Merci, monsieur le président.
Merci à tous d’être ici. Je suis désolée pour le caractère déplacé de certains propos.
J'aimerais revenir sur certaines des questions posées par les conservateurs.
J’ai siégé au CPSNR. En 2019, le CPSNR a déposé son rapport annuel sur l’ingérence étrangère à la Chambre des communes. Les conservateurs devraient prendre des notes, eux qui cherchent des titres de rapports. Le document en question évoquait une potentielle ingérence étrangère dans les élections.
Il s'agit d'une question de pure forme.
J'ai siégé au comité et je connais parfaitement la valeur et l'importance de ces documents dont le contenu est protégé en vertu de protocoles très stricts qui relèvent de la sécurité nationale. C'est pourquoi il me semble étrange que des députés et des sénateurs conservateurs ayant siégé à ce comité, qui ont eu l'occasion d'en examiner le contenu, ont attendu jusqu’en 2022 pour parler d’ingérence étrangère dans les élections, alors qu'un rapport déposé à la Chambre des communes — caviardé, cela va de soi — en faisait état.
J’ai été membre du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. J'ai peut-être un parti pris, mais je crois que ce comité fait un travail remarquable et je dois dire que je trouve bien étrange que les conservateurs ne réagissent qu'aujourd'hui à ce phénomène, tandis qu'il a été beaucoup question à la Chambre de mésinformation, de désinformation et de tentatives d'ingérence dans les élections. Le premier ministre est tenu de réagir à ces rapports, et j'imagine que c'est la même chose pour vous, peut-être pas à l'époque, puisque vous n’étiez pas encore à ce comité, mais en fin de compte, cela s'est appliqué à vous.
Si je ne m’abuse, la création du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement ainsi que du groupe d’experts non partisans en matière de sécurité nationale résulte directement de ces rapports. Ces structures ont été créées pour déterminer si l'ingérence étrangère, qui est permanente, a atteint un seuil critique en période électorale. Le succès n'a pas toujours été au rendez-vous, ce qui est normal. Premièrement, faut‑il informer le public advenant que le seuil soit atteint? Deuxièmement, comment communiquer cette information aux Canadiens en évitant la partisanerie, en évitant d'influencer les élections dans un sens ou dans l'autre?
Une des contributions du CPSNR... Il ressort du phénomène permanent d'ingérence étrangère que les partis politiques sont désormais bien renseignés quant à son existence, qu'ils savent à quoi s'attendre et qu'ils sont en mesure de prendre des précautions, de conseiller leurs candidats et de protéger leurs données.
Ma question s’adresse à tous les témoins. Madame Thomas, vous pourrez commencer.
Pouvez-vous nous parler des séances d'information sur le renseignement étranger auxquelles les partis politiques participent dorénavant, alors que ce n'était pas le cas avant? Pouvez-vous nous dire à quel moment exactement, dans le contexte des élections de 2019 ou de 2021, les partis politiques ont été informés de l’ingérence étrangère et des précautions à prendre?