Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole pour ajouter ma voix au débat sur l'énoncé économique de l'automne.
Bien que décevant, le projet de loi est peu surprenant dans la mesure où il s'inscrit dans la continuité de la politique de taxes élevées et inflationniste à laquelle nous nous attendons de la part du gouvernement libéral. Ce que ce projet de loi offre aux Canadiens, ce sont plus de dettes, plus de taxes, plus de dépenses, et la perspective d'une inflation accrue et de taux d'intérêt plus élevés au cours des prochains mois et de l'année à venir. Je dis que ce projet de loi correspond aux attentes des Canadiens, car il est conforme à ce à quoi les libéraux nous ont habitués au cours des sept dernières années.
En 2015, les libéraux avaient promis trois années de ce qu'ils qualifiaient de « déficits modestes » qui seraient entièrement consacrés à un programme de construction d'infrastructures porteur de transformation, ce qui permettrait au budget de se rééquilibrer d'ici 2019. Il était évident dès le départ que cette promesse électorale audacieuse n'était qu'un mensonge aux électeurs canadiens. Les libéraux ont immédiatement commencé à engager de nouvelles dépenses sans aucune retenue budgétaire, ce qui a conduit le Canada tout droit vers un déficit, et ils n'ont plus jamais parlé d'équilibre budgétaire depuis.
C'est comme si aucun député libéral n'avait jamais entendu la promesse qu'ils ont faite à des millions de Canadiens sur le pas de leur porte, à savoir que si les libéraux étaient élus, ils feraient de courts et modestes déficits qui seraient amortis par de nouvelles infrastructures rutilantes qui amélioreraient la productivité. Au lieu de cela, nous enregistrons des déficits structurels et nous voyons nos industries crouler sous le poids d'une réglementation toujours plus lourde. Je rappelle aux députés et aux Canadiens qui nous suivent que la crédibilité du gouvernement doit être mesurée en fonction de son bilan.
Les libéraux ont fait fi de leur promesse en faisant comme s'ils n'avaient jamais pris cet engagement, puis Bill Morneau a assuré aux Canadiens que ce qui importait vraiment, ce n'était pas les déficits, mais plutôt que le ratio de la dette par rapport au PIB diminue constamment. Ensuite, quand les prévisions de son propre ministère semblaient mettre en péril ce qu'on appelait les assises financières, il a dit soudainement qu'en fait, ce qui compte réellement, c'est la cote de crédit AAA du Canada. Ensuite, alors qu'une agence de notation avait réduit la cote de crédit du Canada, que le pays était paralysé par des barrages ferroviaires, que le prix de l'énergie canadienne était inférieur à zéro, en partie à cause des capacités insuffisantes des pipelines canadiens, que l'économie était sur le bord de la récession et que le gouvernement s'apprêtait à présenter un budget lourdement déficitaire, c'est à ce moment que la pandémie de COVID‑19 a frappé. Il est important de le rappeler aux Canadiens. Le gouvernement a gâché quatre années de prospérité économique mondiale en créant de nouvelles taxes et de nouveaux règlements qui ont décimé des industries canadiennes et ajouté 100 milliards de dollars à la dette avant la pandémie. Tout cela est arrivé avant la pandémie.
Tout au long des quatre premières années, les conservateurs ont prévenu le gouvernement qu'il était tout à fait irresponsable de faire de lourds déficits et de ne pas bâtir les infrastructures promises alors que les choses allaient relativement bien. Les conservateurs ont prévenu le gouvernement à maintes reprises qu'il plaçait les Canadiens dans une situation vulnérable en laissant les coffres vides pendant une période de prospérité. Le chef du Parti conservateur n'a certainement pas prédit la pandémie de COVID‑19, mais il a prévenu le gouvernement qu'il avait la responsabilité d'agir prudemment pour que le Canada soit dans la meilleure posture possible pour gérer un ralentissement économique.
Nous voilà près de trois ans plus tard et, selon l'énoncé économique de l'automne, la dette du Canada s'élève à près de 1,2 billion de dollars, dont plus de la moitié a été contractée par le gouvernement actuel à lui seul, et la majorité de la nouvelle dette cumulée par le gouvernement n'avait rien à voir avec les mesures de lutte contre la COVID‑19, car 100 milliards de dollars ont été ajoutés à la dette avant la pandémie et des dépenses de 205 milliards de dollars ont été effectuées après la pandémie pour des choses qui n'avaient rien à voir avec elle.
Pendant que la ministre des Finances actuelle et son prédécesseur accumulaient ces énormes déficits, ils ont assuré aux Canadiens que tout allait bien. Ils leur ont dit que les taux d'intérêt étaient bas et qu'ils le resteraient dans un avenir prévisible. Ils ont même dit que les taux étaient si bas qu'ils pouvaient enregistrer un déficit tout en réduisant le ratio dette-PIB.
Pendant que les ministres des Finances alourdissaient la dette, la Banque du Canada augmentait la production de sa presse à imprimer. Le ministère des Finances a émis de nouveaux titres et la Banque du Canada les a achetés avec de l'argent créé de toutes pièces. Le gouverneur actuel de la Banque du Canada et ses prédécesseurs ont assuré aux Canadiens que tout allait bien et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.
J'ai demandé au gouverneur de la Banque du Canada si le fait de racheter toutes ces dettes avec de l'argent nouvellement évoqué finirait par provoquer l'inflation et il a répondu par la négative. Il a rejeté les préoccupations que j'ai soulevées il y a deux ans et demi au sujet de l'inflation. Il a dit qu'il n'y aurait pas d'inflation et que, même s'il y en avait, la Banque du Canada disposait de nombreux outils pour la contrer. Notre chef conservateur a également soulevé sans cesse ces préoccupations au cours des deux dernières années et demie.
La ministre des Finances a rejeté les inquiétudes des conservateurs concernant l'inflation et a déclaré que toute inflation était simplement transitoire et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Or, nous y voilà. Nous sommes confrontés à une véritable crise du coût de la vie. Les Canadiens sont de moins en moins capables de se payer les produits de première nécessité comme la nourriture, l'essence, le logement et le chauffage.
L'inflation a été décrite comme la taxe la plus cruelle de toutes. Elle détruit les épargnes de toute une vie des personnes âgées. Elle détruit le pouvoir d'achat des travailleurs dont les salaires augmentent plus lentement que le coût des biens dont ils ont besoin pour vivre. Le Canada connaît aujourd'hui le taux d'inflation le plus élevé en 40 ans, et pourtant, l'énoncé économique de l'automne ne contient absolument rien qui permette de résoudre cette crise de manière significative.
Milton Friedman a dit: « L'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, en ce sens qu'elle est et qu'elle peut être générée seulement par une augmentation plus rapide de la quantité d'argent que de la production. »
Comme l'a dit le chef conservateur, il y a trop d'argent pour trop peu de biens. Les coûts du gouvernement font grimper le coût de la vie. Nous devons arrêter d'imprimer de l'argent et commencer à produire davantage de choses que l'argent permet d'acheter, comme de la nourriture, des maisons et de l'énergie abordable. Maintenant que l'inflation est devenue incontrôlable et qu'elle nuit dangereusement à la capacité des Canadiens à se nourrir, à se loger, à se déplacer et à chauffer leur maison, la Banque du Canada augmente les taux d'intérêt plus rapidement qu'à n'importe quel moment depuis des décennies.
Cela entraîne deux conséquences graves pour les Canadiens. Premièrement, des milliers et peut-être même des millions de Canadiens subiront une hausse vertigineuse de leurs versements hypothécaires mensuels dans les mois et les années à venir. Deuxièmement, selon ce qui est indiqué dans l'énoncé économique de l'automne, les intérêts sur la dette nationale friseront bientôt les 50 milliards de dollars par année. Le gouvernement du Canada paiera bientôt davantage en intérêt que ce qu'il paie pour les transferts en santé ou la défense nationale.
Par-dessus le marché, ce projet de loi ne prévoit aucun allègement fiscal digne de ce nom pour les Canadiens. Le gouvernement va de l'avant avec son plan de tripler la taxe sur le carbone sur le chauffage résidentiel, le carburant et la nourriture. Il brise ainsi, encore une fois, sa promesse électorale de ne pas augmenter la taxe sur le carbone au-delà de 50 $ par mégatonne. Il y a en plus la taxe sur les chèques de paie, qui augmentera dans quelques semaines. Les Canadiens ne peuvent pas assumer la hausse de la taxe sur le carbone avec un chèque de paie amputé. Les Canadiens ne peuvent pas payer plus cher pour se nourrir, chauffer leur demeure, faire le plein d'essence et se déplacer. La hausse des taux d'intérêt et le prix inaccessible des maisons amènent les Canadiens à désespérer de voir qu'une génération entière d'entre eux abandonne le rêve d'accéder à la propriété.
Toutefois, les problèmes avec le gouvernement vont bien au-delà de cet horrible projet de loi et de cet énoncé économique de l'automne extrêmement malavisé et décevant. Le gouvernement a laissé tomber les Canadiens à un point tel que cela en devient incompréhensible. Le gouvernement est si désespérément incompétent que les Canadiens ne peuvent même pas obtenir un passeport. Le gouvernement est incapable d'assurer l'accès à des médicaments de base pour enfants. Près de deux millions et demi de personnes attendent une décision en matière d'immigration, et 10 000 personnes ont été obligées de se soumettre à une quarantaine et ont été menacées par une application téléphonique inutile et acquise de façon douteuse.
Le système de paie du gouvernement est incapable d'émettre des chèques de paie, et les systèmes d'approvisionnement du gouvernement sont incapables de nous approvisionner. L'Arctique canadien n'est pas défendu convenablement. Des fonctionnaires ont défié des ordres démocratiques du Parlement. Des pouvoirs d'urgence ont été décrétés sous de faux arguments. Des ministres se sont ingérés dans des enquêtes policières. On refuse régulièrement de fournir des renseignements de base au public et aux journalistes. Nos ressources énergétiques restent dans le sol tandis que l'Europe gèle et que Poutine rigole. Des Canadiens n'ont pas les moyens de s'acheter de la nourriture. Ils ne peuvent se permettre de chauffer leur maison. La ministre des Finances continue de mettre en péril l'avenir du Canada avec des dépenses inconsidérées et des taxes punitives, tout en se moquant des Canadiens qui souffrent et qui sont désespérés en leur faisant croire qu'elle partage leur souffrance et qu'elle les comprend, car elle a annulé son abonnement à la chaîne Disney+.
Je n'ai aucune confiance dans le gouvernement. Je suis contre ce projet de loi et je suis contre le gouvernement. Le temps est venu d'avoir un gouvernement conservateur qui redonnera espoir aux Canadiens.