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FISH Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON FISHERIES AND OCEANS

COMITÉ PERMANENT DES PÊCHES ET DES OCÉANS

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mardi 20 avril 1999

• 0914

[Traduction]

Le président (M. Charles Hubbard (Miramichi, Lib.)): Bonjour. Je me permets de rappeler que nous sommes de retour dans la pièce 253-D et que les délibérations d'aujourd'hui seront enregistrées pour retransmission sur CPAC.

Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le comité étudie le homard et nous accueillons aujourd'hui des représentants du Lobster Health Research Centre situé à l'Université du Prince-Édouard.

• 0915

Avant d'entendre nos témoins, j'aimerais fournir quelques renseignements aux membres du comité. La semaine dernière, nous avons tenu trois jours d'audiences sur la chasse au phoque et nous préparer bientôt notre rapport. Notre attaché de recherche a pris bonne note de vos contributions et nous avons aussi l'enregistrement des délibérations.

Je me suis entretenu brièvement avec Alan ce matin et je pense qu'il serait préférable, avant qu'il ne se mette à la rédaction, que les députés ou les membres de leur personnel préparent une courte recommandation sur les audiences et la remettent le plus rapidement possible à Alan. Si certains de vos adjoints ont assisté aux délibérations et veulent participer à la rédaction du rapport, je sais qu'Alan apprécierait grandement leur aide. Nous espérons que ce sera un rapport assez concis qui reflétera néanmoins les témoignages que nous avons entendus et qui s'accompagnera de recommandations au ministre.

Donc, si vous avez des sujets de préoccupation, des recommandations ou des suggestions, il faudrait en faire part au rédacteur du rapport cette semaine. Ceux qui souhaitent faire un bref résumé de leurs préoccupations auront jusqu'à vendredi pour les soumettre.

Ensuite, ce matin nous avons reçu au moins un avis de motion. Peter, voulez-vous en faire part au comité?

M. Peter Stoffer (Sackville—Musquodoboit Valley—Eastern Shore, NPD): Oui. Comme vous avez parlé, monsieur le président, du rapport que nous préparons sur la chasse au phoque, j'aimerais donner avis de mon intention de proposer que la prochaine fois que le comité se réunira, nous invitions M. Anderson et les fonctionnaires de son ministère... Nous avons entendu un autre témoin, M. Roberts, qui travaille pour le gouvernement du Canada et qui a joué un grand rôle dans l'interdiction de la chasse au phoque il y a quelques années. Il nous a dit qu'il pourrait nous donner des conseils très utiles pour la recherche de débouchés pour les produits du phoque et il a ajouté qu'il aimerait être invité à comparaître.

La motion demande donc que le ministre Anderson et ce M. Roberts comparaissent devant le comité le plus rapidement possible dans le contexte de notre étude de la chasse au phoque.

Le président: Vous préparez l'avis de motion et le greffier...

Monsieur Knutson, un commentaire sur la motion.

M. Gar Knutson (Elgin—Middlesex—London, Lib.): Ce n'est pas directement pertinent, mais je me demande si le comité ne pourrait pas inviter le ministre à comparaître aussi pour l'examen du budget des dépenses. Les députés ne savent peut-être pas que quand les ministres comparaissent, on peut leur poser quasiment n'importe quelle question sur tout ce qui touche à leurs ministères. Ainsi, si vous souhaitez le faire comparaître pour l'examen du budget des dépenses, il ne faudrait pas le faire revenir pour parler d'un trop grand nombre d'autres sujets. Au bout du compte, c'est au comité d'en décider.

Le président: Sur la même motion, monsieur Easter?

M. Wayne Easter (Malpeque, Lib.): Oui, monsieur le président. Nous l'avons déjà invité à comparaître sur le budget des dépenses, il ne reste plus qu'à s'entendre sur le jour et l'heure. Le ministre n'est pas là cette semaine et n'a pas été libre pendant quatre ou cinq semaines. Nous pourrions l'inviter sur les deux sujets si M. Stoffer trouve cela suffisant.

Un autre groupe a été mentionné à maintes reprises et n'est pas mentionné dans la résolution de Peter; je veux parler du Conseil pour la conservation des ressources halieutiques qui sera appelé, me semble-t-il, à prendre une décision dans ce dossier. Si nous tenons d'autres audiences sur la chasse au phoque, je me demande si nous ne pourrions pas l'inviter aussi.

J'ai égaré mon bout de papier, monsieur le président, mais je remettrai au greffier plus tard ce matin des exemplaires des délibérations du Comité permanent des pêches et des océans de 1969 où Brian Davies, qui est maintenant payé 2,5 millions de dollars par le Fonds international pour la protection des animaux, avait indiqué que 1,75 million de phoques constitueraient une population durable. J'aimerais remettre ce texte au greffier pour qu'il le fasse distribuer et que l'on puisse donner suite aux recherches faites à l'époque.

Le président: Sur la motion de Peter... Peter, le greffier m'informe que la date prévue pour la comparution du ministre est le 6 mai.

• 0920

M. Peter Stoffer: J'aimerais savoir si nous prévoyons publier notre rapport sur les phoques avant ou peu après cette comparution? Je crois que la contribution du ministre, ou de son ministère, serait très utile puisque tous ceux avec qui nous nous sommes entretenus des phoques s'entendent pour dire que la responsabilité incombe au ministère. Il m'apparaît indispensable de parler au ministre, ou à ses hauts fonctionnaires, pour savoir ce qu'ils comptent faire dans le dossier des phoques.

Le président: Le greffier me dit que si nous réservions le 11 et le 13 mai pour examiner le rapport et y mettre la dernière main, ce qui serait environ une semaine après la visite du ministre, est-ce que cela vous irait...

M. Peter Stoffer: Je n'y verrais aucun problème, monsieur.

Le président: Pendant la discussion, j'ai entendu nommer le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques ou CCRH. Je ne voudrais pas trop prolonger notre étude de la chasse au phoque en ajoutant toujours de nouveaux groupes de témoins à entendre. J'aimerais que nous terminions plus ou moins aujourd'hui. Le ministre sera une priorité et j'espère que cela vous satisfera. Le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques et le Conseil canadien de la fourrure seront les deux derniers groupes de témoins que nous recevrons, probablement la semaine prochaine si c'est possible.

Le greffier me dit qu'il faudrait que nous entendions ces deux groupes le 4 mai.

Peter.

M. Peter Stoffer: Monsieur le président, si M. Anderson ne peut comparaître en raison de sa santé ou d'autre chose, les hauts fonctionnaires de son ministère pourraient à tout le moins répondre à nos questions. Cela m'irait.

Le président: Oui. Ainsi, il est convenu que ces deux groupes, le Conseil canadien de la fourrure et le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques ou CCRH, seront les deux derniers. Merci.

Y a-t-il d'autres questions à aborder avant que nous n'entendions nos témoins? Yvan.

[Français]

M. Yvan Bernier (Bonaventure—Gaspé—Îles-de-la-Madeleine—Pabok, BQ): Je suis d'accord sur la proposition de Peter. Seulement, lorsque le ministre viendra, j'aimerais être sûr de pouvoir lui poser des questions sur les crédits ou sur tout autre sujet. Comme on a déjà manqué une réunion avec le ministre à cause de sa maladie, je pense que la question soulevée par Peter est très importante. J'aimerais seulement qu'on s'organise, lors de la rencontre que nous aurons avec M. Anderson, pour permettre aux partis de lui poser plus qu'une ou deux questions.

Peut-on s'organiser pour passer plus d'une heure et demie avec le ministre? Sans vouloir le mitrailler à outrance, j'ai déjà des questions à lui poser sur le budget et sur d'autres sujets, notamment les infrastructures, et la question du phoque m'intéresse aussi. Alors, l'idée serait de transmettre l'invitation au ministre en lui signalant qu'il s'agit de deux réunions en une seule puisque nous n'avons pas pu l'entendre sur la question du budget, tout en tenant compte, bien sûr, de son emploi du temps.

J'ai une dernière question à soulever ce matin. Quels seront les futurs travaux du comité? Si vous n'avez pas la réponse tout de suite, on pourra peut-être y revenir à 11 heures, lorsque la réunion sera terminée, parce que je dois partir mercredi soir prochain et que je ne reviendrai peut-être que le mercredi suivant. Je voudrais savoir si des travaux du comité ont été planifiés dans cet intervalle.

[Traduction]

Le président: Ce serait plus simple si le greffier vous disait directement ce qui est au programme, au lieu de me le dire d'abord.

Le greffier du comité: La réunion d'aujourd'hui est la dernière pour cette semaine. Mardi prochain, le 27 avril, nous recevons le vérificateur général pour parler de son rapport annuel; il contient trois chapitres sur les pêches. Ça c'est mardi en huit. Le 29 avril, ce n'est pas encore ferme, mais nous avons prévu une vidéoconférence avec Rich Chapple de la Commission du saumon du Pacifique. Ça c'est la semaine prochaine. La semaine suivante, le 4 mai, nous recevrons le CCRH et le Conseil canadien de la fourrure. Le 6 mai, nous recevons le ministre pour l'examen du budget des dépenses, pour une séance de deux heures—toutes nos réunions durent deux heures. La semaine d'après, à savoir les 11 et 13 mai, nous nous attaquerons au rapport sur la chasse au phoque. La Chambre ajourne ensuite pour une semaine et est de retour après le 20 mai.

[Français]

M. Yvan Bernier: Merci.

[Traduction]

Le président: Yvan, je vous signale à vous et aux députés du parti ministériel, que quand le ministre vient, la majorité du temps de parole est accordée aux députés de l'opposition. Nous pouvons donc vous garantir que vous aurez amplement de temps. Le ministre est le porte-parole du gouvernement et nous avons ici des députés de la majorité, mais ils ont davantage l'occasion de parler au ministre.

• 0925

Ce matin, nous accueillons certains des chercheurs et des scientifiques du Lobster Health Research Centre. Je crois savoir que vous souhaitez nous présenter quelques acétates, monsieur Cawthorn.

M. Richard Cawthorn (directeur, Lobster Health Research Centre, Université de l'Île-du-Prince-Édouard): Oui, monsieur le président, chacun de nous souhaite vous dire quelques mots au sujet du Centre.

Le président: Nous vous écouterons avec beaucoup d'intérêt.

J'aimerais vous rappeler que nos réunions du mardi durent normalement deux heures environ. Cela dit, je crois savoir qu'il vous faudra environ 30 minutes pour l'exposé après quoi les représentants des divers partis politiques vous poseront des questions. Je crois que cela ira très bien.

Sur la côte Est, le homard est certainement un volet très important du secteur de la pêche. D'ailleurs, nous pourrions presque dire que le homard est roi et que nous voulons qu'il le reste... mais le crabe des neiges, le crabe blanc, mériterait presque le titre de reine puisqu'il rapporte gros. Je ne veux pas m'attarder là-dessus, mais je sais que le homard est une importante source de revenus pour les pêcheurs côtiers.

Alors, bienvenue. Nous écouterons avec plaisir ce que vous avez à nous dire sur ce que vous faites à l'Île-du-Prince-Edouard.

M. Richard Cawthorn: Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je m'appelle Rick Cawthorn. Je suis professeur de parasitologie vétérinaire à l'Université de l'Île-du-Prince-Edward et directeur du Lobster Health Research Centre. M. Allan Baker est directeur exécutif de la Canadian Atlantic Lobster Promotion Association. Il est aussi en détachement chez nous comme agent de liaison avec l'industrie. Nous sommes accompagnés de M. Wayne Hooper, directeur général de AVC Inc., une société privée à but non lucratif qui appartient en pleine propriété à l'Université de l'Île-du-Prince-Edouard.

Ce matin, nous aimerions vous parler de l'histoire, de la situation actuelle et de l'avenir du Lobster Health Research Centre, de nos travaux de R-D, de nos programmes d'éducation et de certaines possibilités qui existent à notre avis.

L'Université de l'Île-du-Prince-Edouard est située à Charlottetown. Le Atlantic Veterinary College est la quatrième école vétérinaire en importance au Canada et la plus jeune. Nous avons été créés en 1986 pour desservir les quatre provinces de l'Atlantique, soit Terre-Neuve et le Labrador, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Edouard et le Nouveau-Brunswick. Notre spécialité est la santé des poissons. Plus particulièrement, nous sommes spécialisés en aquaculture et en santé des populations. Récemment, nous avons ajouté la santé du homard à nos programmes d'études de premier cycle, de cycles supérieurs et d'éducation permanente.

Pourquoi étudier le homard? Eh bien, la pêche au homard est l'une des dernières grandes pêches traditionnelles à survivre dans le nord-est de l'Amérique et au Canada. En 1997, dernière année pour laquelle nous avons une série de chiffres complète, les débarquements ont été d'environ 38 000 tonnes métriques. La valeur au débarquement est d'environ 400 millions de dollars pour les quatre provinces de l'Atlantique et pour le Québec. Cela représente des retombées économiques globales pour notre région d'à peu près 1 milliard de dollars. Notre principale concurrence vient des États-Unis où l'on débarque annuellement 28 000 tonnes métriques de homard. Sur ce total, 55 p. 100 des homards viennent du Maine et 35 p. 100 du Massachusetts. Il convient de rappeler que les homards des eaux tempérées sont une ressource très exploitée dans d'autres régions du monde. À Cuba, les débarquements de langoustes s'élèvent à 10 000 tonnes métriques par année. En Australie, la valeur au débarquement des homards des eaux tempérées se chiffre à 425 millions de dollars tandis qu'elle est de 100 millions de dollars en Nouvelle-Zélande. Néanmoins, la pêche au homard du Canada est la plus importante et, à notre avis, l'une des meilleures au monde.

Comme c'est le cas des autres espèces traditionnelles auxquelles s'intéresse la médecine vétérinaire, nous devons pour le homard déterminer les caractéristiques de la santé et de la maladie chez les homards. Cette définition est établie par un pathologiste médical et je l'utilise quand j'enseigne à mes étudiants de médecine vétérinaire. Notre point de départ c'est la définition d'un homard sain. Tous nos programmes de recherche ont pour point de départ cette question très épineuse. Comment savoir qu'un homard est en santé? Ce qui est encore plus important pour l'industrie, c'est de savoir comment maintenir la santé du homard entre le moment où il est pris et le moment où il se retrouve entre les mains du consommateur.

Quand nous nous sommes mis à étudier le homard, nous avons dû tenir compte de la triade qui comprend l'hôte, c'est-à-dire le homard, ses parasites ou agents pathogènes qui causent la maladie et, enfin, l'environnement dans lequel est gardé le homard. Nous connaissons assez bien le homard sauvage, mais nous savons relativement peu de choses du homard après sa capture et sa détention pendant des périodes de durée variable, qu'il s'agisse de quelques heures ou de quelques mois, avant qu'il ne se retrouve dans l'assiette du consommateur. Cela représente une somme importante de connaissances de base que nous devons obtenir pour juger de la santé du homard. À notre avis, aux yeux des vétérinaires, l'industrie du homard se trouve au stade où était l'industrie laitière il y a environ 100 ans.

• 0930

Nos recherches au Atlantic Veterinary College sur la santé du homard ont débuté au printemps de 1994 à l'instigation du Canadian Atlantic Lobster Promotion Association et l'essentiel de notre programme de recherche a été financé grâce au programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada.

À compter de 1994, nous avons réuni au collège une équipe multidisciplinaire et nous avons réellement joué avec les homards. Nous avons essayé de voir si nous pouvions travailler avec le homard en laboratoire, si nous pouvions agir sur les maladies qui revêtent de l'importance pour l'industrie du homard et si nous pouvions transmettre cette information aux divers intervenants. La réponse, c'est trois fois oui.

Ensuite, en juillet 1996, nous avons reçu un financement initial pour trois ans de la Fondation Max Bell. Cela nous a permis de créer officiellement le Lobster Health Research Centre. Nous sommes un centre multidisciplinaire et pluri-institutionnel. Nous collaborons avec des gens du monde entier, ou presque, y compris aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans divers pays d'Europe.

Jusqu'à maintenant, nous avons eu pour mandat d'appliquer les principes de la médecine vétérinaire au homard post-débarquement et nous avons dans un premier temps centré nos efforts sur les homards nord-américains. La Fondation Max Bell veut que notre institution devienne internationale et s'intéresse aux crevettes.

Il y a au Atlantic Veterinary College 65 professeurs dont au moins 16 ont influé de façon positive sur notre programme de recherche sur la santé du homard. À l'heure actuelle, le directeur du Lobster Health Research Centre relève du doyen qui relève du président, et le président Heider et le doyen Ogilvie nous ont autorisés à vous faire part des possibilités qui s'offrent au Lobster Health Research Centre.

Étant donné la nature de notre programme de recherche, auquel je reviendrai dans un instant, nous avons décidé qu'il nous faut trois divisions: l'une consacrée à la recherche sur la santé du homard; une autre qui fera la commercialisation de certains de nos résultats de recherche, c'est-à-dire le groupe de l'innovation et du transfert technologique; et enfin, la division la plus importante, celle chargée de la diffusion des résultats au secteur des pêches, au milieu universitaire, aux organismes gouvernementaux, rôle qu'assumera la direction générale de l'information et des communications.

Bien que nous n'ayons pas apporté avec nous de homards vivants, nous avons l'un des plus beaux viviers à homards au monde. Nous pouvons garder 384 homards dans des bacs individuels dans un environnement muni de contrôles rigoureux de la réfrigération, de recirculation et de qualité de l'eau. Cette installation coûte environ 100 000 $ dont près de 800 $ par mois uniquement pour maintenir ces homards en vie. Nous pouvons contrôler constamment les paramètres de qualité de l'eau et nous pouvons garder pour notre programme de recherche, comme je l'ai dit, des homards parmi les plus sains qui se trouvent au monde.

Par conséquent, nous pouvons réaliser des études qui satisfont aux exigences de pratiques de laboratoire du Bureau des médicaments vétérinaires au Canada, de la Food and Drug Administration des États-Unis, de la Environmental Protection Agency des États-Unis et des organismes de réglementation du Japon et de l'Union européenne.

Le président: Monsieur Cawthorn, les interprètes ont du mal à suivre, je sais que tous les natifs de la côte Est parlent trop vite, mais si vous adoptiez un débit texan un peu traînant, cela les aiderait peut-être. J'en suis désolé. Vous pourrez prendre tout le temps nécessaire.

M. Richard Cawthorn: En fait, mon frère parle français, mais malheureusement il n'a pas pu traduire.

Le président: Est-ce que ça vous va, Claude? Yvan?

[Français]

M. Yvan Bernier: Vous pouvez être sûr que les interprètes font un excellent travail; ils suivaient la présentation.

[Traduction]

M. Richard Cawthorn: J'ai le même problème quand j'enseigne, bien que l'anglais soit la langue maternelle de la plupart de mes élèves.

Le président: Dans ce cas, monsieur Cawthorn, allez-y.

M. Richard Cawthorn: Notre base de travail—et je répète que cela a été notre point de départ—est la question: Qu'est-ce qu'un homard en bonne santé? C'est une question à laquelle nous cherchons une réponse depuis cinq ans, et nous n'avons encore rien qui nous satisfasse vraiment.

• 0935

Votre première division va s'intéresser à la santé du homard. À l'heure actuelle, nous connaissons au moins trois maladies infectieuses qui ont leur importance pour l'industrie lorsque les homards sont pêchés. Nous estimons que de 10 à 15 p. 100 de la valeur des homards au débarquement, ce qui représente de 40 à 70 millions de dollars par année, est perdue après que les homards sont pêchés et entreposés. Environ 50 p. 100 des homards pris au Canada sont expédiés et vendus vivants.

Les homards souffrent de trois maladies infectieuses au moins. L'une d'entre elles, causée par un parasite, est appelée la maladie du bumper car; les deux autres sont des maladies bactériennes. À l'heure actuelle, ce sont trois sources importantes de maladies pour les homards entreposés. Les biologistes spécialisés dans les pêches nous demandent si ces maladies ont la même incidence dans l'habitat naturel du homard. Pour l'instant, nous n'avons pas encore approfondi cet aspect-là; nous concentrons nos efforts sur les homards une fois qu'ils ont été pêchés.

Les parasites qui causent le bumper car sont microscopiques. Quand vous examinez une goutte de sang de homard, ils s'entrechoquent comme les autos tamponneuses à la foire ou au cirque. Nous avons choisi ce parasite pour étudier la santé du homard et les maladies infectieuses. Si nous travaillons sur des parasites, c'est que c'est ma spécialité, bien que je dirige une très grosse équipe, nous penchons tout de même un peu dans le sens de ce qui m'intéresse et nous travaillons sur ces parasites.

Quand on parle de travailler in vitro sur ces parasites, cela signifie que nous pouvons les élever en éprouvettes. À partir d'un seul parasite, nous pouvons en produire des millions ou des milliards en très peu de temps. Nous pouvons également réintroduire ce parasite dans le homard vivant; c'est ce que in vitro veut dire. Nous transférons les parasites de bouteilles en plastique dans d'autres homards. Dans la nature, ces parasites peuvent traverser la membrane très mince d'un homard qui vient de muer ou encore s'introduire dans des blessures. C'est ce que nous appelons la transmission en bain. C'est le principal outil dont nous disposons pour étudier la santé du homard, et en particulier cette maladie des «autos tamponneuses».

Une des questions les plus intéressantes qui se soient posées récemment concerne les homards à carapace molle. Il faut savoir qu'au Canada nous avons une saison d'automne, et aux États-Unis également, et beaucoup de homards sont pris immédiatement après la mue: c'est ce que nous appelons des homards à carapace molle, des homards qui viennent de muer. À mon avis, ils ne sont pas très bons à manger, mais il serait particulièrement intéressant de pouvoir les nourrir d'une façon qui favorise le durcissement de la carapace et également pour qu'ils se remplissent plus vite.

Trouver un régime alimentaire pour les homards est loin d'être aussi facile que s'il s'agissait d'un chien ou d'un chat. En fait, nous ne savons pas grand-chose de la qualité et de la quantité d'éléments nutritifs dont ils ont besoin. Nous ne savons pas si nous pouvons ajouter des suppléments pour les rendre plus résistants aux maladies infectieuses et dans l'environnement aquatique, et nous ne savons pas ce qu'il faudrait faire pour rendre ces régimes alimentaires stables et attrayants.

J'ai dit que j'essayerais d'expliquer ce qui constitue un homard en bonne santé et nous savons aujourd'hui que nous devons répondre à ces cinq questions pour déterminer ce qui constitue un homard en bonne santé. À quel moment doit-on prélever des échantillons sur le homard? Si on fait les prélèvements dès que le homard a été pêché, à bord du bateau, le résultat est tout à fait différent de celui qu'on obtient quand on prélève du sang sur un homard une fois qu'il est arrivé au Japon. À quel endroit faut-il faire ce prélèvement? Dans un environnement délicieusement froid et humide ou sur un quai sec et surchauffé? Comment faites-vous ce prélèvement? Dans quelle partie du homard? Quels sont les critères qui permettront de déterminer la santé du homard?

Il y a d'innombrables paramètres pour déterminer la santé des humains ou des chiens, mais quand il s'agit des homards, il n'y en a presque pas. Nous savons aussi que les homards sont toujours en train de se préparer à muer ou encore viennent tout juste de le faire, et les cycles, celui de la mue et le cycle de la reproduction, sont très importants si nous voulons déterminer ce qui constitue un homard en bonne santé.

Nous avons à notre disposition le matériel le plus perfectionné au monde. Voici un appareil pour compter les cellules dans le sang humain, mais nous l'avons modifié pour pouvoir l'utiliser en médecine vétérinaire. Il nous permet, grâce à des lasers, et à des systèmes d'impédance électrique, de compter le nombre de cellules dans le sang d'un homard pour déterminer leur type. C'est un excellent outil de diagnostic et de recherche, mais malheureusement, chaque prélèvement nous coûte 6,50 $. Dans le cas des homards, nous avons besoin de quelque chose de rapide, peu coûteux, quelques cents par prélèvement, des outils beaucoup plus faciles à utiliser sur un quai ou à bord d'un bateau.

Un des programmes qui a été financé par le PARI par l'entremise du Conseil national de recherches et également par l'entremise de la Canadian Atlantic Lobster Promotion Association, a été pour un vétérinaire spécialisé dans le homard une occasion de formation exceptionnelle. Il s'agissait d'un programme de trois ans et demi qui vient tout juste de se terminer et nous avons envoyé un vétérinaire en lui demandant de trouver un certain nombre de réponses: lorsqu'il y a des pertes, quelle est leur importance, quels sont les risques associés à la pêche au homard, et serait-il possible de prédire le taux de survie des prises?

• 0940

Comme je l'ai dit, c'est une occasion de formation exceptionnelle. Nous pensons que c'est la seule de ce genre au monde. Elle a eu un très grand succès et nous espérons que cela va continuer.

Par exemple, à bord d'un bateau, quels sont les facteurs qui permettent de conserver les homards en bonne santé? Les pratiques de pêche, la manutention et les appâts sont autant de facteurs très importants. Les pêcheurs qui traitent le homard comme des porcelaines fragiles ont un meilleur taux de survie que ceux qui les malmènent. Les homards pris avec des maquereaux ne survivent pas aussi bien que ceux qui ont été pris avec des harengs comme appâts. Avant ce projet, nous n'avions pas d'informations précises à ce sujet.

Comment les homards sont-ils entreposés à bord du bateau? Sont-ils exposés à l'air, au vent et à la pluie, ou bien les garde-t-on dans des réservoirs où on renouvelle continuellement l'eau de mer?

Quels sont les facteurs importants sur les quais? On peut laisser les homards trop longtemps en plein soleil, on peut aussi les laisser sous la pluie. Nous savons que l'eau douce tue les homards. Nous savons qu'ils peuvent se dessécher. Nous savons qu'ils peuvent littéralement cuire sur un quai.

Beaucoup de homards—50 p. 100 d'entre eux—sont entreposés dans des parcs à marée, comme celui de St. George au Nouveau-Brunswick. Malheureusement, certains de ces parcs existent depuis 50 ou 65 ans, et ils sont engorgés de détritus organiques qui peuvent être une véritable soupe de pathogènes. Nous pensons aussi que les piscicultures de saumon, qui utilisent certains produits chimiques, peuvent avoir des effets nocifs sur les parcs à homard. C'est une possibilité qui inquiète beaucoup les gens sur la côte Est, au Canada et aux États-Unis.

Quelle est la meilleure façon d'expédier et d'emballer un homard vivant? Faut-il utiliser des camions réfrigérés? Faut-il assurer une circulation d'air dans ces camions? Une humidité relative de 100 p. 100 est-elle préférable? Nous savons aujourd'hui que certains de ces facteurs sont extrêmement importants. Quel est le meilleur moyen d'expédier un homard de Halifax au Japon? Très souvent, la façon dont les caisses sont construites est considérée comme un secret commercial, et nous avons fait des recherches avec Clearwater HardshellFresh Brand pour essayer d'améliorer leurs caisses.

Le Dr Jean Lavallée est attaché à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Il vient de terminer son internat et sa maîtrise en sciences. C'est le seul vétérinaire au monde qui ait obtenu un diplôme en gestion de la santé du homard. Il est littéralement le seul vétérinaire clinicien au monde spécialisé dans le homard, et nous espérons qu'il va continuer à travailler avec nous. Nous espérons également attirer de nouveaux diplômés pour continuer à travailler avec nous sur la santé du homard.

Un des groupes de travail les plus spectaculaires que nous ayons constitué est celui qui s'occupe d'innovations et de transfert technologique. En effet, une partie de notre travail a des applications très pratiques. Sur ce homard, vous pouvez voir l'étiquette de Clearwater. Ce système d'étiquettes adhésives utilise de l'encre et du plastique non toxiques et une colle médicale. Le ministère de la Santé américain a maintenant approuvé ce système et on peut dorénavant l'utiliser pour étiqueter les homards.

Avec ce système, il devient possible d'apposer un code barres à bord du bateau, ce qui permet ensuite de suivre ce homard à la trace. Il donne également le temps écoulé et la température, ce qui permet de connaître l'état d'un produit, sa qualité. Enfin, il y a la marque de la compagnie. Cela coûte quelques cents pièce et peut être apposé sur les animaux vivants, du premier coup, chaque fois. Ce système a été conçu en collaboration avec la Canadian Atlantic Lobster Promotion Association et le PEI Food Technology Centre. Il est fabriqué ici, à Ottawa, par Ketchum Manufacturing.

Malheureusement, il reste un inconvénient, car nous n'avons pas de système pour appliquer ces étiquettes de façon ultra-rapide. Nous devons sous peu rencontrer un groupe d'ingénieurs pour essayer de mettre au point un système.

Ces étiquettes peuvent être apposées sur n'importe quel crustacé. Nous savons également qu'elles peuvent être apposées sur des bivalves et également sur des légumes, pommes de terre, choux, choux-fleurs et laitues, ce qui permet d'identifier votre production et de la suivre à la trace jusqu'au marché. Quand on cuit le homard, l'étiquette se détache facilement, comme du vernis à ongle sur un modèle réduit. C'est un de nos étudiants, le Dr Claude Morris, qui a mis cela au point. Tous nos homards sont marqués d'une étiquette et nous pouvons les retracer.

On peut également les appliquer sur le poisson. D'après des résultats préliminaires, nous savons qu'on peut les appliquer sur des saumons, mais nous ne sommes pas allés très loin dans cette voie car ce qui nous intéresse avant tout ce sont les crustacés.

Nous avons commencé à travailler avec une compagnie de Paradise, Terre-Neuve, Guigné Technologies Limited. Si vous avez l'occasion d'aller à Paradise, vous trouverez certainement que rien dans le reste du pays ne peut se comparer à la vue de l'océan qu'on a à Paradise.

Cette compagnie se spécialise dans les innovations acoustiques dans les secteurs à risques élevés. Tout récemment, nous avons signé un protocole d'entente avec Guigné International Limited et AVC Inc. Cela va nous permettre de protéger la propriété intellectuelle des travaux du Lobster Health Research Centre dans l'espoir d'en tirer des avantages économiques.

• 0945

En effet, nous avons mis au point une sonde à ultrasons qui nous permet de déterminer instantanément la quantité de chair dans un homard, et qui nous donne également des indications sur sa santé. C'est une procédure non effractive, instantanée, et qui peut être téléchargée instantanément dans un ordinateur portatif. Il s'agit d'un partenariat entre le Lobster Health Research Centre, Guigné International Limited et Clearwater Fine Foods.

Là encore, c'est le PARI qui a financé la validation du principe. La phase 1 est terminée, et jusqu'à présent, cette entreprise a coûté environ 250 000 $. Dans la phase 2, qui est déjà amorcée, un prototype va être construit, et nous aurons également un programme de formation pour le Dr Andrea Battison. Cela va nous permettre de fixer de nouveaux paramètres pour la santé du homard. Le même genre de sonde à ultrasons peut être utilisé pour déterminer l'état des bivalves, déterminer également s'ils sont vivants ou morts. On peut l'utiliser aussi pour le poisson, et probablement pour d'autres animaux. Une demande de brevet a été déposée. C'est un outil dont le Centre de technologie alimentaire avait besoin, un outil dont nous avions besoin également pour essayer, comme certains clients nous l'ont demandé, de trouver un bon régime alimentaire pour le homard. En effet, autrement, comment pourrait-on déterminer combien de chair un homard contient?

Je rentre récemment d'Europe où nous travaillons avec une compagnie, Intervet International, qui a un chiffre d'affaires annuel d'environ 3 milliards de dollars américains. C'est une des principales compagnies dans le monde en ce qui concerne la santé animale, et ils nous ont demandé de les aider à produire des lignées cellulaires et des vaccins pour l'industrie des crevettes, principalement en Asie du Sud-Est. L'industrie de l'aquaculture de la crevette représente environ 8 milliards de dollars américains par année et cela est excellent pour nous, car il y a certains éléments de la recherche sur le homard qui sont essentiels pour ses recherches sur les lignées cellulaires et les virus des crevettes.

Nous allons donc signer un accord avec eux, et également avec Intervet International. Nous espérons ainsi pouvoir profiter de ce financement de la recherche sur les lignées cellulaires. À l'heure actuelle, il n'y a pas de virus qui affecte les homards. Certains pensent qu'il pourrait fort bien y en avoir, mais lorsqu'on cherche des vaccins contre les maladies virales, on a besoin de ces lignées cellulaires et tout cela coûte très cher.

Nous sommes en correspondance avec Intervet. Nous leur fournissons un produit qu'ils utilisent pour travailler sur les crevettes, et nous estimons que ce produit coûte au moins 10 000 $ américains le litre. C'est très simple à produire, c'est tiré du homard, et nous sommes les seuls à pouvoir produire cela à l'heure actuelle. C'est donc particulièrement intéressant.

S'il y a un domaine où nous devons faire des efforts particuliers, c'est probablement celui des communications. Tous nos travaux sont examinés par des pairs dans les journaux scientifiques, et nous organisons également des ateliers pour l'Institut canadien d'aquaculture. Toutefois, jusqu'à tout récemment, nous avions l'impression de ne pas consacrer suffisamment de temps et d'efforts pour communiquer ces informations au secteur des pêches. Nous allons le faire, entre autres, grâce à Lobsternet, un système d'information sur Internet destiné à l'industrie du homard. Ce système est basé sur le réseau Animal Productivity and Health Information Network, qui a été élaboré par le Atlantic Veterinary College, grâce à un financement qui venait jadis d'Agriculture Canada mais qui vient maintenant de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Grâce à ce système, au niveau de la transformation et de l'exportation, les industries auront accès à des informations permanentes sur la production et la santé des produits dans leurs établissements. C'est un système hautement confidentiel et protégé, et il sera la propriété de l'industrie du homard qui le gérera également. C'est un progrès considérable. Clearwater Fine Foods a détaché un de ses biologistes, Mme Monique Burke, qui va élaborer un programme de maîtrise en épidémiologie appliquée dans nos installations. Cela devrait permettre à Clearwater Fine Foods d'utiliser Lobsternet d'ici très peu de temps.

Vous avez déjà reçu ces feuillets d'information sur la santé du homard; ils ont été préparés par le Dr Jean Lavallée, dans le cadre de son programme de maîtrise. La traduction en français est terminée et nous allons faire une réimpression dès que nous serons rentrés à l'Île-du-Prince-Edouard. Ces feuillets d'information abordent des questions très importantes. Comme je l'ai dit, c'est la première fois que ces questions, qui intéressent l'industrie du homard, ont été quantifiées. Nous en avons imprimé 250 il y a trois semaines, il ne nous en reste que 10. Ces feuillets ont littéralement fait le tour du monde, et d'autres vont être publiés. À mon avis, c'est un excellent moyen de faire connaître à l'industrie ce que nous faisons à tous les paliers.

Voilà donc nos projets; pour l'instant, nous avons un centre de recherche sur la santé du homard, mais son financement doit prendre fin le 30 juin. Nous pensons qu'il est nécessaire d'établir une infrastructure et d'obtenir les ressources humaines nécessaires pour poursuivre ses travaux. En effet, les possibilités sont innombrables. Les groupes de défense des droits des animaux veulent tous savoir quelle est la façon la moins cruelle de tuer un homard. Nous avons une méthode chimique, mais le public ne sera probablement pas d'accord pour manger du homard tué avec un pesticide. Pourtant, cela fonctionne très bien, et nous utilisons ce moyen-là quand nous faisons de la recherche. Il y a également une innovation fondée sur le son et ce serait peut-être un moyen de tuer les homards sans cruauté.

• 0950

Nous travaillons actuellement sur des marqueurs génétiques moléculaires qui nous permettent de suivre les populations de homards dans leur habitat naturel. Nous espérons en tirer des outils de diagnostic faciles à utiliser et rentables pour l'industrie.

Comme je l'ai déjà dit, nous avons maintenant des programmes d'éducation à tous les niveaux. Nous en avons pour le programme vétérinaire du premier cycle, pour les cycles supérieurs et également à l'éducation permanente.

Certains sont intéressés à ajouter à la nourriture des homards des stimulants du système immunitaire ou une substance qui accroît leur résistance à la maladie. C'est possible, mais cela pourrait être un peu difficile. Il y a toutefois des progrès, par exemple Lobsternet et la technologie de l'information. Dans le cas de l'alimentation, ce que l'on veut, c'est mettre au point des régimes alimentaires qui nous permettent de nourrir les homards.

À l'heure actuelle, il est possible d'avoir accès à l'université par le truchement du Lobster Health Research Centre. Certains de nos collègues ne sont pas à l'école de médecine vétérinaire mais au département de biologie. Bon nombre de mes collègues du Atlantic Veterinary College s'intéressent aux homards. Je vous signale que tous ces homards sont achetés soit grâce à des fonds du secteur privé soit avec l'argent des contribuables et qu'ils subissent tous une autopsie. À Noël, tout le monde voudrait bien nos homards, mais ils doivent tous subir une autopsie.

Enfin, on peut avoir accès à la société privée AVC Inc. Nous passons très souvent par AVC Inc. pour nos contrats d'affaires car les universitaires ne sont pas des experts dans le respect des budgets, tout comme nous ne sommes pas des experts des produits livrables. En traitant avec AVC Inc., on voit à ce que les universitaires apprennent à travailler avec les gens d'affaires. Pour nous, AVC Inc. est un outil très utile pour orienter nos recherches appliquées.

Quelqu'un a parlé du roi des fruits de mer, pour nous, c'est le homard.

Merci.

Le président: Merci, monsieur Cawthorn.

Monsieur Baker, vous êtes le second?

M. Allan Baker (directeur exécutif, Canadian Atlantic Lobster Promotion Association): Oui, merci, monsieur le président.

Mesdames et messieurs, je représente aujourd'hui l'industrie. Comme Rick l'a dit, je suis directeur exécutif de la Canadian Atlantic Lobster Promotion Association. En outre, je suis pêcheur depuis 27 ans et j'ai géré une usine de transformation pendant dix ans. Au cours des dix dernières années, j'ai dirigé des associations représentant les pêcheurs dans le secteur de la transformation et de la mise en marché, tant à l'échelle provinciale que nationale et internationale.

Il ne faut pas s'y tromper. Comme mes collègues, je suis venu aujourd'hui vous parler d'argent. Car c'est d'argent dont on a besoin dans les pêches de l'Atlantique, dans la région de l'Atlantique et dans l'économie canadienne. La pêche au homard fait vivre des milliers de gens dans les provinces de l'Atlantique, c'est-à-dire dans les localités côtières de cinq provinces. Les primes d'assurance que paient les pêcheurs de l'industrie pour nous et pour le public sont insuffisantes.

Il existe un risque réel d'effondrement de la pêche au homard par manque de connaissances et de recherches scientifiques. Ce qui est difficile à comprendre pour des gens comme vous—et pour moi aussi, lorsque j'ai commencé à pêcher—c'est que, d'une façon générale, l'effondrement d'un secteur est relié, ou l'a été auparavant, à l'effondrement d'une ressource. À l'heure actuelle, même si les débarquements de homards ont diminué dans une certaine mesure, il ne semble pas que cette ressource soit menacée d'un effondrement imminent. Mais puisque ces localités de la côte Est ne vivent que d'une seule industrie, puisque le homard est en fait la dernière ressource qui nous reste pour faire vivre ces milliers de personnes, il importe de remarquer qu'il n'existe pas de mesures de sécurité dans le cas de cette pêche. Puisqu'il n'y a pas de mesures de sécurité, nous devons nous assurer de garantir l'ultime protection de cette pêche afin qu'elle puisse durer longtemps, qu'elle soit viable et, surtout, que l'économie de la région soit viable.

Il y a quatre ans, j'ai commencé à travailler au Atlantic Veterinary College en qualité de représentant de l'industrie, en raison de la participation des provinces de l'Atlantique à cette institution régionale. Auparavant, j'avais voyagé partout dans le monde dans le cadre de mes fonctions de directeur de la promotion et de la commercialisation de l'industrie du homard canadien, et mon plus grand défi était d'augmenter le rendement de l'industrie. Nous devons reconnaître que nos prises annuelles sont limitées. Nos prises dépendent des saisons, des contingents de licences, des limites quant au nombre de pièges, d'un certain nombre d'outils de gestion, tout cela à première vue raisonnable. Toutefois, les coûts augmentent. Ils augmentent de façon naturelle et parfois, ils augmentent parce qu'on a surcapitalisé l'industrie.

• 0955

Ce que risque l'industrie du homard des provinces de l'Atlantique, c'est un effondrement économique. Cet effondrement sera dû à divers facteurs. En fait, nous sommes ici aujourd'hui pour voir comment la science pourrait nous aider à accroître l'efficacité et la productivité de l'industrie tout en réduisant les pertes et pour déterminer quel moyen de contrôle essentiel pourrait être appliqué au sein de l'industrie pour garantir sa santé économique et ses possibilités de création de richesse.

Comme Rick l'a fait remarquer, à l'heure actuelle, de 10 à 15 p. 100 des pertes de homards se produisent après récolte. Pour définir ce que signifie «après récolte», il s'agit du moment où le homard entre dans un piège au fond de l'océan. Si l'on estime qu'il s'agit d'une industrie de 425 millions de dollars, en valeur au débarquement pour les pêcheurs, on constate qu'il s'agit d'une industrie d'un milliard de dollars pour ce qui est de l'activité économique générale, si l'on tient compte de ceux qui travaillent à la pêche, dans les usines, à la commercialisation du produit, à son transport par camionnage, à l'approvisionnement des navires en engins et en appareils électroniques. En appliquant à ce chiffre un facteur de multiplication normal d'au moins deux, on constate qu'il s'agit d'une économie dont l'impact économique dans les provinces de l'Atlantique est d'environ 2 milliards de dollars.

Le grand tort de notre industrie, c'est de se taire, d'adopter un certain laissez-faire et d'être indépendante—trop indépendante. Mais nous devons gagner davantage d'argent à partir d'une ressource limitée. Comme je l'ai déjà dit, nous vendons notre produit au Japon, où je suis allé à plusieurs reprises, en Europe ou aux États-Unis. On y vante notre produit et ses avantages—c'est un aliment bon pour la santé, un aliment diététique, un aliment pour les amoureux, un aliment pour fêter et pour célébrer. Nous savons tout cela, mais nous ne sommes pas insensibles aux réalités de la concurrence sur le marché.

Pour la plupart des gens, malheureusement,—et je ne saurais dire si je suis d'accord ou non—le homard n'est pas un aliment de base; personne n'est obligé d'en manger. Quoi que j'en pense, il existe une forte concurrence dans le monde à l'égard des aliments à teneur élevée en protéines, que ces aliments viennent de la mer ou de la terre. Il est très difficile d'expliquer à nos partenaires japonais auprès de qui nous vendons ce produit que nous voulons obtenir 10 ou 15 p. 100 de plus.

Bien que l'Amérique du Nord vive dans un contexte particulier, il nous est bien difficile d'exiger quoi que ce soit du marché. Pour ma part, j'ai travaillé dans le secteur des pêches pendant 30 ans et je viens d'une localité de pêche de l'est de l'Île-du-Prince-Edouard qui compte 200 personnes, soit 50 ménages. Il n'y a que deux ménages dans cette localité à n'être pas liés d'une façon quelconque à l'industrie. Tous les autres sont soit pêcheurs, soit propriétaires d'usine, soit exploitants d'usine ou transporteurs. Je suis très au fait de ce que nous devons augmenter le rendement économique de l'industrie, et pas seulement pour les intervenants. La plupart des pêcheurs sont maintenant très sensibles au fait que les propriétaires de cette ressource commune, ce sont tous les Canadiens.

Je peux vous assurer que s'il y a une diminution de la valeur de la pêche au homard, soit une diminution de la valeur ou une diminution des débarquements, les bouleversements économiques qui en résulteront seront tels que la crise de la morue de Terre-Neuve prendra des allures de plaisanterie, compte tenu des ramifications profondes de la pêche au homard dans les provinces de l'Atlantique.

En tant que porte-parole et de stratège de l'industrie, mon travail au cours des dix dernières années a été de relever des défis et de trouver des débouchés pour l'industrie du homard canadienne. Malgré une certaine ignorance antérieure, nous avons entrepris de régler les problèmes en matière de santé, de pertes, de manutentions, etc... Comme M. Cawthorn l'a dit brièvement, la pêche au homard vaut 400 millions de dollars pour les pêcheurs canadiens, et 10 à 15 p. 100 de la récolte est perdue en raison de la pêche sélective, de la maladie et de l'endommagement des prises. Cet endommagement peut se produire n'importe où dans la chaîne, du piège jusqu'au marché. Évidemment, plus cet endommagement se produit loin dans la chaîne de commercialisation, soit plus près du consommateur, plus la perte est lourde pour l'industrie. Une perte de 15 p. 100 dans l'industrie du homard de l'Atlantique produit une perte économique d'environ 150 millions de dollars en PNB.

• 1000

Depuis quatre ans, dans mes fonctions au collège vétérinaire et au Lobster Health Research Centre, je mets en oeuvre des programmes, des programmes de réflexion stratégique, de communications, d'information, d'acquisition et de dissémination, visant à promouvoir l'utilisation de ce centre afin que nous puissions récupérer certaines de ces pertes que je juge tout à fait criminelles. J'estime qu'il appartient à notre secteur d'accepter la réalité et de s'efforcer de récupérer ces dollars perdus afin de préserver la santé les possibilités.

Outre les pertes et les fuites que nous connaissons, la perte de possibilités est extrêmement élevée en ce moment. Comme l'indiquait M. Cawthorn, les possibilités technologiques dans ce secteur sont très nombreuses et nous devons absolument en profiter.

Le président me dit que le temps passe et je vais donc résumer très brièvement.

Au cours des quatre derniers mois, dans le cadre d'un projet visant à développer le concept du Lobster Health Research Centre, nous avons tenu de larges consultations dans toute la région de l'Atlantique. En tant que membres d'une équipe d'universitaires et de représentants de l'industrie, nous avons consulté plus de 20 groupes de pêcheurs dans cette région de l'Atlantique et dans les cinq provinces de l'Est; nous avons aussi consulté les provinces elles-mêmes, leur gouvernement et les transformateurs, les exportateurs et les responsables de la mise en marché.

Je voudrais maintenant passer la parole à M. Hooper qui vous indiquera certaines des conclusions que nous avons tirées et la mission que nous envisageons pour le Lobster Health Research Centre face à la nécessité de développer toujours davantage l'économie de la région.

Le président: Merci, monsieur Baker.

Monsieur Hooper, nous avons déjà dépassé l'heure et j'espère... nous avons parlé environ cinq minutes et je vais essayer de vous y tenir car nous voulons nous assurer que les députés aient le temps de poser des questions. Je sais qu'un certain nombre d'entre eux aimeraient le faire.

Bienvenue, et essayez de vous limiter à cinq minutes.

M. Wayne Hooper (directeur général, Atlantic Veterinary College, Université de l'Île-du-Prince-Edouard): Merci, monsieur le président. Je serai bref. Je m'en tiendrai à cinq minutes. Je vous parle à titre de directeur général du volet Entreprise de l'université, à savoir AVC Inc., même si je vous parlerai probablement plus à titre de Canadien vivant dans la région de l'Atlantique.

Je travaille également à l'université depuis maintenant trois ans environ et j'ai beaucoup appris sur le secteur du homard dans la région de l'Atlantique ou dans l'est du Canada. Une des choses qui m'a frappé c'est que nous en savons très peu sur cet animal et que l'on a très peu investi dans ce secteur. C'est ahurissant.

Je vous donne simplement quelques chiffres—tout le monde aime les chiffres—pour ce qui est des emplois directs dans le secteur de la pêche, il y a plus de 12 000 permis de pêche au homard dans la région de l'Atlantique ou dans l'est du Canada. Cela représente un peu plus de 30 000 pêcheurs. Ce sont les gens dans les bateaux—30 000 personnes. Il y a des dizaines de milliers d'autres gens qui travaillent dans le secteur de la transformation, dans celui des viviers et dans celui des transports. Il s'agit de gens réels; de particuliers. Indirectement, il y en a des milliers d'autres: ceux qui construisent les bateaux, qui attrapent l'appât, qui construisent les casiers et qui fournissent tout le matériel et les services nécessaires aux usines et aux bateaux de pêche. Ce sont des gens réels.

La valeur économique: Nous avons parlé de 400 millions de dollars. C'est ce qui revient aux pêcheurs—1 milliard de dollars de produits transformés, destinés en majorité à l'exportation. L'énorme majorité de nos homards est exportée à l'étranger. La consommation nationale représente moins de 10 p. 100. Nous ne savons pas quel est l'effet multiplicateur. Nous parlons d'un milliard de dollars. Depuis deux ans, nous essayons de savoir un peu ce que cela représente pour la région de l'Atlantique. Personne ne le sait. Cela pourrait nous dire quelque chose tout de suite.

• 1005

La valeur sociale: C'est un mode de vie pour des dizaines de milliers de gens dans la région de l'Atlantique. Cela fait partie de notre identité. C'est le mode de subsistance pour de nombreuses collectivités qui n'existeraient pas autrement. Allan et moi en parlions hier soir et il disait que sur les 50 familles qui vivent dans sa localité, 49 sont directement impliquées dans cette pêche. Sans elle, la collectivité n'existerait pas, et il y a des centaines de localités semblables dans la région de l'Atlantique—des centaines.

Ce qui est arrivé à Terre-Neuve à propos de la morue—et je ne veux pas semer la panique; j'essaie simplement de vous montrer le risque—est rien du tout à comparer à ce qui arriverait s'il y avait un sérieux déclin des pertes de homards dans la région de l'Atlantique. Ce secteur est omniprésent.

Quant à certains des risques, il s'agit d'une richesse commune. Le homard appartient à tout le monde. C'est une ressource pour les Canadiens. Mais personne n'est responsable. Les provinces, le gouvernement fédéral, les pêcheurs—qui est responsable? Personne.

Les prises sont restées généralement bonnes, même si elles déclinent progressivement, pour quiconque suit les chiffres de près. Nous ne savons pas ce qui est dû à la pression de la pêche. Quelle incidence cela a-t-il eue sur les prises? On n'a pas de renseignements biologiques ni hygiéniques élémentaires sur cet animal. On ne sait en fait pas grand-chose sur lui.

Je ne critique pas. Je veux simplement le dire. Nous avons d'excellentes relations avec les scientifiques de Pêches et Océans. Ce sont des gens très bien. Le fait est toutefois qu'ils n'ont pas les ressources voulues. Environ 1 cent par livre de homard attrapé chaque année, moins d'un million de dollars, est investi dans la recherche sur le homard par le gouvernement fédéral alors qu'il s'agit d'un secteur qui représente des milliards de dollars. C'est moins d'un dixième de 1 p. 100 de la valeur des exportations. Ce n'est pas nouveau. Cela a toujours été comme ça. Ça n'a jamais changé.

Les systèmes que nous avons ne visent qu'à réagir à certains problèmes. Nous ne sommes pas proactifs dans la gestion des choses. Nous réagissons. Nous avons eu plusieurs contrats des homards là où il y a eu des problèmes. Il y en a à Souris, à l'Île-du-Prince-Edouard, et il y en a un dans la Baie de Fundy. C'est là que le téléphone commence à sonner. Où sont passés les homards? Qu'est-ce qui se passe? Où est passée la morue? Qu'est-ce qui ne va pas? Où est passé le poisson de fond? Qu'est-ce qui ne va pas? Notre bilan pour ce qui est de maintenir, d'aider et de soutenir ces pêches aux poissons sauvages n'est pas très brillant. Là encore, ce n'est de la faute de personne, parce que c'est une ressource qui appartient à tous. Personne n'en est responsable; c'est à tout le monde.

Le capital engagé dans ce secteur continue à croître. Nous avons des gens qui achètent des bateaux plus gros et plus perfectionnés et du matériel toujours plus à la pointe du progrès. Même chose dans le secteur de la transformation. Qu'est-ce qui va soutenir cet investissement? Au fur et à mesure que les marges diminuent et que l'on essaie de tirer toujours davantage de recettes de cette pêche, les pêcheurs risquent d'en arriver à pêcher de façon déraisonnable. Les transformateurs risquent de vendre leurs produits trop bon marché pour obtenir des liquidités. Tout est désorganisé.

Le secteur lui-même manque d'information. M. Cawthorn a dit que le premier vétérinaire spécialisé dans le homard allait obtenir son diplôme ce printemps à l'Université de l'Île-du-Prince-Edouard. Il s'agit d'un secteur qui rapporte plusieurs milliards de dollars. Il est incroyable qu'on s'y intéresse si peu, pas seulement le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, mais toutes les organisations qui pourraient être concernées, quand on sait que c'est un secteur qui est si important pour la population de l'est du Canada.

Le secteur lui-même est organisé de façon très intéressante. À mon avis, c'est très mal coordonné, très mal organisé, très fragmenté et divisé; toutefois, politiquement, c'est une force importante. Il y a une interaction extrêmement intéressante.

Il y a un ministère fédéral qui a le double mandat de faire respecter les lois et de gérer les ressources. Cela a créé des rapports d'adversité si l'on songe au premier point, et c'est normal et pour ce qui est du deuxième point, le secteur ne fait pas confiance au ministère. Il est difficile de mener ces deux responsabilités efficacement à la fois. Comment peut-on à la fois faire respecter les lois et gérer la ressource?

• 1010

Pourquoi sommes-nous ici? Que voulons-nous? Nous voudrions que le comité fasse preuve d'initiative et qu'il fasse enfin quelque chose avant qu'il soit encore trop tard. Tout va bien actuellement. Les prises sont bonnes et les prix sont intéressants, mais c'est simplement l'effet du hasard. Rien ne permet de croire que dans cinq ans, nous ne serons pas plongés dans une crise quelconque.

Nous voudrions que le comité s'attaque au problème de la quasi-absence d'investissement dans la R-D dans notre secteur, à la fois directement, dans l'intérêt public, et indirectement, en appuyant les investissements du secteur privé. Le secteur privé investit pour des raisons qui lui sont propres, mais il faut tenir compte de l'intérêt public qui n'est pas négligeable. Nous en avons de nombreux exemples. Combien d'argent est investi dans la R-D dans les secteurs de l'agriculture, des forêts, et du pétrole et du gaz? On pourrait s'inspirer de divers modèles. Nous voudrions que l'on donne une aide financière au Lobster Health Research, afin qu'il puisse continuer de faire du bon travail.

Les feuillets de renseignements sur le homard à l'intention des pêcheurs, qui sont à notre connaissance les premiers renseignements scientifiques destinés aux pêcheurs, disent qu'il faut éviter d'utiliser du maquereau comme appât. Il y a à l'Île-du-Prince-Édouard des pêcheurs qui paient le gros prix pour acheter du maquereau. Ils pensaient que c'était ce qu'il y avait de mieux. Or ce n'est pas le cas. Ce sont donc des renseignements pratiques et utiles pour les pêcheurs.

Nous proposons que les provinces et l'industrie participent à l'établissement des priorités de recherche. Nous croyons que ce centre a une certaine indépendance, étant situé en milieu universitaire, ce qui peut renforcer la crédibilité de ses recherches aux yeux de l'industrie, des pêcheurs, des transformateurs et d'autres parties intéressées. S'ils participent au processus, cela renforce également cette crédibilité.

L'avenir économique et social de l'est du Canada est inextricablement lié à la pêche au homard. C'est d'une importance tellement énorme. Nous devons trouver des manières fiables de maintenir et même d'augmenter la valeur de cet élément crucial de notre économie. Comme Allan l'a dit, c'est une question d'argent. Il faut maximiser les avantages et veiller à ce qu'ils soient durables.

Nous ne voyons pas la recherche comme une fin en soi, mais plutôt comme l'un des outils susceptibles de nous aider dans nos démarches et nous croyons que c'est un outil important.

Je vous remercie, monsieur le président.

Le président: Merci, monsieur Hooper.

Je m'interroge sur la façon de procéder pour la période des questions. Normalement, l'Opposition officielle prend la parole en premier pour dix minutes, mais aujourd'hui, aucun de ses députés n'est présent. Monsieur Schmidt, nous vous accueillons avec plaisir ici, mais vous n'êtes pas inscrit comme membre du comité. Si le comité y consent, je suis prêt à donner la parole à M. Schmidt, à moins que quelqu'un s'y oppose. Sommes-nous d'accord pour dire que Werner pourra poser quelques questions?

Des voix: D'accord.

Le président: Alors je vous souhaite la bienvenue au Comité des pêches, Werner. C'est la première fois que vous venez ici et je sais que vous êtes un économiste réputé et que vous vous intéressez à la croissance de notre pays. Nous allons vous accorder de cinq à dix minutes pour interroger nos témoins.

M. Werner Schmidt (Kelowna, Réf.): Monsieur le président, je vous remercie pour votre indulgence et je remercie également tous les membres du comité pour leur collaboration. Ce doit être une erreur, quelqu'un doit avoir oublié d'inscrire mon nom. Comme vous le savez, j'ai été convoqué à la dernière minute. Je vous remercie aussi de me faire confiance, monsieur le président.

Il y a deux ou trois questions assez sérieuses qui se posent. J'ai suivi l'industrie de la pêche d'assez près, quoique peut-être pas autant que d'autres secteurs. C'est un sujet d'intérêt qui semble avoir pris beaucoup de mon temps. Je m'intéresse beaucoup à l'élément recherche, non seulement dans ce secteur, mais dans tous les secteurs de l'économie.

La question porte sur la collaboration que vous avez évoquée avec les provinces et l'industrie qui prendraient ensemble des décisions au sujet de la recherche. Je trouve que c'est essentiel pour obtenir l'appui que vous envisagez.

Voici ma question. Quel genre de travaux de recherche voudriez-vous voir effectués? De la recherche fondamentale sur les homards, ou bien vous intéressez-vous davantage à la recherche appliquée, sur la manière de rendre opérationnelle la connaissance que nous avons déjà, c'est-à-dire comment améliorer les techniques, la production et la récolte du homard?

M. Wayne Hooper: Je vais répondre en premier et les autres pourront ajouter leur grain de sel. Nous sommes convaincus que nos connaissances sont tellement maigres dans quasiment tous les domaines que l'on pourrait choisir à peu près n'importe quel domaine pour faire des travaux de recherche. Il faut qu'il y ait des avantages sur le plan économique. La recherche doit viser soit à réduire les pertes postérieures à la récolte, soit à maintenir les prises de façon durable. Il faut qu'il y ait des avantages économiques. Je crois que c'est le premier principe à respecter.

• 1015

Nous sommes convaincus qu'il faut discuter avec les pêcheurs et les transformateurs. Nous devons aussi discuter avec les provinces pour voir quelles sont leurs priorités. Nous avons une capacité de recherche mais il faut que les travaux soient guidés par les exigences, les intérêts et les souhaits des gens qui travaillent dans ce secteur.

M. Werner Schmidt: Je vais reformuler ma question. Cette demande émane-t-elle de l'industrie?

M. Allan Baker: Oui, sans aucun doute, toute cette initiative vient de l'industrie et nous avons mis cela en chantier il y a quatre ans. Quand je suis arrivé au Atlantic Veterinary College, j'ai posé la question: «Pouvez-vous envisager que des chercheurs fassent des travaux scientifiques sur le homard?», et on m'a répondu que cela devrait être possible.

Depuis quatre ans, je travaille de concert avec eux pour bâtir et mettre à l'épreuve cette capacité. Aujourd'hui, l'industrie est convaincue que cette capacité, ce réservoir de talents existe, autant au collège vétérinaire que dans un réseau régional virtuel des pêches dans les provinces et, sur le plan régional, au service scientifique du MPO.

Je répète que nous ne nous intéressons pas aux travaux scientifiques qui déboucheraient sur la publication d'articles spécialisés. Nous nous intéressons à la science dans la mesure où elle peut augmenter le rendement économique. En tant que pêcheur et représentant de l'industrie, je suppose que je peux dire qu'il nous arrive parfois de voir les choses très simplement. Si j'étais habilité à vous faire des suggestions pour ce qui est de quelque énoncé de mission, je siégerai plutôt à quelques conseils de direction dans les salles de réunion du ministère ou des entreprises. À mes yeux, toute la question des pêches est simple.

Le rôle du gouvernement, au nom du public, et le rôle moral de l'industrie, au nom des véritables propriétaires de la ressource, c'est de récolter un bien commun, une ressource canadienne, de manière à garantir la durabilité ou, de préférence, la croissance de la biomasse, tout en assurant un rendement économique maximum pour l'industrie et les économies régionales et nationales.

Tout le reste—toutes nos politiques de la pêche, tous nos règlements—découle simplement de cette prémisse. Donc, la recherche que nous voulons entreprendre doit déboucher sur l'enrichissement des investisseurs de l'industrie, je veux dire les pêcheurs, les transformateurs, etc., de manière qu'ils puissent dépenser cet argent dans le Canada atlantique, mais il faut le faire avec respect, en gardant à l'esprit la nécessité de garantir la durabilité de la ressource.

Je pense que nous sommes tenus, moralement et économiquement, de maximiser la valeur utilitaire de cette ressource.

M. Richard Cawthorn: Je voudrais donner le point de vue universitaire. Quand Allan est venu nous voir il y a quatre ou cinq ans, les questions que l'on se posait dans le secteur concernaient la recherche appliquée, par exemple qu'est-ce que la gaffkémie, qu'est-ce que la maladie de la carapace et comment pouvons-nous l'enrayer? Quand nous avons commencé à étudier ces questions, nous avons constaté que des questions fondamentales restaient sans réponse. Nous avons donc appris au fur et à mesure, de part et d'autre, et nous avons dû faire savoir aux intervenants que pour trouver la réponse à ces questions de recherche appliquée, nous devions d'abord faire un peu de recherche fondamentale. Là où nous pouvons nous couvrir de gloire, si on peut dire, c'est lorsque nous réussissons à mettre au point une sonde à homard ultrasonique, ou encore un adhésif pour étiquetage, mais le tout doit être fondé sur des principes scientifiques solides. Ce sont donc des travaux très pratiques, mais fondés sur des connaissances issues de la recherche fondamentale.

Nous avons essayé de mettre au point des programmes qui nous permettent de trouver à court terme, à moyen terme et à long terme des réponses aux questions qui nous sont posées. Pour moi, un programme de recherche à court terme dure 12 mois, un projet à moyen terme, de trois à cinq ans, et un projet à long terme, 10 ans et plus. Le milieu universitaire et l'industrie ont donc appris l'un de l'autre à cet égard.

M. Werner Schmidt: Je trouve ce que vous avez à dire très intéressant et je suis heureux d'avoir eu l'occasion de vous entendre.

J'ai jeté un coup d'oeil au document qu'on nous a remis, mais je n'ai pas trouvé de plan. Il est bien évident qu'un plan s'impose de façon générale. Avez-vous établi un plan quant à la façon de faire participer l'industrie et les milieux universitaires à la mise sur pied du centre de recherche dont vous parlez? Il doit certainement exister un plan.

M. Richard Cawthorn: Oui, monsieur. Nous avons remis à plusieurs des membres du comité un mémoire du Lobster Health Research Centre portant sur ce sujet.

M. Werner Schmidt: Nous a-t-on remis ce document, monsieur le président?

M. Richard Cawthorn: Ce document porte exactement sur ce sujet.

M. Werner Schmidt: La question est déplacée. Je m'excuse.

M. Richard Cawthorn: Nous nous sommes penchés sur ces questions et comme Allan l'a dit, nous avons longuement discuté au cours des six derniers mois des mesures que nous devrions prendre avec les représentants de l'industrie. Nous avons donc eu des discussions internes.

• 1020

M. Werner Schmidt: Je vous remercie, monsieur le président.

Le président: Je vous remercie, monsieur Schmidt.

J'accorde maintenant la parole à Yvan du Bloc québécois.

[Français]

M. Yvan Bernier: Je remercie aussi les témoins d'être venus ce matin. Je vais essayer d'être bref parce que tout le monde veut poser des questions ce matin. Le sujet du homard est toujours appétissant.

Je vais poser quelques questions et je laisserai les témoins répondre par la suite, parce que nous, les gens de l'Est, parlons toujours beaucoup.

Pour donner une image aux députés présents et à ceux qui pourront nous écouter à la télévision, quel peut être l'âge d'un homard de taille commerciale d'environ une livre? De façon comparative, quel serait l'âge d'un homard qui n'aurait que la taille de mon pouce? Le but de ma question est de faire comprendre aux gens qu'il faut du temps à un homard pour atteindre une taille commerciale. On lit dans la documentation que Pêches et Océans cherche à faire augmenter la taille de la carapace, peut-être dans le but de maximiser les retombées. Ce sont des choses qui m'intéressent et j'aimerais que vous nous en parliez rapidement.

Je sais que ce qui vous intéresse ce matin, c'est cette grande question: qui peut financer ou aider à financer le centre de recherche? Je voudrais savoir qui vous a financés pendant les quatre dernières années.

Ma prochaine question s'adresse plus spécifiquement à M. Baker car il est un pêcheur et représente les pêcheurs. Il dit que ses membres ont besoin d'augmenter leurs revenus. J'ai compris de son exposé que cela pouvait se faire de deux manières, soit en limitant les maladies pour s'assurer de pouvoir conserver les 10 p. 100 que l'on perd, soit en trouvant de nouveaux marchés. J'aimerais connaître, sans entrer dans des détails personnels, quel est le salaire annuel moyen d'un pêcheur de homard.

J'aimerais également qu'on nous rafraîchisse la mémoire. Quel est le coût actuel d'un permis de pêche au homard en comparaison de son coût avant le premier budget de M. Martin, en février 1994? Ce que j'ai appelé la taxe Tobin, c'est l'augmentation des coûts de permis. Vous a-t-on rendu des services en échange de cette augmentation des coûts?

Je vais laisser les témoins répondre à ces questions.

[Traduction]

M. Richard Cawthorn: Les homards qui sont vendus sur le marché ont de sept à huit ans, selon l'endroit où on les pêche. Plus les eaux sont chaudes, plus les homards grossissent vite et peuvent être vendus sur le marché. En moyenne, un homard met de sept à huit ans à être prêt à être vendu sur le marché.

Quant au financement du Centre, nous avons reçu jusqu'ici 150 000 $ échelonnés sur trois ans de la Fondation Max Bell et nous estimons que l'université a contribué en nature près de 250 000 $ par année au titre notamment des salaires. En outre, nous avons recueilli au cours des deux dernières années environ 500 000 $ en fonds de R-D auprès de clients du secteur privé en ayant recours au Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches.

Notre budget d'exploitation a donc été modeste jusqu'ici. Soit nous créons maintenant un véritable centre de recherche, soit nous faisons marche arrière et nous menons des recherches sur une très petite échelle.

M. Allan Baker: Quant à la question que vous avez posée au sujet du financement du Centre et à l'allusion que vous faisiez à M. Martin, l'industrie s'est dite prête, dans le cas de consultations que nous avons menées au cours des quatre à cinq derniers mois, à collaborer avec les provinces et le gouvernement fédéral.

L'industrie est loin d'avoir accueilli favorablement l'augmentation des coûts des permis qui lui a été imposée au cours des dernières années. De 30 $ qu'ils étaient, ils s'établissent en moyenne entre 500 et 2 000 $ par année.

Très honnêtement, les pêcheurs ne s'opposent pas tant à l'idée de payer ces coûts de permis qu'au fait qu'ils n'en voient jamais la couleur. Les pêcheurs voudraient que ces coûts servent à financer des services de soutien à l'industrie au lieu d'être versés au Trésor. C'est le coeur du problème. Si la formule du recouvrement des coûts permettait de financer des programmes destinés à l'industrie, l'opposition qu'il suscite serait beaucoup moins vive.

• 1025

L'autre défi que l'industrie doit relever, et M. Hooper y a fait allusion lorsqu'il a parlé du nombre d'organisations qui existent au niveau de la pêche et de la transformation, et du visage décousu de l'industrie, si vous voulez, c'est que cette initiative, après consultation de l'industrie, a été accueillie très favorablement. C'en est une qui a été favorisée, dont l'industrie veut. Elle est souhaitable, nous en avons besoin, et il est trop tard.

Il existe un défi dans le domaine du financement des pêcheurs. Il est lié à une question très simple, c'est-à-dire un mécanisme quelconque, physique ou financier, par lequel les pêcheurs peuvent contribuer. Je crois qu'il est juste de dire que les pêcheurs veulent contribuer à leur police d'assurance. Ils nous l'ont dit. Ils veulent participer à ce genre de programme en tant que partenaires avec le gouvernement, en vue de trouver un mécanisme, car il n'y a pas de prélèvements dans la plupart des provinces, sauf à Terre-Neuve. Aucune loi n'habilite les pêcheurs à devenir des partenaires. Il y a donc un vide qu'il faudra nécessairement combler.

Brièvement, en réponse à votre question sur la valeur des entreprises, celle-ci a indubitablement augmenté, comme la valeur réelle des permis. Les droits de permis annuels versés au gouvernement fédéral ont grimpé en flèche, mais en réalité, la valeur d'actif réelle des permis lors des ventes d'entreprises a aussi augmenté.

Ainsi, les coûts augmentent, et nous devons veiller à ce que le revenu en fasse autant, et même qu'il dépasse l'augmentation des coûts pour les différents secteurs de l'industrie.

Le président: Merci, monsieur Baker.

Yvan, je vous ai accordé un peu plus de temps. Monsieur Drouin, pouvons-nous partager vos 10 minutes avec M. Sekora?

[Français]

M. Claude Drouin (Beauce, Lib.): Je pense que vous n'avez pas répondu à la question au sujet des revenus des pêcheurs. Il aurait été intéressant de connaître la réponse. Également, vous mentionnez qu'il n'y a pas grand-chose qui se fait au niveau de la recherche. M. Hooper nous a mentionné ce qui se fait au niveau de l'agriculture ou au niveau forestier.

Dans la Beauce, les gens dans le domaine de l'agriculture ou dans le domaine forestier font eux-mêmes de la recherche. Est-ce que les pêcheurs collaborent financièrement à la recherche? L'industrie du poisson collabore-t-elle à la recherche? C'est important, car c'est leur revenu. Est-ce prévu? Êtes-vous prêts à collaborer en vue de déterminer ce qui doit être fait en recherche? Il me semble que quand c'est notre gagne-pain, on doit s'impliquer financièrement. Nos entreprises font régulièrement de la recherche et du développement, et il serait important de connaître la position des pêcheurs et de l'industrie du poisson. Merci, monsieur le président.

[Traduction]

M. Wayne Hooper: Monsieur Drouin, pour répondre directement à votre question, les pêcheurs contribuent aux projets de recherche que nous avons menés. Jusqu'à présent, ils n'ont pas versé directement d'argent en espèces, mais ils nous accordent du temps à bord de leurs bateaux. Ils accordent du temps à notre personnel et ils effectuent des tâches liées à la recherche qui ne font pas partie de leur travail habituel, et ils le font volontiers. Ils participent également d'autres façons aux comités ou aux groupes de recherche que nous avons créés.

Les transformateurs ont versé des fonds en espèces. Ils ont financé des projets par l'entremise du Lobster Health Research et nous avons également conclu des marchés avec eux pour réaliser des projets les intéressant plus particulièrement.

• 1030

Je crois que là où nous voulons en arriver, c'est à la différence entre l'intérêt public et l'intérêt privé.

En tant que pêcheur ou transformateur, mon intérêt est privé. Je m'intéresse à mon entreprise, et je vais investir dans cette entreprise si les perspectives de bénéfices sont raisonnables. Qui défend l'intérêt public?

En agriculture, nous disposons d'une vaste infrastructure pancanadienne de R-D, qui effectue des travaux fondamentaux de R-D que je n'entreprendrais pas en tant que producteur laitier ou d'éleveur de porcs.

Nous n'avons pas de structure semblable dans le secteur de la pêche. Je suppose que c'est là où je voulais en venir.

Pour ce qui est des activités en cours, comme M. Baker l'a dit, au cours des derniers mois nous avons tenu des discussions avec les provinces, les pêcheurs et les transformateurs. Tout le monde est intéressé—il s'agit d'une ressource commune—mais qui donc est responsable? On se tourne toujours vers son voisin. Oui, nous croyons que c'est important, et qu'il faudrait le faire, mais cela incombe aux provinces, ou au gouvernement fédéral, ou aux pêcheurs.

Nous croyons que tous les intervenants y participeraient s'ils estimaient pouvoir trouver des réponses à leurs questions, des réponses auxquelles ils pourraient croire.

Allan.

M. Allan Baker: Nous manquons effectivement de temps pour étudier tous les secteurs, mais il y a aussi un problème de compétences. Le homard, en tant que ressource marine, est évidemment de compétence fédérale. Lorsqu'il arrive sur la côte, il devient une compétence provinciale. Nous devons donc surmonter beaucoup d'obstacles liés au partage des pouvoirs et au droit.

Pour répéter ma réponse à la dernière question, notre industrie est prête à faire sa part. Nous essayons de trouver le moyen de nous associer avec les provinces et le gouvernement fédéral dans cette entreprise.

Je répéterai également que nous ne sommes pas ici uniquement pour parler de la recherche. Nous sommes ici pour parler d'argent, oui, mais même avant la recherche, lorsque nous consultons l'industrie, lorsqu'elle fait connaître ses besoins, c'est l'échange d'information entre les divers secteurs, entre l'industrie et le gouvernement, le simple accès à l'information disponible, qui représente la première priorité.

La recherche en fait donc partie intégrante, mais ce dont il est surtout question ici, c'est de la communication de la recherche réalisée dans le domaine des sciences sociales, de l'économie et des sciences appliquées.

Le président: Merci, monsieur Baker.

Monsieur Drouin.

[Français]

M. Claude Drouin: Je voudrais seulement ajouter qu'il y a aussi la transformation dans la recherche des nouveaux marchés, des nouveaux développements. Je suis convaincu que la recherche se fait aussi dans ce domaine-là. Est-ce au niveau des nouveaux développements du marché que le secteur privé collabore avec l'université?

[Traduction]

M. Allan Baker: En fait, cela se passe actuellement, non seulement pour ce qui est du développement du marché, mais aussi sur le plan de l'acquisition des technologies. Ce sont des activités qui, pour la plupart, se rattachent à certains projets.

Nous avons besoin de données scientifiques de base. Nous ne savons rien de la physiologie de cet animal. Si je vous disais que nous en savons mille fois plus sur le chat domestique que sur le homard, je serais loin de la vérité, nous en savons infiniment plus sur le chat que sur le homard. Nous ignorons de quoi est fait son sang. Nous ne savons rien de la physiologie de l'animal. Nous prétendons, par l'entremise des ministères fédéraux et autres organismes, avoir des connaissances sur la biomasse ou la population de homards, mais nous ne savons rien sur le homard comme tel qui puisse nous permettre d'évaluer la santé ou le potentiel de cette ressource.

Le président: Merci, monsieur Baker.

Monsieur Sekora.

M. Lou Sekora (Port Moody—Coquitlam—Port Coquitlam, Lib.): Merci, monsieur le président.

Avez-vous vu cette phrase dans le document, monsieur Baker? Il y est dit que les pêcheurs au homard craignent que les grandes entreprises ne les détruisent. C'est au sujet des contrats qui autorisent deux grandes sociétés de pêcher avec 1 010 casiers pendant environ un mois.

Quelles conséquences cela a-t-il pour les pêcheurs de la région?

M. Allan Baker: Je crois qu'en réalité, comme nous ne savons rien de la ressource au niveau individuel et que nous ne consacrons à la recherche que 0,01 p. 100 de la valeur de cette pêche, c'est une question que vous ne pouvez pas vraiment poser à un pêcheur ou à un politicien.

• 1035

J'ai certainement peur de toute pression supplémentaire exercée sur la ressource, mais c'est par ignorance. J'ai peur par ignorance, étant donné que nous n'avons aucune idée de la situation, que nous n'avons aucun modèle. Nous n'avons pas cherché à établir des modèles de ce que pourraient être les répercussions. Par conséquent, comme tous les pêcheurs et tous les transformateurs, je suppose, j'ai peur de l'inconnu. Le seul moyen de calmer ma peur serait d'en savoir plus. Ce sera le résultat de consultations, d'échange d'informations, de la science ou de la recherche.

M. Lou Sekora: Merci.

Le président: Monsieur Baker, j'ai été très surpris d'apprendre ce matin qu'un groupe avait obtenu le droit d'utiliser 1 000 casiers. Ma surprise vient peut-être de ma propre ignorance, mais est-ce la réalité? Votre groupe a-t-il...?

M. Allan Baker: J'ai vu cet article circuler autour de la table, mais je ne l'ai pas lu. En réalité, au Canada, plus de 99 p. 100 de la pêche est pratiquée sur le littoral, par des petites embarcations qui, dans 99 p. 100 des cas, mesurent moins de 45 pieds de longueur, même si la taille des bateaux peut varier d'une province à l'autre. Il y a une petite pêche côtière dominée par deux ou trois sociétés, je crois—je n'en suis pas certain, mais Peter pourrait sans doute me le dire. Je crois que ces casiers étaient pour ces entreprises de pêche hauturière. Elles pêchent avec un grand nombre de casiers sur chacun de leurs navires. Cela représente six ou sept navires dans le contexte canadien.

Le président: Le secrétaire parlementaire a-t-il un renseignement à nous communiquer?

M. Wayne Easter: Oui, monsieur le président. C'est, je crois, un article assez trompeur. Un permis a été effectivement octroyé à deux entreprises, à titre expérimental, pour faire 2 000 levées de casiers. Il ne s'agit pas de pêcher avec 1 000 casiers ou 2 000 casiers pendant un mois. Au cours d'une période d'un mois, il y aura 2 000 levées de casiers, à titre expérimental, qui permettront d'obtenir des renseignements sur le stock de homard dans ce secteur, que l'on connaît très mal, afin de pouvoir prendre des décisions pour l'avenir. Il s'agit de 2 000 levées de casiers et c'est à titre expérimental.

Le président: Merci. Bien entendu, c'est Peter qui a communiqué ce matin au comité ce renseignement publié dans les journaux. Peter, vous avez la parole.

M. Peter Stoffer: Dans ce cas, je dois sans doute demander au secrétaire parlementaire si nous allons obtenir une réponse officielle du ministère à ce sujet?

M. Wayne Easter: Oui. Je vais demander qu'on vous en donne une.

M. Peter Stoffer: Merci. Je l'apprécie vivement car, comme vous le savez, on ne peut pas toujours croire ce qu'on lit dans les journaux.

Mais monsieur Baker, vous êtes très connu sur la côte Est, comme vous pouvez le voir. Bien entendu, de nombreuses personnes de ma circonscription sont des pêcheurs au homard. Il y a environ 240 titulaires de permis, rien que dans ma circonscription. Ils s'inquiètent beaucoup de ces questions.

Mais pour revenir à notre sujet, monsieur Hooper, vous avez mis en plein dans le mille en parlant du manque de recherche. Mon collègue de l'Ontario, M. Steckle, s'inquiète beaucoup du problème de la lamproie et du manque de recherche ou d'argent pour combattre ce fléau étant donné les torts que la lamproie cause à la pêche sportive et commerciale. Vous avez parfaitement raison; nous négligeons gravement une ressource très précieuse. Le gouvernement devrait donner l'exemple en y consacrant les ressources et le personnel voulus afin de répondre aux diverses préoccupations, non seulement en ce qui concerne le homard, mais aussi les autres secteurs de la pêche.

J'ai une ou deux choses à dire. Premièrement, vous avez mentionné l'emploi de pesticides qui tuent les homards; ne faites pas cela. Cela va déclencher une levée de bouclier. Même si c'est une mort rapide, le simple mot «pesticide» va entraîner un véritable concert de protestations que vous feriez mieux d'éviter.

D'autre part, travaillez-vous en collaboration avec les groupes autochtones? Pour le moment, par exemple, dans la région de Scotia-Fundy, nous avons des Autochtones qui exercent ce qu'ils estiment être leur droit constitutionnel de pêcher le homard d'un bout à l'autre de l'année. Communiquez-vous des données scientifiques à ces groupes pour leur faire comprendre ce qu'il pourrait advenir de la ressource s'ils continuent à agir ainsi?

D'autre part, même si ce n'est pas vraiment de votre ressort, quels sont les effets du dragage sur le fond de l'océan où peuvent se cacher les homards? Comme vous le savez, les homards et les crabes se cachent. Si certains bateaux draguent continuellement le fond de l'océan, comme plusieurs témoins nous l'ont dit, cela a-t-il des effets nuisibles sur l'environnement et quels sont les effets à long terme d'un dragage continuel sur l'environnement du homard?

• 1040

Il est une chose dont vous n'avez pas parlé, monsieur Hooper. Vous avez mentionné qu'il s'agissait d'une ressource publique et, même si vous ne l'avez pas dit, vous avez laissé entendre que l'absence de coordination et de contrôle pourrait poser un problème. Je me permets de vous faire respectueusement remarquer que le ministère des Pêches et des Océans est le gestionnaire ultime de la ressource. Il assume la responsabilité ultime de la gestion de tout ce qui se trouve sous l'eau, et, comme vous le savez, pour la morue et d'autres espèces, nous avons vivement critiqué cette gestion, mais le ministère est quand même le gestionnaire ultime de cette ressource.

J'aurais bien d'autres questions, mais je dispose de peu de temps. Encore une fois, pour ce qui est des principales questions, travaillez-vous en collaboration avec les communautés autochtones? Il y a aussi le dragage. En ce qui concerne l'aquaculture, je me réjouis que vous ayez soulevé la question des produits chimiques qui peuvent se retrouver dans l'habitat et l'environnement du homard.

Merci, et je vous remercie également de votre exposé d'aujourd'hui.

M. Richard Cawthorn: J'accepte tout à fait ce que vous avez dit à propos des pesticides utilisés pour tuer les homards. Encore une fois, ce n'est qu'un instrument de recherche, mais nous sommes soumis à de fortes pressions. Quelqu'un nous a demandé quels produits chimiques nous avons utilisés et nous n'avons tout simplement pas donné de réponse.

Nous n'avons pas travaillé avec les groupes autochtones ou examiné les répercussions du dragage étant donné que nous nous intéressons à ce qui se passe après la pêche. Nous complétons le travail des biologistes des pêches, qu'ils travaillent pour les diverses provinces ou Pêches et Océans Canada. Certains des outils que nous avons l'intention de mettre au point leur fourniront des instruments supplémentaires pour mieux gérer la pêche.

À propos de l'aquaculture, j'ajouterais que lorsque l'aquaculture utilise certains de ces pesticides, la dose qui va tuer un homard ne peut pas être décelée grâce à la technologie actuelle. Par conséquent, même si vos homards sont décimés par du Symbush ou du Roundup ou certains autres produits à base de cypermétrine, si vous analysez ces homards sans pouvoir trouver trace de ces pesticides, c'est parce que la technologie ne permet pas de déceler les quantités minuscules de pesticide qui suffisent à tuer un homard.

Il y a eu récemment des poursuites en justice à ce sujet dans la baie de Fundy et nous le savons, mais il serait sans doute extrêmement coûteux de mettre au point une technologie pour déceler ces quantités infinitésimales de pesticide. Pour le moment, le niveau de détection de la cypermétrine est d'une partie par milliard et nous savons qu'environ le vingtième de cette quantité suffit à tuer un homard. C'est donc assez effrayant.

M. Allan Baker: Pour ce qui est du dragage, cela pose certainement un problème dans la région de l'Atlantique. Les répercussions de tout dragage, que ce soit pour pêcher le pétoncle ou le poisson... étant donné que le poisson de fond nage dans le remous, c'est surtout à cause des dragues à pétoncle. Encore une fois, étant donné que Pêches et Océans Canada a pour mission de protéger la pêche dans l'océan, nous nous sommes concentrés sur ce qui se passe après la pêche, autrement dit, sur ce que nous pouvons faire après avoir mis la main sur le poisson pour augmenter au maximum sa valeur économique.

Toutefois, l'Atlantic Veterinary College et plus précisément le Lobster Health Research Centre, travaillent sur une base contractuelle et en collaboration avec les provinces et Pêches et Océans Canada à divers projets. Compte tenu des moyens dont il dispose, le ministère des Pêches et des Océans fait un bon travail. Malheureusement, il n'a aucun outil. Il est difficile d'utiliser les outils des autres. Ce sont des gens très compétents, mais les outils dont vous avez besoin ne sont peut-être pas disponibles.

Par conséquent, nous pouvons certainement travailler avec le ministère à l'élaboration d'outils et de modèles afin d'augmenter les possibilités en ce qui concerne l'animal comme tel. Nous serions tout à fait d'accord et nous aimerions que des gens du ministère soient détachés au collège afin d'établir ce genre de relations.

M. Wayne Hooper: J'ajouterais, monsieur Stoffer, que nous nous ferions un plaisir de travailler avec les autochtones. Nous n'avons pas pris contact avec eux et ils ne nous ont pas non plus contactés, mais nous nous ferions un plaisir de discuter de tout projet qu'ils voudraient entreprendre.

Le ministère est-il en difficulté? Comme je l'ai dit dans mon exposé, je crois que nous sommes tous dans la même situation et qu'il n'est peut-être pas utile d'adresser des reproches aux uns et aux autres. Je crois que le ministère des Pêches et des Océans a la responsabilité constitutionnelle de jouer le rôle de chef de file, mais il ne peut pas agir à lui tout seul. Il est évident que les provinces, les groupes de pêcheurs, les transformateurs doivent joindre leurs efforts faute de quoi nous n'obtiendrons pas de résultats. C'est une cause du problème. Un esprit cynique pourrait se dire que quelqu'un a conçu l'industrie exprès pour qu'elle ne puisse pas bien fonctionner. Il est difficile d'imaginer un secteur plus désorganisé, plus divisé ou plus controversé. Cela dépasse l'entendement.

• 1045

Une voix: Ça marche malgré tout.

Le président: Merci.

Monsieur Provenzano.

M. Carmen Provenzano (Sault St. Marie, Lib.): Monsieur le président, pour commencer, je remercie les intervenants pour leurs exposés particulièrement intéressants et pour les réponses très directes qu'ils nous ont données jusqu'à présent.

J'ai essayé d'écouter attentivement tous les exposés. J'ai entendu M. Cawthorn, qui représente le Lobster Health Research Centre, poser deux questions, et j'ai moi-même une question au sujet de ces deux questions-là. Il nous a dit, je crois, que nous devons savoir ce qu'il advient du homard après qu'il a été pris. C'est évidemment une question qui intéresse tout le secteur qui s'occupe des crustacés après qu'ils ont été pêchés, et également l'aquaculture des crustacés. Il a ensuite demandé: qu'est-ce qui constitue un homard en bonne santé?

En écoutant ces deux questions, je n'ai pu m'empêcher de me demander sur quelles préoccupations elles étaient basées. Est-ce que ce sont les consommateurs qui sont inquiets de la qualité du produit, des risques pour leur santé? Je vous ai écouté parler de parasites et de maladies bactériennes; est-ce qu'on s'inquiète sur le plan de l'environnement? Pouvez-vous développer cet aspect? Je pense que vous ne l'avez pas abordé dans votre exposé. J'essaie de comprendre pour quelles raisons on en est arrivé à se poser ces questions-là.

Le prof. Richard Cawthorn: Je crois que l'industrie essaie de maintenir la plus haute qualité possible, entre le moment où le homard est pris et le moment où il parvient au consommateur. En même temps, l'industrie essaie de réduire ses pertes. Elle a besoin d'un moyen pour déterminer la qualité de son produit. Lorsque les homards sont expédiés dans le monde entier, on ne veut pas qu'ils arrivent morts à leur destination. On veut pouvoir juger de l'état d'un homard pour pouvoir expédier les plus solides par avion à l'autre bout du monde. D'un autre côté, les homards qui sont expédiés de Halifax à Boston par camion doivent également arriver sur les marchés de Boston en bon état, c'est-à-dire ni morts ni avec un aspect douteux.

Il y a donc une question de qualité et une question de consommation. Quand vous apposez une étiquette sur un homard, le consommateur sera heureux de savoir qu'il a un homard de catégorie A. C'est purement une question économique. La personne qui entrepose les homards pendant de longues périodes veut pouvoir les classer et savoir s'ils survivront un mois, six mois, etc., savoir que le consommateur pourra acheter un homard plein de vie, un homard de haute qualité. Là encore, sur le plan économique, quand j'expédie des homards, je tiens à ce qu'ils soient en meilleure santé possible pour qu'ils arrivent à destination dans le meilleur état possible. Voilà la raison, nous voulons que quelle que soit sa destination, le produit soit de la plus haute qualité possible.

M. Wayne Hooper: Comme M. Baker le disait plus tôt, c'est un produit destiné à des marchés coûteux, je ne dirais pas des marchés de denrées rares, mais c'est tout de même un produit non essentiel qui coûte cher. La concurrence existe et elle a des normes très élevées. Notre industrie doit faire la même chose et, comme Rick l'a dit, la valeur de ce produit peut être améliorée. Si nous envoyons de la saloperie à Boston, nous n'en tirerons pas un aussi bon prix. C'est aussi simple que cela.

M. Carmen Provenzano: Vous me permettez une courte question, minuscule? Nous avons entendu des commentaires sur les réservoirs à homards, les problèmes auxquels on se heurtait quand on entrepose pendant de longues périodes. On a parlé également de l'aquaculture du saumon et des effets négatifs que cela pourrait avoir sur ces étangs à homards. Je n'ai pas bien compris.

Le prof. Richard Cawthorn: Dans la baie de Fundy, par exemple, et sur la côte est du Maine, les piscicultures de saumon et les étangs à homards se côtoient. Parfois, ils sont vraiment très proches, et les effluents organiques circulent de l'un à l'autre.

Une voix: Il y a intercontamination.

Le président: Merci, Carmen.

Monsieur Matthews.

M. Bill Matthews (Burin—St. George's, PC): Merci, monsieur le président. J'ai une ou deux observations à faire. Je tiens à vous dire, messieurs, à quel point j'ai apprécié vos exposés. Vous m'avez appris des choses auxquelles je n'avais jamais pensé, par exemple les effets des différents appâts, hareng ou maquereau, etc. Justement, samedi soir, je me trouvais avec un pêcheur de homard et quelqu'un lui a demandé ce qu'il utilisait comme appât. Il a répondu qu'il utilisait du hareng et de la sébaste. Évidemment, je ne savais pas que les appâts avaient des effets différents; la recherche que vous faites est donc très intéressante. D'autre part, quand on pense seulement aux intérêts des pêcheurs et à manger deux ou trois homards par année, on ne s'inquiète jamais des maladies du homard.

• 1050

Vous avez mentionné que depuis deux ans les réserves de homard avaient diminué.

Le prof. Richard Cawthorn: Si vous considérez les tendances annuelles, depuis la fin des années 1800, c'est en 1991 qu'on a débarqué le plus de homards.

M. Bill Matthews: Les débarquements ont donc diminué?

Le prof. Richard Cawthorn: Les débarquements ont diminué.

M. Bill Matthews: Et pour vous, cela signifie que les réserves de homard dans l'océan ont diminué. C'est bien ce que vous dites?

Le prof. Richard Cawthorn: C'est ce que les biologistes semblent penser. Toutefois, si vous considérez les statistiques, la diminution a commencé en 1991, et pour l'instant, elle n'est pas très marquée. Il va falloir surveiller la tendance, voir si cela se stabilise.

M. Bill Matthews: Est-ce que les seules recherches, les seules données disponibles portent sur le taux des captures et le volume de homard qu'on peut en déduire?

M. Wayne Hooper: Nous possédons d'autres informations grâce au ministère des Pêches. En effet, ils ont un programme d'échantillonnage océanique limité dans la région de l'Atlantique. En fait, l'année dernière, nous avons fait un échantillonnage océanique très détaillé à l'Île-du-Prince-Édouard, et nous avons pu recueillir des informations supplémentaires sur la biomasse. Mais dans l'ensemble, les données sont assez rares.

M. Bill Matthews: Monsieur Hopper, vous avez dit qu'il était très difficile d'être chargé du contrôle et de la gestion de la ressource en même temps. Pouvez-vous développer cela? J'aimerais savoir pourquoi vous dites cela.

M. Wayne Hooper: Nous avons eu l'occasion de discuter avec des gens de l'industrie qui nous ont parlé de leurs rapports avec le ministère des Pêches et des Océans. Lorsqu'il s'agit d'un rapport personnel, de personne à personne, tout semble très bien aller. Beaucoup de gens ont confiance dans les gens qu'ils connaissent au ministère. Mais en réalité, le ministère a également un rôle de contrôle. Il a pour mission d'appliquer les règlements et parfois, cela crée des controverses et des divergences d'opinions. Ce genre de choses peut également déborder sur la recherche scientifique ou sur l'administration.

Aujourd'hui, je viens vous dire que vous avez posé trop de pièges ou que vous faites quelque chose que vous ne devriez pas faire. Demain, je vais vous faire un exposé sur la biomasse de homard dans la région. Lorsque les deux messages viennent du même organisme, ce n'est pas aussi clair. L'un déborde sur l'autre, et les gens risquent de se méfier des aspects scientifiques.

M. Allan Baker: Monsieur Matthews, si vous le permettez, pour vous donner une idée de la façon dont les pêcheurs voient le ministère, je dois répéter que le personnel et les chercheurs du ministère sont très bien considérés par les pêcheurs. C'est l'ensemble du système qui pose un problème, car le processus consultatif est parfois mis en doute par l'industrie.

À plusieurs reprises, lorsque nous sommes allés dans la région, les gens m'ont dit que c'était un peu comme un tribunal où le même avocat plaiderait pour la Couronne et défendrait l'accusé. En fait, c'est véritablement notre situation. Lorsque le ministère explique des données scientifiques, avec le régime actuel, l'industrie n'a pas le choix, et lors du processus de consultation, elle est forcée d'utiliser les données qui ont été fournies par l'autre partie.

M. Wayne Hooper: Monsieur Matthews, il est intéressant de noter que dans d'autres secteurs de la compétence fédérale, avec la création de l'Agence d'inspection des aliments, une bonne partie de ces activités de contrôle réglementaire et d'inspection ne relève plus dorénavant de ministères comme l'Agriculture, les Forêts, etc. Ceux-ci sont dorénavant libres de concentrer leurs efforts sur le développement et sur la recherche. Par contre, dans le secteur des pêches, les deux fonctions restent ensemble.

Le président: Merci, monsieur Matthews.

Monsieur Schmidt, vous avez une autre question?

M. Werner Schmidt: Oui, monsieur le président. En fait, je tiens à remercier l'adjoint parlementaire pour toutes ces informations qui sont particulièrement intéressantes.

• 1055

J'ai du mal à m'y retrouver dans un certain nombre d'agences, de conseils, etc., qui semblent tous oeuvrer dans ce domaine. Je me demandais s'il n'y aurait pas un conflit entre ces divers organismes. En particulier, il y en a deux qui ont attiré mon attention; il y a le ministère des Pêches et des Océans, un groupe de chercheurs sans but lucratif, l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, le groupe qui s'occupe de la santé du homard, le collège vétérinaire qui travaille ici, et enfin, il y a les pêcheurs eux-mêmes. Est-ce qu'on essaie de concilier tous ces organismes?

J'ai été terriblement impressionné lorsque M. Hooper a dit que c'était assez désorganisé, mais qu'il y avait beaucoup de pouvoir politique. Ces deux choses semblent se contredire, mais quand on lit les rapports et qu'on vous écoute, c'est précisément ce qui se passe.

Je vous pose donc la question: qu'est-ce qui se fait pour essayer de concilier tout cela? Les ressources sont toujours limitées. Si vous faites de la recherche de qualité, de la recherche fondamentale lorsque cela est nécessaire, et également de la recherche appliquée pour favoriser l'économie et aider les pêcheurs, que faites-vous pour essayer de concilier tous ces domaines?

M. Wayne Hooper: Le document conceptuel que vous avez sous les yeux explique que le Lobster Health Research Centre pourrait jouer ce rôle. Toutefois, j'aimerais mettre les membres du comité en garde: nous ne pouvons pas faire plaisir à tout le monde. Nous avons parlé ce matin de beaucoup de questions qui intéressent l'industrie mais qui sont en marge de notre programme de recherche.

Nous pensons pouvoir mettre sur pied un groupe de régie constitué de pêcheurs, de transformateurs, et de représentants des gouvernements provinciaux et fédéral pour mieux orienter les travaux du Centre, ou encore orienter à long terme le programme de R-D du Centre. En soi, cette tâche ne sera pas facile.

Il serait intéressant de voir comment nous choisirons un pêcheur pour représenter l'Île-du-Prince-Édouard. En effet, je crois qu'il y a là-bas 1 400 pêcheurs et 1 300 groupes différents, monsieur Easter. En Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, c'est la même chose. À Terre-Neuve, les choses sont un peu mieux organisées à cause de la structure du secteur de la transformation.

Nous pensons que cela peut être fait étant donné la façon dont nous avons abordé le problème. Il y a des moyens d'y parvenir si ces groupes que vous avez mentionnés s'intéressent aux résultats du travail que nous voulons faire. Tout cela doit être axé sur les résultats.

M. Werner Schmidt: C'est précisément ce que j'allais dire. Si ces gens-là voient que vous répondez à un besoin, ils feront un effort pour coordonner. Ils se regrouperont. Je lis certains documents, et je constate qu'une méfiance fondamentale semble régner entre certains groupes. Ce genre de chose n'est pas favorable à la coopération.

Je me trompe peut-être complètement, mais si mon impression est justifiée, c'est probablement la première chose à faire, convaincre les gens de travailler ensemble, leur expliquer que nous ne sommes pas là pour nous battre contre eux, qu'eux-mêmes ne sont pas là pour accuser le ministère, accuser l'université, etc. En effet, l'important c'est de résoudre nos problèmes.

Il y a un groupe qui veut augmenter la taille des homards; un autre dit que non, absolument pas, ça ne marchera pas. Les pêcheurs nous disent: notre gagne-pain en dépend, vous ne pouvez pas nous empêcher de pêcher ce dont nous avons besoin pour gagner notre vie. Il y a donc un conflit, et j'ai l'impression que les frustrations sont assez généralisées.

M. Wayne Hooper: Je pensais que notre démarche... et il y a d'autres questions, comme celle du marquage. C'est une question dont on parle depuis des années. Il y a moyen de trouver des réponses scientifiques et organisées, des solutions acceptables pour toutes les parties. Reste à voir comment on utilise les résultats de ce genre de recherche. Est-ce qu'on peut faire ce travail et inspirer confiance en même temps? La réponse est oui.

La question du marquage ne pose pas un problème scientifique insurmontable. Nous sommes loin de la fission de l'atome. Ce n'est pas une tâche considérable, mais cela n'a pas été fait. En attendant, les pêcheurs de la baie de Fundy se joignent aux LFA et tout le monde se dispute. Certains sont pour, d'autres contre. Dans tous les cas, on invoque des questions de santé. Est-ce que cela abîme les homards?

Le LHRC pourrait donner une réponse définitive à cette question. Reste à savoir comment cette réponse sera utilisée, c'est un autre sujet de discussion, qui pourrait être politique. Toutefois, il est possible de trouver une réponse, et c'est ce que nous essayons de faire comprendre, le fait que nous pouvons trouver des réponses pour cette industrie qui est vitale pour l'est du Canada et la région de l'Atlantique.

Le président: Merci, monsieur Hooper.

Je regarde autour de la table, je garde M. Easter pour la fin. Est-ce que quelqu'un a...? Peter, une minute.

M. Peter Stoffer: Moins que cela.

• 1100

Cinq provinces sont en cause, et chacune réclame une taille de carapace différente, selon que leur eau est tiède ou froide. L'Île-du-Prince-Édouard, par exemple, qui a trois zones, réclame une certaine chose depuis des années, tout comme la Nouvelle-Écosse.

J'aimerais terminer sur une note positive; si vous obtenez les fonds et la coopération dont M. Hooper nous a dit que nous avions si désespérément besoin—et vous avez parfaitement raison, il est indispensable de coopérer—est-ce qu'en fin de compte vous réussirez à fixer une taille de carapace pour chaque zone, comme les Îles-de-la-Madeleine, Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et la baie de Fundy, une taille que tout le monde pourra accepter? Est-ce que ce sera possible? À l'heure actuelle, c'est ce qui inquiète le plus les pêcheurs.

M. Allan Baker: Je pense que nous pourrons le faire, mais avant de penser à cela, nous avons besoin d'une réponse définitive sur l'efficacité du système de mesure des carapaces comme outil de gestion. Est-ce que c'est vraiment approprié? Pour l'instant, c'est quelque chose qu'on a choisi plus ou moins au hasard.

Permettez-moi une digression; le ministre nous a dit qu'il fallait doubler la production d'oeufs, et nous disposons de plusieurs outils à cette fin. Il y a beaucoup d'autres moyens qui existent mais nous n'avons pas effectué les recherches nécessaires. Par exemple, il y a la dérive des larves. Où aboutissent les oeufs éclos, quelles régions vont-ils peupler?

Nous avons commencé des recherches sur le repérage de l'ADN et, lorsque ce projet sera terminé, nous pourrons retracer la dérive des larves. Ce genre de chose sera certainement important, peut-être même plus important que la taille des carapaces. En attendant, la controverse sur la longueur des carapaces n'est certainement pas une question de longueur des carapaces: elle vient du fait que rien ne prouve scientifiquement que la longueur de la carapace soit un outil efficace.

Le président: Merci, monsieur Baker.

Je vais maintenant laisser M. Easter poser les dernières questions et comme il est diplômé de votre excellente université et de plus un député exceptionnel...

M. Wayne Easter: Monsieur le président, je n'ai qu'un diplôme honoraire.

Le président: Il défend toujours les intérêts de l'Île-du-Prince-Édouard. C'est à sa demande que nous vous avons invité à notre comité ce matin. En tant que secrétaire parlementaire pour les Pêches et les Océans, Wayne a participé très activement à nos travaux.

M. Wayne Easter: Merci, monsieur le président.

Je vais commencer par une question d'ordre technique. Dans votre diapositive 13, vous mentionnez les codes barres qui ont été approuvés aux États-Unis. Ont-ils été approuvés au Canada également?

M. Richard Cawthorn: Non. Cette proposition a été soumise il y a trois ans environ mais rien n'a encore abouti.

M. Wayne Easter: Quel est le problème?

M. Richard Cawthorn: Nous n'en avons aucune idée.

M. Wayne Easter: Ainsi, il existe ces codes barres qui seraient très utiles pour la recherche comme telle mais aussi pour permettre un suivi jusqu'au marché.

M. Richard Cawthorn: Ils sont approuvés par le gouvernement fédéral aux États-Unis mais pas au Canada.

M. Wayne Easter: Monsieur le président, nous nous sommes écartés du sujet quelque peu mais c'est important. Combien de temps avez-vous mis à obtenir l'approbation aux États-Unis?

M. Richard Cawthorn: Il a fallu moins de six mois.

M. Wayne Easter: Et ici il a fallu trois ans?

M. Richard Cawthorn: C'est exact, pour autant que je le sache, et nous n'avons toujours pas obtenu de réponse.

M. Wayne Easter: À qui avez-vous adressé la demande?

M. Richard Cawthorn: À Santé Canada. Elle a été présentée par Ketchum Manufacturing Incorporated d'Ottawa. C'est tout près d'ici.

M. Wayne Easter: D'accord. Nous y reviendrons. Merci de votre exposé.

Dans le secteur des pêches, nous avons l'habitude des mauvaises nouvelles, mais celle-ci a été plutôt positive jusqu'à maintenant. C'est ce genre d'information sur l'appât pour le homard, les effets de l'exposition à la pluie, qui est particulièrement utile aux pêcheurs—ou dans mon cas aux agriculteurs. Dans ma ferme, à une certaine époque, une information comme celle-là m'a permis de sauver 10 p. 100 de ma récolte. C'est extrêmement précieux.

Ce qui me préoccupe c'est votre deuxième et votre troisième requêtes au comité et l'affirmation de Wayne selon laquelle le choix c'est d'aller de l'avant ou de perdre du terrain. Nous avons reçu de vous de bonnes informations mais, sans crédits additionnels et sans possibilité de créer un financement stable pour le Lobster Health Research Centre, où en serons-nous, mettons, en novembre 2000? Pourrons-nous obtenir de telles informations? Voilà ce qui me préoccupe.

Vous avez dit, je crois, qu'il ne faudrait pas répéter l'erreur que nous avons commise dans quelques autres secteurs. L'essentiel pour moi c'est de savoir ce que nous devons faire maintenant. Que devons-nous faire pour garantir la disponibilité de ce genre d'information et l'accès aux résultats de recherches qui sont absolument nécessaires?

• 1105

M. Wayne Hooper: Je vais tenter de répondre le premier à cette question, monsieur Easter, et les autres pourront compléter ma réponse s'ils le souhaitent. Pour ce qui est de savoir ce qui se produira en novembre, la réponse c'est peut-être rien. Comme l'a dit M. Cawthorn, le centre aura épuisé ses sources de financement à la fin du mois de juin. Sans une source stable de financement, nous ne pourrons pas conserver notre masse critique. Cela ne signifie pas que M. Cawthorn et ses collègues ne seraient pas disposés à participer à certains projets, au fur et à mesure qu'ils se présenteront, mais à notre avis ce n'est pas une façon efficace de gérer un centre. Il faut pouvoir compter sur les spécialistes. Les gens ont d'autres intérêts et si nous voulons faire un travail crédible à moyen ou à long terme, il faut pouvoir compter sur un personnel dévoué. On ne peut attirer de tels collaborateurs en leur offrant un contrat de trois mois. Ce n'est pas ainsi que les choses se font.

Quant à ce qu'il faut faire pour l'avenir, nous allons préparer une proposition qui s'appuiera sur le document d'orientation que vous avez déjà. Nous la ferons parvenir au ministre Anderson et aux ministres provinciaux des Pêches à la fin du mois ou au début du mois de mai, ainsi qu'aux intervenants du secteur. Nous attendons des ministres provinciaux et du ministre fédéral des Pêches qu'ils assument un rôle de leadership. Comme nous l'avons dit plus tôt, il y a ici une responsabilité constitutionnelle. Nous pensons qu'il faudra bien que certaines décisions soient prises. Nous croyons que les organismes du gouvernement devront assumer un rôle de leadership. C'est ce que nous demandons au comité. Si vous considérez le dossier suffisamment important, vous pourrez peut-être nous faire part de vos conseils, car c'est un dossier des plus importants pour le Canada Atlantique.

M. Allan Baker: Dans l'industrie, ce que nous souhaitons c'est une vision d'avenir. Nous mettons maintenant l'accent sur la nécessité de réserver du temps, de réserver des ressources à l'examen des dossiers qui revêtent une importance stratégique pour nous, qu'il s'agisse de défis à relever ou de potentialités à exploiter. Nous avons fait de grands progrès pendant cette période de croissance. Oui, il est possible que nous perdions le LHRC tel que nous le connaissons aujourd'hui. Jusqu'à maintenant, nous souhaitions obtenir des résultats à montrer aux représentants de l'industrie. Nous l'avons fait, nous avons montré ce que nous pouvons faire à l'industrie et l'accueil a été positif. Nous avons dû relever quelques défis dont l'un des plus importants reste de trouver le moyen d'assurer la participation de l'industrie. C'est un objectif qui reste fuyant.

Notre voeu le plus sincère c'est de ne pas nous retrouver dans la situation où nous ne pouvons que réagir puisqu'il s'agit là d'un mécanisme d'intervention d'urgence. Ce mécanisme aura toujours sa raison d'être dans l'industrie, tout comme c'est le cas dans les appareils gouvernementaux qui doivent pouvoir relever d'urgence les défis qui se présentent. Or, les potentialités à saisir ne résultent pas toujours d'urgences mais d'activités stratégiques. C'est le besoin que constate l'industrie: la capacité de se saisir des dossiers stratégiques et de les exploiter à profit.

Comme je suis le porte-parole de l'industrie au sein de cette équipe, je peux vous dire que l'industrie est maintenant fin prête. Quant à ce volet de la science et de la recherche en santé, vous noterez que dans notre exposé nous mettons davantage l'accent sur la santé que sur la science en général. Quand vous lirez le texte, vous verrez les différences qui existent entre nous. Ce qui nous intéresse le plus c'est de prendre l'information et les résultats de la recherche et de les transformer en activités économiques rentables. C'est une question de rentabilité.

M. Wayne Hooper: Monsieur Easter, prenons l'investissement en R-D. Si vous nous comparez à n'importe quel autre secteur d'activité, si l'industrie des technologies de l'information investissait 0,1 p. 100 des revenus dans la R-D, nous utiliserions toujours des craies et des ardoises. Le secteur des technologies de l'information investit environ 20 p. 100 de ses revenus en R-D. Typiquement, les secteurs manufacturiers et les autres secteurs industriels réinvestissent 3 à 5 p. 100 de leurs revenus dans la R-D. Un dixième de 1 p. 100 c'est presque risible.

• 1110

Ce n'est pas un reproche, mais je soupçonne que le Canada a investi plus d'argent dans la recherche sur le chanvre que sur le homard ces deux ou trois dernières années. Il faut peut-être financer la recherche sur le chanvre aussi, mais quand on songe aux dizaines de milliers de gens qui travaillent dans le secteur de la pêche et à l'importance économique de ce secteur, j'ai énormément de mal à le concevoir.

Le président: Merci.

Je m'en voudrais de ne pas féliciter la Fondation Max Bell du soutien qu'elle vous a accordé. Il y a quelques semaines à peine, je lisais le rapport annuel de la Fondation et j'ai constaté qu'elle a été créée par un Canadien tout à fait remarquable et que l'administration du fonds obtient un excellent taux de rendement depuis près de 30 ans, à tel point que la Fondation peut maintenant financer un grand nombre d'activités comme la vôtre. C'est un véritable exemple de réussite.

Nous souhaitons vous remercier d'avoir signalé au comité, et probablement aux nombreux Canadiens qui regardent les délibérations à CPAC, les forces et les difficultés éventuelles de votre secteur. Il est très important pour l'économie du Canada Atlantique et nous du Comité des pêches devons veiller à ce que les homards continuent d'exister en grand nombre dans nos eaux.

Vous avez parlé de «l'après-débarquement» et je vous signale que notre comité, dans ses relations avec le ministère, a énormément de mal à obtenir soutien et financement. Ce ne sera peut-être pas aussi difficile d'obtenir du soutien que du financement car à l'heure actuelle, en vertu du Règlement sur les pêches, le MPO n'a pas de mandat pour l'après-débarquement, c'est-à-dire après le moment où le produit est débarqué à quai et est mis en vente. Je peux toutefois vous garantir que les membres du comité apprécient pleinement l'importance de vos efforts pour le Canada Atlantique. J'espère que nous pourrons tous travailler avec vous afin que vous puissiez poursuivre vos efforts dans l'intérêt de nos pêcheurs.

Merci d'être venu. La matinée a été fructueuse. Nous avons appris beaucoup de choses et j'espère que nous saurons tous mettre à profit votre témoignage devant le comité. Merci.

La séance est levée.