:
Chers collègues, je vous souhaite la bienvenue à la 12
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à la motion adoptée le 31 janvier, le Comité tient aujourd'hui une séance d'information sur la situation actuelle dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.
[Traduction]
Comme d'habitude, vous pouvez accéder à l'interprétation en cliquant sur l'icône du globe terrestre au bas de votre écran.
Les députés qui participent à la réunion en personne doivent garder à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque, ainsi que les protocoles en matière de santé.
J'aimerais profiter de l'occasion pour rappeler aux participants à la réunion qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de leur écran.
[Français]
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, veuillez mettre votre micro en mode sourdine.
Je rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence.
[Traduction]
Chers collègues, avant de commencer, j'aimerais soulever quelques questions d'ordre administratif.
Premièrement, je voudrais prendre quelques minutes de votre temps à la fin de la réunion pour discuter du plan de travail de jeudi.
Deuxièmement, j'aimerais vous signaler, pour vos agendas — et nous vous fournirons plus d'information à ce sujet — un certain nombre de possibilités d'engagement le jeudi 7 avril, de 10 heures à 11 heures, y compris une rencontre informelle avec M. Filippo Grandi, haut-commissaire du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui sera à Ottawa. Encore une fois, d'autres renseignements vous seront communiqués à ce sujet.
Le 7 juin, le Comité de la politique étrangère du Danemark sera à Ottawa et aimerait nous rencontrer à titre d'homologue. Encore une fois, nous vous fournirons une confirmation dès que possible.
Au cours de la semaine du 16 au 20 mai, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme sollicitera une rencontre avec le Comité, par l'entremise de Françoise Vani.
Enfin, une rencontre avec une délégation de femmes parlementaires ukrainiennes est possible vendredi. Cela pourrait être de 10 heures à 11 heures. Il s'agirait d'une réunion informelle et, encore une fois, nous vous tiendrons au courant des détails.
[Français]
Chers collègues, j'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins les hauts fonctionnaires.
[Traduction]
Sans plus tarder, nous accueillons Rakesh Patry, directeur général, Affaires internationales et intergouvernementales du travail, et Jodi Brown, directrice, Affaires internationales et intergouvernementales du travail, du ministère de l'Emploi et du Développement social.
Nous accueillons également Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint, Politique stratégique; Carolyn Knobel, directrice générale et jurisconsulte adjointe; Catherine Godin, directrice générale, Droits de la personne, libertés et inclusion; David Hutchison, directeur général intérimaire, Stratégie et coordination du portefeuille commercial; et Jennie Chen, directrice exécutive, Politique et coordination de la grande Chine, du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Madame Chen, je crois que c'est vous qui ferez la déclaration préliminaire au nom de vos collègues. Je vous cède la parole, pour cinq minutes. Allez‑y, je vous en prie.
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Merci, monsieur le président, et bonjour à tous.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. J'aimerais d'abord souligner que je participe à cette séance depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinaabe.
La promotion et la protection des droits de la personne font partie intégrante de la politique étrangère canadienne et constituent une priorité de l'engagement du gouvernement du Canada envers la Chine. Lorsque le a annoncé, le 8 décembre 2021, que le Canada n'enverrait aucun représentant diplomatique aux Jeux olympiques d'hiver de Beijing, il a clairement indiqué que le Canada demeurait extrêmement préoccupé par les violations répétées des droits de la personne commises par le gouvernement chinois.
Au Xinjiang, il existe des preuves crédibles et solides qui documentent des détentions arbitraires massives de Ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes, commandées par les gouvernements chinois centraux et régionaux, sous le prétexte de lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent. D'après les preuves fournies par des universitaires, des ONG, des défenseurs des droits de la personne, des journalistes et selon le témoignage de victimes, les Ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes sont soumis à la torture ou à des traitements cruels, inhumains et dégradants, à un enseignement patriotique et culturel obligatoire, au travail forcé et à la séparation arbitraire et forcée des enfants de leurs parents par les autorités. Dans toute la région, les Ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes sont également soumis à une surveillance physique et numérique répressive. Il existe des signalements crédibles de cas de viols systématiques et de violence sexuelle fondée sur le sexe, ainsi que de procédures médicales forcées sans consentement, y compris la stérilisation, l'avortement, l'insertion de dispositifs contraceptifs et le prélèvement d'organes.
Le gouvernement chinois a adopté la position selon laquelle les mesures prises au Xinjiang sont liées à la lutte contre le terrorisme, mais les preuves ne corroborent tout simplement pas cette position. De plus, ces mesures sont incompatibles avec les obligations internationales de la Chine en matière de droits de la personne et la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme de l'ONU.
La situation est devenue beaucoup plus troublante depuis 2017, et c'est pourquoi près de 50 experts indépendants de l'ONU ont exprimé des préoccupations en 2020. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons pris des mesures précises pour lutter contre le travail forcé au Xinjiang, y compris l'engagement récent du gouvernement de présenter un projet de loi visant à éliminer les produits résultant de ce travail des chaînes d'approvisionnement canadiennes et de veiller à ce que les entreprises canadiennes qui exercent leurs activités à l'étranger ne contribuent pas aux violations des droits de la personne.
Le 22 mars 2021, le Canada a annoncé des sanctions contre quatre représentants chinois et une entité, en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, en raison de leur participation directe aux violations flagrantes et systématiques des droits de la personne au Xinjiang. Ces mesures ont été prises de façon coordonnée et solidaire avec le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne. Nous demeurons fermes dans notre engagement à accroître la transparence de la chaîne d'approvisionnement, à promouvoir une conduite responsable des affaires et à veiller à ce que les entreprises canadiennes respectent les valeurs canadiennes.
Affaires mondiales Canada a consulté ses clients du Service des délégués commerciaux en Chine au sujet des risques concernant la chaîne d'approvisionnement au Xinjiang. Cela comprend un avis aux entreprises sur les risques d'exposition au travail forcé et l'adoption d'une déclaration d'intégrité que les entreprises canadiennes actives au Xinjiang ou ayant des liens avec cette région devraient signer pour continuer de recevoir les services de délégués commerciaux du Canada.
Dans le cadre de tribunes multilatérales et de discussions bilatérales, le Canada a toujours demandé au gouvernement chinois de mettre fin à la répression au Xinjiang. Le Canada a vivement réclamé la tenue d'une enquête indépendante et impartiale sur les violations flagrantes des droits de la personne dans cette région. Nous continuerons d'ailleurs d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ces violations des droits de la personne.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup de votre déclaration préliminaire, madame Chen.
Chers collègues, j'ai oublié de mentionner d'entrée de jeu que je ferai de mon mieux pour vous signaler, comme d'habitude, qu'il vous reste 30 secondes de temps de parole en levant ce carton jaune où il est inscrit « 30 secondes ». J'espère que le carton est visible à la fois à l'écran et dans la salle. Cette façon de faire a bien fonctionné pour nous par le passé.
Nous allons passer tout de suite à notre première série de questions de six minutes. Nous allons commencer par M. Chong.
Monsieur Chong, vous avez la parole.
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Merci. Je vous remercie de cette réponse.
Dans le rapport, on indique que deux entreprises canadiennes importent au Canada des produits issus du travail forcé ou contraint. La première est Canadian Solar de Guelph, en Ontario, qui est près de la circonscription que je représente, et la deuxième est Niagara Renewable Energy Ltd. Je suppose qu'elle fait partie de la Greater Niagara Renewable Energy Co-operative Inc., bien que je n'en sois pas tout à fait certain.
Environ 45 % du polysilicium produit dans le monde est produit au Xinjiang, alors il me semble qu'il est presque inévitable que les panneaux et les composants importés de Chine contiennent des produits du travail forcé. Que fait le gouvernement pour empêcher l'importation de ce genre de produits, puisque nous avons l'obligation légale de le faire en vertu de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique?
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Merci beaucoup. Je vous remercie d'en avoir informé le Comité et tous les Canadiens.
Il y a eu une note d'information sur la politique de l'ASFC, en mai 2021, dont vous êtes au courant, j'imagine, et en novembre 2021, il y a eu cette première saisie, comme nous venons de le dire. Pouvez-vous nous donner une idée de la façon dont les mesures du Canada sont liées à ce que font les autres pays?
Par exemple, en décembre, le président Biden a signé la Uyghur Forced Labord Prevention Act, qui a maintenant force de loi aux États-Unis. Elle comprend une présomption réfutable qui suppose que tous les biens en provenance du Xinjiang sont le produit du travail forcé, et elle interdit les importations à moins qu'on puisse prouver le contraire.
Pouvez-vous nous donner une idée de ce que le Canada pourrait faire à ce chapitre? Envisageons-nous quelque chose de semblable? Que pensez-vous de l'approche américaine?
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Je dirais que le Canada s'est engagé à s'attaquer au problème du travail forcé, peu importe où il se produit dans le monde. Plusieurs initiatives sont en cours dans l'ensemble du gouvernement pour tenter de régler certains de ces problèmes. Je n'entrerai pas dans tous les détails ici, mais je me ferai un plaisir de décrire certaines de ces initiatives.
Deux des initiatives les plus notables sont peut-être l'engagement énoncé dans la lettre de mandat du , ainsi que d'autres ministres, à déposer un projet de loi sur la chaîne d'approvisionnement qui obligerait les entreprises à signaler les abus dans leurs chaînes d'approvisionnement, ainsi que l'interdiction que nous avons mise en œuvre pour satisfaire à nos obligations en vertu de l'ACEUM. Je tiens à souligner que le Canada est le deuxième pays au monde à imposer une telle interdiction, après les États-Unis, qui l'appliquent depuis les années 1930.
Comme je l'ai dit au début, les chaînes d'approvisionnement mondiales sont devenues remarquablement complexes, et il est difficile d'en retracer intégralement tous les éléments. L'approche adoptée par le Canada consiste à appliquer cette interdiction au moyen du tarif douanier. Ainsi, il incombe, en définitive, à l'industrie et aux entreprises de connaître leurs chaînes d'approvisionnement et de s'assurer qu'elles sont conformes à la loi. Comme nous nous apprêtons à présenter un projet de loi sur la chaîne d'approvisionnement, nous espérons que cela incitera les entreprises à faire leur part dans ce travail de retraçage pour s'assurer qu'elles respectent l'interdiction d'importation.
Comme je l'ai dit au départ, l'Agence des services frontaliers du Canada traite chaque cas individuellement et travaille en étroite collaboration avec les importateurs pour s'assurer qu'ils respectent leurs obligations.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence aujourd'hui.
Mme Chen, au début de sa présentation, évoquait des rapports extrêmement troublants faisant état de situations qui, à mon avis, correspondent à la définition d'un génocide en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, à laquelle le Canada a souscrit. Je me permets de citer l'article II:
Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après [...]:
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Cela signifie qu'il n'est pas nécessaire que les cinq actes décrits soient commis pour conclure qu'il y a génocide; un seul suffit. Plusieurs pays semblent avoir conclu que certaines de ces conditions étaient réunies, comme le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas, la Lituanie, la Belgique, la République tchèque et même les États-Unis, dans une déclaration du 21 mars dernier, où on demandait explicitement au gouvernement de la République populaire de Chine de mettre fin à son génocide et à ses crimes contre l'humanité au Xinjiang.
Ici même, au Canada, le Sous-comité des droits internationaux de la personne, le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international et la Chambre des communes, sans la moindre opposition, ont conclu qu'il y avait un génocide actuellement au Xinjiang, mais, curieusement, Affaires mondiales Canada refuse toujours de le reconnaître. On parle de préoccupations, bien sûr, mais c'est comme si tout ce qui était évident pour beaucoup de gens, y compris les parlementaires canadiens, ne l'était pas pour Affaires mondiales Canada, si bien que, sur le site du gouvernement pour les conseils aux voyageurs, on n’évoque pas cette situation. On a posé la question à la jeudi dernier et, encore une fois, on a refusé de nommer expressément le génocide.
Qu'est-ce qui empêche le Canada de reconnaître, comme les États-Unis, que ce qui a cours au Xinjiang est un génocide?
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Je vous remercie de cette importante question.
Comme la l'a déclaré devant le Comité la semaine dernière, nous prenons très au sérieux les appels à une déclaration de génocide. C'est au gouvernement de prendre cette décision. En tant que fonctionnaires, nous donnerons des conseils aux ministres le moment venu.
Cela dit, devant l'ensemble des études et de l'information disponibles jusqu'à présent, le Canada a déjà pris plusieurs mesures concrètes, dont certaines vous sont connues. En juin 2021, nous avons joué le premier rôle dans une déclaration conjointe au Conseil des droits de l'homme exprimant de graves préoccupations au sujet des atteintes aux droits de la personne en Chine. En mars 2021, nous avons imposé des sanctions contre quatre personnes et une entité. C'était la première fois que nous imposions des sanctions à la Chine depuis 1989.
Bien sûr, en janvier, comme cela vient d'être dit, nous avons imposé un certain nombre de nouvelles mesures pour renforcer la capacité des entreprises canadiennes de mener de façon responsable leurs activités et prévenir le travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement canadiennes.
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Je ne voudrais pas vous interrompre, ce n'est pas dans mes habitudes, mais ma question était plutôt la suivante. Qu'est-ce qui empêche le Canada de reconnaître qu'il s'agit d'un génocide?
Vous avez dit que le Canada exprimait de sérieuses préoccupations, mais je dois dire qu'il ne parle pas d'une seule voix. En effet, la branche exécutive exprime des préoccupations, tandis que la branche législative reconnaît l'existence d'un génocide. Le Canada semble avoir une attitude bipolaire sur cette question, monsieur le président.
Mme Chen nous disait, il a quelques instants, qu'ils aviseraient la ministre en temps opportun. Qu'est-ce que le temps opportun, alors que la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme doit se rendre au Xinjiang au cours des prochains jours?
A-t-on le sentiment que Mme Bachelet aura un accès complet à tout ce qu'elle prévoit voir pour être en mesure de faire un rapport?
Est-ce que Mme Chen peut nous dire si les conclusions de ce rapport seront déterminantes pour déterminer le moment où il faudra effectivement recommander à la ministre de se conformer à la décision de la Chambre des communes et de reconnaître qu'il existe bien un génocide au Xinjiang?
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Je vous salue, monsieur le président, ainsi que mes collègues.
Bonjour aux témoins. Merci beaucoup de vous être joints à nous aujourd'hui.
Je veux commencer en disant qu'il faut, à mon avis, agir de toute urgence. J'ai siégé au Sous-comité des droits internationaux de la personne, qui a réalisé l'étude en 2020. Il a conclu que ce qui se passe au Xinjiang contre le peuple ouïghour était effectivement un génocide. Cependant, le gouvernement canadien n'a pas pris beaucoup de mesures depuis.
Une observation dans la déclaration liminaire faite d'aujourd'hui concernait le projet de loi qui est attendu. Pouvez-vous nous donner des précisions sur la progression de ce projet de loi? Quand pouvons-nous nous attendre à ce qu'il soit déposé? Cette loi aura‑t‑elle une incidence sur les activités d'approvisionnement du gouvernement ainsi que sur celles du secteur privé?
Voilà ma première question. J'aurai ensuite des questions complémentaires à ce sujet.
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Certainement. Avec plaisir.
Je dirais que les lettres de mandat des ministres — celle du , ainsi que celles des , des et de la — contiennent des engagements de dépôt d'un projet de loi, ce que nous appelons un texte législatif sur « la chaîne d'approvisionnement ». Je ne peux pas vous donner de date précise pour la présentation de ce projet de loi. Ce que je peux vous dire, c'est que chaque fois qu'un pays envisage d'adopter une loi de cette nature, il y a généralement quelques éléments clés de politique qui doivent être déterminés ou vérifiés avant son dépôt.
Le premier point est de savoir si la loi devrait être du genre de celles qui établissent des critères de « transparence » ou de « diligence raisonnable ». Le deuxième point consiste à déterminer le champ d'application de la loi, si elle devrait, par exemple, viser uniquement le travail forcé, ou si elle devrait être élargie, comme certains gouvernements l'ont fait, pour couvrir plus largement les violations des droits de la personne ou des droits des travailleurs en général. Le troisième point concerne le niveau ou l'éventail des entités à être ciblées par la loi. Le quatrième point porte sur la conformité et l'application de la loi, à savoir s'il faut s'en tenir à des approches comme celles du Royaume-Uni et de l'Australie ou s'il y a plutôt lieu d'adopter des mesures d'application plus rigoureuses, comme celles arrêtées par le gouvernement français.
Ce sont toutes des questions de politique qui sont actuellement à l'étude, mais je ne peux pas actuellement, à mon regret, vous donner d'échéancier ou vous dire à quel moment le gouvernement choisira de déposer le projet de loi.
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Des textes législatifs, qui ont été présentés, dans d'autres pays ont été examinés, ce qui est bon à entendre, bien sûr. Je ferais valoir qu'il est urgent d'adopter le projet de loi et de mettre fin à nos discussions sur les possibilités ou les engagements que recèlent les lettres de mandat. En fait, il est très important que le projet de loi soit déposé.
Vous avez également parlé de la possibilité de retirer le soutien des délégués commerciaux. J'ai quelques questions à ce sujet.
J'ai beaucoup collaboré avec l'ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises, qui travaille, bien entendu, avec les sociétés minières canadiennes à l'étranger. Nous avons constaté que beaucoup des entreprises qui seraient ou pourraient être sanctionnées ne sont pas, de toute façon, admissibles à ce soutien commercial. Il s'agit d'une menace bien futile, en ce sens que ces entreprises ne sont pas admissibles au soutien commercial et que la menace de leur retirer ce soutien ne pèse donc pas très lourd.
Si vous ajoutez cela à ce que mon collègue, M. Chong, a dit — si les entreprises n'ont pas envie de participer, rien ne les oblige à le faire —, on a vraiment l'impression qu'il y a une lacune. A‑t‑on l'intention de combler certaines de ces lacunes ou de corriger ce qui m'apparaît comme des failles?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Je pense que ce que nous voyons aujourd'hui dans ce Comité n'est que la continuation de ce qui se passe depuis longtemps dans ce dossier, c'est‑à‑dire une collaboration et un leadership de la part de tous les partis au sein du pouvoir législatif, mais un manque d'engagement actif et efficace de la part du pouvoir exécutif. Il va sans dire que les gens ici présents sont des fonctionnaires, qui appartiennent donc à l'exécutif, mais qui ne sont pas responsables des décisions finales, qui reviennent aux ministres et au Cabinet.
Il importe de signaler que les membres du Comité, quel que soit leur parti, posent de très bonnes questions, mais qu'il y a des questions de fond concernant la position du gouvernement et la rapidité avec laquelle nous agissons, qui ne trouvent pas réponse. Il faut reconnaître, en toute justice, que vous n'êtes pas en mesure de répondre.
Pour revenir aux observations de M. Bergeron sur la reconnaissance du génocide, le Canada est signataire de la Convention sur le génocide, ce qui signifie que nous avons des obligations en tant qu'État, quel que soit le processus international. En tant qu'État, nous avons une obligation de protection lorsqu'il y a des preuves sérieuses de génocide.
De l'avis du gouvernement, le seuil de preuve a‑t‑il été franchi, au point d'engager la responsabilité du Canada et de mettre en cause ses obligations de protection en vertu de la Convention sur le génocide?
:
Je m'excuse de vous interrompre. Je n'ai pas besoin d'entendre de nouveau la définition de « génocide ».
Je tiens à dire que le devoir que vous venez d'exprimer va à l'encontre de ce qu'Irwin Cotler a dit au Sous-comité, à savoir que les États ont une obligation en vertu de la Convention sur le génocide qu'ils ont signée. On continue de s'en remettre aux tribunaux internationaux, mais les enquêtes internationales ne sont pas menées en temps opportun. Il y a eu un tribunal au Royaume-Uni saisi du dossier ouïghour. Beaucoup de travail juridique a été fait à ce sujet. C'est un faux-fuyant continuel.
Puis‑je vous demander si le gouvernement canadien reconnaît que des crimes particuliers ont été commis? Diriez-vous qu'il y a des crimes contre l'humanité? Qu'est‑ce que le gouvernement est prêt à dire, non seulement pour décrire ce qui se passe, mais aussi en ce qui concerne des crimes internationaux particuliers susceptibles de poursuite en justice?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie M. Eshassi d'avoir souligné le fait que le Canada devrait s'aligner sur nos alliés et les pays avec lesquels nous partageons un certain nombre de valeurs.
Le gouvernement chinois affirme que les camps d'internement sont nécessaires pour déradicaliser des terroristes potentiels. Mme Chen y faisait référence dans son allocution d'ouverture. Des documents gouvernementaux ayant fait l'objet de fuites indiquent toutefois que certaines personnes ont été envoyées dans un établissement de détention simplement parce qu'elles portaient le voile ou avaient une longue barbe, qu'elles priaient chez elles, restaient en contact avec des membres de leur famille à l'étranger ou avaient plus d'enfants que le permet l'État.
Quelle est la définition de ce qu'est le terrorisme, selon les autorités chinoises?
:
Je voulais également revenir sur une des questions que j'ai posées plus tôt concernant la libération des défenseurs ouïghours des droits de la personne, qui sont citoyens canadiens et détenus depuis de nombreuses années.
Madame Chen, vous avez mentionné que le gouvernement canadien s'occupe de la question, qu'il s'emploie à prendre des mesures pour la résoudre. Quelle forme est‑ce que cela prend? Comment vous y prenez-vous?
Nous avons été très heureux de la libération des deux Michael, retenus en otages, et qui ont pu enfin rentrer au Canada. Beaucoup de travail a été fait pour aboutir à ce résultat, et je vous en suis extrêmement reconnaissante. Cependant, je ne vois pas le même niveau d'effort dans le cas de M. Celil.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous ce matin.
La déclaration d'intégrité concernant le Xinjiang est un outil pour nous assurer de ne participer à aucun commerce de biens dont la production est entachée de violations des droits de la personne, de violations des droits des travailleurs et tout le reste.
Pouvez-vous nous dire comment le gouvernement va s'y prendre pour faire respecter la déclaration? Quels moyens précis le gouvernement utilisera‑t‑il pour s'assurer que, cette déclaration étant signée par l'industrie, les importateurs et les gens qui participent à tout ce commerce s'y conformeront? La déclaration aura‑t‑elle toute l'efficacité voulue, ou deviendra‑t‑elle une mesure symbolique?
:
Oui. Je vous remercie de la question.
Je tiens d'abord à préciser que la loi française n'est pas nécessairement la plus rigoureuse selon moi. J'ai simplement souligné qu'elle prévoit des mesures d'application plus rigoureuses que les lois britanniques ou australiennes.
Le défi qui se présente partout dans le monde, à mesure qu'un nombre grandissant de pays envisagent d'adopter des lois de cette nature au sujet des chaînes d'approvisionnement, tient à la disparité des modèles adoptés. Cependant, tout cela est encore assez nouveau. Les intervenants, les experts extérieurs ou les autres gouvernements n'ont pas eu suffisamment d'occasions d'évaluer et d'étudier ce type de lois pour déterminer quels modèles sont les plus efficaces.
Certaines ONG ont publié des rapports à ce sujet. De nombreux intervenants estiment, me semble‑t‑il, que ce qu'on appelle un modèle de diligence raisonnable, qui ressemble davantage à ce que les Français ont mis en place, est peut-être plus efficace. Il n'y a pas de chiffres précis permettant d'en évaluer l'efficacité, mais l'idée est que lorsque les entreprises sont tenues de rendre compte des mesures prises pour régler les problèmes dans leurs chaînes d'approvisionnement, plutôt que de simplement faire rapport sur leurs chaînes d'approvisionnement, cela est plus avantageux et offre une meilleure perspective de résultats.
Je pense que ce serait probablement la meilleure façon de résumer les différences entre les deux approches.
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J'aimerais dire deux ou trois choses à ce sujet.
La première, c'est qu'il revient pour l'essentiel à l'Agence des services frontaliers du Canada de vous répondre. Elle est responsable de l'application de l'interdiction.
S'agissant de l'idée générale d'une interdiction à l'échelle régionale, une partie du problème tient au fait que l'Agence des services frontaliers du Canada intercepte des marchandises au cas par cas. Mais le plus grand défi, c'est que les cargaisons qui entrent au Canada, comme je l'ai dit dès le départ, ont tendance à être étiquetées par pays d'origine et non par région d'origine. Il y a aussi, je le rappelle, des défis liés à la complexité des chaînes d'approvisionnement. Par exemple, du coton peut provenir du Xinjiang, mais il traverse les chaînes d'approvisionnement de quatre ou cinq pays différents avant que le produit final arrive au Canada.
Toute organisation ou tout organisme gouvernemental peut avoir des difficultés à déterminer d'où proviennent exactement les différents composants d'un produit donné. Cela fait partie du défi auquel il faut réfléchir et auquel il faut trouver une solution, grâce à une collaboration entre le gouvernement et l'industrie leur permettant de déterminer comment ils peuvent avoir une meilleure vue d'ensemble des chaînes d'approvisionnement pour s'assurer qu'elles peuvent être assainies adéquatement.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Merci également aux autres collègues et membres du Comité.
C'est l'une de ces questions sur lesquelles nous sommes tous d'accord, même si nous ne le sommes pas toujours sur la stratégie à suivre, mais je ne vois pas grand-chose... En écoutant les questions posées aujourd'hui, je constate que nous partageons tous la même préoccupation et nous demandons à nos fonctionnaires de nous aider à repousser un peu les limites.
J'ai quelques questions. Je sais que dans n'importe quelle affaire consulaire il y a toujours des préoccupations liées à la protection de la vie privée, mais le cas de Huseyin Celil a été soulevé aujourd'hui. Je m'interroge. Il y a des différences importantes entre ce cas et d'autres dossiers consulaires que j'ai traités.
Pouvez-vous nous expliquer les difficultés liées à la double nationalité, parce qu'il conserve la citoyenneté chinoise et la citoyenneté canadienne. Comment cela est‑il perçu par le gouvernement chinois?
:
J'ajouterais que j'ai rencontré sa famille et que tous les membres du Comité devraient également transmettre leurs pensées et témoigner leur solidarité à son épouse et à ses fils, qui sont au Canada et qui continuent de faire face avec courage en attendant des nouvelles au sujet de leur mari et de leur père.
J'aimerais parler du voyage de Michelle Bachelet prévu pour le mois de mai, et nous croyons savoir qu'il aura lieu. Le Canada a vraiment montré la voie à Genève, au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, pour qu'elle demande de pouvoir faire un voyage. Il a fallu un certain temps avant que la Chine accepte de la laisser entrer au Xinjiang.
Est‑ce trop espérer qu'un rapport en découle? Plusieurs groupes de défense des droits de la personne ont demandé un rapport avant son voyage, mais il me semble approprié d'avoir un rapport après son voyage. Suis‑je naïf de croire que ce rapport pourrait être important, que nous devrions l'attendre et qu'il nous faudra l'écouter?
Monsieur le président, j'aimerais ajouter quelques détails si c'est possible.
En effet, la haute-commissaire a demandé de faire cette visite. Déjà en 2018, elle en avait exprimé le vœu. Le gouvernement du Canada avait effectivement demandé à plusieurs reprises qu'elle ait un accès libre, significatif et sans entrave. Nous attendons du gouvernement chinois qu'il offre ce type d'accès à Mme Bachelet lorsqu'elle fera sa visite au mois de mai. Nous examinerons avec beaucoup d'intérêt les conclusions qui seront alors formulées.
Pour nous, c'est une visite importante, qui fait partie du corpus d'informations que nous évaluons et auxquelles nous attachons beaucoup d'importance. Nous avons déjà demandé que son rapport soit rendu public auparavant. Nous nous attendons évidemment à ce qu'un rapport ou un communiqué de presse soit publié après sa visite. Les détails suivront plus tard, mais, pour nous, ce sera effectivement un moment important. Nous nous attendons à ce que le gouvernement chinois donne à la haute-commissaire un accès libre et sans entrave à ce moment-là.
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Merci, monsieur le président.
Bien honnêtement, j'aimerais insister sur le fait qu'aucun ni aucune d'entre nous ne cherche à mettre en boîte les officiels d'Affaires mondiales Canada.
Nous cherchons surtout à comprendre pourquoi, contrairement à un certain nombre d'alliés desquels nous sommes relativement proches, dont les États‑Unis, le gouvernement canadien refuse de reconnaître que les faits qui nous sont rapportés seraient véritablement des actes qui s'apparentent à la définition d'un génocide se trouvant dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l'ONU, qui a été signée par le Canada.
À titre d'exemple, cette définition inclut le « meurtre de membres du groupe ». Même s'il est peut-être plus difficile à prouver que cela a eu lieu, certaines informations nous indiquent que cela a évidemment eu lieu.
La définition parle aussi d'une « atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ». On a peut-être de la difficulté à définir ce qui constitue une atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale d'un membre du groupe.
Il est aussi question de « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». Déjà, les choses commencent à se préciser.
Au point d), on parle de « mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ». Au cours de notre échange, Mme Chen a reconnu l'existence de mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe. Or, je rappelle que, pour qu'on reconnaisse l'existence d'un génocide, il faut qu'une seule de ces conditions soit avérée.
La définition comprend également le « transfert forcé d'enfants du groupe à un autre », ce dont on a fait état un peu plus tôt.
Alors, qu'est-ce qui empêche que l'on reconnaisse l'existence d'un génocide, ne serait-ce qu'en raison de l'entrave des naissances au sein du groupe?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir un peu sur la visite que la Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme fera en mai. Je pense que nous avons tous bon espoir que cette visite aura lieu, que le gouvernement chinois lui donnera l'accès et que cela nous permettra d'obtenir plus d'information. Cependant, je ne suis pas entièrement optimiste à cet égard, bien entendu.
Je suis reconnaissant à ceux qui ont fait pression pour que cette visite ait lieu. Je pense que c'est très important, mais si la Haute Commissaire n'obtient pas l'accès qu'elle demande, si elle n'est pas en mesure de recueillir l'information dont elle a besoin, quelles seront les prochaines étapes pour le gouvernement canadien? Comment allez-vous procéder à partir de là?
Pour ce qui est des importations de produits qui ont été fabriqués en ayant recours au travail forcé, nous savons que le Xinjiang produit environ le cinquième des tomates du monde. En novembre dernier, CBC Marketplace, The Guardian et Investigative Reporting Project Italy ont découvert que les épiceries canadiennes regorgeaient de produits à base de tomates provenant du travail forcé des Ouïghours. Malgré cette enquête très médiatisée et malgré les mesures annoncées par le gouvernement en janvier de l'année dernière, le gouvernement du Canada n'a arrêté qu'une seule cargaison de produits en provenance de Chine et liée au travail forcé des Ouïghours.
Étant donné qu'Affaires mondiales a conçu et annoncé les mesures pour le Xinjiang en janvier de l'année dernière, comment ce ministère évalue‑t‑il l'efficacité de ces mesures?
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Il me semble que notre pays ne fait pas du très bon travail pour interdire ces produits. Une seule cargaison a été interdite. Nous importons de Chine pour environ 100 milliards de dollars de produits chaque année, et nous n'avons interdit qu'une seule cargaison.
Si vous regardez les données des États‑Unis, environ 9 milliards de dollars de coton y étaient importés chaque année de Chine, et environ 10 milliards de dollars de tomates. Au prorata cela signifie que nous importons chaque année au Canada pour environ deux milliards de dollars de tomates et de produits du coton de Chine, en particulier du Xinjiang. Le fait qu'une seule cargaison ait été interdite sur des importations d'une valeur de plusieurs milliards de dollars me porte à conclure que nous ne faisons pas du bon travail pour respecter nos obligations en vertu de l'ACEUM.
J'aimerais ajouter qu'au cours de l'année dernière, des dizaines de cargaisons ont été bloquées par les agents des douanes et des services frontaliers américains, parce qu'il s'agissait de produits liés au travail forcé des Ouïghours. Des dizaines de cargaisons ont été interdites, mais nous n'en avons interdit qu'une seule.
Il me semble que notre pays ne fait pas du très bon travail. Je veux que les fonctionnaires me disent si c'est un problème dans la conception des mesures qui ont été annoncées en janvier de l'année dernière par le ou si c'est un problème dans l'application de ces mesures. Où est le problème? Cela fait maintenant 14 mois que les mesures ont été annoncées. Le problème vient‑il de la conception des mesures ou de leur application? J'aimerais le savoir pour que notre Comité puisse faire son travail et conseiller la Chambre sur ce qu'il faudrait entreprendre pour améliorer la situation.
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J'aimerais remercier tous les témoins d'être venus et souligner à quel point il est évident que nous sommes tous sur la même longueur d'onde en ce qui concerne cette question extrêmement importante.
Je vais revenir sur certaines idées qui ont été avancées, mais j'aimerais commencer par un triste anniversaire, celui de la détention de Huseyin Celil depuis le 27 mars 2006. Seize années se sont écoulées depuis sa détention initiale en Ouzbékistan, son arrestation subséquente en Chine et la détermination de sa peine. Cela fait maintenant 16 ans que ce citoyen canadien n'est pas pris en charge, et nous essayons toujours d'obtenir sa libération.
Cela dit, j'aimerais changer un peu de sujet pour évoquer la situation des Ouïghours à l'étranger. À mon avis, les Ouïghours, comme nous l'ont dit les experts, ne sont protégés par aucun État de la planète. Ils sont nombreux, à l'heure actuelle, à l'extérieur de la Chine. Ils sont notamment des dizaines de milliers en Turquie et certains se trouvent en Arabie saoudite, au Pakistan, en Thaïlande, en Égypte et ailleurs. On exerce des pressions sur ces pays pour qu'ils expulsent les Ouïghours vers la Chine. Nous savons qu'il existe un traité d'extradition entre la Turquie et la Chine qui n'est pas encore en vigueur en Turquie, mais des pressions sont exercées pour qu'il le soit.
Nous savons que l'Arabie saoudite a déjà expulsé des Ouïghours vers la Chine, tout comme le Pakistan. À l'heure actuelle, la Thaïlande détient plusieurs dizaines de personnes qui choisissent de rester en détention parce que d'autres personnes détenues dans une situation semblable ont été tuées. Nous savons que certains ont également été expulsés de la Turquie. À ma connaissance, nous savons que deux personnes ayant un lien avec le Canada, des familles canadiennes, sont détenues à Guantanamo.
J'aimerais savoir ce que fait notre pays pour encourager les pays tiers à ne pas expulser les Ouïghours vers la Chine à cause des pressions exercées.
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Je vous remercie de cette question.
Nous sommes également au courant de ces rapports et de la dynamique actuelle, à l'échelle internationale, et de la façon dont la Chine a utilisé les mécanismes du traité d'extradition pour promouvoir ses propres politiques et intérêts.
Bien qu'aucun représentant d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada ne soit parmi nous, je dois dire que depuis juin 2021, nous avons un nouveau volet consacré aux réfugiés qui s'adresse spécifiquement aux défenseurs des droits de la personne qui sont menacés. Les défenseurs des droits de la personne ouïghours qui ont fui la Chine et qui ont demandé la protection d'un autre pays peuvent être recommandés pour une réinstallation au Canada en vertu de ce nouveau système.
J'aimerais mettre l'accent sur les questions intérieures. Vous avez beaucoup parlé des chaînes d'approvisionnement.
Tout d'abord, je tiens à souligner que 80 % du coton chinois est produit dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, tout comme 70 % des tomates chinoises. La majeure partie de la production mondiale de pâte de tomate provient de la région en question. Nous avons également entendu dire qu'environ 45 % des panneaux solaires... En ce qui concerne le Canada, nous savons qu'une entreprise canadienne, Canadian Solar, a été accusée — faute d'un meilleur terme — d'avoir recours au travail forcé dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Cette entreprise reçoit également des fonds d'Exportation et Développement Canada, EDC.
A‑t‑on mené une enquête pour s'assurer que cette entreprise ne profite pas du travail forcé et que nous ne subventionnons pas involontairement cette activité?
Merci, monsieur Zuberi.
Chers collègues, nous allons maintenant passer au quatrième tour de questions.
Avant de commencer, je vous rappelle que j'aimerais avoir cinq minutes de votre temps pour examiner une question de régie interne concernant la réunion de jeudi. Si on s'en tient à l'horaire actuellement attribué, nous devrions pouvoir faire l'intégralité du quatrième tour de questions. Cela devrait nous mener à environ 12 h 55 et nous laisser du temps pour en discuter.
Cela dit, monsieur Chong, vous êtes le premier. Vous avez cinq minutes. Je vous en prie.
Pour que les choses soient bien claires, je me suis mal exprimé tout à l'heure et je voudrais rectifier mon propos. J'ai dit que nous importons pour environ 100 milliards de dollars de Chine chaque année. Je voulais dire que le commerce bilatéral entre le Canada et la Chine représente environ 100 milliards de dollars par année. Nous exportons pour environ 30 milliards de dollars et nous importons pour un peu plus de 50 milliards de dollars par année, je crois, ce qui veut dire que les échanges bilatéraux s'élèvent à près de 100 milliards de dollars par année. Quoi qu'il en soit, nous importons beaucoup de marchandises de Chine. Je pense que le fait qu'une seule cargaison ait été bloquée est préoccupant, mais je crois les fonctionnaires sur parole lorsqu'ils disent qu'ils travaillent avec diligence pour rendre opérationnelles les mesures qui ont été annoncées l'an dernier au mois de janvier.
J'ai une autre question au sujet des importations de coton. Comme nous le savons, il existe des chaînes d'approvisionnement mondiales complexes et il est souvent difficile de déterminer la provenance du coton. Je sais que le gouvernement américain travaille à la mise au point d'un outil qui permettra à ses agents des douanes et des services frontaliers de retracer la provenance du coton au moyen du pollen. Apparemment, le pollen du coton fournit une signature génétique unique qui identifie avec précision la provenance du coton.
Il me semble qu'avec des universités de calibre mondial au Canada, comme l'Université de la Saskatchewan et l'Université de Guelph, où des recherches semblables ont été menées, le gouvernement canadien pourrait collaborer avec des chercheurs canadiens pour élaborer des outils à l'intention des fonctionnaires de l'ASFC afin de faciliter le traçage des importations, comme le coton du Xinjiang. Je sais qu'un chercheur de l'Université de Guelph, par exemple, a été cité et interviewé par le journal The Guardian il y a plus d'un an. Je crois qu'il s'est dit frustré du fait que les gouvernements et les organismes du Canada n'utilisaient pas certains des outils qu'il avait créés pour retracer la provenance du poisson, qui est souvent mal étiqueté sur les tablettes des supermarchés. Il avait eu davantage de succès pour convaincre les gouvernements d'utiliser ses outils en se rendant à l'étranger qu'il n'en avait eu au Canada.
Les fonctionnaires du gouvernement du Canada envisagent-ils de fournir à l'ASFC de nouveaux outils pour l'aider à retracer la provenance de produits importés au Canada, comme le coton, à l'instar de ce qu'a fait le gouvernement américain et sur lesquels certains chercheurs canadiens travaillent?
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Merci pour cette question.
Pour vous répondre rapidement, en effet, nous examinons différents outils et mesures qui peuvent être adoptés pour aider l'Agence des services frontaliers du Canada. Nous avons mené un projet pilote, à vrai dire, en utilisant l'intelligence artificielle pour essayer de retracer les connaissements et les sources des différents composants des produits. L'objectif est de voir si cette technologie peut être utilisée pour aider l'Agence des services frontaliers à déterminer l'origine d'une cargaison. C'est un projet pilote que nous continuons d'évaluer pour voir si c'est faisable.
Nous discutons avec nos collègues américains des différentes mesures qu'ils utilisent pour voir si nous pourrions collaborer. Il y a des discussions dans diverses tribunes multilatérales et internationales sur la façon dont les gouvernements du monde peuvent collaborer davantage pour essayer de travailler avec l'industrie sur l'analyse des chaînes d'approvisionnement pour déterminer où se situent les problèmes et évaluer leur gravité.
J'avais l'intention d'aborder la question que les fonctionnaires ont évoquée précédemment et que mon collègue, M. Chong, vient de soulever. Il s'agit des problèmes liés à l'identification de la région d'origine des marchandises.
Vous avez dit tout à l'heure, monsieur, que cette question vous préoccupait particulièrement. Étant donné que la Chine essaie de nous compliquer la tâche, semble‑t‑il, lorsque nous essayons de déterminer la région d'origine de ses exportations, est‑il prévu de modifier la façon dont nous avons rédigé notre loi et nos avertissements pour en tenir compte.
J'aimerais simplement, monsieur le président, qu'il soit consigné au compte rendu que le Comité a entendu des témoignages très importants, en particulier le fait qu'une étude d'EDSC sera publiée très bientôt sur le site Web d'Affaires mondiales Canada et, bien sûr, que Mme Bachelet présentera un rapport de l'ONU.
Je crois comprendre que nous aurons cinq minutes à la fin de la réunion pour discuter d'un plan de travail. J'aimerais qu'il soit consigné au compte rendu qu'il serait intéressant d'avoir une discussion plus approfondie sur ce sujet une fois que ces rapports auront été publiés. J'espère que mes collègues autour de la table seront d'accord.
Je reviens aux fonctionnaires. Compte tenu de l'évolution de la situation géopolitique dans le monde et compte tenu de ce qui se passe en Ukraine en ce moment et, bien sûr, de ce que nous percevons tous comme un désir de l'Occident d'appuyer les sanctions que nous avons mises en place, j'aimerais savoir si Affaires mondiales Canada peut nous dire si cela a changé ou influé de quelque façon que ce soit sur notre approche à l'égard de la Chine.
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Je vous remercie de la question.
Oui, en effet, je pense que les événements en Ukraine ont ébranlé le monde. Cependant, je dois ajouter, en qualité de directrice exécutive de la Politique et coordination de la Grande Chine à Affaires mondiales Canada, que notre travail se poursuit sans relâche et que la priorité que le gouvernement accorde à nos relations avec la Chine demeure inchangée. J'ajouterais que le travail se poursuit en ce qui concerne l'élaboration et la finalisation de notre stratégie indopacifique.
Ces deux approches, notre approche évolutive à l'égard de la Chine et notre cadre indopacifique, se renforceront mutuellement et contribueront grandement, je crois, à faire progresser notre travail dans la région.
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Merci, monsieur le président.
Selon les réponses qui nous sont données par Mme Chen depuis un certain nombre de minutes, dois-je comprendre que la décision du Canada quant à la reconnaissance ou non du fait qu’il y aurait génocide dans le Xinjiang n’est pas tellement liée aux avis de pays dont nous partageons les valeurs, comme le Royaume‑Uni, la France, les Pays‑Bas, la Lituanie, la Belgique, la République tchèque ou les États‑Unis, et qu’elle repose essentiellement sur le rapport de Mme Bachelet, qui est à venir?
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Je comprends que ce qui a été fait et rapporté jusqu'à présent par l'Union européenne et les pays que je viens d'évoquer n'est pas suffisant pour aller de l'avant avec une déclaration en ce sens.
Quoi qu'il en soit, par suite de la publication du rapport du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international , ainsi que du vote de la Chambre des communes, un certain nombre de députés, dont nos collègues , et , ont été interdits de séjour en République populaire de Chine.
La République populaire de Chine a-t-elle invoqué quelque raison pour ces interdictions de séjour? Est-ce que le gouvernement canadien a protesté et réagi à l'égard de ces interdictions de séjour et, si oui, comment?
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Merci, monsieur le président.
En écoutant les témoignages d'aujourd'hui, je me dis que nous reconnaissons tous qu'il faut en faire davantage pour aider les Ouïghours en Chine, et je pense que nous pouvons tous convenir qu'il faut agir plus rapidement. En ce qui concerne le projet de loi, qui figure dans la lettre de mandat de la et qui, nous le savons, sera présenté sous peu — nous l'espérons —, j'ai une brève question, peut-être que M. Patry pourra y répondre.
Nous savons qu'un projet de loi a été présenté au Sénat. Il s'agit du projet de loi , . Il est sur le point de passer à l'étape de la troisième lecture.
Je sais, monsieur Patry, que vous avez témoigné devant le Comité qui s'est penché sur cette question. Je me demande simplement si le gouvernement du Canada envisage de reprendre le contenu du projet de loi dans la loi qu'il présentera et s'il est logique que nous agissions très rapidement pour que le projet de loi du Sénat soit présenté afin que nous ayons au moins quelque chose en place à court terme pendant que nous attendons que la présente un projet de loi, peut-être à une date ultérieure.
Je pense que vous comprenez que le projet de loi du gouvernement sur le travail forcé suscite beaucoup d'impatience. Je crois que tous les partis réclamaient une telle mesure aux dernières élections. Il faut faire davantage. J'espère que ce projet de loi sera présenté très bientôt. J'espère que nous aurons suffisamment de temps au cours de la présente législature pour vraiment l'étudier, l'analyser, le modifier et nous y consacrer pleinement et que nous ne nous retrouverons pas dans une situation où le gouvernement attend la dernière minute pour dire qu'il faut adopter le projet de loi rapidement, sans un examen suffisant, sinon il ne sera pas adopté.
Bien entendu, c'est au gouvernement de décider, pas à vous, mais je tiens à ce que cela figure au compte rendu et à ce que nous exprimions notre position. Nous espérons vivement que le projet de loi inclura l'approvisionnement et les mesures prises par le gouvernement et le secteur privé. Il n'est pas raisonnable, semble‑t‑il, que le gouvernement impose certaines mesures aux entreprises privées pour lutter contre le travail forcé, sans être obligé de faire la même chose. Le gouvernement devrait donner l'exemple en ce qui concerne les exigences relatives aux marchés publics et à l'action gouvernementale.
Nous avons vu des entités gouvernementales accuser un réel retard à cet égard, et il serait peut-être bon d'interroger les investissements de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada dans des entreprises comme Dahua et Hikvision, qui exploitent et produisent des technologies utilisées pour réprimer les Ouïghours. Je sais que l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada relève du ministère des Finances, mais je me demande si le témoin peut nous parler des répercussions sur la réputation du Canada des investissements réalisés par notre caisse de retraite dans des technologies qui facilitent, à mon avis, ce genre de violences.
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Je vous remercie de la question.
Je dirais deux ou trois choses. Tout d'abord, en ce qui concerne l'idée que les États-Unis sont en avance sur nous sur le plan législatif, je tiens à préciser que les États-Unis n'ont pas imposé d'obligations en matière de production de rapports sur la chaîne d'approvisionnement à leurs entités. Donc, le type de loi dont nous parlons n'a pas encore été promulgué aux États-Unis. Cependant, comme nous l'avons noté, ils sont bien en avance sur nous pour la mise en œuvre de l'interdiction. Nous examinons essentiellement deux éléments complémentaires. Si le Canada devait imposer des obligations en matière de production de rapports sur la chaîne d'approvisionnement comme c'est le cas du Royaume-Uni, de l'Australie, de la France, des Pays-Bas et d'autres pays, nous serions peut-être le premier pays au monde à combiner ces obligations en matière de rapports sur la chaîne d'approvisionnement à une interdiction d'importation. Comme je l'ai dit, les États-Unis sont le seul autre pays au monde à avoir imposé une interdiction d'importation à ce jour.
Je pense qu'on reconnaît qu'il faut faire beaucoup plus sur le plan de la coordination internationale dans ce dossier. Nous avons vu la question prendre de l'importance au cours des dernières années, ce qui est une excellente chose à mon avis, mais nous reconnaissons qu'on pourrait aller plus loin sur le plan de la coordination internationale. Ces discussions ont lieu à l'OIT. Elles ont lieu au G7.
Je vais poser une dernière question dans le temps qui m'est alloué. Au cours de la dernière législature, le sous-comité a produit un rapport sur le génocide des Ouïghours. Le gouvernement a accepté certaines des recommandations et, dans d'autres cas, « a pris note » de la recommandation, ce qui signifie habituellement qu'il n'est pas d'accord. La septième recommandation, en particulier, demandait que le gouvernement « entreprenne un examen de l'équipement et des technologies canadiens exportés en Chine pour mieux comprendre comment ils sont employés par les utilisateurs finaux de ce pays ».
Que fait‑on pour s'assurer que la technologie canadienne ne soit pas utilisée dans le cadre de la répression? Si nous manquons de temps, vous pourriez peut-être répondre par écrit.
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Merci, monsieur le président, et merci encore à tous les témoins.
J'aimerais prendre un instant pour revenir sur certaines observations concernant la Uyghur Forced Labour Prevention Act aux États-Unis. À l'heure actuelle, il y a, pour parler en termes simples, renversement du fardeau de la preuve, lorsque l'on empêche des produits que l'on croit provenir de la région autonome ouïghoure du Xinjiang d'entrer au pays.
Les États-Unis utilisent actuellement une liste à cette fin. Avez-vous pris note de cette liste et l'avez-vous parcourue pour voir si ces entreprises devraient également faire l'objet d'un examen ici, au Canada?
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Je sais que vous ne représentez pas l'ASFC, mais je voudrais, au‑delà de la prise de conscience, que nous examinions cette liste pour déterminer si ces entreprises devraient effectivement être empêchées de faire entrer des marchandises au Canada.
Aux fins du compte rendu et dans le même ordre d'idées — ce qui existe vraiment —, nous avons connaissance de ce qu'on appelle à juste titre le Uyghur Tribunal, avec d'éminents juristes au Royaume-Uni, dont sir Geoffrey Nice qui était l'un des procureurs principaux dans le procès de Milosevic.
Ce tribunal, le 9 décembre 2021, grâce aux preuves recueillies auprès de témoins de première main et d'autres experts, a conclu qu'un génocide avait bel et bien lieu. Le tribunal est parvenu aux mêmes conclusions que notre Chambre des communes. En raison du contrôle des naissances et de la stérilisation, ce tribunal a déterminé qu'il y avait effectivement génocide.
En plus de prendre des notes, avez-vous étudié cet avis juridique et cette décision du tribunal?
Jusqu'à maintenant, nous savons que quatre personnes et entités ont été sanctionnées par notre gouvernement. Compte tenu de tout ce que nous avons entendu ici, notamment dans votre déclaration préliminaire, au sujet de violations graves des droits de la personne, de centaines de milliers d'enfants qui sont séparés de force de leur famille et de leurs parents — nous sommes tous des parents —, est‑ce que nous envisageons d'aller plus loin que ces quatre sanctions? Je crois que cela va bien au‑delà de quatre personnes.
Envisageons-nous d'aller plus loin que ces quatre sanctions, pour éviter ce qui se passe en ce moment et dont nous sommes informés?
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Nous allons devoir nous arrêter ici. Merci beaucoup, monsieur Zuberi.
Chers collègues, je tiens à remercier collectivement l'équipe de hauts fonctionnaires d'EDSC et d'Affaires mondiales de s'être jointe à nous aujourd'hui.
[Français]
Je les remercie également du travail qu'ils accomplissent.
[Traduction]
Nous allons vous laisser vous déconnecter.
Puis‑je garder les députés en ligne pendant quelques minutes? J'aimerais aborder avec vous une question de régie interne concernant la réunion de jeudi, qui doit porter sur l'Ukraine.
Chers collègues, je suis en pourparlers avec les vice-présidents et Mme McPherson sur la meilleure façon d'utiliser le temps du Comité pour gérer notre travail. Nous avons des discussions de haut niveau en sous-comité. Ensuite, nous devons souvent modifier les listes de témoins, le calendrier des plans de travail, les budgets et d'autres questions. C'est une conversation qui a lieu séparément.
Aujourd'hui, je voulais vous signaler dans ce contexte un bref rappel du plan de travail initial pour la troisième réunion consacrée à l'Ukraine, qui aura lieu jeudi, et pour vous rappeler que le plan de travail a été élaboré avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La question que je vous pose est la suivante : accepteriez-vous de charger les analystes d'examiner ce plan de travail pour le mettre à jour à la lumière des circonstances actuelles afin de convoquer les meilleurs témoins possible pour jeudi, ce qui nous permettrait de tenir compte des faits nouveaux et d'avancer.
Si nous conservons le plan de travail initial, qui est entre les mains du Comité, c'est le statu quo. Si vous ne prenez pas de décision, le plan de travail original prévaut, mais il nous ramènerait en arrière en ce qui concerne le calendrier et les conversations qui, à bien des égards, ont déjà eu lieu.
J'aimerais savoir ce que vous pensez du fait de poursuivre la conversation sur la meilleure façon d'utiliser le temps administratif supplémentaire du Comité pour gérer notre travail.
[Français]
Je cède maintenant la parole à M. Bergeron.
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Merci, madame la greffière et monsieur le président.
Effectivement, je suis d'accord avec mes collègues qu'il faut avancer et non reculer. Dans la même veine, j'aimerais aussi proposer que nous fassions état, en tant que comité, de ce que nous avons entendu dans cette étude sur l'Ukraine. Je propose, pour discussion, un communiqué de presse plutôt qu'un rapport, afin que nous puissions étaler ce que nous avons entendu et les conclusions de notre comité.
J'aimerais aussi revenir sur ce que j'ai proposé plus tôt en comité concernant une deuxième journée d'étude sur la situation au Xinjiang, mais je comprends que le temps file. Il est déjà 13 h 4. Peut-être pouvons-nous régler cette question de communiqué de presse.