Bienvenue à la 87 e séance du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 17 octobre 2023 et à la motion adoptée le mercredi 13 décembre 2023, le Comité reprend l'étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi de mise en œuvre de l'Accord atlantique Canada — Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Loi de mise en œuvre de l'Accord Canada — Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois.
Puisque la réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, j'aimerais formuler quelques observations à l'intention des membres du Comité et des témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour les personnes qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez désactiver votre micro lorsque vous n'avez pas la parole. Pour ce qui est de l'interprétation, les personnes qui participent sur Zoom ont le choix, au bas de leur écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes qui sont dans la salle peuvent utiliser l'oreillette et sélectionner le canal désiré.
Bien que la salle soit équipée d'un système audio puissant, il peut y avoir des retours de son. Cela peut être extrêmement dommageable pour les interprètes et causer de graves blessures. La cause la plus fréquente de la rétroaction acoustique est un écouteur porté trop près d'un microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence lorsqu'ils manipulent les écouteurs, surtout lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à s'assurer de parler dans le microphone dans lequel leur casque d'écoute est branché et à éviter de manipuler les écouteurs en les plaçant sur la table, loin du microphone, lorsqu'ils ne les utilisent pas.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être formulés par l'intermédiaire de la présidence. De plus, il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran.
Conformément à notre motion de régie interne, j'informe le Comité que tous les participants à distance ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
J'aimerais donner aux membres du Comité quelques instructions et observations sur la façon dont nous procéderons à l'étude article par article du projet de loi . Comme son nom l'indique, cet exercice sert à examiner, dans l'ordre, tous les articles d'un projet de loi. Je vais nommer tous les articles, l'un après l'autre, et chacun d'eux fera l'objet d'un débat avant d'être mis aux voix. Si un amendement est proposé pour l'article en question, j'accorderai la parole au député qui en fait la proposition pour qu'il puisse l'expliquer. Nous pourrons ensuite débattre de l'amendement. Quand plus aucun député ne souhaitera intervenir, l'amendement sera mis aux voix.
Les amendements seront examinés dans l'ordre où ils figurent dans le projet de loi ou dans la liasse, qui a été remise à chaque député par le greffier. Je tiens à souligner que les députés doivent soumettre les amendements par écrit au greffier du Comité.
Je vais procéder lentement pour permettre aux députés de bien suivre les délibérations. Les amendements portent un numéro alphanumérique dans le coin supérieur droit, qui indique de quel parti ils émanent. Il n'est pas nécessaire qu'un membre appuie la présentation d'un amendement. Une fois l'amendement proposé, il faut le consentement unanime pour le retirer.
Pendant le débat sur un amendement, les membres peuvent proposer des sous-amendements. Ces sous-amendements doivent être soumis par écrit. L'approbation de l'auteur de l'amendement n'est pas nécessaire. Un seul sous-amendement peut être examiné à la fois, et ce sous-amendement ne peut pas être modifié. Lorsqu'un sous-amendement est proposé à un amendement, il est mis aux voix en premier. Un autre sous-amendement peut ensuite être proposé, ou le Comité peut examiner l'amendement principal et le mettre aux voix.
Une fois que tous les articles ont été mis aux voix, le Comité tient un vote sur le titre et le projet de loi proprement dit. Un ordre de réimpression du projet de loi peut être requis si des amendements sont adoptés afin que la Chambre en ait une copie en bonne et due forme pour l'étape du rapport.
Enfin, le Comité devra ordonner à la présidence de faire rapport du projet de loi à la Chambre. Le rapport ne contiendra que le texte des amendements adoptés ainsi qu'une mention des articles supprimés.
Nous accueillons quelques témoins aujourd'hui pour répondre à vos questions.
Du ministère de la Justice, nous accueillons M. Jean-Nicolas Bustros, qui est avocat, et M. Jean-François Roman, qui est conseiller juridique.
Du ministère des Ressources naturelles, nous accueillons Mme Annette Tobin, directrice; Mme Lauren Knowles, directrice adjointe; Mme Cheryl McNeil, directrice adjointe, qui témoigne par vidéoconférence; et M. Daniel Morin, conseiller principal de la législation et des politiques à la Division de l'énergie renouvelable et électrique.
Nous accueillons également les greffières législatives de la Chambre des communes, Mme Dancella Boyi et Mme Émilie Thivierge.
Avant que le président ne mette en délibération l'article 1, il y a un amendement, aux pages 1 et 2 de la liasse, qui vise à ajouter un préambule au projet de loi.
Monsieur Simard, voulez-vous proposer l'amendement BQ‑1?
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Merci, monsieur le président.
Je veux revenir rapidement à un élément qui a été soulevé par certains témoins, à savoir que le projet de loi ne s'inscrit pas nécessairement dans la transition énergétique. Pour de nombreux intervenants, la transition énergétique consiste à faire passer les énergies à faible empreinte carbone avant les énergies fossiles. Or, dans le projet de loi, il n'y a pas d'indication claire à cet effet.
Nous aurions donc avantage à inclure dans le préambule un court texte qui nous permettrait à la fois de donner une intention au projet de loi, soit celle de s'inscrire dans la transition énergétique, et de respecter les engagements du Canada à l'égard de l'atteinte de cibles de réduction des émissions. On pourrait aussi parler d'une réforme de certains cadres sur les hydrocarbures.
Je vous lis le texte proposé:
que le Canada a ratifié l'Accord de Paris, fait à Paris le 12 décembre 2015 et entré en vigueur en 2016;
que l'Accord de Paris vise à maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2o C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5o C par rapport aux niveaux préindustriels;
que le gouvernement du Canada s'est engagé à atteindre et même à dépasser la cible incluse dans sa contribution déterminée au niveau national pour 2030, communiquée conformément à l'Accord de Paris;
que le gouvernement du Canada s'est engagé à atteindre la carboneutralité d'ici 2050;
que la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité enchâsse en droit canadien l'engagement d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050;
qu'en décembre 2022, la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, connue sous le nom de « COP15 », a adopté le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal;
que le Canada s'est engagé à freiner et à inverser la perte de biodiversité d'ici 2030;
que les projets d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures en mer représentent une menace directe et indirecte pour la biodiversité marine;
que les secteurs de l'exploitation des ressources pétrolières et gazières sont les plus importants émetteurs de gaz à effet de serre au Canada;
qu'afin de plafonner et de réduire les émissions de gaz à effet de serre des secteurs de l'exploitation des ressources pétrolières et gazières, il faut réduire graduellement la production totale de ces secteurs;
que, pour atteindre la carboneutralité, les États doivent cesser tout nouvel investissement dans la recherche ou la production d'hydrocarbure;
que la première étape de la transition énergétique consiste à ne plus autoriser de nouveaux projets d'exploitation d'hydrocarbures;
Si nous ajoutions ce texte dans le préambule, nous pourrions régler un problème majeur qui me rend réticent à appuyer le projet de loi C‑49, soit le fait que, dans le cadre de la transition, on traite les énergies fossiles de la même façon que les énergies renouvelables.
Dans les amendements que nous avons proposés, cette lecture va revenir abondamment. Elle a d'ailleurs été partagée par de nombreux témoins que nous avons reçus, notamment par M. Normand Mousseau, de l'Institut de l'énergie Trottier, qui est probablement la personne la plus crédible au Québec, et même au Canada, en matière de transition énergétique.
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Merci, monsieur Simard.
L'amendement vise à ajouter un préambule au projet de loi, mais à la page 774 de La procédure et les usages de la Chambre des communes, troisième édition, on peut lire: « Si le projet de loi ne contient pas de préambule, le comité ne peut pas en ajouter un. ».
Le projet de loi n'a pas de préambule. Par conséquent, je déclare l'amendement irrecevable.
Cette motion ne peut faire l'objet de débat, puisqu'elle est irrecevable. Nous pouvons passer au point suivant.
Aucun amendement n'a été proposé pour les articles 1 à 6. Avons-nous le consentement unanime pour les regrouper afin de les mettre aux voix?
Des députés: D'accord.
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Nous n'avons pas le consentement unanime.
Veuillez procéder au vote.
(L'article 13 est adopté par 10 voix contre 1.)
(L'article 14 est adopté par 10 voix contre 1.)
(L'article 15 est adopté par 6 voix contre 5.)
(L'article 16 est adopté par 10 voix contre 1.)
(L'article 17 est adopté par 6 voix contre 5.)
(Article 18)
Le président: Nous passons à l'amendement BQ‑4, qui concerne l'article 18.
Monsieur Simard, voulez-vous en faire la proposition?
Je commencerais par dire que l'on pourrait appuyer certains des éléments de l'amendement, mais je vais devoir m'y opposer. Il y a des raisons très claires pour cela.
Je vais commencer par la mise en oeuvre, qui doit se faire dans le cadre du processus d'examen réglementaire et des futurs règlements proposés en vertu de la partie 3 de la mesure législative qui imposeront des exigences précises aux promoteurs de projets en matière de sécurité et de protection de l'environnement. La régie ne serait pas tenue de fournir une recommandation sur le sujet à cette étape du processus, étant donné qu'il n'y aurait pas encore de projet proposé. C'est ce que je comprends. Cette disposition porte sur l'octroi de permis visant des terres submergées avant que les propositions de projet officielles ne soient soumises à l’examen et à l’autorisation de la régie et avant que des renseignements concernant les répercussions particulières, la conception du projet et les technologies choisies ne soient disponibles.
L'intention est bonne, mais ce n'est pas au bon moment dans le processus. Pour cette raison, je ne l'appuierai pas.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais aller droit au but. Je dépose la motion qui a été soumise vendredi:
a) selon Statistique Canada, « [e]n Saskatchewan, le prélèvement de la taxe sur le carbone a pris fin en janvier 2024, ce qui a contribué au recul des prix d'une année à l'autre du gaz naturel (- 26,6 %) »;
b) le taux d'inflation en Saskatchewan s'est établi à 1,9 %, un point de pourcentage en dessous du taux national,
Le Comité demande au gouvernement libéral de supprimer immédiatement la taxe sur le carbone.
Je pense pouvoir obtenir le soutien de M. Simard à ce sujet, puisqu'il s'agit d'un enjeu provincial. Il traite souvent des compétences provinciales.
Compte tenu des témoignages que nous avons entendus, je pense qu'il est impératif que le Comité indique à la Chambre... Le gouvernement n'assure pas de suivi des réductions d'émissions attribuables à la taxe sur le carbone. Nous l'avons constaté dans la question inscrite au Feuilleton et à plusieurs autres reprises. Il est donc tout à fait évident que cette taxe n'est pas un système de réduction des émissions. Il s'agit tout simplement d'un système d'imposition et de redistribution.
Par conséquent, je pense qu'il serait bon que le Comité envoie un message fort, à savoir que nous soutenons le secteur des ressources et son développement. Je pense aussi qu'il serait bon que les citoyens qui paient leurs factures de gaz, d'électricité, de carburant et de chauffage voient que notre comité prend au sérieux la crise de l'abordabilité.
Je pense aussi à ceux qui souhaitent investir en Saskatchewan, en Alberta et à Terre‑Neuve dans les activités en mer. La suppression de cette taxe superflue... Cette taxe prive le Canada d'un avantage concurrentiel. Je pense qu'il serait important que nous véhiculions ce message.
La Chambre a adopté le projet de loi précédemment et je pense qu'il nous faudrait être cohérents dans ce domaine. C'est ce que cette motion nous permettrait de faire. Les propos de Statistique Canada sur la baisse du prix du gaz naturel pour les contribuables, mais aussi sur l'effet de cette baisse sur l'inflation en Saskatchewan, qui est maintenant inférieure à l'objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada, étaient éloquents.
De plus, l'IPC a baissé de 0,1 %, ce qui constitue la première tendance à la baisse depuis mai 2020. Je pense qu'il s'agit d'un facteur clé. Nous voyons l'impact réel sur les consommateurs. La Saskatchewan s'en va dans la bonne direction en matière d'abordabilité avec la suppression de la taxe.
Je crois que nous enverrions un bon message à la population si nous approuvions cette motion simple et rapide. Nous pouvons l'envoyer à la Chambre. Je pense que cela pourrait être un bon petit rapport rapide du Comité.
Je ne pense pas avoir grand-chose à ajouter. Je crois que nous avons un bon projet de loi devant nous. Bien sûr, le projet de loi nous pose problème à quelques égards, et nous aimerions que le gouvernement se penche sur la question. Toutefois, dans l'ensemble, il est important pour mon collègue de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, ici présent, que sa province puisse réaliser les projets qu'elle désire.
Je crois que je vais m'arrêter là.
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L'amendement BQ‑9 est‑il adopté?
(L'amendement est rejeté par 10 voix contre 1.)
(Les articles 31 à 33 inclusivement sont adoptés par 10 voix contre 1.)
(Article 34)
Le président: Nous débattons maintenant de l'amendement BQ‑10.
En fait, il n'aurait été possible de déposer l'amendement BQ‑10 que si l'amendement BQ‑8 avait été adopté, car il crée un paragraphe. L'amendement BQ‑8 a été rejeté.
Poursuivons.
(L'article 34 est adopté par 10 voix contre 1.)
Le président: Aucun amendement n'a été proposé pour les articles 35 à 37. Avons-nous le consentement unanime du Comité pour les regrouper en un vote?
Je voudrais commencer par dire que bien que j'approuve l'intention de l'amendement, je ne veux pas le soutenir tel que présenté.
Tout d'abord, les gouvernements fédéral et provinciaux reconnaissent, par leurs actions, l'importance des évaluations régionales et stratégiques. C'est pourquoi ils procèdent présentement à une évaluation régionale de l'énergie éolienne en mer en prévision d'un futur appel d'offres pour les zones extracôtières de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse. C'est aussi la raison pour laquelle les organismes de réglementation ont réalisé des évaluations environnementales stratégiques avant de lancer un appel d'offres pour un projet de pétrole.
Ce qui est vraiment préoccupant, ici, c'est que cet amendement, si adopté, exigerait que les évaluations régionales exhaustives en cours soient refaites. Les conservateurs nous disent vouloir de la certitude et de la clarté. Eh bien, cela annulerait complètement tout le travail réalisé et entraînerait d'énormes retards. C'est tout un problème qui va bien au‑delà de l'intention du projet de loi. Le projet de loi comprend des amendements qui permettraient aux organismes de réglementation extracôtière de mener des évaluations régionales et stratégiques avant un appel d'offres, mais ces pouvoirs ne sont pas censés être normatifs, et il est peu probable que les provinces soutiennent la proposition telle que présentée dans cette motion.
Je voudrais également souligner autre chose sur la base de certains commentaires que nous avons entendus. D'anciens gouvernements conservateurs ont pris toutes sortes de mesures semblables qui ont créé de la redondance. Ils ont ajouté de la paperasserie et augmenté les délais d'approbation dans les zones extracôtières de Terre-Neuve à 900 jours. Notre gouvernement a ramené ce délai à 90 jours. Il serait inapproprié de réintégrer des exigences qui tuent les projets d'énergies renouvelables qui sont déjà en place dans le cadre d'autres processus.
Voilà donc pourquoi nous allons nous opposer à cet amendement.
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Eh bien, je suis fasciné de voir que mes amis conservateurs veulent maintenant que le gouvernement fédéral puisse établir des règles.
L'amendement stipule que, avant de lancer un appel d'offres, il faut d'abord procéder à une évaluation environnementale. Je viens d'une région minière. Si nous avions suivi ces règles et dit que le gouvernement fédéral allait interdire le jalonnement dans le Nord de l'Ontario à moins d'avoir fait une évaluation environnementale préalable, il n'y aurait aucun projet de prospection nulle part. Effectivement, dans les faits, les soumissions sont rédigées — dans le Nord, il s'agit de claims de prospection —, puis elles sont examinées et font l'objet d'une évaluation. L'évaluation a lieu parce qu'il y a un projet potentiel. On ne peut pas exiger qu'une zone entière fasse l'objet d'un examen préalable avant de pouvoir lancer un appel d'offres.
Je pense que les conservateurs veulent que nous passions outre à l'office, que nous passions outre aux provinces et que nous disions aux investisseurs potentiels de déguerpir, parce que ces projets ne se réaliseront pas. Je pense qu'ils sont en train de se tirer dans le pied.
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Merci, madame Dabrusin.
Sur ce, chers collègues, nous avons travaillé fort au cours des deux dernières heures, alors assurons-nous de poursuivre la collaboration.
Je mets la motion aux voix. L'amendement CPC‑6 est‑il adopté?
(L'amendement est rejeté par 7 voix contre 4.)
Le président: Merci, chers collègues. C'est tout le temps que nous avions pour la réunion d'aujourd'hui.
Plaît‑il au Comité de lever la séance?
Des députés: Oui.
Le président: La séance est levée.