Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait: a) adopter une réglementation en matière d’émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada; b) faire en sorte que cette réglementation soit similaire à celle de la U.S. Environmental Protection Agency, qui vise à assurer le respect des normes d’émission de formaldéhyde de la Toxic Substances Control Act Title VI, et ce, afin de protéger la santé des Canadiens qui utilisent ces produits.
— Madame la Présidente, j'espère que le débat que nous aurons ici, ce soir ou en fin d'après-midi, permettra d'avoir des échanges objectifs et peut-être un peu moins animés que ce que nous avons vécu au cours des dernières minutes de la dernière heure.
Encore une fois, je suis très heureux aujourd'hui de me lever dans la Chambre pour pouvoir présenter la motion M-102 qui traite d'un sujet qui me tient à coeur. C'est une motion qui traite d'un sujet important, qui est de s'assurer que nous pourrons adopter une réglementation canadienne en matière d'émissions de formaldéhyde.
Le formaldéhyde est une substance toxique qui provient, par exemple, de matériau composite à base de bois, utilisé à l'intérieur, et qui cause des problèmes de santé importants.
Je suis père de quatre jeunes garçons. Évidemment, la santé de mes enfants est importante pour moi, tout comme la santé de ma famille. J'avoue que, des fois, j'ai tendance à pousser un peu la note concernant la protection de la santé de mes enfants. Par exemple, je leur demande de s'assurer — et je le fais moi-même pour les aider — de bien laver leurs fruits, leurs légumes, de bien se laver les mains. Je ferme l'émetteur WiFi tous les soirs avant qu'ils ne se couchent.
Évidemment, pour leur protection, je me suis assuré qu'ils ont un environnement qui les protège. Nous résidons dans une maison et au cours des années, j'ai effectué des rénovations dans nos propriétés en installant du plancher flottant, une nouvelle cuisine, de nouvelles armoires. Puis j'ai appris, au cours de la campagne électorale, en visitant une usine de fabrication de panneaux composites à base de bois que certains fabricants étrangers utilisaient comme résine des éléments qui contenaient du formaldéhyde.
J'ai été étonné, parce que je croyais que le formaldéhyde avait été banni de l'ensemble des produits composites à base de bois. Je pensais que nous avions une réglementation canadienne qui permettait justement de limiter, de réduire ou d'éliminer les émissions de formaldéhyde. Donc, à mon grand étonnement, j'ai réalisé qu'il n'y avait pas de réglementation canadienne, ou de mesures très concrètes pour pouvoir justement éliminer les émissions de formaldéhyde.
En fouillant pour tenter de découvrir où on en était en matière de protection, et éviter d'avoir des émissions de formaldéhyde, je suis tombé sur un article qui traitait de l'ouragan Katrina. Je me suis rendu compte que cet ouragan, en 2005, a eu des conséquences importantes. Des gens de la Louisiane ont été évacués et ils ont été relocalisés et logés dans des maisons mobiles. Au cours des semaines qui ont suivi leur relocalisation, leur installation dans ces maisons mobiles, on s'est rendu compte que ces gens tombaient malades. Ils avaient donc des problèmes respiratoires.
Après toutes sortes d'analyses, on s'est rendu compte que ces maisons mobiles étaient fabriquées à partir de produits composites à base de bois qui contenaient du formaldéhyde. S'en est suivi toute une série de mesures juridiques pour tenter d'obtenir compensation auprès des fabricants qui avaient produit ces matériaux-là, des gens qui avaient construit ces maisons mobiles. En 2012, il y a eu résolution de ces conflits.
En 2015, une émission américaine, 60 Minutes, a traité de cet enjeu pour se rendre compte que des producteurs étrangers de panneaux composites de bois vendaient aux États-Unis beaucoup de matériel produit à base de composite qui contenait du formaldéhyde, notamment du plancher flottant. Donc l'émission 60 Minutes traitait de cela pour se rendre compte finalement qu'il n'y avait pas de mesure permettant de contrôler les émissions de formaldéhyde et que des Américains tombaient malades par suite d'exposition à des émissions de formaldéhyde.
Évidemment, les Américains ont réagi très négativement. À la suite de cette émission, le gouvernement américain a mis en place une réglementation très stricte pour pouvoir éliminer le formaldéhyde des produits composites à base de bois.
Nous sommes ici, à la Chambre, aujourd'hui, pour nous assurer que le Canada, qui n'a pas de réglementation, de mesures concrètes pour pouvoir limiter les émissions de formaldéhyde, pourra adopter une réglementation similaire. C'est pourquoi j'ai déposé la motion M-102 . Nous pourrons échanger sur les éléments que contient cette motion.
Comme je le disais tout à l'heure, l'objectif de la motion M-102 est d'adopter une réglementation canadienne en matière d'émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada. Cette réglementation devra s'aligner sur celle de la United States Environmental Protection Agency, qui assure le respect des normes d'émissions de formaldéhyde de la Toxic Substances Control Act, Title VI, au moyen d'un processus de certification qui va établir des limites concernant le taux de formaldéhyde contenu dans les produits composites à base de bois.
C'est important de dire que la réglementation américaine qui a été présentée l'année dernière entrera en vigueur à compter de décembre 2017. C'est donc un élément important à prendre en considération dans notre débat. Je le répète: la réglementation américaine entrera en vigueur en décembre 2017, c'est-à-dire au cours des prochains mois.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le formaldéhyde est un gaz incolore qui s'infiltre dans l'air de deux façons différentes. Il peut s'infiltrer par des émissions gazeuses, par des matériaux de construction ou des produits ménagers, ou par la combustion de ces mêmes produits. Les effets du formaldéhyde sur la santé sont connus, étudiés depuis de nombreuses années et bien documentés par Santé Canada.
Des concentrations élevées de formaldéhyde peuvent causer des irritations aux yeux, au nez ou à la gorge, ainsi que des problèmes respiratoires. Elles peuvent aussi aggraver des symptômes de l'asthme chez les enfants et les nourrissons, et peuvent même causer le cancer. C'est pourquoi ce gaz a été déclaré toxique dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999.
Le formaldéhyde est contenu dans un très grand nombre de matériaux de construction fabriqués à base de panneaux de composite. Les panneaux de composite sont des produits de consommation à base de résidus de bois recyclé qui sont de plus en plus présents dans le quotidien des Canadiens et des Canadiennes.
Ces panneaux ont plusieurs utilités, dont la fabrication de meubles, de bureaux, d'étalages, d'armoires de cuisine, de planchers et de jouets. Le formaldéhyde provient principalement de la résine qui est utilisée comme adhésif dans la fabrication de ces panneaux de composite de bois et de contreplaqué de bois dur.
Comme mes collègues le savent peut-être déjà, Santé Canada a établi une ligne directrice générale concernant la qualité de l'air intérieur dans les maisons. Celle-ci établit les niveaux maximum pour deux genres d'exposition au formaldéhyde: l'exposition à court terme et l'exposition à long terme.
Ces lignes directrices fournissent également des renseignements concernant les effets connus sur la santé des contaminants de l'air intérieur, les sources de contaminants de l'air intérieur, les limites d'exposition recommandées ainsi que des recommandations pour réduire l'exposition à des polluants.
Bien qu'il existe aussi une norme sur les émissions de formaldéhyde provenant de panneaux de composite et de contreplaqué de bois dur, la norme CAN/CSA-0160, il s'agit d'une norme à caractère volontaire. Ce qui est important de retenir, c'est le caractère volontaire de cette norme. Son application n'est pas imposée et son respect n'est pas impératif, alors que c'est le cas pour le développement d'une réglementation qui découle d'une loi ou d'un règlement.
La protection des Canadiens et des Canadiennes contre les effets nocifs des émissions de formaldéhyde, provenant notamment des panneaux de composite et de contreplaqué de bois dur, est fondamentale. Par conséquent, la motion débattue aujourd'hui est essentielle et répond à des problèmes qui ne sont pas abordés par la réglementation canadienne. Si cette réglementation n'est pas adoptée, la situation que j'ai expliquée tout à l'heure pourrait empirer lorsque la réglementation américaine entrera en vigueur en décembre 2017.
La motion vise non seulement à protéger la santé des Canadiens et des Canadiennes qui achètent ou qui utilisent ces produits, mais aussi à ce que les consommateurs canadiens aient accès à des matériaux de construction d'une qualité exemplaire.
La réglementation canadienne doit s'aligner sur la réglementation américaine. Voici pourquoi. Le 12 décembre 2016, les États-Unis ont publié leur réglementation nationale finale en matière d'émissions de formaldéhyde issues des produits composites à base de bois, afin de protéger les citoyens américains qui les achètent. Encore une fois, les effets sur la santé de ce gaz toxique sont connus et étudiés.
Tout fabricant de composite de bois, qu'il soit américain ou étranger, désirant vendre ou offrir ses produits aux consommateurs américains, aura jusqu'au 12 décembre 2017 pour se conformer au programme de certification et aux nouvelles exigences environnementales américaines. Par cette réglementation, les États-Unis ont indiqué clairement aux fabricants de panneaux de composite que la santé des Américains était leur priorité.
Comme la majorité des fabricants canadiens de panneaux de composite ont déjà investi dans leurs installations pour s'assurer qu'ils étaient conformes aux nouvelles normes américaines, ceux-ci vont pouvoir continuer d'exporter leurs produits aux États-Unis. Il n'y aura aucune conséquence pour leurs opérations.
Par contre, certains fabricants étrangers de panneaux de composite, qui n'ont pas à effectuer les investissements nécessaires dans leurs opérations pour respecter les nouvelles normes américaines, chercheront à liquider leurs produits dans des pays qui n'ont pas de normes aussi sévères, comme le Canada.
Si c'est le cas, l'utilisation de panneaux de composite provenant de ces fabricants, dont les émissions de formaldéhyde sont très élevées, pourrait avoir des effets évidemment non négligeables sur la santé des Canadiens et des Canadiennes qui achètent ou utilisent ces produits.
Il faut avoir un processus de certification au Canada similaire à celui des États-Unis et assurer une protection aux consommateurs canadiens en leur garantissant que les produits qu'ils achètent adhèrent aux plus hautes normes en matière de protection contre les émissions de formaldéhyde.
Je l'ai dit, je suis père de quatre jeunes garçons, et leur santé me tient particulièrement à coeur. Si j'avais su que les produits que j'ai achetés au cours des dernières années contenaient du formaldéhyde, j'aurais évidemment pris une tout autre décision quant à l'achat de ces matériaux.
En apprenant, comme je le disais tout à l'heure, que le Canada n'avait pas de mesures concrètes pour protéger la santé des Canadiens et des Canadiennes des effets nocifs du formaldéhyde dans l'air, j'ai décidé d'intervenir. C'est pourquoi j'ai développé cette motion et que je la dépose à la Chambre. Il est de mon devoir, en tant que père de famille, d'assurer la santé de mes enfants et de ma famille.
Sans l'adoption de mesures canadiennes pour protéger la santé des Canadiens et des Canadiennes des effets du formaldéhyde, il est clair que les fabricants de panneaux de composite non conformes à la certification américaine pourraient cibler le marché canadien pour vendre et écouler leurs produits.
Il est important de rectifier la situation et d'adopter, encore une fois, une réglementation qui s'aligne sur celle des États-Unis, qui est particulièrement rigoureuse. Une fois adoptée, cette réglementation canadienne protégera la santé des Canadiens et des Canadiennes.
En se basant sur les normes américaines, la réglementation canadienne limitera l'émission de formaldéhyde, s'assurera que les produits importés répondent aux nouvelles normes canadiennes, effectuera un étiquetage adéquat, s'assurera que tous les produits seront testés et, finalement, mettra en oeuvre une certification qui sera assurée par des entités accréditées.
Le secteur de la fabrication des panneaux de composite compte 13 usines au Canada et sont réparties dans six provinces. Soixante-dix pour cent de la production de ces panneaux sont exportés aux États-Unis. Ce secteur économique est important, et il génère des retombées de 3,4 milliards de dollars.
Comme plusieurs autres qui ont le même objectif que moi, je suis très fier qu'il y ait dans notre circonscription une usine qui s'est adaptée aux plus hautes normes en matière de protection des gens de notre région et des Canadiens et des Canadiennes.
Pour résumer, je tiens à souligner le leadership de nos fabricants canadiens de panneaux de composite qui ont effectué les investissements requis, afin de se conformer aux plus hautes normes pour limiter l'exposition des Canadiens et des Canadiennes aux émissions de formaldéhyde.
Encore une fois, c'est avec plaisir que je présente et dépose cette motion à la Chambre pour permettre aux Canadiens et aux Canadiennes d'assurer leur sécurité.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de m'adresser à la Chambre aujourd'hui au sujet de la motion M-102.
Je félicite le parrain de la motion de son formidable travail. Ma circonscription a vécu le problème dont il est question. On y trouve des organisations qui ont déjà commencé à prendre des mesures en vue d'adopter une réglementation ou d'appliquer au moins les procédures existantes. Il faut reconnaître le problème, et la motion M-102 est un pas dans la bonne direction.
Voici le texte de la motion:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait : a) adopter une réglementation en matière d’émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada; b) faire en sorte que cette réglementation soit similaire à celle de la U.S. Environmental Protection Agency, qui vise à assurer le respect des normes d’émission de formaldéhyde de la Toxic Substances Control Act Title VI, et ce, afin de protéger la santé des Canadiens qui utilisent ces produits.
Nous avons une réserve, tout comme l'industrie d'ailleurs, concernant le mot « similaire ». Nous reconnaissons que la motion est sensée. Nous aimerions qu'un amendement y soit apporté afin qu'elle prévoie plutôt que cette réglementation « concorde avec » ou « soit alignée sur ».
J'ai reçu un message de l'un des principaux fabricants de bois composite et de contreplaqué dans ma circonscription, l'un des principaux producteurs de produits forestiers au Canada. Il suggère que les règlements soient calqués sur les exigences américaines en matière d'émissions de formaldéhyde, plus particulièrement sur les règles très strictes en vigueur en Californie. Je crois que mon collègue a pris des mesures à cet égard.
Le gouvernement précédent a toujours pris position sur le contrôle des substances toxiques qui présentent des risques pour la santé humaine. Par exemple, c'était une priorité d'adopter la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation, qui interdit l'utilisation du bisphénol A dans la fabrication des biberons.
Le 12 décembre 2016, l'agence américaine de protection de l'environnement a publié de nouveaux règlements visant à réduire l'exposition aux émissions de formaldéhyde provenant de certains produits de bois qui sont produits aux États-Unis ou qui sont importés aux États-Unis. L'agence a adopté les règlements du California Air Resources Board relativement aux produits en bois composite pour s'assurer qu'un cadre réglementaire uniforme soit en place à l'échelle des États-Unis.
Le formaldéhyde est utilisé comme adhésif dans de nombreux produits de bois, comme les meubles, les revêtements de sol, les placards, les bibliothèques et les matériaux de construction, dont le contreplaqué et les panneaux en bois, comme l'a mentionné mon collègue. Les produits en bois composite sont fabriqués à partir de résidus de bois recyclés avant consommation, qui utilisent 95 % de l'arbre et beaucoup de fibre de bois de source locale. C'est important, particulièrement dans ma circonscription, Cariboo—Prince George, parce que nous dépendons de l'industrie forestière.
L'exposition au formaldéhyde peut avoir des effets néfastes sur la santé, dont l'irritation des yeux, du nez et de la gorge, d'autres symptômes respiratoires et même le cancer. Au Canada, le formaldéhyde fait partie des substances toxiques désignées dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999. Cependant, si le gouvernement du Canada décide d'adopter la réglementation de l'EPA, l'utilisation du formaldéhyde dans les produits du bois serait sujette à des règlements plus stricts sur les produits finis, comme le contreplaqué, les portes d'armoire et les revêtements de comptoir.
Il est important de noter que les exportateurs canadiens de produits composites à base de bois respectent déjà les normes américaines et californiennes de façon volontaire par l'entremise du Groupe CSA pour exporter leurs produits sur le marché américain. Si le Canada n'adopte pas cette modification réglementaire ou rejette la motion M-102, les produits composites à base de bois qui entrent au Canada seront soumis à des règlements sur le formaldéhyde moins stricts que ceux applicables aux exportations canadiennes vers les États-Unis.
Des emplois sont aussi en jeu. Il ne s'agit pas seulement d'une question de santé, mais aussi d'avantage concurrentiel. Il faut protéger les emplois au Canada et empêcher que des produits étrangers déferlent sur notre marché, comme les produits composites à base de bois de la Chine.
Je le répète, cette motion est pleine de bon sens.
Tant de sujets divisent la Chambre des communes. Espérons que celui-ci jouira de l'appui de tous les députés, car la motion est pleine de bon sens. Revenons aux emplois canadiens. Nous devons garder à l'esprit que la motion protège les emplois au Canada. Elle favorise également la création d'emplois.
L'industrie des panneaux composites crée des emplois au Canada, où près de 12 000 personnes travaillent dans cette industrie, dont beaucoup dans les collectivités rurales comme celles de ma circonscription, Cariboo—Prince George. En fait, l'usine de production West Fraser, à Quesnel, est un important employeur et elle est membre de l'industrie des panneaux composites. D'ailleurs, il s'agit de l'un des plus importants producteurs de ces panneaux au Canada.
Si la motion M-102 n'est pas adoptée, cela risque de nuire à ces emplois et aux emplois dans ma circonscription.
Comme le savent les députés, je suis l'un des plus ardents défenseurs de la conclusion, dès que possible, d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre. Compte tenu du discours de plus en plus protectionniste de nos voisins du Sud, nous devons faire tout en notre pouvoir pour que les producteurs canadiens jouissent des mêmes avantages que leurs concurrents. Si la motion M-102 n'est pas adoptée, cela risque de nuire à ces emplois et aux emplois dans ma circonscription.
En faisant concorder le cadre réglementaire canadien avec celui des États-Unis pour les produits à base de bois contenant du formaldéhyde, nous éviterons le dumping de produits non conformes aux normes de l'EPA dans le marché canadien. Nous ferons ainsi en sorte que les fabricants canadiens de produits à base de bois conservent un avantage concurrentiel, tant au pays qu'à l'étranger. Dans un climat économique mondial incertain et en constante évolution, nous devons saisir toutes les occasions possibles de faire en sorte que nos produits forestiers et nos producteurs forestiers demeurent concurrentiels.
J'ai une statistique à présenter aux députés. Plus de 140 collectivités de ma province, la Colombie-Britannique, sont tributaires des forêts. Près de 65 000 travailleurs dépendent de l'industrie forestière pour gagner leur vie et nourrir leur famille. En ce moment, nous n'avons pas d'accord sur le bois d'oeuvre. Nous l'avons déjà dit maintes fois, mais je continuerai de défendre les travailleurs du secteur forestier.
On estime que des droits de douane seront bientôt imposés aux producteurs canadiens qui exportent leurs produits vers les États-Unis. Avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement Harper, des différends en matière de bois d'oeuvre couvaient déjà depuis plus 20 ans. Un sommet a été atteint en 2002, quand les États-Unis ont imposé des droits de 27 % sur le bois d'oeuvre canadien. Ils soutenaient que le Canada subventionnait injustement les producteurs de bois d'épinette, de pin et de sapin.
La guerre commerciale a nui grandement aux emplois canadiens. Bien que nous aimions vanter notre bilan en matière de litiges, des milliers de personnes ont perdu leur emploi dans cette industrie, dont 15 000 travailleurs forestiers de la Colombie-Britannique.
Une des citations connues qui ne cessaient d'être répétées à la Chambre à l'époque était que la définition de la folie, c'était de faire la même chose à répétition et de s'attendre à ce que les résultats soient différents. Plutôt que de négocier un nouvel accord sur le bois d'oeuvre dès le départ, le gouvernement libéral s'est croisé les bras et a mis ce dossier en veilleuse tout en faisant de fausses promesses et en proposant de faux échéanciers.
Voilà où nous en sommes: il n'y a pas d'accord, et les emplois bien payés du secteur forestier sont menacés. Une certitude que nous avons toutefois, si l'on se fie aux quatre dernières guerres commerciales, c'est que les choses vont mal finir. Peu importe ce qui adviendra dans le dossier de l'accord sur le bois d'oeuvre, il y aura des perdants.
Les Canadiens ont besoin que le gouvernement leur livre des résultats concrets et qu'il protège notamment les quelque 400 000 emplois mis en péril par un nouvel accord sur le bois d'oeuvre. D'après les conversations que j'ai eues, les Canadiens sont inquiets, avec raison, parce qu'il est clair qu'il n'y a aucun plan pour protéger les emplois rémunérateurs qui ont été créés au Canada grâce à l'ALENA, y compris 550 000 emplois dans le secteur de l'automobile, 211 000 emplois dans l'aérospatiale et des emplois dans les secteurs pétrolier, gazier, minier et forestier.
Le gouvernement libéral doit commencer à reconnaître l'importance de l'économie des régions rurales, car elle forme la base de l'économie canadienne. Le Parti conservateur défend tous les vaillants travailleurs du secteur des ressources et leur famille respective. Dans bien des cas, ces Canadiens triment de 12 à 14 heures par jour à faire un travail éreintant et exigeant dans toutes sortes de conditions météorologiques. Ils travaillent fort pour nourrir leur famille, et nous sommes de tout coeur avec eux.
Le fait d'apporter cette modification mineure et judicieuse qui ajustera la réglementation actuelle pour officialiser ce qui se fait déjà volontairement est une bonne initiative, et c'est pourquoi nous appuierons la motion M-102.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour parler de la motion M-102 de mon collègue d'. Je vais lire sa motion, car cela en vaut la peine:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait: a) adopter une réglementation en matière d’émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada; b) faire en sorte que cette réglementation soit similaire à celle de la U.S. Environmental Protection Agency, qui vise à assurer le respect des normes d’émission de formaldéhyde de la Toxic Substances Control Act Title VI, et ce, afin de protéger la santé des Canadiens qui utilisent ces produits
Comme mes collègues l'ont déjà mentionné il y a quelques instants, le problème avec les lignes directrices qui existent déjà, c'est qu'elles ne sont pas obligatoires et que nous devrons donc renforcer la protection des Canadiens. Je vais d'abord expliquer ce qu'est le formaldéhyde au commun des mortels. Ce n'est pas un mot qu'on utilise tous les jours, mais il peut être utile dans un jeu de Scrabble.
Le formaldéhyde est un gaz incolore qui est émis principalement par les produits d'entretien ménager, mais aussi par des produits du bois et qu'on peut retrouver, par exemple, dans des panneaux composites. C'est un gaz qui peut se dégager des produits et avoir des effets toxiques. Il peut causer des sensations de brûlure aux yeux, au nez, à la gorge et des problèmes respiratoires. De très grandes concentrations peuvent entraîner certaines formes de cancer. C'est un produit toxique à ne pas négliger.
Le problème que nous avons depuis de nombreuses années, autant avec le gouvernement conservateur qu'avec le gouvernement libéral tout récemment, c'est qu'on va plutôt vers des lignes directrices à respecter sur une base volontaire. On donne donc des lignes directrices et on conseille aux entreprises de respecter certaines normes, mais ce n'est pas obligatoire.
Je félicite mon collègue d'avoir déposé cette motion, parce qu'elle précise que nous devons avoir des normes obligatoires. Nous avons déjà des règles que les entrepreneurs d'ici respectent. Le problème, c'est qu'effectivement nous n'avons pas de règles obligatoires.
Bien qu'il existe une norme pour les émissions de formaldéhyde en ce qui concerne les panneaux de contreplaqué composites et de feuillus, elle est appliquée sur une base volontaire seulement. Par conséquent, elle n'est pas nécessairement appliquée, car elle n'est pas obligatoire.
Le contraire se passe dans d'autres pays, dont les États-Unis, où une grande réflexion a mené récemment à un renforcement des règles. D'ailleurs, dès 2007, la Californie a adopté une réglementation conçue pour réduire l'exposition du public au formaldéhyde.
La réglementation a établi deux phases ayant trait aux normes d'émission que l'on doit respecter pour les planchers et matériaux composites stratifiés. La première mentionnait 210 particules par milliard à respecter dès janvier 2009. La deuxième phase, qui a débuté en janvier 2011, permettait une concentration maximale de formaldéhyde de 110 particules par milliard.
Le travail des États-Unis à cet égard a grandement augmenté. Récemment, nos voisins américains ont eu d'autres préoccupations quand ils ont vu entrer des produits fabriqués à l'extérieur des États-Unis. Ces produits ont commencé à envahir le marché à cause de leur faible prix, et ils contenaient beaucoup plus de formaldéhyde que les normes permises.
Maintenant, toutes les compagnies qui souhaitent vendre ou fabriquer ces produits offerts aux consommateurs des États-Unis, ont jusqu'au 12 décembre 2017 pour se conformer au programme de certification de dosage de formaldéhyde dans les panneaux composites. Comme on le constate, la réglementation américaine s'est améliorée année après année.
On peut effectivement se demander, si notre réglementation est semblable à celle des États-Unis, si cela aura un effet négatif sur l'industrie canadienne qui construit ces panneaux de bois?
La réponse est non. Pour continuer d'exporter vers les États-Unis, les fabricants canadiens ont déjà fait des investissements substantiels dans leurs installations, afin de respecter, et même surpasser, les normes environnementales des États-Unis. Les entreprises canadiennes sont déjà prêtes à répondre à des normes obligatoires même si, à l'heure actuelle, ce ne sont que des normes facultatives que l'on respecte sur une base volontaire.
Les fabricants canadiens sont prêts. De plus, comme d'autres députés l'ont mentionné, nous serions pénalisés si nous n'avions pas une réglementation ferme et obligatoire, parce que des fabricants provenant d'autres pays pourraient exporter et vendre ici leurs marchandises de bois qui contiendraient une quantité de formaldéhyde supérieure à ce qui est recommandé et acceptable pour la santé.
D'ailleurs, les recommandations du Canada sont encore plus sévères que celles des États-Unis, comme je le mentionnais tout à l'heure dans une de mes questions. Par exemple, pour ce qui est de l'exposition à long terme, Santé Canada recommande un maximum de 40 particules par milliard, alors qu'aux États-Unis, il est de 110 particules par milliard. Cette recommandation vise à s'assurer du bien-être et de la santé des Canadiens et des Canadiennes.
La motion propose une approche similaire à celle des États-Unis, mais je suis absolument d'accord avec mon collègue pour dire qu'on devrait aller plus loin que les recommandations des États-Unis, parce que Santé Canada recommandait plutôt 40 particules par milliard, et non 110, comme le font les États-Unis. On peut faire un effort supplémentaire et avoir des lignes directrices.
C'est une bonne nouvelle que mon collègue dépose ce projet de loi, mais c'est aussi surprenant, parce que le 16 juin 2015, Santé Canada a émis une mise à jour des lignes directrices de la qualité de l'air résidentiel concernant le formaldéhyde.
En effet, il y a à peu près un an et demi, le gouvernement libéral a fait une mise à jour et a adopté des lignes directrices sévères, qui suivent les recommandations de Santé Canada pour le bien-être, la santé et la sécurité de la population, mais elles sont suivies sur une base volontaire, ce qui s'est malheureusement souvent répété sous les gouvernements antérieurs conservateurs et sous le gouvernement libéral actuel.
Je félicite mon collègue pour sa démarche, qui va au-delà de ce que le gouvernement a fait en 2015, qui était un peu décevant. Cette approche va dans la bonne direction.
J'espère que les prochaines réglementations et modifications apportées par le gouvernement libéral seront obligatoires, et non seulement des lignes directrices que les entreprises peuvent suivre ou non, selon le bon vouloir et la bonne volonté de leurs dirigeants ou de leurs conseils d'administrations.
Encore une fois, je pense qu'il s'agit d'une très bonne motion, et je serai très content de l'appuyer lors du vote.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole ce soir pour souligner l'importance de la motion M-102, qui porte sur les émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada.
Je me suis réjoui d'entendre les deux partis de l'autre côté de l'allée exprimer leur appui envers la motion. Celle-ci est de la plus haute importance, et je tiens à saluer l'excellent travail du député dans ce dossier.
Le formaldéhyde est un gaz incolore émis essentiellement par des produits ménagers et des matériaux de construction. C'est un irritant. L'exposition à de fortes concentrations de formaldéhyde cause des sensations de brûlure aux yeux, au nez et à la gorge ainsi que des problèmes respiratoires et parfois le cancer.
On sait que les produits composites à base de bois dégagent du formaldéhyde. Les panneaux composites sont fabriqués en liant des particules de bois au moyen d’adhésifs qui peuvent contenir du formaldéhyde. Ils sont souvent utilisés dans la fabrication de produits intérieurs courants, comme du mobilier, des pupitres, des étagères, des armoires, des couvre-sol et même des jouets.
Santé Canada a publié des lignes directrices sur la qualité de l’air intérieur résidentiel qui résument les risques pour la santé que posent certains polluants intérieurs et qui contiennent également des informations sur les effets connus des contaminants de l'air intérieur sur la santé et les limites d'exposition recommandées ainsi que des conseils pour réduire l'exposition aux polluants.
Même s'il existe une norme en matière d'émissions de formaldéhyde pour les panneaux composites et les panneaux de contreplaqué de feuillus au Canada, elle est adoptée sur une base volontaire. Puisqu'il n'y a pas de mise en application ou de norme obligatoire, comme c'est le cas pour les règlements prévus par la loi, les Canadiens ne sont pas à l'abri des effets nocifs des émissions de formaldéhyde provenant de sources telles que les panneaux composites ou les panneaux de contreplaqué de feuillus.
Comme il a été mentionné plus tôt, le 12 décembre 2016, le gouvernement des États-Unis a annoncé une règle finale sur les normes en matière d'émissions de formaldéhyde pour les produits de bois composite afin de prévenir les effets nocifs de ce gaz incolore. Depuis que ce règlement est entré en vigueur, tous les fabricants américains et étrangers de produits de bois composite qui souhaitent vendre ces produits à des consommateurs américains ont jusqu'au 12 décembre 2017 pour se conformer au programme d'homologation et aux nouvelles normes environnementales des États-Unis.
Pour continuer d'exporter des produits aux États-Unis, les fabricants canadiens ont investi des sommes considérables dans leurs installations afin de respecter, voire bien souvent de dépasser, les normes environnementales des États-Unis, qui sont très rigoureuses, en particulier en ce qui a trait aux émissions de formaldéhyde. La plupart des fabricants canadiens de panneaux composites ont déjà fait les investissements nécessaires pour se conformer aux normes américaines et ils continueront de pouvoir exporter leurs produits aux États-Unis après la date butoir du 12 décembre 2017.
Certains fabricants étrangers de panneaux composites qui n'ont pas fait les investissements nécessaires dans leurs opérations pour respecter les nouvelles normes environnementales américaines vont chercher à liquider leurs produits dans des pays ayant des normes moins rigoureuses en la matière, dont le Canada. Par conséquent, l'utilisation dans ces pays de panneaux composites ayant des émissions de formaldéhyde très élevées pourrait avoir des effets importants sur la santé des Canadiens qui achètent ces produits manufacturés.
En outre, un tel scénario placerait les fabricants canadiens dans une position concurrentielle désavantageuse par rapport aux fabricants étrangers et il pourrait avoir des répercussions économiques importantes pour eux.
Au Canada, 13 usines réparties dans 6 provinces produisent des panneaux composites. Au total, les usines canadiennes de panneaux composites emploient 11 500 travailleurs, auxquels elles versent près de 724 millions de dollars en salaires, et elles injectent quelque 3,41 milliards de dollars dans l'économie canadienne. À l'heure actuelle, un peu plus de 70 % des panneaux bruts et des produits fabriqués à l'aide de panneaux bruts au Canada sont exportés vers les États-Unis.
Ma circonscription, Sault Ste. Marie, abrite une usine prospère qui produit des panneaux composites. ARAUCO Amérique du Nord fabrique une vaste gamme de solutions de produits forestiers durables partout au pays, y compris à Sault Ste. Marie. Elle produit la sélection la plus complète de l'industrie quant aux panneaux composites, au contreplaqué de haute qualité, aux produits de menuiserie, au bois d'oeuvre et à la pâte de bois certifiée FSC.
Dans l'ensemble, ARAUCO Amérique du Nord emploie plus de 13 500 personnes dans plus de 30 installations de productions internationales. De plus, elle a des équipes de ventes dans plus de 80 pays. Ses produits, dont des panneaux de bois, comme les panneaux de fibres à densité moyenne fabriqués à l'usine ARAUCO de Sault Ste. Marie, ainsi que du bois d'oeuvre et de la pâte de bois, sont vendus sur cinq continents à 3 500 clients dans 220 ports du monde.
ARAUCO Amérique du Nord a fait l'acquisition de l'usine de Sault Ste. Martie de la société Flakeboard en septembre 2012. Elle en a fait une filiale en propriété exclusive. Il y a plus de 20 ans, en 1996, le premier panneau sortait de la plus grande presse continue au monde, celle de GP Flakeboard à Sault Ste. Marie. Il y avait 87 employés à l'époque. Aujourd'hui, l'usine ARAUCO de Sault Ste. Marie emploie plus de 120 personnes. Le succès de ses opérations s'explique en grande partie par le fait que ses propriétaires sont soucieux de la qualité de leurs produits et qu'ils ont formé du personnel hautement qualifié qui est très fier de son travail.
ARAUCO, comme de nombreuses autres entreprises canadiennes, a à coeur la santé des Canadiens et la durabilité de ses produits. Par exemple, elle offre des choix de produits à privilégier du point de vue environnemental pour aider ses clients dans leurs initiatives de construction et de fabrication durables. ARAUCO est à Sault Ste. Marie depuis plus de 20 ans. Aujourd'hui, cette entreprise est l'un des fabricants les plus efficaces et productifs de l'Amérique du Nord. Elle fait preuve de leadership et ses activités sont de plus en plus efficaces et écologiques. Elle a d'ailleurs un bilan exemplaire en matière de santé et sécurité. ARAUCO emploie des pratiques exemplaires dans la fabrication de tous ses produits. L'entreprise utilise le bois qui pousse dans ses propres plantations forestières, qui ont obtenu une certification d'aménagement durable, des produits importés et de la fibre de bois recyclée de type post-industriel, comme les matières premières sur le marché intérieur.
Tous les produits d'ARAUCO sont certifiés conformes aux normes de la chaîne de traçabilité du FSC, qui garantissent que la fibre ligneuse utilisée provient de sources responsables. Les usines de panneaux composites d'ARAUCO Amérique du Nord sont conformes à la norme de durabilité des matériaux composites certifiés écologiques de la Composite Panel Association. Ainsi, ces usines ont mis en place un nombre de critères de rendement, y compris l'outil de calcul des émissions de carbone de l'Association, pour évaluer le cycle de vie des produits et leur empreinte carbone. Tous les panneaux composites d'ARAUCO vendus en Amérique du Nord sont fabriqués conformément à la norme sur les émissions de formaldéhyde CARB 2 de l'Air Resources Board de la Californie. Ce n'est qu'un exemple qui montre qu'aujourd'hui, les entreprises canadiennes respectent et même dépassent les normes américaines.
De 2005 à 2015, Santé Canada a mesuré la concentration de formaldéhyde dans plus de 500 maisons partout au pays. Près de 8 % des maisons dépassaient la limite d'exposition à long terme, ce qui entraîne un risque d'effets nocifs. En 2001, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999, le formaldéhyde a été reconnu comme toxique pour la santé humaine et l'environnement. Les émissions de formaldéhyde provenant des moteurs sont réglementées en vertu de la Loi depuis 2003. Jusqu'à maintenant, aucune mesure n'a été prise en vertu de la Loi en ce qui concerne l'exposition au formaldéhyde dans l'air intérieur.
L'adoption de la motion M-102 contribuerait à protéger la santé des Canadiens contre l'effet du formaldéhyde dans l'air intérieur et appuierait l'uniformisation de la réglementation avec celle des États-Unis.
Je tiens à réitérer mon appui inébranlable à la motion M-102, car elle protège d'abord et avant tout la santé des Canadiens. J'encourage la majorité des fabricants de panneaux composites du Canada à continuer d'investir dans leurs opérations pour respecter des normes environnementales élevées, comme celles en vigueur aux États-Unis. Nous ne pouvons pas permettre aux fabricants de panneaux composites étrangers, qui n'ont pas fait les investissements nécessaires pour répondre aux nouvelles normes environnementales américaines, de venir liquider leurs produits au Canada, autrement dit, de venir brader leurs produits ici. Cette pratique poserait un risque pour la santé des Canadiens, comme l'a fait remarquer un récent reportage spécial de l'émission 60 Minutes.
Cela me rappelle lorsque je conduisais dans la Nouvelle-Orléans, peu de temps après Katrina, pendant que ma femme était à une conférence. J'avais vu les caravanes du gouvernement qui contenaient du formaldéhyde. C'était terrible. De pauvres gens s'étaient retrouvés sans domicile et avaient été relogés dans ces caravanes qui dégageaient du formaldéhyde. Ce n'est qu'en 2012 que l'affaire a été résolue. Je ne veux pas qu'une situation semblable se produise au Canada.
En outre, la motion contribuerait à protéger des emplois canadiens, car permettre que des produits soient bradés ici entraînerait des pertes d'emploi au Canada. Par conséquent, je prie les députés de bien vouloir appuyer la motion, et je félicite mon collègue pour celle-ci.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre ce soir, afin de me prononcer fermement, avec vigueur et enthousiasme, en faveur de la motion M-102, déposée par mon collègue d'.
À mon avis, c'est important de rappeler l'objet de la motion, puisque les gens de mon secteur regarderont mon intervention qui sera amplement diffusée sur les réseaux sociaux, car il s'agit d'un dossier qui mérite d'être connu. La motion se lit comme suit:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait: a) adopter une réglementation en matière d’émissions de formaldéhyde provenant de produits composites à base de bois, à usage intérieur, vendus, offerts ou fournis pour la vente au Canada; b) faire en sorte que cette réglementation soit similaire à celle de la U.S. Environmental Protection Agency, qui vise à assurer le respect des normes d’émission de formaldéhyde de la Toxic Substances Control Act Title VI, et ce, afin de protéger la santé des Canadiens qui utilisent ces produits.
En tant que telle, la motion semble très intéressante. Toutefois, je pense qu'il faut aller un peu plus loin. On semble être dans une situation très intéressante à la Chambre, car on dirait que tout le monde appuiera la motion. Pourquoi est-ce important d'adopter la motion? Parce qu'elle est bonne pour l'économie du pays. Il faut aussi et surtout qu'elle soit non seulement adoptée par la Chambre, mais que le gouvernement pose des gestes concrets par la suite. Elle doit être appuyée par le gouvernement fédéral. On doit faire en sorte que les excellentes recommandations que je viens de lire soient adoptées rapidement par le gouvernement fédéral, c'est-à-dire avant décembre 2017.
Je vais faire un peu l'historique de la motion. C'est quand même assez récent. Le 12 décembre 2016, la Environmental Protection Agency, aux États-Unis, a publié un nouveau règlement visant à réduire l'exposition aux émissions de formaldéhyde provenant de certains produits à base de bois fabriqués ou importés aux États-Unis. L'EPA a adopté le règlement du California Air Resources Board sur les produits composites à base de bois, afin d'harmoniser le cadre réglementaire à la grandeur des États-Unis.
La question que tous se posent est la suivante: qu'est-ce que le formaldéhyde dont la motion fait mention? Le formaldéhyde est un gaz inodore, surtout employé comme adhésif dans une vaste gamme de produits à base de bois, comme des meubles, des planchers, des armoires, des étagères et des matériaux de construction, par exemple le contreplaqué et les panneaux de bois. L'exposition aux émissions de formaldéhyde peut avoir des effets nocifs sur la santé. Elle peut notamment causer une irritation des yeux, du nez ou de la gorge, entraîner différents symptômes respiratoires, et elle peut même causer le cancer.
Au Canada, le formaldéhyde est une substance dite toxique, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, et son utilisation est réglementée.
La motion vise à mettre en place de nouvelles règles, qui sont non seulement souhaitées par l'industrie, mais absolument nécessaires pour notre économie. En effet, si le gouvernement du Canada décide d'adopter le règlement de l'EPA, l'utilisation du formaldéhyde dans les produits finis à base de bois, comme les contreplaqués, les armoires et les comptoirs, sera assujettie à des normes plus strictes, à des règles plus sévères.
Je dois dire que les exportateurs canadiens de produits composites à base de bois souscrivent déjà aux normes américaines et californiennes, sur une base volontaire, dans le cadre du groupe CSA, pour exporter vers le marché américain.
Tout le monde se pose une question à la Chambre, même mes collègues se posent sûrement la question. Ils trépignent d'impatience, et ils veulent entendre la suite de mon discours. Ils veulent savoir pourquoi le député de s'intéresse aujourd'hui à la motion. La réponse est très simple. Je suis fier de dire que la plus grande usine de fabrication de panneaux de particules en Amérique du Nord ne se trouve pas aux États-Unis, à Montréal, à Toronto ou dans la circonscription de mon collègue qui a présenté la motion, mais bien à Lac-Mégantic, dans la circonscription de Mégantic—L'Érable, et j'en suis très fier.
D'ailleurs, mes collègues aussi sont fiers. Avoir de belles entreprises dans sa circonscription, cela fait notre fierté. C'est plaisant de pouvoir la partager avec nos collègues. Il s'agit d'une petite ville de près de 6 000 habitants qui compte une usine appelée Tafisa Canada. L'usine procure de l'emploi à 350 familles de Lac-Mégantic, en plus des retombées économiques très importantes liées à l'ensemble des fournisseurs et au transport, sans oublier les retombées fiscales pour la municipalité. Quand une usine de cette ampleur est située dans une petite communauté, cela contribue grandement à faire en sorte que la ville se porte bien et fonctionne bien.
Tafisa Canada est sous la direction de M. Louis Brassard, avec qui j'ai eu le plaisir de discuter, ce matin, de la motion M-102. Encore une fois, je vais me péter les bretelles: c'est un investissement portugais de la compagnie Sonae Industria. L'usine de Lac-Mégantic est même le plus important investissement portugais en dehors du Portugal. De plus, toute la direction et tous les emplois sont canadiens.
Voilà pourquoi nous sommes fiers, à Lac-Mégantic, de Tafisa Canada, qui a investi plus de 400 millions de dollars dans cette ville depuis 1992. Tafisa Canada fabrique 910 000 mètres cubes de panneaux de particules annuellement, soit 45 000 panneaux par jour, transportés par 300 camions et 50 wagons par semaine, et compte 25 emplois étudiants par été.
Le chiffre 25 est très important, car si on veut garder notre monde en région, il faut donner des emplois à nos étudiants. L'été est une occasion extraordinaire pour Tafisa Canada de dire aux jeunes qu'il y a de l'emploi chez nous et que, s'ils restent, ils verront à quel point on peut leur offrir un avenir extraordinaire dans une petite région. Tafisa Canada a un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars. C'est énorme pour une petite municipalité comme Lac-Mégantic.
J'ai eu une belle discussion avec le président de l'entreprise sur les conséquences qu'il y aurait à ce que le Canada n'harmonise pas ses règles avec celles des États-Unis. D'abord, il y a un risque de dumping réglementaire, c'est-à-dire que les usines qui ne répondront pas en décembre 2017 aux nouvelles normes risquent de décider d'envoyer au Canada leur production non réglementaire pour écouler leurs marchandises, puisqu'elles ne pourront plus les vendre aux États-Unis.
Cela va mettre à risque la santé des Canadiens, la santé économique de nos régions et nos usines, ce qui est absolument inacceptable. Nous ne pouvons pas accepter que des gens qui ne respectent pas les règles comme le font nos usines soient autorisés à agir de cette manière.
Ici même, au Québec, au Canada, une usine moins disciplinée que les grands de l'industrie pourrait décider de fabriquer des panneaux de moindre qualité. D'ailleurs, je n'ai pas encore parlé des usines des autres pays, comme celles de la Chine, qui ont peu de considération pour les règles nord-américaines, du moment qu'elles peuvent écouler leurs marchandises sur nos marchés.
Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec vient tout juste d'écrire au pour demander l'application des mêmes règles. C'est un appui qui vient tout juste d'arriver de la part du gouvernement du Québec. Je citerai deux paragraphes de cette lettre, qui lui a été envoyée le 8 février:
Ces dernières années, les usines québécoises et canadiennes ont réalisé des investissements importants pour se conformer aux exigences des normes et des standards en matière d'émissions de formaldéhyde, notamment la norme CARB [...]
Les produits asiatiques qui ne respectent pas les mêmes standards de qualité, de sécurité et de certification ne pourront plus accéder au marché américain. Ces produits pourraient alors être destinés au marché canadien à cause d'une réglementation plus souple et moins contraignante que celle des États-Unis.
C'est ce que nous craignons, et c'est ce qui risque d'arriver si le gouvernement ne donne pas suite à la motion. En terminant sa lettre au , le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec souligne ceci:
J'appuie la démarche de l'Association pour l'adoption d'une réglementation canadienne en matière d'émissions de formaldéhyde similaire à celle en vigueur aux États-Unis. Je vous invite à appuyer également cette initiative auprès de la ministre fédérale de la Santé, [...] de qui relève cette réglementation.
Alors, cela fait non seulement l'unanimité ici, mais il y a aussi un appui fort du gouvernement du Québec, qui comprend l'importance d'adopter cette réglementation.
En conclusion, je dirai que nous allons appuyer cette motion. Elle est bonne pour la santé des Canadiens, pour l'économie du Canada et pour les citoyens de Lac-Mégantic.