Merci, monsieur le président.
Je m'appelle David Manicom et je suis sous-ministre adjoint du Secteur de l'établissement et de l'intégration à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Je suis accompagné de Corinne Prince, directrice générale de la Direction générale des politiques de l'établissement et de l'intégration, et de Laura Di Paolo, directrice générale du Réseau de l'établissement.
Nous espérons que notre témoignage contribuera à votre étude.
Les immigrants de partout au monde ont contribué de façon importante à tous les aspects de la vie au Canada, et ils continuent de fournir un apport de taille dans les domaines de la science, des affaires et de la technologie.
Grâce à leurs nouvelles et diverses perspectives, les immigrants aident aussi à stimuler le capital intellectuel et artistique de notre pays. Un esprit d'entreprise accompagne un grand nombre d'immigrants, lesquels participent à la création d'emplois et deviennent des chefs de file en matière d'innovation et d'investissement.
En résumé, les immigrants contribuent à la croissance économique et démographique du Canada, qui tire parti de leur apport en termes d'innovation et de création d'un pays fort et prospère. Avec le vieillissement de la population et la hausse des besoins en main-d'oeuvre, je pense que nous pouvons tous convenir, monsieur le président, que l'immigration sera essentielle à la croissance et à la réussite continues de notre pays. Tout cela s'appuie sur des travaux de recherche.
Selon Statistique Canada, la plus grande partie des gains au chapitre de l'emploi au Canada, soit 66 % des gains entre 2016 et 2017, était directement liée aux immigrants.
La dernière Enquête sur la population active, menée en décembre 2018, montre que les taux d'emploi des immigrants sont relativement proches de la moyenne nationale.
Le taux de chômage chez les immigrants du principal groupe d'âge actif était de 5,7 % en 2018.
Il s'agit du taux de chômage le plus faible pour ce groupe depuis au moins 2006. Tout cela est donc de bon augure pour l'avenir de l'immigration économique au Canada. Ces données suggèrent aussi que notre programme d'établissement est efficace pour aider les nouveaux arrivants à s'intégrer. Cependant, pour que l'immigration demeure avantageuse pour le Canada, il faut s'assurer d'intégrer et d'appuyer tous les nouveaux arrivants afin qu'ils puissent contribuer aux divers aspects de la vie au Canada.
Les services d'établissement sont essentiels à la réussite des nouveaux arrivants au Canada, et l'investissement dans cette réussite sera la clé pour que notre nation demeure prospère et inclusive.
À la fin de l'exercice 2019-2010, cet investissement va représenter une augmentation de 32 % des fonds alloués à l'établissement depuis 2015-2016.
En 2018-2019, notre ministère a accordé un financement à plus de 500 organismes et a fourni des services à environ 460 000 clients, dont plus de 100 000 ont eu accès à des services de formation linguistique, ce qui témoigne de l'importance capitale des compétences en anglais et en français pour réussir à s'établir au Canada.
Le succès continu de notre programme d'établissement restera étroitement lié à nos partenariats, qui ne se limitent pas au gouvernement du Canada. L'année dernière, nous avons mis au point, en partenariat avec les provinces, les territoires et les parties intéressées, une vision nationale commune de l'établissement et de l'intégration. Notre vision commune est que la réussite de l'établissement et de l'intégration des nouveaux arrivants est avantageuse pour le Canada puisqu'elle rend notre nation plus inclusive, diversifiée et productive. Nous y parvenons en unissant nos efforts pour permettre à chacun d'atteindre son potentiel économique et social.
Comme vous le savez, l'amélioration de la prestation des services d'établissement fait partie des engagements pris par le ministre Hussen dans sa lettre de mandat, et le ministère y accorde beaucoup d'attention.
Notre but est d'offrir des services répondant le mieux possible aux besoins des immigrants et de maximiser la qualité des résultats en matière d'établissement. Nos programmes fondés sur les résultats reposeront sur notre recherche, nos analyses, nos constatations et les résultats de nos nouveaux projets pilotes.
Afin d'évaluer l'efficacité de ses services d'établissement, le ministère a procédé à une évaluation officielle du programme, qui a pris fin en mai 2017. Cette évaluation a tenu compte de points de vue très divers, notamment ceux des clients du Programme d'établissement, des parties intéressées et des fonctionnaires responsables. Elle comportait le plus important sondage jamais mené auprès de nouveaux arrivants, avec près de 15 000 répondants. Dans l'ensemble, l'évaluation a permis de constater que notre programme d'établissement a répondu efficacement à la demande croissante de services d'établissement et qu'il satisfait aux besoins des nouveaux arrivants. La grande majorité des clients du programme ont fait état de résultats positifs, comme l'amélioration de leurs compétences linguistiques (96 %), l'obtention d'un emploi et la participation à la vie de leur collectivité.
Nous avons également évalué séparément les services avant l'arrivée ainsi que l'immigration dans les collectivités francophones en situation minoritaire.
Plusieurs recommandations ont été formulées dans les évaluations pour améliorer le Programme d'établissement. Le ministère a élaboré un plan d'action pour corriger ces lacunes. Le plan orientera les futures améliorations du Programme et éclairera les prochains appels de propositions auprès des fournisseurs de services, qui seront lancés le mois prochain.
À ce jour, les améliorations apportées à notre Programme d'établissement comprennent une simplification de nos services d'établissement avant l'arrivée pour les nouveaux arrivants qui sont encore à l'étranger.
Un certain nombre de projets sont aussi en cours pour faire l'essai de nouveaux projets potentiels d'amélioration de la prestation des services. Cette année, nous affecterons 32 millions de dollars à une voie de financement consacrée aux améliorations en matière de prestation des services et d'innovation.
Un des premiers programmes pilotes novateurs est le programme visant à employer de nouveaux arrivants à des postes stables et bien rémunérés dans le secteur de l'hôtellerie. Ce programme pilote permettra d'informer non moins de 1 300 nouveaux arrivants sans emploi et sous-employés de l'existence d'emplois dans le secteur de l'hôtellerie partout au pays, et ce, tout en renforçant leurs compétences linguistiques en milieu de travail.
Notre évaluation du programme montre que combiner l'emploi et la formation linguistique est efficace et, au bout du compte, améliore l'établissement et l'intégration.
Ainsi, le ministère explore plus de projets de ce type, qui combinent l'expérience en milieu de travail avec une formation linguistique et d'autres formes d'aide. Le Programme pilote d'immigration au Canada atlantique est un autre exemple de ce type d'innovation.
IRCC lance actuellement d'autres programmes d'établissement novateurs qui ciblent les populations vulnérables, comme les réfugiés et les femmes. Par exemple, le ministère a lancé un programme pilote en décembre dernier pour aider les nouvelles arrivantes issues de minorités visibles à avoir accès à l'emploi et à progresser sur le marché du travail. Grâce à ce programme pilote, nous visons à appuyer l'emploi des femmes issues de minorités visibles en augmentant le nombre de services existants, en établissant de nouveaux partenariats et en testant l'efficacité de différentes combinaisons de services d'emploi.
De plus, nous cherchons à améliorer les services que nous offrons aux nouveaux arrivants francophones qui s'établissent dans des communautés de langue française hors Québec ou dans la communauté acadienne.
Comme annoncé dans le budget de 2018 et énoncé dans le Plan d'action pour les langues officielles, le ministère investira plus de 40 millions de dollars au cours des cinq prochaines années dans le Parcours d'intégration francophone.
Nous cherchons aussi à améliorer nos services d'établissement pour les réfugiés, services qui ont été tout particulièrement importants pour les réfugiés syriens. Au printemps, le ministère publiera un rapport important sur les 52 000 réfugiés syriens qui sont arrivés au Canada. Nous avons déjà compilé des résultats préliminaires provenant de sources variées. Plus particulièrement, 57 % des réfugiés syriens ont dit occuper un emploi, ce qui représente une augmentation marquée depuis notre évaluation rapide de l'impact de 2016 et qui, je pense qu'il faut le dire, dépasse nos attentes. C'est le fruit d'un formidable effort collectif des Canadiens et de ces nouveaux arrivants.
Une fois notre rapport terminé, nous nous attendons à ce que les résultats généraux se révèlent positifs. Ce rapport aidera aussi à orienter les futures améliorations à apporter à nos services d'établissement pour les réfugiés.
De plus, l'appel de propositions que nous lancerons le mois prochain donnera une importance accrue au soutien en termes de santé mentale et aux domaines clés, comme l'intégration des populations vulnérables (par exemple, les réfugiés, les jeunes et les personnes LGBTQ2+). Ce processus permettra aussi d'améliorer davantage nos services aux nouveaux arrivants francophones.
Le ministère reconnaît qu'il faut continuer d'évaluer ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré, et continuellement adapter nos programmes d'établissement aux besoins changeants des nouveaux arrivants.
En assurant une planification réellement concertée avec les provinces et territoires, ainsi qu'une collaboration étroite avec nos partenaires et les parties intéressées, nous pourrons mieux comprendre à l'avenir les besoins des nouveaux arrivants et déterminer ce que nous pouvons tous faire pour y répondre. Notre objectif est de maximiser les contributions de tous les immigrants au Canada sur les plans social et économique, sans égard au programme d'entrée utilisé.
Comme l'un de nos fournisseurs de services le disait aujourd'hui à une réunion à laquelle j'ai participé, le but est de bâtir un Canada meilleur, un nouvel arrivant à la fois. Sur ce, monsieur le président, nous attendons avec intérêt les conclusions de l'étude menée par le Comité.
Merci beaucoup.