Passer au contenu
Début du contenu

Dévoilement du buste de Lincoln Alexander Queens Park (Toronto)

Le 21 janvier 2024

(Le texte prononcé fait foi)

Chers invités, chers amis, chers collègues, Monsieur le Président Arnott et membres de la famille de Lincoln Alexander présents aujourd’hui,

Je suis tellement reconnaissant.

Tellement ému.

C’est avec grande humilité que je me trouve avec vous en ce jour historique.

Lincoln Alexander était un homme de premières : premier Noir à occuper les fonctions de député, premier Noir à être ministre et, bien sûr, premier Noir lieutenant-gouverneur de l’Ontario.

Il a aussi été le premier Noir à occuper un poste vice royal au Canada.

Et, aujourd’hui, nous vivons une autre première : la première sculpture d’une personne noire à être installée à Queens Park.

Je souhaite prendre un moment pour remercier les nombreuses personnes, dont certaines sont présentes aujourd’hui, qui ont travaillé si fort pendant de nombreuses années pour que cet événement ait lieu.

Le leadership de Rosemary Sadlier et de l’ensemble des membres du Comité LINC Bust a été déterminant.

Permettez-moi de remercier aussi le Président Arnott et son équipe, dont la vice-présidente, Patrice Barnes.

Je souhaite également remercier les généreux commanditaires et donateurs qui ont rendu tout cela possible, en cette journée si spéciale consacrée à Lincoln Alexander.

J’ai eu le grand privilège de rencontrer de nombreux leaders canadiens noirs, dont des politiciens et des militants communautaires, mais je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer Lincoln Alexander, ou Linc, comme il aimait se faire appeler.

C’est en fait le seul politicien fédéral noir, en exercice ou non, que je n’ai jamais rencontré en personne.

Mais, comme vous tous ici aujourd’hui, et d’innombrables Canadiens de tous horizons, je bénéficie de l’œuvre laissée par ce pionnier, cet homme de premières.

Il a consacré sa vie au Canada

par ses paroles,

par ses actes, et bien sûr,

en donnant l’exemple.

Dans son dernier discours à titre de lieutenant-gouverneur, Linc s’est qualifié de « populiste digne », pour rapidement ajouter « pour autant que cela veuille dire quelque chose ».

Nous savons tous ce que cela veut dire.

Cela veut dire travailler d’arrache pied pour faire tomber les barrières et remettre en question le statu quo afin que chacun puisse saisir sa chance et réaliser son potentiel.

C’est ce que Linc a fait pendant les 12 années où il a siégé comme député de Hamilton-Ouest et qu’il a mis les intérêts de ses électeurs à l’avant-plan.

Être un populiste digne, c’est établir des liens avec des collègues et des communautés, et surtout avec des enfants et des jeunes.

Linc en a fait une priorité pendant son mandat de lieutenant gouverneur lorsqu’il a visité 672 villes et villages à l’extérieur de Toronto, organisé 675 réceptions pour quelque 76 000 invités et a accepté plus de 4 000 engagements dans toute la province, dont des visites dans quelque 230 écoles.

Être un populiste digne, c’est agir avec intégrité et courage pour défendre ce qui est juste.

C’est ce que Linc a fait en tant que parlementaire en 1970, lorsqu’il a rompu les rangs de son parti pour appuyer une mesure législative du gouvernement visant à modifier le Code criminel et à lutter contre la propagande haineuse.

C’est ce qu’il a encore fait en tant que fervent opposant à la peine capitale.

Chers amis, il n’est pas facile d’être une personne de premières.

Ce n’est pas un parcours qu'on fait entre quatre murs.

Et ce n’est pas le genre de parcours qu’on entreprend seul.

Être le premier, c’est porter une charge plus lourde, c’est porter les attentes, les espoirs et les rêves de celles et ceux qui suivront.

Cela signifie également qu’on attendait beaucoup plus de Linc que des autres.

Il y a beaucoup plus en jeu.

Encore plus à perdre.

Parce qu’être le premier ne suffit pas.

Il faut s’assurer d’être le premier d’un grand nombre.

Mais à regarder cette salle bondée de gens accomplis, je suis sûr que vous le savez déjà.

Et Linc le savait.

Il a porté cette responsabilité d’être le premier avec force et grâce.

Sur la Colline du Parlement, les visiteurs et les groupes d’étudiants regardent le buste d’Agnes MacPhail, la première femme députée, posé juste à l’extérieur de la Chambre des communes.

Ils voient le buste de James Gladstone, premier Autochtone à occuper les fonctions de sénateur, érigé bien en vue à l’extérieur du Sénat.

C’est pourquoi je suis si heureux de savoir que le buste de Linc sera exposé ici, à Queens Park, où des groupes pourront l’admirer et en apprendre davantage sur l’histoire de ce grand personnage, surtout les jeunes et les écoliers.

Les personnes qui lui tenaient le plus à cœur.

L’art, c’est important.

L’art a une influence durable.

Prenons un moment pour féliciter l’artiste, l’artiviste et l’afrofuturiste Quentin VerCetty d’avoir entrepris ce travail passionnant et important pour l’histoire, qui sera, jour après jour, une source d’information et d’inspiration.

Dès demain, lorsque nous retournerons à nos vies quotidiennes, prenons l’engagement de travailler ensemble pour marcher dans les traces de Linc vers un Ontario et un Canada plus inclusifs et plus diversifiés.

Avant de conclure, j’aimerais vous citer un passage qui me semble pertinent du premier discours prononcé par Linc devant la Chambre des communes.

Il a alors repris les propos d’un prédicateur auprès d’esclaves, qui a dit : « Nous ne sommes peut-être pas qui nous devrions être ni qui nous pourrions être, mais remercions Dieu de ne pas être qui nous étionsDieu soit loué pour Lincoln Alexander. Grâce à lui, nous sommes toutes et tous de meilleures personnes.

Thank you! Merci!