Merci beaucoup.
Tout d'abord, je tiens à mentionner, comme vous pouvez le voir, que je suis un peu plus âgée que M. DeCourcey. Je suis beaucoup plus vieille que M. DeCourcey. C'est l'une des raisons qui justifient d'autant plus d'apporter des changements à la gestion de l'Association. Il est vraiment important de compter sur des personnes plus âgées comme moi qui ont beaucoup d'expérience et de vécu, mais il est également important d'avoir des jeunes à la tête de notre organisation, car les 30 prochaines années demanderont de l'expérience. Ce sont des gens comme M. DeCourcey qui ouvriront la voie aux autres.
Depuis 1993, lorsque les conservateurs ont été défaits si brusquement qu'il ne restait que deux députés, ils sont essentiellement le pilier de l'Association. Je peux entrevoir ce rôle pour les députés libéraux à l'avenir qui seront peut-être plus jeunes et prêts à assumer cette responsabilité.
Quand on est jeune et qu'on a une jeune famille, comme M. DeCourcey, on n'a pas le temps d'exécuter les tâches que M. Duguay, M. Mitchell ainsi que moi et d'autres avons dû faire par le passé pour diriger l'Association.
L'Association est très importante pour l'avenir de la démocratie au Canada. Il est crucial que nous ayons l'occasion d'enseigner aux jeunes comment fonctionne le Parlement, car ils n'en ont aucune idée. Je ne sais pas si vous avez lu l'information à ce sujet récemment. Même mes enfants adultes ne comprennent pas vraiment le fonctionnement du Parlement. Certains d'entre eux ne connaissent pas la différence, à bien des égards, entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial. Ne leur posez pas de questions sur la politique municipale, parce qu'ils s'y perdent complètement.
Nos efforts en tant qu'anciens parlementaires pour faire comprendre à la population comment fonctionne cette institution et comment fonctionne la démocratie parlementaire dans le monde est un élément très important de ce que nous avons en tête. Ce qui est encore plus important, c'est l'appui que nous pouvons apporter aux nouveaux députés qui arrivent à la Chambre des communes et qui ne savent pas vraiment à quoi s'attendre, ainsi que le soutien aux parlementaires sortants. Nul besoin de partir contre son gré pour traverser ce que j'appelle la « dégringolade ».
Tout récemment, une ancienne députée qui a quitté ses fonctions volontairement est venue me voir. Je pensais qu'elle voulait parler d'un enjeu relevant des provinces. Elle voulait me parler de ce qu'elle vivait en tant que députée très en vue ayant volontairement quitté ses fonctions et de son rejet par la collectivité. C'est bel et bien ce qui arrive, mesdames et messieurs.
Cela semble vraiment bizarre, mais lorsque je suis partie, j'ai eu la chance qu'une ancienne ministre libérale m'invite à dîner. Elle m'a dit: « Dorothy, il faudra une décennie pour te réadapter. » Je pensais qu'elle plaisantait, mais je l'ai écoutée, et elle m'a vraiment aidée à comprendre ce à quoi je me butais, parce que c'était une personne que j'avais grandement admirée lorsqu'elle était au Parlement.
J'ai découvert qu'elle avait raison. Il a fallu une décennie pour me faire accepter dans la communauté et pour pouvoir changer la donne. La différence tient en partie au fait qu'on m'a demandé de revenir et de me joindre à l'Association des anciens députés, qui a été créée environ trois ans après mon départ du Parlement. Les membres ont communiqué avec moi pour me demander: « Que devient Dorothy Dobbie? »
Eh bien, tout ce dont j'avais besoin pour revenir était de répondre présente et de dire que je suis prête à servir. Je pense que si vous avez en vous un dévouement pour le service public, cela vous colle à la peau. C'est dans votre cœur. Cela fait partie de vous. Lorsqu'on finit par quitter la vie publique, il est assez difficile d'être rejeté pour ce service, mais le fait de revoir des collègues avec qui on a déjà travaillé et d'avoir encore la possibilité d'améliorer la vie des gens est, à mon avis, tout simplement indissociable de notre identité de parlementaires.
Je suis très heureuse que M. DeCourcey soit là pour diriger l'Association à l'avenir et pour perpétuer ses traditions, mais il a besoin des ressources nécessaires pour faire le travail qui nous a été confié tout au début. Vous avez tous entendu en quoi consiste ce mandat, qui est inscrit dans une loi du Parlement. Je suppose que tout ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'un mandat et que nous n'avons pas été en mesure de nous en acquitter complètement.
J'espère que vous allez prendre notre demande en considération. Nous sommes prêts à faire des compromis et à discuter, mais nous voulons vraiment faire avancer notre mission et nous assurer que l'Association canadienne des ex‑parlementaires sera là à l'avenir, pour ceux parmi vous qui pourraient un jour avoir besoin de notre aide.