Je prends la parole aujourd'hui pour demander la tenue d'un débat d'urgence sur la question très préoccupante de l'annulation du projet Frontier de la société Teck.
La crise économique qui en résulte pour l'Alberta entraîne la perte de 10 000 emplois directs et de 20 milliards de dollars en investissements, ainsi que la perte de milliards de dollars de plus pour tous les ordres de gouvernement et d'emplois indirects pour tout le Canada. Du point de vue des Canadiens de l'Ouest, qui ont été témoins de l'utilisation de deux poids, deux mesures dans le secteur pétrolier et gazier par rapport à d'autres secteurs et d'autres provinces, il s'agit d'une crise d'unité nationale. C'est une crise de confiance des investisseurs dans l'ensemble de l'économie canadienne, car les sociétés du secteur énergétique sont les plus gros investisseurs du secteur privé au Canada et la société Teck a dépassé toutes les exigences fédérales et n'a toujours pas pu obtenir une approbation politique en temps opportun et de façon prévisible, même sept mois après la recommandation du groupe mixte d'experts indépendants.
Selon les médias, après que la société Teck ait investi un milliard de dollars en vue de conclure des ententes avec les Autochtones locaux, ait obtenu l'appui unanime de toutes les personnes directement concernées et ait trouvé des données probantes et scientifiques indiquant que son projet Frontier est dans l'intérêt public du Canada, des sources émanant de la société elle-même auraient affirmé, dans la semaine suivant la prise d'une décision finale concernant le projet, que le risque pour la sécurité publique et le risque politique au Canada étaient trop élevés pour permettre la réalisation du projet. On parle d'une société qui juge que ses multiples projets dans des pays instables d'Amérique du Sud comportent moins de risques que celui au Canada.
Au cours des cinq dernières années, les projets annulés ou paralysés et les emplois perdus ou dont la création est retardée dans le secteur pétrolier et gazier équivalent à la perte des secteurs canadiens de l'automobile et de l'aérospatial. Je sais que tous les députés de la Chambre des communes, qui proviennent de toutes les collectivités et de tous les coins du Canada, considéreraient cela comme une grave urgence. La société Teck n'est que la plus récente entreprise à annuler un projet. Le gouvernement de l'Alberta a même récemment accepté de nouvelles mesures dans le simple but de voir ce projet se réaliser.
Il existe des précédents qui justifient la tenue d'un débat d'urgence. Un tel débat a eu lieu lorsque Kinder Morgan a été obligé d'abandonner le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain et, plus récemment, lorsque la Chambre a débattu les terribles pertes d'emplois dans le secteur de l'automobile en Ontario. Pour toutes ces raisons et dans l'intérêt de l'ensemble du Canada, je vous prie, monsieur le Président, d'autoriser la tenue d'un débat d'urgence.