Passer au contenu
Début du contenu

TRAN Rapport du Comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

PDF

Opinion complémentaire du NPD

Malgré notre appui au rapport majoritaire, nous sommes d’avis que ce dernier omet plusieurs enjeux cruciaux et témoignages de haute importance. Le NPD souhaite, par la présente, apporter une opinion complémentaire au rapport intérimaire pour l’établissement d’une stratégie canadienne sur les transports et la logistique.

Les compléments apportés par les néo-démocrates conjuguent le développement économique et le bien-être de la population. Ils reflètent les idées et les valeurs défendues par le NPD, ainsi que les attentes des Canadiennes et des Canadiens, notamment en ce qui a trait aux enjeux de cohabitation, de transition énergétique, de sécurité et de promotion de l’égalité des genres.

Tout d’abord, le NPD croit que le gouvernement devrait avoir à cœur la saine cohabitation entre la population et les divers acteurs de l’industrie du transport. En l’absence de réglementations et de normes mesurables, les intérêts de l’industrie viennent trop souvent s’imposer au détriment du bien-être des communautés

Recommandation 1 : Que le gouvernement fédéral formule des normes pour minimiser les effets négatifs de la pollution sonore et visuelle pour les communautés avoisinantes des ports, des aéroports, des gares de triage, etc.

 « L’autre élément consiste à demander aux navires de tenir compte volontairement des résidents locaux et d’essayer de réduire leur volume de bruit et leur éclairage. Nous constatons que les navires doivent faire fonctionner des génératrices jour et nuit, 7 jours sur 7, parce que c’est ainsi qu’ils font circuler le pétrole et qu’ils alimentent tout leur équipement, alors il n’y a pas grand-chose à faire. Certains navires semblent se conformer aux directives plus que d’autres. Je reçois des copies de courriels de plaintes de collectivités de partout au pays, et je trouve que l'on gère bizarrement cette situation. Il faut que quelqu’un écrive au port de Vancouver pour lui demander de dire à ce navire de baisser les lumières ou d’essayer d’atténuer le bruit, et il faut ensuite attendre une éventuelle réponse d'un système à participation volontaire. Nous pensons que ces exigences doivent être réglementées. » - Chris Straw, Gabriolans Against Freighter Anchorages Society

M. Chris Straw, devant le Comité, a témoigné des désagréments causés par une chaîne logistique improductive. Les problèmes générés par l’activité économique en marge des communautés résidentielles, telle que la pollution sonore et visuelle, ne semblent pas pouvoir se régler par la seule bonne foi des intervenants. Le gouvernement devrait prendre ses responsabilités et défendre les intérêts de la population. Il devrait assurer aux communautés résidentielles un environnement sain dans lequel les externalités négatives causées par l’activité économique sont réglementées.

Ensuite, les néo-démocrates considèrent qu’il est du devoir du gouvernement de favoriser la transition énergétique au sein de l’industrie du transport. S’il veut s'acquitter de ses obligations en vertu de l'Accord de Paris, le gouvernement fédéral devrait mettre sur pied des mesures incitatives pour aider les divers partenaires de l’industrie.

Recommandation 2 : Que le gouvernement fédéral favorise, par des mesures incitatives, une transition énergétique dans l’industrie du camionnage.

 « Le Groupe Robert a donné un très bel exemple en optant pour le gaz naturel pour 150 de ses camions. Par contre, cette technologie n'est pas complètement au point, et le rendement du capital investi n'est pas encore au rendez-vous. Un camion au gaz naturel coûte à peu près 85 000 $ de plus. Il faut vraiment disposer d'épargnes importantes pour faire un investissement de ce genre. Pour notre part, nous sommes à la merci des manufacturiers. Nous ne pouvons qu'acheter ce qu'ils veulent nous vendre, et en ce moment ce sont des moteurs au diésel. Par contre, l'industrie a vraiment fait un effort pour réduire sa consommation de diésel. » - Jean-Marc Picard, Atlantic Provinces Trucking Association

Dans son témoignage, M. Jean-Marc Picard souligne que la bonne volonté des partenaires de l’industrie n’est pas suffisante pour assurer la transition énergétique dans le transport. Le gouvernement devrait s’imposer comme un véritable chef de file en matière de luttes aux changements climatiques plutôt qu’investir 4,5 milliards de fonds publics dans l’achat d’un pipeline.

Par ailleurs, la fermeture de la voie maritime du Saint-Laurent, pendant plusieurs jours cet hiver, a bien démontré l’incapacité de la flotte actuelle de bien remplir son mandat. La question en est à la fois une de développement économique et de sécurité.

Recommandation 3 : Que le gouvernement fédéral accélère le calendrier d’acquisition de nouveaux brise-glaces afin de répondre rapidement aux problématiques rencontrées sur la voie maritime du Saint-Laurent et des Grands-Lacs.

« Un autre élément du transport maritime qui est crucial pour plusieurs corridors importants au Canada est la disponibilité des brise-glaces pour assurer des déplacements sûrs et efficaces pendant les longs et dangereux mois d'hiver, en particulier sur la côte nord-est de Terre-Neuve, dans le fleuve Saint-Laurent et les Grands-Lacs et, naturellement, dans l'Arctique canadien. Malgré son importance, la flotte de brise-glaces a été réduite considérablement au fil des ans et est composée actuellement de navires très vieux qui sont grandement dispersés sur un vaste étendu d'eau. Le gouvernement a, bien sûr, annoncé des mesures pour corriger la situation, notamment l'acquisition de trois brise-glaces usagés, mais nous avons besoin d'un plan concret pour renouveler la flotte à long terme, afin que le Canada dispose d'une capacité suffisante pour répondre à la demande future et assurer un transport maritime efficace et sécuritaire. » - Michael Broad, Fédération maritime du Canada

En soulevant la question des brise-glaces, le NPD tente de s’assurer que le gouvernement réponde d’abord aux exigences fondamentales de nos corridors commerciaux.

Finalement, les besoins en matière de main-d’œuvre sont criants au sein de l’industrie du transport, comme dans plusieurs autres secteurs économiques. Dans son rapport intérimaire, le Comité se contente de recommander la formulation d’une politique nationale destinée à pallier la pénurie de main-d’œuvre. Au sein d’une industrie largement dominée par l’homme, le NPD considère que le gouvernement à un rôle à jouer afin de faciliter l’accès aux femmes aux divers corps de métiers qui y sont associés.

Recommandation 4 : Que le gouvernement fédéral met en place une politique pancanadienne afin de faciliter l’intégration et le recrutement des femmes au sein de l’industrie du transport de marchandises.

 « Nous faisons beaucoup d'efforts pour attirer des femmes et des jeunes dans notre industrie. C'est tout nouveau pour nous. Nous ne tournons le dos à personne. Notre conseil qui s'occupe des ressources humaines, en Nouvelle-Écosse, a de très bons programmes pour attirer des femmes dans l'industrie. Dans notre coin, les chiffres commencent à monter à ce chapitre. Je sais que des efforts sont aussi faits à l'échelle nationale. Nos meilleurs conducteurs sont des hommes âgés de 71 ans. Cela n'a pas d'allure. Il faut vraiment qu'il y ait un grand changement dans la campagne de recrutement de jeunes. » - Jean-Marc Picard – Atlantic Provinces Trucking Association

Une fois de plus, M. Jean-Marc Picard fait état, devant le Comité, des efforts d’adaptation déployés au sein de l’industrie. La participation des femmes peut être une solution face à la pénurie de main-d’œuvre qui s’abat sur l’industrie. Pour ouvrir la porte à une plus grande participation de celles-ci, le gouvernement devrait mettre en place une politique pancanadienne pour leur y faciliter l’accès.