Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui dans le débat sur le projet de loi C-297, Loi visant à promouvoir l'observation de deux minutes de silence le jour du Souvenir.
Je félicite le député de Calgary-Sud-Est pour ses efforts en vue de garder vivant le souvenir du service que nos anciens combattants ont rendu au pays et du sacrifice qu'ils ont consenti. Comme le député l'a mentionné, il avait présenté un projet de loi identique en 1998. Il avait alors gagné l'appui général en faveur de l'observation de deux minutes de silence.
Puisque nous en acceptons tous le principe, ce débat nous donne l'occasion de voir quelle serait la meilleure façon d'honorer plus de 1,4 million de Canadiens qui ont servi volontairement dans nos forces armées et plus de 116 000 qui ont sacrifié leur vie pour défendre nos valeurs de paix et de liberté.
Bien sûr, nos anciens combattants qui ont fait la guerre sont âgés. Tous ceux qui ont participé à la Première Guerre mondiale doivent être centenaires. Un jour, qui ne tardera sûrement pas, les derniers anciens combattants de la grande guerre seront décédés et nous aurons perdu pour toujours les témoins directs de cette terrible époque. Les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale ont maintenant plus de 80 ans. Ils livrent aujourd'hui les batailles du vieillissement. Il y a 50 ans, les combats nous ont amenés sur la péninsule coréenne.
Nous rendons également hommage à nos Casques bleus qui ont participé et qui continuent de participer à des missions sur pratiquement tous les continents. Par le biais de leurs expériences et de leurs souvenirs, nos anciens combattants nous rappellent le véritable coût de la guerre et le prix de la paix qu'on tient souvent pour acquise. En retour, le 11 novembre, ils nous demandent simplement de prendre le temps de nous souvenir. Ils passent le flambeau du souvenir aux générations plus jeunes. Les Canadiens relèvent ce défi.
Les terribles événements du 11 septembre nous ont permis à tous de vraiment apprécier ce qui était en jeu lorsque nos anciens combattants sont allés se battre à l'étranger. Du fait que les Forces canadiennes participent de nos jours à la guerre contre le terrorisme, les cérémonies de l'année dernière marquant le jour du Souvenir étaient encore plus émouvantes.
Le gouvernement du Canada entend continuer à commémorer les actions héroïques de tous nos anciens combattants, des membres des Forces canadiennes et des Casques bleus. Le fait de nous souvenir nous rassemble en tant que Canadiens unis dans un sentiment de fierté, un sentiment d'appartenance et un engagement continu à l'égard de valeurs communes. Nous devons consacrer notre énergie, notre esprit d'initiative et notre temps à cette noble cause. Nous devons soutenir l'intérêt croissant et bien accueillir les bonnes idées.
Nos anciens combattants, ainsi que les familles de nos militaires servant à l'étranger, ont dû être réconfortés par l'appui extraordinaire de tant de milliers de Canadiens qui ont participé aux cérémonies de l'année dernière du jour du Souvenir. Nous nous rappelons que de nombreuses filiales de la Légion royale canadienne ont manqué de coquelicots durant la Semaine des anciens combattants. Cela ne s'était jamais produit auparavant.
Comme on l'a souligné dans le cadre de débats précédents, l'idée d'observer un moment de silence est loin d'être nouvelle. Depuis l'armistice, l'observation de deux minutes de silence a fait partie à un moment ou à un autre des cérémonies du Souvenir pour de nombreux pays du Commonwealth.
Depuis le milieu des années 90, des pays du Commonwealth, y compris le Canada, l'Australie et la Grande-Bretagne, encouragent la reprise de cette coutume bien particulière. En 1996, les Britanniques ont donné suite à l'appel lancé par la Royal British Legion qui demandait qu'on observe deux minutes de silence à l'occasion du jour du Souvenir. En fait, la Légion royale canadienne a lancé une campagne très active en faveur de cette observation de ces deux minutes de silence. En 1999, le premier ministre a prôné l'observation de deux minutes de silence dans son message spécial à l'occasion du jour du Souvenir.
J'invite les Canadiens à observer ces deux minutes de silence. En cessant toute activité et en observant deux minutes de silence, nous contribuons de façon significative à l'hommage collectif rendu à nos anciens combattants et nous nous engageons à ne pas oublier les sacrifices que ceux-ci ont faits. Ces deux minutes fournissent par ailleurs aux générations de Canadiens qui n'ont pas connu la guerre l'occasion de s'arrêter et de réfléchir aux sacrifices de ceux et celles qui ont apporté une contribution inestimable à l'histoire militaire de notre cher Canada.
Les suggestions de mesures visant à promouvoir l'observation de deux minutes de silence méritent notre attention.
Surtout que ces mesures sont des plus pratiques et applicables. Il n'est pas très compliqué de planifier une pause à l'occasion des services du jour du Souvenir. Toutefois, bien que nous souhaitions l'observation de deux minutes de silence, il importe de garder en tête certaines préoccupations d'ordre pratique. En effet, alors qu'une pause de deux minutes dans nos écoles et nos églises est pensable, la participation à une telle pause pourrait s'avérer impossible pour les personnes au volant et nombre de travailleurs des transports, des soins de santé et d'autres secteurs essentiels.
Certains ont proposé que les Canadiens fassent simultanément une pause de deux minutes. Or, notre pays a cinq fuseaux horaires. C'est en pensant à cela que la Légion royale canadienne a lancé le projet d'une vague de silence de deux minutes. La vague, qui commence à Terre-Neuve et au Labrador, se répète à la même heure en fonction du fuseau horaire des autres provinces de ce grand pays. Nous devrions adopter cette façon de faire.
Comme je l'ai mentionné, la Légion et le ministère des Anciens combattants font déjà activement la promotion de la pause de deux minutes dans le cadre de leurs activités de la Semaine nationale des anciens combattants. Je ne suis pas certain que nous ayons besoin d'un projet de loi pour faire ce que nous pouvons faire de toute façon sans que ce soit sanctionné par une loi. J'espère que tous les députés qui appuient cette mesure mettront beaucoup d'énergie à promouvoir les deux minutes de silence dans leurs circonscriptions et encourageront leurs districts scolaires, leurs entreprises, leurs syndicats et leurs conseils municipaux et professionnels à participer à cette initiative. Rien n'empêche chacun d'entre nous de favoriser cette pratique. Pas besoin d'une loi du Parlement pour encourager les gens à prendre un moment pour manifester leur respect à l'égard de nos anciens combattants.
Comme point de départ, nous pourrions tous promouvoir cette cause en proposant l'idée de deux minutes de silence dans nos bulletins de circonscription en septembre ou en octobre. Cela pourrait aider à lancer l'initiative au niveau local. Nous pourrions encourager nos électeurs à promouvoir l'idée dans leurs lieux de travail, de loisirs et de prière.
À titre de députés, nous devrions tous travailler avec la Légion royale canadienne, le ministère des Anciens combattants et leurs nombreux partenaires pour encourager les Canadiens à participer aux activités entourant le jour du Souvenir, y compris l'observation de deux minutes de silence. J'appuie fortement l'idée maîtresse du projet de loi C-297, qui est l 'observation de deux minutes de silence, mais je ne crois pas que nous ayons besoin d'une mesure législative pour mettre cela en pratique.