énoncé:
La présente loi a pour objet de reconnaître et d’honorer l’obligation du peuple canadien et du gouvernement du Canada de rendre un hommage grandement mérité aux militaires et vétérans pour leur dévouement envers le Canada, obligation qui vise notamment la fourniture de services, d’assistance et de mesures d’indemnisation à ceux qui ont été blessés par suite de leur service militaire et à leur époux ou conjoint de fait ainsi qu’au survivant et aux orphelins de ceux qui sont décédés par suite de leur service militaire. Elle s’interprète de façon libérale afin de donner effet à cette obligation reconnue.
J'espère que le député de New Westminster—Coquitlam appuiera l'énoncé de l'objet de la Nouvelle Charte des anciens combattants lorsque le vote sur le projet de loi C-58 aura lieu dans cette enceinte, au cours des prochaines semaines.
Je suis fier d'avoir participé à la préparation du rapport unanime du Comité permanent des anciens combattants. Le gouvernement a adopté beaucoup de recommandations, y compris l'ajout d'une nouvelle prestation de retraite permettant aux anciens combattants de disposer d'un revenu stable et fiable après l'âge de 65 ans.
Je voudrais qu'une chose soit très claire dans le cours du présent débat. Le gouvernement a l'obligation très importante d'aider les militaires et les anciens combattants canadiens qui ont été blessés dans l'exercice de leurs fonctions de militaires. Nous avons aussi une obligation envers les familles de ces personnes blessées.
Permettez-moi de m’attarder quelques instants sur l’allocation de sécurité du revenu de retraite, dont on peut dire que c’est la plus importante des nouvelles prestations que notre gouvernement a mises en place au cours des derniers mois. La nouvelle allocation de sécurité du revenu de retraite s’adresse directement aux anciens combattants modérément et gravement handicapés et à leurs survivants. À partir de l’âge de 65 ans, les anciens combattants admissibles recevront des prestations mensuelles totalisant au moins 70 % des prestations financières qu’Anciens Combattants Canada leur versait jusqu’à l’âge de 65 ans. Le montant de cette allocation sera déterminé au cas par cas, en tenant compte des autres revenus qu’ils toucheront à 65 ans et après.
Le mot-clé est « sécurité ». Notre gouvernement a adopté une approche axée sur les anciens combattants, de sorte que les bénéficiaires potentiels qui reçoivent des prestations financières administrées par le ministère des Anciens Combattants seront contactés avant d’atteindre l’âge de 65 ans, ce qui leur garantira une transition sans heurts vers cette nouvelle forme de sécurité. Pour les anciens combattants des Forces armées canadiennes qui sont handicapés et qui sont sur le point d’avoir 65 ans, cela signifie qu’ils seront mieux en mesure d’épargner pour leur retraite et de savoir précisément ce qu’ils toucheront à ce moment-là. De plus, au décès de ces anciens combattants, leurs survivants continueront de recevoir approximativement 50 % de cette allocation mensuelle à vie.
C’était là l’une des principales recommandations du Comité permanent des anciens combattants, et je me réjouis que le gouvernement ait décidé d’y donner suite aussi rapidement. J’attends maintenant la mise en œuvre des autres recommandations adoptées par le gouvernement.
N’oublions jamais.