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INDU Rapport du Comité

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Deux forces économiques dominantes ont soutenu l’évolution structurelle de l’économie canadienne, où le secteur manufacturier a été en recul au profit des services, l’une à long terme et apparemment destinée à durer, et l’autre plus récente et de durée indéterminée. Depuis plus de 50 ans, la demande de services des Canadiens progresse rapidement, aussi bien en chiffres absolus que par rapport à la demande de biens. Cette force et ses effets sur la structure de l’économie n’ont pas été beaucoup remarqués dans l’opinion, car l’augmentation de la demande de services a été subtile, mais persistante. Plus récemment, l’« essor des produits de base » dans le monde entier, décrit plus haut de façon assez détaillée, a imposé directement et indirectement une restructuration en faveur des secteurs des ressources naturelles et des services, au détriment du secteur manufacturier. Certes, l’impact favorable de cet « essor des produits de base » est plutôt évident dans le secteur des ressources, mais il n’est pas immédiatement perceptible dans celui des services. La demande de services de la part des Canadiens a été indirectement stimulée par cet essor selon l’enchaînement suivant : (1) l’augmentation des rentrées du secteur canadien des ressources naturelles, suivie d’importants investissements — parfois sous la forme de prises de contrôle — dans des sociétés canadiennes, a entraîné une appréciation du dollar canadien (pour équilibrer les paiements entre le Canada et le reste du monde); (2) l’appréciation du dollar canadien a rendu les produits importés plus concurrentiels et causé un ralentissement de la hausse des prix de détail, voire une réduction de ceux-ci, dans tout le Canada; (3) la hausse des prix de détail, inférieure à l’augmentation du revenu des particuliers pendant la plus grande partie des cinq dernières années, a eu pour effet d’accroître le pouvoir d’achat des Canadiens ainsi que leur richesse; (4) encouragés par l’augmentation de leur revenu réel, les Canadiens ont continué à acheter beaucoup plus de services que de biens. Tout comme la tendance à long terme qui privilégie les services, cette deuxième force et ses effets sur la structure de l’économie — on en est à la sixième année consécutive — sont également passés inaperçus dans l’opinion publique, en bonne partie parce qu’ils sont relégués dans l’ombre par les annonces de mises à pied et de fermetures dans le secteur manufacturier. Voici une description plus détaillée de chacune de ces tendances.

Contribution à l’économie et changement structurel

Le secteur des services regroupe des activités diverses qui, ensemble, ont représenté en 2007 près de 70 p. 100 du PIB et fourni plus de 75 p. 100 des emplois au Canada. À titre de comparaison, le secteur des services contribue plus de quatre fois plus au PIB que le secteur manufacturier et plus de six fois plus à l’emploi. Ainsi, en 2007, le secteur manufacturier a été à l’origine de 15,1 p. 100 du PIB et a fourni 12,1 p. 100 des emplois.

Le secteur des services n’a pas toujours fait une contribution aussi considérable à l’économie canadienne. Depuis 50 ans, sa croissance est bien plus rapide et constante que celle du secteur de la production de biens. Ainsi, la part des services dans l’activité économique totale et l’emploi a augmenté de façon constante au fil des ans. Par exemple, en 1975, les services représentaient 58 p. 100 du PIB du Canada, contre 68 p. 100 en 2005 (voir le graphique 10). Cette augmentation donne à penser que l’économie du Canada est en train de subir un changement structurel profond et durable, la production de biens perdant du terrain — au moins en pourcentage — au profit du secteur des services. 3

Graphique 10



Source : Banque mondiale, World Development Indicators, 2007

L’accroissement de la demande de services au Canada (en chiffres absolus et en chiffres relatifs) n’a rien d’exceptionnel. Cette tendance durable qui porte à abandonner la production de biens au profit des activités de prestation de services est observée dans nombre de pays développés. À titre d’exemple, la part du PIB représentée par le secteur des services au Canada est passée de 58 à 68 p. 100 entre 1975 et 2005, mais c’est en France que la part des services dans le PIB a le plus augmenté, passant de 60 à 77 p. 100 durant la même période. Viennent ensuite (à ce chapitre en 2005) les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, l’Australie, l’Allemagne et le Japon. Dans tous ces pays,en 2005, les services représentaient une plus forte proportion du PIB que ce n’était le cas au Canada. Parmi les huit pays de la comparaison figurant au graphique 10, seule l’Espagne se classait derrière le Canada.

Résultats économiques

Dans ce contexte économique durable qui favorise les services au détriment des biens, le cycle économique actuel, animé par l’« essor des produits de base », renforce indirectement une modification structurelle qui donne plus de place aux services au Canada. Entre 2001 et 2007, le PIB réel attribuable aux services est passé de 701,1 à 846,4 milliards de dollars; il s’agit d’une croissance d’environ 20,7 p. 100 sur six ans (voir le graphique 11). La croissance annuelle moyenne du PIB de ce secteur a donc été de 3,4 p. 100, soit environ un demi-point de plus que le taux de croissance annuel moyen de l’ensemble de l’économie canadienne pendant cette période.

Graphique 11



Source : Statistique Canada, L’Observateur économique canadien, dates diverses.

Comme il est signalé plus haut, le secteur des services regroupe de nombreuses activités diverses, dont certaines se rattachent au secteur des entreprises et d’autres pas; Statistique Canada englobe ces dernières activités dans le secteur non commercial. Par exemple, les secteurs d’activité qui reçoivent des fonds publics importants, comme la santé et l’assistance sociale, les administrations publiques et l’éducation, sont rangés dans le secteur non commercial, et ils font une contribution majeure au PIB. En fait, les secteurs d’activité qu’on vient d’énumérer affichent une croissance relativement rapide depuis plusieurs dizaines d’années, au point qu’ils représentent aujourd’hui près du quart du PIB provenant des services. Pris individuellement, ces trois sous-secteurs des services publics se classent respectivement aux deuxième, sixième et septième rangs des plus importants sous-secteurs des services au Canada (voir le graphique 12).

Graphique 12



Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 379-0017.

Dans le secteur des entreprises, la croissance des services a été la plus rapide dans le commerce de gros, le commerce de détail, le soutien administratif et la gestion des déchets. La croissance la plus lente a été observée dans les arts, les spectacles et les loisirs, ainsi que dans l’hébergement et les services de restauration. En 2007, les cinq éléments les plus importants, dans le secteur des services commerciaux, étaient :
(1) l’immobilier et la location; (2) les finances et les assurances; (3) le commerce de détail; (4) le commerce de gros; (5) les services professionnels, scientifiques et techniques.

Services coopératifs

Comme on l’a mentionné ci-haut, la prestation de services peut être assurée par des sociétés à but lucratif, la principale structure organisationnelle employée dans le secteur des entreprises, ou par des sociétés sans but lucratif, la principale structure organisationnelle du secteur non commercial (lequel, selon la terminologie de Statistique Canada, englobe les secteurs public et bénévole de l’économie). Une structure organisationnelle intéressante, mais souvent ignorée, est celle de la coopérative. Certaines coopératives fournissent des services plutôt que des produits, et il arrive souvent qu’elles fassent partie tant du secteur des entreprises que du secteur non commercial. Au Canada, on trouve des coopératives dans les secteurs des services financiers (les credit unions et les caisses populaires), des assurances, de la vente au détail, de la santé, des garderies et des services agricoles.

Plus particulièrement, une coopérative est une personne morale appartenant à parts égales à ses membres, qui exercent sur elle un contrôle démocratique. Les coopératives sont souvent constituées en sociétés sans capital-actions aux termes des lois sur les coopératives. Elles peuvent aussi être constituées en sociétés par actions ou en associations sans personnalité morale. Chaque coopérative a pour mandat, notamment, de venir en aide à sa collectivité ( et nombre de coopératives soutiennent la communauté internationale par leur contribution aux programmes de développement coopératif international). Les coopératives ne versent généralement pas de dividendes, mais redistribuent plutôt leurs bénéfices, parfois sous forme de ristournes à leurs membres.

En 2007, on comptait au Canada plus de 9 000 coopératives qui employaient plus de 170 000 personnes et possédaient des actifs s’élevant à plus de 260 milliards de dollars. En outre, près de 100 000 personnes donnent de leur temps pour aider à la gestion des coopératives en siégeant à leurs comités et conseils d’administration. Les coopératives comptent au moins 18 millions de membres représentant au moins 13 millions de Canadiens. Cela signifie que quatre Canadiens sur dix sont membres d’une coopérative. Les coopératives fédérées ont redistribué quelque 450 millions en ristournes aux coopératives locales membres. Par ailleurs, les credit unions ont réinjecté quelque 34,7 millions de dollars en 2006 dans le développement économique communautaire sous forme de dons et de contributions; le groupe Co-operators a consacré 3,5 millions en 2006 à des projets communautaires; enfin, Mountain Equipment Co-op a versé 1 p. 100 de ses ventes, soit 2,4 millions de dollars, à des projets liés aux changements climatiques au Canada.

Dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, où les sociétés à but lucratif cherchent à maximiser leurs profits et ce qu’elles rapportent à leurs actionnaires, ce qui mène parfois à l’exode des banques et de magasins de détail de beaucoup de quartiers défavorisés et de régions rurales et éloignées, on note de plus en plus que les coopératives, en revanche, y restent pour combler d’importants vides dans la prestation de services à leurs membres.

Résultats à l’exportation

Alors que les biens ne constituent qu’une très faible proportion de l’activité commerciale au Canada, laissant la part du lion aux services, c’est tout à fait l’inverse dans le commerce international, où les biens sont l’élément le plus important. Ainsi, en 2007, les exportations de services du Canada se sont élevées à 67,5 milliards de dollars, et ses importations de services, à 86,9 milliards de dollars, ce qui représente un déficit commercial de 19,5 milliards de dollars. Comme les exportations canadiennes ont totalisé 532,7 milliards de dollars, et les importations canadiennes, 502,5 milliards de dollars, en 2007, on constate que les services ne représentent que 13 p. 100 des exportations et 17 p. 100 des importations canadiennes. Les services commerciaux constituent le gros du commerce de services au Canada, et, pour les principaux éléments de ce commerce, la balance commerciale n’est pas favorable au Canada.

Il serait toutefois prématuré de conclure que le secteur des services du Canada n’apporte qu’une faible contribution au compte des échanges internationaux du pays. La mondialisation étant caractérisée par la constitution de chaînes d’approvisionnement mondiales, où les sociétés incorporent tant des exportations que des importations dans leurs réseaux de production mondiaux de manière à optimiser le rendement de leurs activités mondiales, les échanges de services sont largement intégrés au commerce de biens et aux investissements de capitaux. En pratique, nombre de services ne sont pas vendus directement, mais indirectement par leur intégration aux biens échangés. Par exemple, un avion américain fabriqué ou assemblé au Canada peut comprendre une composante conçue, produite et commercialisée au Canada. Dans cette chaîne d’approvisionnement, l’agence de statistiques du Canada tient compte de l’exportation du produit aérospatial, qui est ensuite inscrite dans le compte de marchandises du Canada, alors que les services de conception et de génie, aussi bien que d’autres services de gestion, constituent le principal coût de ce produit aérospatial exporté. Qui plus est, dans le même ordre d’idées, si les ingénieurs canadiens n’avaient fourni que le plan de ce produit aérospatial à l’avionneur américain pour que celui-ci le fabrique aux États‑Unis, l’agence de statistiques inscrirait alors l’échange dans le compte des services du Canada. En comparant ces deux formules d’échanges commerciaux, on constate que la seconde représenterait une plus faible part du commerce canado-américain que la première, et qu’elle serait entièrement inscrite dans les échanges de services, tandis que la première serait inscrite dans les échanges de biens. La seconde formule représenterait donc de façon exacte le montant des services canadiens exportés, alors que la première le sous-évaluerait. Or, il est clair que davantage de services canadiens sont produits et exportés aux États‑Unis selon la première formule.

La mondialisation a entraîné une croissance énorme du commerce de biens et de services. Si le Canada n’a exporté que 67 milliards de dollars de services en 2006, Exportation et développement Canada estime que les sociétés canadiennes exerçant leur activité à l’étranger vendent quelque 140 milliards de dollars de services par année.

Résultats sur le plan de l’emploi

L’emploi dans le secteur des services au Canada a également connu une robuste croissance à long terme. Il a avoisiné les 12,9 millions en 2007, augmentant chaque année de 2 p. 100 en moyenne depuis 1987 (voir le graphique 13). Le mouvement s’est accéléré depuis le début de l’« essor des produits de base », et la croissance du secteur des services a atteint une moyenne de 2,4 p. 100 entre 2002 et 2007. En fait, le secteur des services a représenté près de 93 p. 100 de la croissance de l’emploi au Canada entre ces deux années-là.

Graphique 13



Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 281-0024.

Graphique 14



Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, janvier 2008.

Depuis cinq ans, les augmentations les plus importantes de l’emploi dans le secteur des services ont eu lieu dans le commerce de détail, la santé et l’assistance sociale ainsi que dans le soutien administratif et la gestion des déchets. Pour l’emploi total, en 2007, les cinq premiers sous-secteurs ont été : (1) le commerce de détail; (2) la santé et l’assistance sociale; (3) l’éducation; (4) l’hébergement et les services de restauration; (5) les administrations publiques. On remarquera que l’ordre de ces sous-secteurs ne correspond pas à celui de la contribution des cinq premiers sous-secteurs au PIB (comparer les chiffres des graphiques 12 et 14). La différence d’intensité de main-d’œuvre dans l’ensemble du secteur explique en grande partie que l’ordre soit différent.

Traitements et salaires

Étant donné que le marché du travail au Canada est relativement serré, les salaires et avantages sociaux ont augmenté dans le secteur des services, où la rémunération horaire moyenne est passée de 14,97 $ à 17,54 $ entre 2000 et 2007, ce qui représente une progression annuelle moyenne de 2,4 p. 100 (voir le graphique 15). La rémunération horaire augmente aussi beaucoup plus rapidement depuis le début de l’« essor des produits de base »; au cours des quatre dernières années, elle a augmenté en moyenne de 3,1 p. 100 par année. Comme l’inflation des prix a été en moyenne de 2 p. 100 et que la progression de la rémunération moyenne a été plus lente dans les autres secteurs de l’économie pendant cette période, les travailleurs du secteur des services au Canada ont réalisé depuis 2000 des gains appréciables en termes réels et en termes relatifs.

Graphique 15



Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 282-0087.

Graphique 16



Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 282-0087.

La diversité des activités qui composent le secteur des services s’observe également dans la rémunération versée par les différents sous-secteurs. Celle-ci varie entre une moyenne de 11,14 $ l’heure dans l’hébergement et les services — bien que cela ne tienne pas compte des pourboires que touchent les employés de ces secteurs — et une moyenne de 21,30 $ l’heure dans les secteurs de l’information et de la culture (voir le graphique 16). Les sous‑secteurs qui pratiquent des salaires supérieurs à la moyenne dans le secteur des services sont l’industrie de l’information et l’industrie culturelle, le transport et l’entreposage, les administrations publiques, le secteur financier et les assurances, et les services professionnels, scientifiques et techniques. Les salaires sont inférieurs à la moyenne dans les sous-secteurs suivants : l’immobilier et la location, le soutien administratif, le commerce de détail, les arts, les spectacles et les loisirs, l’hébergement et les services de restauration.

Innovation

L’innovation renforce souvent la capacité du secteur des services du Canada de croître et de soutenir la concurrence internationale. Qu’il s’agisse de nouveaux procédés résultant d’intenses travaux de R-D, de formation ou d’éducation améliorés, de stockage de données, de réglementations améliorées ou de déréglementation, voire de nouvelles stratégies de conception et de commercialisation, les innovations font qu’il est plus intéressant de travailler dans le secteur des services, que ce dernier fournit des services plus efficaces aux Canadiens et qu’il est plus concurrentiel.

Parmi les exemples d’innovation dans le secteur des services, on compte le recours accru aux services bancaires en ligne, les interventions chirurgicales à distance, les dossiers médicaux électroniques, l’identification par radiofréquence (IRF) dans les magasins de détail, les passeports, le système NEXUS à la frontière canado-américaine et les péages routiers comme ceux qu’on trouve sur la 407, dans la région de Toronto. Les innovations du secteur des services sont soutenues et même rendues possibles par la R‑D en sciences, en sciences sociales et en sciences humaines. Afin d’être à la fine pointe du développement et de la mise en œuvre d’innovations dans le secteur des services, le Canada a dû investir dans la recherche à long terme non finalisée, la recherche pure et la recherche appliquée, et importer les résultats de la R-D étrangère.

L’innovation peut conférer un avantage concurrentiel aux fournisseurs de services, notamment de services qui peuvent être exportés, mais pour que cet avantage soit maintenu, il est essentiel que l’on adopte un régime de propriété intellectuelle
(PI) — c’est-à-dire la protection du droit d’auteur, des marques de commerce et des brevets — qui trouve un juste milieu entre les droits des créateurs et ceux des utilisateurs.
En conséquence, la protection de la PI touche de très près un large éventail d’activités du secteur des services, comme les percées technologiques dans la technologie de l’information et des communications (TIC) (par ex., le Blackberry), la diffusion des émissions de télévision, du contenu Internet, des livres et des autres produits culturels et le piratage et la contrefaçon dans le commerce de détail.

Graphique 17



Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 358-0024.

Les entreprises canadiennes du secteur des services ont dépensé près de 6 milliards de dollars en R-D en 2006 (voir le graphique 17). Ces dépenses de R‑D comprenaient 1,5 milliard de dollars de dépenses dans les secteurs de l’information et de la culture, 1 milliard de dollars dans le secteur de la conception de systèmes informatiques et 1,1 milliard de dollars dans les services de R‑D en sciences. De plus, le secteur de l’information et des communications a dépensé 5,7 milliards de dollars au titre de la R‑D dans les secteurs de la fabrication et des services.


[3]              Une importante mise au point s’impose. Le taux de croissance du secteur des services déterminé à partir de la contribution de ce dernier au PIB en pourcentage depuis 30 ans est, en partie, une donnée statistique reflétant un changement de société. Alors que la génération précédant celle du baby-boom ne comprenait que des ménages à un revenu, l’un des parents choisissant de se retirer de la population active pour s’occuper des tâches ménagères — comme faire le ménage, enlever la neige, tondre la pelouse, prendre soin des enfants et les éduquer, préparer les repas, etc.  —, activités qui n’entraient pas dans le calcul du PIB, celle du baby-boom se compose surtout de ménages à deux revenus et doit de plus en plus confier la réalisation de ces tâches à des entreprises privées, dont les activités entrent dans le calcul du PIB. De plus, des activités auparavant illégales et strictement contrôlées, comme le jeu, qui n’entraient généralement pas dans le calcul du PIB, sont maintenant de plus en plus prises en compte dans ce calcul. Ces activités étant pour la plupart des services, on peut donc en conclure que la contribution du secteur des services au PIB dans le passé a été largement sous-estimée sur le plan statistique. Si cette contribution reste encore sous-évaluée — moins qu’avant toutefois —, en revanche, l’augmentation de la contribution du secteur des services au PIB est, quant à elle, surévaluée.