Merci, monsieur le Président.
Je tiens à reconnaître que nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
Je salue également Cécilia, Lylian et Alison, qui interprètent cette rencontre, et je remercie M. Matthew Ball, vice-président des Services au Parlement et de l'Interprétation, de représenter le Bureau de la traduction avec moi aujourd'hui.
Tout d'abord, monsieur le Président, permettez-moi de vous féliciter pour votre élection au poste de Président de la Chambre des communes. Vous savez, le Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada est un rouage important des services aux parlementaires, et vous pouvez compter sur notre appui dans vos nouvelles fonctions.
Cet appui s'exprime entre autres sous la forme de services d'interprétation, notre sujet d'aujourd'hui. Le Bureau de la traduction ne ménage aucun effort pour répondre aux besoins d'interprétation de la Chambre des communes, et nous remercions les honorables membres du Bureau de régie interne de nous permettre de faire le point sur la situation.
Comme je l'ai exprimé par le passé, la situation des services d'interprétation a deux facettes, qui sont intimement liées: la santé et la sécurité des interprètes, et la capacité d'interprétation. Dans les deux cas, je suis heureux de pouvoir faire état d'avancées considérables depuis juin.
Permettez-moi de parler d'abord de la santé et de la sécurité des interprètes, notre principale préoccupation.
Comme vous le savez peut-être, monsieur le président, le Programme du travail d'Emploi et Développement social Canada a émis deux directives en février à l'intention du Bureau de la traduction. Le 25 août, l'enquêtrice du Programme du travail a levé la directive, jugeant que le Bureau se conformait aux exigences du Code canadien du travail et du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail.
Ce résultat a été rendu possible grâce aux efforts inlassables du Bureau de la traduction, ainsi qu'à la précieuse collaboration de l'Administration de la Chambre et d'un groupe d'experts en son et en écoute. Ensemble, le Bureau et l'Administration de la Chambre ont mis en place une série exhaustive de protocoles au sujet des microphones utilisés par les participants virtuels afin d'offrir un environnement sonore propice à l'interprétation. Ils ont aussi obtenu de solides analyses de la part d'experts du Conseil national de recherches du Canada, de l'Université Western et de l'Université d'Ottawa.
Le fait que la situation s'améliore ne signifie pas que les questions de santé et de sécurité sont derrière nous. Nous devons tous demeurer vigilants. Des incidents sonores, comme l'effet Larsen ou les retours de son, continuent d'être signalés de temps à autre lors de réunions en personne. Des mesures simples, comme le fait d'éloigner l'oreillette du microphone, sont utiles pour éviter ce genre de problèmes.
Sachez en outre que nous continuons de fournir à l'enquêtrice du Programme du travail des mises à jour mensuelles sur les efforts déployés par le Bureau pour mieux protéger ses interprètes.
J'aimerais profiter de l'occasion pour vous remercier, honorables membres du Bureau de régie interne, de votre soutien continu. En tant que whips, leaders et membres influents de vos partis, vous contribuez à faire en sorte que vos collègues soient au courant de la situation et, surtout, qu'ils appliquent des mesures de protection des interprètes et fassent preuve de compréhension et de soutien lorsque des interprètes doivent interrompre leurs services pour éviter des blessures.
Nous avons tout à gagner à protéger les interprètes, d'abord et avant tout sur le plan humain, mais aussi sur le plan opérationnel pour maintenir notre capacité d'interprétation.
Nous avons récemment eu un excellent exemple de ce lien entre l'amélioration des conditions de travail des interprètes et notre capacité à offrir des services d'interprétation, alors que certains pigistes ont choisi d'offrir davantage d'heures plutôt que de se limiter à la journée de travail réduite, une pratique qui a cours depuis la pandémie. Un groupe de consultation patronal-syndical se penche présentement sur cette question dans le cas de nos interprètes salariés.
Il s'agit là d'une avenue qui pourrait mener à une augmentation de notre capacité à répondre aux besoins en matière d'interprétation. Pour l'instant, le volume de nos effectifs demeure stable. Il est au même niveau qu'avant la pandémie, ce qui est une réalisation en soi, compte tenu du contexte actuel d'interprètes blessés et de pénurie de main-d'œuvre. Cela dit, nous continuons à franchir des étapes importantes dans nos efforts pour répondre au souhait des députés de prolonger leurs rencontres et d'en accroître le nombre.
Entre autres, deux initiatives nous ont permis d'élargir légèrement notre répertoire d'interprètes pigistes au cours de l'été, à savoir la tenue, pour la première fois, d'un second examen d'accréditation au cours d'une même année, et la réalisation d'un appel d'offres pour le renouvellement de nos contrats de pige en interprétation. Comme les pigistes ne travaillent pas exclusivement pour nous et ont des disponibilités variables, cet apport de sang neuf ne se traduit pas encore par une augmentation marquée de notre capacité d'interprétation. Cependant, il est à espérer que d'autres efforts, comme notre examen d'accréditation de novembre, qui se tiendra demain, nous permettront de poursuivre sur cette lancée.
Bien sûr, il faut garder à l'esprit que le bassin d'interprètes de conférence actifs au Canada est très limité. La poignée de nouveaux diplômés qui s'y ajoutent chaque année ne compense pas les départs à la retraite. Nous ne pouvons donc pas avoir un gain net de capacité d'interprétation chaque fois que nous faisons un nouvel appel d'offres ou un nouvel examen d'accréditation.
Dans l'espoir d'accroître le nombre de diplômés, nous sommes toujours en pourparlers avec des universités afin d'élargir l'enseignement de l'interprétation des conférences au‑delà des deux universités qui offrent actuellement des programmes au Canada. Nous avons eu des discussions prometteuses avec deux universités québécoises à cet égard.
Nous travaillons aussi avec l'industrie de la langue pour encourager les gens de tous âges à envisager une carrière en interprétation, et nous faisons affaire avec un bureau de recrutement pour trouver de nouveaux interprètes.
Enfin, je sais que vous vous intéressez beaucoup au projet pilote visant à permettre aux interprètes vivant à l'extérieur de la région de la capitale nationale de faire de l'interprétation pour le Parlement. Je peux vous assurer que nous continuons de travailler dur dans ce dossier avec l'Administration de la Chambre.
Monsieur le président, honorables membres du Bureau de régie interne, j'espère que cette mise à jour démontre que le Bureau ne ménage aucun effort pour maintenir et éventuellement renforcer sa capacité, tout en protégeant ses interprètes, afin de mieux répondre à vos besoins.
M. Ball et moi sommes maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.
Merci.