Bonjour, monsieur le président, membres du comité. Comparaître devant votre comité est pour moi un plaisir et un honneur.
Je vous suis reconnaissante de me donner l'occasion de vous présenter aujourd'hui un exposé dans le cadre de votre étude sur la mise à jour des infrastructures au Canada.
Je suis ici pour représenter le maire Gregor Robertson et la ville de Vancouver en tant que directrice municipale. Je suis accompagnée du directeur général par intérim de l'ingénierie, M. Jerry Dobrovolny, de même que du vice-président de TransLink, Fred Cummings. TransLink est la société de transport de la région métropolitaine de Vancouver. Elle offre un service de transport régional intégré aux 23 municipalités du secteur.
Je pense que vous connaissez l'importance du rôle qu'ont joué le gouvernement fédéral et les investissements conjoints qui ont été faits partout au pays au cours des 20 dernières années sur le plan des infrastructures. Je suis ici pour vous aider à comprendre la nature de la principale priorité de la ville de Vancouver en matière d'infrastructure de transport et la manière dont elle s'intègre d'une manière générale à un plan régional solide et très cohérent.
La ville de Vancouver entretient un très solide partenariat avec le gouvernement fédéral dans de nombreux domaines. Entre autres, comme vous le savez peut-être, nous avons récemment collaboré à mener à bien le projet de passage supérieur de la rue Powell. Ce projet, d'une valeur de 50 millions de dollars, visait à établir un lien entre les services ferroviaires, les services portuaires et la ville, et à offrir un véritable accès à notre port, qui est celui qui possède les plus grandes capacités au pays. Nous avons réussi à apporter quelques changements, ce qui a donné lieu à un tout autre type d'accès ferroviaire. Le projet nous a également permis de construire un passage supérieur dans un couloir ferroviaire où l'on trouvait auparavant un saut-de-mouton. Il s'agit donc d'un projet très fructueux qui a été parachevé en collaboration avec les fonctionnaires fédéraux, les sociétés de chemins de fer et notre administration portuaire.
La région métropolitaine de Vancouver est composée de 21 municipalités, de la Première Nation Tsawwassen et du district électoral A. Notre population est de 2,5 millions de personnes, ce qui représente la moitié de la population de cette partie de la Colombie-Britannique. Nous nous trouvons dans une situation particulière du fait qu'une seule et même société de transport dessert toute la région. D'ailleurs, de ce fait, cette société de transport est la plus importante au pays.
Nous avons des contraintes d'ordre géographique. Ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de venir dans la région de Vancouver savent qu'elle est entourée de montagnes, et que la frontière avec les États-Unis se trouve de l'autre côté. Nous avons donc dû nous doter d'un processus de planification très cohérent pour nous assurer de densifier les secteurs situés aux abords des couloirs de transport, de gérer la croissance au sein de nos zones urbaines, de protéger les terres agricoles et de mettre en place un réseau de transport hautement efficace.
Au cours des années à venir, notre région sera marquée par une croissance considérable: elle comptera plus de un million d'habitants et 600 000 emplois de plus dans les 25 ou 30 prochaines années. Nous disposons d'un plan régional qui nous permettra de faire face à cette croissance, et les investissements dans le transport en commun sont un élément fondamental de ce plan.
En ce qui concerne le potentiel économique, je vous dirai, comme d'autres témoins vous l'ont dit, qu'il est tout à fait évident que les investissements soutenus et judicieux dans le transport en commun sont très rentables. Nous avons examiné deux études publiées récemment aux États-Unis par l'American Public Transportation Association. Elles révèlent que chaque dollar investi dans les transporteurs collectifs en rapporte près de quatre; ainsi, un investissement de 1 milliard de dollars générera une hausse de 3,7 milliards de dollars du PIB.
De surcroît, nous savons qu'un réseau de transport en commun convenablement planifié et intégré à un plan d'urbanisme approprié contribue à la création de grappes d'entreprises. À coup sûr, c'est ce que nous avons constaté dans la région métropolitaine de Vancouver et dans notre ville.
Grâce à des investissements très stratégiques, dans le cadre desquels le gouvernement fédéral a joué un rôle clé... Sur la diapo, la ligne rouge indique l'achalandage au sein de notre réseau de transport en commun rapide. Chaque petite hausse de l'achalandage correspond à un moment où nous avons fait un investissement majeur en vue du prolongement du réseau SkyTrain. En 2010, la courbe devient essentiellement une ligne verticale; cette hausse correspond au plus récent investissement que nous avons fait en partenariat avec le gouvernement fédéral en vue de créer la Canada Line. Comme vous pouvez l'observer, l'achalandage a augmenté de façon spectaculaire à ce moment-là.
Toujours dans la diapo, la courbe bleue représente la croissance de l'achalandage global au sein du réseau de transport en commun dans le Grand Vancouver depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, moment où le réseau SkyTrain a été mis en service. Cela témoigne de l'existence d'un plan intégré regroupant les 21 municipalités et mettant à contribution les trois ordres de gouvernement, en plus d'être révélateur du travail extrêmement intensif que nous avons effectué auprès du public pour faire en sorte qu'il saisisse les véritables avantages que présente le transport en commun. Pour l'essentiel, l'achalandage a doublé au cours des 20 dernières années dans la région métropolitaine de Vancouver.
Partout dans le monde, les villes concurrentielles ont pris conscience du fait que les investissements dans le transport en commun permettaient de composer avec la croissance démographique et étaient essentiels pour favoriser la croissance économique. Au cours de la dernière année, les maires des 23 administrations du Grand Vancouver ont élaboré ensemble un plan intégré et très cohérent d'un plan de transport en commun pour les 10 prochaines années. Ce plan a été approuvé par 21 des 23 municipalités qui ont pris part à l'exercice de planification.
Le plan vise à réduire la congestion routière en fournissant des services de transport et de transport en commun améliorés à tous les habitants de notre ville et des 22 administrations avoisinantes. Comme vous le savez, la congestion dans notre région et dans d'autres régions du pays coûte des milliards de dollars.
Il s'agit d'un plan exhaustif qui englobe non seulement les services de transport rapide, mais aussi les services de train, d'autobus et de traversier, de même que des améliorations au chapitre des modes de transport durables et visant les piétons et les cyclistes. Tout cela se traduira par des routes plus sûres et moins congestionnées, en plus de faciliter le transport des marchandises.
Les gens du milieu des affaires de notre région ont fermement soutenu ce plan. Ils savent qu'il permettra de protéger l'économie, et ils contribueront à le bonifier. De plus, le plan sera intégré à une démarche équilibrée à l'égard de notre environnement et contribuera à l'amélioration continue de la qualité de vie dans la région.
Le plan coûterait 7,5 milliards de dollars. D'après notre analyse, un investissement de cet ordre fera croître l'économie de notre région de 450 millions de dollars par année d'ici 2025. Il nous permettra de créer 7 000 emplois directs d'ici 2030 et de bénéficier des retombées de ces emplois. Nous nous sommes penchés sur les économies que les ménages pourront faire, et il s'est révélé que, grâce à un réseau efficace de transport en commun, de plus en plus de familles pouvaient faire un choix. Bon nombre d'entre elles constatent qu'elles n'ont pas besoin d'une voiture, encore moins de deux voitures. Selon nos calculs, chaque ménage pourra réaliser des économies nettes d'environ 360 $ par an.
Nous venons tout juste de conclure un référendum postal visant à trouver une nouvelle source de recettes qui contribuerait au financement du plan. Nous envisageons de créer un partenariat avec le gouvernement fédéral et avec le gouvernement provincial, et aussi de créer un partenariat au sein de notre propre région. Nous attendons les résultats de ce plébiscite qui a été mené au cours des 10 dernières semaines. Le gouvernement provincial a pris un engagement ferme à l'égard du plan, qui représente une priorité pour lui — c'est lui qui a demandé aux maires d'élaborer un plan décennal.
Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est d'abord pour remercier le gouvernement fédéral des investissements qu'il a faits dans diverses infrastructures de notre ville et de notre région au cours des 10 ou 20 dernières années et pour vous aider à comprendre qu'il est important de poursuivre dans cette voie et que les programmes de financement des infrastructures jouent un rôle crucial au moment où nous nous employons à régler nos problèmes.
Le plan comporte deux grands projets de transport en commun rapide qui nous permettront de répondre à nos besoins croissants. Vous avez entendu parler du projet de système léger sur rail qui sera mené à Surrey en vue de relier la ville et les trois centres économiques adjacents. Vous avez aussi entendu parler du prolongement du réseau SkyTrain. Ce projet, qui met à contribution la ville de Vancouver, a pour but de prolonger le réseau SkyTrain — qui se termine actuellement à la station Broadway-Commercial — de façon à ce qu'il se rende, au bout du compte, jusqu'à l'Université de la Colombie-Britannique. Toutefois, au cours de la première phase du projet, qui se déroulera sur les 10 prochaines années, nous nous rendrons à mi-chemin, à savoir jusqu'à la rue Arbutus.
J'aimerais vous dire quelques mots à propos du couloir visé par ce prolongement du réseau de transport. Le couloir Broadway sera un prolongement souterrain du SkyTrain. Il s'agit du deuxième centre économique en importance dans la province après le centre-ville de Vancouver.
Il s'agit essentiellement d'un pôle technologique et économique qui met l'accent sur la haute technologie et qui englobe le plus grand hôpital et le plus grand centre de santé universitaire de la Colombie-Britannique. C'est dans ce secteur de notre ville que la plus forte croissance globale de l'emploi a été enregistrée à l'échelle de la province. Cette croissance devrait doubler au cours des 20 prochaines années.
Tout au bout du couloir se trouve l'Université de la Colombie-Britannique. Comme vous le savez probablement, cet établissement figure parmi les 40 universités les mieux cotées du monde. Il compte quelque 60 000 étudiants et dispose d'un corps enseignant de grande envergure. En outre, il se trouve au coeur d'une collectivité en plein essor.
La première phase du projet nous mènera jusqu'à la fin du couloir Central Broadway. Nous espérons qu'une deuxième phase suivra dans un avenir rapproché de manière à ce que nous puissions parachever le projet.
Les pastilles mauves sur cette carte indiquent les endroits situés aux abords des lignes de transport en commun où l'on trouve la plus forte concentration d'emplois, d'habitants et d'étudiants. Chacune de ces lignes — de couleurs orange, jaune, bleu ou bleu pâle — représente une ligne de transport en commun en activité dans la région de Vancouver. Comme vous pouvez le constater, il y a une forte concentration d'emplois dans le secteur de Central Broadway. Il s'agit d'un chaînon essentiel qui nous permettra de réduire la congestion dans le corridor, mais également de relier le nouveau SLR proposé par Surrey et la ligne Evergreen, qui est en cours de construction. Vous pouvez voir cela à droite sur la diapo.
La demande de transport en commun dans le couloir Broadway est ahurissante. On enregistre chaque jour quelque 100 000 embarquements d'usagers dans les autobus. Aux heures de pointe, un autobus passe aux deux minutes dans le couloir. Il s'agit du couloir d'autobus le plus utilisé aux États-Unis, au Canada et en Amérique du Nord.
La mise en service, à l'automne 2016, de la ligne Evergreen constitue un projet très important auquel le gouvernement fédéral a énormément participé, et nous lui en sommes très reconnaissants. Le seul ajout de cette ligne se traduira par une hausse de 25 % de la congestion dans le couloir Broadway. Cette ligne est quelque chose de capital pour nous. À nos yeux, il s'agit d'un élément fondamental du plan que les maires ont présenté et de la réussite économique de notre région et de notre ville.
La technologie SkyTrain a été recommandée pour le couloir en raison de sa grande capacité et parce qu'il permet de mettre à profit la plateforme d'infrastructure déjà présente. L'analyse de rentabilisation qui a été menée est très prometteuse; on estime que le ratio coûts-avantages de l'utilisation de cette technologie est de 3 pour 1. Elle attirera les plus grands utilisateurs quotidiens. Selon ce qui s'est passé au moment du lancement de la Canada Line, nous nous attendons à ce que 160 000 personnes se déplaceront dans le corridor le jour de la mise en service. Comme il s'agira de la première journée où le prolongement du réseau de transport en commun sera en service, il s'agit d'un nombre très spectaculaire.
Nous avons soumis le projet de prolongement au cours de la sixième ronde du Fonds PPP Canada, et nous présenterons un autre projet de prolongement au cours de la septième ronde. Comme je l'ai mentionné, le financement du projet sera assumé conjointement par des organismes locaux et régionaux, et nous sommes en train de mettre les choses au point en collaboration avec TransLink. Pour nous assurer d'être prêts au moment voulu, nous avons déjà entrepris la phase de préconception, laquelle est financée par TransLink et des fonds municipaux.
Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'un projet attendu depuis longtemps. Il s'agit d'un projet urgent qui a été conçu de manière à nous doter de la capacité de répondre à la demande actuelle, capacité que nous ne possédons pas en ce moment.