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HESA Rapport du Comité

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RÉPONSE DU GOUVERNEMENT AU RAPPORT
DU COMITÉ PERMANENT DE LA SANTÉ :
l’examen de l’annulation du projet d’installation de fabrication d’un vaccin contre le VIH dans le
cadre de l'Initiative canadienne de vaccin contre le VIH

PRÉAMBULE

Le Canada est un chef de file mondial en matière de recherche et de développement dans le domaine du VIH et de l’élaboration d’un vaccin contre cette maladie, et l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH (ICVV) vient renforcer davantage le leadership du Canada dans ce domaine. Dans le cadre de l’ICVV, le gouvernement du Canada investit, en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates jusqu’à 139 millions de dollars pour accélérer la mise au point d’un vaccin contre le VIH sûr, efficace, abordable et accessible dans le monde entier.

L’ICVV est une initiative horizontale à laquelle participent l’Agence de la santé publique du Canada, l’Agence canadienne de développement international, Santé Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et Industrie Canada. L’ICVV appuie aussi le plan stratégique scientifique de l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH.

L’INITIATIVE CANADIENNE DE VACCIN CONTRE LE VIH RENOUVELÉE

L’ICVV met en valeur l’expertise de renommée mondiale de notre pays dans le domaine de la recherche sur le VIH en vue de l’élaboration d’un vaccin. En juillet 2010, la ministre de la Santé a annoncé le renouvellement de l’ICVV en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates. L’Alliance de recherche et de développement de l’ICVV (ci-après l’Alliance) est la pierre angulaire de l’ICVV renouvelée et elle permettra au Canada d’être l’un des principaux contributeurs aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour élaborer un vaccin contre le VIH sûr, efficace, abordable et accessible partout dans le monde.

L’Alliance est un réseau d’organisations publiques et privées ayant une expertise dans les secteurs du VIH/sida et des vaccins et qui coordonnera la recherche, l’élaboration de produits et l’expertise technique concernant les vaccins contre le VIH au Canada. L’Alliance sera liée aux établissements de recherche dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, plus particulièrement en Afrique, afin de tirer profit de l’expertise et des connaissances locales, d’exploiter les projets de recherche concertés et les initiatives stratégiques et de renforcer les capacités nécessaires à l’échelle locale.

L’Alliance :

  • mobilisera les chercheurs en immunologie, le secteur privé, des spécialistes des sciences sociales et des organisations internationales aux travaux visant à atteindre les buts en matière de recherche et de développement d’un vaccin contre le VIH;
  • contribuera à faire passer la recherche du laboratoire à des essais cliniques reconnus internationalement;
  • aidera les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure à se doter d’une capacité de réglementation pour veiller à ce que les essais cliniques respectent des normes scientifiques et éthiques adéquates;
  • améliorera l’échange de connaissances afin de renforcer la collaboration et de faire progresser la recherche et le développement;
  • misera sur des technologies détenues par de petites et moyennes entreprises canadiennes pour faire avancer l’élaboration de vaccins contre le VIH.

Les principaux centres d’intérêt de l’Alliance sont les suivants :

  • faire avancer des connaissances scientifiques fondamentales sur les vaccins contre le VIH au Canada et dans le monde;
  • appliquer les connaissances scientifiques fondamentales sur les vaccins contre le VIH au cours d’essais cliniques et pour la conception technologique;
  • se pencher sur les conditions qui permettent la recherche et le développement de vaccins contre le VIH au Canada et dans le monde.

L’Alliance est unique du fait que sa composition diversifiée lui permettra de voir où sont les lacunes et de diriger les investissements en conséquence. L’investissement du gouvernement du Canada pour l’Alliance de recherche et de développement de l’ICVV complète nos efforts de lutte contre la propagation du VIH et du sida au Canada. L’Alliance fait progresser les connaissances scientifiques qui nous mèneront vers notre but ultime : un vaccin contre le VIH.

Un autre volet important de l’ICVV renouvelée est formé des investissements du gouvernement du Canada, par l’entremise de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Puisque la mise au point d’un vaccin contre le VIH exigera du temps, il est important de continuer à soutenir la prévention mondiale du VIH afin de réduire les taux d’infection par le VIH dans le monde.

À la suite de l’annonce en juillet 2010, le gouvernement du Canada a consulté des organismes communautaires, des chercheurs universitaires et gouvernementaux ainsi que des intervenants du secteur privé s’intéressant au VIH/sida afin d’obtenir leur point de vue sur la meilleure façon d’établir l’Alliance. Ce processus de consultation comprenait des consultations en ligne, des rencontres en personne et des entretiens individuels. 

Le but de cette consultation était de recueillir les commentaires des principaux intervenants sur : la meilleure façon d’établir l’Alliance et son bureau de coordination; la version provisoire de l’invitation à présenter des demandes de financement; la meilleure façon pour l’Alliance de contribuer à la réalisation des priorités du plan stratégique scientifique 2010 de l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH.

La consultation a permis d’obtenir des renseignements précieux sur la mise en place réussie de la nouvelle Alliance canadienne de recherche et de développement de l’ICVV et du Bureau de coordination de l’Alliance. Beaucoup de participants ont également indiqué qu’ils appréciaient énormément le fait d’être interrogés sur cette nouvelle initiative. Ils considèrent qu’il s’agit là d’une première étape importante pour susciter un intérêt dans la nouvelle Alliance et garantir la collaboration et la mobilisation futures des intervenants. La rétroaction obtenue dans le cadre de la consultation sera prise en compte dans les prochaines étapes de l’établissement de l’Alliance et les commentaires concernant l’invitation à présenter des demandes relativement à la mise sur pied d’un bureau de coordination pour l’Alliance ont été utilisés pour revoir cette invitation.

Le 1er décembre 2010, le gouvernement du Canada a souligné la Journée mondiale du sida en lançant une invitation à présenter des demandes pour le Bureau de coordination de l’Alliance. La date limite pour soumettre une demande est le 15 février 2011, et le processus est coprésidé par les docteurs Bhagirath Singh et Jose Esparza, du conseil consultatif de l’ICVV, en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates. La biographie des coprésidents se trouve à la fin de ce document.

AVANCEMENT DES ACTIVITÉS DE L’ICVV (2007-2010)

Au cours des trois dernières années, un certain nombre d’activités relatives à l’ICVV ont été mises en œuvre et des progrès importants ont été faits vers la mise au point d’un vaccin sûr et efficace contre le VIH.  Depuis 2007, des fonds ont été accordés pour soutenir plus de trente projets, notamment :

  • Huit subventions dites « catalyseur » accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada pour appuyer des activités de recherche innovatrices visant à élaborer de nouveaux outils ainsi que de nouvelles techniques et méthodes pour la fabrication d’un vaccin contre le VIH.
  • Cinq subventions de fonctionnement accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada pour appuyer les chercheurs canadiens s’intéressant aux vaccins contre le VIH et renforcer la capacité de recherche future du Canada dans ce domaine.
  • Six subventions de voyage accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada pour faciliter la participation des chercheurs canadiens au Forum d’établissement de partenariats de l’ICVV qui s’est tenu en octobre 2008 dans le cadre de la Conférence sur le vaccin contre le sida.
  • Deux subventions d’équipe émergente accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada pour soutenir des équipes de recherche canadiennes qui collaborent à la découverte d’un vaccin contre le VIH et à d’autres activités de recherche liées au VIH.
  • Lancement de l’occasion de financement au moyen de subventions destinées à une grande équipe formée de représentants de l’Agence canadienne de développement international et des Instituts de recherche en santé du Canada pour parrainer et appuyer de grandes équipes de chercheurs du Canada et de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, par l’entremise de l’établissement de programmes de recherche intégrée.
  • Sept équipes ont reçu des subventions de l’Initiative de recherche en santé mondiale (avec l’appui financier de l’Agence canadienne de développement international) dans le cadre du Programme de subventions pour renforcer la capacité d’effectuer des essais de prévention de l’infection au VIH (phase II). Ces subventions avaient pour objectifs de renforcer le leadership des institutions de recherche et des chercheurs africains et leur capacité de réaliser des essais en matière de prévention du VIH/sida en mettant l’accent sur les technologies de prévention du VIH, particulièrement les vaccins.  Ceci permettra aux équipes de développer les habiletés des chercheurs africains et canadiens et aux équipes de recherche de réaliser des essais contrôlés au hasard en Afrique sub‑Saharienne.
  • Huit projets financés par l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada (quatre en cours et quatre terminés) en vue d’encourager la participation communautaire et les activités de préparation en lien avec les vaccins contre le VIH.
  • Des fonds ont été octroyés par l’Agence canadienne de développement international à l’Organisation mondiale de la Santé pour appuyer les activités visant à renforcer la capacité de réglementation des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, surtout celle des pays dans lesquels des essais cliniques sont prévus ou en cours.
  • Des fonds ont été octroyés par l’Agence de la santé publique du Canada à l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH afin de favoriser la collaboration entre les intervenants, de déterminer les plus récents progrès scientifiques et les lacunes dans le domaine de la recherche sur le vaccin contre le VIH et d’améliorer le Plan stratégique scientifique.

UN CHANGEMENT DE DIRECTION

L’ICVV a vu le jour en 2007 et sa pierre angulaire était la construction au Canada d’une installation de fabrication à petite échelle de lots de vaccins contre le VIH pour la réalisation d’essais cliniques. L’installation avait pour but de pallier la pénurie mondiale dans le secteur de la fabrication à petite échelle décrite dans le Plan stratégique scientifique. Le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates ont investi environ 88 millions de dollars (gouvernement du Canada - 60 M$; Fondation Bill et Melinda Gates – 28 M$) dans ce volet de l’ICVV.

Des consultations ont été tenues, vers la fin de 2007, par le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates, dans le but de recueillir les commentaires d’experts sur la façon d’aller de l’avant avec l’établissement d’une telle installation au Canada. À la suite de ces consultations, un processus a été lancé en avril 2008 pour sélectionner une entreprise sans but lucratif pour bâtir, opérer et gérer l’installation.  

Des soumissions complètes ont été reçues en mars 2009 d’entreprises sans but lucratif et un examen détaillé a alors été entrepris. Les critères évalués ont été communiqués aux soumissionnaires dès le début du processus. Des experts de partout dans le monde ont participé à l’examen externe visant à évaluer les forces et les faiblesses ainsi que le mérite scientifique de chaque soumission. Ces experts étaient hautement qualifiés dans les domaines de la recherche sur le vaccin contre le VIH, la construction d’installations et l’administration des activités de fabrication, la gouvernance et la gestion financière. Un examen interne par les agents du gouvernement du Canada et de la Fondation Bill et Melinda Gates a ensuite permis d’évaluer les questions relatives à la durabilité de l’autonomie financière, à la capacité administrative, à l’optimisation des ressources et aux risques afférents aux soumissionnaires.

Globalement, le processus d’examen a permis de déterminer que, même si toutes les soumissions comportaient certaines forces, aucune d’entre elles ne répondait à tous les critères préétablis. Les soumissionnaires ont été avisés, en janvier 2010, que leur soumission n’était pas approuvée pour un financement. Un résumé de leurs évaluations techniques accompagnait l’avis.

Ce qui est plus important, toutefois, c’est que le contexte entourant le vaccin a changé. Une étude, commandée par la Fondation Bill et Melinda Gates et transmise au gouvernement du Canada en juillet 2009, indiquait que la capacité de fabrication actuelle est suffisante pour répondre à la demande anticipée en lots de vaccins expérimentaux destinés aux essais cliniques. 

Voilà pourquoi le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates ont décidé, après avoir bien analysé la question, de ne pas procéder au financement de l’installation de fabrication à petite échelle de vaccins contre le VIH, et de continuer à collaborer et à étudier de nouvelles possibilités.

RAPPORT DU COMITÉ PERMANENT DE LA SANTÉ

En mars 2010, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a adopté une motion afin que soit examinée la décision du gouvernement du Canada d’annuler la mise en place de l’installation pilote de fabrication de vaccins anti-VIH au Canada, qui aurait servi aux essais cliniques au pays.

Le 7 octobre 2010, le Comité permanent de la santé a publié son rapport. Dans l’ensemble, l’ICVV renouvellée donne suite aux recommandations du Comité. Voici les recommandations du Comité permanent et la réponse du gouvernement à ces recommandations.

Recommandation 1

Que, si possible, le gouvernement du Canada veille à ce que ses futurs concours de subventions tenus dans le cadre de l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH soient administrés par des organismes de recherche fédéraux indépendants tels que les Instituts de recherche en santé du Canada ou la Fondation canadienne pour l’innovation, ce qui pourrait améliorer l’interaction entre les candidats et l’organisme subventionnaire pendant le processus de demande.

Réponse

Depuis 2007, les Instituts de recherche en santé du Canada et l’Initiative de recherche en santé mondiale financent l’ICVV, contribuant ainsi à vingt‑huit subventions de recherche qui soutiennent par exemple :

  • des activités novatrices de recherche associées au vaccin contre le VIH visant l’élaboration de propositions, d’outils, de techniques, d’inventions ou de méthodes nouvelles;
  • les chercheurs canadiens intéressés par la recherche fondamentale et sociale relative au vaccin contre le VIH;
  • la création ou l’établissement d’équipes de recherche canadiennes qui travaillent en collaboration à la découverte d’un vaccin contre le VIH.

À titre d’organisme participant à l’ICVV, les Instituts de recherche en santé du Canada continueront de superviser l’attribution de subventions dans le domaine de l’avancement de la science fondamentale des vaccins contre le VIH, avec l’objectif général de renforcer les capacités et de promouvoir une participation et une collaboration accrues chez les chercheurs qui travaillent à la découverte d’un vaccin contre le VIH et qui font de la recherche sociale au Canada et dans les pays à revenu moyen inférieur.

En vue de donner suite aux conseils du comité consultatif de l’ICVV, les mécanismes de financement appropriés, y compris la fréquence d’interaction avec les auteurs d’une demande, seront déterminés afin de mettre en œuvre de nouvelles activités. Les activités entreprises par les Instituts de recherche en santé du Canada :  

  • appuieront les chercheurs canadiens qui travaillent de manière indépendante ou au sein de petites équipes dans le cadre de programmes de subventions de fonctionnement et de nouvelles équipes;
  • favoriseront et appuieront de grandes équipes de collaboration formées de chercheurs du Canada et de pays à revenu moyen inférieur, grâce à l’élaboration de programmes de recherche intégrés;
  • réuniront des équipes multidisciplinaires qui se pencheront sur des questions d’importance stratégique par le biais d’un programme de formation en recherche, y compris la formation de stagiaires canadiens et de pays à revenu moyen inférieur par des mentors et des pairs des milieux de recherche du Canada et de ces pays;
  • se pencheront sur les lacunes et les possibilités cernées par l’Alliance en ce qui a trait au besoin de financement ou au soutien technique.

Des activités seront aussi menées dans le cadre du volet relatif au développement de technologies en matière de VIH du Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada, qui :

  • fournira du financement afin de soutenir des projets de recherche et de développement en matière de vaccins contre le VIH et d’autres technologies liées à la prévention, au traitement et au diagnostic du VIH, que mènent de petites et moyennes entreprises au Canada.

Recommandation 2

Que le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates prennent en considération les priorités suivantes, désignées par les chercheurs comme des secteurs possibles pour l’affectation des fonds de l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH : recherche immunologique sur le VIH; subventions d’équipe pour les chercheurs sur le VIH; médicaments antiviraux; et achat à l’avance d’une capacité de production de vaccins expérimentaux contre le VIH élaborés par les chercheurs sur le VIH.

Réponse

En ce qui concerne les secteurs particuliers établis dans la recommandation, le gouvernement du Canada consent à ce que l’ICVV soutienne la recherche liée à l’immunologie, les subventions d’équipe pour les chercheurs et l’achat préalable de la capacité de production de vaccins expérimentaux contre le VIH, découverts par des chercheurs, pour les candidats des essais cliniques. 

À ce jour, le financement a été fourni aux initiatives suivantes :

  • subventions catalyseur des Instituts de recherche en santé du Canada afin d’appuyer les activités novatrices de recherche associées au vaccin contre le VIH visant l’élaboration d’outils, de propositions, de techniques, d’inventions ou de méthodes nouvelles;
  • subventions de fonctionnement des Instituts de recherche en santé du Canada afin d’appuyer les chercheurs canadiens qui s’intéressent au vaccin contre le VIH, et de renforcer la capacité de recherche future du Canada dans le domaine;
  • subventions d’équipes émergentes afin d’appuyer les équipes canadiennes de chercheurs dans le domaine du vaccin contre le VIH dont les travaux sont à la fois axés sur la recherche biomédicale et sur la recherche sociale;
  • bourses de voyage des Instituts de recherche en santé du Canada afin de faciliter la participation de chercheurs canadiens au Forum d’établissement de partenariats de l’ICVV tenu en octobre 2008 dans le cadre de la Conférence sur le vaccin contre le sida.

À l’avenir, l’ICVV renouvelée continuera de financer ce type d’activité de recherche, y compris celles qui :

  • appuient les chercheurs canadiens qui travaillent de manière indépendante ou au sein de petites équipes dans le cadre de programmes de subventions de fonctionnement et de nouvelles équipes;
  • favorisent et appuient de grandes équipes de collaboration formées de chercheurs du Canada et de pays à revenu moyen inférieur, grâce à l’élaboration de programmes de recherche intégrés;
  • réunissent des équipes multidisciplinaires qui se penchent sur des questions d’importance stratégique par le biais d’un programme de formation en recherche, y compris la formation de stagiaires canadiens et de pays à revenu moyen inférieur par des mentors et des pairs des milieux de recherche du Canada et de ces pays;
  • se penchent sur les lacunes et les possibilités cernées par l’Alliance en ce qui a trait au besoin de financement ou au soutien technique.
  • fournissent des services de soutien direct en matière de gestion de projets en plus d’un   accès à l’information et aux connaissances techniques en vue d’aider les chercheurs à passer de la recherche appliquée et préclinique aux essais cliniques;
  • offrent du financement à certains concepteurs de vaccins contre le VIH afin de leur donner accès aux installations du secteur privé en place pour fabriquer les lots de vaccins qui seront administrés aux candidats des essais cliniques.

Le financement de l’ICVV ne soutiendra pas la production de médicaments antiviraux, car cette activité n’est pas visée par la collaboration entre le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates. Toutefois, au besoin, les activités de recherche et de développement liées à un vaccin contre le VIH pourront s’appuyer sur des synergies créées par des travaux sur les nouvelles technologies de prévention du VIH, y compris celles sur un traitement antiviral hautement actif. De plus, le travail accompli en matière de renforcement des capacités de réglementation de l’ICVV servira à l’élaboration d’autres vaccins et de nouveaux traitements.

Recommandation 3

Si possible, que le gouvernement du Canada réalise une analyse indépendante des besoins liée aux projets financés dans le cadre de l’ICVV.

Réponse

Dans le cadre du processus visant à assurer la diligence requise, les ministères et organismes responsables de l’ICVV continueront de mener des évaluations indépendantes des besoins et de consulter les intervenants, au besoin. Toutes les propositions de projets liés aux vaccins contre le VIH feront l’objet d’un examen officiel par les ministères et organismes responsables de l’ICVV et par la Fondation Bill et Melinda Gates (y compris l’examen par les pairs) fondé sur des normes internationales d’excellence en matière de recherche, le cas échéant. Les propositions sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant seront générées et examinées par l’Agence canadienne de développement international. Toutes les décisions relatives au financement seront prises par les ministres responsables de l’ICVV, selon les recommandations du Conseil consultatif de l’ICVV. De plus, le Conseil veillera à ce que les activités nouvelles et actuelles de l’ICVV, cadrent avec les stratégies du gouvernement du Canada et de la Fondation Bill et Melinda Gates en matière de VIH/sida, et avec le plan stratégique scientifique de l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH, au besoin.

CONCLUSION

Le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates sont déterminés à accélérer la mise au point d’un vaccin contre le VIH qui soit sécuritaire, efficace, abordable et accessible partout dans le monde. 

L’Alliance de recherche et de développement de l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH (ICVV) établira un réseau canadien composé des meilleurs experts dans le but de faire progresser les initiatives nationales et internationales de recherche et développement, et ce, d’une façon structurée, à toutes les étapes. 

L’Alliance tirera parti de l’élan donné par les résultats prometteurs d’essais cliniques menés en Thaïlande l’an dernier et aidera les chercheurs canadiens et internationaux à avoir accès aux ressources requises pour accomplir le travail nécessaire pour faire homologuer un vaccin contre le VIH.

La décision de laisser tomber la construction d’une installation de fabrication de vaccins à petite échelle pour se consacrer au lancement de l’Alliance de recherche et de développement de l’ICVV était fondée sur les plus récentes études portant sur le contexte de la mise au point d’un vaccin contre le VIH. Il s’agit du meilleur investissement possible. 

Avec cet important investissement et la mise sur pied de l’Alliance, notre gouvernement s’assure que le Canada demeure un chef de file dans la lutte contre le VIH et le sida à l’échelle mondiale. 

L’INITIATIVE CANADIENNE DE VACCIN CONTRE LE VIH RENOUVELÉE

En juillet 2010, la ministre de la Santé, en collaboration avec la Fondation Bill & Melinda Gates, a annoncé le renouvellement de leur engagement de 139 millions de dollars pour la mise en œuvre de l’Initiative canadienne de vaccin contre le VIH (ICVV).

Les agences et les ministères fédéraux qui continuent de participer à l’ICVV sont l’Agence canadienne de développement international (ACDI), l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), Industrie Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et Santé Canada. La ministre de la Coopération internationale, la ministre de la Santé et le ministre de l’Industrie collaborent à la mise en œuvre de l’ICVV, qui est dirigée par la ministre de la Santé. 

Le principal objectif de la collaboration renouvelée est d’accélérer la mise au point d’un vaccin sûr et efficace contre le VIH en mettant l’excellence scientifique du Canada au service des populations qui en ont le plus besoin au Canada et dans les pays à revenu faible et intermédiaire (particulièrement en Afrique).  

L’ICVV renouvelée comprend des activités dans les secteurs suivants :

  • Avancement de la science fondamentale – activités visant à renforcer la capacité et à promouvoir une participation et une collaboration accrues des chercheurs du Canada et des pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure qui travaillent à la découverte d’un vaccin contre le VIH et à la recherche sociale connexe.
  • Application de la science fondamentale dans les essais cliniques – activités visant à aider les chercheurs des secteurs public et privé à faire passer les vaccins contre le VIH expérimentaux de la recherche préclinique aux essais cliniques chez les humains.
  • Création de conditions favorables – activités visant à faire participer les intervenants du pays et de l’étranger à l’examen des questions stratégiques liées au vaccin contre le VIH, au renforcement de la capacité et à la promotion de l’harmonisation mondiale des voies réglementaires, ainsi qu’à l’amélioration de la préparation.
  • Prévention de la transmission du VIH de la mère au nourrisson (PTME) – activités visant à rehausser l’efficacité de la prévention de la transmission du VIH de la mère au nourrisson dans les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure, en améliorant la qualité des services de prévention de la transmission du VIH de la mère au nourrisson ainsi que l’accès et le recours à ces derniers.
  • Efforts de soutien coordonnés – activités visant à assurer l’efficacité de la planification stratégique, de la surveillance scientifique, de la coordination et de l’évaluation, et de la réaction aux priorités émergentes en matière de VIH.

L’ICVV renouvelée comprend la création de l’Alliance de recherche et de développement de l’ICVV (l’Alliance). L’Alliance permettra au Canada d’être l’un des principaux acteurs dans les efforts déployés à l’échelle mondiale pour l’élaboration d’un vaccin contre le VIH sûr, efficace, abordable et disponible partout dans le monde.

L’Alliance :

  • mobilisera les chercheurs en vaccinologie, le secteur privé, des spécialistes des sciences sociales et des organisations internationales aux travaux visant à atteindre les buts en matière de recherche et de développement d’un vaccin contre le VIH;
  • contribuera à faire passer la recherche du laboratoire à des essais cliniques reconnus internationalement;
  • aidera les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure à se doter d’une capacité de réglementation pour veiller à ce que les essais cliniques respectent des normes scientifiques et éthiques adéquates;
  • améliorera l’échange de connaissances afin de renforcer la collaboration et de faire progresser la recherche et le développement;
  • misera sur des technologies détenues par de petites et moyennes entreprises canadiennes pour faire avancer l’élaboration de vaccins contre le VIH.

L’Alliance sera appuyée par un bureau de coordination (bureau de coordination de l’Alliance) qui se consacrera à la mise sur pied et au maintien de l’Alliance, conseillera le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates au sujet des lacunes en matière de recherche, tentera de trouver des propositions innovatrices pour combler ces lacunes, et favorisera une synergie entre les membres de l’Alliance. Le bureau de coordination de l’Alliance sera sélectionné dans le cadre d’un processus d’invitation à soumissionner dirigé par l’Agence de la santé publique du Canada.

Un conseil consultatif de s’occupera de la gouvernance et de la supervision de l’ICVV renouvelée. Ce conseil consultatif est composé d’un maximum de trois représentants de la Fondation Bill et Melinda Gates, du directeur du bureau de coordination de l’Alliance, de trois experts externes et d’un représentant (sans droit de vote) de chaque ministère et agence participant à l’ICVV. Des experts de divers domaines liés aux affaires, aux sciences et au développement international ont été nommés au conseil consultatif par les ministres de l’ICVV. Ils devront, à titre de membres, fournir des conseils aux ministres de l’ICVV et à la Fondation Gates. Le conseil consultatif fournira des conseils sur la mise en œuvre et des recommandations sur le financement des projets aux ministres de la Santé, de l’Industrie et de la Coopération internationale, ainsi qu’à la Fondation Bill et Melinda Gates.

ALLIANCE DE RECHERCHE ET DE DÉVELOPPEMENT DE L’ICVV – RÉSULTATS DE LA CONSULTATION

À la suite de l’annonce de juillet 2010, le gouvernement du Canada a mené une consultation auprès d’organismes communautaires, de chercheurs universitaires et gouvernementaux ainsi que de représentants du secteur privé qui travaillent dans le domaine du VIH-sida afin d’obtenir leur point de vue sur la mise en œuvre de l’Alliance. Le processus de consultation comprenait des consultations Web, des rencontres en personne et des entrevues individuelles.

L’objectif de la consultation était de recueillir les commentaires des principaux intervenants sur les points suivants : la meilleure façon de mettre en place l’Alliance et le Bureau de coordination de l’Alliance, la version provisoire de l’invitation à présenter des demandes de financement au Bureau de coordination de l’Alliance et la meilleure façon pour l’Alliance de contribuer à la réalisation des priorités du plan stratégique scientifique 2010 de l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH.

Les participants ont cerné un certain nombre de facteurs essentiels à la réussite de la mise en œuvre de l’Alliance. Quatre thèmes principaux ont été dégagés :

  • miser sur les forces du Canada en matière de recherche et développement sur un vaccin contre le VIH, et définir un créneau clair et précis afin que le Canada puisse offrir une valeur ajoutée unique aux efforts mondiaux dans ce domaine;
  • établir des objectifs stratégiques clairs, précis et mesurables pour l’Alliance, qui favoriseraient la collaboration des intervenants et l’établissement d’une vision commune à long terme;
  • garantir une collaboration et une mobilisation efficaces ainsi qu’une participation significative des membres de l’Alliance, p. ex. en abolissant les obstacles habituels et les frontières qui existent entre les principaux intervenants, et en favorisant la transparence et une communication efficace;
  • maintenir la souplesse et la capacité d’adaptation, notamment grâce à des mécanismes efficaces de prise de décision.

Les intervenants ont aussi mentionné qu’une approche ciblée était jugée importante pour veiller à ce que les bons intervenants participent à l’Alliance et que des mesures incitatives supplémentaires pourraient être nécessaires, comme une rétribution financière et une reconnaissance spéciale des contributions particulières. De plus, les intervenants ont indiqué que le leadership et la crédibilité scientifiques au sein du réseau étaient des éléments importants pour mobiliser la communauté des chercheurs. Finalement, ils ont fait remarquer qu’il serait utile de prévoir divers moyens de mobilisation, comme l’échange de connaissances en personne. 

Les intervenants ont été consultés sur les principaux facteurs qui aideraient l’Alliance à remplir son mandat, ainsi que sur les principes directeurs du Bureau de coordination de l’Alliance. Ces facteurs sont :

  • la capacité de favoriser la collaboration grâce à des communications claires et ouvertes, à la création de liens et à l’information, en particulier en ce qui a trait aux objectifs et aux priorités de recherche de l’Alliance;
  • l’établissement d’un leadership fort, neutre, objectif, éclairé et crédible auprès de la communauté des chercheurs, et qui permet de mobiliser activement divers intervenants et de tenir compte des intérêts divers;
  • des structures de gouvernance et de prise de décision clairement définies et efficaces;
  • une réduction du mandat, afin que celui-ci puisse être réalisé en présence de contraintes budgétaires;
  • la transparence et l’équité des processus.

Les participants à la consultation ont mentionné le besoin de préciser les objectifs de l’Alliance ainsi que la structure de gouvernance et la responsabilité liée à la prise de décisions du Bureau de coordination de l’Alliance.  Trois rôles possibles ont été suggérés : faciliter les relations et la collaboration; mettre à profit le financement et les partenariats; voir au marketing et aux communications afin de mobiliser divers intervenants et de jouer un rôle en matière de sensibilisation sur la scène mondiale. Le Bureau de coordination de l’Alliance pourrait peut-être également coordonner les orientations stratégiques de l’Alliance.

Le processus de consultation a permis d’obtenir de l’information détaillée sur les prochaines étapes pour que la mise en œuvre de la nouvelle Alliance et du Bureau de coordination de l’Alliance soit réussie. De nombreux participants ont également indiqué qu’ils étaient très reconnaissants d’être consultés sur cette nouvelle initiative et considèrent qu’il s’agit d’une première étape importante pour susciter un intérêt à l’égard de la nouvelle Alliance et favoriser la collaboration et la mobilisation futures des intervenants. Les commentaires obtenus dans le cadre de la consultation seront utilisés pour les prochaines étapes de mise en œuvre de l’Alliance, et les commentaires reçus au sujet de l’invitation à présenter des demandes de financement en vue de mettre en place le Bureau de coordination de l’Alliance ont permis de réviser l’invitation. 

Le 1er décembre 2010, le gouvernement du Canada a souligné la Journée mondiale du sida en lançant le processus de demande de financement pour l’établissement du Bureau de coordination de l’Alliance, dont l’échéance pour soumettre une demande est le 15 février 2011, et en nommant, en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates, M. Bhagirath Singh et le Dr Jose Esparza aux postes de coprésidents du comité consultatif de l’ICVV. Les biographies des coprésidents se trouvent à l’annexe C.

COPRÉSIDENTS DU CONSEIL CONSULTATIF DE L’ICVV

Bhagirath Singh, Ph.D.

Bhagirath Singh, Ph.D. a fait ses études postdoctorales à l’Université de Liverpool, en Angleterre, et s’est joint en 1973 au département d’immunologie de l’Université de l’Alberta, à Edmonton. En 1986, il est devenu professeur d’immunologie pour ensuite intégrer, en 1992, l’Université Western Ontario, à London (Ontario), à titre de professeur et de titulaire de chaire au département de microbiologie et d’immunologie (1992-2000).

M. Singh est directeur scientifique de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires (IMII) depuis sa création. Il a aussi occupé les postes de directeur adjoint au John P. Robarts Research Institute (1997-2000) et de codirecteur du Programme d’immunologie (1992-1997). Il a aussi été codirecteur et chercheur principal du groupe chargé de la recherche sur le diabète de la  Fondation de la recherche sur le diabète juvénile (CRM et IRSC) ainsi que du groupe chargé de l’immunorégulation (CRM).

M. Singh a reçu des bourses de recherche et des bourses de scientifique émérite de la Alberta Heritage Foundation for Medical Research. En 2004, il a été nommé membre de la Société royale du Canada.

Le laboratoire de M. Singh s’est distingué par ses travaux de recherche sur l’immunologie moléculaire et cellulaire et sur le rôle des agents pathogènes microbiens dans la régulation des maladies auto-immunes, comme le diabète insulinodépendant. M. Singh a la réputation d’un chef de file dans les domaines de l’immunologie des peptides et la régulation des maladies auto‑immunes. En plus d’être directeur scientifique de l’IMII, il assume aussi les fonctions de professeur au département de microbiologie et d’immunologie de l’Université Western Ontario et travaille comme scientifique au Robarts Research Institute.

José Esparza, M.D., Ph.D.

Conseiller principal

Santé mondiale, VIH

Depuis 2004, M. Esparza est conseiller principal en vaccins sur le VIH pour le Programme de santé mondiale de la Fondation Bill et Melinda Gates, à Seattle (WA, États-Unis), où il a participé au lancement de la Collaboration for AIDS Vaccine Discovery (CAVD). En 1968, il a obtenu son diplôme de médecine à l’Université Zulia, au Venezuela, son pays natal, et a immédiatement entrepris des études en virologie à l’Institut de recherche scientifique du Venezuela (IVIC), à Caracas. En 1974, il a obtenu son doctorat en virologie et en biologie cellulaire au département de virologie et d’épidémiologie du Baylor College of Medicine, à Houston (TX, États-Unis). De 1974 à 1985, il a travaillé à l’IVIC, à Caracas, où il été chercheur, chef du laboratoire de biologie des virus et président du Centre de microbiologie et de biologie cellulaire. De 1980 à 1982, il a profité d’un congé sabbatique pour travailler comme professeur invité au département de microbiologie et d’immunologie de l’Université Duke, à Durham (NC, États-Unis). En 1986, il a intégré l’Organisation mondiale de la Santé, à Genève (Suisse), où il est devenu chef de l’unité des recherches biomédicales du Programme mondial de lutte contre le SIDA. Il s’est ensuite joint à ONUSIDA, aussi à Genève, à titre de coordonnateur de l’Initiative de l’OMS/ONUSIDA pour les vaccins contre le VIH. Il est parti officiellement en décembre 2005 (prêté à la Fondation Gates depuis mars 2004). Il a assumé les fonctions de chef du secrétariat intérimaire de l’Initiative mondiale pour un vaccin contre le VIH jusqu’en décembre 2007 et préside actuellement son conseil d’administration. Il a à son actif plus de 150 publications, surtout dans les domaines de la virologie, du VIH/sida et de la mise au point de vaccins.