Monsieur le Président, malheureusement, mon tout premier discours à la Chambre sera extrêmement court.
Le discours du Trône est instructif non pas parce qu'il décrit exactement ce que le gouvernement fera, mais parce qu'il nous montre ses priorités.
Les sujets que le gouvernement évite de mentionner sont tout aussi significatifs. En effet, le discours du Trône est remarquablement muet sur certains des problèmes les plus pressants auxquels se heurte aujourd'hui le Canada. Les habitants de l'Alberta et de la Saskatchewan sont aux prises avec une crise économique, mais le gouvernement s'est contenté de leur offrir une phrase passe-partout dans le discours du Trône sur l'acheminement des ressources vers les marchés. Même si le gouvernement libéral affirme depuis longtemps que l'économie et l'environnement vont de pair, les politiques qu'il a mises en œuvre au cours de la dernière session et celles qu'il s'est engagé à mettre en œuvre à l'avenir montrent que ce n'est pas le cas. Le gouvernement a sacrifié la prospérité économique de l'Alberta et des autres provinces uniquement pour donner l'impression qu'il protège l'environnement.
Les Canadiens le soulignent constamment, le Canada produit un des pétroles les plus propres et les plus éthiques au monde. Le gouvernement libéral a adopté les projets de loi C-48 et C-69, qui ont empêché le pétrole canadien d'être acheminé vers les marchés. La demande à laquelle le Canada ne peut répondre est couverte par d'autres pays où les normes environnementales ne sont pas aussi contraignantes et où, dans bien des cas, le bilan en matière de droits de la personne laisse plus qu'à désirer. Le cas du projet de loi anti-pipelines, le projet de loi C-69, a forcé le recours à d'autres moyens pour transporter le pétrole — notamment le transport ferroviaire — qui peuvent causer beaucoup plus de pollution. Ces deux projets de loi qui nuisent à l'emploi et à l'environnement ont été adoptés à cause d'une compréhension superficielle de la question et d'une intolérance malavisée pour la production de pétrole au pays. En matière de politiques, il faut choisir entre faire ce qui est bien et se sentir bien. Les conservateurs appuieront toujours les mesures législatives qui permettent de faire ce qui est bien, même si elles ne donnent pas l'occasion de lancer des phrases-chocs ou de faire des autoportraits.
En ce qui concerne le projet de loi sur le moratoire relatif aux pétroliers, le projet de loi C-48, le gouvernement prétend que ce moratoire est nécessaire pour protéger l'environnement. Si le gouvernement souhaite réellement protéger l'environnement contre l'infime possibilité d'un déversement de pétrole, n'aurait-il pas dû mettre en place un moratoire dans le fleuve Saint-Laurent ou sur la côte Est? Après tout, les bélugas qui vivent dans ce secteur figurent sur la liste des espèces en péril. Pourtant, le gouvernement n'a instauré aucun autre moratoire. Pourquoi?