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FAAE Rapport du Comité

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SOMMAIRE

 

Le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes a réalisé une étude sur une région du Canada et une partie du monde qui connaît de profondes transformations. La couche de glace de mer qui recouvrait l’Arctique circumpolaire à une certaine époque est en train de diminuer et de se fragiliser. Si l’on se fie à la tendance à long terme qui se profile, l’espace maritime deviendra de plus en plus accessible, et la viabilité de routes de navigation dans l’Arctique éveille déjà l’intérêt de plusieurs pays, comme la Chine, qui a des ambitions mondiales.

Aux modifications que subit la géographie maritime de la région s’ajoute une détérioration de l’environnement de sécurité mondial. La Russie a entrepris de rebâtir et de moderniser ses capacités militaires, et elle a montré qu’elle pouvait défier l’ordre international fondé sur la primauté du droit. Mais ce qui est peut-être plus inquiétant encore, c’est que les missiles de nouvelle génération permettent désormais aux aéronefs et aux sous-marins russes de frapper des cibles très éloignées, même à partir de bases de lancement situées à grande distance des eaux territoriales et de l’espace aérien nord-américains. Il est donc nécessaire d’adopter une posture de dissuasion, avec la volonté de tous les membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et de régénérer les composantes vieillissantes de la défense continentale.

Répondre de manière mesurée, mais ferme sur le plan stratégique, n’empêche pas pour autant de se mobiliser autour d’enjeux propres à l’Arctique. Comme les États qui se partagent l’Arctique ont exprimé leur engagement en faveur de la paix et de la coopération, cette région du monde s’est montrée résiliente face au débordement des tensions ressenties par ailleurs. Pour faire avancer la recherche scientifique, améliorer la sécurité maritime et protéger l’environnement, il faut donc que cette coopération dure, lorsque c’est possible. Au chapitre de la diplomatie scientifique, le Canada a un grand rôle à jouer.

Nombre des recommandations énoncées dans le présent rapport visent à s’assurer que le gouvernement est capable d’affirmer, aujourd’hui et dans les décennies à venir, son contrôle exclusif et effectif sur les eaux et le territoire de l’Arctique canadien, que ce soit par la connaissance du domaine maritime, l’adoption de la réglementation requise, l’exercice d’une intendance ou l’application des lois, le tout appuyé par de solides partenariats avec les populations de cette région du pays.

Les défis du Canada dans l’Arctique ne se limitent pas à la sécurité et à la défense. Assurer le dynamisme des collectivités constitue aussi un impératif national. L’Arctique canadien continue pourtant de souffrir d’un déficit d’infrastructures. Les besoins en la matière sont immenses et bien connus. Le manque d’infrastructures nécessaires nuit au développement économique du Nord, perpétue le sentiment d’isolement dans la précarité et rend le coût de la vie prohibitif. Avoir choisi d’aborder ces questions dans un rapport du Comité des affaires étrangères a permis de dégager un lien direct entre le renforcement de l’autonomie des habitants du Nord et des Autochtones et l’affirmation de la souveraineté dans l’Arctique. Et comme le sous-entend le titre du rapport, il ne suffit pas de mener une politique étrangère de vigilance et de défense; il faut aussi, en parallèle, poursuivre l’édification du pays en s’appuyant sur des partenariats fructueux.