Que, étant donné que la vérificatrice générale a conclu que l’entrepreneur chargé d’ArriveCAN, GCStrategies Inc., a été payé 64 millions de dollars par le gouvernement libéral et que, dans de nombreux cas, il n’existait aucune preuve que le travail avait été effectué, la Chambre demande au gouvernement :
a) de récupérer l’argent des contribuables, dans les 100 jours de l’adoption de la présente motion;
b) d’imposer une interdiction de marché à vie à GCStrategies Inc., toutes ses filiales, ses fondateurs Kristian Firth et Darren Anthony, et toutes autres entités auxquelles ces personnes sont affiliées.
— Monsieur le Président, dans la foulée du rapport de la vérificatrice générale du Canada, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette question importante pour les Canadiens.
Avant d'entrer dans le vif du sujet et d'expliquer pourquoi il est impératif de récupérer l'argent des Canadiens et d'imposer une interdiction à vie aux entrepreneurs et aux dirigeants de l'entreprise contractante en question, je tiens à informer la présidence que je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
C'est un privilège de partager mon temps de parole avec le député. Nous disons souvent que la loyale opposition de Sa Majesté est un gouvernement en attente et, fait intéressant, il y a eu récemment un échange entre le très honorable , qui est nouveau à la Chambre, et le député d', un parlementaire d'expérience. Le premier ministre, peut-être à la blague, mais en exposant certes sa méconnaissance des députés de l'opposition officielle, a dit que le député d'Edmonton-Ouest ne comprenait pas comment les choses fonctionnaient à la Chambre et qu'il ne pouvait pas faire la différence entre un budget et un budget des dépenses. Je tiens à faire un bref rappel historique à l'intention du premier ministre, car il est vraiment important qu'il sache bien à qui il a affaire lorsque nous lui demandons des comptes.
Le député d' a un effectif de la même taille que celui de tous les autres députés. Celui des ministres, bien sûr, est beaucoup plus imposant. Ils ont droit à du personnel politique et ont accès à tous les services ministériels.
Le député d' a quelques employés à son bureau, tout comme nous. Je ne sais pas combien de personnes travaillent au ministère des Finances, mais il y en a beaucoup, des milliers. En 2018, un budget a été déposé à la Chambre, et le député d'Edmonton-Ouest, de sa propre initiative, en faisant son travail de diligence raisonnable pour examiner le budget, a découvert que le ministre des Finances et le ministère avaient commis une erreur d'environ 150 millions de dollars. Le député a pu faire corriger le travail du gouvernement, du ministre, de son personnel et de tout le ministère lorsque le budget a été déposé.
Lorsque nous soulevons des questions à la Chambre, c'est parce que nous avons fait notre travail et que nous allons faire ce que nous avons toujours fait, c'est-à-dire nous surpasser. Comme les libéraux ont le poids de toute la fonction publique et disposent de beaucoup de ressources supplémentaires parce qu'ils font partie du gouvernement, ils ont l'incroyable responsabilité de bien faire les choses, de veiller à ce que les contribuables en aient pour leur argent et de s'assurer que, lorsque des erreurs sont commises, elles sont corrigées et que, lorsque la valeur attendue n'est pas obtenue, des correctifs sont apportés.
Ce que nous avons vu dans les rapports de la vérificatrice générale cette semaine confirme ce que les conservateurs du Canada avaient déjà signalé lors de la dernière législature. Dans plusieurs dossiers, la vérificatrice générale a constaté des dépassements de coûts considérables, et même de la négligence de la part du gouvernement libéral, notamment pour avoir eu recours à l'entrepreneur GCStrategies, qui a été privilégié dans ce qui est maintenant connu comme le scandale ArnaqueCAN. Il s'agit de l'application dont le gouvernement avait initialement estimé le coût à 80 000 $. Elle a finalement coûté beaucoup plus cher, soit plus de 64 millions de dollars. Le rapport qualité-prix n'était tout simplement pas au rendez-vous.
Pour rappeler un peu le contexte et pour les nouveaux députés, il est important de souligner que lorsque l'opposition officielle a initialement soulevé des préoccupations au sujet de l'application ArriveCAN, les libéraux ont dit que l'application fonctionnait très bien, comme prévu, qu'ils en avaient eu pour leur argent et qu'ils n'avaient aucun regret. Ils ont fait répéter ce refrain à leurs témoins en comité à maintes reprises, mais il s'avère que ce n'était tout simplement pas le cas.
Celui qui était alors le chef de l'opposition, M. Poilievre, a demandé une enquête de la vérificatrice générale, et un vote a eu lieu à la Chambre. Les libéraux et le Cabinet, qui est l'organe exécutif responsable de ce projet, de ce gâchis monumental, ont voté contre la tenue d'une enquête de la vérificatrice générale. Pourquoi ne voulaient-ils pas d'enquête s'ils étaient si fiers du projet et s'il avait fonctionné comme prévu? Bien sûr, ils savaient que le processus était corrompu et ils ne voulaient pas que cela se sache, mais nous avons fait notre travail en demandant des comptes au gouvernement, en vérifiant son travail, et nous avons trouvé les erreurs. Nous avons découvert l'escroquerie qui avait eu lieu.
Il ne s'agit pas seulement des contrats totalisant près de 100 millions de dollars attribués à GCStrategies, entreprise appartenant à MM. Kristian Firth et Darren Anthony, mais aussi du non-respect des processus de passation des marchés. Prenons, par exemple, les habilitations de sécurité. Les contrats attribués à cette entreprise nécessitaient des habilitations de sécurité. J'utilise le terme « entreprise » au sens large, car il s'agissait de deux personnes travaillant dans leur sous-sol qui obtenaient du gouvernement du Canada des contrats en informatique de plusieurs millions de dollars, mais qui n'étaient pas des informaticiens. Ils travaillaient notamment pour Sécurité publique Canada, pour l'Agence des services frontaliers du Canada et pour la Défense nationale. La vérificatrice générale a constaté que dans 50 % des contrats nécessitant des habilitations de sécurité, les ministères ne pouvaient pas prouver que les travailleurs, sous-traitants de GCStrategies, avaient l'habilitation de sécurité voulue, et que dans plus de 20 % des contrats, les travailleurs étaient activement à l'œuvre sans habilitation de sécurité valide. Le gouvernement libéral ne prend pas la sécurité au sérieux s'il estime qu'il s'agit là d'une pratique d'approvisionnement acceptable.
Quiconque a déjà fait faire des travaux chez lui, comme faire construire une terrasse, verse un acompte, puis, une fois les travaux terminés et satisfaisants, paie l'entrepreneur et le remercie de son travail. Ce qui va choquer les Canadiens, c'est ce que nous avons constaté en l'occurrence. Dans 46 % des contrats, il n'y avait aucune preuve de travail effectué, mais le gouvernement a payé dans 100 % des cas. C'est inacceptable, et nous le savons parce qu'aucun ménage, aucune petite entreprise ne paierait dans ces conditions, et le gouvernement du Canada n'aurait certainement pas dû payer.
Ce que nous demandons est raisonnable, mais c'est aussi le minimum que les Canadiens attendent de nous, en tant que Parlement: dans les 100 jours suivant l'adoption de cette motion, le gouvernement récupérera l'argent des contribuables et il ne se contentera pas d'interdire à l'entreprise impliquée dans cette fraude de soumissionner à des marchés publics pendant sept ans. L'entreprise, ses dirigeants et ses filiales se verront plutôt interdire à vie de travailler pour le gouvernement du Canada au nom des Canadiens. C'est ce que les Canadiens attendent de nous.
Nous entendrons toutes sortes de réactions partisanes au cours de la journée, mais il s'agit d'une excellente occasion. On nous dira que c'est un nouveau gouvernement libéral. Si c'est le cas, il est temps que les libéraux nous le prouvent concrètement, qu'ils s'élèvent au-dessus de la partisanerie, de l'instinct qui les pousse à s'opposer à cette motion pleine de bon sens pour le simple plaisir de s'y opposer, et qu'ils se prononcent en faveur de son adoption.
Récupérons l'argent des Canadiens, faisons en sorte que les entrepreneurs fautifs répondent de leurs actes en leur imposant une interdiction à vie. Montrons aux Canadiens que, lorsqu'ils paient un dollar d'impôt, il sera utilisé au mieux, et que, si quelqu'un profite du gouvernement du Canada et des Canadiens, nous ne le laisserons pas faire.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole sur cette question. C'est une question sur laquelle nous nous sommes penchés pendant plusieurs années au comité des opérations gouvernementales. Avant de commencer, cependant, j'aimerais demander à la Chambre la permission, comme c'est la première fois que je prends la parole pour prononcer un discours, de faire quelques observations sur les dernières élections.
Je tiens à remercier mes concitoyens d'Edmonton-Ouest de m'avoir élu pour la quatrième fois. Je leur suis sincèrement reconnaissant de leur soutien et je m'engage à continuer de servir les habitants d'Edmonton-Ouest, que j'appelle « Edmonton-Ouest Edmonton Mall ». Je tiens à remercier ma femme, Sasha, pour son soutien indéfectible. Elle a probablement été à mes côtés pendant l'équivalent de 15 élections, mais c'est la quatrième élection pour moi. Je la remercie de son soutien continu. Je sais qu'elle le fait pour que je sorte de la maison et que je ne la dérange pas, mais je lui en suis tout de même reconnaissant.
Je tiens à remercier mon fils Parker, qui était mon directeur de campagne. Il a accompli un travail remarquable. C'était sa première expérience en tant que directeur de campagne et la troisième fois qu'il participait à l'une de mes campagnes. Il a si bien travaillé que nous avons obtenu notre deuxième meilleur résultat à ce jour. Je remercie Parker. Je tiens aussi à remercier mon autre fils, Jensen, pour son soutien continu. Je remercie le personnel de mon bureau, Oula, Linda, Margaret et Mick, pour leur soutien continu envers mes concitoyens, ainsi que mon agent financier, Dennis, qui, contrairement au gouvernement, sait apparemment comment dresser un budget.
Je remercie les nombreux bénévoles. Ils sont trop nombreux pour que je les nomme tous, mais je tiens à remercier tout particulièrement Barb, Judy, Graham, Daime, Brandon, Donovan, Gilles, Jeff, Yolanda, Cheryl et Isabelita, ainsi que les élèves de l'école chrétienne Parkland Immanuel, qui sont venus en grand nombre frapper aux portes avec nous, en particulier Tristan, Braiden et Cheryl, et tous ceux qui nous ont aidés à frapper aux 48 000 portes lors de la dernière campagne électorale. Ma circonscription compte de nombreuses nouvelles collectivités, puisque 28 % de son territoire est nouveau, et je tiens à faire savoir à ces gens que nous avons hâte de les servir.
En ce qui concerne la question qui nous occupe, soit GCStrategies et l'affaire ArnaqueCAN, je suis ici depuis maintenant 10 ans. Je n'ai jamais vu le pays aussi accaparé par un scandale. Nous en avons vu beaucoup de la part du gouvernement. Bien sûr, il y a eu le scandale SNC‑Lavalin, dans lequel l'ancien premier ministre a fait de l'ingérence auprès du ministère de la Justice. Nous avons vu l'ancien premier ministre et son cabinet s'immiscer dans le scandale de l'organisme UNIS, en essayant de détourner 900 millions de dollars vers leurs amis et les membres de leur famille.
Il y a eu la caisse noire environnementale, dans laquelle l'actuel a supervisé le détournement de 400 millions de dollars par des proches du Parti libéral, sans oublier, bien sûr, le scandale de l'« autre Randy » à Edmonton.
Parmi tous ces grands scandales, nous devons nous demander pourquoi les Canadiens ont été si préoccupés par ArriveCAN. Je pense que, même si ArriveCAN n'était pas aussi important financièrement, c'est parce que de nombreux Canadiens ont dû composer avec les problèmes de l'application ArriveCAN. Des millions de personnes ont dû subir les problèmes liés à ArriveCAN aux frontières, à leur arrivée à l'aéroport, avec une application qui ne fonctionnait pas, qui parfois ne fonctionnait pas avec certains réseaux WiFi, ce qui leur a fait manquer des vols et les a obligées à attendre longtemps à l'aéroport, tout cela à cause de cette horrible application. Elles pensaient que c'était une application simple qui n'avait coûté que 80 000 $, mais elles ont ensuite découvert que cette application, qui leur a fait subir de longues files d'attente et les a parfois envoyées en quarantaine par erreur, avait en fait coûté plus de 60 millions de dollars.
J'ai mentionné que des personnes ont été envoyées à tort en quarantaine. Une mise à jour de l'application a été publiée et a envoyé par erreur 10 000 personnes en quarantaine. Nous avons découvert plus tard que le gouvernement avait admis ne pas avoir testé la mise à jour avant de la publier. Peut-on imaginer cela? L'application a coûté 60 millions de dollars et, d'une manière ou d'une autre, le gouvernement a oublié de le faire. Il n'avait pas les ressources nécessaires pour vérifier si la mise à jour fonctionnait, mais ce n'est pas grave. Encore une fois, que pouvons-nous attendre d'une application qui n'aurait coûté que 80 millions de dollars? Je dis « qui n'aurait », parce que même la vérificatrice générale n'a pas pu calculer exactement le coût de l'application, tant la comptabilité du gouvernement était mal tenue.
Les ministères comptent littéralement des dizaines de milliers d'employés dans leurs services de comptabilité. La vérificatrice générale dispose d'une équipe très importante, mais elle n'a pas été en mesure de déterminer le coût de cette application. Nous savons, bien sûr, quelle est la cause profonde du problème. C'est l'incompétence des libéraux. C'est leur tendance obsessionnelle à distribuer l'argent des contribuables canadiens à des consultants en gestion grassement payés, comme McKinsey.
McKinsey, si quelqu'un ne l'a pas encore compris, est probablement une des pires entreprises du monde. Elle a contribué à aggraver la crise des opioïdes. Elle représente des régimes parmi les plus despotiques de la planète. Si McKinsey était un être humain, ce serait un méchant dans James Bond, mais le gouvernement a enfreint les règles de passation des marchés pour remplir les poches de McKinsey. Même lorsque des fonctionnaires fédéraux ont déclaré avoir le personnel nécessaire pour faire ce travail, le gouvernement a enfreint les règles pour donner de l'argent à McKinsey.
Il s'est passé la même chose avec ArriveCAN et GCStrategies. GCStrategies a reçu près de 100 millions de dollars du gouvernement libéral depuis son arrivée au pouvoir en 2015. L'entreprise comptait deux employés qui travaillaient dans un sous-sol, ne faisaient rien d'informatique et ne s'occupaient que de décrocher des marchés publics pour ensuite les sous-traiter à quelqu'un d'autre. Les deux employés n'avaient aucune compétence en programmation. En fait, leur seule compétence était, semble-t-il, de savoir comment travailler avec le gouvernement libéral pour escroquer les Canadiens. En gros, ils ont remporté des contrats, puis les ont sous-traités à d'autres, en prélevant au passage une commission de 15 % à 30 %.
Dans quel monde une entreprise de seulement deux personnes obtient-elle autant d'argent sans rien faire? Apparemment, dans le monde des libéraux. GCStrategies a même réussi à remporter des contrats pour les sous-traiter à Microsoft. Microsoft est une assez grande entreprise. Pourtant, elle n'a pas réussi à obtenir ces contrats, contrairement à GCStrategies, qui les lui a sous-traités.
Qu'est-il arrivé quand cette conduite scandaleuse a été révélée? Au lieu d'y remédier ou de reconnaître qu'il y avait eu une erreur et qu'ils allaient s'en occuper, les libéraux ont cherché à tromper les Canadiens. Ils ont insisté sur le fait que l'application ArriveCAN avait sauvé des milliers de vies. Huit ministres, dont l'ancien premier ministre et le secrétaire parlementaire, ont pris la parole à la Chambre pour dire qu'ArriveCAN avait sauvé jusqu'à 10 000 vies. Ils ont ensuite accusé l'opposition d'être anti-vaccins et anti-science si elle ne croyait pas en l'application ArriveCAN. J'en déduis que la vérificatrice générale doit également être anti-science, car elle a publié deux rapports accablants sur le gouvernement et sa conduite dans ses relations avec GCStrategies.
La passation de marchés est devenue tellement problématique que les fonctionnaires ont dû attester par écrit qu'ils respectaient les règles en matière de marchés publics avant d'attribuer un contrat. J'aurais pensé qu'il allait de soi, comme condition d'emploi, que l'on n'enfreigne pas la loi ou les règles lors de l'attribution de contrats, mais ce n'est pas le cas avec les libéraux, puisqu'ils les ont obligés à le mettre par écrit.
Parlons de GCStrategies et des problèmes pour lesquels nous essayons d'obtenir un remboursement. En voici quelques-uns. L'entreprise a créé et utilisé des documents frauduleux pour s'assurer que les curriculum vitae des sous-traitants répondaient aux critères des contrats. Il s'agit d'une fraude. Il y avait des sous-traitants, mais leur travail et leur rémunération étaient financés par d'autres entreprises utilisant le même contrat général. Il s'agit d'une fraude. Sans que les personnes concernées soient au courant ni y consentent, GCStrategies a utilisé leur identité pour facturer le gouvernement. L'entreprise a fait appel à des sous-traitants qui n'avaient pas l'habilitation de sécurité voulue, alors qu'elle avait attesté qu'ils en avaient une.
ArriveCAN a coûté 60 millions de dollars. Nous savons que le gouvernement peut récupérer cet argent. Nous savons que le dossier est suffisamment grave pour que la GRC ait perquisitionné le domicile d'un des propriétaires afin de saisir des documents. Le gouvernement doit cesser de dorloter ses amis, ces experts-conseils en gestion qui coûtent très cher. Il doit commencer à en avoir pour son argent. Il peut commencer par récupérer auprès de GCStrategies l'argent frauduleusement obtenu, qui a été pris aux contribuables canadiens. Il est temps de donner la priorité aux contribuables, et non aux initiés libéraux.
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Monsieur le Président, nous reconnaissons que les observations formulées dans le rapport sur le contrat de services professionnels accordés à GCStrategies sont inacceptables. Je tiens à remercier la vérificatrice générale du Canada et son équipe de leur important travail.
En s'inspirant des audits et des examens réalisés entre 2023 et 2025, Services publics et Approvisionnement Canada est en train de transformer et de moderniser la manière dont le ministère contracte les services professionnels lorsque ceux-ci sont requis. Il s'agit notamment d'adopter des mesures visant à réduire les risques liés au marché public, de bien définir les objectifs et les tâches nécessaires pour faire le choix éclairé d'une solution sur mesure lorsqu'on fait appel au secteur privé et, finalement, d'améliorer les pratiques de gestion des contrats en cours.
Nous sommes entièrement d'accord avec la vérificatrice générale du Canada lorsqu'elle déclare que ce qu'il nous faut, ce n'est pas davantage de règles; il nous faut plutôt veiller à ce que nos fonctionnaires appliquent mieux celles que nous avons déjà. C'est pour cette raison que le cadre de surveillance entourant les pratiques d'attribution des contrats a été renforcé.
Nous devons également nous assurer que nous travaillons avec des fournisseurs dont l'intégrité n'a jamais été remise en question. En 2024, la vérificatrice générale du Canada avait déjà fait des recommandations en lien avec le rapport portant spécifiquement sur ArriveCAN. Depuis, le gouvernement a fait ses devoirs. Je suis heureux d'informer la Chambre que sept des huit recommandations sont maintenant en place, notamment celles-ci: exiger une meilleure tenue des dossiers financiers, afin que les dépenses soient imputées correctement; documenter rigoureusement les interactions avec les fournisseurs et interdire que ceux-ci puissent à la fois participer à la rédaction de l'appel d'offres et les soumissionner; exiger que les contrats et les autorisations de tâches soient conformes aux politiques et aux lignes directrices applicables; s'assurer que l'expérience et les qualifications requises sont énoncées clairement dès le départ; clarifier les exigences et les activités de travail et voir à ce que les produits livrables soient définis clairement.
Notre nouveau gouvernement est déterminé à mieux encadrer les pratiques fédérales d'approvisionnement. Les fonctionnaires doivent dorénavant justifier les besoins et respecter les normes les plus strictes lorsqu'ils ont recours à des services professionnels pour soutenir la mise en œuvre de leurs programmes.
Or la vérificatrice générale du Canada n'a fait aucune nouvelle recommandation, cette année. C'est donc dire qu'elle pense que nous faisons notre travail.
Je souhaite également rappeler aux députés que, l'année dernière, le gouvernement du Canada a mis à jour cette politique d'inéligibilité et de suspension. Afin de mieux réagir aux actes répréhensibles, il a récemment créé un bureau de l'intégrité et de la conformité des fournisseurs, affirmant ainsi sa volonté de ne faire affaire qu'avec les compagnies qui ont les plus hauts standards.
En ce qui concerne spécifiquement GCStrategies, Services publics et Approvisionnement Canada a suspendu le statut de sécurité de l'entreprise en mars 2024. Cette mesure aurait déjà empêché cette compagnie de participer à tous les marchés publics fédéraux assortis d'exigences de sécurité.
Or nous sommes allés plus loin. Services publics et Approvisionnement Canada a en effet suspendu GCStrategies pour ce qui est de l'attribution de tout contrat de services professionnels ou autres véhicules contractuels gérés par le ministère. De plus, la semaine dernière, le Bureau de l'intégrité et de la conformité des fournisseurs a déclaré GCStrategies inéligible aux contrats du gouvernement du Canada pendant les sept prochaines années, soit du 6 juin 2025 au 6 juin 2032. Il s'agit là d'une sanction sévère, qui témoigne du fait que le gouvernement ne prend pas la situation à la légère et qu'il agit avec détermination. Je peux d'ailleurs affirmer que, même à la fin de la période de cette année, l'entreprise n'a aucunement l'assurance de réintégrer le processus de passation de contrats avec le gouvernement du Canada.
Nos amis de l'autre côté de la Chambre avaient l'occasion d'adopter ces mesures, puisque les mêmes individus obtenaient déjà des contrats entre 2010 et 2015. Ils ne l'ont pas fait. C'est nous, du Parti libéral du Canada, qui mettons en place ces mesures.
De plus, dans le cadre des procédures entamées en cour, cette entreprise pourrait perdre sa capacité à passer des contrats avec la Couronne si elle était condamnée par le tribunal pour fraude à l'encontre de la Couronne, et ce, indéfiniment. En bref, GCStrategies ne touchera plus un seul sou de l'argent public.
Concernant le remboursement des fonds, il faudra d'abord obtenir une ordonnance du tribunal. Dans la mesure où nos avocats prouveront qu'il y a eu fraude ou surfacturation, nous n'hésiterons pas à exiger une réparation exemplaire.
Pour ce qui est d'ArriveCAN, des allégations spécifiques de mauvaise conduite ont été portées et l'Agence des services frontaliers du Canada a lancé une enquête qui n'est pas encore conclue. Comme nous l'a indiqué mon honorable collègue d', la Gendarmerie royale du Canada a été saisie de ces mêmes allégations. Cependant, l'Agence n'a pas attendu la fin de son enquête pour agir. Elle a déjà pris des mesures pour renforcer sa gestion ainsi que le contrôle de ses processus d'approvisionnement.
Elle a mis en œuvre un plan d'amélioration des achats afin de renforcer ses pratiques et de s'assurer que tous les achats qu'elle effectue respectent les règles de passation des marchés du gouvernement du Canada, soutiennent le mandat de l'Agence et apportent de la valeur aux Canadiens. Ce plan d'amélioration comprend plusieurs points importants. Désormais, les employés de l'Agence disposant d'une autorité financière au siège national sont tenus de suivre quatre cours obligatoires sur les marchés publics. Les employés sont également obligés de divulguer toutes leurs interactions avec des vendeurs potentiels. Par ailleurs, l'Agence a mis en place un centre d'expertise pour aider les employés à comprendre pleinement leurs obligations et leurs pouvoirs. L'Agence dispose maintenant d'une direction des achats et des contrats dotée de pouvoirs qui lui permettent de rassembler toutes les activités d'achat au sein d'une même direction. Ainsi, dans le cadre du processus annuel de planification, de budgétisation et d'approbation des activités, l'Agence oblige maintenant toutes les divisions et régions à préparer des plans budgétaires pluriannuels détaillés en matière d'achats et de contrats. Ces plans feront l'objet d'un examen rigoureux et devront être approuvés par le comité de gouvernance de l'Agence. En outre, cette dernière a récemment créé une nouvelle direction des recours, des normes et de l'intégrité de ses programmes. Celle-ci contrôlera les activités liées aux fonctions de gestion et instaurera une culture d'excellence en matière de prestation de services et de programmes, y compris dans les domaines touchant la passation de marchés. Il s'agit justement de renforcer ces procédures de passation des marchés au sein de l'Agence et de permettre à celle-ci d'avancer avec confiance et rigueur dans l'attribution de tout contrat futur.
Notre gouvernement tient à ce que les procédures d'acquisition de services ou de biens soient correctement suivies. Les contrevenants seront confrontés aux conséquences appropriées. Cette conviction est partagée par l'Agence, qui est d'ailleurs en accord avec cette déclaration. Que ce soit en comité ou devant les membres de la Chambre, les dirigeants de l'Agence ont déjà indiqué publiquement, à de nombreuses reprises, qu'ils prenaient ce problème au sérieux et qu'ils avaient instauré les mesures qui s'imposaient pour agir en conséquence.
En plus du travail effectué par l'Agence pour renforcer les règles et la surveillance de ses pratiques d'approvisionnement, Services publics et Approvisionnement Canada déploie lui aussi des moyens pour renforcer tous les aspects du système d'approvisionnement fédéral. Nous assurons la Chambre que nous utiliserons les conclusions du dernier rapport de la vérificatrice générale pour davantage améliorer la façon dont le gouvernement du Canada fait affaire avec ses fournisseurs.
Pour réaliser son mandat, l'Agence cherche constamment à innover et à améliorer ses outils afin que les voyageurs, les biens et les services légitimes puissent circuler efficacement aux frontières de notre pays d'une manière qui met en exergue la sûreté et la sécurité des Canadiens tout en respectant leurs droits et libertés.
Je conclurai mes remarques sur ce sujet en soulignant le travail que les employés de l'Agence des services frontaliers du Canada accomplissent chaque jour d'un océan à l'autre. L'Agence a un mandat important, et ses employés en sont tout à fait conscients. Aujourd'hui, plus que jamais, la sécurité des frontières est au cœur des préoccupations des Canadiens et il en est de même pour ce gouvernement. Il s'agit d'un travail essentiel pour protéger les Canadiens et ainsi contribuer à la prospérité de notre pays.
Je crois que tout cela illustre l'engagement du gouvernement à établir et améliorer les pratiques saines en matière de contrats et d'apprentissage. Notre nouveau gouvernement croit que les négligences et les excès liés à GCStrategies ou à d'autres fournisseurs, quels qu'ils soient, sont inacceptables. Au cours de la dernière législature, les parlementaires ainsi que la vérificatrice générale ont entrepris un travail exhaustif dans le but de s'assurer qu'un examen approfondi des contrats passés entre le gouvernement et ses fournisseurs est fait et que cet examen continue dans l'avenir. Le gouvernement va demander des comptes lorsqu'il estimera que des malversations ont eu lieu. Surtout, il s'est maintenant donné les moyens de le faire de façon efficace en veillant à ce que ses fonctionnaires exercent les contrôles appropriés. Les Canadiens et les Canadiennes ont le droit de savoir que leur argent durement gagné est bien géré. Compte tenu des nouvelles garanties et des mesures rigoureuses mises en place pour tenir responsable GCStrategies et pour prévenir des récidives d'autres fournisseurs, il est maintenant permis de regarder vers l'avant et de se concentrer sur le travail qui nous attend.
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Monsieur le Président, pour les gens qui ont manqué les dernières quelques secondes, ça sent la reddition de comptes. Honnêtement, j'aurais vraiment aimé avoir une heure au complet pour discuter de ce scandale. Ça se multiplie.
J'ai deux collègues extraordinaires qui ne sont plus parmi nous. Je pense, entre autres, à ma collègue de Beauport—Limoilou, qui siégeait au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, ainsi qu'à la députée de Terrebonne, qui siégeait au Comité permanent des comptes publics. Je les salue, parce qu'elles ont fait un travail colossal. Là, je reprends ça, parce que je serai au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Il me reste neuf minutes et j'aimerais signaler que je partagerai mon temps avec mon estimé collègue d'.
Comment résumer la situation? D'entrée de jeu, évidemment, la motion des conservateurs a deux portions. La première, c'est de récupérer l'argent volé, l'argent où il n'y a pas eu de travail accompli. Évidemment, je ne surprends personne en disant que le Bloc québécois est tout à fait d'accord. Ensuite, la deuxième partie est d'imposer une interdiction de marché à vie pour GCStrategies, dans la mesure où toutes les filiales et tout le reste ne peuvent plus jamais ni de quelconque façon le faire. C'est tout à fait légitime, parce qu'ils ont fraudé l'argent des contribuables.
Il y a un petit élément avant que je donne beaucoup plus d'explications sur les 100 jours pour récupérer les sommes d'argent. Cent jours, est-ce que c'est réaliste? Dans la vie, quand on a des objectifs, est-ce que c'est nécessaire, est-ce que c'est réaliste? Les 100 jours, c'est du jamais vu. Ce serait tout un exploit que le gouvernement puisse y arriver. Ceci étant dit, la récupération est essentielle.
Évidemment, nous appuyons la motion des conservateurs, mais j'aimerais aller au fond des choses. Ce que j'ai vécu à la dernière législature, c'était assez impressionnant de voir à la barre un des copropriétaires, qui essayait de se défendre. Au final, je le dis aux nouveaux députés, on a fait rire de nous. On a fait rire de nous parce qu'on a eu la démonstration que nos filets de sécurité, que notre diligence et que notre responsabilité de bien gérer l'argent des contribuables étaient tellement faciles, parce que la porte est grande ouverte. Les contrôles n'y sont pas.
La vérificatrice générale l'a réitéré. Elle n'a pas dit que rien ne s'était passé. Elle a dit qu'il y a tellement de failles qu'elle n'a pas pu les dénombrer et les démontrer, qu'elle n'a pas pu regarder les contrats et regarder l'ensemble des travaux qui auraient dû être faits. De plus, la pandémie a eu le dos assez large. Dans la vie, quand on a quelque chose d'aussi important, on s'organise pour bien le planifier. Moi, je ne veux plus entendre ce mot. Ce que je veux entendre, c'est de la réparation.
Aujourd'hui, il y a deux éléments que je veux soulever. Premièrement, on a un nouveau gouvernement avec des souhaits énormes. On le croira quand on le verra, d'une part. Ceci étant dit, nous venons d'apprendre qu'il y a un nouveau greffier au Conseil privé qui arrive. De grâce, je lui recommande d'écouter l'ensemble des députés du Bloc québécois, parce que s'il y a bien un parti dans cette enceinte qui travaille pour vrai pour la saine gestion des fonds publics et pour la reddition de comptes, c'est lui. Je sais de quoi je parle. J'en ai fait, des demandes de subvention. J'aide des citoyens qui ont des rapports à n'en plus finir pour avoir quelques milliers de dollars.
J'espère que M. Sabia entend ce message, puisque nous aurons l'occasion de le rencontrer au Comité permanent des opérations gouvernementales. Nous pourrons lui indiquer l'ensemble des mesures qui doivent être mises en place. Quand j'entends les nouveaux députés du parti au pouvoir dire qu'ils ne veulent plus que ça se reproduise, j'ai envie de dire: on s'en reparlera dans une décennie. En revanche, je suis une personne positive qui cherche à changer les choses. M. Sabia a de bonnes références en tant qu'agent de changement. Le premier ministre veut justement faire des changements au Canada pour en faire un pays digne de ce nom, digne de la richesse d'un pays du G7.
Il faut commencer par colmater les brèches, mettre en œuvre des éléments concrets pour la reddition de comptes et reconnaître nos 350 000 fonctionnaires. C'est à eux que je parle, j'en connais plusieurs. Ces gens me disent qu'on les néglige, qu'on ne connaît pas leur valeur, qu'on leur envoie tout le temps des sous-traitants payés le double de leur salaire alors qu'ils seraient capables de faire le travail, et qu'on les prend peut-être même pour des imbéciles. Les individus ont perdu confiance dans la qualité des services. Chaque semaine, il y a des gens qui nous appellent. Hier, je parlais avec une dame qui a reçu une lettre pour son supplément de revenu garanti. Elle n'a pas eu cet argent. Six mois plus tard, finalement, on lui dit que ce n'était pas le bon montant. Je sais que, pour des particuliers, c'est peut-être quelques centaines de dollars, mais, dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, nous parlons de millions de dollars et de l'argent de l'ensemble des contribuables.
Ainsi, commençons par faire du ménage. Ensuite, nous nous doterons des mesures pour bien contrôler. Honnêtement, quand je vois l'opposition officielle chercher constamment à démolir et à détruire ce que le gouvernement est en train de mettre en place, quand je vois le gouvernement tout faire pour nier, cacher et ne pas donner l'ensemble des informations que les gens du Québec et du Canada doivent savoir, je peux dire que chaque fois, c'est le Bloc québécois qui réussit à faire l'entière lumière sur ce qui se passe ici, sur la corruption et la collusion du gouvernement.
Je suis une femme d'affaires. J'ai travaillé dans le milieu communautaire et j'ai aussi été fonctionnaire. Le réseautage, le référencement, l'entraide, le don de contrats entre amis, c'est une réalité, mais regardons le contexte. Quand je suis dans les affaires, c'est de mon argent qu'on parle. C'est moi qui vais négocier avec des contractants et avec des fournisseurs, et ce, avec mon argent privé. Ici, ce que nous constatons, c'est qu'on a utilisé les stratégies du domaine privé avec de l'argent des contribuables. C'est complètement inacceptable. Chaque fois qu'on pose un geste, chaque fois qu'on met en place une mesure, il faut se rappeler qu'il y a 40 millions de Canadiens qui ont contribué à la cagnotte.
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Monsieur le Président, cette semaine, la vérificatrice générale du Canada a dévoilé quatre rapports importants. Il est dommage que ces faits ne soient dévoilés qu'aujourd'hui, après une campagne électorale. Je pense que cela aurait été dans l'intérêt public que la population ait accès à ces informations avant. Cela aurait peut-être changé la vision que les Canadiens avaient de ce vieux gouvernement libéral. Tout est là, en effet, pour lutter contre le cynisme en politique.
La motion des conservateurs d'aujourd'hui s'attarde principalement sur les révélations que la vérificatrice générale du Canada a faites dans son rapport sur les contrats de services professionnels accordés à GCStrategies. Son rapport est dévastateur pour le gouvernement en place. Il témoigne d'une culture où on n'accorde aucune priorité à la reddition de comptes.
D'abord, il faut rappeler les faits. Cette entreprise a reçu des contrats pour la création de l'application ArriveCAN, qui a été mise au point en 2020. Le coût total de cette application que deux entreprises canadiennes ont réussi à créer en une seule fin de semaine s'est élevé à 64,5 millions de dollars. Ce coût était manifestement exagéré.
Je rappelle que, au départ, la mise à jour devait coûter seulement 80 000 $. Qui plus est, GCStrategies n'employait que deux personnes et n'offrait aucun service informatique. Payer plus de 60 millions de dollars pour que deux personnes qui avaient une idée recrutent des personnes compétentes, ce n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler une gestion efficace des ressources. J'espère que le gouvernement libéral sera d'accord avec moi sur ce plan.
Revenons au rapport de la vérificatrice générale sur tous les autres contrats étudiés. Pour les contrats de moins de 40 000 $, le gouvernement peut se passer d'un appel d'offres. Si on veut que les choses changent, il faudrait réfléchir à cet aspect. Il s'agit de contrats qu'on juge non concurrentiels. Par contre, les organisations fédérales doivent évaluer si un recours à un appel d'offres était avantageux. Sur les 200 000 $ accordés à GCStrategies pour ce type de contrat, les deux tiers n'ont pas fait l'objet de cette évaluation cruciale. Qui en est responsable? Ça devrait être le gouvernement libéral.
Allons plus loin. Parmi les contrats accordés à GCStrategies, il y en avait 33 qui exigeaient une cote de sécurité. J'insiste sur le mot « sécurité ». Pour 50 % de ces contrats, le fédéral n'est même pas en mesure de démontrer que les autorisations nécessaires ont été accordées. Pour 21 % des contrats qui comprenaient des exigences de sécurité, des gens ont travaillé sur des projets sans jamais avoir leur cote de sécurité. Il s'agit de plus d'une personne sur cinq.
On parle d'un contrat attribué notamment à la Défense nationale. S'il y a un endroit où les sous-traitants devraient avoir leurs autorisations de sécurité, c'est bien là. Ce n'est pas tout. La vérificatrice générale nous indique que, en ce qui concerne 33 % des contrats, les organisations fédérales n'étaient même pas en mesure de démontrer que les personnes avaient l'expérience ou les qualifications requises. On avait oublié ou on n'avait tout simplement pas vérifié.
Il y a aussi toute la question de la surveillance. Quand on dit que les fonctionnaires fédéraux doivent revenir absolument au bureau pour qu'ils puissent travailler, Ottawa répond présent et accepte de mener une bataille contre les fonctionnaires. Par contre, en ce qui concerne les contrats qu'il accorde, Ottawa reçoit une feuille de temps, et c'est suffisant. On la regarde une fois, deux fois, trois fois ou cinq fois. C'est vendu et on l'accepte.
Les descriptions mal documentées des travaux effectués, ce n'est pas grave. S'il n'y a pas de feuille de temps, ce n'est pas grave. En ce qui concerne un contrat de 3,3 millions de dollars à Innovation, Sciences et Développement économique Canada, le ministère a été en mesure de fournir une feuille de temps pour 25 ressources contractuelles. Qu'a fait le gouvernement? Il a envoyé le chèque. Il s'agit de notre argent. Quand on a embauché GCStrategies, Ottawa n'avait aucune idée si les honoraires étaient plus chers que ceux du marché. La diligence, ce n'est pas un point fort des libéraux.
Ce n'est pas tout. J'ai gardé le meilleur pour la fin. Relativement à un contrat sur deux, le gouvernement n'avait que peu ou pas d'éléments qui prouvaient que le travail avait été fait, mais le chèque a été envoyé par la poste. Grosso modo, on a embauché des gens en ne sachant pas s'ils étaient compétents et en ne sachant pas s'ils avaient les cotes de sécurité nécessaires. Maintenant, on ne sait pas si le travail a réellement été fait. Voilà où nous en sommes. Wow!
Un élément m'interpelle. Pour les contrats analysés par le Bureau de la vérificatrice générale du Canada, les organisations fédérales ont justifié leur recours pour le besoin d'acquérir une expertise spécialisée, de gérer une augmentation imprévue de la charge de travail ou de remplacer des fonctionnaires pendant une absence temporaire. On me corrigera si je me trompe. Ne serait-il pas normal de valoriser le travail de notre fonction publique? Pourquoi des fonctionnaires ne pourraient-ils pas obtenir des heures supplémentaires s'il y a une augmentation imprévue de la charge de travail ou des fonctionnaires absents? Si nous avons besoin d'une expertise spécialisée, ne serait-il pas normal de la développer au sein de notre fonction publique? Le fait qu'il était tellement nécessaire de recourir à des sous-traitants, avec les conséquences qu'on a vues, est d'autant plus curieux que la fonction publique canadienne a explosé sous le régime de ce gouvernement.
Cela m'amène à un point central dans ce rapport, qui est peut-être le plus important. Depuis 2015, c'est plus de 18 milliards de dollars qui ont été versés en services informatiques. La facture est passée de 1,3 milliard de dollars par année à 2,8 milliards de dollars par année. Ce qui me sidère, c'est que ce n'est pas le premier projet informatique qui part en dérape. Il y a eu Phénix, le Registre canadien des armes à feu et le système de Gestion des cotisations et des recettes de l'Agence des services frontaliers du Canada. Du gaspillage de fonds publics en informatique, ce n'est pas la première fois.
Au Québec, il y a eu SAAQclic, qui a coûté 500 millions de dollars. Le gouvernement tient une enquête publique sur ce sujet. Ça devrait inspirer le gouvernement fédéral. Il serait peut-être temps que le Canada limite quand on sait qu'Ottawa a dépensé 1,5 milliard de dollars chaque année depuis 2015. C'est 18 milliards de dollars de plus. On est rendu à une facture annuelle de 2,8 milliards de dollars. Des SAAQclic, il doit y en avoir pas mal dans l'appareil fédéral.
Nous sommes en 2025. L'informatique est au cœur de nos vies, de notre télétravail de parlementaire, dans la vie des Témiscabitibiens, des Québécois et des Canadiens. Comment ce gouvernement, qui ne respecte pas ce qui est en mesure de développer une expertise à l'interne, pourrait-il développer des applications? Nous sommes dans un monde technologique. Le développement d'expertise devrait être au cœur des actions du gouvernement. Qu'est-ce que ça nous a donné, le fait d'utiliser des consultants externes? Quel est l'apport réel de ces firmes? En quoi est-ce que ça fait en sorte que la vie de nos concitoyennes et de nos concitoyens est meilleure? Au lieu de récompenser l'innovation, le développement de nouvelles façons de faire à l'interne, des gens qui connaissent le terrain et la machine fédérale, des gens qui sont conscients des réalités de leur ministère, de leur localité et des façons de répondre à leurs besoins, on juge que leur opinion n'est pas importante et on va dépenser des millions et des milliards de dollars ailleurs pour obtenir ces éléments, avec toute l'absence de vérification qu'on connaît maintenant.
Ce n'est pas tout. Pour donner une idée de la proportion, les dépenses de GCStrategies ne comptent que pour 0,37 % du montant total des contrats gouvernementaux. Alors, si nous retenons bien la leçon de la vérificatrice générale dans ce rapport, quelle part des 2,8 milliards de dollars dépensés de façon supplémentaire par année fait l'objet de vérifications? Les autorisations de sécurité et les ressources contractuelles ont-elles été approuvées? Est-ce que 94 % des contrats qui ont recours à des feuilles de temps sont vérifiés? Quelles ont été l'expérience et les qualifications requises? Est-ce que le gouvernement paie ses contractants sans nécessairement avoir des éléments probants qui confirment la réception de ces livrables? Il serait peut-être temps de se pencher sur les consultants externes de façon plus exhaustive. Je dirais même qu'il faut suivre l'exemple du Québec et avoir une commission d'enquête publique.
Ce n'est pas le seul rapport dans lequel la gouverneure générale a démontré tous ces éléments qu'il aurait été intéressant de connaître avant de poser un nouveau geste de confiance envers un gouvernement qui se dit nouveau. Or, ses façons de faire sont profondément ancrées.
On parle de laxisme dans le rapport sur le logement, notamment. Je veux, puisque le temps est limité, parler des Autochtones. Les registres pour enregistrer les Autochtones donnent des délais tellement importants. On parle de deux ans pratiquement. Les Autochtones ne peuvent pas avoir leur vérification quant au statut d'indien. Cela veut dire qu'ils reportent des projets d'études. Ils reportent aussi des opérations de santé. Quelles conséquences est-ce que ça a sur les individus et sur les communautés? Il y a là quelque chose de dramatique, absolument.
Je pense aussi à l'explosion des coûts des F‑35A. Je pense que c'est ainsi qu'on va finalement atteindre les 2 % de dépenses militaires. C'est un peu cynique, dit ainsi, mais la gestion qu'en ont faite les libéraux est aussi cynique dans les circonstances.
En terminant, j'appuie cette motion en disant que, si aucun travail n'a été fait, on doit récupérer les sommes que les Québécoises et les Québécois ont payées. Ne rien faire, c'est affirmer haut et fort que les poches des contribuables sont un buffet à volonté. À un moment donné, c'est assez.
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Monsieur le Président, je voudrais prendre un moment pour remercier encore une fois les incroyables citoyens de Calgary Midnapore, qui m'ont élue pour un quatrième mandat. C'est un honneur d'être ici pour les représenter une fois de plus.
Quand nos concitoyens votent pour nous, quand ils nous élisent à la Chambre, ils nous offrent en réalité une chose, soit leur confiance. Ils ont confiance que, quand nous venons ici, où ils ont choisi de nous envoyer, nous faisons ce qui s'impose, nous disons ce qui s'impose et nous prenons les mesures qu'il faut. À cela s'ajoute la responsabilité de décider comment dépenser l'argent qu'ils ont gagné à la sueur de leur front. C'est l'un des éléments les plus importants de la confiance que nos citoyens nous accordent quand nous sommes ici.
Bien sûr, il est très regrettable que la vérificatrice générale ait conclu, une fois de plus, dans son examen de GCStrategies, que ce n'est pas ce que le gouvernement a fait et que celui-ci a encore une fois déçu les citoyens qui lui avaient accordé leur confiance. En fait, le gouvernement a fait plus que décevoir la population. Il a trahi la confiance de ceux qui l'ont élu.
[Français]
Monsieur le Président, je veux aussi vous dire que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
[Traduction]
Le gouvernement libéral a trahi la confiance que lui ont accordée les citoyens, et ce, de plusieurs façons. Plus de 31 ministères sont visés, dont neuf avaient conclu des contrats d'une valeur de plus d'un million de dollars avec GCStrategies.
Examinons quelques-unes des façons dont cela s'est produit. Dans 33 % des contrats, le gouvernement n'a pas été en mesure de démontrer que les ressources contractuelles possédaient l'expérience ou les qualifications nécessaires pour mener à bien les travaux. Or, tout le monde sait que lorsqu'on postule un emploi, la première chose à faire est de fournir un curriculum vitæ. Nous n'irions jamais chez un médecin ou un dentiste qui n'est pas agréé. Nous exigeons également que nos gens de métier soient qualifiés.
Au fait, je compte dans ma circonscription beaucoup de ces gens de métier qui ne trouvent pas de travail en raison de l'incertitude créée par le gouvernement. Nous exigeons que nos gens de métier soient qualifiés, mais nous ne pouvons pas nécessairement garantir que c'était le cas de tous ceux qui ont travaillé pour GCStrategies. Nous ne pouvons pas garantir qu'ils étaient qualifiés pour faire le travail qu'ils ont fait. Dans 33 % des cas, nous n'avons pas pu le vérifier.
Dans 58 % des cas, les feuilles de temps étaient mal documentées. Les conséquences de ne pas montrer son travail constituent la première leçon que les enfants apprennent à l'école primaire. Que penser quand les gens ne sont même pas disposés à documenter et à montrer le travail qu'ils ont accompli? Comment pouvons-nous arriver à une autre conclusion que celle que le travail pour lequel on a payé n'a pas forcément été fait? Vraiment, nous ne pouvons tirer aucune autre conclusion. Il est vraiment difficile d'en arriver à une autre conclusion.
De plus, 82 % des organismes fédéraux n'ont pas été en mesure de prouver que les frais n'excédaient pas les prix du marché. Tous les Canadiens qui font des achats en ce moment comparent les prix. Je n'ai aucun doute là-dessus. J'ai été fonctionnaire pendant 15 ans et lorsque je devais acheter un article, la première chose à faire était d'obtenir 3 devis. Chaque fois, j'étais tenue de choisir l'article le moins cher. Cependant, cela n'a pas été le cas avec GCStrategies. Voilà qui sent l'extorsion et la collusion à plein nez.
Je pense à une belle et jeune mère de Legacy, l'une des collectivités que je représente. Je l'ai trouvée en larmes sur le pas de sa porte parce que ses deux fils souffrent d'une maladie génétique qui les oblige à suivre un régime cétogène. Elle leur avait servi des galettes de steak haché, celles que l'on achète en lot de 16 ou de 32 au supermarché, quatre soirs de suite. Elle n'avait rien d'autre à leur servir.
Le gouvernement libéral fait payer trop cher les citoyens et profite de cette situation exceptionnelle, et c'est mal.
Je suis allée voir mon banquier il y a deux semaines. Il m'a dit qu'il constatait deux choses qu'il n'avait jamais vues en 20 ans de carrière dans le secteur bancaire. La première est que des personnes âgées viennent dans son bureau en pleurant et en disant: « J'ai tout fait correctement. J'ai fait tout ce qu'il faut. J'ai suivi le plan. J'ai investi mon argent, et pourtant, je ne peux pas me nourrir et je ne peux pas rester dans ma maison. » C'est déchirant. La deuxième chose qu'il constate, c'est que des Canadiens de longue date vendent tous leurs biens et déménagent dans d'autres pays pour jouir d'une meilleure qualité de vie à moindre coût. C'est déchirant, mais c'est ce qui se passe. Je peux assurer aux députés que ces personnes comparent les prix.
De plus, dans 54 % des contrats, il n'a pas été possible de prouver que les livrables avaient été fournis. Je suis sidérée. Encore une fois, à l'époque où j'étais fonctionnaire, nous étions obligés de signer. Je me suis entretenue avec la vérificatrice générale lorsqu'elle a présenté son rapport, à propos des articles 32, 33 et 34. L'article 33 dit que l'employé doit prouver que les livrables ont été fournis avant de signer le chèque et de payer l'organisation. Comment GCStrategies a-t-elle pu être payée alors que nous ne pouvons pas prouver que les livrables ont été fournis? Comment est-ce possible? C'est ahurissant. Le moins qu'on puisse attendre quand on paie pour quelque chose, c'est de recevoir quelque chose en retour.
La vérificatrice générale a déclaré que les règles sont claires et qu'il n'y a pas lieu d'élaborer d'autres politiques. Le gouvernement libéral n'a qu'à appliquer les règles et à les respecter. Pourtant, chaque fois, le gouvernement semble incapable de le faire. Il est incapable de respecter les règles et de les appliquer pour l'une des deux raisons suivantes: soit il est incompétent, et nous avons constaté à maintes reprises l'incompétence du gouvernement, soit il s'en fiche, ce qui est, selon moi, la véritable raison. Il se fiche de notre argent, sans parler du respect des règles.
En outre, il y a le respect des règles et il y a le fait de faire ce qui s'impose. Acheter un appartement de 9 millions de dollars à New York, c'est dans les règles, mais ce n'est pas correct. Dépenser 100 000 $ en services de traiteur, quand on est gouverneure générale, c'est dans les règles, mais ce n'est pas correct. Le dit qu'il respecte les règles du commissaire à l'éthique, mais est-ce vraiment correct pour lui de ne pas divulguer tous ses avoirs?
GCStrategies n'a pas respecté les règles et n'a pas fait ce qu'il fallait. Kristian Firth, s'il nous écoute en ce moment, a fait quelque chose de mal. Il a volé de l'argent aux contribuables canadiens. Il ne devrait plus jamais avoir le droit d'obtenir un autre contrat et il devrait rendre l'argent aux Canadiens. Toutefois, le gouvernement libéral l'a laissé faire parce qu'il ne considérait pas notre argent, l'argent des contribuables canadiens, comme le sien. Les Canadiens ont fait confiance au gouvernement, et il a trahi cette confiance.
Les libéraux et le gouvernement ont maintenant l'occasion de rétablir cette confiance. Ils doivent récupérer notre argent. Ils doivent corriger la situation pour les gens qui travaillent fort et qui envoient leurs impôts à Ottawa. Le pire s'est produit, et les libéraux l'ont laissé se produire, mais ils ont maintenant l'occasion de rectifier le tir. Faisons ce qui s'impose en appuyant cette motion, ne laissons jamais GCStrategies ou ses filiales décrocher un autre contrat, et récupérons l'argent des Canadiens.
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Monsieur le Président, c'est à mon tour maintenant de remercier les électeurs de ma circonscription, soit les citoyens de Louis-Saint-Laurent—Akiawenhrahk, qui m'ont honoré de leur confiance il y a presque deux mois. J'ai eu la chance de prendre la parole à la Chambre et c'est le temps que j'ai qui me permet de les remercier directement de leur confiance. Je souhaite être à la hauteur des attentes qu'ils ont.
Que ce soit les gens de Louis-Saint-Laurent—Akiawenhrahk ou de partout au Canada, les gens souhaitent que l'argent qu'ils paient en taxes et en impôt soit géré de façon responsable, de façon pertinente et de façon efficace. Malheureusement, le moins que l'on puisse dire, c'est que le débat d'aujourd'hui démontre dans toute sa laideur comment ce gouvernement en poste depuis bientôt dix ans a géré les fonds publics de façon irresponsable.
Souvenons-nous de triste mémoire du scandale d'ArriveCAN. Ce fameux scandale, que nous avons rebaptisé « ArnaqueCAN », a été couronné d'une bêtise absolue en matière de gestion des fonds publics. Ce qui devait coûter 80 000 $ a finalement coûté 60 millions de dollars. Il a été démontré qu'on aurait pu le faire avec beaucoup moins d'argent, beaucoup plus d'efficacité et beaucoup plus de bons résultats. Qui était derrière cette gestion irresponsable des fonds publics? C'est la compagnie GCStrategies. Voilà que cette triste compagnie, dirigée par des gens incompétents et à l'approche tout à fait irresponsable, est au cœur d'un autre scandale odieux. La vérificatrice générale a enquêté directement sur ce que GCStrategies a fait avec le gouvernement canadien au cours des dix dernières années. Comme par hasard, ça concorde directement avec la première élection du gouvernement libéral jusqu'aux derniers mois. La vérificatrice générale conclut que 106 contrats ont été donnés à cette entreprise qui touche directement 31 organismes du gouvernement fédéral gérés par le Parti libéral à cette époque. Ça s'est fait, comme je l'ai dit, de 2015 à 2024, pour un montant total de 65 millions de dollars.
C'est beaucoup d'argent, 65 millions de dollars. J'invite ceux qui nous écoutent à penser à la déclaration de revenus qu'ils ont produite récemment et à l'impôt qu'ils ont versé au gouvernement fédéral ainsi qu'à la TPS qu'ils paient de leur poche chaque fois qu'ils achètent quelque chose. De ce montant, 65 millions de dollars ont été donnés à GCStrategies pour des résultats nuls. La vérificatrice générale conclut que, avec les 106 contrats et les 31 organismes, il y avait très peu de preuves de justification pour verser cet argent sur à peu près tous les fronts de la saine gestion des fonds publics. Il y a très peu de preuves du travail effectué pour les 65 millions de dollars que les Canadiens ont donnés à cette entreprise. Il y a très peu de vérification de la compétence des gens à qui on donnait des contrats. Les mesures de sécurité n'ont pas été bien prises. Quand on parle de faire un travail pour l'État fédéral d'un pays du G7, il y a des mesures de sécurité à prendre. Chaque fois qu'on touche à ça, particulièrement pour des organismes très précis, il y a des mesures de sécurité qui n'ont pas été respectées. Les mesures de feuilles de temps, qui est la base même de la paie que l'on donne aux gens qui sont censés faire un travail, n'étaient pas gérées de façon responsable. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la vérificatrice générale. En outre, on n'a pas été capable de démontrer de façon vraiment claire que les appels d'offres pour obtenir ces contrats par GCStrategies ont été faits selon les règles de l'art. En plus, 80 % des honoraires demandés étaient supérieurs à la médiane régulière pour le même travail demandé. Évidemment, il y a eu des problèmes d'absentéisme qui étaient mal gérés. Rappelons que le gouvernement a engagé, pendant 10 ans, 100 000 nouveaux fonctionnaires. Malgré ça, on n'était pas capable de vérifier correctement l'absentéisme.
C'est donc un rapport cinglant de la vérificatrice générale qui démontre hors de tout doute raisonnable que la saine gestion des fonds publics par une entreprise tierce doit se faire selon des règles et que ces règles n'ont pas été bien respectées, que ce soit sur le travail effectué, la compétence, la sécurité, les feuilles de temps, l'appel d'offres, les honoraires généreux et l'absentéisme des travailleurs. Tout était mal. Tout a été mal fait.
Rappelons aussi que ce gouvernement avait promis de plafonner à 2 % les nouvelles dépenses. Quelques heures après la déclaration du roi et le discours du Trône, dans le premier élément de budget qu'il a déposé, on apprend que, pour les consultants, on est passé de 19 milliards de dollars à 26 milliards de dollars. C'est 36 % d'augmentation. On parle exactement de ça.
Pendant ces 10 années, il y avait 31 organismes qui étaient directement ciblés. Or, les organismes du gouvernement, ce n'est pas dans les limbes. Il y a quelqu'un, quelque part, qui s'en occupe. On appelle ça des ministres, la responsabilité ministérielle et la reddition de comptes. Quatre ministres ont été directement impliqués lors de cette mauvaise gestion. Il s'agit de l'actuelle , de l'actuel , de l'actuelle ministre des Services aux Autochtones et de Marco Mendicino, qui est actuellement le chef de cabinet du . Ce n'est quand même pas rien. Quatre acteurs majeurs de l'actuel gouvernement étaient ministres responsables des 65 millions de dollars qui ont été gérés tout croche dans 31 organismes du gouvernement du Canada au cours des années libérales.
Non seulement le gouvernement ne les a pas grondés, mais le premier ministre leur a donné des promotions. Ce ne sont pas des petits ministères qu'ils gèrent: Affaires étrangères, le commerce avec les États‑Unis, les services aux Autochtones et chef de cabinet du premier ministre. Qu'on essaie de me trouver quelque chose de plus gros que ça. Pour ce qui est du ministère des Finances, j'y reviendrai plus tard, si j'ai le temps. Toutefois, ça, c'est une autre chose.
C'est pourquoi nous demandons à ce que ce soit remboursé. En effet, la vérificatrice générale du Canada a été extraordinairement cinglante dans son rapport. J'ai fait état des problèmes qu'elle a soulevés. Voici comment elle le verbalise dans son rapport et également dans les questions auxquelles elle a répondu à la presse. Elle a dit: « Nous avons trouvé des problèmes dans presque tous les contrats que nous avons examinés, ce qui m'indique qu'il n'y a aucune raison de croire que cela se limite à ces deux-là. » Ce n'est quand même pas rien. Tout ce qu'elle a trouvé, c'est tout croche. Elle a dit que si tout ce qu'elle a scruté est tout croche, elle n'avait pas de preuve que ça ne pourrait pas être la situation ailleurs. Ce qu'on dénonce donc actuellement pour ces 65 millions de dollars, ça se peut que ce soit pire ailleurs aussi. Ça, c'est la vérificatrice générale du Canada qui le dit.
Maintenant, c'est quand même extraordinaire. Elle dit qu'il faut retourner à la base, que les règles s'appliquent et qu'il faut simplement respecter les règles. C'est extraordinaire.
J'entendais tout à l'heure mon collègue de , qui n'en manque pas une quand vient le temps de défendre l'indéfendable. Il a dit que c'était extraordinaire et a demandé si les députés étaient conscients que les libéraux avaient entrepris des actions et qu'ils étaient capables de le faire sans dépenser d'argent. Or, c'est ça, le problème. Tout ce que les Canadiens demandent à leur gouvernement, c'est de s'occuper correctement de l'argent qu'ils lui envoient en respectant les règles. On ne demande pas quelque chose d'impossible. On demande juste de lire les règles et de les appliquer. Il reçoit de l'argent des contribuables et doit le gérer correctement.
Pourtant, pendant 10 ans, ils ont agi de façon tout à fait irresponsable. Maintenant, ils nous font croire que c'est correct, car c'est un nouveau gouvernement. Oui, c'est un nouveau gouvernement, mais les quatre ministres responsables sont au cœur de l'action de ce gouvernement. Je le répète, parce que c'est très lourd de conséquences. Que ce soit la ministre des Affaires étrangères, le ministre responsable du Commerce Canada–États‑Unis, la ministre des Services aux Autochtones et l'actuel chef de cabinet du premier ministre, ce sont quatre joueurs majeurs de ce gouvernement. Ils disent que c'est un nouveau gouvernement.
Les Canadiens ne seront pas dupes de cette mauvaise gestion du gouvernement. C'est pourquoi les Canadiens sont en droit de se faire rembourser, parce que le travail qui a été fait a été bâclé. Les règles n'ont pas été respectées. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est la vérificatrice générale du Canada. Si, d'aventure, ces gens qui ont reçu l'appui populaire des Canadiens ont un sens de l'honneur, qu'ils remboursent les Canadiens.
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Monsieur le Président, je me permets de prendre un peu de liberté pour aborder un autre sujet, puis je reviendrai au sujet qui nous occupe.
Le cœur de la collectivité philippino-canadienne se trouve dans Winnipeg-Nord, et aujourd'hui est un jour très spécial, car nous célébrons l'indépendance des Philippines. En fait, une cérémonie de lever du drapeau aura lieu très bientôt sur la pelouse de la Colline du Parlement. La communauté philippino-canadienne contribue à tous les aspects de la vie de nos collectivités partout au Canada. Je tenais simplement à le souligner, d'autant plus que le mois de juin est le Mois du patrimoine philippin.
C'est le point positif que je voudrais souligner. J'aimerais essayer de résumer les raisons pour lesquelles nous débattons aujourd'hui de cette question particulière et parler un peu de ce qui nous motive et de certaines déceptions. J'ai beaucoup aimé le débat que nous avons eu hier sur le projet de loi . Nous le mettrons aux voix plus tard cet après-midi, après la période des questions.
Je souhaitais remettre en question la motivation, principalement parce que, au fil des ans, j'ai constaté que le Parti conservateur a tendance à se concentrer davantage sur les aspects très négatifs de la politique, comme la diffamation ou l'utilisation à tout bout de champ des mots « scandale » ou « corruption », entre autres.
Il est intéressant de noter que nous avons une journée de l'opposition et que les conservateurs ont le choix. Ils peuvent choisir le sujet qu'ils veulent, et tant mieux pour eux. Ils ont choisi un rapport de la vérificatrice générale qui, en substance, ne contient aucune nouvelle recommandation, si ce n'est qu'il mentionne que nous avons actuellement des règles en place. J'y reviendrai plus en détail. C'est une journée de l'opposition qui se terminera par un vote.
Nous pouvons comparer cela à hier, lorsque les conservateurs ont commencé à critiquer le gouvernement parce que, selon eux, la réduction d'impôt que nous accordions n'était pas suffisante. Ils ont commencé leurs observations à ce sujet vers la fin du débat. J'aurais pensé qu'il aurait été plus judicieux de présenter une motion de politique publique, étant donné que nous venons tout juste de sortir d'une élection générale. Les conservateurs auraient eu l'occasion de présenter leurs arguments sur l'ampleur de la réduction d'impôt qu'ils préféreraient voir accorder et les raisons justifiant cette mesure. Nous ne savons pas ce qu'ils feront au sujet du projet de loi , mais la question sera abordée plus tard dans la journée. J'espère qu'ils voteront pour ce projet de loi, mais ils ont clairement laissé entendre qu'ils proposeraient des amendements.
Je dis cela parce que l'opposition dispose de quatre jours de débat, quatre jours pendant lesquels elle peut choisir le sujet. Pourquoi les conservateurs ont-ils choisi ce rapport particulier de la vérificatrice générale? Je soupçonne que c'est parce qu'ils veulent revenir à leurs anciennes habitudes. Le 28 avril, le nouvellement élu, avec un nouveau gouvernement, a produit des lettres de mandat exceptionnellement claires afin que tous les Canadiens puissent voir quelles sont les priorités du gouvernement.
Aujourd'hui, compte tenu de la motion dont nous débattons, je dirais aux Canadiens que les conservateurs continuent de se concentrer sur tout ce qui pourrait avoir un lien, aussi ténu soit-il, avec un possible scandale ou acte de corruption, puis qu'ils tentent de l'associer au nouveau gouvernement. Nous le constatons déjà dans leurs remarques d'aujourd'hui, où ils tentent de nier l'existence d'un nouveau gouvernement.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Kevin Lamoureux: Non, sérieusement, pensons-y.
Monsieur le Président, permettez-moi de rappeler aux députés l'histoire de GCStrategies. M. Firth est l'homme que le Parti conservateur a convoqué. Ils l'ont appelé à la barre — c'était comme un tribunal ici — et ils l'ont déclaré coupable. Certains députés conservateurs auraient aimé le voir aller en prison immédiatement. Je me souviens avoir entendu un député mentionner qu'il y avait autrefois une prison dans l'édifice du Centre. Voilà pour le respect des procédures.
Telles sont les priorités des conservateurs. Pierre Poilievre l'a clairement indiqué. Les Canadiens s'inquiètent peut-être de Trump, des droits de douane et du commerce, mais pas Pierre Poilievre. Ce qui l'intéresse, c'est de nuire à l'image du alors que celui-ci est en déplacement et rencontre les premiers ministres provinciaux, avec beaucoup de succès, je tiens à le souligner. Il a abordé la question soulevée aujourd'hui par les conservateurs. Il y a un nouveau premier ministre, un nouveau programme et un nouveau gouvernement qui vont de l'avant, et eux, ils sont coincés dans le passé.
La motion de l'opposition parle de récupérer de l'argent. J'aimerais croire qu'aucun député actuel ou des législatures précédentes ne souhaite que l'argent des contribuables soit gaspillé de quelque façon que ce soit. J'ai été heureux d'informer les députés qu'il existe un processus à suivre. Lorsqu'il s'agit de recouvrer des fonds, lorsque nous pouvons prouver qu'il y a eu fraude ou surfacturation, nous agissons. Nous avons déjà engagé des poursuites contre GCStrategies, en particulier. C'est en cours. Cela peut paraître surprenant, mais c'est la réalité de la situation.
Nous pouvons faire un lien avec le rapport de la vérificatrice générale. Que dit ce rapport? La vérificatrice générale affirme que nous n'avons pas besoin de règles supplémentaires, et nous sommes d'accord avec elle. Nous devons veiller à ce que les fonctionnaires respectent les règles et le cadre qui sont en place.
Revenons à l'ancienne administration. Lorsque le dossier a été porté à son attention, qu'a fait le ministre de l'époque? Il a ordonné une enquête interne. L'ancien gouvernement a-t-il jamais dit non à la vérificatrice générale? Pas du tout. Nous avons souscrit aux recommandations de la vérificatrice générale. Le rapport de 2024 contenait huit recommandations, dont sept ont déjà été mises en œuvre, et la dernière est en bonne voie de l'être. Cela s'est produit sous l'ancien gouvernement. Nous ne parlons pas du gouvernement actuel, qui est différent. Je vois que les députés d'en face sont déjà en train de prier.
Je suis heureux que nous ayons un au parcours incroyable. J'aimerais souligner qu'en tant qu'ancien gouverneur de la Banque du Canada, ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre et économiste, non seulement il comprend la situation dans laquelle se trouve le Canada aujourd'hui avec les États‑Unis, mais il s'est engagé à bâtir l'économie la plus forte du G7. C'est sa priorité, contrairement à Pierre Poilievre.
Les électeurs ont eu raison le 28 avril. Qui sait ce que penserait M. Poilievre aujourd'hui s'il occupait le fauteuil du ? Les Canadiens ont vu clair dans son jeu. C'est pourquoi nous avons obtenu 8,5 millions de votes. Aucun premier ministre ni aucun parti politique n'a obtenu plus de votes que le premier ministre actuel lors des dernières élections. Cependant, les députés d'en face veulent changer de sujet. Ils ne veulent pas parler de ce qui a été débattu pendant la campagne électorale; ils veulent plutôt parler de GCStrategies et de M. Firth. Parlons donc un peu plus de GCStrategies.
Il y a une entreprise appelée Coredal, et les députés seront surpris d'apprendre que M. Firth était l'un des deux administrateurs de cette entreprise. J'ai déjà mentionné que M. Firth, par cette entreprise, a obtenu des contrats sous le gouvernement de Stephen Harper. Les députés ne le croiront pas, mais Pierre Poilievre prenait place lui aussi à la table. Il siégeait au caucus lorsque les contrats ont été attribués à M. Firth. Évidemment, la motion des conservateurs n'y fait pas allusion.
Une voix: Ce n'est pas dans le rapport de la vérificatrice générale.
L'hon. Kevin Lamoureux: Eh bien, monsieur le Président, il s'agit ici de GCStrategies. Lorsque j'ai soulevé ce point, un député du Parti conservateur a dit que M. Firth ne faisait pas partie de GCStrategies à l'époque. Les députés seront peut-être surpris d'apprendre que GCStrategies a également reçu des contributions.
Une voix: C'est faux.
L'hon. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, GCStrategies existait en 2015. Je rappellerai à mon collègue d'en face que Stephen Harper a été premier ministre pendant la majeure partie de l'année 2015. Je pense que le député devrait vérifier ses dires avant de faire une telle affirmation de l'autre côté de la Chambre.
Nous constatons avec GCStrategies que le nombre de contrats a effectivement augmenté. Remettons cela dans son contexte. Lorsque cette entreprise a obtenu ces contrats colossaux, il y avait une pandémie mondiale. Les gouvernements du monde entier dépensaient des milliards de dollars. Le Canada n'était pas le seul pays dans sa situation, et effectivement, GCStrategies a obtenu de nombreux contrats pour une somme considérable provenant des contribuables. Je ne remets pas cela en question, mais les conservateurs sont très doués pour donner de fausses impressions.
En fin de compte, nous constaterons que, lorsque le ministre de l'ancien gouvernement a été informé de manière concrète, il a agi.
Une voix: Était-ce le nôtre?
L'hon. Kevin Lamoureux: « Était-ce le nôtre? » est une bonne question lancée par le député d'en face, en référence à Stephen Harper. Les contrats conclus pendant la pandémie l'ont été sous Justin Trudeau, pour la gouverne du député d'en face. Ceux qui ont été conclus sous M. Harper l'ont été bien avant la pandémie, mais le fait est que des pays du monde entier investissaient, soutenaient leurs citoyens et tentaient de protéger ceux-ci par divers moyens, y compris des contrôles aux frontières.
Je me souviens avoir entendu les conservateurs dire ici, sous l'ancien gouvernement, que nous devions faire plus pour l'Agence des services frontaliers du Canada et pour surveiller les personnes qui entraient au Canada. Ils disaient que nous n'en faisions pas assez et que nous agissions en retard. Ils ont bien sûr abandonné cette idée quelques années plus tard.
L'objectif de la politique à l'origine d'ArriveCAN était de protéger la santé et le bien-être général de la population canadienne. C'était l'objectif initial. Nous avons une fonction publique incroyable. Je dirais même qu'elle est sans égale dans le monde. En fait, nous constatons souvent que d'autres pays s'inspirent de la fonction publique canadienne, car elle est pratiquement indépendante des politiciens, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays, et elle fait un excellent travail.
Je ne vais pas tirer de conclusions sur les gestes posés, mais je soupçonne qu'il y a parfois des pommes pourries, comme dans tout autre milieu de travail. Des choses ont peut-être été négligées, et il est devenu très clair que cela s'est produit. C'est quelque chose que nous prenons tous très au sérieux.
Il y a des marchés publics, et des contrats sont attribués. Qu'on me cite un gouvernement au Canada, qu'il soit fédéral ou provincial, qu'il s'agisse du gouvernement actuel, qui est très récent, du gouvernement précédent ou du gouvernement Harper, qui n'avait pas de contrats et de marchés publics. Si les gens veulent parler d'un véritable scandale, je leur recommande de se pencher sur le scandale du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada. C'est un véritable scandale qui a éclaté sous le régime Harper. Les députés peuvent faire une recherche sur Google pour le trouver. En fin de compte, si les gens veulent parler d'un scandale politique, ils devraient se pencher sur le scandale qui a éclaboussé M. Harper et Pierre Poilievre peu après leur arrivée au pouvoir. Les députés peuvent me croire, j'ai beaucoup d'information sur ce scandale dans lequel des centaines de millions de dollars étaient en jeu. Il suffit de faire une recherche sur Google. Les gens le trouveront. C'est une lecture intéressante.
Nous parlons ici de milliards de dollars qui ont été dépensés pendant une pandémie. Que ce soit l'ancien gouvernement ou celui de l'actuel , nous voulons que des comptes soient rendus pour chaque dollar de recettes fiscales dépensé. Je pense que le premier ministre comprend l'importance de la transparence et de la responsabilité, et je crois que les Canadiens en sont conscients en raison du genre de travail qu'il faisait avant d'être élu. Je lui suis reconnaissant d'avoir pris la décision de se présenter, car j'estime qu'il est la bonne personne au bon moment dans l'histoire du pays pour unir les Canadiens et bâtir une économie canadienne forte. Selon moi, c'est de cela que nous devrions débattre. Après tout, c'est ce dont il était question pendant la campagne.
Je vais demander à mes collègues si quelqu'un leur a parlé d'ArriveCAN lorsqu'ils faisaient du porte-à-porte. Je peux affirmer en toute honnêteté que pas une seule personne parmi les quelque 100 000 citoyens que je représente actuellement n'a parlé d'ArriveCAN, et j'ai frappé à des milliers de portes. Le plus souvent, il était plutôt question de Donald Trump, des droits de douane, du commerce et d'une véritable préoccupation au sujet de l'économie. C'était le principal sujet de conversation, et c'est précisément de cela que s'occupe le aujourd'hui.
Pendant que le s'occupe de ce dossier, Pierre Poilievre croit que le rapport présenté par la vérificatrice générale est ce qui préoccupe le plus les Canadiens. Selon moi, il ressort deux choses de ce rapport, notamment que nous n'avons pas besoin de plus de règles, mais que nous devons veiller à ce que les fonctionnaires respectent les règles et le cadre qui sont en place. Il y a deux éléments dans cette observation. Premièrement, nous n'avons pas besoin de plus de règles. Deuxièmement, nous devons veiller à ce que les fonctionnaires respectent les règles établies. Je dirais que le professionnalisme qu'on observe au sein de la fonction publique concorde avec cette observation.
Il ne fait aucun doute que le Cabinet du et les fonctionnaires responsables des processus d'approvisionnement ont été pleinement informés du rapport, et je pense que personne ne le conteste. J'en suis certain. En fait, le premier ministre a même pris des mesures pour élargir le rôle du ministre à qui reviendront ces responsabilités. Nous prévoyons des approvisionnements importants. Après tout, nous venons d'apprendre que les dépenses militaires vont augmenter pour atteindre 2 % du PIB, ce qui est une grande annonce.
Il me semble que mon temps de parole est écoulé. Je ne sais pas si l'opposition me permettra de poursuivre. J'ai encore quelques réflexions à partager. Sinon, je...
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Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à dire que c'est toujours un plaisir pour moi de prendre la parole au nom de mes chers concitoyens de Brantford—Brant‑Sud—Six Nations. Je tiens également à signaler que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Aujourd'hui, nous débattons de la motion conservatrice. La vérificatrice générale a constaté que l'entreprise derrière ArriveCAN, GCStrategies, a reçu 64 millions de dollars et que, dans de nombreux cas, rien ne prouve qu'un travail ait été fait. Nous demandons donc au gouvernement, premièrement, de récupérer l'argent des contribuables dans les 100 jours suivant l'adoption de la motion. Deuxièmement, nous lui demandons d'interdire à vie à GCStrategies, à ses filiales et, surtout, à ses fondateurs et principaux associés, Kristian Firth et Darren Anthony, ainsi qu'à toutes autres entités avec lesquelles ceux-ci sont affiliés, d'obtenir des contrats.
Le message est simple: les Canadiens veulent récupérer l'argent de leurs impôts. Je sais que le député de prétend que ses concitoyens ne lui ont pas parlé d'ArriveCAN, mais je suis certain qu'ils lui ont parlé de responsabilité, de transparence et de prudence dans la gestion des deniers publics par le gouvernement. Il n'en dira rien, mais c'est exactement l'objet de la motion.
S'il y a une impression de déjà-vu, et j'ai moi-même cette impression, c'est parce qu'il y a environ 15 mois, j'ai pris la parole devant votre prédécesseur, monsieur le Président, alors qu'il présidait la séance, pour m'exprimer sur une motion similaire. Elle n'était pas formulée de la même manière, mais l'intention était de donner au gouvernement 100 jours pour informer la Chambre des mesures qu'il comptait prendre pour récupérer l'argent des contribuables.
Cette motion faisait suite à la publication de plusieurs rapports accablants de la vérificatrice générale. Il est important de souligner à ce stade-ci que le gouvernement libéral, ce soi-disant nouveau gouvernement composé des mêmes vieux acteurs qui déclarent maintenant, par la voix du , qu'ils acceptent pleinement les conclusions de la vérificatrice générale, est celui qui s'est opposé dès le départ à ce que la vérificatrice générale se penche sur le scandale d'ArriveCAN, ce que nous appelons le scandale ArnaqueCAN.
Le message est très clair. La saga libérale d'ArnaqueCAN se poursuit. C'est le mauvais cadeau des libéraux qui n'en finit pas. La vérificatrice générale a publié une vérification accablante sur le principal entrepreneur derrière ArnaqueCAN, GCStrategies. Cette entreprise de deux personnes, installée dans un sous-sol et non dans de vrais locaux, qui fait actuellement l'objet d'une enquête de la GRC pour fraude, a reçu la somme astronomique de 64 millions de dollars des libéraux depuis leur arrivée au pouvoir.
Comme je l'ai indiqué, ce n'était pas la première fois que la vérificatrice générale publiait un rapport sur GCStrategies. L'application devait coûter 80 000 $ aux Canadiens; c'est ce que le même gouvernement libéral a répété à maintes reprises à la Chambre. Dans son premier rapport, la vérificatrice générale a estimé que le coût dépassait largement les 80 000 $ et s'approchait en fait de 60 millions de dollars, mais qu'elle ne pouvait pas être plus précise. Pourquoi? Parce que la documentation et les pratiques comptables de l'Agence des services frontaliers du Canada laissaient tellement à désirer que la vérificatrice générale n'a pas pu examiner tous les documents pertinents.
Les libéraux ont défendu le coût de l'application à maintes reprises à la Chambre, et ce, avec une certaine fierté, mais ils affirment maintenant, à tort, qu'elle a sauvé des milliers de vies. En réalité, cette application était mal conçue, malgré son coût élevé, elle tombait constamment en panne et elle a causé d'innombrables problèmes et beaucoup de soucis aux Canadiens. J'oserais même dire que pas un seul Canadien n'a été sauvé par cette gabegie administrative et bureaucratique des libéraux.
La défense très limitée du gouvernement repose sur l'argument que l'application a été mise au point au beau milieu d'une pandémie sans précédent et que le temps pressait. Nous avons entendu cet argument à maintes reprises. Cependant, les circonstances et les exigences particulières du moment sont loin de suffire pour expliquer ce que la vérificatrice générale a mis au jour dans son rapport.
Karen Hogan dit ceci: « Dans l’ensemble, cet audit révèle un non-respect flagrant des pratiques élémentaires en matière de gestion et de passation de marchés et ce, tout au long du développement de l'application ArriveCAN et de sa mise en œuvre. » Elle ajoute: « Une situation d'urgence ne veut pas dire qu’on peut soudainement ignorer toutes les règles établies. » Elle conclut avec assurance que le gouvernement a payé cette application beaucoup trop cher.
Le gouvernement libéral a la responsabilité, la capacité juridique et, selon une fonctionnaire du ministère responsable des contrats et de la sous-traitance, le pouvoir de récupérer l'argent des contribuables. Cette fonctionnaire a déclaré devant un comité que, lorsque le gouvernement est victime d'une fraude, il est « en mesure de récupérer les fonds auprès des fournisseurs, et c'est ce [qu'il fait] habituellement. »
Compte tenu de ce témoignage, tous mes collègues libéraux devraient appuyer l'idée de récupérer l'argent des contribuables comme le gouvernement est en mesure de le faire. Le député de peut bien affirmer que le sujet n'intéresse personne, mais j'ai lu plusieurs articles à ce sujet dans la presse. Chose certaine, plusieurs reportages intéressants font les manchettes.
Le premier, de Lorrie Goldstein, s'intitule « La vérificatrice générale affirme que faire fi des règles de passation des marchés a coûté des milliards de dollars aux contribuables ». L'article dit ceci:
Mardi dernier, Karen Hogan, la vérificatrice générale fédérale, a fait état d'une incompétence généralisée dans l'attribution des contrats gouvernementaux par la fonction publique, ce qui a entraîné le gaspillage de milliards de dollars de fonds publics.
Ce qui est encore plus alarmant, c'est que tout le monde au sein du système est au courant, mais que personne ne fait rien pour corriger le problème.
Dans ce contexte, à quoi bon avoir une vérificatrice générale si, chaque fois qu'elle met en évidence l'incompétence et le gaspillage du gouvernement, celui-ci fait semblant de vouloir mettre en œuvre ses recommandations, puis répète le comportement qui a mené à l'enquête de la vérificatrice générale?
Dans le dernier rapport de Mme Hogan, cette préoccupation découle de son examen approfondi des contrats fédéraux accordés à [...] GCStrategies [...] Cette application devait coûter 80 000 $.
Je pourrais parler de cette question pendant une heure. Je suis attentivement ce dossier depuis trois ans.
Dans la suite de l'article, l'auteur tire des conclusions importantes:
[...] dans 58 % des contrats examinés qui ont été attribués sans appel d'offres, les ministères fédéraux n'ont pas tenté de déterminer si, en tenant un appel d'offres, ils auraient pu réduire les coûts pour les contribuables.
[...] dans plus de 80 % des contrats examinés qui ont été attribués sans appel d'offres ou après réception d'une seule offre valide, les services gouvernementaux n'ont pas vérifié si les honoraires versés dépassaient les tarifs en vigueur sur le marché.
[...] dans près de 50 % des contrats examinés, les ministères fédéraux n'ont pas été en mesure de démontrer que les travaux avaient été réalisés, alors que les paiements avaient été effectués.
[...] dans 33 % des contrats examinés, les ministères fédéraux n'ont pas été en mesure de démontrer que les entreprises retenues étaient capables d'accomplir le travail.
[...] dans 21 % des contrats examinés, les ministères fédéraux ne disposaient pas de documents attestant... des habilitations de sécurité des entrepreneurs qui travaillent sur des réseaux gouvernementaux contenant des données sensibles.
Il est alarmant de constater que, parmi les ministères et les organismes fédéraux qui n'ont pas pu fournir la preuve que les entrepreneurs possédaient l'habilitation de sécurité nécessaire figurent le ministère de la Défense nationale, Affaires mondiales et le ministère de la Justice, trois des ministères les plus importants qui ont l'obligation de protéger les données sensibles.
La vérificatrice générale a essentiellement conclu qu'elle n'avait aucune recommandation à formuler puisqu'il s'agit de respecter les règles de base, ce qui n'a absolument pas été fait ces dix dernières années. À cause de cela, les Canadiens n'en ont tout simplement pas eu pour leur argent. Je demande essentiellement à chaque député de défendre ses électeurs et d'exiger que les responsables rendent des comptes à la population.
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Monsieur le Président, c'est une proposition hypothétique, quoique ridicule, mais ce genre de proposition ridicule est nécessaire pour illustrer ce qui se passe réellement dans les marchés publics. Par exemple, quelqu'un m'engage pour peindre une clôture pour 100 $. Je charge quelqu'un d'autre de peindre la clôture pour 50 $. Je touche 50 $ même si, vous l'aurez deviné, je n'ai rien fait. Répétons le scénario jusqu'à atteindre des dizaines de millions de dollars et nous avons une idée du système d'approvisionnement qui a été mis en place par le gouvernement.
Nous parlons aujourd'hui de GCStrategies, mais il est important que les députés et les citoyens comprennent qu'il existe des centaines d'entreprises qui font du renforcement de personnel dans le seul domaine des technologies de l'information. Ces deux types travaillaient dans leur sous-sol et avaient un excellent modèle d'affaires. Ils obtenaient des contrats, embauchaient quelqu'un d'autre pour faire le travail et empochaient une commission énorme. Kristian Firth et Darren Anthony, de GCStrategies, ne sont pas les seuls à agir ainsi; des centaines d'entreprises fournissent des services de renforcement du personnel au gouvernement fédéral dans le seul secteur des technologies de l'information. Ce système est profondément défaillant.
Tout d'abord, le gouvernement rend les marchés publics tellement compliqués et lourds que presque personne ne peut les comprendre. Il y a alors des personnes qui deviennent des experts dans une seule et unique chose: l'obtention de contrats. Autrement dit, ce sont des personnes qui ont les bonnes relations, qui ont leurs entrées auprès de ces gens, qui savent organiser des dégustations de whisky auxquelles elles convient les bons interlocuteurs. C'est quelque chose qui s'est bel et bien produit. Elles savent qui inviter à des dégustations de whisky, et obtiennent ainsi des contrats gouvernementaux. Une fois les contrats gouvernementaux obtenus, elles se rendent sur LinkedIn et trouvent les personnes qui savent réellement faire ce travail, puis elles les embauchent.
Monsieur le Président, c'est un scénario digne de la série satirique britannique Yes Minister, mais il aurait été rejeté pour manque de réalisme. C'est pourtant ce qui se passe réellement et ce qui s'est passé au cours des 10 dernières années sous le gouvernement libéral. Cela dit, le gouvernement a maintenant changé et ne recommencera plus jamais. Les libéraux ont un nouveau gouvernement, composé des mêmes personnes qui ont néanmoins pris conscience de leurs erreurs.
Lorsque tout le reste échoue dans ce débat, les députés d'en face disent: « Oui, mais n'avons-nous pas gagné les élections? Nous avons gagné les élections, après tout. » Personne ne conteste le résultat des élections, mais je pense qu'il est important de noter que, pour remporter les dernières élections, les libéraux ont dû prétendre être très différents de ce qu'ils avaient été au cours des 10 dernières années. Leur seul argument pendant la campagne électorale était le suivant: « Les Canadiens veulent du changement, et nous avons changé. Nous ne serons plus nous-mêmes ». Ils ont promis de ne plus être eux-mêmes, et cela s'est révélé être une stratégie politique raisonnablement efficace. Cependant, je pense que les Canadiens découvriront très bientôt que les libéraux ne sont en réalité pas si différents d'avant, qu'ils sont en fait davantage les mêmes qu'ils ne l'ont prétendu, et que nous assisterons à la poursuite de ces mêmes politiques absurdes en matière d'approvisionnement, des situations qui, si elles étaient présentées dans un scénario destiné à une série télévisée, seraient rejetées pour leur manque de réalisme.
Des gens sont embauchés pour en embaucher d'autres, dans un système d'approvisionnement tellement défaillant et compliqué que seuls des intermédiaires privilégiés peuvent le comprendre. Ces intermédiaires privilégiés obtiennent les contrats, embauchent les personnes et touchent une énorme commission au passage. Cette semaine, la vérificatrice générale a publié un rapport, après avoir examiné en détail ce qui s'est passé avec GCStrategies, cette tristement célèbre entreprise, et après avoir constaté qu'il y a eu d'énormes abus.
Il ressort notamment des échanges que nous avons eus en comité avec les propriétaires de GCStrategies qu'ils ont admis avoir présenté au gouvernement du Canada des curriculum vitae frauduleux afin d'obtenir des contrats. Il s'agit là de la bonne vieille méthode qui consiste à enjoliver son curriculum vitae, ce que nous disons tous à nos enfants de ne pas faire. C'est pourtant ainsi que GCStrategies obtenait des contrats. Ils ont expliqué comment ils procédaient normalement. S'ils recevaient un curriculum vitae qui ne répondait pas aux exigences de l'appel d'offres, ils le modifiaient pour qu'il y soit conforme.
Supposons que le contrat exigeait qu'une personne ait cinq ans d'expérience dans un domaine, mais que la personne qu'ils proposaient n'ait en réalité que cinq mois d'expérience. Ils changeaient les mois en années pour se conformer aux exigences, puis ils retournaient voir la personne qui allait faire le travail et lui demandaient si elle ne voyait pas d'inconvénient à ce qu'ils aient changé les chiffres. Dans un cas, ils ont oublié de consulter la ressource avant de changer ces chiffres, et c'est là qu'ils se sont fait prendre parce que la ressource a dénoncé le procédé.
Devant le comité, Kristian Firth a admis qu'ils arrangeaient couramment le curriculum vitae des personnes pour qu'il corresponde aux attentes d'un contrat, puis qu'ils vérifiaient auprès des intéressés si cela ne les dérangeait pas. Encore une fois, si c'était un scénario pour un épisode de Yes Minister, il serait rejeté pour son manque de réalisme. Cependant, c'est dans l'ordre des choses dans le système d'approvisionnement défaillant des libéraux.
Pour noyer le poisson, les libéraux enchaînent les ministres de l'Approvisionnement. Ce sont toujours les mêmes personnes qui reviennent. « Oh, c'est un nouveau ministre. C'est un nouveau ministre. » Presque tous les six mois, un nouveau ministre est nommé à l'Approvisionnement, qui n'est responsable de rien de ce qui s'est fait auparavant. Pendant ce temps, l'ancien ministre continue d'occuper un poste influent au gouvernement. C'est une farce et une tragédie, et les contribuables canadiens en sont les victimes.
Les libéraux prétendent avoir formé un nouveau gouvernement et avoir changé. Comme je l'ai dit, aujourd'hui, ils ont l'occasion de le prouver. Nous avons présenté une motion qui dit que GCStrategies ne devrait plus jamais avoir le droit d'obtenir des contrats gouvernementaux et qu'elle devrait rembourser l'argent. Ce n'est pas si difficile: si des entreprises enfreignent les règles de passation des marchés, falsifient des CV et ne font pas le travail, elles doivent rembourser l'argent qu'elles ont pris aux contribuables.
Si nos amis d’en face ont vraiment changé, ils devraient voter pour cette motion. Ils prouveraient qu'ils ont changé non seulement en votant pour cette motion, mais en y donnant suite. Il leur est arrivé de voter pour des motions sans y donner suite. Ils ont donc maintenant une excellente occasion de voter pour une motion et d’y donner suite. Nous leur avons demandé aujourd’hui s’ils étaient prêts à voter pour cette motion.
Les libéraux essaient d'embrouiller le présent débat en proférant des absurdités et en s'éloignant du sujet. Je salue le député de et j'ai hâte de voir dans quel brouillard intellectuel il compte nous entrainer à la prochaine occasion. Voici donc ma question: les libéraux appuieront-ils notre motion exigeant le remboursement de cet argent? Si le Parti libéral a vraiment changé, je pense que ses députés voteront pour la motion. S’ils votent contre la motion, nous saurons que nous faisons encore face aux mêmes vieux libéraux.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec la députée de .
C'est une excellente occasion de me présenter. J'ai entendu bien des propos au sujet de l'ancien gouvernement. Je suis nouvelle ici. Les députés auront une magnifique occasion de faire connaissance avec moi plus tard. Je crois que mon collègue assis à mes côtés est le nouveau député de , un libéral qui a été élu dans la circonscription après 20 ans.
Le gouvernement du Canada accepte les conclusions du tout dernier rapport de la vérificatrice générale concernant l'approvisionnement en matière de services professionnels. Nous prenons au sérieux ce rapport et toutes les recommandations ultérieures et nous demeurons totalement résolus à promouvoir l'équité, l'ouverture et la transparence dans les méthodes d'approvisionnement fédérales. En deux mots, nous sommes déterminés à protéger l'intégrité des marchés publics.
Cet engagement demeure, mais notre nouveau gouvernement fera les choses différemment. Nous avons été élus pour opérer des changements; nous adopterons donc une nouvelle approche de la gouvernance, qui mettra rigoureusement l'accent sur la discipline budgétaire. Nous connaissons très bien les problèmes antérieurs relatifs à l'acquisition de services professionnels, en particulier, ceux qui ont été mis au jour par les vérifications et les enquêtes précédentes et, de nouveau, dans ce tout dernier rapport. La vérificatrice générale a été claire: les règles visant l'approvisionnement qui sont en place sont les bonnes, mais les entités fédérales n'ont pas toujours respecté les politiques sur l'approvisionnement quand elles adjugeaient et géraient les contrats. Nous convenons sans réserve que cela est inacceptable.
La vérificatrice générale n'a pas présenté de nouvelles recommandations au gouvernement, mais ce rapport souligne les failles relevées précédemment dans les pratiques d'approvisionnement, soulignant l'importance de bien comprendre les politiques en vigueur et de les appliquer correctement. Je tiens à souligner que le gouvernement a déjà donné suite aux recommandations antérieures et qu'il continue de prendre des mesures énergiques pour améliorer la surveillance et la gestion des marchés publics fédéraux.
Services publics et Approvisionnement Canada et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada travaillent en étroite collaboration avec les ministères et organismes gouvernementaux afin de combler les lacunes relevées lors des vérifications précédentes. Cela comprend l'amélioration de la collecte des données, l'amélioration de la transparence des décisions d'approvisionnement, la précision des rôles et des responsabilités et le renforcement de la surveillance et de la responsabilisation au cours des activités d'approvisionnement. Ces changements renforceront le processus d'approvisionnement fédéral, amélioreront la façon dont le gouvernement fait affaire avec ses fournisseurs et produiront le meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables canadiens.
Les conclusions de ce rapport sont tout à fait conformes aux rapports antérieurs de la vérificatrice générale sur des questions semblables. Dans ses rapports antérieurs, elle a fourni au gouvernement d'importantes recommandations visant à améliorer la surveillance et l'intégrité de l'approvisionnement fédéral, en particulier dans le cas des services professionnels. Nous avons bien retenu ces leçons, et je vous assure que nous travaillons fort pour les appliquer.
L'année dernière, Services publics et Approvisionnement Canada a pris des mesures concrètes pour renforcer la surveillance de tous les contrats de services professionnels qui relèvent de son autorité. En collaboration avec le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, le ministère a agi rapidement en prenant plusieurs mesures. Entre autres choses, il a renforcé ses critères d'évaluation pour veiller à ce que les personnes engagées possèdent les qualités requises pour le poste. Il exige des fournisseurs une meilleure transparence sur les prix et sur les sous-traitants qu'ils engagent. Il a amélioré sa propre documentation de l'attribution des contrats et de l'autorisation des tâches. Il précise et documente mieux les tâches à exécuter ainsi que les projets et les tâches auxquels les entrepreneurs sont rattachés.
En rationalisant et en simplifiant nos mécanismes d'approvisionnement obligatoires, nous transformons et modernisons la façon dont le gouvernement s'approvisionne en services professionnels. Cela comprend la réduction des risques liés à nos processus d'achat, l'amélioration de la façon dont nous gérons les contrats et la promotion d'approches d'approvisionnement axées sur le meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens. La vérificatrice générale n'avait pas d'autres recommandations à présenter au gouvernement dans ce dossier. Elle nous a toutefois demandé de continuer à appliquer les mesures mises en place pour répondre à ses recommandations. Nous veillerons à ce qu'il en soit ainsi. Nous collaborerons activement avec les ministères et avec les organismes clients pour que ces nouvelles mesures soient mises en œuvre rapidement et efficacement.
Nous prenons également des mesures énergiques pour nous assurer de ne pas faire affaire avec des fournisseurs préoccupants. Plus tôt ce mois-ci, le Bureau de l'intégrité et de la conformité des fournisseurs a déclaré GCStrategies inadmissible, ce qui veut dire qu'elle n'a pas le droit de conclure de contrats ou d'accords immobiliers avec le gouvernement du Canada pendant sept ans. En mars 2024, Services publics et Approvisionnement Canada avait déjà suspendu l'habilitation de sécurité de GCStrategies, ce qui l'empêchait de participer à des marchés fédéraux assortis d'exigences en matière de sécurité. SPAC avait également suspendu GCStrategies de tous les marchés de services professionnels, contrats et instruments contractuels administrés par le ministère. En ce qui concerne le recouvrement des fonds dans les cas où nous avons constaté un comportement frauduleux ou une surfacturation, je peux assurer à la Chambre, comme mon collègue l'a mentionné, que nous poursuivons GCStrategies devant les tribunaux.
Comme je l'ai dit, nous restons déterminés à protéger l'intégrité des marchés publics et à exiger des fonctionnaires et des ministères qu'ils respectent les normes d'intégrité les plus élevées lorsqu'ils achètent des services professionnels pour appuyer l'exécution de leurs programmes.
Notre gouvernement continuera de renforcer, au besoin, les pratiques en matière d'approvisionnement. Nous savons que notre travail n'est pas terminé et qu'il reste encore beaucoup à faire. Nous prenons très à cœur la recommandation de la vérificatrice générale de continuer à appliquer les recommandations formulées dans les vérifications précédentes. C'est exactement ce que nous faisons.
Je tiens à remercier encore une fois la vérificatrice générale et son équipe pour avoir mené cet examen et pour leurs conclusions et leurs recommandations antérieures. Ce rapport confirme que nous avons mis en place les politiques et les règles appropriées, mais qu'elles doivent être bien comprises et appliquées correctement. Nous sommes reconnaissants à la vérificatrice générale pour son travail, qui nous aidera à poursuivre l'examen de nos processus et à trouver des moyens de renforcer l'intégrité des marchés publics.
Je tiens à souligner un point très important. De nombreux rapports ont été publiés et un examen minutieux a été effectué sur cette question au cours de la dernière législature, mais les contrevenants sont tenus responsables de leurs actes. Il est maintenant temps pour les conservateurs d'arrêter de jouer et de se mettre au travail. Les Canadiens ont élu notre nouveau gouvernement pour qu'il mette en œuvre un programme audacieux, notamment afin de lutter contre la criminalité, d'assurer la sécurité à la frontière et de rendre la vie plus abordable.
Mettons les jeux de côté pour nous concentrer sur ce que les Canadiens nous ont demandé de faire ici.
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Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui, alors que vous voterons dans quelques heures pour mettre en place des mesures pour rendre la vie plus abordable pour les Québécois et les Canadiens.
Les citoyens et les citoyennes de Trois‑Rivières, comme ceux de toutes les circonscriptions de mes collègues des deux côtés de la Chambre, regarderont avec attention ce que nous allons faire aujourd'hui. Ce sont des mesures qui aideront à mettre plus d'argent dans les poches des Canadiens et des Canadiennes. Nous espérons que nos collègues de l'opposition voteront avec nous.
Comme nous l'avons déjà dit et répété toute la matinée, le gouvernement du Canada accepte les conclusions du dernier rapport de la vérificatrice générale du Canada sur l'approvisionnement en services professionnels. Nous prenons ce rapport et toutes les recommandations subséquentes au sérieux. Nous demeurons pleinement engagés envers l'équité, l'ouverture et la transparence des pratiques d'approvisionnement du gouvernement fédéral. En termes simples, nous nous engageons à protéger l'intégrité de l'approvisionnement.
Au cours de la dernière législature, les parlementaires, la vérificatrice générale, plusieurs comités parlementaires et d'autres acteurs ont entrepris un travail de longue haleine pour examiner la situation et demander des comptes à ceux qui avaient agi de manière inappropriée. Avec la mise en place de nouvelles mesures de protection et les mesures sérieuses prises pour demander des comptes à GCStrategies, il est temps de tourner la page sur les jeux politiques de la dernière législature. Je veux être claire, notre gouvernement estime que toute forme de mauvaise conduite est inacceptable.
Notre nouveau gouvernement — oui, c'est un nouveau gouvernement, avec une nouvelle direction: nous avons un nouveau chef et presque 40 % de nouveaux députés — a reçu des Canadiens un mandat fort de changement. Nous adopterons une nouvelle approche de la gouvernance, qui met l'accent sur la discipline budgétaire. Nous moderniserons aussi les processus d'approvisionnement.
Nous sommes bien au courant des problèmes liés à l'approvisionnement en services professionnels en particulier, qui ont été révélés lors de vérifications et d'enquêtes antérieures et, encore une fois, dans ce dernier rapport.
La vérificatrice générale a clairement indiqué que les bonnes règles d'approvisionnement sont en place, mais que les organisations fédérales n'ont pas suivi de façon uniforme les politiques d'approvisionnement lors de l'attribution et de la gestion des contrats. Nous sommes tout à fait d'accord pour dire que c'est inacceptable.
Bien que la vérificatrice générale n'ait pas formulé de nouvelles recommandations à l'intention du gouvernement — c'est un point important —, le rapport met l'accent sur les problèmes cernés précédemment dans les pratiques d'approvisionnement, en soulignant l'importance de bien comprendre et d'appliquer correctement les politiques existantes. Je peux dire que le gouvernement a déjà donné suite aux recommandations antérieures et continue de prendre des mesures énergiques pour améliorer la surveillance et la gestion des marchés publics fédéraux.
Services publics et Approvisionnement Canada et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada travaillent en étroite collaboration avec les ministères et organismes gouvernementaux pour combler les lacunes relevées dans les vérifications précédentes. Il s'agit notamment d'améliorer la collecte de données, d'accroître la transparence des décisions en matière d'approvisionnement, de clarifier les rôles et les responsabilités et de renforcer la surveillance et la responsabilisation dans les activités d'approvisionnement. Nous apportons ces changements pour renforcer le processus d'approvisionnement fédéral, améliorer la façon dont le gouvernement fait affaire avec les fournisseurs et obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables canadiens.
Les conclusions de ce rapport sont très proches des rapports précédents de la vérificatrice générale sur des questions semblables. Les rapports précédents ont fourni au gouvernement d'importantes recommandations pour améliorer la surveillance et l'intégrité de l'approvisionnement fédéral, en particulier pour les services professionnels. Nous prenons ces leçons et j'assure que nous travaillons fort pour les appliquer.
Au cours de la dernière année, Services publics et Approvisionnement Canada a pris des mesures concrètes pour renforcer la surveillance de tous les contrats de services professionnels relevant de son autorité. En collaboration avec le Conseil du Trésor du Canada, le ministère a agi rapidement pour mettre en œuvre plusieurs mesures, notamment pour améliorer les exigences en matière d'évaluation pour s'assurer que les ressources sont adéquatement qualifiées pour le travail; exiger que les fournisseurs fassent preuve d'une plus grande transparence quant à leur prix et aux sous-traitants auxquels ils font appel; améliorer notre propre documentation lors de l'attribution des contrats et de l'autorisation des tâches; et mieux préciser et documenter ce qui doit être fait, ainsi que les projets et les tâches sur lesquels les entrepreneurs travaillent.
Il s'agit notamment de réduire les risques liés à nos processus d'achat, d'améliorer la façon dont nous gérons les contrats et d'en faire davantage pour promouvoir des approches d'approvisionnement axées sur les solutions qui garantissent que nous obtenons toujours le meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens. La vérificatrice générale n'avait aucune recommandation supplémentaire à formuler au gouvernement concernant ce dossier.
Les changements que nous avons apportés ne datent pas du dernier rapport de la vérificatrice générale. En novembre 2023, à la suite de la révélation de négociations contractuelles inappropriées avec GCStrategies, Services publics et Approvisionnement Canada, ou SPAC, a écrit aux ministères et aux organismes gouvernementaux pour les informer qu'il remplacerait toutes les ententes-cadres d'utilisation avec les sociétés d'État, les ministères et les organismes clients. Ces ententes établissent les conditions d'accès à certaines méthodes d'approvisionnement en service professionnel maintenu par SPAC. Dans le cadre de ce processus, SPAC et les ministères clients ont établi de nouvelles ententes qui prévoient l'utilisation de nouvelles dispositions contractuelles pour accroître la transparence en matière d'établissement des coûts et de recours à des sous-traitants. Les nouvelles ententes ont été distribuées aux ministères le 31 janvier 2024 et sont maintenant en vigueur. Une mesure plus récente qui vient d'entrer en vigueur ce mois-ci est la mise en œuvre de la partie 18 de la Loi d'exécution du budget de 2005. Cela donne au la compétence exclusive en matière de marchés publics fédéraux.
Ce n'est pas la fin. Au contraire, les ministères et les organismes continueront d'exercer le pouvoir de mener leurs propres achats. Toutefois, le ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l'Approvisionnement peut maintenant révoquer la délégation d'un ministère ou d'un organisme s'il a des raisons de croire que les règles d'approvisionnement ne sont pas respectées. De façon plus générale, si les circonstances l'exigent, le ministre peut imposer des processus d'approvisionnement normalisés à tous les ministères et organismes fédéraux.
Encore une fois, je tiens à remercier la vérificatrice générale et son équipe d'avoir entrepris cet examen, ainsi que de leurs conclusions et recommandations antérieures. Ce rapport affirme que nous avons en place les bonnes politiques et les bonnes règles, mais qu'elles doivent être bien comprises et correctement appliquées. Dans son rapport, la vérificatrice générale a constaté que les politiques d'approvisionnement fédérales favorisent l'équité, la transparence et la valeur pour les Canadiens lorsqu'elles sont respectées. C'est la vérificatrice générale qui l'a dit. Il ne s'agit pas de créer plus de règles et de formalités administratives, mais plutôt de s'assurer que tous les ministères et les organismes respectent celles qui sont en place. Nous utiliserons des approches fondées sur des données probantes pour améliorer les processus et nous assurer que les règles actuelles en matière de passation de marchés sont respectées et documentées correctement chaque fois.
Enfin, qu'on me permette d'être claire: ce nouveau gouvernement s'attend à ce que les fonctionnaires et les ministères exercent leurs activités selon les normes les plus élevées et qu'ils soient toujours attentifs à l'utilisation optimale des ressources publiques pour les Canadiens et les Canadiennes. Nous tirerons les leçons de ces rapports et de ces vérifications, et nous n'hésiterons pas à prendre des mesures fortes et audacieuses afin d'assurer le meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables canadiens dans tous les marchés publics.
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Monsieur le Président, comme c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre pour prononcer un discours sur un sujet particulier, je tiens à remercier les habitants de Barrie‑Sud—Innisfil de m'avoir confié un quatrième mandat. J'accepte leur soutien avec beaucoup d'humilité et de responsabilité. Je leur en suis certainement reconnaissant.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est presque comme si nous regardions le film Hommes en noir avec Will Smith et Tommy Lee Jones. Il y a des scènes où ils avaient un appareil semblable à un stylo; lorsqu'ils appuyaient sur un bouton, une lumière blanche jaillissait. Tous ceux qui voyaient cette lumière oubliaient ce qui était arrivé dans le passé. C'est presque comme si le Parti libéral utilisait cette lumière pour faire oublier à tout le monde, pas seulement ici, mais dans tout le pays, ce qui est arrivé dans le passé.
En ce qui concerne la situation de GCStrategies, il s'est produit beaucoup de choses dans le passé. On semble avoir oublié certaines obligations, comme celle d'assumer la responsabilité de ses actes. L'obligation de rendre des comptes en est une autre qu'on semble avoir oubliée. Il ne fait aucun doute que la Chambre et le gouvernement libéral ont perdu de vue ces obligations.
Dans le secteur privé, les responsables de la situation seraient congédiés. Ils seraient humiliés publiquement et ne seraient plus jamais embauchés au sein de l'industrie. Voilà à quel point l'affaire GCStrategies est devenue scandaleuse. Encore une fois, les libéraux ont évité de rendre des comptes et d'assumer la responsabilité de leurs actes en se présentant comme un nouveau gouvernement, alors qu'en réalité, non seulement les ministres responsables de cet échec sont toujours en poste, mais bon nombre d'entre eux ont été promus à d'autres postes.
Pendant la campagne électorale, j'ai fait du porte-à-porte pour parler aux gens. Nous parlions des libéraux et des 10 dernières années. Je disais aux gens que, même si on applique de la cire sur une voiture de 10 ans, on a toujours la même voiture. Voilà où en est le gouvernement libéral: il a encore des bosses et des problèmes de moteur. Il a beaucoup de problèmes, alors appliquer une cire ne changera rien. Ce n'est pas un nouveau gouvernement. On peut déplacer les gens, changer leur titre et prétendre qu'il ne s'agit pas du même gouvernement libéral qui a mené le Canada à la ruine au cours des 10 dernières années, mais c'est faux.
Cela ne serait pas toléré dans le secteur privé, alors pourquoi tolérons-nous cela au sein de l'administration publique? Tout ce que nous demandons au gouvernement, c'est d'assumer ses responsabilités et d'appuyer la motion visant à récupérer les sommes dépensées frauduleusement de telle sorte que les Canadiens, nos vaillants contribuables, puissent récupérer leur argent. Est-ce une demande déraisonnable? Certainement pas, surtout dans une situation aussi scandaleuse que celle-ci.
Revenons en arrière et examinons ce qui s'est passé avec GCStrategies, comme nous le confirme une fois de plus le récent rapport de la vérificatrice générale. J'ai assisté à la séance d'information à huis clos. J'ai écouté la vérificatrice générale. Après avoir vécu tout cela au cours de la législature précédente, j'ai été encore une fois abasourdi par l'ampleur de la corruption et par le caractère systémique du problème au sein du gouvernement actuel. Rien ne laisse présager un changement.
La vérificatrice générale indique que pour 82 % des contrats, le gouvernement avait omis de vérifier que les honoraires versés n'excédaient pas les taux du marché, ce qui a entraîné le gaspillage de fonds publics. Dans 82 % des cas, le gouvernement a délibérément refusé de vérifier s'il payait trop cher. Le gouvernement a accordé à GCStrategies 92,7 millions de dollars en contrats, dont 64,5 millions de dollars ont été versés. Pourtant, toute cette fraude et toute cette corruption n'ont rien apporté en retour.
Le projet était censé coûter 80 000 $, mais la facture a grimpé à 64,5 millions de dollars, soit 80 000 % de plus que le budget prévu. Même la vérificatrice générale a indiqué qu'elle ne sait pas quel est le coût réel parce qu'elle n'a toujours pas accès à certains registres financiers, et ainsi de suite. Cela ne tient pas compte non plus des frais d'enquête et du temps utilisé pour mettre au jour l'ampleur de cette escroquerie. Voilà pourtant des ressources qui auraient dû en temps normal être consacrées à améliorer le pays.
Je pense à une chose en particulier qui m'a vraiment dérangé. En tant que plus récent président du comité de l'éthique, où nous avons étudié l'ingérence étrangère qui s'est produite notamment dans de nombreuses composantes de nos institutions et dans certains partis politiques, ainsi que ses répercussions sur notre pays, je dois avouer que beaucoup de choses m'ont troublé. Les manquements à la sécurité sont sans doute l'une des choses qui m'ont vraiment dérangé tout au long de cette saga.
Voici ce qu'a révélé l'examen d'un échantillon des contrats, et la vérificatrice générale l'a d'ailleurs réaffirmé l'autre jour: 33 des 35 contrats exigeaient une autorisation de sécurité, mais dans 50 % de ces contrats, on n'était pas en mesure de démontrer que toutes les ressources contractuelles, y compris les sous-traitants, avaient l'autorisation de sécurité appropriée avant l'attribution du contrat. Évidemment, nous avons entendu parler des conséquences de l'ingérence étrangère et du fait que certains régimes cherchent — et parviennent — à infiltrer nos institutions, comme le Parlement et d'autres secteurs.
Le gouvernement ne pouvait même pas garantir que les habilitations de sécurité n'avaient pas d'incidence sur ce qui se passait. De plus, sachant que le rapport de la vérificatrice générale révélerait des preuves et des faits accablants, les libéraux se sont empressés d'exclure GCStrategies des contrats fédéraux pendant sept ans. Le fait que cette interdiction ait été prononcée le vendredi précédant la sortie du rapport cinglant de la vérificatrice générale, publié le mardi matin, ne m'a pas échappé et ne devrait pas non plus échapper aux députés.
On peut certainement se demander si cela montre que le gouvernement avait été prévenu et qu'il voulait prendre les devants dans cette histoire. Quoiqu'il en soit, le gouvernement n'a pas prononcé cette interdiction de bon gré, mais bien pour faire oublier son manque de reddition de comptes, de cohérence, de responsabilité et de traçabilité dans le cadre de son travail sur et avec GCStrategies. On voit encore une fois à quel point il manque à ses obligations.
La question est légitime: pourquoi ne pas imposer une interdiction à vie à cette société? Pourquoi ne pas bannir expressément Kristian Firth et Darren Anthony pour les empêcher de se réincorporer sous un autre nom et de continuer à escroquer le gouvernement? En effet, rien ne les empêche de renommer leur entreprise, d'en créer une autre et, après ces sept années ou peut-être même avant, de conclure d'autres contrats avec le gouvernement.
Cela donne le ton. De toute évidence, le scandale lié à GCStrategies a établi la norme et le seuil de tolérance pour ce type de comportement, et il illustre à quel point le gouvernement peut être exploité aux dépens des contribuables. Cela a complètement sapé la capacité des Canadiens à faire confiance à leur propre gouvernement, que ce soit l'ancien ou le nouveau, et il faut certainement que le gouvernement fasse un exemple de GCStrategies, en indiquant que ce degré de fraude et d'incompétence ne sera pas toléré.
Très franchement, ce qui me préoccupe pour les années à venir, et j'en ai parlé en août 2022, c'est ce que nous venons de voir dans le budget principal des dépenses, c'est-à-dire une somme de 26 milliards de dollars destinée à des consultants. Je crains que le gouvernement actuel continue de se comporter comme une kleptocratie. Les amis, les membres de famille ou les lobbyistes liés au gouvernement en tireront un avantage considérable. En l'absence de mécanismes de reddition de comptes et de transparence, et faute d'une capacité à exercer un contrôle en tant que députés de l'opposition officielle ou de l'opposition tout court à la Chambre, il nous sera extrêmement difficile de savoir où seront affectés ces 26 milliards de dollars, tout comme ce qui s'est produit dans le passé.
Comme nous l'avons vu avec GCStrategies, le gouvernement a montré qu'il manque de transparence et qu'il n'assume pas ses responsabilités quand il le faut. Ce n'est pas un nouveau gouvernement, c'est un vieux gouvernement qui n'a fait qu'appliquer une nouvelle cire sur la voiture.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole ici au nom de mes concitoyens formidables qui habitent non seulement le Sud‑Ouest de la Saskatchewan, mais aussi le Centre‑Ouest. À la suite du redécoupage des circonscriptions électorales en vue des dernières élections fédérales, j'ai hérité d'une partie importante du territoire situé au nord de l'ancienne circonscription. C'est un honneur pour moi de pouvoir représenter les habitants de cette nouvelle région. Je tiens à remercier mes concitoyens de m'avoir accordé leur confiance pour les représenter ici, à la Chambre, pour un troisième mandat.
Pendant la campagne électorale, je faisais du porte-à-porte dans la ville de Biggar. On entend souvent, dans cette ville, le jeu de mots anglais voulant que « New York est big, mais ici, c'est Biggar ». C'est une collectivité formidable. À l'une des portes où j'ai frappé, une jeune mère m'a ouvert. Elle élevait seule deux jeunes enfants et travaillait comme assistante en éducation à l'école locale. Au fil de la conversation, elle m'a décrit à quel point la vie était devenue inabordable. Elle m'a parlé des difficultés qu'elle vivait en tant que mère seule. Elle m'a expliqué la situation difficile dans laquelle elle se trouvait parce que son ex-conjoint n'était pas assidu dans les paiements de pension alimentaire qu'il devait verser pour elle et ses enfants et qu'elle manquait de recours pour faire respecter cette obligation. Si cette histoire est importante, c'est qu'on a d'un côté cette jeune femme de Biggar qui doit surmonter de nombreuses difficultés, et de l'autre, ce qui se passe avec le gouvernement, qui est le même gouvernement qu'avant, et non un nouveau gouvernement comme il le prétend.
Examinons le bilan de nombreux ministres. Nous pouvons regarder du côté des scandales, du gaspillage et de ce qui s'est passé depuis 10 ans. Ce qui s'est passé avec GCStrategies n'est qu'un autre exemple flagrant du copinage et de la fraude qui ont été commis sur le dos des contribuables. Cette jeune mère, dans la situation où elle se trouve, voit cela et se demande: « Que se passe-t-il donc? Je n'arrive même pas à joindre les deux bouts. »
Selon le rapport de la vérificatrice générale, non seulement Kristian Firth a reçu tout cet argent qu'il n'aurait pas dû recevoir, mais il a même contribué à la rédaction de certains contrats. Il a aidé à rédiger certaines des conditions des ententes. Par exemple, il a participé à la rédaction d'un contrat de 25 millions de dollars, puis il a obtenu le contrat, qui était bien sûr fortement adapté à GCStrategies. Quelle surprise. Nous voyons cela, puis nous entendons parler du triste sort de cette jeune femme.
Je suis conscient que tous mes collègues qui ont fait campagne ont entendu des récits semblables de la part de gens qui ont du mal à faire face au coût de la vie, qui en arrachent après dix ans de politiques libérales désastreuses. Tant de nos concitoyens se sont retrouvés limités dans leur capacité à se payer un logement, à faire l'épicerie, à s'acheter une voiture, à terminer leurs études secondaires, collégiales et universitaires et à entrer sur le marché du travail. Bref, toutes ces étapes de la vie se retrouvent compromises en raison de la mauvaise gestion des libéraux dans pratiquement tous les domaines. Après la dernière campagne, c'est pour que nous puissions raconter ce genre de récits que les gens nous ont élus ici.
Le rapport de la vérificatrice générale et les questions qu'il soulève sont la raison pour laquelle nous présentons aujourd'hui une motion demandant au gouvernement de veiller à ce que les entrepreneurs de GCStrategies remboursent l'argent des contribuables, à ce qu'on récupère cet argent. Je tiens simplement à rappeler quelques autres points saillants dans le rapport de la vérificatrice générale. Au tout début de ce rapport, on peut lire ce qui suit:
Les organisations fédérales ont l'obligation de surveiller les travaux effectués par les titulaires des contrats. Cependant, nous avons constaté que les organisations fédérales avaient souvent passé outre les politiques gouvernementales dans ce domaine. Entre autres choses, elles n'avaient pas de dossiers montrant que les travaux avaient été effectués, qui les avaient effectués et si ces personnes avaient l'expérience et les qualifications requises. En outre, dans 82 % des contrats non concurrentiels et des contrats concurrentiels ayant reçu une seule offre valide que nous avons examinés, les organisations fédérales avaient omis de vérifier que les honoraires versés n'excédaient pas les taux du marché.
Jetons un coup d'œil à quelques autres conclusions du rapport. Sous la rubrique « Les organisations fédérales n'ont pas suivi les politiques d'approvisionnement lors de l'attribution des contrats », on peut lire: « Les méthodes d'approvisionnement n'ont pas été systématiquement justifiées », « Les exigences de sécurité n'ont pas été respectées », « Il y avait des faiblesses dans la surveillance des contrats », « Les renseignements sur le rendement et les taux des fournisseurs n'étaient pas recueillis ni partagés », « Absence fréquente de justification du prix des contrats » et « Les organisations fédérales ont versé les paiements sans s'assurer d'abord que tous les livrables avaient été reçus ».
La plupart des gens à la maison se demandent probablement ce qu'a bien pu faire GCStrategies. Eh bien, en gros, rien, si ce n'est soutirer beaucoup d'argent pour l'application ArriveCAN. Pour bien des gens, lorsque nous leur parlons de l'application ArriveCAN, cela déclenche immédiatement une réaction. Cela leur rappelle une époque où le gouvernement a outrepassé ses pouvoirs: des personnes qui ont été contraintes de se mettre en quarantaine alors qu'elles n'auraient pas dû, des personnes qui n'ont pas été autorisées à quitter le Canada ou à y entrer, et toutes sortes de problèmes de ce genre. C'est ce dont les gens se souviennent à propos d'ArriveCAN. GCStrategies est l'entreprise qui a décroché un gros contrat. Cette application, qui ne devait coûter que 80 000 $ environ, a fini par coûter plus de 64 millions de dollars. Nous n'en connaissons même pas le coût total, car la vérificatrice générale n'a pas pu accéder à tous les renseignements à ce sujet. C'est ce dont nous traitons aujourd'hui dans notre motion de l'opposition. Nous exigeons que le gouvernement récupère cet argent.
Je voudrais également rappeler aux gens que nous avons convoqué Kristian Firth devant la Chambre. Il a été réprimandé par la Chambre. Cependant, il y avait un élément très révélateur dans tout cela. L'une des dernières questions qui ont été posées à M. Firth à la fin de sa comparution était de savoir s'il avait honte. Il a répondu que non. Puis il s'est levé et il est parti, et c'est tout. Il n'avait pas honte. Il a pris tout cet argent, il a volé les contribuables, merci et bonsoir.
J'ai lu à haute voix certains passages du rapport de la vérificatrice générale: la justification du prix des contrats, l'absence de justification, le fait que des organismes fédéraux aient effectué des paiements sans preuve de prestations, les faiblesses dans la surveillance des contrats et le non-respect des exigences en matière de sécurité. Pourquoi est-ce important? Pour bien des raisons, mais surtout pour la reddition de comptes de la part du gouvernement.
Les ministres assurent-ils un suivi auprès de leurs ministères? Savent-ils seulement ce que font leurs ministères? Cela démontre, au sein du gouvernement, un manque total de leadership de la part des ministres. Qu'est-il advenu de ces ministres? La plupart d'entre eux ont été réélus et réintégrés au Cabinet. Dans bien des cas, ils ont même été promus à des portefeuilles plus prestigieux, avec plus de responsabilités. Leur échec leur a valu une promotion. C'est ce que leur a offert le . On aurait pu penser qu'après la démission de Justin Trudeau comme premier ministre et l'arrivée d'un nouveau gouvernement avec un nouveau chef, il y aurait eu des changements sur les banquettes ministérielles du gouvernement libéral. Il n'y en a pas eu.
Ce sont eux qui sont responsables en dernier ressort, car c'est aux ministres qu'incombe la responsabilité ultime. Les ministres doivent savoir ce qui se passe dans leur dossier et dans leur ministère. Il n'y a plus de responsabilité ministérielle individuelle, grâce aux 10 années de gouvernement libéral. GCStrategies n'est qu'un exemple parmi tant d'autres qui expliquent pourquoi les gens en ont assez de la corruption du gouvernement.
J'aimerais revenir à l'année 2019, quand j'ai été élu pour la première fois. Un des premiers sujets que j'ai abordés dans cette enceinte a été le rapport sur Joe Peschisolido; c'était un autre libéral qui avait violé les règles d'éthique. Nous avons aussi eu le scandale SNC-Lavalin. Nous sommes tous assez au courant de ce qui s'est passé dans ce contexte. Ensuite, il y a eu la question de la caisse noire environnementale, qui a occupé la Chambre pendant plusieurs mois avant les élections et remis sur le tapis un nouveau scandale libéral, sans compter tous les autres scandales qui ont éclaté entretemps.
Aujourd'hui, de nouveaux députés du gouvernement prennent la parole pour la première fois. De quoi leurs discours parlent‑ils? Ils parlent de notre motion sur le scandale du gouvernement libéral. Ce doit être un peu démoralisant, car ils savent qu'ils doivent parler des scandales, du gaspillage, de la corruption et de la fraude, autant de réalités qui ont eu cours et ont imprégné tout le gouvernement pendant 10 ans. C'est ce sur quoi leurs premiers discours porteront.
À titre de député de l'opposition, quand j'ai été élu pour la première fois en 2019, je n'ai pas été surpris que nous parlions de la corruption et des scandales des libéraux. Je n'étais pas stupéfié, à voir comment Justin Trudeau dirigeait le pays. Par conséquent, quand nous examinons la motion ici, aujourd'hui, il me semble qu'à tout le moins, le gouvernement pourrait exiger que l'argent volé aux contribuables canadiens par GCStrategies, sous de faux prétextes, soit récupéré et remboursé. J'espère que le gouvernement prend la question au sérieux. Nous l'entendons dire qu'il portera ou ne portera pas l'affaire devant les tribunaux. Nous ne savons pas ce qui va se passer à cet égard.
Il doit prendre ce dossier au sérieux. J'espère que cette motion sera adoptée et que nous verrons les contribuables récupérer toute la somme volée, y compris, peut‑être, l'intérêt accumulé. Les contribuables canadiens ont besoin qu'on récupère la somme complète. J'espère que le gouvernement prendra l'affaire au sérieux.
Monsieur le Président, je suis un vieux de la vielle à la Chambre, alors je suis ravi de participer au débat en présence de tous ces collègues. Je sais que mes collègues conservateurs aiment tout particulièrement m'écouter débattre. Ils trépignent d'impatience à la perspective de me poser des questions. Je ne suis pas notre collègue de — que nous adorons, cela dit —, alors ce sera pour eux l'occasion d'entamer une joute toute fraîche avec quelqu'un de ce côté-ci de la Chambre.
Je suis ravi de participer à ce débat dans le cadre d'une journée de l’opposition. Tous les députés qui me connaissent savent que je suis heureux d’avoir l’occasion de débattre de la teneur des motions, ainsi que des idées que l’opposition présente ici, comme j’ai l’intention de le faire cet après-midi, même si c’est après les déclarations de députés et la période des questions. J’ai examiné les principaux éléments de cette motion et je me réjouis à la perspective d'intervenir à leur sujet et sur certains points connexes, qui devront alimenter les réflexions de tous les députés au cours des prochains jours, au sujet de la façon dont le gouvernement fait avancer son programme.
Je commencerai par souligner qu'en cette troisième semaine de la législature, le gouvernement est déjà passé à l'action dans divers dossiers d'importance, notamment pour bâtir une économie canadienne unifiée, respecter l'objectif de l'OTAN en portant l'enveloppe de la défense à 2 % de notre budget, concrétiser des projets d'envergure et, sur la scène internationale, nous rapprocher des membres du G7. Le Parlement et le gouvernement actuel sont à pied d'œuvre, et j’espère que mes collègues de l’opposition contribueront à nos efforts pour que le gouvernement atteigne ses objectifs. L’opinion publique et les résultats des élections du 28 avril dernier montrent hors de tout doute que les Canadiens voient d'un bon œil les actions et le rôle structurant du et du gouvernement qu'il dirige dans ce qu'ils s'efforcent d’accomplir.
La motion conservatrice mentionne une entreprise appelée GCStrategies. Cette entreprise composée de deux personnes faisait de la sous-traitance en informatique. Les Canadiens qui ont écouté les interventions des députés au cours du débat ne se rendent peut-être pas compte que, depuis le jour même où le rapport de la vérificatrice générale a été publié, le gouvernement s'efforce d'appliquer ses recommandations.
C'est un cas de manquement total au processus d'approvisionnement de la part des fonctionnaires. C'est important de faire la distinction entre ces deux choses, car lorsqu'on écoute les députés conservateurs quand ils soulèvent ce dossier grave à la Chambre — parce que oui, nous reconnaissons que c'est un dossier grave et qu'il convient de le soulever —, ils donnent l'impression par leur choix de mots que les ministres libéraux étaient personnellement impliqués. Non: c'est un cas de manquement au processus d'approvisionnement de la part des fonctionnaires.
Je sais qu'il y a de nouveaux députés à la Chambre, surtout de l'autre côté. Il est important de distinguer, dans notre système de Westminster, le gouvernement élu des fonctionnaires qui travaillent pour le gouvernement. Oui, la responsabilité ministérielle s'applique, et les ministres de l'ancien gouvernement libéral se sont engagés à aller de l'avant, mais n'oublions pas cette distinction. Je conseille à mes collègues conservateurs, lorsqu'ils prennent la parole en cette enceinte, de distinguer les deux volets. Nous savons qu'ils font des extraits vidéo avec ce genre de propos, qu'ils envoient ensuite à leurs électeurs. Par conséquent, les Canadiens qui ne suivent pas les échanges de près seraient portés à croire — s'ils se fient aux commentaires des députés d'en face — que les ministres eux-mêmes étaient directement impliqués dans ce que notre gouvernement qualifie d'approvisionnement raté.
Voilà une différence. Tout dépend du niveau d'implication. Tout parlementaire à la Chambre se doit d'être nuancé, plutôt que de faire des extraits, de les envoyer dans sa circonscription et de suggérer que les députés ou les ministres libéraux sont corrompus. Ces propos peuvent déraper. Ce n'est pas la voie à suivre.
Après les déclarations de députés, j'ai hâte de continuer à débattre de cet argument, car il est important. Je suis impatient de discuter de ce que fait le gouvernement pour répondre aux préoccupations de l'opposition et du processus que nous mettrons en place pour récupérer les deniers publics.