Madame la présidente, en tant que Canadien de l'Atlantique et Néo-Écossais, je ne saurais trop insister sur ses contributions à ma région. Il a pris part à la fondation de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'agence de développement régional du Canada atlantique. J'ai assisté au Forum économique de l'Atlantique, que nous avons aidé à cofonder à notre alma mater à tous les deux, l'Université St. Francis Xavier, où le premier ministre actuel a en fait présenté les actes constitutifs de l'organisme à M. Mulroney, qui a immédiatement convenu qu'ils devraient être entreposés dans le bureau qu'il avait dans son cabinet, qui est maintenant conservé en toute sécurité dans la réplique du bureau du premier ministre dans l'édifice du Centre, réplique qui se trouve sur le campus de l'Université St. Francis Xavier.
L'expérience que j'ai vécue à ses côtés au cours des dernières années m'a permis de voir l'homme travailler, et les conseils qu'il m'a prodigués resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Nous nous sommes d'abord rencontrés dans le cadre de notre travail commun pour faire avancer la création de l'institut de gouvernance qui porte son nom à l'Université St. Francis Xavier, mais au fil des ans, nous nous sommes rapprochés lorsque nous avons travaillé à la mise en place du Forum économique de l'Atlantique. Je n'ai jamais compris pourquoi il s'intéressait à un député libéral de Nouvelle‑Écosse, mais il semblait s'intéresser à la même priorité que moi, soit la promotion du bien-être des provinces de l'Atlantique. Nous avons réussi à organiser cet événement extraordinaire, et son empreinte durable continue de se voir à travers le travail effectué sur le campus, dans l'institut qui porte son nom.
Ce qui me fascine, ce n'est pas seulement son manque de réticence, mais son ouverture à la collaboration avec des personnes de convictions partisanes différentes pour servir les intérêts des Canadiens, qu'il s'agisse de son aide à la négociation de la version la plus récente de l'ALENA, du travail que nous avons pu accomplir dans notre communauté ou des innombrables anecdotes que nous avons entendues de la part de députés des deux côtés de la Chambre sur les appels téléphoniques auxquels il répondait toujours sur les conseils amicaux qu'il prodiguait.
Cependant, en plus de ses réalisations professionnelles et de son attitude à l'égard de son travail, c'était tout simplement un privilège d'apprendre à le connaître personnellement. Il répondait toujours aux nombreux appels téléphoniques que je lui faisais, et lui m'appelait souvent simplement pour prendre de mes nouvelles, et je lui en suis reconnaissant. Il semblait s'intéresser non seulement à mon cheminement professionnel ou aux politiques, mais aussi à mon bien-être, étant donné qu'il avait appris à connaître ma famille, mes sœurs, mes parents et mes enfants.
Chaque fois que nous discutions, il me demandait comment les enfants allaient et il s'assurait qu'ils étaient en santé. Il s’intéressait à ce que faisaient ma famille et ma femme pour gérer les difficultés de la vie politique, car il en connaissait trop bien les effets. Après la réunion du Forum économique de l'Atlantique, il a pris le temps de visiter ma famille à la maison de mes parents, à Merigomish, en Nouvelle‑Écosse, uniquement pour les remercier des possibilités qu'ils avaient créées en ayant fondé une famille de jeunes qui veulent se montrer généreux envers la collectivité qui les a aidés. Voilà le genre de personne qu'il était. Je n'oublierai jamais cette touche personnelle.
Cependant, quand je pense à l’influence qu’il a exercée, aussi extraordinaire soit-elle, je me dis que l'influence qu'il continuera à exercer en inspirant des générations futures n'est pas négligeable. Les générations de jeunes qui font des études à l'Université St. Francis Xavier par l'entremise du Brian Mulroney Institute of Government continueront d'exercer une influence pendant de nombreuses années encore. Ils vont occuper des postes de dirigeants de haut niveau, notamment au sein du gouvernement et ailleurs dans la sphère politique, comme il l'a fait.
Au cours d'un débat à la Chambre, il a dit à la blague qu'un député du parti d'en face qui lui posait une question se trouvait dans une position très désavantageuse, car, à l'époque, ce député était le seul parlementaire de premier plan, à la Chambre des communes et au Sénat, à ne pas avoir fait des études à l'Université St. Francis Xavier. L'attitude de Brian Mulroney à l'égard de notre alma mater et son affinité pour elle nous aideront à inspirer une génération de jeunes à occuper des postes de dirigeants dans les jours et les années à venir.
S’il y a une leçon que je retiens de la générosité dont il a fait preuve à mon égard et envers ma famille, c’est qu'il faut toujours adopter une perspective à long terme pour déterminer à quoi consacrer son temps. Le temps est notre seule monnaie d’échange en politique, et nous devons l’utiliser pour le bien de la population et non pour devenir populaires. Il disait: « Si votre seul objectif est de devenir populaire, vous serez populaire; toutefois, vous aurez la réputation d'être celui qui n’a rien accompli. » Parallèlement, il nous a rappelé, notamment dans un discours prononcé pas plus tard que l’an dernier en Nouvelle‑Écosse, que l’histoire ne retient que les grandes réalisations qui ont façonné l’avenir du Canada. C’est une leçon que je tente d’appliquer tous les jours dans le cadre de mon travail. Nous devrions tous nous inspirer de son exemple et nous concentrer sur les grandes réalisations, sur l'idée que nous sommes au service de la population, des collectivités et de notre pays.
Je tiens à remercier la famille Mulroney. Ma collectivité se porte mieux grâce au travail et à la contribution de M. Mulroney à la vie publique. Le Canada lui sera à jamais redevable.
Qu’il repose en paix.