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FEWO Rapport du Comité

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RAPPORT DISSIDENT DU PARTI LIBÉRAL DU CANADA :
LES FEMMES DANS LES MÉTIERS SPÉCIALISÉS ET EN SCIENCES, EN TECHNOLOGIE, EN GÉNIE ET EN MATHÉMATIQUES

Kirsty Duncan, députée d’Etobicoke-Nord

INTRODUCTION

Le sujet est très important, car la création d’un bassin de personnes talentueuses de calibre mondial en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques (STGM) est essentielle au Canada et à son économie. C’est aussi un domaine qui est très important pour les femmes, car des recherches ont révélé que les femmes qui travaillent en STGM gagnent 33 % de plus que les femmes dans d’autres domaines, mais qu’elles font les frais d’un écart salarial avec les hommes.

Tout d’abord, je tiens à souligner le rôle vital qu’un secteur scientifique robuste joue dans la vie des Canadiens. Par exemple, les recherches scientifiques permettent de cerner les risques pour la santé des écosystèmes et des humains; elles aident à protéger la santé et la sécurité des Canadiens et des collectivités dans lesquelles nous vivons. Malheureusement, les sciences sont victimes d’une attaque sans relâche au Canada : par exemple, des compressions de 148 millions de dollars dans les conseils subventionnaires fédéraux en 2009; des compressions dans la Région des lacs expérimentaux et dans le Polar Environment Atmospheric Research Lab; et la mise en place de nouveaux protocoles pour les relations avec les médias qui empêchent les chercheurs de la fonction publique de discuter de leurs études évaluées par les pairs.

Les femmes doivent déjà surmonter des obstacles pour se tailler une place en STGM; un climat national perçu comme négatif en raison du leadership déficient du gouvernement fédéral ne fait rien pour les aider.

Je remercie les témoins qui ont pris le temps de partager leurs idées et qui ont parlé avec passion d’augmenter la place des femmes dans les métiers spécialisés et en STGM, tant dans le monde du travail que dans le secteur de l’éducation, et qui ont formulé des recommandations concrètes en ce sens.

Depuis quelque temps, les recommandations formulées par le Comité permanent de la condition féminine sont lacunaires, dénuées de sens ou vides de contenu. Malheureusement, le plus récent rapport du Comité ne déroge pas à cette tradition.

RECOMMANDATIONS PRÉCISES

La recommandation 1 est tout simplement vague. Elle recommande qu’on « définisse clairement les résultats », mais n’en propose aucun. Quels types de résultats le gouvernement devrait-il envisager pour attirer les femmes dans les STGM et les intervenants recevront-ils un soutien quelconque pour les atteindre?

La recommandation 2 propose que le gouvernement « maintienne son engagement » à l’égard des analyses comparatives entre les sexes. Le Parti libéral confirme son engagement aux analyses comparatives entre les sexes, mais je crois que le gouvernement devrait et peut faire mieux à cet égard.

Dans un rapport de 2009, le vérificateur général signalait que la plupart des ministères ne cernaient pas l’incidence différente de leurs programmes sur les femmes et sur les hommes. Il a recommandé que l’on améliore les analyses comparatives entre les sexes au sein du gouvernement du Canada.

Le Comité s’est fait dire que le gouvernement du Canada devrait s’engager à réaliser une analyse comparative entre les sexes de tous ses programmes, procéder couramment à ces analyses et veiller à ce qu’elles soient menées avant l’élaboration d’un nouveau programme ou d’une nouvelle loi.

Fait à signaler, selon les fonctionnaires de Condition féminine Canada, quelque 1 500 fonctionnaires ont suivi le cours interactif sur les analyses comparatives entre les sexes et ont reçu une attestation. Selon la greffière du Conseil privé, la fonction publique fédérale comptait près de 263 000 employés en mars 2013. Combien de cadres supérieurs, de sous-ministres et de sous-ministres adjoints ont en effet suivi le cours eux-mêmes ou l’ont prescrit à leurs équipes? Il faut rappeler qu’aucune formation supplémentaire n’a été jugée nécessaire au‑delà de ce cours initial de deux heures.

La recommandation 3 maintient que le gouvernement du Canada devrait appuyer « les mesures en place pour encourager les femmes dans les métiers spécialisés ». Elle se contente donc de maintenir le statu quo. Quelle forme prendront ces mesures : promesse, financement ou autres?

La recommandation 4 mentionne que le gouvernement du Canada travaille avec « les intervenants pour donner aux femmes et aux filles des occasions de s’intéresser dès un jeune âge aux domaines des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques ». De quel type d’occasions parle‑t‑on et des fonds seront-ils disponibles?

La recommandation 5 appuie la campagne « Mon expérience, sa réussite » du gouvernement, bien que plusieurs campagnes de mentorat existent déjà.

La recommandation 7 est importante, mais elle devrait préciser ce qu’on entend par « soutien ». Selon les témoins que nous avons entendus, le soutien du gouvernement doit prendre la forme de fonds.

L’intention de la recommandation 8 est louable, mais comment le gouvernement compte‑t‑il encourager les femmes et les filles à envisager une carrière dans les métiers spécialisés et dans les STGM et comment compte‑t‑il faire valoir « les débouchés et les avantages financiers qui y sont associés »?

Selon la recommandation 9, le gouvernement devrait continuer « d’appuyer les programmes de sensibilisation du public pour mieux faire connaître l’étendue des possibilités associées aux domaines des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques ». Une fois de plus, quelle forme prendra cet appui? Des témoins ont expliqué au Comité que des programmes sont nécessaires pour fournir une formation aux enseignants, aux parents et à d’autres dirigeants pour créer une « toile de soutien » autour des filles qui s’intéressent aux domaines des STGM.

CE QUE LE RAPPORT OMET

Les femmes se battent pour l’équité salariale depuis un siècle au Canada. Pourtant, l’écart (19 %) entre le salaire des hommes et celui des femmes au Canada persiste. Selon le Conference Board, le Canada a obtenu la note « C » et occupe le 11e rang, ex æquo avec les États-Unis, parmi 17 pays industrialisés.

Il est donc navrant qu’il n’y ait aucune suggestion pour mettre en œuvre les recommandations du Groupe de travail sur l’équité salariale. Il s’agit d’une omission flagrante qui met à jour une iniquité continue envers les Canadiennes. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes méritent l’égalité en milieu de travail et la pleine protection de leur gouvernement.

Il est également déplorable qu’il n’y ait aucune recommandation visant un examen régulier et indépendant par des experts de tous les programmes du gouvernement touchant les femmes et les filles dans les STGM, du progrès des femmes dans les STGM, du salaire des femmes par rapport au salaire des hommes, des obstacles qui persistent, des pratiques exemplaires et des solutions.

Le Comité a aussi entendu que le gouvernement devrait mettre en place des « lois nationales sur l’égalité entre les sexes » et veiller à ce que les ministères responsables de leur application aient les moyens de surveiller en permanence les inégalités entre les sexes dans le milieu de l’éducation et dans toutes les professions, y compris dans les STGM. Finalement les témoins ont expliqué au Comité les partis pris, conscients ou non, concernant les sexes, le harcèlement et les micro-agressions dans les milieux de l’enseignement et au sein de la population active.

CONCLUSION

Nous devons utiliser tous nos talents, peu importe notre sexe. Nous devons connaître les obstacles auxquels se heurtent les femmes lorsqu’elles veulent percer dans les métiers spécialisés et les STGM, ce qui les empêche de s’épanouir pleinement dans leur domaine et s’il y a ou non un traitement égal pour un travail de valeur égale.