Donc, Finances Canada écarte la question en ce qui a trait à la partie a) sur l'objectif initial du contrat et à la partie b) sur le ministre qui a initialement approuvé le contrat. Il écarte la question et la renvoie au BSIF, le Bureau du surintendant des institutions financières, ce qui est étrange. Je ne sais pas trop pourquoi le ministère des Finances épie le travail des comités parlementaires, d'une part, et doit avoir recours à un fournisseur unique et donner 355 000 $ au Toronto Star pour épier le travail des comités publics, d'autre part. De plus, je ne comprends pas pourquoi Finances Canada était responsable du dossier au départ, mais affirme maintenant que le dossier relève du BSIF.
C'est étrange, étant donné les enjeux récurrents en Colombie-Britannique, où le blanchiment d'argent passe par le marché immobilier et la crise des opioïdes, de voir que le gouvernement n'a rien fait à cet égard. Il n'a rien fait non plus pour d'autres enjeux associés au bitcoin, notamment en ce qui a trait à une cryptomonnaie canadienne détenue et contrôlée par son fondateur et unique propriétaire, qui est décédé, et qui est maintenant utilisée pour le blanchiment d'argent... C'est étrange de voir que le BSIF décide que ce qui est le plus important pour lui, ce ne sont pas ces enjeux essentiels pour le Canada, mais bien la surveillance des comités parlementaires. Malheureusement, nous n'avons jamais su quel comité il voulait espionner, si l'on veut, mais peu importe...
Le Bureau du surintendant des institutions financières est un organisme indépendant qui supervise les institutions financières sous réglementation fédérale. Encore une fois, je me demande pourquoi le gouvernement, par l'entremise de Finances Canada, demande à un organisme indépendant de superviser les institutions financières sous réglementation fédérale et pourquoi il lui demande d'épier un comité. Dans tous les cas, les parties a) et b) de la question lui ont été renvoyées.
En guise de réponse, le BSIF, plutôt que de s'attaquer au crime... C'est étrange. Au cas où cela intéresserait quelqu'un, mars est le mois de la sensibilisation à la fraude. Lundi, nous avons présenté la motion 203 à la Chambre des communes. Il s'agit d'une motion d'initiative parlementaire sur la fraude commise contre les aînés et j'aurais espéré que la BSIF s'y attarde. Les appels de l'ARC représentent un volet de ce type de fraude. On appelle les gens et on leur demande de payer avec des bictoins. Cela relève du BSIF. Il devrait se centrer sur cette question plutôt que de dépenser l'argent et les ressources des contribuables pour que le Toronto Star assiste aux réunions des comités. L'une des personnes assises à l'arrière pourrait peut-être faire le travail du Toronto Star et faire rapport des réunions des comités.
Donc, le BSIF a fait valoir que le contrat visait à obtenir un résumé des réunions du Comité permanent des finances de la Chambre des communes le jour même — et voilà, nous avons la preuve qu'on épiait le Comité des finances — et de certaines réunions du Comité sénatorial permanent des banques et du commerce.
Maintenant, ce que j'ai demandé lorsque la question a été soulevée auprès de l'ombudsman de l'approvisionnement était: « N'avons-nous pas les ressources pour cela? » Le BSIF, Finances Canada et les bureaucrates n'ont peut-être jamais entendu parler de ce qu'on appelle communément les bleus? Sans égard au parti — que ce soit nous, le NPD, les libéraux ou les gens assis autour de la table ou à la Chambre —, je ne peux pas croire qu'on puisse justifier le fait de dépenser 355 000 $ de l'argent des contribuables à cette fin, alors que nous avons déjà nos traducteurs et que tout est consigné dans les bleus.
Le BSIF a aussi fait valoir qu'aucun contrat entre le BSIF et iPoliticsIntel — IPolitics ayant bien sûr été acheté par le Toronto Star — n'avait été approuvé ou consommé... quel drôle de choix de mot, d'ailleurs.
La valeur potentielle du contrat était d'environ 12 600 $ par année, plus les taxes applicables. Le contrat aurait prévu quatre années d'option, pour une valeur contractuelle totale de 63 000 $, plus les taxes applicables. Je veux revenir à cette somme. Le problème des opioïdes, dont j'ai parlé plus tôt, est important. La drogue est introduite sur le terrain et l'argent est blanchi sur le marché immobilier de la Colombie-Britannique, surtout le marché de Vancouver.
En fait, dans le budget, il a prévu des millions de dollars prétendument pour aider les gens à accéder au marché. Je crois que c'est un maximum de 20 000 $. Je ne sais pas comment 20 000 $ aideront les gens à acheter une maison d'un million et demi de dollars à Vancouver lorsque des étrangers surenchérissent leur prix avec des fonds illimités provenant du trafic d'opioïdes et du blanchiment d'argent.
Les opioïdes sont le moteur d'une grande partie du blanchiment d'argent en Colombie-Britannique, et le BSIF devrait s'attaquer au problème immédiatement. La crise s'étend en Alberta. Nous avons un groupe merveilleux dans Edmonton-Ouest — ma circonscription —, le centre Our House. Il aide 68 hommes à se rétablir de leurs dépendances à l'alcool, aux opioïdes et à l'héroïne à temps plein, toute l'année, dans un ancien motel. Il offre un endroit chauffé pour vivre, de l'aide psychologique et psychiatrique et des services de santé mentale à 68 hommes. Il les nourrit et paie la taxe sur le carbone, tout cela avec un budget de moins de 1 million de dollars par année.
Fait intéressant, l'organisme gouvernemental provincial qui aiguille ces hommes vers le centre Our House reçoit 7 millions de dollars par année. J'en parle aujourd'hui parce que, récemment, le centre a eu des problèmes de moisissure dans sa cuisine. La province a menacé de fermer l'endroit si le centre ne réglait pas le problème. Our House fonctionne uniquement avec les dons de la population et reçoit une modeste allocation quotidienne pour les 68 hommes qu'il aide tous les jours. Le coût de la rénovation de la cuisine était de 400 000 $; ce n'est pas beaucoup plus que les 355 000 $ qu'on allait donner au Toronto Star. Our House a fait une sortie publique et a dit qu'il allait devoir fermer ses portes. À bien y penser, on pourrait perdre 68 vies cette année, 68 autres l'année suivante et ainsi de suite, tout cela pour 400 000 $.
J'en ai parlé au ministre de premier plan de l'Alberta, M. Sohi. Il était ministre de l'Infrastructure à l'époque. Je lui ai demandé de l'aide. Je lui ai écrit une lettre et je l'ai contacté pour lui demander des fonds. Malheureusement, le gouvernement ne nous a pas aidés. Nous l'avons contacté de nouveau et avons reçu une lettre nous disant de nous adresser à la province. Nous avons donc un ministre de premier plan et un gouvernement qui peuvent trouver 10 millions de dollars pour une patinoire sur la Colline parlementaire et trouver 355 000 $ pour le porte-parole du parti, le Toronto Star, pour faire le travail que notre personnel fait déjà — personnel que je salue, d'ailleurs, sans vouloir le distraire —, et qui est fait avec les bleus, mais qui ne peuvent pas trouver 400 000 $ pour sauver la vie de 68 hommes par année. Ce n'est vraiment pas grand-chose.
Je trouve étranges les priorités du ministère des Finances. Il juge le travail du Toronto Star important, alors que ce travail est déjà fait par le gouvernement, mais il ne se soucie pas de la vie de 68 hommes. J'ai visité les locaux du centre Our House il y a environ une semaine. On venait d'ouvrir la nouvelle cuisine. Les intervenants ont réussi à obtenir les fonds nécessaires aux rénovations par l'entremise du conseil des métiers du bâtiment et de certains syndicats. Le club Rotary et la ville ont aussi contribué, ce qui est extraordinaire. La cuisine est très belle. Le groupe utilise un ancien motel. J'ai travaillé dans le domaine hôtelier pendant plusieurs années. Je dois dire que je suis impressionné. C'est maintenant une cuisine à aire ouverte, alors qu'elle devait ressembler aux cuisines des hôtels Travelodge d'il y a 30 ans avant les rénovations. Le groupe a maintenant une cuisine ouverte et un espace pour servir les repas. Les hommes peuvent aussi recevoir une formation sur la préparation des aliments. Il n'y a plus de moisissure. La cuisine est belle et ouverte; le restaurant est chaleureux et invitant.
Nous savons que la dignité est un élément important de la prestation de ces services. Elle aide les gens à améliorer leur sort. Ce n'est pas parce qu'ils ne vont pas bien et qu'ils souffrent de dépendance aux opioïdes ou à l'alcool qu'ils méritent de vivre dans la crasse ou de vivre comme des citoyens de deuxième — ou de troisième — ordre. C'est remarquable. J'étais très heureux de voir cela. On m'a fait faire une visite des lieux. J'étais très heureux pour eux. Ils ont pu rénover leur cuisine et ont trouvé les 400 000 $ dont ils avaient besoin. C'est malheureux qu'ils n'aient pas pu obtenir les fonds du gouvernement fédéral, qui semble avoir de l'argent pour tout le reste, mais pas pour eux.
Cela me ramène à un article du Huffington Post publié cet été... J'ai invoqué l'article 31 à ce sujet, en fait. Je crois que c'était à la fin du mois de septembre; nous revenions tout juste des vacances d'été. L'article du Huffington Post faisait état d'une orgie de dépenses de 3,5 milliards de dollars des libéraux partout au pays, pour des infrastructures et autres, mais qui visaient un seul projet dans toute la province de l'Alberta.
Pour chaque milliard... Nous avons retracé les dépenses. Elles visaient des circonscriptions libérales dans 95 % des cas. Bien sûr, j'ai dit à la blague que les libéraux faisaient montre de leur talent: donner l'argent des autres à des circonscriptions libérales. Ils ont accordé 10 millions de dollars pour apporter des améliorations à une usine qui fabrique des arômes pour les saucisses. Je ne comprends pas. On donne de l'argent à une entreprise privée pour des saucisses, mais on refuse de donner 400 000 $ à un organisme de réadaptation des toxicomanes...
Lorsque j'ai visité les lieux, il y avait sur le mur de la nouvelle cuisine environ 100 plaques. Chaque fois qu'un homme obtient son diplôme — qu'il réussit le programme —, son nom est inscrit sur une plaque que l'on fixe au mur. Ces hommes passent une année entière là-bas. Ce n'est pas un programme d'une semaine ou d'un mois. Ils sont là pour un an. Il y avait environ 100 plaques sur ce mur. C'était très émouvant.
De nombreuses personnes échouent ce programme. Il est très difficile de se défaire d'une dépendance à l'alcool ou aux opioïdes. De nombreux hommes n'y arrivent pas. Ils ne peuvent supporter l'isolement ou se passer de certaines choses. Certains échouent après une semaine. D'autres retournent à leurs vieilles habitudes après un mois ou six mois. Certains passent à travers l'année et voient leur plaque fixée au mur, ce qui fait chaud au coeur. Toutefois, certains d'entre eux se retrouvent à nouveau à la rue. Néanmoins, j'étais heureux de voir toutes ces plaques sur le mur de la cuisine.
Comme je l'ai dit plus tôt, les libéraux ont annoncé des investissements de milliards de dollars pour des événements et autres dans des circonscriptions libérales. Ce qui m'a le plus choqué, c'est de voir qu'ils avaient dépensé 68 000 $, je crois, pour une réception. Ce n'était pas une réception pour annoncer un nouveau pont ou une nouvelle saveur de saucisse. Non. La réception visait à célébrer des annonces précédentes. L'annonce visait à célébrer des annonces passées, et a coûté 68 000 $.
On a investi 3,5 millions de dollars au Nouveau-Brunswick, pour construire un site touristique à l'endroit où se trouvait un village francophone il y a 100 ans. L'histoire, c'est bien, mais je ne crois pas qu'on attirera bien des gens en plaçant une plaque et quelques roches autour d'un champ vide qui était autrefois un village francophone ou que c'est plus important que la vie des gens qui souffrent d'alcoolisme. Je crois toutefois que les 10 millions de dollars pour des arômes de saucisse remportent la palme.
Mais je m'égare encore une fois.
Le BSIF dit que la valeur du contrat n'était que de 12 000 $, mais sur cinq ans. Il a évité les autres parties de la question et est passé aux parties c) et d). Je vous rappelle qu'il est question d'un contrat de 355 950 $ octroyé à un fournisseur unique, le Toronto Star, qui a été annulé à la suite de plaintes.
Nous avons abordé les parties a) et b). La partie c) demandait si le gouvernement comptait suffisamment de fonctionnaires pour suivre les travaux des comités parlementaires sans avoir à retenir les services du Toronto Star et la partie d) demandait quel était le nombre total de fonctionnaires dont le rôle consistait à suivre les travaux des comités parlementaires.
C'est drôle, parce que nous en avons encore discuté à la Chambre aujourd'hui, avec le scandale de SNC et les libéraux qui se mêlent du Comité de la justice, et maintenant nous nous demandons si le gouvernement a suffisamment d'employés pour suivre les travaux des comités parlementaires sans avoir à retenir les services du Toronto Star. Je crois que la réponse est oui. Nous l'avons vu ici. Les deux côtés jouent le jeu. Soyons honnêtes. Je suis certain que les conservateurs l'ont fait par le passé. Je suis certain que le gouvernement Chrétien, le gouvernement Martin, le gouvernement Mulroney et le gouvernement Harper l'ont fait.
Nous avons tous vu un secrétaire parlementaire se pointer pendant les votes. Nous avons vu les employés du bureau du whip le faire. En fait, il y a quelques semaines, lorsque nous avons reçu la ministre, j'ai vu... Nous allions présenter une motion en vue d'une étude sur l'approvisionnement et j'ai vu que la whip du cabinet des libéraux avait réuni plusieurs membres du Comité. Je n'ai pas pu m'empêcher de l'entendre leur dire comment voter si je présentais la motion. Nous savons tous que le gouvernement oriente les comités et s'ingère dans leur travail. Nous l'avons vu avec le scandale de SNC et le Comité de la justice.
La réponse était assez comique. Là encore, la question vise à savoir si le gouvernement a suffisamment d'employés pour surveiller les comités. Nous savons qu'il en a assez. Nous le voyons jour après jour. La dame du bureau du whip du gouvernement est venue discuter de questions avec les députés ministériels ici. Le gouvernement, au lieu de répondre par oui ou par non à la question — et c'est merveilleux, car c'était presque tiré de la période des questions — visant à savoir s'il a suffisamment d'employés, a fourni la réponse suivante: « Le gouvernement reconnaît que les comités sont maîtres de leurs travaux. » Je ne suis pas certain que nous ayons entendu cette déclaration avant la période des questions où l'on interrogeait sans cesse les libéraux sur leur ingérence dans les affaires du comité de la justice.
Il a poursuivi sa réponse en disant, « Sous le gouvernement précédent [...] ». C'est toujours la même rengaine; on jette le blâme sur quelqu'un d'autre, bien entendu. Là encore, je reconnais que les conservateurs l'ont sans doute fait. Je suis certain que le gouvernement Mulroney l'a fait. Je suis certain que le gouvernement Martin l'a fait. Je suis certain que le gouvernement Chrétien l'a fait. On peut lire ceci: « Sous le gouvernement précédent, les comités parlementaires manquaient d'indépendance et de ressources. Le gouvernement actuel a plutôt fait preuve de respect pour les travaux des comités. »
En ce qui concerne le manque de ressources, je souligne que les déplacements du Comité n'étaient pas autorisés. Je pense que mes collègues au NPD refusaient d'accorder le consentement unanime pour les déplacements du comité.
Un député: C'était parce qu'ils se souciaient de l'argent des contribuables.
M. Kelly McCauley: On se préoccupait beaucoup au sujet de l'argent des contribuables. Je respecte cela entièrement. J'avais la même préoccupation lorsque je me suis opposé à payer 5 $ pour payer un Uber afin d'aller examiner un serveur à Gatineau ou tout près d'ici pour Services partagés.
Nous savons que toute cette histoire entourant l'indépendance des comités, c'est de la foutaise. Il y a la question du financement. Bien souvent, ce sont des voyages aux frais de la princesse. Ce comité a fait une tournée pancanadienne pour examiner le dossier de Postes Canada dans le cadre de laquelle il a visité 22 villes en 16 jours. Je pense qu'en un seul jour, nous avons pris cinq vols différents. Nous avons commencé la journée à 4 heures du matin et nous étions de retour à la maison à 5 h 30 le lendemain matin; la journée a été longue. La seule différence sur le plan financier, c'est l'autorisation des comités de voyager.
En réponse à la question quant à savoir s'il a suffisamment d'employés pour espionner ses propres comités — eh bien, on a apparemment besoin du BSIF, mais peu importe —, le gouvernement a dit ceci: « Par exemple, les comités parlementaires ont été renforcés en recevant plus de financement par l'entremise du Bureau de régie interne pour qu'ils puissent mener les recherches appropriées et dialoguer avec les Canadiens. » Le financement n'est pas tellement plus élevé, mais nous n'avons pas une opposition qui nous prive du consentement unanime pour effectuer des voyages.
Il dit ceci: « Le gouvernement s'est aussi engagé à ce que la pratique d'élire les présidents de comité par vote secret se poursuive. » Je n'en suis pas certain; je siège au Comité depuis le premier jour, et je ne me souviens pas d'avoir voté pour élire le président actuel. J'estime que ce vote devrait être secret, mais je tiens à signaler publiquement que je m'inscris en faux contre le président actuel.