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Madame la Présidente, je suis heureux de m'adresser à la Chambre ce matin au nom de mes concitoyens, les citoyens de Rivière‑du‑Nord, qui m'ont fait confiance encore une fois au printemps dernier.
Nous discutons aujourd'hui de la motion du Parti conservateur, qui soulève un problème important, soit l'augmentation de 50 % des infractions avec violence. C'est un problème qui interpelle le Bloc québécois, et au sujet duquel nous avons interpellé la Chambre à de nombreuses reprises au cours des dernières années.
Cependant, la motion demande au gouvernement libéral de remplacer un certain nombre de lois par ce qui est nommé comme étant la loi du « retrait sur trois prises ». Le premier problème, c'est qu'on ne la connaît pas, la loi du « retrait sur trois prises ». On en a une idée, selon ce qui nous a été dit, mais je me vois mal aujourd'hui demander à la Chambre de suggérer au gouvernement d'adopter une loi alors qu'on ne connaît pas le contenu de la loi proposée.
Depuis 2014, il y a une hausse de la criminalité au Canada qui est préoccupante. L'indice global de la gravité de la criminalité est passé, pour le Canada, de 66,9 en 2014 à 77,9 en 2024. Pour le Québec, le même indice est passé de 57,66 en 2014 à 63,01 en 2024. Ce sont évidemment des augmentations importantes et préoccupantes. Si on regarde les statistiques sur les crimes violents en chiffres absolus, c'est un peu embêtant, parce que la population a varié beaucoup au cours des 10 dernières années.
On peut donc regarder les proportions par 100 000 habitants. Au Canada, le nombre de crimes violents par 100 000 habitants était de 1 076,2. En 2024, il était de 1 433. Il y a donc eu une augmentation de 33 % des crimes violents au Canada en un peu moins de 10 ans. Au Québec, le nombre de crimes violents par 100 000 habitants était de 966 en 2015, et il est passé à 1 424 en 2024, soit une augmentation de 47 %. Il y a donc réellement une augmentation de la proportion des crimes violents au Québec comme au Canada depuis 10 ans.
Quant au nombre d'agressions sexuelles par 100 000 habitants, il est passé de 57,3 à 87 au Canada. Au Québec, il est passé, pour la même période, de 45 à 98, soit une augmentation de 119 %. C'est une augmentation importante. Pour ce qui est du nombre d'infractions liées aux armes à feu au Canada, on est passé de 6,6 par 100 000 habitants en 2015 à 13,1 en 2024, soit une augmentation de 100 % en 10 ans. Au Québec, pour les mêmes infractions, on est passé de 3,5 à 8,9 infractions par 100 000 habitants, soit une augmentation de 157 %.
Parlons aussi des cas d'extorsion, qui sont une préoccupation récurrente, mais qui sont augmentation depuis les dernières années. C'est de plus en plus préoccupant, surtout avec ce qui se passe sur le Web. On est passé, pour l'ensemble du Canada, de 8,5 infractions par 100 000 habitants en 2015 à 31,8 infractions par 100 000 habitants. C'est une augmentation de 272 %. Au Québec, pour la même période, soit de 2015 à 2024, on est passé de 14,8 infractions à 38,09 infractions par 100 000 habitants, soit une augmentation de 158 %.
Comme on peut le voir, en 10 ans, il y a eu des augmentations majeures. À cet égard, nous partageons totalement l'inquiétude que les conservateurs soulèvent quant à la gestion de notre système judiciaire. Il y aura nécessairement des modifications à apporter. On doit corriger la situation. Cependant, comme je le disais, pour le moment, nous ne connaissons pas les détails exacts du projet de loi de nos collègues du Parti conservateur, puisqu'il n'a pas été déposé à la Chambre. Le conservateur a simplement annoncé que son projet de loi serait parrainé par un député de son parti, qui est le 10e dans le tirage au sort des affaires émanant des députés.
Par conséquent, tout ce que nous savons de cette motion, ce sont les intentions annoncées par le conservateur lors de son point de presse et qui ont été rapportées à la presse il y a quelques semaines. Il avait annoncé d'abord que les « grands criminels condamnés à trois reprises se [verront] infliger une peine d'emprisonnement de 10 ans minimum pouvant aller jusqu'à une peine de prison à vie ».
Deuxièmement, que ces criminels « seront également désignés comme délinquants dangereux, ce qui signifie qu'ils ne pourront être libérés tant qu'ils n'auront pas prouvé qu'ils ne représentent plus un danger ».
Troisièmement, pour « obtenir leur liberté », ils devront « avoir un comportement irréprochable et [entre autres] se soumettre [et réussir] des tests de dépistage de drogues » tout au long de leur peine.
Quatrièmement, pour obtenir leur libération conditionnelle, ils devraient désormais démontrer « l'amélioration de leur situation et de leurs perspectives [d'avenir], par exemple en apprenant un métier ou en poursuivant leurs études ».
Finalement, le projet de loi viendrait également renverser le projet de loi de la 42e législature. Ce dernier venait, entre autres, modifier les dispositions sur la mise en liberté provisoire.
Il y a du bon et du moins bon dans cette proposition du Parti conservateur. Je pense, entre autres, que quand on parle d'apprendre un métier ou de poursuivre des études, c'est une proposition tout à fait louable. De toute façon, c'est déjà applicable dans tous nos pénitenciers. Favoriser l'inscription des détenus à ces programmes, quant à nous, c'est une bonne chose.
Cependant, il y a d'autres aspects de la proposition conservatrice avec lesquels nous sommes beaucoup moins à l'aise. On durcirait également les peines en imposant des sentences à vie pour certains crimes, dont ceux liés à la traite des personnes, au trafic d'armes à feu et à la production de fentanyl. Comme je le disais, le Bloc québécois votera contre la motion conservatrice.
Soyons clairs, la hausse de la criminalité est une préoccupation majeure quant à nous. Nous avons proposé déjà au cours des dernières années une série de mesures sérieuses pour répondre à la violence criminalisée et nous allons continuer de le faire. Notamment, j'ai moi-même déposé à trois reprises au cours des 10 dernières années un projet de loi visant la création d'un registre des organisations criminelles. On le sait, les organisations criminelles sont un fléau qui augmente sans cesse, qui mine non seulement la société dans laquelle on vit et les règles du vivre ensemble, mais également qui viennent corrompre en bonne partie ou en tout cas de façon significative et fréquente la moralité des jeunes adolescents de la société. Nous avons vu des crimes par des organisations criminelles, par exemple, qui demandaient à des mineurs de commettre des infractions, des vols, des meurtres même et des violences, dû au fait qu'ils étaient traités ensuite selon un régime judiciaire différent de celui pour des accusés adultes et que les conséquences seraient moindres. Pour nous, c'est quelque chose d'odieux. Commettre un vol, c'est illégal et c'est un crime. Commettre des voies de fait, c'est un crime. Commettre un meurtre, c'est un crime. Cependant, quand un adulte de 40 ou 50 ans incite un jeune de 14 ans à commettre les mêmes infractions, c'est plus qu'illégal, c'est odieux. Nous nous élevons avec énergie contre ce type d'infraction.
Comment alors lutte-t-on contre cela? Évidemment, des projets de loi devront être déposés. Nous nous engageons à travailler là-dessus au cours des prochaines semaines. Toutefois, l'idée de créer un registre des organisations criminelles, qui a déjà été débattue à la Chambre à quelques reprises, est une idée sur laquelle nous allons revenir. Ça, j'en suis convaincu. Je demanderai alors à nos collègues de la Chambre des communes leur appui sur un tel projet de loi.
Lors de la dernière législature, nous avions proposé, en parallèle de la création du registre des organisations criminelles, une série de mesures dont, entre autres, s'attaquer aux biens de la criminalité. Présentement, si des policiers perquisitionnent des biens des organisations criminelles, ils vont devoir prouver que ces biens ont été acquis illégalement. lors de la dernière législature, nous proposions l'inverse, c'est-à-dire qu'à partir du moment où quelqu'un est membre d'une organisation criminelle et que ses biens sont perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur des infractions criminelles, que ce soit à cet individu de nous prouver que les biens ont été acquis légalement et non pas l'inverse.
Ce renversement du fardeau de la preuve nous apparaissait utile, voire essentiel, pour lutter efficacement contre le crime organisé. Nous reviendrons avec des propositions de ce genre pour la suite.
Nous avions également proposé de baliser le recours aux dispositions imposées par la Cour suprême du Canada dans l'arrêt Jordan pour les crimes graves. Je vais être clair là-dessus: quant à moi, la Cour suprême a raison. Quand on accuse quelqu'un d'un crime, on doit le juger dans un délai raisonnable. C'est déjà indiqué dans la Charte. Ces délais ont été balisés par la Cour suprême avec justesse. Le problème, c'est que le système en place n'arrive pas à traiter ces procès-là dans des délais raisonnables. La faute revient en bonne partie, quant à moi, à l'absence de ressources nécessaires mises à la disposition des tribunaux par nos gouvernements. J'ai aussi fréquemment demandé qu'on procède avec davantage de diligence à pourvoir les postes de juges qui étaient vacants. Jusqu'à maintenant, il y a des délais qui m'apparaissent complètement déraisonnables. C'est la première chose qu'on doit faire pour éviter des arrêts de procédure, surtout quand on parle de crimes violents qui font l'objet de réprobations de l'ensemble de la société. Alors, ça, c'est une chose.
Il faut évidemment mettre à la disposition du système de justice des salles, des greffiers, des huissiers, des audienciers, et ainsi de suite. Du côté du gouvernement fédéral, la nomination de juges dans des délais raisonnables est essentielle. Ces juges doivent être impartiaux, n'ayant aucune allégeance politique et ne démontrant aucun biais envers l'un ou l'autre des partis politiques en place. Ça aussi, c'est une tare qui entache de façon vraiment déplorable notre système judiciaire.
Baliser les recours à l'arrêt Jordan en nommant des juges, c'est une chose, mais nous proposions à la dernière législation d'aller plus loin. Nous avons dit que tant qu'il y aurait des délais déraisonnables — ce que nous déplorons —, il faudrait permettre à un tribunal, pour certains crimes graves ou de première catégorie, de déroger au délai imposé par la Cour suprême du Canada. Évidemment, cette dérogation doit être balisée et utilisée avec parcimonie. Ça ne doit pas être un bar ouvert, c'est évident. Toutefois, quand on parle de crimes à caractère sexuel, de meurtre, d'enlèvement, de crime par arme à feu, de terrorisme, ce sont des crimes qui doivent être jugés. On ne peut pas dire à la population qu'on se traîne les pieds depuis deux ans, que, même si cet individu est accusé d'un meurtre ou d'un viol ou d'enlèvement, on va le laisser aller parce qu'on n'a pas le temps de le juger. Ça ne fonctionne pas. Dans une société qui se respecte et qui fonctionne efficacement, on ne peut pas travailler de la sorte.
D'abord, nous proposions de créer un registre des organisations criminelles. Ensuite, la deuxième mesure que nous proposions était de permettre aux tribunaux de déroger au délai imposé par la Cour suprême dans l'arrêt Jordan dans le cas de crimes graves et de circonstances qui doivent être balisées.
La troisième mesure que nous avions proposée pour lutter contre l'augmentation de la criminalité, c'est d'abolir l'exception religieuse. Là aussi, on vit des situations qui n'ont aucun bon sens. Le 28 octobre 2023, on a vu à Montréal le prédicateur Adil Charkaoui affirmer en arabe: « Allah, charge-toi de ces agresseurs sionistes. Allah, charge-toi des ennemis du peuple de Gaza. Allah, recense-les tous, puis extermine-les. Et n’épargne aucun d'entre eux! » Ça me semble assez éloquent. Je ne vois même pas où on peut parler d'interprétation. Malheureusement, le directeur des poursuites criminelles et pénales, ou DPCP, chargé des poursuites dans ces dossiers-là, a décidé de ne pas poursuivre l'iman, faute de preuve. Le discours a pourtant été filmé, enregistré, diffusé sur à peu près tous les médias. Or, on sait que les articles 318 à 320 du Code criminel pénalisent le discours haineux. Il y a deux exceptions religieuses: l'une qui permet que ce soit une défense raisonnable à une accusation de discours haineux, si le discours se base sur un texte religieux auquel on croit, et c'est la même chose pour l'antisémitisme. Quant à nous, ce sont des exceptions qui n'ont pas leur place dans notre société et qui doivent être éliminées du Code criminel.
Nous avions déposé un projet de loi à ce sujet lors de la dernière législature. Nous reviendrons sur cela. C'est une autre façon de lutter efficacement contre la hausse de la criminalité.
Ensuite, il y a la question des peines minimales obligatoires. Quand le Parti conservateur est arrivé au pouvoir, il y a maintenant plus de 15 ans, il avait imposé des peines minimales obligatoires. La Cour suprême a dit que c'était illégal, que ces peines contrevenaient à la Charte et qu'il fallait les retirer. Sous Justin Trudeau, le précédent gouvernement libéral avait aboli ces peines minimales obligatoires. Maintenant, les conservateurs souhaitent remettre des peines minimales obligatoires.
Ce débat est un débat valable. Il n'y a pas de position indéfendable, quant à moi. Il y a toutefois une position mitoyenne qu'on pourrait regarder. Au Québec, nous croyons à la réhabilitation des détenus, en particulier quand il est question de jeunes détenus. Imposer des peines minimales obligatoires, cela lie les mains du juge qui entend une cause et l'empêche de donner une sentence souvent mieux appropriée aux faits, à la situation des individus qui sont entendus par la cour. Nous pensons qu'il faut permettre aux tribunaux de déroger aux peines minimales obligatoires.
Rétablissons certaines peines minimales dans la mesure où nous respectons les dispositions ou les critères imposés par la Cour suprême. Évidemment, on ne retournera pas à la Cour suprême tous les 10 ans, du moins je l'espère. Respectons ces critères-là. Remettons en place certaines peines minimales obligatoires. On pourrait toutefois les assortir de cette possibilité, pour un juge qui entendrait un procès, d'y déroger dans des circonstances exceptionnelles. Cela obligerait le juge à justifier ces circonstances exceptionnelles, le cas échéant, pour ensuite déroger de la peine minimale s'il doit vraiment le faire. Cela nous apparaît comme une proposition intéressante.
Au Bloc québécois, nous sommes généreux. Nous permettons à nos collègues conservateurs de piger dans le plat de nos propositions, de les adapter s'ils le souhaitent, et d'en faire des propositions. Ils peuvent aussi simplement appuyer nos projets de loi quand nous les déposons. Il faut cependant toujours garder en tête que l'objectif n'est pas de remplir les prisons. L'objectif est de vivre dans une société sécuritaire où les citoyens peuvent s'épanouir, où les jeunes qui commettent des fautes peuvent se réhabiliter. Nous voulons investir dans la réhabilitation. Nous voulons vivre dans une société libre, démocratique et respectueuse des droits de chacun.
L'idée de punir les récidivistes plus sévèrement en fonction des infractions passées n'est pas nouvelle. C'est déjà en place, notamment aux États‑Unis, dans plusieurs États. Cela a été introduit dans les années 1990. Depuis cette époque, on a rempli les prisons américaines avec des gens qui, peut-être, auraient été réhabilitables. Je ne me prononcerai pas là-dessus, je ne suis pas un spécialiste du système judiciaire américain. Cependant, nous avons notre propre système de justice, notre propre société et nos valeurs, et je pense que nous devons être prudents quand il s'agit d'importer au Québec et au Canada des mesures en vigueur ailleurs.
Je tiens à réitérer l'idée du registre des organisations criminelles. C'était dans le projet de loi que nous avions déposé lors de la 44e législature. Nous avions aussi présenté le projet de loi , sur les délais de la Cour suprême avec l'arrêt Jordan, et le projet de loi , sur l'abolition des exemptions religieuses, à l'occasion de cette même législature. Finalement, avec la proposition dont je parlais à l'instant sur les peines minimales, toutes ces propositions sont utiles pour lutter contre la criminalité.
Nous invitons généreusement nos collègues conservateurs à s'inspirer de ces propositions. Évidemment, le gouvernement en place devrait également s'en inspirer pour nous aider à vivre dans une société où tout va bien et où les délinquants se réhabilitent et réintègrent de façon efficace la société.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'être de retour à la Chambre des communes. Il s'agit de mon premier discours dans le cadre de la législature actuelle, alors permettez-moi de commencer par des remerciements.
Je remercie ma brillante et magnifique épouse, Anaida, une battante infatigable et une experte en résolution de problèmes. Elle est notre MacGyver à nous; elle peut résoudre n'importe quel problème. Elle est entrepreneure, l'amour de ma vie, la meilleure conseillère que j'ai jamais eue, quelqu'un qui m'inspire à persévérer malgré les difficultés, et surtout, une mère courageuse et forte qui est toujours là pour nos enfants, Cruz et Valentina, se battant chaque jour et de toutes les manières possibles pour que notre petite Valentina ait toutes les chances dont bénéficient les autres enfants.
[Français]
Je remercie aussi tío et tía, Pablo et Maria, qui sont là pour nous aider et nous permettre de faire ce travail, puisqu'ils prennent soin de nos enfants, et nous leur en sommes très reconnaissants.
Je remercie aussi nos enfants, Valentina et Cruz. Je suis désolé du fait que leur papa est souvent loin. Il est souvent dans un hôtel, dans un avion ou à une réunion importante loin de la maison. Je sais que mon petit gars, Cruz, dit qu'il est fâché contre papa, parce que papa travaille trop. Je veux que Cruz et Valentina sachent que nous travaillons pour une cause importante: le pays dans lequel ils vont vivre le reste de leur vie. Notre pays vaut la peine de faire des sacrifices et de travailler chaque jour.
[Traduction]
Je tiens à remercier les formidables habitants de Battle River—Crowfoot. Certaines personnes ont dit que cela avait dû être un fardeau de se lancer tout de suite dans une campagne en vue d'une élection partielle juste après des élections nationales, mais je dis que ce fut une bénédiction de passer du temps avec des gens aussi extraordinaires. Ce sont eux qui nourrissent et qui protègent notre pays, et qui l'alimentent en énergie. Ils m'ont accueilli à bras ouverts, même s'ils savaient que j'étais un citadin de Calgary et que Calgary est loin de Consort, de Coronation ou même de Camrose. Ils ont fait venir un citadin et lui ont donné une bonne éducation sur la vie dans un milieu rural. Ils m'ont transmis beaucoup de sagesse, que ce soit lors des concours de cheval sellé, des rodéos, des marchés agricoles ou d'autres rassemblements. Ils m'ont enseigné et ont inculqué à nouveau en moi les grandes valeurs que sont le dur labeur, la famille, la collectivité, l'autonomie, la force et le patriotisme. Je leur en serai toujours reconnaissant.
Avant tout, je suis reconnaissant envers Damien Kurek, un formidable patriote qui a fait passer son pays avant lui-même. C'est un père de famille et, bien sûr, un agriculteur. Il m'a d'ailleurs invité afin de m'enseigner quelques leçons. Il m'a même montré son nouveau semoir au début de la saison. Je suis entré et j'ai posé une tonne de questions. À un moment donné, j'ai vu que Damien commençait à s'impatienter. Il m'a alors lancé: « Vous savez, cette machine se déprécie à raison de 400 $ l'heure, alors depuis que vous posez ces questions, elle m'a déjà coûté 100 $. » Je ne suis pas agriculteur, mais Damien m'a assuré que j'aurais été exceptionnel dans ce métier. Oh, allez, je peux bien faire au moins une blague de papa et rigoler un peu. Les gens sont vraiment très sérieux ici.
Ce sont ces gens qui nourrissent notre pays, l'alimentent en énergie et le protègent. Les agriculteurs et les éleveurs nourrissent notre pays, et ceux-là ne sont pas ordinaires: bon nombre de ces familles d'agriculteurs sont centenaires, c'est-à-dire qu'elles sont là depuis plus de 100 ans. Elles ont survécu aux hauts et aux bas, à la dépression et à la sécheresse, sur certaines des terres agricoles les plus difficiles au monde. En fait, quand les premiers pionniers sont arrivés dans les régions spéciales de l'Est de l'Alberta, on a dit à beaucoup d'entre eux que l'agriculture serait une cause perdue parce qu'il n'y avait pas assez de pluie ou de terre. Cela ne les a pas arrêtés.
Cinq ou six générations plus tard, le nom de ces familles figure sur les affiches qu'on peut voir le long des routes et autoroutes de cette incroyable collectivité. Malgré toutes les difficultés, c'est grâce à leur dévouement envers leur famille, et grâce à ce qui se transmet de génération en génération, que ces familles incroyables continuent à faire pousser de vigoureuses cultures dans les sols secs et minces de la région et à nourrir, grâce aux aliments qu'elles produisent, des familles de tout le pays. Les grands éleveurs qui installent leurs troupeaux dans les vastes prairies de l'Est de l'Alberta sont les meilleurs au monde, et je promets d'être à tout jamais leur client le plus loyal.
Non seulement cela, mais ces gens alimentent notre pays en énergie. Il y a des travailleurs de toutes les professions dans l'industrie pétrolière. Je donne un exemple. Les 600 résidants d'Hardisty, en Alberta, habitent un village qui compte un parc de réservoirs où transitent pour plus de 90 milliards de dollars de produits pétroliers. Cette valeur est supérieure au PIB d'environ 50 pays dans le monde. C'est quelque chose. Ces 600 résidants acheminent tout ce pétrole, dont le volume croît de jour en jour, au moyen d'une demi-douzaine d'oléoducs.
Enfin, il y a les personnes qui protègent notre pays. Je parle des soldats de la base des Forces canadiennes de Wainwright, qui sont prêts à donner leur vie pour leur pays, ainsi que des gardiens de prison de Drumheller, qui gardent les criminels les plus dangereux loin de nos enfants et à l'écart de la société, s'exposant au quotidien à des risques qu'aucun de nous ne serait prêt à assumer. C'est grâce à ces soldats et à ces gardiens de prison que nous pouvons vivre dans un pays sûr, et c'est pour moi un privilège de les représenter.
C'est pour eux et pour l'ensemble des Canadiens que les conservateurs luttent ici aujourd'hui. Notre objectif consiste à remettre la promesse canadienne à l'honneur, à faire du Canada un pays où travailler à la sueur de son front rapporte, où on arrive à se nourrir et à se loger sans se ruiner, où nous sommes en sécurité, où les frontières sont étanches et où nous sommes tous unis sous un seul drapeau canadien, puisque chacun de nous, quelles que soient ses origines, est d'abord et avant tout un Canadien.
Les habitants de Battle River—Crowfoot sont un microcosme révélateur de la souffrance causée par les 10 dernières années de gouvernement libéral. Commençons par leur paie et leur salaire net. Dans Battle River—Crowfoot, les travailleurs du secteur de l'énergie sont la cible d'attaques. Ils ont vu la plus grande industrie du Canada être directement prise pour cible par un gouvernement fédéral qui cherchait à « laisser les hydrocarbures dans le sol », un objectif imposé par l'ancien premier ministre Justin Trudeau sur les conseils de l'actuel . Ce dernier a écrit qu'il faudrait que 50 % du pétrole canadien reste dans le sol et il s'est prononcé contre la construction d'un pipeline entre Hardisty, en Alberta, et le Pacifique pour nous permettre de contourner les Américains afin de desservir 2,5 milliards de clients à l'étranger.
Après que son protégé, qu'il conseillait, eut fait fuir du pays des centaines de milliards de dollars, le a promis qu'il serait différent, mais en fait, il fait pire en matière d'énergie. Il y a eu beaucoup de séances de photos, de réunions, de documents qui ont circulé et de nouveaux bureaux, mais tout cela relevait du spectacle et n'a rien donné. En réalité, le premier ministre bloque 38 projets qui sont actuellement entre les mains d'organismes de réglementation fédéraux. Il a maintenu la taxe sur le carbone pour les industries, le plafond sur la pollution du secteur de l'énergie, la nouvelle taxe sur le carbone rebaptisée et la norme sur les carburants, et il a ajouté des obstacles bureaucratiques qui ralentiront davantage la réalisation des projets.
Au cours des six mois qui ont suivi l'arrivée au pouvoir du , 50 milliards de dollars nets d'investissements ont fui le pays en raison des impôts élevés ainsi que de la réglementation et des formalités administratives encore plus contraignantes. D'ailleurs, cette semaine encore, 96 PDG du secteur de l'énergie ont fait savoir par écrit que rien de ce qu'il avait fait ne réparera les dommages causés par les libéraux à l'industrie énergétique. La seule solution pour s'en sortir consiste à abroger les lois désastreuses.
Voici ce que je trouve paradoxal dans son approche. Il admet que ses lois font obstacle à la production d'énergie, mais au lieu de s'en débarrasser, il en adopte une autre pour contourner les mauvaises lois. Il admet que ses structures bureaucratiques font obstacle à la production d'énergie, mais au lieu de s'en débarrasser, il en crée une nouvelle pour contourner les anciennes. Il semble confondre le problème et la solution. Pourquoi ne pas simplement reconnaître que la distance la plus courte entre deux points, c'est une ligne droite? S'il y a un obstacle, il faut s'en débarrasser. Bref, il devrait s'enlever du chemin.
C'est là un exemple parmi d'autres de la façon dont il empêche les gens de gagner leur vie et, s'ils ont la chance de toucher le moindre salaire, dont il le ponctionne sans retenue. Les Canadiens paient maintenant plus en taxes et impôts des libéraux qu'ils ne dépensent pour se nourrir, se vêtir et se loger. C'est donc dire que le gouvernement constitue leur plus gros poste budgétaire, une dépense qui a augmenté de façon spectaculaire au cours des 10 années de règne libéral. Ce qui reste du salaire net des gens est englouti par l'inflation libérale. C'est ce qui se produit lorsqu'un gouvernement crée de l'argent plus rapidement que l'économie ne crée les biens que cet argent permet d'acheter.
Le est un inflationniste notoire. Son bilan en la matière est désastreux. C'est connu: sous sa gouverne, la Banque d'Angleterre a affiché le deuxième taux d'inflation en importance de tous les pays du G7, surpassé seulement par celui du gouvernement libéral ici, au Canada. Il a provoqué la crise immobilière dans ce pays en imprimant de l'argent, et bien sûr, les médias britanniques ont déclaré qu'il était le petit ami peu fiable de la banque centrale, vu ses revirements constants et ses décisions qui avaient fait grimper les prix et freiné la croissance. Maintenant, il répète au Canada les mêmes erreurs qu'il a commises là-bas, les mêmes erreurs qu'il a conseillé à Justin Trudeau de commettre. La définition de la folie, c'est de faire toujours la même chose en s'attendant à un résultat différent.
En tant que conservateurs, nous voulons mettre la hache dans la bureaucratie, le recours aux consultants, l'aide étrangère, l'aide aux entreprises parasites et les cadeaux aux faux réfugiés, de manière à faire baisser les dépenses afin que le gouvernement cesse de faire tourner la planche à billets et que nous puissions préserver le pouvoir d'achat de notre dollar. Notre objectif, c'est que les gens gagnent un meilleur salaire net, mais pour ce faire, il faut libérer les salaires en abrogeant les mesures législatives antidéveloppement des libéraux pour faire de notre pays l'endroit où on peut obtenir le plus rapidement un permis de construction et en donnant libre cours à la libre entreprise grâce à une politique favorable aux affaires.
Nous demandons au gouvernement d'accepter nos solutions positives. Nous lui demandons de mettre en place une loi sur la souveraineté du Canada pour que le Canada ait une économie forte qui lui permet d'être autosuffisant et autonome. Réduisons l'impôt sur le revenu pour que l'effort soit de nouveau récompensé et que les gens récupèrent une plus grande partie de chaque dollar qu'ils ont gagné. Maintenons le pouvoir d'achat en cessant de faire tourner la planche à billets et en permettant aux gens d'en avoir plus pour leur argent. Ce sont là quelques-unes des solutions positives que nous proposons, et nous demandons au gouvernement libéral de ne pas y faire obstacle et de les appuyer.
De plus en plus, les gens se sentent menacés dans leur propre collectivité. Je l'ai constaté dans les régions rurales de l'Alberta, où, il y a 10 ans, les gens ne verrouillaient même pas leur porte. Aujourd'hui, ils craignent que des cambrioleurs entrent chez eux par effraction ou que des voleurs siphonnent du carburant et volent des fils de cuivre sur leurs propriétés. Dans les grandes villes, les gens sont terrorisés par les récits sur l'augmentation de la criminalité. Les libéraux aiment à répéter que ce n'est que du sensationnalisme et que tous les grands experts nous diront que la criminalité est en baisse. Je suis désolé, mais cela ne tient pas debout non plus. Les crimes violents ont augmenté de 55 %, les crimes commis avec des armes à feu, de 130 %, les cas d'extorsion, de 330 %, les homicides, de 29 %, les crimes haineux, de 258 %, les agressions sexuelles, de 76 %, les vols de voitures, de 25 % et les surdoses, de 152 % sous le système de justice libéral fondé sur la capture et la remise en liberté. Tout cela est le résultat direct des lois libérales qui relâchent les criminels dans nos rues afin qu'ils puissent récidiver sans subir de conséquences.
Nous avions fait des mises en garde à cet égard lorsque ces projets de loi ont été adoptés, mais les libéraux ont quand même décidé de les mettre en œuvre. Tous les membres actuels du caucus libéral qui étaient là avant les dernières élections ont voté en faveur de toutes ces lois et ont voté pour les garder en place. C'est le cas notamment du nouveau , dont la nomination même montre que le n'a pas vraiment l'intention de réparer les dégâts causés par son parti. Le fait qu'il ait nommé le pire ministre de Justin Trudeau à la tête de la lutte contre la criminalité montre qu'il ne voit aucun problème à continuer d'appliquer les politiques déplorables en matière de justice pénale qui nous ont mis dans cette situation désastreuse.
C'est ce ministre qui était responsable de l'immigration lorsque la croissance démographique a augmenté de 300 %. À lui seul, il a détruit notre système d'immigration, surpeuplé nos logements, notre marché du travail et notre système de santé. Les libéraux l'ont ensuite transféré au logement, où il a provoqué la hausse du coût du logement la plus importante de l'histoire du Canada et de l'ensemble du G7. Pour le punir de tous ces échecs, le nouveau premier ministre l'a nommé responsable de la lutte contre la criminalité. On imagine ce que cela donnera.
Qu'ont-ils fait ensemble depuis ce temps?
Une voix: Rien.
L'hon. Pierre Poilievre: Non, ils n'ont pas rien fait; ils ont fait pire que rien.
Monsieur le Président, ils ont fait obstruction à l'action. Le Parti libéral fait obstruction pour maintenir ces lois inefficaces qui sont responsables du chaos dans nos rues.
Au printemps, juste après les élections, les conservateurs ont dit qu'il fallait immédiatement annuler les lois libérales de capture et de remise en liberté et garder derrière les barreaux les criminels que le gouvernement remettait en liberté. Au lieu de cela, le a décidé que nous allions partir en vacances. Quelle a été la conséquence de cette décision? Elle a entraîné un coût humain bien réel. À Kelowna, 15 personnes ont été arrêtées 1 300 fois en un an, ce qui équivaut à près de 100 arrestations par délinquant par année. À Penticton, il y a un type du nom de Levi qui commet tellement de crimes que la police m'a dit que lorsqu'il sort de prison, cela augmente le taux de criminalité dans toute la ville. On parle ici d'un seul individu. À Vancouver, 40 délinquants ont été arrêtés 6 000 fois, ce qui représente 150 arrestations par délinquant par année. Comment est-ce possible? Eh bien, ils sont automatiquement relâchés grâce à une loi libérale, le projet de loi , qui exige que les juges mettent en liberté le délinquant à la première occasion et aux « conditions les moins sévères possible ».
Voici quelques histoires relatives au système de capture et de remise en liberté.
Myles Sanderson a poignardé mortellement 11 personnes et en a blessé 18 autres dans la réserve de la nation crie de James Smith et dans la localité voisine de Weldon, en Saskatchewan. Il s'agit d'un délinquant qui avait déjà été arrêté pour 46 infractions antérieures, y compris des vols à main armée et des voies de fait. Il avait également des antécédents de violence conjugale avant sa libération.
Matthew McQuarrie a été condamné à la prison à vie pour avoir poignardé Emerson Sprung à mort et l'avoir enterré de manière sommaire dans un parc de Meaford, en Ontario, en mai 2020. McQuarrie, qui avait un lourd passé criminel remontant à 2001, était en prison dans les mois précédant le meurtre de Sprung pour d'autres chefs d'accusation, mais il avait été libéré au plus fort de la pandémie de COVID.
Tyrone Simard a tué sa sœur et agressé plusieurs autres personnes dans la Première Nation de Hollow Water, au Manitoba, le 4 septembre 2025. Il avait été accusé de crimes violents, notamment d'agression armée, d'agression sexuelle, de contacts sexuels et d'incitation à des contacts sexuels, tous commis ou présumément commis avant sa libération et remontant à plus de huit ans. Il était en liberté sous caution lorsqu'il a attaqué ses victimes.
En mars, on apprenait qu'un suspect dans une série de trois agressions à l'arme blanche non provoquées avait été précédemment libéré sous caution.
Le 31 août, Daniel Senecal, 25 ans, a été arrêté et inculpé par la police de Niagara après avoir commis une agression sexuelle violente sur une enfant de 3 ans dans le lit de la petite, l'endroit où elle aurait dû être le plus en sécurité. Il était en liberté alors qu'il avait déjà agressé une enfant de 12 ans.
Si les mesures législatives proposées par les conservateurs avaient été mises en vigueur, tous ces salauds se seraient retrouvés incarcérés. Malheureusement, le pensait que ses vacances d'été étaient plus importantes. Même depuis son retour, lui et son font obstruction à nos efforts visant à enfermer ces criminels et à modifier la loi. Si les libéraux ne sont as prêts à corriger leurs propres erreurs, qu'ils s'écartent du chemin et qu'ils laissent les conservateurs améliorer la sécurité de la population canadienne. Ce n'est pas la haine des criminels qui nous motive, mais l'amour des victimes et notre détermination à rétablir la sécurité au sein de nos collectivités. Nous, les conservateurs, voulons que le Canada redevienne un pays où le travail acharné porte ses fruits: de belles maisons, des aliments nutritifs, des rues sûres et des gens qui sont unis sous un fier drapeau. Nous nous sommes fixé quatre grandes priorités pour la reprise des travaux parlementaires: un meilleur salaire net pour nos travailleurs, des rues plus sécuritaires, des frontières sûres et un pays autosuffisant.
Nous sommes ici pour nous opposer aux mauvaises actions prises par le gouvernement libéral et pour exposer sa corruption, mais aussi pour proposer des solutions susceptibles d'améliorer la vie de nos concitoyens. Nous demandons au gouvernement de mettre fin à l'obstruction, de mettre de côté la partisanerie, de travailler avec nous pour trouver les solutions concrètes et de mettre en œuvre le vrai changement que tous les Canadiens réclament. Comme toujours, nous ferons passer les intérêts de notre pays avant ceux de notre parti, car nous sommes d'abord et avant tout des Canadiens. Nous aimons notre pays et nous voulons rétablir sa promesse.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'être ici ce matin et d'avoir l'occasion d'intervenir au sujet de la motion de l'opposition dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Kody Blois: Tout d'abord, monsieur le Président, je rappelle au et au député de que j'ai la parole. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je veux revenir sur l'échange que je viens d'avoir avec le chef de l'opposition, le député de . Il était intéressant de poser une question sur l'agriculture, car il représente désormais une circonscription qui compte davantage d'industries agricoles que Carleton.
La députée de représente une circonscription agricole en Ontario et vient d'un milieu agricole. Nous discutions à l'extérieur du fait que le Parti conservateur du Canada a l'habitude de tenir les agriculteurs pour acquis. J'ai parcouru le programme électoral du Parti conservateur. Le mot « agriculteurs » y est mentionné à trois reprises, mais il ne dit rien de concret sur ce que le Parti conservateur aurait fait pour les agriculteurs s'il avait été élu au gouvernement. Le représentant désormais une circonscription plus rurale et plus agricole, il sera intéressant de voir si lui et son parti proposeront davantage de politiques agricoles.
Je vais en venir à la motion de l'opposition, mais comme il a été question de l'industrie du canola au cours du débat, mentionnons que cette industrie est actuellement en difficulté. Il y a des problèmes d'accès au marché chinois. Je viens de passer trois jours avec le premier ministre Moe pour discuter de ce dossier. J'ai trouvé les conversations constructives. Je crois qu'il y a des solutions qui s'offrent à nous.
Nous avons eu des échanges intéressants, et je présente mes excuses à mon collègue du Bloc pour les échanges de part et d'autre. Le député de a également participé à cette discussion. Lorsqu'il s'agit de soutenir une industrie de 43 milliards de dollars qui touche environ 35 000 agriculteurs, il sera important pour les députés de l'Ouest de reconnaître que ces agriculteurs ont besoin de voir de la demande pour les produits du canola, qu'il s'agisse du tourteau, de l'huile ou de graines. Les normes sur les carburants propres et la politique sur les biocarburants sont extrêmement importantes au Canada. Il est important que les agriculteurs voient de la demande.
Dans un contexte où nous devons soutenir notre industrie du canola, chercher de nouveaux marchés et poursuivre nos discussions avec la Chine, nous avons aussi une occasion à saisir en matière de politique intérieure. Cependant, les conservateurs veulent simplement laisser passer cette chance. Ce n'est pas ce que l'industrie demande. Ce n'est pas ce que veulent les agriculteurs. Ces derniers ont plutôt besoin de certitude et d'une piste de solution.
J'encourage les députés conservateurs de l'Ouest canadien qui représentent des agriculteurs à leur demander, s'ils en ont l'occasion, quel est à leurs yeux le moteur de la politique intérieure. Les conservateurs essaient de supprimer quelque chose qui compte. C'est intéressant. Nous savons quand nous sommes en mesure de marquer un point, parce que cela les énerve. C'est très bien. Nous avons des échanges amusants. Cependant, les conservateurs devraient y réfléchir. Ce sera un message important quand nous serons dans l'Ouest canadien, et j'espère que les agriculteurs de la région rappelleront à leurs députés conservateurs qu'il s'agit d'une politique importante qui a une incidence réelle sur les prix à la production.
Nous sommes ici aujourd'hui pour parler de la réforme du droit pénal. La motion de l'opposition soulève l'idée d'une politique du « retrait sur trois prises ». Nous voyons cela dans certains cercles aux États‑Unis. Je tiens d'abord à dire que la question de la sécurité publique est d'une importance fondamentale au Canada. Tous les parlementaires, peu importe leur allégeance politique, prennent cette question au sérieux. Je pars de ce principe, et je le sais. Nous voulons nous assurer que nos voisins, nos amis et les gens de nos collectivités se sentent en sécurité. Franchement, je pense que nous pouvons convenir qu'une réforme est nécessaire.
Le a évoqué des réformes à venir. En tant que parlementaires, nous ne disposons pas de tous les détails à ce sujet. Le ministre a évoqué certains principes que le gouvernement compte proposer au cours des prochaines semaines. J'espère sincèrement que tous les parlementaires pourront se mobiliser pour adopter ces mesures sans délai. Notre travail consiste à critiquer, examiner et scruter les projets de loi, mais nous ne voulons pas de délais déraisonnables. Nous voulons pouvoir aller de l'avant avec cette réforme pour renforcer les dispositions entourant la mise en liberté sous caution, prévoir des peines plus sévères et collaborer de façon intégrée avec les services de sécurité publique afin de lutter contre la criminalité dans nos collectivités.
Je veux insister sur quelques points. Les députés savent que, depuis mon arrivée à la Chambre, je m'efforce réellement de me concentrer sur le texte des motions présentées lors des journées de l'opposition. C'est très bien ainsi. Parfois, les parlementaires parlent en termes généraux, mais notre travail consiste à débattre des éléments précis des textes qui nous sont présentés. Les conservateurs parlent d'une augmentation de 50 % des crimes violents. Le texte ne précise pas d'où provient cette information. Comme l'a dit le , nous les avons entendus se référer généralement à Statistique Canada.
Il est important d'apporter une autre perspective au débat. Pour Toronto, et évidemment pour beaucoup de députés de la région du Grand Toronto, cela n'a rien à voir avec notre appartenance politique. Lorsque nous venons à la Chambre, nous présentons les problèmes soulevés par nos concitoyens. Nous savons que, dans la région du Grand Toronto en particulier, il existe une volonté de lutter davantage contre la criminalité, mais le Service de police de Toronto a publié un rapport, pas plus tard que le 9 septembre, qui révèle une tendance à la baisse des crimes violents dans la ville. En fait, il y a eu une réduction de 40 % d'une année à l'autre, et les chiffres reviennent à ce qu'ils étaient en 2020.
Je ne prétends pas qu'un gouvernement quelconque en serait satisfait. Il reste beaucoup de travail à faire, mais je pense qu'il incombe à tout parti ou député qui présente une motion de reconnaître l'importance du contexte.
Nous constatons que, dans la plus grande région métropolitaine du pays, le travail intégré du gouvernement porte ses fruits et que le nouveau gouvernement, sous la direction de notre nouveau , s'y consacrera pleinement dans les jours à venir. Je veux m'assurer que cela figure au compte rendu.
En tant que député, je pense que nous avons besoin de plus de bases de données qui peuvent réellement diffuser une partie de cette importante information. Même en prévision du débat d'aujourd'hui, j'ai constaté que certaines des statistiques clés sur lesquelles les parlementaires se basent et qui peuvent donc éclairer les autorités pourraient être plus précises afin que nous ayons davantage de renseignements et comprenions mieux comment nous attaquer à ces choses.
Bien sûr, il s'agit d'une dynamique nationale, et nous voulons nous assurer que, peu importe où ils vivent, les Canadiens sont en sécurité dans leur collectivité. Cependant, il y a des régions où la situation est plus critique et où nous devons adopter une approche plus ciblée. Le texte parle également de — et nous l'avons entendu de la bouche du — « permettre la détention à domicile d'auteurs d'actes criminels graves ». Nous devons nous attaquer à la prémisse de cet élément du texte.
Encore une fois, le message que nous envoyons aujourd'hui au nom du gouvernement est que nous prenons cette question au sérieux, mais que nous devons faire attention de ne pas laisser entendre des choses qui pourraient déformer un peu la vérité ou qui ne donneraient pas tout le contexte. La disposition dont le a parlé au sujet du principe de retenue est en fait tirée de deux décisions de la Cour suprême. Au-delà des projets de loi et , qui ont été mentionnés, ce principe se trouve dans la common law, de sorte que ces décisions prises par les plus hauts tribunaux du pays ont préséance à moins que nous légiférions sur les tribunaux.
Cela nous amène à un facteur important que tous les parlementaires doivent prendre en considération, à mon avis. Nous sommes ici à la Chambre et nous pouvons avoir des idées et des réflexions sur ce que nous voulons dans nos collectivités. Le Parlement a un rôle à jouer à cet égard, tout comme les personnes chargées d'entendre les faits saillants d'un cas particulier et de prendre des décisions concernant la détermination de la peine et les dispositions relatives à la mise en liberté sous caution. Parfois, il est juste de dire que ces personnes sont mieux placées pour le faire, mais il est légitime que le Parlement examine les décisions des tribunaux et détermine si une décision va peut-être trop loin.
Il est donc important d'être conscient que, dans toutes les décisions relatives à la mise en liberté sous caution, la sécurité publique et le risque de récidive sont des facteurs primordiaux. Nous pouvons soulever des critiques et dire qu'un juge s'est peut-être trompé, mais c'est alors au Parlement qu'il revient de décider s'il faut mettre en place des dispositions plus strictes qui dicteront aux tribunaux la conduite à adopter. Il est aussi important de tenir compte de l'équilibre entre la suprématie du Parlement et l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Ce qui manque également dans cette motion, c'est le contexte relatif aux ressources provinciales. Dans l'administration de la justice, nous avons besoin d'un nombre suffisant de juges et nous devons disposer du temps nécessaire pour accéder aux tribunaux. Il est certain que, pour les prisons provinciales et les établissements correctionnels fédéraux, nous devons également avoir la capacité, si nous le jugeons nécessaire, de détenir les personnes que nous ne voulons pas libérer dans la collectivité.
Un aspect est absent de la conversation d'aujourd'hui sur la motion de l'opposition: le rôle des provinces dans la mise en place des changements fédéraux que le gouvernement présentera sous peu. C'est extrêmement important, parce que les ressources insuffisantes dans les services judiciaires expliquent en partie certaines décisions de la Cour suprême.
La dernière chose que je vais dire, c'est qu'il n'y a aucune mention des déterminants sociaux de la criminalité. Bien entendu, nous devons nous assurer d'avoir des moyens de dissuasion adéquats. C'est une question de détermination de la peine et de réforme de la mise en liberté sous caution. Cependant, il n'y a aucune discussion sur la façon dont nous pouvons réellement régler les questions du logement, des services de santé mentale et de l'intégration des services à l'échelon provincial pour essayer de faire en sorte que les personnes en question ne se trouvent pas dans des circonstances leur permettant de commettre des crimes.
Nous sommes d'accord pour dire qu'il y a du travail à faire. Le en parlera au cours des prochains jours. Je répondrai avec plaisir aux questions des députés.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet de l'importante question de la mise en liberté sous caution et du rôle du système de justice pénale dans la sécurité de nos collectivités. Je profite de l'occasion pour réaffirmer l'engagement du gouvernement à l'égard de la sécurité publique et souligner le rôle essentiel que jouent les provinces et les territoires dans l'administration du système canadien de mise en liberté sous caution.
Le système de justice pénale du Canada repose sur une responsabilité partagée. D'un côté, le gouvernement fédéral est responsable de l'adoption des lois et des procédures pénales, y compris les lois qui régissent la mise en liberté sous caution; de l'autre côté, les provinces et les territoires sont responsables de l'administration et de la gestion quotidiennes du système de mise en liberté sous caution. Cela comprend la tenue de la plupart des audiences sur la mise en liberté sous caution, l'application et la surveillance des conditions de mise en liberté sous caution, l'exploitation des établissements de détention provisoire ainsi que la collecte et la communication des données pertinentes.
Bref, il s'agit d'un partenariat important avec les provinces et les territoires qui sont en première ligne de l'administration de la mise en liberté sous caution et leur rôle est essentiel au fonctionnement efficace et équitable de ce système. Par conséquent, les provinces et les territoires sont particulièrement bien placés pour cerner quels sont les défis inhérents à ce système, notamment les retards dans les audiences, l'accès à l'aide juridique ou la disponibilité de mesures de soutien communautaires, et pour collaborer avec nous pour réaliser des progrès.
Pour renforcer l'administration de la mise en liberté sous caution, il faut non seulement une expertise juridique, mais aussi des investissements dans les infrastructures, les systèmes de données et les services de première ligne. En dotant les provinces et les territoires des pouvoirs et des ressources nécessaires pour exercer leur rôle, c'est l'ensemble du système de justice qui bénéficie d'une efficacité, d'une équité et d'une confiance du public accrues.
Je tiens à souligner que même si la réforme du droit est importante, elle ne suffit pas à elle seule. Au cours des dernières années, le gouvernement fédéral a pris des mesures concrètes pour moderniser les lois sur la mise en liberté sous caution. Le projet de loi a également rendu plus difficile l'obtention d'une mise en liberté sous caution pour les personnes accusées de violence contre un partenaire intime.
Plus précisément, les modifications ont créé une inversion du fardeau de la preuve pour la mise en liberté sous caution d'une personne accusée d'une infraction avec violence contre un partenaire intime si cette personne avait déjà été condamnée pour violence contre un partenaire intime. Les modifications ont également obligé les tribunaux à tenir compte des condamnations antérieures pour violence contre un partenaire intime au moment de déterminer s’il y a lieu de libérer l’accusé ou d’imposer des conditions de mise en liberté sous caution. Ces modifications reflètent la reconnaissance par le Parlement du fait que la violence entre partenaires intimes est un problème grave et que le système de mise en liberté sous caution doit être réformé afin de mieux répondre à cette violence et de mieux protéger les victimes.
En 2023, le projet de loi a élargi les dispositions relatives à l'inversion du fardeau de la preuve pour les récidivistes violents et il a exigé des tribunaux qu'ils tiennent explicitement compte de la sécurité publique au moment de prendre une décision sur une mise en liberté sous caution. Plus précisément, les modifications ont créé une nouvelle inversion du fardeau de la preuve de manière à cibler les récidivistes de crimes violents et graves avec utilisation d'une arme, elles ont élargi la liste des infractions liées aux armes à feu qui entraînent une inversion du fardeau de la preuve et elles ont élargi l'inversion du fardeau de la preuve afin de cibler les récidivistes de la violence entre partenaires intimes, entre autres.
Ces réformes ont été élaborées en étroite collaboration avec les provinces et les territoires. Elles ont répondu directement aux préoccupations soulevées par les premiers ministres provinciaux et territoriaux de tout le pays. Les modifications se sont également appuyées sur la consultation des forces de l'ordre, des organisations communautaires et d'autres partenaires et intervenants clés. Cependant, les mesures législatives ne sont qu'une partie de la solution.
Pour commencer, nous avons besoin de meilleures données. Il y a un manque criant de données nationales sur la mise en liberté sous caution, ce qui empêche de bien comprendre le fonctionnement du système de mise en liberté sous caution au Canada. Le gouvernement fédéral ne recueille pas de données sur la mise en liberté sous caution; ce sont les provinces et les territoires qui le font. Cela signifie qu'ils détiennent la clé pour obtenir les données dont nous avons besoin pour évaluer l'efficacité des lois sur la mise en liberté sous caution, cerner les lacunes et prendre des décisions éclairées. Nous travaillons avec des partenaires provinciaux et territoriaux pour accroître les efforts visant à recueillir et à communiquer des données sur la mise en liberté sous caution. C'est essentiel pour évaluer l'incidence des réformes de la mise en liberté sous caution, comprendre les différences régionales dans les résultats de la mise en liberté sous caution, soutenir l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes et accroître la confiance du public dans le système de justice.
La sécurité du public repose sur la collaboration. Nous savons que les Canadiens craignent les récidivistes violents et les menaces à la sécurité des collectivités. Le gouvernement a les mêmes craintes, mais une bonne gestion des mises en liberté sous caution requiert plus que des outils juridiques; elle nécessite également des ressources, des infrastructures et de la coordination. Nous travaillons avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour veiller à ce qu'ils investissent dans des programmes de surveillance des mises en liberté sous caution, des mesures de soutien communautaire pour les accusés, des mécanismes de contrôle des conditions de mise en liberté sous caution et des améliorations aux établissements de détention provisoire.
Nous devons également travailler ensemble pour nous attaquer aux causes profondes de la criminalité, notamment la pauvreté, les problèmes de santé mentale, la toxicomanie et l'insécurité en matière de logement. Il s'agit de domaines qui relèvent de la compétence et de l'expertise des gouvernements provinciaux et territoriaux. Leur leadership est essentiel pour réduire à long terme la criminalité et améliorer la sécurité du public.
Parallèlement, nous devons reconnaître que pour obtenir des progrès significatifs, il faut que tous les ordres de gouvernement collaborent. Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans le soutien de l'innovation, le financement de programmes fondés sur des données probantes et la coordination nationale, mais il ne peut pas agir seul. En collaborant avec les provinces et les territoires, nous pouvons tous investir dans des solutions en amont qui préviennent la criminalité, renforcent les collectivités et favorisent l'équité. La sécurité publique n'est pas seulement une question d'application de la loi; il s'agit également de créer des conditions où tout le monde a l'occasion de s'épanouir.
Les Canadiens méritent d'avoir un système de mise en liberté sous caution qui soit juste et efficace. Ils méritent aussi que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble pour veiller au bon fonctionnement du système, pas seulement au moyen de lois, mais aussi au moyen d'activités de surveillance et de prévention. C'est pourquoi le gouvernement fédéral travaille en étroite collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux pour améliorer la collecte de données sur la mise en liberté sous caution, pour cerner les moteurs de la criminalité selon les régions et pour trouver des solutions qui réduiront concrètement la récidive — au stade de la mise en liberté sous caution et au-delà.
Le gouvernement fédéral est prêt à poursuivre ce travail. Il est résolu à continuer de réformer le système de mise en liberté sous caution et de soutenir ses partenaires. Il continue de collaborer étroitement avec les provinces et les territoires, notamment avec des représentants des forces de l'ordre. Il est déterminé à répondre aux préoccupations concernant le système de mise en liberté sous caution et à trouver des solutions concrètes. Le gouvernement avait énoncé cet engagement dans sa plateforme électorale, où il préconisait un durcissement des lois en matière de mise en liberté sous caution pour les personnes accusées d'infractions avec violence liées au crime organisé en ce qui concerne le vol de voitures, la violation de domicile, la traite de personnes et le passage de clandestins.
Le s'est également engagé à renforcer le système de mise en liberté sous caution et de détermination de la peine après la réunion des premiers ministres du 2 juin. Plus récemment, le premier ministre et le ont exprimé publiquement leur intention de présenter cet automne un projet de loi qui prévoit un durcissement des conditions de mise en liberté sous caution et des peines, en particulier en ce qui concerne le crime organisé, la traite des personnes, la violation de domicile et le vol de voitures, mais le gouvernement fédéral ne peut pas y arriver seul. Nous travaillons avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour veiller à ce qu'ils continuent de jouer leur rôle essentiel dans l'administration du système de mise en liberté sous caution et de fournir les données et les mesures de soutien nécessaires au bon fonctionnement du système.
Ensemble, nous pouvons bâtir un système de justice qui protège les collectivités, qui respecte les droits et qui a la confiance des gens partout au Canada.
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Monsieur le Président, j'aimerais pouvoir dire que je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui, mais je vais plutôt dire que je suis reconnaissant d'avoir l'occasion de participer au débat d'aujourd'hui, étant donné toutes les choses horribles qui se sont produites dans ma collectivité au cours des dernières semaines.
Hier, j'ai demandé au quand on allait présenter une mesure législative pour empêcher la remise en liberté des délinquants sexuels récidivistes. J'ai mentionné le cas de Daniel Senecal, qui vit actuellement dans la ville où j'habite. Il a commis une agression sexuelle des plus ignobles contre une bambine de 3 ans. Il avait été libéré récemment après avoir été condamné à la prison pour l'agression d'un garçon de 12 ans.
Je demande aux députés de me pardonner si je deviens un peu émotif, car ma collectivité est bouleversée par cette situation. Ce crime a été commis dans la rue où j'ai passé une bonne partie de mon enfance. Mes grands-parents vivaient là.
En quelques heures, la communauté s'est mobilisée. Une veillée a été organisée dans le centre-ville de Welland et des centaines et des centaines de personnes se sont rassemblées quelques heures après l'arrestation de cet homme. Des victimes m'ont raconté comment elles avaient été maltraitées pendant leur enfance, comment des membres de leur famille avaient été enlevés, et m'ont parlé de la douleur, de l'angoisse et des cicatrices qu'elles ont portées toute leur vie. Elles m'ont supplié de venir ici, de prendre la parole et de parler du problème. Les dirigeants municipaux se sont également mobilisés en demandant au gouvernement fédéral de modifier le Code criminel pour les délinquants violents.
Quelques jours plus tard, la cérémonie annuelle à la mémoire des pompiers a eu lieu à Ottawa. Le chef, le chef adjoint et plusieurs membres du service d'incendie et d'urgence de Welland se sont rendus à Ottawa pour assister à cette cérémonie. Parmi eux se trouvaient mon fils, qui est pompier à Welland, et les deux premiers pompiers arrivés sur les lieux de l'horrible crime. Je les ai tous amenés à la Chambre des communes, où nous sommes restés debout devant la masse pendant au moins une heure. Ils m'ont tous raconté leur expérience, y compris les deux qui sont arrivés en premier sur les lieux de l'horrible crime. Il est difficile de décrire les émotions qu'ils ont ressenties, mais après être venus dans cette enceinte, ils ont parlé de la nécessité de modifier le Code criminel afin de maintenir en prison les délinquants sexuels violents récidivistes.
Je mentionne que je partage mon temps de parole avec le député d'.
Les pompiers qui sont venus à Ottawa ont vraiment apprécié l'occasion de se tenir dans l'enceinte de la Chambre des communes, où nous adoptons les lois. Ils m'ont tous demandé d'exhorter le gouvernement à apporter immédiatement des changements. Le a déclaré que le gouvernement allait apporter des changements à l'automne. Pourquoi devons-nous attendre jusqu'à l'automne? Ce n'est pas comme si nous ne savions pas ce qu'il faut faire dès maintenant.
Quelqu'un s'est présenté à mon bureau de circonscription il y a quelques semaines. C'était un agent du Service de police régional de Niagara, dont j'avais auparavant fait la rencontre comme client d'une de mes entreprises. Il occupe ce poste depuis peu de temps. Je lui ai demandé ce qu'il constatait dans les rues, s'il y avait beaucoup de récidivistes et s'il arrêtait sans cesse les mêmes personnes, comme on l'entend dire partout au pays. Il m'a répondu que je n'avais aucune idée du nombre de fois où il avait arrêté les mêmes personnes.
L'agent a déclaré qu'en l'espace de deux mois, une personne arrêtée et relâchée sous promesse de comparaître a été arrêtée 30 fois pour vol de voiture, introduction par effraction et voies de fait. Cet homme avait été inculpé pour tous ces délits. Après avoir promis de comparaître, il a été remis en liberté. L'agent a également dit que, souvent, la police ne se donne même plus la peine d'arrêter les gens parce qu'elle sait qu'ils seront tout simplement remis en liberté. Cela ne peut pas se poursuivre. Le Canada vaut mieux que cela.
Les criminels violents exploitent le système. Il n'y a aucune raison pour que cet individu, Daniel Senecal, ait été libéré six mois plus tôt que prévu alors qu'il purgeait une peine d'un an et demi pour avoir violemment agressé sexuellement un jeune garçon, puis, quelques mois plus tard, avoir battu violemment une petite fille de Welland, la laissant à deux doigts de la mort.
Nos collectivités sont assiégées, et je n'exagère pas. Mon a parlé des changements dans notre pays, des statistiques et de la façon dont les choses ont changé au Canada au cours des dernières années. Dire que le gouvernement a été laxiste en matière de criminalité n'est pas un slogan. Une grande partie des changements que nous avons observés ont été apportés au cours de la dernière décennie, et la remise en liberté d'un grand nombre de criminels est attribuable à ces changements.
Les conservateurs réclament des modifications importantes au Code criminel afin d'éviter que les criminels soient arrêtés puis relâchés. Ces criminels violents doivent rester en prison et, comme l'a dit mon , nous devrions jeter la clé. C'est ce que le public nous demande de faire. En tant que députés, nous avons la responsabilité de faire valoir les intérêts de ceux que nous représentons. J'exhorte le gouvernement à ne pas attendre l'automne pour présenter ce projet de loi.
Je suis d'accord avec le . Nous ne devons pas faire de cette question un enjeu partisan. Nous devons mettre ces criminels derrière les barreaux, ne pas les laisser en liberté et ne pas les laisser récidiver, pour le bien de la petite E., cette enfant de trois ans de la ville de Welland. Donnons-lui de l'espoir. Donnons de l'espoir à sa famille. Donnons de l'espoir aux gens de ma région. Donnons aux Canadiens l'espoir que les êtres humains ignobles, odieux et méprisables comme Daniel Senecal ne reverront jamais la lumière du jour.
C'est le message que je veux faire passer aujourd'hui, et je suis reconnaissant aux gens de ma circonscription de m'avoir envoyé ici. Je vais présenter une pétition en leur nom. Ils font actuellement du porte-à-porte. C'est dire combien de personnes se sont mobilisées. Ce n'est pas une question partisane. Des gens se sont présentés à mon bureau de circonscription pour cette pétition demandant au gouvernement fédéral de modifier le Code criminel.
À l'heure actuelle, je pense que nous allons récolter environ 100 000 signatures. C'est une formidable démonstration de la démocratie en action. Les gens de ma collectivité veulent des changements, et j'espère présenter cette pétition à la Chambre des communes la semaine prochaine.
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Monsieur le Président, la motion que nous avons présentée aujourd'hui est une motion qui, j'ai bien honte de le dire, s'impose au Canada. Nous demandons à la Chambre et au gouvernement libéral de reconnaître la gravité de la criminalité répétée et endémique dans les collectivités, petites et grandes, partout au pays et de remplacer l'approche libérale en matière de mise en liberté sous caution par une loi du « retrait sur trois prises », une loi qui empêchera les criminels reconnus coupables de trois infractions graves d'obtenir une mise en liberté sous caution, une libération conditionnelle, une probation ou une détention à domicile. Elle permettrait de garder les criminels violents derrière les barreaux pendant au moins 10 ans.
Si nous parlions aux Canadiens, beaucoup d'entre eux seraient choqués d'apprendre que ce n'est pas déjà une loi, mais les Canadiens savent que le système ne fonctionne pas. Les Canadiens se souviennent qu'ils pouvaient autrefois marcher dans les rues à toute heure du jour ou de la nuit et se sentir en sécurité, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Des propriétaires d'entreprises, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les petites collectivités comme celles de ma circonscription, doivent sans cesse remplacer leurs vitrines à la suite d'effractions. Le gouvernement, par ses politiques et les mesures législatives qu'il continue de défendre, semble dire aux victimes d'actes criminels qu'elles ne comptent pas, qu'elles n'ont aucun droit et que les droits des délinquants sont plus importants.
Un petit nombre de délinquants, relativement parlant, sont arrêtés, puis libérés à répétition. Il n'est pas rare qu'un service de police dise qu'il dispose d'une liste de 100 ou 150 personnes responsables de la grande majorité de ses appels. Il ne s'agit pas seulement de vandalisme ou de crimes contre les biens, même si j'affirmerai avec force que les crimes contre les biens sont de véritables crimes, car nous savons qu'ils annoncent des crimes qui ciblent des gens et qui sont souvent violents. Ce sont toutes sortes de crimes qui causent des préjudices, qui dégradent les collectivités et qui constituent une menace grave et réelle pour la sécurité publique.
J'ai parlé à des experts en la matière, à des chefs de police de ma circonscription, comme les chefs des services de police de London, de St. Thomas et d'Aylmer, en Ontario. Quand on examine les messages diffusés par les associations de policiers et les agents de première ligne, on constate qu'ils établissent tous un lien direct avec le projet de loi , qui a apporté une série de changements, dont l'introduction de ce qu'on appelle le « principe de retenue ».
Il y a quelques jours, le a pris la parole à la Chambre et a accusé les conservateurs de ne pas avoir lu la loi. Je l'ai lue à maintes reprises, tout comme les policiers à qui je parle régulièrement et les gouvernements provinciaux qui ont demandé son abrogation. Elle dit très clairement que les juges doivent mettre en liberté les délinquants aux conditions les moins sévères possible et à la première occasion. Il est très rare que nous puissions établir un lien direct entre un problème social dans les rues du Canada et une politique, mais tous les intervenants dans ce dossier, tous sauf le gouvernement libéral, soit dit en passant, ont fait exactement cela, car ils ont constaté que la situation avant l'adoption du projet de loi et celle après son adoption sont comme le jour et la nuit.
J'ai raconté, dans quelques entrevues et en ligne, une histoire qui s'est produite dans ma circonscription cet été, à St. Thomas, où un bâtiment historique de plus de 140 ans a été incendié par un récidiviste qui était en liberté sous caution et qui avait déjà été reconnu coupable d'incendie criminel. Ce n'est pas ainsi que le pays est censé être. Ce n'est pas ainsi que les choses se passaient auparavant et ce n'est certainement pas ainsi que les choses se passeraient si le gouvernement libéral acceptait de procéder à une véritable réforme de la mise en liberté sous caution.
Cela dépasse désormais le stade de la parodie, ces histoires déchirantes qui nous viennent de tout le pays et qui font état d'une criminalité soutenue et endémique et de multirécidivistes, comme les appelle la police. Or, comme le gouvernement libéral est manifestement campé sur ses positions, je me dois de citer quelques exemples.
Il y en a un qui vient de Langley, en Colombie‑Britannique, où un homme a été accusé d'avoir violemment battu une femme — une parfaite inconnue — le 1er juin dernier en plein centre-ville. C'était sa 37e comparution devant le tribunal en trois ans. C'est le genre de chose qui est monnaie courante dans le système.
Dans une autre affaire, un garçon de 12 ans a été accusé de tentative de meurtre lors d'une fusillade à Toronto. Le fait que nous parlions d'enfants de 12 ans impliqués dans ce type de criminalité est déjà suffisamment grave, mais ce qui est encore pire, c'est de savoir que cet enfant de 12 ans était en liberté sous caution. Voilà ce qu'est le système.
À Edmonton, le 30 août, Priscilla McGreer a été abattue devant son domicile par son cousin, qui avait été accusé de meurtre au premier degré, de voies de fait graves et de violation de sa probation. Il avait de nombreux antécédents judiciaires, notamment une accusation d'homicide datant de 2018.
Il y a plus de cas de ce genre que je ne pourrais en lire pendant le temps dont dispose la Chambre. Ma question est la suivante: que faudrait‑il pour que le gouvernement reconnaisse qu'il y a un problème, tout d'abord, puis qu'il reconnaisse qu'il en est la cause? N'oubliez pas que lorsque le gouvernement libéral continue de nous dire qu'il défend la réforme de la mise en liberté sous caution, ses membres omettent de mentionner que les soi-disant réformes qui ont causé ce problème nous ont elles aussi été présentées par le gouvernement libéral comme des réformes de la mise en liberté sous caution. Ce sont les changements qu'ils ont apportés qui ont conduit au problème auquel nous essayons maintenant de trouver une vraie solution.
Mon collègue le député d' a préparé un important projet de loi sur la réforme de la mise en liberté sous caution qui prévoit des mesures concrètes. Malheureusement, le gouvernement libéral fait obstruction aux efforts que nous déployons pour faire avancer ce dossier et proposer de véritables solutions. C'est pourquoi, je le répète, j'aimerais que la motion que nous présentons ne soit pas nécessaire au Canada. Cependant, elle est nécessaire et extrêmement importante.
Je vais donner quelques exemples de plus, car je fais confiance à ce que disent les experts. Je me fie aux groupes de défense des droits des victimes, aux procureurs généraux des diverses provinces de notre pays, aux chefs de police et aux policiers de première ligne. Je vais lire un extrait qui, à mon avis, est extrêmement pertinent dans le cadre de la discussion en cours. Le voici: « La récidive a une incidence sur la sécurité publique et sur les victimes de ces nouveaux crimes [...] la réduction de la récidive peut générer d'importantes retombées pour la société en réduisant les coûts liés à la justice pénale et en prévenant de nouvelles victimisations. » Cet extrait provient de Sécurité publique Canada.
Les messages du gouvernement lui-même reconnaissent les préjudices considérables causés par la récidive, mais le gouvernement ne prend aucune mesure concrète. Ses membres font continuellement allusion à ce futur projet de loi sur la réforme de la mise en liberté sous caution, qui ne verra peut-être pas le jour et dont nous ne connaissons pas le contenu, mais ils s'attendent à ce que nous nous y ralliions. Eh bien, grâce à la motion d'aujourd'hui, nous offrons une solution bien réelle et tangible qui répond directement aux préoccupations soulevées par les citoyens inquiets de tout le pays. Le projet de loi du député d' sera aussi bientôt présenté, et il apportera des solutions réelles et concrètes.
Chaque fois que cette question est soulevée, le gouvernement nous dit de blâmer les provinces. Il blâme tout le monde, et nous observons tout sauf l'introspection nécessaire pour réaliser ce dont tout le monde au pays est conscient, à savoir que le projet de loi , malgré les nombreuses choses qu'il a accomplies et que nous ne contestons pas en tant que parti, grâce au principe de retenue, a permis aux délinquants dangereux d'obtenir plus facilement une mise en liberté sous caution et d'avoir des conditions connexes moins lourdes dans les cas de récidives. Par conséquent, les policiers ne sont même pas en mesure de faire respecter les conditions de mise en liberté sous caution, car le nombre de délinquants concernés est toujours si élevé qu'il faut déployer des ressources déjà limitées pour réparer les pots cassés par le gouvernement libéral.
Puisque le gouvernement prétend se soucier de la réforme du cautionnement, je lui demande de s'engager à mettre en œuvre une véritable réforme et de faire passer les droits des victimes et ceux des personnes qui ne se sentent pas en sécurité chez eux avant les droits des délinquants. Il ne s'agit pas d'une proposition radicale ou partisane. C'est le minimum qu'un pays puisse faire pour assurer la sécurité de ses citoyens et de ses collectivités.
J'ai envoyé une lettre aux gens de ma circonscription il y a quelques semaines à ce sujet, et mon bureau a été submergé de réponses, y compris de la part de personnes qui se disent libérales depuis toujours. Elles ne peuvent accepter ce qu'a fait le gouvernement libéral en manquant à son devoir de maintenir la sécurité publique.
Je demande au gouvernement libéral de s'engager à appuyer notre motion et à réaliser une véritable réforme du cautionnement plutôt que de faire obstruction.
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Monsieur le Président, je trouvais que ma question était pertinente, car j'ai eu l'occasion, au cours des derniers jours, de poser des questions à de nombreux conservateurs au sujet du processus d'adoption des projets de loi en général. Le même scénario revient tout le temps: des députés prennent la parole pour expliquer comment ils entendent servir leurs concitoyens et faire adopter des projets de loi qui rendront nos collectivités plus sûres.
Au bout du compte, cependant, c'est tout ce qu'ils font: parler. Ces députés ne sont pas prêts à laisser les choses passer à la prochaine étape. Le projet de loi en est un bon exemple. Il y a eu des heures de débats depuis qu'il a été présenté, en juin, et nous en sommes maintenant aux discours de 10 minutes. Pourtant, nous n'arrivons toujours pas à convaincre le moindre conservateur de s'engager ne serait-ce qu'à laisser le projet de loi passer à l'étape du comité, malgré le fait qu'il traite de questions importantes pour la sécurité publique.
Les conservateurs trouvent des excuses, prétextant qu'ils veulent que tous les députés puissent s'exprimer sur le sujet, et cetera. Il est intéressant de noter qu'un des porte-parole de l'opposition a présenté aujourd'hui son propre projet de loi en affirmant qu'il s'agissait d'une mesure révolutionnaire qui allait profondément transformer le système judiciaire. À l'étape de la deuxième lecture, ce projet de loi fera l'objet d'un débat de deux heures avant d'être renvoyé à un comité. Selon moi, le porte-parole qui est intervenu tout à l'heure pour dire qu'il faut continuer à débattre du projet de loi applique deux poids, deux mesures. Pourquoi? D'expérience, nous savons que le Parti conservateur adopte un ton intransigeant en matière de criminalité, mais que, quand vient le moment d'agir, il se contente de faire des discours et rien d'autre.
La dernière fois qu'une mesure de réforme des mises en liberté sous caution a été présentée à la Chambre des communes, il a fallu faire pression sur les conservateurs pour qu'ils acceptent de la renvoyer à un comité et, finalement, à l'étape de la troisième lecture. Je le sais, car je suis l'un des députés qui leur ont rappelé, à l'époque, l'importance de cette réforme qu'ils avaient affirmé appuyer en partie.
Il suffit de consulter le hansard pour constater non seulement qu'ils ont voté pour le projet de loi aux étapes de la deuxième et de la troisième lecture, mais aussi qu'ils souhaitaient le voir recevoir la sanction royale. Cette mesure a effectivement reçu la sanction royale. Une consultation a été menée à cette fin.
Je suis désolé, monsieur le Président, mais j'entends les conservateurs parler de sévir contre la criminalité, alors qu'en fait, ils tiennent ce discours parce que leur véritable priorité est d'amasser des fonds pour le Parti conservateur. C'est la raison pour laquelle j'ai posé une question précise au aujourd'hui. Je lui ai demandé s'il s'engageait à favoriser l'adoption des mesures législatives substantielles, du moins à l'étape de la deuxième lecture. Ce n'est pas trop demander. Il a essentiellement fait fi de la question et n'a pas voulu prendre d'engagement. Si le passé est garant de l'avenir, en ce qui concerne ce chef en particulier et le caucus conservateur, ils vont en parler, mais lorsque viendra le temps de joindre le geste à la parole, ils tarderont à agir à moins d'y être contraints par la honte.
Pensons aux dernières élections fédérales. Tous les candidats libéraux de toutes les régions du pays ont fait du porte-à-porte et ont écouté ce que les Canadiens avaient à dire. La criminalité et la sécurité dans nos collectivités étaient des questions importantes. Cela ne fait absolument aucun doute. Le nouvellement élu du Canada a pris l'engagement solennel envers les Canadiens de présenter un projet de loi sur la mise en liberté sous caution et d'apporter des changements importants à la réforme de la mise en liberté sous caution.
Les conservateurs nous demandent pourquoi le projet de loi n'a pas été présenté et disent qu'ils veulent le voir. Cependant, si nous l'avions présenté, ils nous demanderaient si nous avons mené des consultations.
Le s'est engagé non seulement à réformer la mise en liberté sous caution, mais aussi à mener les consultations nécessaires pour que le projet de loi reflète vraiment les attentes des Canadiens. Essentiellement, c'est ce que nous verrons lorsque le déposera le projet de loi. Nous verrons des changements substantiels au système qui reflètent ce que nous avons entendu en faisant du porte-à-porte. C'est ce que les députés libéraux ont réclamé et ce dont nombre d'intervenants ont parlé.
Nous devons reconnaître que le gouvernement fédéral n'est pas le seul responsable d'assurer la sécurité des collectivités et des rues canadiennes. C'est une responsabilité partagée par les municipalités, les provinces et le fédéral. Nous avons tous un devoir à cet égard. Nous devons donc reconnaître que ce n'est pas seulement Ottawa qui a un rôle à jouer. C'est le moins que nous puissions faire.
Comme l'a indiqué le nouvellement élu, Ottawa assumera ses responsabilités. Nous allons agir là où nous le pouvons, dans les domaines qui relèvent de notre compétence. Le projet de loi sera présenté cet automne. C'est une garantie du premier ministre et des députés libéraux. Nous devons reconnaître que cet enjeu n'est pas seulement la responsabilité d'Ottawa.
Certains diront que j'ai parfois un parti pris dans mes opinions, alors j'ai pensé qu'il serait bon de citer quelques extraits d'un éditorial du Winnipeg Free Press. Cet éditorial a été publié le 9 septembre et il s'intitule: « Il faut plus de procureurs de la Couronne. Maintenant. »
On peut y lire que « [l]'association des procureurs de la Couronne du Manitoba a officiellement formulé un grief en affirmant qu'il faut au moins 20 % de procureurs supplémentaires au bureau ». Ce sont des procureurs que la province est chargée d'embaucher. Plus loin, on peut lire que « [l]es reproches ont toutefois leurs limites ». Cela fait référence au gouvernement actuel qui rejette la responsabilité sur le gouvernement précédent. Je cite:
Les reproches ont toutefois leurs limites. Après deux ans au pouvoir, le gouvernement en place est responsable du problème, et c'est à lui de le régler.
Plus loin:
Le NPD a souvent parlé de son engagement à rendre les collectivités plus sûres. Il a annoncé une hausse du financement pour la police et a soutenu les efforts fédéraux visant à resserrer les lois sur la mise en liberté sous caution.
Cela signifie des consultations avec le nouveau , ce qui est un peu hors sujet; je reviens donc à la citation.
Cependant, ces mesures ne veulent pas dire grand-chose s'il n'y a pas assez de procureurs pour traiter en temps utile les affaires devant les tribunaux.
En l'absence d'un bureau du procureur disposant d'un effectif adéquat, les promesses du gouvernement de sévir contre les récidivistes violents ne sont guère plus que des slogans politiques.
C'est ce que dit cet éditorial sur les responsabilités provinciales. Je répète la dernière partie: « En l'absence d'un bureau du procureur disposant d'un effectif adéquat, les promesses du gouvernement de sévir contre les récidivistes violents ne sont guère plus que des slogans politiques. » L'éditorial se poursuit ainsi:
Le coût de l'inaction dépasse largement celui de l'investissement. En sous-finançant le bureau du procureur, on risque de voir des procès s'effondrer, de voir les criminels s'enhardir et de voir les victimes désillusionnées. Les communautés perdraient alors confiance en la capacité des tribunaux de les protéger. En fin de compte, cela entraînerait l'érosion de la primauté du droit.
En toute justice, ce n'est pas uniquement la responsabilité de la province du Manitoba et du gouvernement fédéral. Tous les pouvoirs publics ont une responsabilité.
Examinons les responsabilités et les attentes des divers pouvoirs publics. Le , qui a été élu il y a à peine quelques mois, a dû rapidement s'atteler à la tâche pour bâtir un Canada plus fort et unifié et présenter un projet de loi à cette fin, car c'était important. Il a présenté un projet de loi pour rendre la vie plus abordable en réduisant l'impôt de 22 millions de Canadiens. Il a tenu de nombreuses réunions et consultations sur un vaste éventail de sujets, notamment la criminalité et la sécurité. Il a la responsabilité de veiller à ce que le responsable du projet de loi nous place en position d'honorer la promesse qu'il a faite aux Canadiens, c'est-à-dire la présentation d'un projet de loi visant à réformer de manière substantielle le régime de mise en liberté sous caution. Voilà la responsabilité du gouvernement fédéral, et nous avons un premier ministre qui est déterminé à faire exactement cela.
Dans les années 1990, j'ai été député provincial et, pendant une courte période, j'ai été porte-parole en matière de justice. Je suis conscient que les champs de compétence ne sont pas toujours le moyen le plus efficace de régler les problèmes, mais ils font partie du système canadien, et je les respecte. Au début des années 1990, j'ai participé à la création de ce que l'on appelle les comités de justice pour la jeunesse. L'un d'entre eux était le comité de justice pour la jeunesse de Keewatin, que j'ai présidé après quelques années. Il était intéressant de voir comment les choses changeaient au fil du temps. Pour les députés qui ne savent pas trop de quoi il s'agit, les comités de justice pour la jeunesse étaient composés de personnes qui vivaient dans la collectivité et qui se portaient volontaires pour s'occuper de jeunes contrevenants qui commettaient un crime, généralement une première infraction.
Au cours des premières années, nous nous sommes occupés de plusieurs crimes. Il s'agissait principalement de larcins, comme des vols à l'étalage et des crimes de ce genre, mais, au fil des ans, les choses ont commencé à changer. Il y avait beaucoup moins de larcins qu'au début des années 1990. En tant que président, j'en ai discuté avec l'agent de libération conditionnelle provincial responsable de notre comité de justice. Apparemment, la province et la Ville avaient décidé qu'il valait mieux que ce soit la police municipale qui s'occupe des jeunes contrevenants qu'un comité de justice pour la jeunesse. Il y en avait un certain nombre dans la province.
Je cite cet exemple pour souligner que nous devons reconnaître, et je continuerai à le répéter, que la question de la criminalité et de la sécurité relève d'une compétence partagée. Cependant, à en croire les conservateurs, ce ne serait pas le cas. En regardant les courriels de collecte de fonds qu'ils envoient, et j'en ai vus beaucoup...
Une voix: Avez-vous fait un don?
L'hon. Kevin Lamoureux: Non, je n'ai pas fait de don et je n'ai pas l'intention d'en faire un non plus.
Monsieur le Président, parlons de mésinformation et de slogans. Ils ont réduit la criminalité et la sécurité à une question de slogans, de propagande et d'autocollants pour pare-chocs dans le seul but d'alimenter une certaine frange de leur parti afin d'obtenir des fonds. C'est à cela que leur position se résume. C'est pourquoi ils critiquent constamment les libéraux sur la question de la criminalité.
Au bout du compte, nous devons examiner ce que les conservateurs ont fait jusqu'à présent sur cette question. Nous attendrons de voir ce qui se passera lorsque le projet de loi sur la réforme de la mise en liberté sous caution sera présenté. Il m'arrive d'être modérément optimiste, même si j'ai été découragé ces dernières années par la façon dont les conservateurs ont traité les projets de loi fédéraux.
Cela dit, si les conservateurs sont sensibles comme nous aux propos des Canadiens et de nombreux intervenants sur ces questions, j'espère que le , à qui j'ai posé la question, sera ouvert, à tout le moins, à permettre que le projet de loi sur la réforme de la mise en liberté sous caution soit renvoyé au comité avant la fin de l'année. Cela ne signifie pas que les conservateurs doivent l'adopter, mais simplement qu'ils sont prêts à permettre au projet de loi de se rendre à l'étape de l'étude en comité. C'est une demande raisonnable.
Les conservateurs diront qu'ils n'ont même pas encore vu le projet de loi, ce qui est un argument valable. C'est un peu comme la motion d'aujourd'hui sur laquelle ils veulent que nous votions, alors que nous n'avons pas vu le moindre projet de loi à ce sujet. Nous n'avons aucune idée des consultations qui ont été menées à ce sujet, mais ils s'attendent à ce que nous votions.
Le porte-parole conservateur a déposé aujourd'hui en première lecture un projet de loi qui propose des changements massifs à notre système de justice et auquel on ne pourra consacrer que deux heures de débat, sans parler des limites au comité et à l'étape de la troisième lecture. En ce qui concerne l'énorme changement qu'il propose d'apporter au système de justice, il considérerait que c'est chose faite. Quel genre de consultation a-t-il menée? Quel genre de débat a-t-il prévu? Je peux assurer aux députés que nous garantirons un débat plus long que celui qui serait accordé au projet de loi d'initiative parlementaire du député, si c'est tout ce qu'il faut pour que les conservateurs acceptent d'adopter un projet de loi.
Ils peuvent dire qu'ils n'ont pas de projet de loi et s'en tenir à cela, mais je reviendrai alors au projet de loi . Que ferait réellement le projet de loi C‑2? Il permettrait notamment à la GRC d'échanger des données. L'extorsion est un problème très grave au Canada. En permettant au projet de loi d'être à tout le moins renvoyé au comité, nous pourrions en débattre davantage. Des intervenants de partout au Canada pourraient venir donner leur avis et répondre aux préoccupations.
Les conservateurs affirment qu'ils ont des amendements. Ils pourraient proposer des amendements au projet de loi et continuer d'en débattre. Après l'étape de la deuxième lecture, si le projet de loi passe à l'étape de la troisième lecture, ils pourront en débattre aussi longtemps qu'ils le souhaitent à cette étape aussi. Ils doivent comprendre une chose: s'ils veulent vraiment lutter contre la criminalité, ils ne doivent pas se contenter d'en parler, ils doivent aussi permettre que des mesures soient prises.
En ce qui concerne le projet de loi , l'extorsion n'est qu'un aspect de la question. Une simple recherche du mot « fentanyl » dans le hansard nous amènerait à constater que les conservateurs parlent abondamment du fentanyl. Les libéraux le font aussi, mais les conservateurs reprochent vivement au gouvernement de ne pas en faire assez. Le projet de loi C‑2 permettrait aux forces de l'ordre d'ouvrir une lettre, dans la mesure où elles ont préalablement obtenu un mandat judiciaire, si elles soupçonnent la présence de fentanyl dans l'enveloppe.
Or, les conservateurs n'appuient même pas cette mesure. C'est ce que nous avons entendu hier. Pourquoi les conservateurs ne sont-ils pas favorables à ce qu'un agent de la GRC, par exemple, qui obtient un mandat puisse fouiller une enveloppe pour trouver une substance comme du fentanyl? Les contrevenants utilisent Postes Canada pour distribuer du fentanyl et d'autres drogues, c'est un fait. Ce projet de loi est nécessaire pour permettre aux agents de la GRC d'ouvrir de telles enveloppes s'ils obtiennent un mandat.
Si les conservateurs se soucient vraiment de la réforme de la mise en liberté sous caution ou des questions visées par le projet de loi , ils doivent reconnaître que, à un moment donné, il faut permettre au projet de loi de se rendre à l'étape de l'étude en comité. C'est pourquoi, au début, lorsque le a pris la parole à la Chambre aujourd'hui, j'ai accusé le Parti conservateur de passer trop de temps à recueillir des fonds en utilisant la criminalité et la sécurité du public comme excuse pour remplir ses coffres, et que j'ai dit qu'ils devraient plutôt se concentrer sur les besoins des Canadiens, ce que le a vraiment fait.
Nous nous attendons à ce qu'il y ait une importante mesure législative pour réformer la mise en liberté sous caution. Lorsque cela arrivera, j'espère que les conservateurs feront la bonne chose et qu'ils l'appuieront, au moins pour la renvoyer au comité, où ils pourront éventuellement y apporter des amendements. Je suis conscient que, au bout du compte, cela ferait plaisir à un grand nombre de Canadiens.