Commençant en 1973, il y a 44 ans de cela, Gays for Equality a offert une ligne d'information, un service de counseling par les pairs et une bibliothèque de ressources sur le campus de l'Université du Manitoba. Le groupe est devenu depuis un leader et une ressource importante pour la communauté gaie et lesbienne, offrant des services communautaires, d'éducation, d'information, de sensibilisation politique et de défense active des intérêts.
Aujourd'hui, sous le nom de Rainbow Resource Centre, nous avons pour mission de fournir le soutien, l'éducation et les ressources qui créeront une communauté LGBT2SQ+ fière, résiliente et diversifiée au Manitoba. Cette diversité comprend les réfugiés, les demandeurs d'asile et d'autres nouveaux venus. Nous avons un groupe de soutien social mené par des nouveaux venus appelé New Pride of Winnipeg. Ce groupe se réunit deux fois par mois et offre aux nouveaux venus qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou identité de genre l'occasion de s'offrir un soutien mutuel et de découvrir une communauté. À l'heure actuelle, ce groupe comprend six demandeurs d'asile, deux réfugiés au sens de la Convention, 23 résidents permanents, un citoyen et 13 détenteurs de visa.
Dans le cadre de notre programme de counseling, nous offrons un soutien aux nouveaux venus. À l'heure actuelle, nous avons cinq demandeurs d'asile, une personne envisageant de demander l'asile, deux personnes dont le dossier est porté en appel, une faisant face à une mesure d'expulsion, trois attendant une décision de la CISR, neuf dont la demande de résidence permanente est en attente et deux nouveaux venus de statut inconnu.
Les clients de counseling peuvent être de tout nouveaux venus, avoir obtenu un visa d'étudiant et fait une demande d'asile, avoir été parrainés par des organismes comme Reaching Out Winnipeg, ou encore avoir franchi la frontière de manière irrégulière, ce qui est de plus en plus fréquent. Nos conseillers aident les clients à se préparer aux audiences de la CISR, font un suivi des questions personnelles posées aux demandeurs d'asile comparaissant devant la CISR, et commencent à s'occuper du traumatisme vécu par les clients durant leur voyage dans leur pays d'origine ou dans le pays de premier asile, voyage qui n'est jamais sécuritaire pour les personnes qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
Souvent, nos conseillers sont les premières personnes à poser la question: « Quelle est la meilleure partie de votre identité de LGBT2SQ+?» La réponse à cette question constitue l'enclenchement d'un processus d'évaluation visant la production d'une lettre confirmant qu'une personne est membre d'une minorité de par son orientation sexuelle, son identité de genre ou ce qu'elle a vécu. Tout comme de nombreux Canadiens, plusieurs des nouveaux venus qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre peuvent ne pas se qualifier de gais, lesbiennes, bisexuels, transgenres ou queer, mais utilisent les termes en usage dans leur propre culture et selon leurs antécédents personnels.
J'aimerais remercier et féliciter le ministère des Directives numéro 9 du président : Procédures devant la CISR portant sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre et l'expression de genre. Ces directives traitent de plusieurs des difficultés auxquelles nous sommes confrontés lors des audiences de la CISR, et reconnaissent la complexité des orientations sexuelles, identités de genre et expressions de genre. Lors de la préparation à une audience de la CISR, notre personnel et les avocats de nos clients consacrent beaucoup de temps à traiter des incohérences du Fondement de la demande.
Souvent, les demandeurs d'asile peuvent révéler leur identité sexuelle à certains fournisseurs de service, et pas à d'autres. Quelquefois, les travailleurs du service d'établissement ou d'autres fournisseurs de service recommandent aux clients de ne pas la révéler du tout. Ce conseil est bien intentionné, compte tenu du fait que les LGBT2SQ+ canadiens font souvent face à des fournisseurs de service hétérosexistes ou cissexistes. Toutefois, cela occasionne des incohérences perçues dans le Fondement de la demande des nouveaux venus.
Il est courant pour les LGBT2SQ+ canadiens de ne pas révéler leur identité sexuelle aux fournisseurs de services. Un des membres de notre personnel est marié à une personne du même sexe depuis cinq ans et vient tout juste d'en informer son médecin il y a un ou deux mois.
Les membres de la CISR ont aussi déjà demandé à des clientes comment elles pouvaient avoir un enfant puisqu'elles sont lesbiennes. La réponse: pour les mêmes raisons qu'une lesbienne canadienne aurait un enfant. Les directives offrent aux membres de la CISR, aux fournisseurs de services, aux avocats et aux demandeurs d'asile un cadre de responsabilisation dans l'évaluation des revendications fondées sur l'orientation sexuelle, et si ces directives sont suivies, elles règlent certains de ces problèmes.
Ces exemples mettent en relief notre spécialité unique en tant que communauté dans le soutien aux nouveaux venus et aux réfugiés qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Ce Comité entendra de nombreux organismes de partout au pays qui appuient les réfugiés qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre par le truchement de parrainages et de services d'établissement. Voilà des dizaines d'années que les LGBT2SQ+ dans les collectivités se soutiennent mutuellement pour créer des espaces dans lesquels comprendre leur identité et moduler avec l'hétérosexisme et le cissexisme auxquels ils se heurtent quotidiennement.
Nous continuerons de découvrir les réalités auxquelles sont confrontés les nouveaux venus qui sont une minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, et nous sommes bien placés pour vous aider à établir ces clients au Canada.
De nombreux nouveaux venus, comme je l'ai déjà dit, choisissent de révéler leur identité sexuelle dans certaines parties de leur vie, mais pas dans d'autres. Plusieurs d'entre eux la révèlent dans les espaces LGBT2SQ+, mais pas au sein de leur propre communauté ethnoculturelle. Des clients peuvent révéler leur identité sexuelle à certains membres de leur famille, mais pas à d'autres. Nous vivons aussi cette réalité. Les organismes LGBT2SQ+ sont bien placés pour faire les recommandations appropriées, éduquer les services d'établissement existants sur le plan des minorités d'orientation sexuelle ou d'identité de genre, mettre en rapport les clients avec leurs communautés LGBT2SQ+ et sources de soutien locales, et créer à l'intérieur de nos propres collectivités des espaces sûrs dans lesquels les nouveaux venus puissent s'établir. Nous sommes aussi bien placés pour aider les nouveaux venus à naviguer dans la nouvelle réalité d'un pays qui célèbre l'acceptation du mariage entre personnes de même sexe, mais dans lequel il n'est pas toujours sûr de révéler son identité sexuelle, où les minorités d'orientation sexuelle ou d'identité de genre continuent d'être confrontées à de la discrimination dans les domaines des soins de santé, de l'éducation, du logement et de l'emploi.
Poursuivre le programme d'aide de Rainbow Refugees signifie reconnaître et soutenir les collectivités les mieux placées pour établir et parrainer les réfugiés minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Le parrainage par des communautés LGBT2SQ+ canadiennes, comme un contact avec notre centre, aide à faire en sorte que les réfugiés minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre reçoivent un soutien communautaire à leur arrivée au Canada. Bien que nous encouragions les non-LGBT2SQ+ à parrainer des réfugiés minorité de par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, compte tenu de l'urgence humanitaire de la situation, nous reconnaissons aussi que de nombreux signataires d'entente de parrainage sont occupés par le travail important du regroupement familial. Le programme d'aide de Rainbow Refugees encourage nos communautés à parrainer des personnes persécutées...