Passer au contenu
Début du contenu

CHER Rapport du Comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.


CHAPITRE CINQ : LA PRÉSERVATION

Dans son ouvrage intitulé Inside Memory, Timothy Findley a écrit que la mémoire est gage de survie. Il pourrait en dire autant de la préservation.

Le présent chapitre, traite des activités de conservation inscrites dans la politique culturelle qu'appliquent les musées, les musées d'art, les archives et les bibliothèques et des organismes connexes comme l'Institut canadien de conservation et le Réseau canadien d'information sur le patrimoine. Ensemble ces organismes, dans les plus petits villages ou les plus grandes villes du Canada, se chargent de réunir, d'entreposer et de conserver la mémoire collective de la nation canadienne. Ensemble, ils ont bâti des collections et des fonds nationaux qui permettent aux Canadiens de mieux se connaître et connaître leur pays. Ensemble, ils offrent une passerelle vers les sources nationales et internationales de documentation et de culture.

L'administration publique, aux paliers fédéral, provincial et municipal, joue un rôle crucial en matière de préservation. En 1904, quand il a été nommé le premier archiviste fédéral du Canada et le premier conservateur des documents, sir Arthur Doughty a déclaré que le degré de civilisation d'un pays se mesure notamment à l'aune de son attitude à l'égard de la préservation :

Les archives constituent le plus précieux de nos biens nationaux - elles représentent le legs d'une génération à une autre, et le soin que nous en prenons témoigne de notre degré de civilisation1.

Tout au long du présent rapport, le Comité a fait état des divers aspects du rôle du gouvernement fédéral dans la création d'un milieu propice à l'épanouissement de l'expression et de l'identité culturelles, et il a parlé des Canadiens qui ont tant contribué à la création de ce milieu. Les membres du Comité ont été frappés par le fervent engagement de nombre d'illustres Canadiens à l'égard de l'expression et de l'identité.

L'existence des organismes du patrimoine n'est pas accidentelle. S'il a fallu une visionnaire pour entreprendre la création du Ballet national du Canada, il a aussi fallu des visionnaires pour mettre sur pied le Musée des beaux-arts du Canada, les Archives nationales du Canada et le Musée canadien des civilisations. Les visionnaires oeuvrant dans le domaine de la préservation ne sont pas aussi connus, mais leur contribution à la vie et à l'identité culturelles des Canadiens est tout aussi importante que celle de leurs confrères plus en vue du domaine des arts de la scène.

Le secteur du patrimoine canadien comprend des bibliothèques, des archives, des musés d'art, des musées et les organismes qui servent ces établissements. De récentes données sur les musées sont encourageantes :

La création de la Bibliothèque nationale du Canada

L'histoire de W. Kaye Lamb est celle de l'un de ces visionnaires méconnus du Canada - un homme qui, voyant que son pays avait besoin d'une bibliothèque nationale, a fait le nécessaire pour l'obtenir. Il y a 50 ans, M. Lamb fut nommé archiviste fédéral. Il accepta à contrecoeur cette nomination prestigieuse, demandant en contrepartie que le premier ministre Mackenzie King accepte de créer une bibliothèque nationale pour le Canada.

La Canadian Library Association fut fondée en 1947, et M. Lamb en devint le président à l'assemblée annuelle de 1948. L'un des faits saillants de cette assemblée fut la présentation d'un projet en cours, soit le microfilmage d'anciens journaux canadiens. Certains des documents microfilmés avaient été rédigés par William Lyon Mackenzie, grand-père du premier ministre Mackenzie King. Une copie de ces films fut donc remise au premier ministre King pour promouvoir le projet. M. King, qui n'avait jamais entendu parler de ce procédé, devint de plus en plus enthousiaste, à mesure que M. Lamb lui expliqua la possibilité de rassembler des documents éparpillés.

L'honorable J. W. Pickersgill, alors chef du personnel particulier du premier ministre, avait assisté, à l'exposé de M. Lamb. Des années plus tard, il consigna la réaction de M. King à l'entrevue : « Dès que la délégation [eut] quitté le bureau, Mackenzie King [se tourna] vers moi et [me] dit : "Cet homme devrait occuper le poste de directeur des Archives dès maintenant. Renseignez-vous à son sujet" »2. Peu après, M. Lamb quitta sa Colombie-Britannique natale pour revenir à Ottawa et discuter de la possibilité de sa nomination comme archiviste fédéral. Comme le dit si diplomatiquement M. Lamb, il accepta la nomination à la condition formelle qu'elle soit liée à la création de la Bibliothèque nationale du Canada. M. King accepta la condition, et M. Lamb devint archiviste fédéral.

En 1953, le Canada était doté non seulement d'Archives publiques dont la renommée allait croissant, mais aussi, d'une Bibliothèque nationale, un établissement national du patrimoine consacré à l'édification d'une solide ressource nationale permettant aux Canadiens de puiser dans les documents publiés pour mieux se connaître et connaître leur pays. La vision d'un homme et sa capacité de tirer parti d'une occasion ont contribué à la mission du gouvernement fédéral de créer un milieu propice à l'épanouissement de l'expression culturelle.

Le secteur du patrimoine canadien comprend des bibliothèques, des archives, des musées, des musées d'art et les organismes qui servent ces établissements. De récentes données sur les musées sont encourageantes :

Cinquante-six pour cent des Canadiens apparemment vont dans nos musées chaque année, ce qui est plus que le public des événements sportifs dans leur totalité. Les musées au Canada représentent un milliard de dollars annuels de notre PIB. Cela représente 35 000 emplois, directement et indirectement, et 650 millions de dollars de revenus gagnés3.

En revanche, il y a aussi de mauvaises nouvelles : les compressions budgétaires. Les organismes patrimoniaux sont non seulement moins aptes à offrir des services de base mais aussi à exécuter leurs fonctions premières, soit acquérir, préserver et exposer. Selon les témoignages de représentants de la communauté muséale, les fonds qui étaient consacrés aux programmes publics et aux expositions itinérantes ont pratiquement disparu, et les programmes publics des archives et des bibliothèques subissent le même sort.

Les Archives nationales du Canada

Peu après la confédération, les parlementaires, reconnaissant la nécessité de protéger le patrimoine documentaire du Canada pour les générations à venir, ont créé un programme d'archivage. Uniques au monde à l'époque, les archives canadiennes réunirent documents coloniaux, privés et publics, sans égard aux supports. Les Archives nationales du Canada poursuivent fièrement cette tradition acquérant, conservant et offrant des documents dont se sont servi des créateurs de livres, de films et d'autres documents culturels pour faire connaître le Canada à sa population et au monde entier.

Les Archives nationales du Canada possèdent maintenant plus de 79 000 mètres linéaires de documents gouvernementaux, 41 000 mètres linéaires de documents privés, 1,2 million de cartes géographiques, 19 millions de photographies, 300 000 oeuvres d'arts documentaires et plus de 200 000 heures d'enregistrements sonores, cinématographiques et vidéo.

Créateurs, artistes, réalisateurs de télévision, cinéastes, éditeurs, auteurs, historiens, chercheurs et simples citoyens puisent abondamment dans la documentation et l'information que recèlent les Archives. En 1997, les Archives nationales du Canada ont reçu, par téléphone, par télécopie et par courriel, plus de 130 000 demandes de citoyens canadiens, et le personnel des références a répondu à près de 15 000 demandes présentées en personne. En 1997-1998, plus de 9 millions d'appels de fichiers ont été enregistrés sur le site Web des Archives nationales, soit 3 millions de plus que l'année précédente.

Les Archives nationales du Canada, leurs équivalents provinciaux et de nombreux autres établissements d'archives du pays ont contribué à l'archivistique internationale ainsi qu'à la conservation de la genèse de l'identité nationale des Canadiens. En 1992, le Canada a accueilliles archivistes du monde entier à Montréal; en 1996, son leadership était manifeste quandJean-Pierre Wallot, alors archiviste national du Canada, a présidé le 13e Congrès international des archives à Beijing.

La Bibliothèque nationale du Canada

La Bibliothèque nationale du Canada a connu le même genre de réussite. Son mandat est d'édifier une solide ressource nationale permettant d'étudier, de comprendre et d'apprécier le patrimoine culturel du Canada et de maintenir sa vitalité. La Bibliothèque nationale établit un réseau national et international de ressources documentaires pour la population canadienne et lui en facilite l'accès. La protection et la promotion du patrimoine culturel du Canada sont essentielles au sentiment de fierté des Canadiens. La Bibliothèque nationale du Canada joue un rôle crucial dans l'édification de la nation en préservant des documents et en faisant connaître la richesse du patrimoine canadien.

Le Canada n'a pas de bibliothèque nationale consacrée aux sciences sociales ou humaines; pendant de nombreuses années, la Bibliothèque nationale a rempli cette fonction, mais les compressions l'ont forcée à renoncer à ce rôle. À l'heure actuelle, la Bibliothèque se concentre sur la collection de Canadiana. Les compressions ont aussi eu une incidence sur les acquisitions. Auparavant, la Bibliothèque achetait deux exemplaires de chaque ouvrage publié - un pour mettre à la disposition des chercheurs et un à préserver pour les générations à venir. Or elle ne peut plus acheter qu'un exemplaire, en raison des compressions budgétaires, et comme cet exemplaire doit pouvoir servir aux fins d'études, il est de plus en plus difficile d'en assurer la préservation.

Selon Marianne Scott, administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada, celle-ci fera de plus en plus appel aux nouvelles technologies pour s'acquitter du mandat que lui a fixé la loi. Elle a décrit récemment ce qu'était le rôle de la Bibliothèque nationale :

    Au fur et à mesure que l'information se mondialise, nos responsabilités s'accroissent. Le programme de numérisation - un volet important en ce qui concerne l'accessibilité de nos collections en régions éloignées - est opportun mais dispendieux. Par conséquent, nous devons tirer le meilleur parti possible de nos éléments de force.

  • Notre force en tant que service d'archives comprenant la collection de documents canadiens la plus complète du monde.
  • Notre force en tant que chef de file en matière de développement et d'élaboration de normes en technologies de bibliothèque.
  • Notre force en tant que coordonnateurs de programmes nationaux.
  • Notre force qui provient de notre aptitude à nous adapter aux demandes et au contexte en constante évolution4.

Grâce au dépôt légal, toutes les oeuvres publiées au Canada sont versées dans la collection de la Bibliothèque nationale et toute la population canadienne y a accès. La collection Canadiana de la Bibliothèque nationale et d'autres organes d'archivage partout au pays représentent une ressource extrêmement riche pour l'étude du Canada et de son patrimoine. Le Comité convient avec la Bibliothèque nationale que la richesse de sa collection Canadiana n'a pas d'égale5. Pour exploiter le plein potentiel de ces ressources, la Bibliothèque encourage activement leur utilisation et a élaboré une série de services de recherche spécialisés, des expositions et des activités culturelles visant à appuyer les besoins d'écrivains, d'universitaires, d'artistes et de la population canadienne6.

Les bibliothèques publiques

Parmi les établissements culturels que soutient le gouvernement, les bibliothèques sont celles que la population canadienne utilise le plus. Le Programme de statistiques de base des bibliothèques canadiennes qu'administre la Bibliothèque nationale du Canada révèle qu'en 1994, quelque 275 millions d'articles dans 1 719 bibliothèques canadiennes ont été mis en circulation pas moins de 266 millions de fois7. En 1997, 8 042 891 personnes ont emprunté le nombre incroyable de 158 554 437 articles auprès des bibliothèques publiques canadiennes. Il n'est donc pas étonnant que les bibliothèques soient les principales bénéficiaires des dépenses culturelles effectuées par tous les paliers de gouvernement. Comme l'a indiqué la Canadian Library Association dans le mémoire qu'elle a présenté au Comité, 30 p. 100 des dépenses publiques en matière de culture sont consacrées aux bibliothèques8. Cependant, ces fonds proviennent principalement des gouvernements provinciaux et sont consacrés aux bibliothèques universitaires et scolaires, ainsi qu'aux bibliothèques publiques. Les administrations municipales contribuent au financement des bibliothèques publiques et scolaires.

Il est vrai que la contribution du gouvernement fédéral au financement des bibliothèques publiques est faible comparativement à celle des provinces et des municipalités, mais le Comité estime néanmoins que quoique indirecte, l'aide apportée aux bibliothèques publiques par le gouvernement fédéral a été cruciale dans le passé et le restera à l'avenir. Le tableau 5.1 montre les dépenses des trois paliers de gouvernement entre 1991 et 19959.

Les dépenses fédérales consacrées aux bibliothèques dont il est question dans le tableau ci-après financent le fonctionnement de la Bibliothèque nationale du Canada qui offrent ses programmes et ses services aux bibliothèques d'un bout à l'autre du pays.

Tableau 5.1
Dépenses consacrées aux bibliothèques canadiennes, en millions de dollars




Source : Statistique Canada

Un récent sondage sur l'expérience et l'opinion des Canadiens à l'égard des niveaux de services assurés par les organismes publics et privés a produit des résultats étonnants. « Contrairement à l'impression générale, les Canadiens et [les] Canadiennes attribuent à bien des services publics une cote de qualité élevée ou supérieure à celle des services offerts par le secteur privé »10. De plus, seul le service local de lutte contre les incendies obtient une meilleure cote que les bibliothèques publiques locales.

La préservation est un investissement

La profession et les organismes ont manifestement atteint leur plein développement dans tout le secteur du patrimoine au Canada. Cette situation est le fait du gouvernement du Canada qui a notamment investi dans la formation des experts et des techniciens dans le domaine du patrimoine qui organisent des activités dans les musées, les archives et les bibliothèques du Canada11. D'autres pays font d'ailleurs appel aux compétences de ces experts pour aider à créer des expositions, à donner de la formation et à répondre à divers besoins.

La préservation des objets culturels du Canada

Les organismes patrimoniaux font partie du secteur culturel du Canada tout comme les autoroutes font partie du réseau de transport routier du pays. Tous les Canadiens en supportent les coûts puisqu'ils en profitent tous.

Les témoins ont félicité le gouvernement fédéral de ses importants investissements dans le secteur du patrimoine dans les années 60 et 70. Ces investissements ont permis de construire des immeubles pour abriter les établissements du patrimoine du Canada, d'acheter des oeuvres d'art et de mettre sur pied d'ambitieux programmes de collection dotés de budgets généreux. L'infrastructure du patrimoine qui en résulte est arrivée à son plein développement, mais elle est aussi de calibre international. Comme l'a souligné François Lachapelle :

Le Canada est aussi un pays qui a investi d'une manière importante depuis deux générations dans l'éducation de ses techniciens et de ses professionnels [. . .] afin d'être un pays capable de monter des activités de qualité, comme celles que l'on peut voir en muséologie. Les musées du Canada, et particulièrement les musées du Québec, que je connais mieux, sont souvent utilisés à contrat par d'autres pays pour leur expertise dans la communication du patrimoine, que ce soit par le biais d'expositions, d'actions culturelles, ou d'actions d'éducation. Donc, les musées du Canada ont acquis une expertise et peuvent compter sur une ressource humaine importante et de qualité12.

Le Comité reconnaît les réalisations des organismes patrimoniaux canadiens. Toutefois, il estime que la notion de « plein développement », quand elle est appliquée à la préservation, a une tout autre connotation. En effet, dans un certain sens, les établissements du patrimoine ne parviendrons jamais au terme de leur « plein développement ». Chaque jour de nouveaux articles sont ajoutés aux fonds et collections. Cela signifie qu'il faut tous les jours plus d'espace, plus d'étagères et, en bout de ligne, plus d'édifices. Comme l'a signalé William Barkley au Comité :

[N]otre musée, qui a 114 ans, a une politique en matière de collection qui est extrêmement restrictive. D'après [nos antécédents], malgré cette politique très restrictive, nos collections doublent tous les 20 ans13.

La réduction des fonds publics a forcé les établissements du patrimoine à renoncer à l'idée de tout garder. Bon nombre ont commencé depuis quelques années déjà à se départir d'articles considérés de moindre valeur. Des témoignages ont révélé qu'à l'heure actuelle, les musées canadiens n'acquièrent que 0,4 p. 100 de l'ensemble des oeuvres que réalisent les professionnels du secteur des arts au Canada en vue de les préserver14.

La notion de « plein développement », lorsqu'on l'applique aux bibliothèques, aux musées et aux galeries, est floue. En effet, les établissements patrimoniaux évoluent dans le contexte de calendriers très longs. Les musées, par exemple, fonctionnent selon une échelle qui s'étend sur 500 ans. Il faudrait faire l'acquisition des objets ayant une importance culturelle et les conserver, que ce soit des livres, des oeuvres d'art ou des documents historiques. Or cela coûte cher de s'occuper des collections des musées et des bibliothèques ainsi que des fonds d'archives. À ce sujet, Robert Janes, du musée Glenbow, a indiqué ce qui suit au Comité :

[S]'engager à entretenir les collections coûte très cher. Nous n'avons qu'une petite collection, pour notre part, d'à peine 1,2 million d'objets; mais nos dépenses s'élèvent tout de même à près de 3,5 millions de dollars par année pour prendre soin de ces objets15.

De plus, aucun prestige ne se rattache au fait de s'occuper de collections et de fonds documentaires, ce qui rend encore plus difficile de recueillir des fonds à cette fin. En cette période de compressions budgétaires, les fonds que l'on consacrait auparavant à l'élaboration de programmes à l'intention du public servent maintenant à la préservation des collections. Selon des témoins, le gouvernement du Canada se doit de se charger de la préservation au nom de tous les Canadiens, afin que les établissements du patrimoine puissent se consacrer au montage d'expositions et à la réalisation de programmes à l'intention du public pour ainsi permettre aux Canadiens et aux Canadiennes d'accéder à leur patrimoine :

[Les collections] appartiennent à tous les Canadiens et constituent une responsabilité collective. Le gouvernement doit donc assumer cette responsabilité collective au nom de tous les Canadiens de façon à ce que nous [les musées], avec nos maigres ressources muséales, puissions nous consacrer à des activités pédagogiques pour attirer des visiteurs16.

Avant de conclure sur la question du rôle fédéral dans la préservation du patrimoine canadien, le Comité souhaite formuler une recommandation concernant le problème pressant de la disparition graduelle de ce patrimoine. En 1995, Jean-Pierre Wallot, alors archiviste national, a présidé une étude fédérale sur la disparition du patrimoine canadien. Or le rapport, intitulé Patrimoine en péril, souligne que sur les 20 longs métrages produits au Canada entre 1913 et 1929, un seul existe encore17, et il sert aux Canadiens l'avertissement suivant :

Cette vaste source d'information, d'inspiration et de créativité (nos archives contemporaines les plus connues) est en danger. La désuétude des technologies, la dégradation physique des documents audio-visuels et même, la négligence humaine, nous fait présentement perdre une grande partie de notre héritage documentaire sur supports traditionnels18.

Le rapport exhorte le gouvernement du Canada à agir rapidement pour fournir les fonds nécessaires à la numérisation des documents audiovisuels d'importance nationale qui seront perdus à tout jamais pour la population canadienne à moins que des mesures ne soient prises sans tarder19.

Recommandation 31

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien prenne sans tarder des mesures afin d'obtenir des ressources additionnelles et d'établir un fonds consacré à la préservation d'articles d'importance nationale qui risquent de se détériorer et donc d'être perdus. Le ministère du Patrimoine canadien devrait présenter un rapport d'étape au Comité dans les deux ans qui suivront la présentation du présent rapport.

Une raison de se souvenir

Depuis 1967, personne n'a demandé ce que signifie être Canadien. Peut-être sommes-nous incapables de l'exprimer, mais nous savons ce que cela signifie : nous avons atteint ensemble l'âge de 100 ans et cette expérience commune nous unit. Nous avons appris à créer notre propre personnalité. L'année 1967 nous a profondément changés, et nous ne reviendrons jamais en arrière20.

Des choses merveilleuses se produisent quand on prend le temps de se souvenir et de célébrer, et c'est ce qui s'est produit de façon marquante en 1967, l'année du Centenaire. Cette année constitue un jalon symbolique, le faîte de l'après-guerre. Bon nombre des célébrations étaient axées sur des objets, des écrits et des documents historiques qui avaient été soigneusement conservés par des générations antérieures de Canadiens travaillant dans les bibliothèques, les archives, les musées, et des musées d'art d'un bout à l'autre du pays. Dans chaque province et territoire, de grands projets d'infrastructure du Centenaire ont donné lieu à la création d'établissements comme le Arts and Cultural Centre de St. John's, le Grand Théâtre de Québec, le Centennial Concert Hall à Winnipeg, des centres d'arts d'interprétation à Regina et en Saskatchewan, des archives et des musées provinciaux à Edmonton et à Victoria et le Museum and Civic Administration Building à Whitehorse. En 1969, le Centre national des Arts a ouvert ses portes à Ottawa.

Le comité du Centenaire disposait de fonds qu'il pouvait consacrer à des projets d'envergure nationale; il a ainsi dépensé 47 millions de dollars pour le train du Centenaire, exposition itinérante qui a traversé le pays d'un océan à l'autre pour faire mieux connaître l'histoire du Canada à près de 10 millions de personnes, presque la moitié de la population du pays à l'époque. Le comité a consacré 17 millions de dollars à des projets touchant les arts visuels et d'interprétation, 3 millions de dollars à des films et presque le même montant à des projets d'édition, notamment le Dictionnaire biographique du Canada. Comme l'explique, sur un ton un peu moqueur, l'historien Pierre Berton dans son ouvrage 1967 The Last Good Year, quand l'année du Centenaire s'est amorcée, le Canada comptait 17 maisons d'édition; deux ans plus tard, il en dénombrait 392121.

Peter Ackroyd, qui a travaillé aux célébrations du Centenaire, décrit 1967 comme étant une « année civilisante ». Dans son ouvrage intitulé The Anniversary Compulsion, il fait la liste des dépenses engagées pour des projets et l'infrastructure culturels. Le gouvernement fédéral a versé 16,5 millions de dollars, les provinces et les territoires 18,1 millions et les municipalités et les collectes de fonds locales ont fourni 53,4 millions. Il n'est donc pas étonnant que les projets municipaux dominent la liste. Des 2 300 projets du Centenaire énumérés par Ackroyd, plus de la moitié sont des centres récréatifs ou communautaires et des parcs. Viennent ensuite des édifices municipaux de tous genres, des librairies, des musées et des musées d'art, soit quelque 378 projets en tout22.

Dans son livre 1967 The Last Best Year, Pierre Berton conclut en disant que le triomphe du Centenaire :

Ne saurait être mesuré en fonction du nombre de monuments culturels érigés d'un bout à l'autre du pays. Plutôt, il s'en est dégagé un éveil de l'esprit qui a séduit tous les Canadiens. Pendant une année entière, un lien invisible les a unis, et ils ont médité sur leur passé et sur le présent et ils ont résolu de construire ensemble un avenir meilleur.

La préservation de l'infrastructure culturelle du Canada

Il convient de souligner que les projets du Centenaire du Canada furent le fruit d'un partenariat entre les municipalités, les provinces, le gouvernement fédéral et le secteur privé. Or, 30 ans plus tard, bon nombre des édifices construits à l'époque ont besoin de travaux de réparation, comme l'a souligné Vincent Varga devant le Comité :

Nous arrivons tous à la fin du cycle de vie utile de nos édifices, et le moment est venu pour le gouvernement fédéral de reconnaître qu'il a l'obligation financière de maintenir cette infrastructure. Le gouvernement a encouragé les collectivités à construire ces immeubles il y a une trentaine d'années, il faut donc maintenant prendre les mesures nécessaires pour nous assurer qu'ils seront encore là pour les générations à venir23.

D'autres témoins ont rappelé au Comité que même si les gouvernements ont contribué à la construction des édifices qui composent les installations culturelles du Canada, les dispositions prises pour l'entretien et la réfection comportent de graves lacunes.

Durant la table ronde tenue à Winnipeg, Zaz Bajon a signalé ce qui suit :

Le gouvernement fédéral avait autrefois un programme d'initiative culturelle prévoyant des capitaux; c'était un très bon programme, car il obligeait la province et la municipalité à y participer. Le gouvernement était alors le chef de file. Aujourd'hui [. . .] les fonds semblent tout simplement ne pas exister24.

En fait, le maintien des installations culturelles comporte deux enjeux. En premier lieu, ces édifices ainsi que les collections et les salles de spectacles qu'ils abritent sont essentiels à la préservation du patrimoine culturel du Canada. Un toit qui coule menace non seulement l'édifice, mais aussi son contenu et la capacité de présenter des spectacles. En second lieu, il faudrait, selon les principes de régie prudente, planifier à long terme en prévision du coût de l'entretien de l'infrastructure. On a peu à gagner si l'entretien est laissé de côté jusqu'à ce qu'une urgence se déclare.

Recommandation 32

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada rétablisse un fonds de capital qui s'étendra sur trois exercices financiers consécutifs à compter de l'exercice 2001-2002 ou avant si possible, afin d'effectuer les travaux essentiels d'entretien pour remédier à la détérioration des installations culturelles canadiennes.

Recommandation 33

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada établisse une stratégie financière à long terme pour remédier à la détérioration des installations culturelles canadiennes.

Certains immeubles sont beaucoup plus anciens. Il s'agit, dans ce cas, de la préservation du patrimoine architectural. Brian Anthony, de la Fondation Héritage Canada, s'est exprimé ainsi devant le Comité :

Nous vivons dans une société où tout est jetable, y compris les édifices. Et nos édifices, notre patrimoine bâti, sont les aspects les plus visibles et les plus tangibles de notre culture25.

Dans sa présentation au Comité, il a évoqué l'exemple des phares qui, selon lui, sont menacés :

On les voit [les phares] sur toutes les cartes postales et sur toutes les plaques aimantées posées sur les réfrigérateurs, et pourtant ils n'existeront plus, à l'avenir, que sur ces plaques et ces cartes postales si on ne trouve pas une façon d'aider le ministère qui en a la charge à trouver une solution pratique pour les sauver26.

Comme moyen de préserver le patrimoine architectural du Canada, M. Anthony a avancé l'idée qu'il conviendrait d'attribuer une nouvelle destination et trouver de nouveaux usages aux constructions et aux immeubles patrimoniaux.

Partager le patrimoine du Canada

Les établissements patrimoniaux du Canada offrent une abondance de ressources. Ils ne font pas l'acquisition, l'entreposage et la conservation de ces ressources pour le simple plaisir de le faire. Ils les conservent, à grands frais, pour que les Canadiens disposent d'un témoignage permanent de leur passé. Or le Comité craint que la capacité de la population canadienne de mettre en commun ce patrimoine culturel ne soit compromise.

Le Comité a appris qu'à l'époque où le financement fédéral était assuré grâce au programme d'aide aux musées s'élevait à 14 millions de dollars, on dénombrait en Colombie-Britannique vingt expositions itinérantes. La plupart restaient dans la province, où circulaient aussi trois ou quatre expositions provenant d'autres régions du Canada, mais quatre ou cinq ont été présentées d'un bout à l'autre du pays. Mais en 1998, il n'y avait qu'une seule exposition itinérante, comme l'a souligné William Barkley devant le Comité :

Pour répondre à votre question, je crois que la raréfaction du financement fédéral a provoqué l'isolement d'institutions comme la mienne. Nous avons de magnifiques programmes d'exposition en Colombie-Britannique mais nous n'avons pas le budget pour les exporter27.

Des représentants de bibliothèques et d'archives ont présenté des témoignages semblables.

Une des fonctions d'un gouvernement national est de favoriser et de promouvoir la mise en commun du patrimoine, au sein des provinces et des territoires et entre eux. En fait, le Comité estime qu'il s'agit là d'une des fonctions principales du gouvernement fédéral. Le chapitre quatre traite de l'apport des expositions et des tournées de biens culturels dans les provinces et territoires.

Le financement de la recherche

Le gouvernement fédéral doit aussi se pencher les mécanismes visant à soutenir les études sur le patrimoine. Bon nombre d'archives, de musées, de musés d'art et d'organismes de préservation réalisent des travaux de recherche; pourtant, bien que ces travaux soient un élément essentiel de leur travail, les employés des organismes patrimoniaux n'ont généralement pas droit aux subventions auxquelles sont admissibles les chercheurs dans d'autres disciplines ou dans des établissements d'enseignement. C'est ce qu'a expliqué au Comité un des témoins :

La collection du Royal British Columbia Museum porte dans une proportion de 72 p. 100 sur l'histoire naturelle. Or un biologiste qui fait des recherches au musée n'est pas admissible aux subventions du gouvernement fédéral dans le cadre du programme du CRSNG. Pour être admissible, il doit être nommé à une université puis présenter sa demande par le biais de cette dernière28.

Le Comité estime donc qu'il faut revoir la question du financement des travaux de recherche réalisés par les organismes patrimoniaux du Canada.

Recommandation 34

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien, en consultation avec les organismes de recherche canadiens, examine l'élargissement des critères d'admissibilité aux fonds de recherche, afin qu'il soit possible d'appuyer, s'il y a lieu, des études réalisées par des organismes patrimoniaux du Canada.

La contribution des nouvelles technologies

Les nouvelles technologies sont déjà mises à contribution pour assurer la diffusion du patrimoine canadien. Par exemple, le programme des Collections numérisées de Rescol permet aux établissements du patrimoine d'offrir certains éléments de leurs collections en ligne. Internet représente pour ces organismes un moyen relativement peu coûteux de donner à la population canadienne accès aux collections et autres possessions. Il peut aussi se révéler une source de revenus pour certains de ces établissements.

Une caractéristique intéressante des nouvelles technologies est qu'elles permettent à des particuliers de visiter des musées d'art, des archives, des musées et des bibliothèques sans quitter leur domicile. Grâce au microordinateur, des personnes qui ne se rendraient jamais à la bibliothèque, aux archives ou au musée le feront peut-être au moyen d'Internet ou d'un cédérom. Cette situation offre aux établissements patrimoniaux la chance de s'attirer un nouveau public et d'engendrer des recettes.

Il est maintenant possible de diffuser des images de musées, de musées d'art et d'archives du Canadasur des supports multimédias. L'accès en ligne ou par le biais de produits de consommation comme les cédéroms est de moins en moins coûteux et est très commode pour voir les collections des établissements. L'accès à Internet pourrait aussi augmenter la participation aux activités culturelles puisqu'une visite virtuelle peut faire naître le désir de visiter un établissement du patrimoine.

La gestion de l'information a toujours constitué une des activités principales des bibliothèques, des archives, des musées et des musées d'art, et il en sera sans doute toujours ainsi. Des changements se manifesteront toutefois à l'égard de la complexité de plus en plus marquée des instruments. Bon nombre d'organismes utilisent déjà Internet et le cédérom pour rendre leurs collections plus accessibles. Il semble donc que les nouvelles technologies pourraient rapprocher les établissements patrimoniaux et le public, comme c'est le cas pour les bibliothèques publiques réparties dans des villes de toutes les tailles au Canada.

Bien que le gouvernement du Canada ne finance pas directement les bibliothèques publiques, il joue auprès d'elles un rôle indirect en leur fournissant, entre autres choses, des ressources pour installer et exploiter ce que les bibliothécaires appellent des « points d'accès communautaires », c'est-à-dire des microordinateurs offrant l'accès en ligne à Internet29.

Recommandation 35

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien travaille en collaboration avec les principaux organismes fédéraux du patrimoine et les ministères fédéraux compétents afin de veiller à ce que les établissements patrimoniaux communautaires continuent de servir de points d'accès aux renseignements sur les programmes, les services et les projets qu'offrent les organismes fédéraux du patrimoine et qui pourraient intéresser la population canadienne.

Les nouvelles technologies et les musées du Canada

Les musées canadiens font appel à diverses technologies pour fournir des renseignements et des services. Le Réseau canadien d'information sur le patrimoine (RCIP) constitue une passerelle électronique vers le patrimoine culturel et naturel du Canada. Il offre ses services en ligne aux visiteurs des musées, aux bibliothèques, aux écoles, aux collèges, aux universités, aux collectivités et aux touristes. La mission du RCIP est de : « faire office de courtier afin de favoriser un accès efficace à l'information sur le patrimoine canadien et international, pour la formation et le plaisir du grand public et dans l'intérêt collectif des musées canadiens ». Grâce au RCIP, les personnes qui travaillent dans les musées peuvent aussi se renseigner sur les activités à venir et sur des études spéciales touchant des questions intéressant particulièrement les musées. Le Réseau leur donne aussi accès à des groupes de discussion pertinents et leur permet de communiquer avec des professionnels des musées partout au monde.

Le Comité estime que le modèle du RCIP pourrait être appliqué avec succès dans le milieu des archives. Les archivistes, veulent mieux tirer parti de la documentation archivistique. Le Comité estime qu'il faut pour cela faire appel aux ressources en ligne pour rendre les documents d'archives accessibles à un plus vaste public. En octobre 1998, le Conseil canadien des archives a publié une proposition visant la création d'un tel réseau30.

Recommandation 36

Le Comité recommande la création d'un réseau canadien d'information sur les archives fondé sur le modèle du Réseau canadien d'information sur le patrimoine.

L'intérêt des Canadiens pour l'histoire

Le Comité abonde dans le sens des témoins qui réclament le resserrement des liens entre les écoles et les établissements du patrimoine. Ceux-ci célèbrent les héros et l'histoire du Canada par des tableaux, des sculptures, des objets, des images, des photographies et des manuscrits. Les écoles, pour leur part, constituent un contexte propice pour apprendre l'histoire du pays. Il serait possible, en combinant des visites dans des établissements patrimoniaux et un programme élargi d'enseignement de l'histoire dans les écoles, de fournir aux élèves plus d'occasions de connaître le Canada.

Selon un sondage réalisé en janvier 1999 par le Environics Research Group, la plupart des Canadiens et des Canadiennes veulent que l'enseignement de l'histoire prenne une plus grande place à l'école31. Presque tous (97 p. 100) estiment qu'il est important que les élèves apprennent l'histoire du Canada, ainsi que l'histoire de leur province de résidence. De plus, 88 p. 100 des personnes ayant répondu ont dit s'intéresser elles-mêmes à l'histoire. Le sondage révèle également que la moitié environ des personnes ayant répondu (45 p. 100) ont approfondi leur connaissance de l'histoire canadienne à l'extérieur du contexte scolaire. Ces résultats sont résumés dans le tableau 5.1.

Tableau 5.2
Attitudes des personnes à l'égard de l'histoire du Canada




Dans le présent rapport, la création, la formation, la production et la distribution sont vues comme faisant partie d'un continuum qui commence avec le travail des créateurs et prend fin avec le consommateur. La préservation n'est pas moins importante qu'un autre de ces éléments, car les créateurs ont recours aux bibliothèques, aux archives, aux musées et aux musées d'art pour produire leurs 9uvres. Les goûts et les intérêts changent mais la littérature, l'art et les objets du passé doivent rester, et pour cela, il faut absolument que le gouvernement canadien investisse dans la préservation.


1 Sir Arthur Doughty, Canada's Record of the Wars. Reproduit dans le UniversityMagazine, vol. XV, décembre 1916. p. 471-472. (Référence des Archives nationales : RG.37 vol. 155)

2 W. Kaye Lamb, Nouvelles de la Bibliothèque nationale, vol. 30, no 10, octobre 1998, p.13.

3 Robert Janes, Glenbow Museum, Table ronde sur le patrimoine, 10 mars 1998.

4 Marianne Scott, « Un mot de l'Administrateur général », Nouvelles de la Bibliothèque nationale, vol. 30, no 12, décembre 1998, p. 2.

5 Bibliothèque nationale du Canada, mémoire présenté au Comité, 3 avril 1997, p. 3.

6 Ibid. p. 4.

7 Statistique Canada, Le Canada, sa culture, son patrimoine, son identité : perspective statistique, édition de 1997, 4.3.1, p. 85. (Nota : ces données ne tiennent pas compte de toutes les bibliothèques du Canada.)

8 Canadian Library Association, mémoire présenté au Comité, mars 1997, p. 2.

9 Statistique Canada, Le Canada, sa culture, son patrimoine, son identité : perspective statistique, édition de 1997, tableau 4.3.b, p. 84. Le total comprend les dépenses consacrées aux bibliothèques scolaires, universitaires, collégiales, publiques, provinciales et nationales.

10 Les citoyens d'abord, octobre 1998, site Web du Centre canadien de gestion (CCG), <http://www.ccmd-ccg.gc.ca>, p. 2.

11 Un exemple st l'Institut canadien de conservation. Pour des renseignements sur les programmes et services de l'ICC, voir à l'adresse Internet <http://www.pch.gc.ca/cci-icc/>

12 François Lachapelle, directeur général, Corporation du Musée régional de Rimouski, Table ronde d'Ottawa sur le patrimoine, 10 mars 1998.

13 William Barkley, Table ronde sur le patrimoine, 10 mars 1998.

14 François Lachapelle, Table ronde sur le patrimoine, 10 mars 1998.

15 Robert Janes, Glenbow Museum, Table ronde sur le patrimoine, 10 mars 1998.

16 Ibid.

17 Groupe de travail sur la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine audio-visuel canadien, Patrimoine en péril : options stratégiques pour assurer la protection et l'accès à notre mémoire audio-visuelle, Ottawa, juin 1995, p. 4.

18 Ibid., p. i.

1919 Ibid., p. 29.

20 Judy LaMarsh, Memoirs of a Bird in a Gilded Cage, Toronto, McClelland and Stewart, 1968 (cité dans Pierre Berton,
1967 The Last Good Year, Toronto, Doubleday, 1997, p. 367).

21 Berton, op. cit. p. 363-367.

22 Peter H. Ackroyd, The Anniversary Compulsion, Toronto, Dundurn, 1992, p. 180-199.

23 Vincent Varga, directeur exécutif, Edmonton Arts Gallery, Table ronde d'Edmonton, 24 février 1999.

24 Zaz Bajon, Manitoba Theatre Centre, Table ronde de Winnipeg, 23 février 1999.

25 Brian Anthony, directeur exécutif, Fondation Héritage Canada, présentation au Comité, 29 octobre 1998.

26 Ibid.

27 Ibid.

28 Ibid.

29 Rapport final du Comité sur l'autoroute de l'information, septembre 1997, recommandation 4.9.

30 Conseil canadien des archives, La Création du RCIA, le réseau canadien d'information archivistique : À la recherche de la mémoire collective de la nation, octobre 1998.

31 Environics Research Group, Interest in Canadian History, janvier 1999, site Internet <http://erg.environics-net/news/ history-summary.doc>.