Madame la Présidente, je vous remercie de m'accorder la parole aujourd'hui. Je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de Surrey-Sud—White Rock. Je commence à bien connaître les noms de circonscriptions.
C'est un grand honneur et un grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui, puisque c'est ma fête. J'ai maintenant 31 ans, et c'est probablement le plus beau cadeau que j'aie eu de ma vie que de pouvoir faire un discours en cette Chambre démocratique le jour de ma fête.
Mes collègues m'ont sans doute vu venir quand j'ai demandé à mes collègues de Richmond Hill et de Bourassa combien de milliards de dollars, sur les 80 milliards de dollars prévus pour l'infrastructure, seraient investis cette année. La raison pour laquelle j'ai posé cette question, c'est qu'en vérité, sur les 80 milliards de dollars qui devaient être investis en infrastructure et qui ont été annoncés par ce gouvernement libéral en 2016, presque zéro dollar a été investi. Alors, ce budget de 2017, à mes yeux, est un leurre électoraliste, et ce sera un peu l'objet de mon discours d'aujourd'hui.
En fait, ce budget est un faux budget, une chimère. Dans le dictionnaire, on dit qu'une chimère est un fantasme, une illusion, un mirage, un rêve, un songe, une utopie ou une vision. Ce budget est un programme idéologique, ni plus ni moins. On y retrouve une terminologie sans signification à n'en plus finir. Par exemple, à la page 11, on parle de respecter la promesse du progrès. C'est assez intéressant. Je ne vois pas vraiment ce que cela veut dire concrètement. Par ailleurs, on parle d'innovation à toutes les pages, et on parle également d'un budget féministe et d'un budget vert.
Aujourd'hui, d'une manière assez exceptionnelle, mon collègue de Louis-Saint-Laurent a dit que, même si on disait c'était un budget féministe et un budget vert, on avait tout de même supprimé le crédit d'impôt pour le transport en commun. Il a également souligné avec justesse le fait que 60 % des gens qui utilisaient ce crédit d'impôt étaient des femmes, notamment des femmes aînées. Alors, les gestes ne suivent pas les paroles.
Sur le plan de l'approvisionnement, aucun investissement important n'est fait. On ne nous annonce aucun retour à l'équilibre budgétaire. En fait, on nous annonce plutôt un déficit jusqu'en 2051, ce qui est assez abasourdissant quand on sait que toutes les familles canadiennes ne doivent accuser aucun déficit à la fin de l'année.
Ne serait-ce que pour la Défense nationale, les dépenses sont déplorables. Seulement dans le budget de 2016, les libéraux ont reporté 3,7 milliards de dollars jusqu'en 2020-2021. Ces 3,7 milliards de dollars étaient prévus dans notre programme Le Canada d'abord, inspiré d'une vision formulée par le Parti conservateur du Canada, sous la gouverne du très honorable Stephen Harper, pour sortir le Canada des décennies de noirceur sous les régimes de Jean Chrétien et de Paul Martin, dans les années 1990, pour redonner sa vigueur à l'armée, pour remettre les infrastructures militaires en bon état et pour faire des acquisitions importantes pour tous les besoins militaires. Plutôt que de reprendre la bonne voie, les libéraux nous annoncent, dans le budget de 2017, le report de 8,4 milliards de dollars jusqu'en 2035-2036.
Pour ce qui est des infrastructures, comme je l'ai dit au tout début, presque zéro dollar a été dépensé à ce jour. Je soupçonne que les libéraux vont investir tous les 80 milliards de dollars en 2019 pour qu'on voie des grues un peu partout au pays. On va s'enfarger dans des grues, et ainsi, les Canadiens vont penser que ce gouvernement est incroyable.
Les libéraux ont aussi rompu leur promesse. Ils disaient qu'ils créeraient un petit déficit de 10 milliards de dollars, alors que les déficits approchent les 30 milliards de dollars par année. De plus, aucun retour à l'équilibre budgétaire n'est prévu, et il n'y a aucune baisse du taux d'imposition des petites et moyennes entreprises, tel qu'on l'avait promis lors des élections de 2015.
Ce budget de 2017 constitue également une hausse de taxes importante.
Nous, les conservateurs, lorsque nous avons eu la chance et l'honneur de gouverner le pays, nous étions ni plus ni moins la voix et les défenseurs des contribuables. Nous avons abaissé les taxes de nombreuses manières, d'abord en diminuant la TPS de 7 % à 5 %. Ensuite, nous avons créé la prestation universelle pour la garde d'enfants, le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants, le crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants, et le crédit d'impôt pour les études postsecondaires et les manuels scolaires. Nous avons créé le fractionnement du revenu des familles qui, malheureusement, a été annulé. Tout cela a été fait pour exceptionnellement amener l'imposition des familles canadiennes à leur plus bas niveaux depuis les années 1960. C'est-à-dire que, sous notre gouverne, après 10 ans de gouverne conservatrice, une famille canadienne payait environ 7 000 $ de moins d'impôt par année qu'avant 2004. Cela est sans parler du fait que nous avons quand même créé 1,2 million d'emplois en 10 ans, avec le meilleur score de tous les pays de l'OCDE.
Contrairement à ce que montre notre record, les libéraux augmentent les impôts des familles, des petites entreprises et des enfants. Dans le budget de 2016, déjà, ils ont augmenté les taxes sur l'essence et sur le chauffage, augmenté les impôts sur les comptes d'épargne des Canadiens, augmenté les charges sociales des entreprises et annulé plusieurs des réductions fiscales que j'ai énoncées auparavant.
Les Canadiens, pensant que cela allait peut-être s'arrêter là, ont été bien tristes, il y a un mois, de constater que, au contraire, la hausse fiscale et l'augmentation des taxes reprenaient de plus belle. On va taxer l'utilisateur du transport en commun — avec l'élimination du crédit d'impôt pour le transport en commun —, taxer Uber et le covoiturage, taxer la bière et le vin, c'est-à-dire instaurer une taxe de la fin de semaine, comme mon collègue de Louis-Saint-Laurent l'a si bien dit. On va taxer les médicaments donnés, taxer la garde d'enfants, taxer davantage les propriétaires de petites entreprises avec les charges fiscales. On va taxer les entreprises pétrolières et gazières et taxer le tourisme. Bref, la liste est assez déplorable.
Je suis un élu de la ville de Québec, de Beauport—Limoilou. On constate que, d'une manière assez effroyable et très surprenante, rien dans ce budget n'est écrit pour la ville de Québec, rien pour le projet Beauport 2020 du Port de Québec, qui nécessite des investissements étatiques de 60 millions de dollars pour attirer les investissements privés et mettre en branle de projet Beauport 2020. Il n'y a rien pour l'Institut nordique du Québec, pour des recherches politiques, sociales, anthropologiques sur le Nord du Canada. Elles sont quand même très importantes. Il n'y a rien pour l'Institut national d'optique, qui est un fer de lance de la technologie et du Parc technologique de Québec. Il n'y a rien pour le Pont de Québec, dossier qui était censé être réglé avant le 30 juin 2016. Finalement, rien n'est dit sur le SRB, le système rapide par bus et rien n'est dit sur le troisième lien.
A contrario, au cours des 10 dernières années, juste pour la ville de Québec, le gouvernement conservateur, sous la gouverne fantastique du très honorable Stephen Harper, a investi près de 1 milliard de dollars pour la région de Québec seulement: dans la côte Gilmour, dans des infrastructures communautaires, dans le Port de Québec, dans l'Anse-au-Foulon et dans le terminal Ross Gaudreault. Il y a donc vraiment eu plusieurs investissements.
J'aimerais conclure en disant que le gouvernement devrait se concentrer sur ce qui va vraiment donner une vision aux Canadiens et les aider dans 100 ans en stabilisant le budget, en n'ayant pas de comptes déficitaires à la fin de l'année et en payant la dette. Comment est-il possible qu'on soit parmi les plus pays les plus riches du monde et qu'on ait une dette aussi grande? Il faut réduire les impôts et les taxes des Canadiens au lieu de les hausser.
Si l'économie allait bien, nous, les députés, nous pourrions nous occuper des choses importantes, c'est-à-dire du « vivre ensemble », nous pourrions parler de Constitution, de la communauté et des droits des Canadiens. Or que fait-on à cause de ce gouvernement? On parle sans cesse d'économie, alors qu'on devrait s'attarder à d'autres enjeux.