Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à l'honorable ministre. Vous aurez constaté que, contrairement à mon habitude je ne porte pas de veste aujourd'hui. Je n'ai que cette écharpe.
Mais j'aimerais vous dire ceci. J'étais à Terre-Neuve il y a environ un mois et demi pour participer à des réunions. Le jour où je devais quitter l'hôtel pour me rendre à l'aéroport, je me suis présentée au comptoir et il y avait trois messieurs qui demandaient justement à me parler. L'un deux était de l'aviation, et les deux autres étaient de l'armée de terre.
Celui qui était de l'aviation m'a dit : «Madame Wayne, il y a des pièces que nous devons remplacer dans nos Hercules, mais nous n'avons pas l'argent nécessaire dans notre budget. Nous n'avons pas les pièces dont nous avons besoin pour nos Hercules. Nous avons besoin d'aide».
Les deux autres étaient de l'armée de terre. L'un deux m'a dit : «il y a 25 ans que je suis dans l'armée, madame Wayne. Mon fils y est aussi depuis cinq ans. Moi, quand cela faisait cinq ans que j'étais dans l'armée, je voulais rester pendant 25 ans, mais mon fils ne veut pas y rester à cause de la qualité de vie que nous avons maintenant».
Je vous raconte cela, parce que j'ai été très touchée du fait qu'ils attentaient pour me parler de ces choses-là. Comme vous le savez, je suis au nombre de ceux qui réclament le remplacement des Sea King. J'aimerais savoir quand au juste les Sea King seront remplacés. Comme vous le savez, je ne pense pas, bien sûr, qu'il faille opter pour le modèle le plus économique; je trouve plutôt qu'il faut opter pour le meilleur modèle, celui qui serait le plus avantageux, quel qu'il soit. Mais je dois vous dire cela pour deux raisons. La première tient à la surveillance côtière tant sur la côte Ouest qu'à Terre-Neuve. Quand des navires étrangers viennent racler le fond de l'océan, emportant dans leurs filets oeufs, juvéniles et tout le reste, par centaine de milliers—ils sont en train de tuer la pêche. Voilà ce qui a tué la pêche. Nous n'avons pas la surveillance que nous devrions avoir.
Mais quand ces hommes m'ont dit qu'ils n'avaient pas l'argent pour acheter les pièces qui doivent être remplacées dans les Hercules, j'étais au bord des larmes.
Je tiens à vous féliciter, quand il s'agit de nos forces armées, vous ne vous laissez pas aller à des considérations politiques, et vous ne l'avez jamais fait. Je vous en sais gré, mais je tiens à vous dire ceci. On dira ce qu'on veut au sujet des États-Unis, mais là-bas, comme vous le savez, avec le gouvernement Bush, les forces armées sont, sans conteste, la première priorité. On n'a pas besoin de se battre là-bas pour avoir de l'argent. On n'a pas besoin d'exercer des pressions. Tout le monde est d'accord.
Je suis toujours persuadée monsieur le ministre, que nous devons, nous aussi, au Canada, faire de nos forces armées la première priorité. C'est quelque chose qui, à mon avis, passe avant la santé et l'éducation, quel que soit le point de vue. Nous avons des priorités, mais nos militaires—et il y en a qui sont là aujourd'hui—ne peuvent pas venir manifester sur la colline. Ces femmes et ces hommes s'en remettent à nous, et ils s'en remettent à vous.
Nous devons tous éviter de nous laisser aller à des considérations politiques. Vous ne venez pas faire de la politique ici, et la plupart de nos collègues ne le font pas non plus. Nous sommes ici pour essayer de vous soutenir, et c'est ce que nous allons continuer à faire. Je demeure toutefois persuadée que les forces armées doivent être la première priorité du gouvernement du Canada, quelle que soit l'allégeance de ce gouvernement, et nous devons veiller à faire entendre notre voix.