Monsieur le Président, comme nous le savons, les agriculteurs du Canada sont des chefs de file dans leur domaine. Ils ont le sens de l'innovation. Ils gèrent bien les terres et ils nourrissent le Canada et le monde entier.
La réussite de nos agriculteurs est capitale pour tous les Canadiens, mais la réalité est qu'ils en arrachent en ce moment, et ce, en grande partie parce que le gouvernement libéral les laisse tomber. Les barrages illégaux d'un bout à l'autre du pays retiennent en otage les acteurs économiques du pays, y compris les agriculteurs. Nos agriculteurs ne peuvent pas acheminer leurs produits jusqu'au marché en raison du blocage illégal des voies ferrées.
Le leadership du premier ministre dans cette crise les déçoit. Pendant des semaines, le premier ministre est resté les bras croisés, rendant les manifestants plus hardis et, encore aujourd'hui, il n'y a pas de plan pour mettre fin au blocage.
L'autre jour, je m'entretenais avec Brandon, un électeur de ma circonscription qui vit une grande détresse. Il y a de tels retards au silo à grain local qu'il ne peut pas prendre de dispositions pour envoyer son grain au marché en mars. Ses activités agricoles dépendent du produit de cette vente. Sa capacité à chauffer sa maison et à nourrir sa famille en dépend aussi. Les banques ne lui sont d'aucune aide. Vers qui doit-il se tourner? Malheureusement, le cas de Brandon n'est pas unique.
Les factures s'accumulent pour les agriculteurs. Tant qu'ils ne pourront pas envoyer leurs produits sur les marchés, leur situation s'aggravera. Cette crise économique créée par ces barrages illégaux n'est que la plus récente des nombreuses difficultés auxquelles ils doivent faire face. Les agriculteurs font constamment les frais des échecs du gouvernement. Les relations et les débouchés commerciaux se sont détériorés, et la taxe libérale sur le carbone est en train de ruiner les agriculteurs. L'élimination de la taxe libérale sur le carbone est une mesure concrète que le gouvernement pourrait prendre dès maintenant pour donner un répit aux agriculteurs.
Pendant la période des questions, j'ai demandé au premier ministre d'exempter complètement les agriculteurs de la taxe sur le carbone. Je lui ai aussi demandé s'il allait finalement admettre que sa taxe sur le carbone pénalise indûment les collectivités rurales et les agriculteurs. Le premier ministre a répondu que les Canadiens se porteront mieux grâce à la taxe sur le carbone, car ils auront plus d'argent dans leurs poches. C'est complètement absurde. Lorsqu'une personne doit payer 100 $ et qu'on lui redonne 1 $, cela n'améliore pas sa situation.
Personne n'est assez naïf pour le croire. Cela montre que le premier ministre n'écoute pas la population ou qu'il ne comprend pas les réalités des collectivités rurales de la Saskatchewan, ou encore qu'il s'en fiche, à moins que toutes ces raisons s'appliquent. Quoi qu'il en soit, les résidants de ma circonscription, Battlefords—Lloydminster, méritent mieux.
La taxe sur le carbone des libéraux ne reconnaît ni la réalité de la vie dans les régions rurales de la Saskatchewan ni l'apport des agriculteurs à la durabilité environnementale, et, manifestement, le remboursement de la taxe sur le carbone que les libéraux accordent aux familles agricoles est loin de compenser les taxes que ces dernières paient pour leurs exploitations agricoles.
Les agriculteurs de la Saskatchewan paient la taxe sur le carbone sur tout, du séchage du grain au transport des récoltes, en passant par l'équipement, le transport ferroviaire et beaucoup d'autres dépenses agricoles importantes. Contrairement à d'autres industries, les agriculteurs et les producteurs ne peuvent pas refiler les dépenses supplémentaires à quelqu'un d'autre. Ces dépenses ont une incidence directe sur leurs profits.
Cette année, les agriculteurs perdront 8 % de leur revenu net, et, dans moins de deux ans, ce chiffre passera à 12 %. Ces chiffres sont astronomiques et ils ruineront les exploitations agricoles familiales. Les agriculteurs encaissent coup après coup et ils sont désespérés. J'espère vraiment que nous entendrons une réponse différente.
Comment le gouvernement libéral peut-il s'attendre à ce que les agriculteurs puissent mettre du pain sur leur propre table, voire sur la table des Canadiens?