Monsieur le président, je vous remercie à nouveau de me permettre de répéter ce que j'ai dit plus tôt à huis clos.
Je suis un ex-président du comité. Wayne et moi sommes membres du comité par intermittence depuis 1993, de sorte qu'à nous deux, nous comptons 15 années au sein de ce comité-ci. Au fil des ans, nous avons eu des accords et des désaccords et nous avons eu à prendre des décisions fort importantes. J'estime que notre comité a fait de l'excellent travail au cours des nombreuses dernières années. Je suis fier d'avoir fait partie de notre comité parce que j'étais au service des personnes qui m'ont élu, des agriculteurs.
Ce dossier-ci concerne non seulement les agriculteurs, mais également les consommateurs. La question nous concerne tous en tant que Canadiens. Je n'ai jamais vu notre comité travailler aussi bien que dans ce dossier. J'anticipais avec plaisir de venir à la réunion d'aujourd'hui ou à celle d'il y a deux semaines, à la seule pensée qu'en dépit de légères modifications ici et là, nous allions suivre les recommandations faites par le membre du comité représentant le ministère.
Nous voici réunis ce matin. Quand j'ai entendu l'annonce, la semaine dernière, de la bouche même du premier ministre, j'ai pensé qu'il écartait les travaux du comité. Comme l'a mentionné mon collègue, il n'a jamais mentionné le comité, ni les travaux qu'il était en train de faire. Nous pourrions conclure, du fait qu'il va tenir plus de consultations auprès des mêmes personnes ou des mêmes groupes que nous — manifestement, il faudra forcément que ce soit les mêmes —, qu'il n'y aura jamais de fin au nombre de personnes à écouter.
J'estimais simplement que nos privilèges en tant que députés, pas seulement les miens, mais ceux de tous les députés assis de part et d'autre de la table,... Vous allez me dire que mes privilèges n'ont pas été atteints, mais ils l'ont effectivement été, selon moi. Il m'importe peu, en réalité, de savoir si vous êtes d'accord ou pas. Le fait est que mon attitude n'est plus la même, à mon arrivée à la réunion de ce matin, à cause de ce qui s'est passé la semaine dernière.
M. Miller a dit qu'il ne fallait pas en faire une guerre partisane. Je lui réponds que l'annonce a été faite strictement à des fins partisanes. J'aimerais croire que les travaux de notre comité sont importants, que les recommandations que nous ferons quand nous aurons terminé nos travaux seront diffusées et que, si des lignes directrices sont utilisées pour donner suite à nos recommandations, on le fera rapidement et qu'on accordera le crédit qui leur revient aux personnes assises autour de la table. Le crédit que je revendique, ce n'est pas pour moi, mais pour tous les Canadiens. Les Canadiens nous ont tous dit qu'il fallait aller de l'avant dans ce dossier, ce que nous avons fait.
Monsieur le président, vous avez fort bien dirigé le comité dans ce dossier, et je vous en félicite. J'estime simplement que le travail que nous avons fait a perdu toute sa valeur à cause de ce que le premier ministre et le ministre de l'Agriculture ont fait la semaine dernière. Comme d'autres l'ont déjà dit, ils ont agi ainsi à des fins strictement partisanes. À moins que la situation ne change, le comité ne peut pas fonctionner dans le même climat de cordialité que nous avions auparavant. Bien que nous ayons nos différends, l'atmosphère était cordiale. Je répète que le comité a fait du bon travail, et c'est là sa raison d'être.
Monsieur le président, je vous encourage, quand nos travaux seront terminés, si vous estimez utile que nous les poursuivions, à informer le premier ministre et le ministre qu'il vaut mieux que nos recommandations soient intégrées aux lignes directrices, sans égard à ce qu'il entendra durant ces consultations de 21 jours. C'est nous qui avons fait le travail. Nous étions mandatés pour le faire, et nous nous sommes acquittés de notre mandat. Je souhaite que nos travaux soient menés à terme de telle façon que les Canadiens savent que le gouvernement est à leur service, non pas uniquement la classe politique.