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SPOR Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA

SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mercredi 29 mars 2000

• 1528

[Traduction]

Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): Je souhaite d'abord la bienvenue à nos invités de CBC-SRC, M. Asselin et Mme Nancy Lee.

Tout d'abord, j'aimerais transmettre à votre organisation un compliment spécial qu'un bon nombre de mes collègues de tous les partis m'ont prié de vous faire. Il s'agit de votre émission de Newsworld sur CBC, et on vous félicite pour l'excellent travail réalisé au nom des familles d'agriculteurs du Canada à la mi-janvier—ce documentaire de 14 heures. Nous avons eu l'appui du Parti réformiste, du Nouveau parti démocratique—de tous les partis. Je pense que votre organisation, la radio et la télévision, mais spécialement Newsworld, a fait un travail admirable, toute l'équipe.

Je vous cède maintenant la parole.

M. Daniel Asselin (directeur, Services de la programmation sportive de Radio-Canada): Soyez assuré que nous leur transmettrons le message. Merci beaucoup.

• 1530

[Français]

Monsieur le président, mesdames et messieurs, nous sommes heureux de comparaître devant vous aujourd'hui afin de vous parler du sport amateur à l'antenne de Radio-Canada et de la CBC. Plus particulièrement, nous vous ferons part de nos opinions sur les recommandations 40 et 43 du rapport intitulé Le sport au Canada: leadership, partenariat et imputabilité.

Je m'appelle Daniel Asselin et je suis le directeur des émissions sportives de Radio-Canada. J'ai eu le privilège de comparaître devant vous il y a près de deux ans maintenant et j'ai suivi de près vos délibérations subséquentes. À l'époque, j'étais accompagné de M. Alan Clark, qui était le chef des émissions sportives à la CBC. Maintenant, Alan occupe d'autres fonctions au sein de la société. Je suis donc accompagné aujourd'hui de Nancy Lee, qui est la directrice des émissions sportives de la CBC. Je lui cède la parole.

[Traduction]

Mme Nancy Lee (directrice administrative, Sports, télévision anglaise, CBC): Merci, Daniel.

Nous allons présenter notre exposé conjointement, en alternant.

Comme nous l'avons dit au cours de notre témoignage il y a près de deux ans, nous croyons à CBC que la programmation sportive fait partie intégrante de notre mandat et du patrimoine de notre société, et c'est assurément un domaine que nous connaissons à fond. Nous estimons que le sport contribue au partage d'une conscience et d'une identité nationales. Il permet aussi à Radio-Canada de capter et de transmettre des moments déterminants de notre histoire. C'est une plate-forme qui reflète le pays et ses habitants.

[Français]

M. Daniel Asselin: Du côté de la télévision française, nous avons décidé d'offrir une programmation sportive axée sur les athlètes amateurs plus que sur le sport professionnel. Depuis deux ans, nous avons laissé tomber la propriété de la Formule 1 et, comme tout le monde le sait, nous ne sommes plus impliqués dans le base-ball, du moins pour l'instant.

Nous avons décidé d'axer notre programmation autour des Jeux olympiques. Il y a deux ans, lorsque nous avons obtenu la couverture des Jeux olympiques pour 10 ans, notre première réaction a été de dire qu'on ne pouvait pas aller aux Jeux olympiques à tous les deux ans, faire un immense spectacle d'une durée de 15 jours et ensuite disparaître pour revenir deux ans plus tard et refaire d'autres Jeux olympiques. On s'est donc dit qu'on allait axer toute notre programmation autour de cela. Ça va permettre de rehausser la visibilité des athlètes olympiques canadiens et canadiennes, et nous avons donc décidé d'accroître le nombre d'émissions sportives de type magazine.

[Traduction]

Mme Nancy Lee: Dans le rapport qu'il a déposé en novembre 1998, le Sous-comité des sports a formulé quantité de recommandations importantes. Nous saluons l'excellence du travail accompli par le sous-comité et nous vous remercions pour les nombreuses heures de travail que vous y avez consacrées.

Comme de nombreux groupes intéressés au développement et à la promotion des sports au Canada, Radio-Canada se réjouit que le rapport du sous-comité ait incité le gouvernement à nommer un secrétaire d'État au sport amateur. Déjà, le ministre Coderre semble exercer une influence positive sur les cercles sportifs au Canada.

Nous allons maintenant traiter des recommandations du rapport, dans la mesure où elles concernent Radio-Canada. Le rapport contenait de grandes recommandations au sujet de CBC et de Radio-Canada. À la recommandation 40, on suggère que le gouvernement demande à CBC/Radio-Canada de mettre en ondes davantage de rencontres sportives auxquelles participent les équipes nationales du Canada, au lieu de l'éventail restreint de compétitions diffusées actuellement.

À la recommandation 43, on demande que Radio-Canada/CBC soit obligée de consacrer un nombre minimum d'heures aux sports amateurs, dans les deux langues officielles, et que les deux réseaux consacrent un nombre équivalent d'heures aux sports amateurs.

Nous estimons que ni l'une ni l'autre de ces deux recommandations ne reconnaît l'indépendance que la Loi sur la radiodiffusion confère à Radio-Canada. Radio-Canada a besoin d'indépendance et de souplesse en cette matière de programmation pour honorer le mandat dont l'investit cette loi. De plus, ces recommandations ne tiennent pas compte du cadre réglementaire actuel. La Loi sur la radiodiffusion définit le rôle des différentes instances du système canadien, leurs mandats et les liens entre elles. L'organe de réglementation du système, le CRTC, a pour rôle de veiller à l'équilibre de la programmation offerte aux téléspectateurs canadiens.

En outre, la recommandation 40 est difficilement réalisable, puisque Radio-Canada doit d'abord obtenir les droits de diffusion des manifestations sportives qu'elle souhaite diffuser. Elle doit pour cela surpasser les offres de ses concurrents, dans les limites des ressources financières dont elle dispose. De plus, Radio-Canada doit servir les intérêts de tous les Canadiens et se doit donc d'offrir une programmation diversifiée.

• 1535

Quant à la recommandation 43, soulignons que les habitudes et les préférences d'écoute diffèrent d'un marché à l'autre, ce que reconnaît la Loi sur la radiodiffusion. Radio-Canada s'est engagée à satisfaire les besoins et à tenir compte des préférences des auditoires anglophones et francophones, ce que reflète, croyons-nous, nos priorités en matière de programmation et la variété de nos grilles.

Il y a plusieurs points que nous aimerions faire ressortir dans la mise à jour que nous voulons vous présenter au sujet de notre couverture, tant à la SRC qu'à la CBC. C'est le sujet que nous allons maintenant aborder et je passe pour cela parole à Daniel.

[Français]

M. Daniel Asselin: Je vais vous parler un peu de la place que le sport amateur prend à la télévision française. Tous les jours, nous avons un bulletin quotidien de 30 minutes qui couvre tous les événements d'un océan à l'autre. Il fait une grande place au sport amateur.

Depuis qu'on a obtenu les droits pour les Jeux olympiques, on a travaillé à deux nouvelles émissions qui parlent exclusivement de sport amateur. Depuis deux semaines maintenant, les lundis après-midi, nous avons mis à l'antenne une émission qui s'appelle Olympicado. C'est une émission destinée aux jeunes de 9 à 16 ans qui vise à vulgariser les disciplines olympiques.

La deuxième émission sera en ondes à compter du mois de mai. Elle nous amènera jusqu'à Sydney; elle s'appelle L'aventure olympique. Il s'agit d'un magazine hebdomadaire de 60 minutes qui sera diffusé aux heures de grande écoute et qui porte sur les athlètes canadiens en vue des Jeux de Sydney.

Depuis deux ans, nous donnons une place importante au sport amateur dans une émission d'affaires publiques que nous mettons à l'antenne le samedi soir à 18 h 30 et qui s'appelle Franc jeu. Nous avons aussi une émission de sports de participation qui s'appelle Vélo Mag et, en collaboration avec des producteurs indépendants, nous avons diffusé des documentaires sur Maurice Richard, Jacques Villeneuve, Bruny Surin et Donovan Bailey, et nous allons bientôt en diffuser un autre sur Sylvie Fréchette.

Donc, comme vous pouvez le voir, nous avons mis énormément l'accent sur les athlètes amateurs. Maurice Richard n'en était pas un.

Nous allons présenter les Championnats du monde d'athlétisme à Edmonton en 2001 et cet été, nous avons présenté trois heures par jour pendant 15 jours les Jeux panaméricains en provenance de Winnipeg.

Nous sommes à faire la préparation de la couverture des Jeux de la Francophonie qui se tiendront dans la région d'Ottawa-Hull en 2001. Depuis février de cette année, nous avons créé, en collaboration avec l'Association olympique canadienne, un site Internet sur le sport amateur et ses athlètes. Sur ce site, vous trouverez toute la couverture des sports olympiques. Nous avons préparé 258 portraits d'athlètes canadiens et canadiennes et nous avons une moyenne de 5 600 visiteurs par semaine depuis le lancement du site. Cela a doublé l'achalandage du site Radio-Canada.ca/sports sur Internet, ce qui, évidemment, a énormément augmenté la couverture en français sur Internet.

[Traduction]

Mme Nancy Lee: Le rôle du sport amateur à la télévision anglaise est d'être une vitrine du talent athlétique canadien. Nous voulons aussi favoriser la formation et la promotion des athlètes olympiques de demain, donner plus de visibilité aux athlètes féminines canadiennes, accorder un soutien aux associations sportives et offrir un complément au sports professionnels.

Il y a 18 mois environ, nous avons effectué une étude au sein de notre service sur la couverture du sport amateur à l'époque. Dans le cadre de cet examen, nous avons établi des priorités. Elles visaient très clairement à augmenter le nombre d'heures de mise en ondes ainsi que la variété des sports auxquels nous consacrons des émissions.

L'annonce a été faite en mai dans certaines régions conjointement avec les associations, mais elle a été faite officiellement quand nous avons présenté ce plan au CRTC en juin dernier. Le tout a vraiment commencé en octobre dernier. Cela signifie, que d'ici la fin du prochain exercice, nous aurons doublé le temps d'antenne que nous donnons au sport amateur. En fait, cela veut dire qu'il y a un an et demi, nous offrions 120 heures de programmation originale, et si je ne fais pas erreur, dans 12 mois nous en offrirons 180 heures.

Comme je le disais, il est très important pour nous d'accroître la diversité des sports que nous couvrons. Jusqu'à présent, nous montrions des compétitions de natation, d'athlétisme et de gymnastique. Nous avons fait des efforts pour couvrir aussi le badminton, le tennis de table, le judo et la lutte—des disciplines rarement couvertes, par nous comme par les autres radiodiffuseurs.

Ces rencontres sont diffusées dans le cadre de l'émission Sports Saturday de CBC. Pour ceux qui vivent dans l'Est, elle commence à midi tous les jours et se poursuit jusqu'à 18 heures. Comme je vous le disais, on y montre différents sports.

• 1540

En plus d'offrir ce que nous appelons la diffusion de compétitions sportives—nous les diffusons intégralement dans le cas de la natation ou de l'athlétisme—nous croyons qu'il est important aussi de montrer l'histoire des athlètes, et c'est pourquoi nous avons créé un service documentaire. On ne peut pas à proprement parler de «service»; c'est une personne que nous avons embauchée, que nous avons prise à la section des affaires courantes à CBC. En fait, le service fonctionne comme un poumon. Quand il se remplit... Nous sommes en train de créer une série en 18 volets intitulée The Olympians qu'on peut voir le mardi à 7 heures heure locale, et nous la rediffusons à nouveau le samedi après-midi. On y relate l'histoire d'anciens athlètes olympiques. Nous voulons ainsi préparer l'auditoire aux jeux de Sydney. L'animateur est Brian Williams.

Tout comme Radio-Canada, nous faisons toujours des documentaires, parfois avec les producteurs indépendants, parfois avec nos collègues d'autres régions du pays. Mentionnons, entre autres choses, un documentaire tout récent que vous verrez dans une semaine et qui porte sur les jeux d'hiver de l'Arctique, et un documentaire qu'on a montré il y a deux ou trois semaines et qui était consacré à Jonathan Power.

En plus d'offrir davantage d'émissions et des émissions plus diversifiées, nous avons tenté de montrer davantage de sport amateur aux heures de grande écoute. Comme Radio-Canada, nous étions aux Jeux panaméricains et nous avons diffusé deux heures chaque soir, je pense, pendant 16 jours depuis Winnipeg. Nous avons aussi assuré pendant 9 jours la diffusion des championnats mondiaux d'athlétisme à Séville au mois d'août, ce qui était une première pour nous.

Nous avons diffusé un concours de saut d'obstacles aux heures de grande écoute en septembre dernier, deux soirées consacrées au saut d'obstacles à Spruce Meadows, et comme le samedi après-midi l'auditoire est très nombreux quand on diffuse des concours équestres, nous avons décidé de présenter cette émission à une heure de grande écoute. L'auditoire est composé de nombreux groupes d'âge, mais il y a beaucoup de femmes qui regardent ces émissions, et on n'offre justement pas suffisamment d'émissions sportives aux femmes. Nous sommes très satisfaits. Chaque émission a retenu l'attention d'un demi-million de téléspectateurs. Par comparaison, quand nous proposons des émissions de hockey, nous avons 1,3 million de téléspectateurs. Je suis donc heureuse que nous ayons ainsi réuni un demi-million de téléspectateurs pour un concours de saut d'obstacles en septembre dernier.

La semaine dernière, nous avons produit et diffusé à une heure de grande écoute le gala des prix du sport amateur canadien, et cela pour la première fois.

De plus, parce que nous estimons que c'est notre rôle en tant que radiodiffuseur public, nous aidons les associations sportives. Comme vous le savez fort bien, celles-ci ont grandement besoin de commanditaires, et nous essayons de les conseiller et de les aider à en trouver. Nous travaillons avec elles sur des choses aussi simples que les affiches publicitaires autour de la piscine. Nous avons travaillé avec l'Association de water-polo pour l'aider à vendre ses droits en Europe l'année dernière, quand nous avons couvert un championnat pour cette association depuis Winnipeg.

Nous avons aussi utilisé récemment nos propres installations de radiodiffusion à Toronto pour montrer des rencontres de sport amateur. Il y a deux semaines, nous avons ainsi montré du badminton et, dans deux semaines, nous allons couvrir un championnat de tennis de table. C'est merveilleux de voir des rencontres en salle. Nous n'avions jamais auparavant montré d'événements sportifs en salle. J'ai promis à mon vice-président que nous n'allions pas montrer de natation; nous n'avons pas suffisamment d'espace pour le faire. Mais si vous aviez pu voir cela, il y avait ce superbe atrium, et nous avons même pu y installer une trampoline. Nous ne pouvons pas accueillir la danse acrobatique faute d'espace.

On a ainsi pu mettre en valeur le badminton, le tennis de table et la lutte, une attention que ces sports n'auraient jamais obtenue autrement, parce que c'était nouveau et que c'était à l'intérieur de l'immeuble. J'ai apporté des coupures. Les journaux en ont parlé. On ne voit pas de badminton à la télévision, et je pense que là c'est en grande partie parce que cela s'était passé dans nos installations. Nous avons l'intention de continuer à le faire.

Je redonne la parole à Daniel.

[Français]

M. Daniel Asselin: Les Jeux olympiques: Sydney pour nous, c'est demain matin. Les jeux auront lieu du 15 septembre au 1er octobre. On a la propriété des Jeux olympiques jusqu'en 2008. Cela représente cinq jeux. Pour nous, c'est la pierre angulaire du sport amateur à la télévision anglaise et française. À Sydney, nous allons diffuser 850 heures de couverture sur les six antennes de télévision, à savoir CBC, Radio-Canada, Newsworld, RDI, TSN et RDS, dans les deux langues officielles.

Nous avons créé, avec cette nouvelle aventure olympique, un partenariat avec un diffuseur privé, TSN-RDS, pour maximiser l'utilisation des droits et offrir aux Canadiens la meilleure couverture possible. Pour vous donner un exemple, Radio-Canada et CBC vont continuer de faire le travail pour lequel nous sommes reconnus; c'est-à-dire que nous allons nous promener d'un événement à un autre et mettre l'accent sur les athlètes canadiens.

• 1545

Notre partenaire, TSN-RDS, pour qui nous allons produire, pourra mettre à l'antenne un match de basket-ball au complet. Les gens qui veulent regarder le match de basket-ball opposant le Canada et la Grande-Bretagne pourront le voir au complet, alors que nous, à Radio-Canada ou à CBC, couvrirons les 10 dernières minutes. Dans l'intervalle, nous allons présenter d'autres sports.

Cela donne donc au téléspectateur canadien la possibilité de choisir un sport qui l'intéresse davantage ou de s'en tenir à la couverture traditionnelle qu'il connaît, à CBC et Radio-Canada.

Compte tenu de l'expertise de CBC et de la SRC, c'est nous qui allons produire les images pour TSN et pour RDS. Notre partenariat va beaucoup plus loin que les seules images: nous allons aussi partager du talent. C'est une première pour Radio-Canada et CBC. Nous l'avons fait un petit peu cet été lors des Jeux panaméricains, mais nous allons le faire beaucoup plus aux Jeux olympiques.

Donc, vous allez retrouver du talent de RDS à l'antenne de la SRC et vice versa. Il est important de rappeler que c'est une opération qui s'autofinance, qu'il n'y a aucune utilisation de crédits parlementaires. Toute la couverture que nous allons faire reflète la préférence des Canadiens et nous mettons l'accent sur nos athlètes. Les téléspectateurs veulent voir nos athlètes.

On parle de collaboration, et j'ai un exemple à donner, celui de la collaboration entre CBC et Radio-Canada, car nous collaborons de plus en plus, pour financer cette opération. Nous sommes en train de préparer près de 100 portraits d'athlètes canadiens. L'expérience nous a appris que les gens adorent ce genre de portrait parce que cela humanise les athlètes et nous les fait connaître.

Par exemple, cet été, aux Jeux panaméricains, nous avions fait un portrait de Guivi Sissaouri, qui avait gagné une médaille d'argent aux Jeux d'Atlanta. Les gens ne se souviennent pas de sa médaille d'argent aux Jeux d'Atlanta. Par contre, les gens se souviennent du topo qu'on a fait sur lui cet été. Ceux qui l'ont vu nous en parlent encore. Sissaouri, le jour, est fleuriste; le soir, il est lutteur olympique. On a fait un topo de présentation et les gens nous en parlent encore. Ensemble, nous sommes en train d'en préparer près d'une centaine pour les Jeux olympiques de Sydney.

[Traduction]

Mme Nancy Lee: À propos d'une chose que Daniel vient de mentionner—et je suis sûre que vous le constatez tous dans notre programmation—au sujet de la couverture des Jeux olympiques sous un angle canadien: cela veut dire tout simplement que nous mettons l'accent sur les performances de Canadiens, mais aussi que, quand il y a des rencontres internationales importantes, nous les couvrons également.

Pour ceux qui lisent les journaux et qui vivent à proximité de la frontière, nous savons que les Américains qui peuvent nous capter préfèrent regarder nos émissions parce que nous diffusons des documentaires sur des athlètes d'autres pays. Nous ne nous concentrons pas uniquement sur nos athlètes. Nous en sommes très fiers.

Je fais ici un peu de publicité déguisée, mais je saisis l'occasion pour dire que toute notre programmation sera diffusée en direct, malgré le décalage de 15 ou 16 heures avec Sydney. Il y aura des enregistrements pendant la nuit, mais c'est un élément clé de notre programmation. Pendant le 100 mètres par exemple, nous voulons que les Canadiens puissent voir l'événement en direct. Comme il y a des gens ici qui se lèvent au milieu de la nuit pour regarder des compétitions de patinage de vitesse, nous espérons que vous allez tous vous lever au beau milieu de la nuit pour regarder par exemple les finales de natation.

Un aspect important des Jeux olympiques, et vous en avez d'ailleurs parlé dans votre rapport, est la retransmission des Jeux paralympiques. Nous pourrons répondre à vos questions à ce sujet, mais je vais d'abord vous parler de notre programmation d'abord.

C'est un secteur difficile à couvrir. Quand nous couvrons les Jeux olympiques ou les Jeux paralympiques, nous devons nous limiter à ce qui nous est donné par le comité du pays hôte. Il a été assez difficile, à Sydney, d'obtenir cette couverture, mais nous avons bien l'intention de couvrir les Jeux paralympiques. Nous avons aussi l'intention d'assurer une couverture semblable à celle de notre série sur les athlètes olympiques, c'est-à-dire que nous allons chez les athlètes qui s'entraînent en vue des Jeux paralympiques. Nous allons couvrir leurs performances à Sydney, puis nous assurerons un suivi.

L'une des raisons pour lesquelles nous voulons le faire... J'espère pouvoir mettre tout cela en ondes à une heure de grande écoute. Quand nous couvrons les Jeux paralympiques et lorsque la chose a eu lieu deux ou trois semaines auparavant, il est très difficile de demander au réseau de nous accorder une heure de grande écoute. C'est donc une façon, pour notre service, d'essayer d'assurer une couverture meilleure que celle que nous pouvons normalement offrir le samedi après-midi.

En conclusion, nous estimons que la programmation sportive fait partie intégrante du mandat de la SRC, de notre patrimoine et de nos compétences. Nous sommes déterminés à proposer une programmation d'excellence dans le domaine sportif en général, et à promouvoir et à mettre en exergue le sport amateur et ses athlètes sur nos deux réseaux.

• 1550

J'ai terminé notre exposé. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.

Le président: Merci beaucoup.

Monsieur Inky Mark.

M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, Alliance canadienne): Merci beaucoup, monsieur le président.

Merci d'être venus nous rencontrer. Je suis heureux d'apprendre que vous êtes prêts à prendre des risques et à envisager de diffuser des sports différents. Je crois qu'il est très important de bien montrer que nos radiodiffuseurs publics s'intéressent à tous les sports, et pas simplement aux sports que nous sommes habitués à voir aux Jeux olympiques. Je sais que la diffusion de sports au niveau collégial, surtout quand vous présentez la scène collégiale nationale, suscite beaucoup d'intérêt dans les régions aussi.

Je me demandais si vous aviez envisagé de diffuser les Jeux des aînés. Comme vous le savez—et au fur et à mesure que nous vieillissons—, les aînés participent beaucoup et s'organisent beaucoup au niveau provincial aussi bien que national. Vous pourriez peut-être exploiter cette...

Le président: C'est une petite publicité pour le greffier?

M. Inky Mark: Non. Je ne m'en étais pas rendu compte. Je crois que nous sommes tous sur le point de devenir des aînés ici à cette table—enfin presque tous, pas tous.

M. John Solomon (Regina—Lumsden—Lake Centre, NPD): Parlez pour vous.

M. Inky Mark: Quoi qu'il en soit, ce que je voudrais savoir c'est quelle sera l'évolution démographique de votre auditoire avec cette nouvelle orientation, c'est-à-dire davantage d'émissions consacrées au sport amateur?

Mme Nancy Lee: Vous voulez parler de la génération du baby boom?

M. Inky Mark: Quelle va être l'évolution de votre public? Vous pensez qu'il va changer?

Mme Nancy Lee: Parce que nous aurons une plus grande couverture?

M. Inky Mark: Oui.

Mme Nancy Lee: Ce n'est pas facile. Je vais d'abord vous parler des femmes, car il a été très difficile jusqu'à présent d'attirer un public de femmes. Je ne vais pas parler de l'aspect professionnel—c'est une autre histoire—mais pour ce qui est simplement du sport amateur, quand nous choisissons un sport, nous préférons que ce soit un sport pratiqué également par les deux sexes. Par conséquent, quand nous envisageons de diffuser du volley-ball de plage, nous regardons s'il y a aussi bien des hommes que des femmes, si les rencontres sont dotées des mêmes prix—dans ce monde du sport amateur, il y a des prix—car je crois que, si de jeunes femmes voient d'autres femmes participer à des manifestations sportives, cela aura un effet positif. J'espère aussi que cela convaincra les jeunes femmes qu'elles sont capables elles aussi de participer à des compétitions. Nous montrons du softball féminin, du water polo féminin, des choses comme cela.

Pour ce qui est de l'évolution démographique de notre pays à laquelle vous faisiez allusion, nous essayons d'en tenir compte, mais probablement pas aussi bien que nous le pourrions. Nous pensons à des choses comme le cricket, par exemple, qui n'est pas un sport habituel à la SRC. Quand nous établissons nos priorités, nous choisissons des sports qui doivent faire partie des principales manifestations que nous couvrons. Vous comprendrez bien que nous sommes inondés de demandes de retransmission de toutes sortes de championnats, sauf que je n'ai pas beaucoup entendu parler des personnes âgées. Alors, ne nous écrivez pas trop vite. Nous sommes en train d'essayer de voir si nous allons diffuser du cricket. Est-ce que le cricket représente quelque chose aux Jeux du Commonwealth? Allons-nous retransmettre les Jeux du Commonwealth? Nous examinons tout cela.

Nous n'avançons probablement pas aussi vite que nous le pourrions, mais pour être honnête, si nous présentons du tennis de table ou du badminton, c'est parce que j'espère vraiment atteindre ainsi un groupe de personnes qui pratiquent ces sports, comme simple loisir ou à un niveau plus élevé, et qui aimeraient le voir retransmis à la télévision. La semaine où nous avons retransmis les championnats du monde de tennis de table, nous avons reçu autant de messages électroniques et téléphoniques que lorsque nous retransmettons du hockey. Donc, il est clair qu'il y a un public pour ces sports.

Le président: Merci. Je donne maintenant la parole à Mme Phinney.

Oh, vous aviez une autre petite question?

M. Inky Mark: Oui, une toute petite question.

Le président: Brève.

M. Inky Mark: Je voulais vous demander quelles étaient les contraintes qu'entraînait la diffusion de rencontres de sport amateur sur la programmation de choses comme le hockey professionnel par exemple? Il y a des répercussions?

Mme Nancy Lee: Quand nous avons revu notre planification et décidé que nous allions doubler notre couverture en un an et demi, il est clair que nous n'avions pas de nouveaux crédits. Nous avons donc réorienté le budget affecté à nos trois sports professionnels—nous couvrons la ligue canadienne de football, le baseball et le hockey—nous avons réduit ces budgets, nous les avons réaffectés et nous avons fait un gros effort de recherche de commandites. Il y a des entreprises qui appuient énormément le sport amateur, notamment la Banque Royale. Sans la Banque Royale, nous n'aurions pas l'athlétisme, Edmonton n'accueillerait pas les championnats du monde. C'est une démarche complexe. Je pourrais vous l'expliquer, mais disons en deux mots que c'est comme cela que nous avons réussi à réaliser cette couverture.

• 1555

Les 49 membres de notre service s'occupent tous sans exception de sport amateur. Je vous en donne un exemple. Notre réalisateur, qui s'occupe de la réalisation de la Soirée du hockey le samedi soir, a aussi été le réalisateur de l'émission sur la remise des prix du sport amateur. Tout le monde ce même intérêt pour le sport. Ai-je répondu à votre question?

M. Inky Mark: Oui et non, car je me demande si vous ne risquez pas de diffuser moins de sport professionnel dans la mesure où vous envisagez d'accroître votre couverture des sports amateurs de 50 p. 100 en deux ans.

Mme Nancy Lee: Il est impossible de présenter du sport amateur sans présenter du sport professionnel. Nous partageons nos ressources en personnel et nos ressources techniques entre ces deux volets car, malheureusement, on ne peut pas être rentable en présentant seulement du sport amateur. Les commanditaires ne se battent pas pour se faire voir le samedi après-midi quand nous présentons divers sports. Si nous n'avions pas le sport professionnel, ce serait un problème, et de l'autre côté, nous aurions beaucoup de mal à couvrir le sport amateur.

[Français]

M. Daniel Asselin: Je peux ajouter que c'est toujours une question de choix. Quand nos budgets nous sont attribués, on nous dit... Prenons l'exemple de la Formule 1 qui a été diffusée pendant des années à Radio-Canada. Quand Bernie Ecclestone, qui en est le propriétaire, nous a fait la proposition de la diffuser, cela n'avait aucun sens, pour nous, de consacrer une telle somme à cela. Nous avions quand même de l'argent dans notre enveloppe pour diffuser des émissions sportives. Nous avons donc décidé de le prendre pour créer un magazine sportif axé davantage sur le sport amateur que sur le sport professionnel. C'est toujours une question de choix.

Il est évident aussi que lorsque nous avons décidé de présenter les Jeux olympiques, c'est qu'il était important pour nous, à Radio-Canada, d'affecter de l'argent au sport amateur. Il a fallu faire des choix; nous avons laissé tomber des sports professionnels. Mais l'industrie dont nous faisons partie a changé elle aussi. Il y a 10 ans, TSN et RDS n'existaient pas, Sportsnet n'existait pas et TQS non plus. Dans sa proposition au CRTC, TQS avait dit qu'il ne présenterait pas de sport, mais il le fait. Les autres aussi en présentent. Donc, nous avons décidé de nous orienter davantage vers le sport amateur.

[Traduction]

Le président: Madame Phinney.

Mme Beth Phinney (Hamilton Mountain, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie les témoins et je vous félicite de la façon dont vous présentez les Jeux olympiques à chaque fois. J'aimerais bien pouvoir être en congé durant toute cette période. Je pourrais passer 24 heures par jour à regarder la télévision.

En tant que députée et représentante de mes électeurs, je me demande si le tee-ball auquel jouent les petits enfants de quatre ou cinq ans qui entreront plus tard dans une ligue de baseball... Je ne m'en étais pas rendu compte, mais j'ai découvert il y a quelques mois qu'il y a chez nous des milliers d'enfants qui jouent au basket-ball. Il y en a des milliers qui jouent au soccer. Avez-vous envisagé—et peut-être ai-je raté cela—de couvrir ce niveau de sport amateur, depuis ses débuts, en montrant le rôle des parents, le rôle des entraîneurs, les activités des enfants et leur progression jusqu'au niveau des ligues? C'est une simple réflexion, pas vraiment ma question, mais vous pourriez y répondre en deux mots.

Je pense que ma question va aller dans le même sens. La SRC a divers secteurs de marché, et chaque secteur régional a ses propres radiodiffuseurs chargés de couvrir la scène du sport amateur local. Le réseau national de la SRC couvre le plan national. Certaines communautés sportives nous ont dit que, bien que l'on montre davantage de sport amateur au niveau national, ce n'est pas le cas au niveau régional. Je me demande comment la SRC va faire en sorte que sa politique nationale soit aussi appliquée au niveau régional. Votre budget prévoit-il une couverture du sport amateur au niveau régional?

Mme Nancy Lee: Je vais répondre d'abord à cette question et je reviendrai ensuite à l'autre.

Il n'y a pas vraiment de tranche budgétaire spécifiquement affectée à cela. Nous avons un fonctionnement interne différent, mais cela ne nous empêche pas d'échanger des informations. Il y a un dispositif interne du côté anglophone qui fait que, si nous avons couvert les éliminatoires en lutte olympique et si cette manifestation a eu lieu un samedi et un dimanche, nous ne présentons pas cela avant le samedi ou le dimanche suivant, mais nous envoyons certaines séquences que nous avons filmées. Nous avons interviewé les athlètes. Ces informations sont envoyées à travers tout le pays, ce qui permet aux diffuseurs régionaux, à l'heure du souper, ainsi qu'à nos stations affiliées, je crois, de reprendre ces séquences. Il y a donc un partage, qui n'est pas strictement stipulé dans notre budget, mais qui est là.

• 1600

Malheureusement, je ne peux pas vous parler de façon précise de notre couverture du sport amateur au niveau local, car tout ce que je pourrais faire, ce serait vous donner mon point de vue personnel en tant que spectatrice de CBLT à Toronto, où j'habite.

Pour ce qui est de votre autre question au sujet du sport à son niveau le plus élémentaire, je sais que ce ne sera pas votre sport favori, mais le 19 février nous avons retransmis 13 heures de hockey. Ce n'était pas du hockey professionnel. Nous avions trois têtes d'affiche. Nous voulions montrer les trois équipes canadiennes, ce qui voulait dire que nous devions commencer à 4 heures de l'après-midi. Mais c'était très important pour nous, de parler non pas de taxes ou de salaires, mais plutôt des familles et des gens qui sont concernés par ce sport et qui y participent. Évidemment, le samedi était idéal pour nous puisque les arénas étaient remplies. Nous retransmettions en direct des rencontres à 17 endroits différents... il y en avait trois dans le Nord. Je sais que nous étions présents dans toutes les provinces. L'idée, c'était de raconter l'histoire du chauffeur d'autobus qui était aussi l'annonceur de l'équipe junior de je ne sais plus où en Alberta. L'un de nos meilleurs reportages a été à mon avis celui que nous avons fait à Fox Valley, en Saskatchewan.

Mme Beth Phinney: Vous ne répondez pas à ma question.

Mme Nancy Lee: Excusez-moi. Vous vouliez savoir si nous allions couvrir davantage les sports au niveau tout à fait élémentaire? Je crois que c'était cela la première question.

Le président: Je vais vous demander d'essayer d'être concise, madame Lee.

Mme Nancy Lee: Pardon.

Le président: Allez-y.

Madame Phinney, vous vouliez préciser votre question?

Mme Beth Phinney: Savez-vous si la SRC fait un effort pour diffuser du sport au niveau régional et s'il y a de l'argent pour accroître cette couverture? Est-ce qu'il y en a pour l'instant?

Le président: Nous pourrions peut-être compléter cette question. Vous calculez toutes ces heures. Est-ce que vous calculez le temps consacré au sport amateur pour chaque région?

Mme Nancy Lee: Non, le calcul...

Le président: Comment obtenez-vous ces chiffres? Ce sont les chiffres au niveau national?

Mme Nancy Lee: Oui. Ce sont les chiffres qui viennent de mon service. Je vais vous faire parvenir ces informations. Je ne pense pas être en mesure de vous répondre ici de façon très précise sur l'aspect régional.

Mme Beth Phinney: Je sais que j'ai déjà pris beaucoup de temps, et je vais...

Le président: Soyez à l'aise. Je crois que vous êtes sur une piste intéressante.

Mme Beth Phinney: Si vous avez un plan stratégique, vous savez que vous avez tant d'argent et que vous allez le consacrer intégralement, d'après ce que vous nous dites, au sport amateur au niveau national. Avez-vous envisagé d'avoir une politique régionale, ou en avez-vous une? Est-ce que vous allez consacrer par exemple 10 p. 100 de votre budget au sport amateur dans la région de Hamilton-Niagara pour diffuser les manifestations qui s'y déroulent, ou un autre montant pour la Colombie-Britannique? Avez-vous une politique régionale en matière de sport amateur?

Mme Elsie Wayne (Saint John, PC): Et les provinces maritimes?

Mme Beth Phinney: Pardon, je les oubliais.

Mme Nancy Lee: Oui. Quand nous choisissons—et c'est ce que je fais dans mon service—notre couverture, nous voulons être représentatifs du pays tout entier. Nous ne montrons pas du tee-ball à Hamilton...

Mme Beth Phinney: Ni nulle part ailleurs.

Mme Nancy Lee: Non, et cela me paraît difficilement envisageable. Nous sommes limités par deux choses. D'une part, notre grille horaire, et aussi et toujours la question de l'argent. Si nous devons diffuser du sport amateur au Canada, je crois qu'il faut le faire à un niveau qui va encourager les petits enfants qui jouent au tee-ball, en particulier les petites filles. Nous allons présenter du softball féminin en juin, les jeunes femmes qui participeront aux Jeux olympiques. Ce que je souhaite, c'est que les jeunes qui jouent au tee-ball à Hamilton regardent ces joueuses de softball et se disent qu'un jour, s'ils ou elles le veulent, ils pourront continuer à jouer au tee-ball à titre de simple loisir, ou peut-être pour participer aux Jeux olympiques de Sydney.

Mme Beth Phinney: Donc, vous n'avez pas de politique de retransmission des sports au niveau régional.

Mme Nancy Lee: Nous tenons des statistiques sur notre présence régionale, et je dois vous dire que notre bilan n'est pas trop bon pour les Maritimes.

Mme Elsie Wayne: En effet.

Le président: Je crois que vous avez soulevé un point excellent. M. Solomon avait levé la main le premier et ensuite... ne vous inquiétez pas, tout le monde aura son tour aujourd'hui.

M. John Solomon: Merci, monsieur le président.

Le président: Madame Wayne, vous étiez la deuxième.

Allez-y.

• 1605

M. John Solomon: Tout d'abord, je voudrais exprimer publiquement les remerciements de la Saskatchewan à la SRC pour tout ce qu'elle apporte à notre pays si varié. Nous aimons beaucoup la SRC en Saskatchewan. Je représente Regina et une zone rurale aussi.

Je voudrais soulever deux questions. La plus importante, c'est une suggestion et une demande officieuse que je voudrais adresser à la SRC. Sandra Schmirler est décédée à 37 ans. On lui a rendu tout un hommage à la télévision et ses funérailles ont été diffusées en direct. Ce que je voudrais vous demander de faire, si c'est possible, ce serait de réaliser une cassette vidéo sur tout ce qu'elle a accompli, peut-être avec cet hommage qui lui a été rendu... et d'en remettre un exemplaire à chacun de ses enfants. Ses enfants sont tout jeunes et ils ne se souviendront plus de leur mère dans cinq ans...

Mme Nancy Lee: Nous l'avons déjà fait.

M. John Solomon: Vous l'avez fait? Parfait. Alors c'est excellent, je vous en remercie.

Mme Nancy Lee: Elle a travaillé pour nous. Nous étions très proches de Sandra et de sa famille.

M. John Solomon: C'est parfait. Merci beaucoup pour cela.

Mme Nancy Lee: Désolée de vous avoir interrompu.

M. John Solomon: La question que je voulais vous poser à propos du sport amateur est la suivante: le soccer est un sport très important et en plein essor. Je crois même que nous avons gagné une coupe en or. C'est aussi un sport qui se développe beaucoup, je crois, chez les jeunes Canadiens. Dans une existence antérieure, j'ai été entraîneur de soccer. J'aimerais savoir ce que vous allez faire dans ce domaine.

La deuxième question est la suivante: considérez-vous le curling comme un sport amateur ou un sport professionnel?

Troisièmement, j'aimerais comprendre pourquoi une manifestation très importante qui a eu lieu à Regina la semaine dernière a été passée complètement sous silence par tout le monde. Nous accueillions à Regina les championnats nord-américains de patinage de vitesse sur piste courte. C'était un championnat nord-américain auquel étaient représentés 13 États américains. Tous nos provinces et territoires y étaient représentés. J'étais présent à l'ouverture officielle. C'était juste de l'autre côté de la rue en face de mon bureau. Je contribue au parrainage de cette manifestation, mais c'est peut-être pour cela qu'il n'y a pas eu de couverture.

Je me demande pourquoi les médias ont passé sous silence une manifestation de sport amateur aussi importante, d'autant plus que nous avons gagné quelques médailles d'or en patinage sur piste courte aux Jeux olympiques. J'aimerais avoir vos réaction à ce sujet. Ce sont tous les médias sans exception, pas seulement la SRC, mais tous les réseaux de télévision d'Amérique du Nord, qui ont passé cet événement sous silence.

Ces jeunes sont très vite sur leurs patins.

Un dernier point, monsieur le président, et ce sera ma dernière question. Avez-vous des projets au sujet des jeux des Premières nations? Elles organisent toujours des jeux nationaux, d'hiver et d'été, et je me demande si vous prévoyez produire des émissions sur ces jeux. Merci.

Le président: Cette question brève appelle une réponse brève.

Mme Nancy Lee: Au sujet du soccer, nous avons signalé tout à l'heure qu'il faut acquérir les droits pour pouvoir diffuser des émissions, et le soccer est présenté au Canada comme un tout. C'est un tout qu'il est à toutes fins pratiques impossible de diviser. Nous ne diffusons pas 24 heures sur 24, et nous avons donc un nombre limité d'heures disponibles, et ce qui nous a été offert il y a je pense environ un an et demi ou deux ans, comportait environ—je cite de mémoire—entre 20 et 25 rencontres, qui durent chacun trois heures. C'était trop. Nous aurions préféré choisir les matchs qui nous intéressaient, mais la fédération ne voulait pas vendre séparément et c'est sa prérogative.

Pour le curling, pour les épreuves que nous diffusons, nous ne les comptons pas comme... mais nous croyons qu'il devrait figurer parmi les sports olympiques. Les radiodiffuseurs ont tous des façons différentes de décrire le sport amateur. TSN compte différemment, de même que le CRTC, mais pour le moment, nous ne le comptons pas.

M. John Solomon: Donc, le curling est dans la catégorie des sports professionnels?

Mme Nancy Lee: Quand j'ai fait mes 120 heures, cela comprenait la natation et l'athlétisme. Nous ne comptons pas le curling, ni d'ailleurs le patinage artistique, qui fait partie des sports professionnels.

Je vais essayer d'être brève.

Pour le patinage de vitesse sur courte piste, nous avons diffusé quatre rencontres cette année. L'une des raisons pour lesquelles je dirais pourquoi pas les championnats nord-américains, et je ne savais pas que c'était dans votre circonscription...

M. John Solomon: Regina, en Saskatchewan, mais cela ne fait aucune différence.

Mme Nancy Lee: ... c'est que les meilleurs du monde viennent en fait de l'extérieur de l'Amérique du Nord, et nous passons par l'association. L'association exigeait que Radio-Canada diffuse les épreuves sur courte piste en octobre à Montréal pour qu'elle puisse envoyer ses athlètes aux quatre coins du monde pour diverses compétitions. Comme nous avons produit cette émission, nous avons acquis les droits sur trois autres compétitions de patinage de vitesse sur courte piste ailleurs dans le monde. Je sais que ce n'est probablement pas la réponse que vous espériez, mais c'est ainsi que nous avons programmé le patinage sur courte piste cette année.

• 1610

Pour ce qui est des sports autochtones, nous diffusons pour la toute première fois les Jeux d'hiver de l'Arctique. Nous avons envisagé de les diffuser intégralement, comme nous le faisons pour les Jeux olympiques et les Jeux panaméricains, et nous avons décidé que nous ne pouvions pas vraiment rendre justice à cette manifestation sportive. Au lieu de cela, nous avons donc décidé de dépenser l'argent que nous avions mis de côté dans notre budget pour réaliser un documentaire. L'autre raison est que je voulais le diffuser aux heures de grande écoute. Voilà la raison.

M. John Solomon: J'aurais peut-être une dernière brève question. Je n'ai jamais vu de golf amateur à la télévision, que ce soit une épreuve féminine ou masculine. Est-ce quelque chose que vous envisagez?

Mme Nancy Lee: Tout est possible, mais nous devons établir des priorités. Pour le moment, quand nous diffusons du sport amateur, nous cherchons surtout des disciplines qui débouchent sur des jeux.

M. John Solomon: Merci.

[Français]

Le président: Madame St-Hilaire.

Mme Caroline St-Hilaire (Longueuil, BQ): Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à nos témoins.

Vous avez fait beaucoup d'efforts du côté du sport amateur, je pense. Je ne sais pas si c'est à la suite du rapport Mills, mais en tout cas, cela arrive à point. Je pense que vous pouvez être fiers des efforts qui sont faits.

Peut-être n'est-il pas possible de savoir dès cet après-midi comment la grille horaire reflète les efforts qui ont été faits dans le domaine du sport amateur, car vous parlez de magazines et d'émissions sur des athlètes, mais j'aimerais éventuellement savoir ce qu'il en est de la grille horaire.

Radio-Canada a le mandat de faire l'éducation au sport amateur, que ce soit au curling ou à un autre sport, que ce soit le samedi, le dimanche ou aux heures de grande écoute. Or, moi et les gens de chez nous, en tout cas à ce que j'entends dire au sujet des athlètes du sport amateur, souhaiterions voir davantage de sport. L'émission Franc jeu et les autres sont toutes de bonnes émissions, mais je ne considère pas que ce soient nécessairement des émissions de sport amateur. En tout cas, ce n'est pas suffisant. C'est bon pour les athlètes et leur visibilité, mais ce n'est pas ce qui va nécessairement nous faire apprécier la discipline sportive.

Donc, vous serait-il possible de nous dire, peut-être par le biais du recherchiste, ce qui se trouve à la grille horaire en fait d'émissions de sport amateur? Vous avez parlé de 120 à 180 heures, mais à quelles disciplines sont-elles consacrées? Mme Lee a parlé de priorités, mais quelles sont vos priorités? À quelles disciplines s'appliquent-elles? Est-ce à la nage synchronisée? Il y a des disciplines qu'on ne voit jamais.

Vous avez fait des efforts pour intéresser les femmes. Pour ma part, je ne regarderai pas un combat de lutte sumo, et ce n'est probablement pas une façon d'attirer la clientèle féminine. Donc, il m'intéresserait peut-être de connaître des statistiques sur ce qui a été fait dans le domaine du sport amateur.

Il y a eu une émission qui, je pense, avait été appréciée. Cela s'appelait Le lys d'or. Je ne sais pas si c'était une émission de Radio-Canada ou de TVA, mais je pense que les athlètes l'avaient appréciée.

Je ne sais pas si quelque chose est prévu, en ce qui concerne les Jeux olympiques, pour mettre les athlètes en évidence. S'ils gagnent une médaille, ils sont aimés et bien accueillis. S'ils n'en gagnent pas, on n'en entend plus parler et par la suite les choses sont difficiles pour eux. Alors, je me demandais si vous aviez une idée en tête par rapport à cela.

M. Daniel Asselin: À la première question, je répondrai un peu comme je l'ai fait tout à l'heure: c'est toujours une question d'argent et une question de choix. Quand vous dites que vous n'aimez pas la lutte sumo, je peux vous comprendre. Mais, au même titre, beaucoup de gens n'aiment pas le judo ou le water-polo.

Voici pourquoi je vous dis qu'il s'agit de choix et d'argent. Si je mets le water-polo féminin en ondes pendant deux heures, malheureusement, peu de gens vont le regarder. Par contre, si je fais un topo sur les jeunes femmes qui sont dans l'équipe canadienne de water-polo—l'histoire de cette équipe est d'ailleurs extraordinaire et nous sommes en train de préparer quelque chose là-dessus—, ce reportage va attirer plus de monde que la diffusion du sport lui-même pendant deux heures. J'en suis persuadé.

Mme Caroline St-Hilaire: [Note de la rédaction: Inaudible].

M. Daniel Asselin: C'est une question d'argent.

Il en va de même pour le judo. Nous allons avoir le championnat canadien de judo. Si on n'aime pas le judo, on n'y va pas. Par contre, au Québec, quatre enfants d'une même famille vont participer au championnat canadien de judo et il y en a deux qui ont des chances d'aller à Sydney. C'est une histoire extraordinaire. Je suis persuadé, encore une fois, que les gens vont en regarder la diffusion et en apprendre plus sur le judo que si j'avais mis la pratique du judo en ondes pendant deux heures.

La deuxième question portait sur Le lys d'or. Je suis d'accord avec vous que c'était superbe. Le concept appartient à une personne avec qui nous sommes en négociations en vue d'acheter le concept. Il ne nous appartient pas. C'est quelqu'un qui l'a créé. Donc, tout dépend du prix. Nous le laissera-t-il pour un prix raisonnable? C'est à voir.

Mme Caroline St-Hilaire: Vous demanderez de l'argent au gouvernement fédéral.

[Traduction]

Le président: Monsieur Proud.

M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Merci, monsieur le président.

• 1615

Monsieur Asselin, madame Lee, je vous souhaite la bienvenue.

J'aurais une question. Vous avez mentionné dans votre exposé votre collaboration avec d'autres réseaux. Dans la dernière décision du CRTC concernant l'acquisition de Norstar par CTV, le conseil a refusé de reconnaître les Jeux du Canada et

[Français]

les Jeux du Québec

[Traduction]

comme étant d'intérêt public. Les réseaux TSN et RDS s'étaient engagés à diffuser 125 heures des Jeux du Canada de 2003, 2005 et 2007. Le conseil a fait savoir qu'il s'escompte ce genre de couverture, mais certains se demandent si un tel engagement est nécessaire.

Compte tenu de tout cela, comment les réseaux CBC ou SRC réagissent-ils et envisagent-ils de diffuser les Jeux du Canada? Plus précisément, quelle couverture CBC-SRC est-elle disposée à donner des jeux du Canada en plus de ce que l'on avait l'habitude de diffuser?

Mme Nancy Lee: Nous tenons encore beaucoup à diffuser les Jeux du Canada. Notre interprétation est un peu différente. Nous estimons que c'est encore une exigence, bien que ce ne soit pas compté comme d'intérêt public. Si nous avions la possibilité de diffuser cela à Radio-Canada, nous n'hésiterions pas une seconde à le faire.

Vous avez demandé quelle couverture nous donnerions à ces jeux. Je vais répondre pour le réseau anglophone. Comme nous ne diffusons pas 24 heures sur 24, contrairement aux réseaux spécialisés dans les sports, je crois que nous ferions un partenariat avec un réseau de câblodistribution afin qu'un certain nombre d'heures soient diffusées sur le câble et un certain nombre d'heures sur le poste principal aux heures de grande écoute. C'est comme cela que nous avons procédé dans le passé.

Comme vous le savez probablement, les ondes hertziennes permettent de rejoindre plus de gens que le câble pour l'instant, et nous sommes donc tout à fait prêts à diffuser cela. À la remise des prix du sport amateur, nous avons eu un entretien avec le conseil des Jeux du Canada. Quand nous avons comparu devant le CRTC en décembre, nous avons également pris la parole. Si jamais la question revient sur le tapis, nous serons prêts à en discuter.

M. George Proud: Merci.

Le président: Madame Jennings.

[Français]

Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.): Merci, monsieur Asselin et madame Lee. J'ai quelques questions et je vais tenter d'être brève.

Premièrement, j'aimerais savoir comment vous définissez le sport amateur et le sport professionnel. J'ai été étonnée quand vous avez dit que le curling, pour vous, était un sport professionnel.

Deuxièmement, il semble que vous n'ayez pas pour politique de couvrir le sport au niveau régional. J'aimerais savoir pourquoi, parce que je trouve cela très important.

Troisièmement, j'aimerais connaître la politique en vertu de laquelle vous décidez quels sports vous allez couvrir au niveau national, puisqu'il semble que votre politique est de couvrir seulement le sport amateur national. Comment arrêtez-vous votre choix quant aux sports que vous allez couvrir?

Une fois votre choix arrêté, comment faites-vous pour arriver à la conclusion à laquelle vous êtes arrivé, monsieur Asselin? Vous êtes convaincu que vous n'auriez pas d'auditoire pour le water-polo. Par contre, vous croyez pouvoir capter l'attention des Canadiens et des Canadiennes avec la couverture d'une histoire où les joueurs sont des femmes. J'imagine donc qu'un élément plus objectif ou l'expérience passée de la diffusion de certains sports le démontre ou vous permet de le dire. En fait, une personne de l'extérieur disposant de la même information pourrait arriver plus ou moins à la même conclusion que vous.

Je pense, par exemple, au soccer à Montréal. Depuis des années, ce sport attire l'intérêt du public, peut-être parce que ce public est extrêmement diversifié sur le plan ethnoculturel. Personnellement, je me souviens que, dans les années 1970, on ne pouvait entrer dans un café, au moment où se disputait la Coupe mondiale de soccer, sans y trouver une foule de gens, parce qu'il fallait capter la retransmission de l'émission par satellite pour la voir.

• 1620

Je me demande donc comment vous arrivez à prendre vos décisions et si c'est une question d'argent, comme vous l'avez expliqué, en ce qui concerne le soccer: c'est-à-dire qu'il y a un package, que c'est leur choix, etc. Il y a quand même le soccer régional qui, j'en suis convaincue, bien que je me puisse me tromper, saurait susciter la participation des Canadiens comme auditoire.

Merci.

Voyez l'effet des communautés culturelles; on utilise beaucoup les mains.

M. Daniel Asselin: Je ne répondrai pas à votre première question, étant donné qu'il faut être bref.

Mme Marlene Jennings: Parfait, vous allez nous envoyer la réponse.

M. Daniel Asselin: Non. Vous m'avez demandé la distinction qu'on fait entre le sport amateur et le sport professionnel. La frontière entre les deux est vraiment mince. Certains universitaires tentent de savoir où l'un commence et où l'autre finit. Pendant longtemps, c'était simple: le sport professionnel était celui où on faisait de l'argent. Celui qui ne faisait pas d'argent pratiquait un sport amateur. En passant, je déteste le mot «amateur», parce que ça fait amateur. Or, le sport amateur est pratiqué par des gens de grande qualité.

Cela étant dit, comme ce n'est plus vrai que la distinction s'établit selon qu'on fait de l'argent ou non, il est difficile pour moi de répondre précisément à la question. On pourrait en débattre pendant longtemps.

Mme Marlene Jennings: Je veux bien. Cependant, monsieur Asselin, même si vous ne pouvez pas répondre aujourd'hui, je présume que vous avez quelque chose par écrit et que vous avez élaboré, depuis le temps, certains critères qui vous permettent, même si la ligne est mince entre les deux, d'opter pour considérer que tel sport est amateur ou professionnel. Vous n'avez pas l'information ici aujourd'hui, j'en conviens, mais j'aimerais l'avoir.

M. Daniel Asselin: À ce moment-là, la réponse est simple: le sport où on fait de l'argent est un sport professionnel, et celui où on n'en fait pas est un sport amateur.

En ce qui a trait à la couverture régionale...

[Traduction]

Le président: Excusez-moi, je dois vous interrompre. Si quelqu'un gagne de l'argent, il est considéré comme professionnel.

Mme Marlene Jennings: Ce n'est pas le cas de l'athlétisme.

Le président: Êtes-vous en train de me dire que, par exemple, la ligue de hockey junior majeure du Canada doit être considérée comme professionnelle, même si les joueurs touchent environ 40 $ par semaine?

M. Daniel Asselin: À une certaine époque, on insistait sur la pureté.

[Français]

la distinction entre sport amateur et sport professionnel était bien déterminée. Il y avait le sport où on faisait de l'argent et celui où on n'en faisait pas. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. C'est difficile, comme on le sait tous. Donovan Bailey gagne une médaille d'or en athlétisme et on dit que cela lui vaut des millions de dollars. Est-ce qu'il est encore amateur? Est-ce un professionnel? Même nous ne sommes pas en mesure de répondre actuellement.

[Traduction]

Le président: Pour donner suite à l'argument de Mme Jennings... Nous n'allons pas vous mettre sur la sellette aujourd'hui, mais je pense qu'il serait utile pour nous tous de bien comprendre la définition que vous utilisez quand vous dites «voici nos 120 heures de sport amateur. Voici pourquoi nous classons ces émissions dans la catégorie des sports amateurs; c'est pour nous permettre d'atteindre le plateau des 120 heures». Que prévoyez-vous pour les 60 prochaines heures? Beaucoup d'entre nous siègent à ce comité depuis deux ans, mais je pense que le fait que le curling n'est plus considéré comme un sport amateur a été une révélation pour la plupart d'entre nous aujourd'hui.

Mme Nancy Lee: Puis-je apporter une précision? Nous pouvons vous fournir ce renseignement.

Mme Marlene Jennings: Merci.

Mme Nancy Lee: Nous établissons des priorités fondées sur des critères. Nous y viendrons.

Pour ce qui est du curling et de la confusion à ce sujet, cela revient à nos collègues des autres réseaux et au CRTC. Je pense que ce que Daniel essaie de dire, c'est qu'il y a confusion dans la façon dont tout cela est considéré par Radio-Canada, par le CRTC et peut-être par les membres du comité. C'est une question difficile. Nous allons vous fournir les critères et je pense que vous y verrez plus clair. Cela ne répondra peut-être pas à toutes vos questions, mais il y a bien sûr des critères sur lesquels nous nous fondons pour choisir les 120 heures.

Le président: Cela nous serait utile à tous.

Mme Nancy Lee: Je tiens à préciser que je ne croyais vraiment pas que le curling était... J'aurais dû... C'est difficile. Les gens disent: «il y a un million de téléspectateurs. Comment cela peut-il être du sport amateur?» Ce n'est pas parce qu'on a cent mille téléspectateurs pour le plongeon et un million pour le curling... Tout cela est en instance.

• 1625

Je veux aussi apporter une précision. Nous avons une politique régionale qui consiste à ne pas diffuser les matchs de tee-ball à Hamilton. Nous regardons les compétitions que nous diffusons au Canada et nous disons que nous avons fait ceci en Colombie-Britannique, cela en Alberta, nous allons dans le Nord, nous allons dans l'Est... Je sais que nous n'avons pas fait du très bon travail là-bas, mais la raison en est...

Mme Elsie Wayne: C'est à mon tour.

Le président: Vous êtes la suivante.

Mme Nancy Lee: Nous avons diffusé un tournoi de golf professionnel à l'Île-du-Prince-Édouard. C'était professionnel, c'était des hommes, mais c'était à l'Île-du-Prince-Édouard. Ce sont les critères que nous utilisons pour décider de ce que nous diffusons. Nous avons couvert le championnat du monde de canoë/kayak, pour un certain nombre de raisons, mais je peux vous dire que cela nous coûte un bras, et nous l'avons fait parce que nous n'avions rien diffusé venant des Maritimes.

Nous en tenons compte. Nous faisons de notre mieux, mais j'estime que c'est notre politique régionale... Nous examinons ce qui se passe ici et là, nous tenons compte des endroits où nous sommes allés... Nous envisageons de le faire, c'est certain.

Nous vous ferons parvenir ces critères, vous pouvez y compter.

Le président: C'était une excellente série de questions.

Madame Wayne.

Mme Elsie Wayne: Merci.

Je suis contente que vous ayez mentionné les provinces Maritimes. Il se trouve que j'ai dans ma ville l'équipe de la ligue américaine de hockey qui est la filiale des Flames de Calgary. Quand je suis à la maison, je vais les voir, et je sais que ce sont des professionnels. Quand je monte sur scène pour danser le macarena, ce n'est absolument pas professionnel, mais j'essaie toujours de m'améliorer, Dennis.

Le président: Vous avez l'air passablement professionnelle.

M. John Solomon: Ce n'est pas télévisé non plus.

Mme Elsie Wayne: Je voudrais dire qu'il y a bien des épreuves sportives que j'aimerais beaucoup voir à la télévision de Radio-Canada. Par exemple, la semaine dernière à Saint John, nous avons eu le championnat national de curling pour les malentendants. Si vous les aviez vus... Je vous le dis, cela aurait été extraordinaire pour eux et pour leurs familles d'un bout à l'autre du pays de pouvoir les voir à la télévision. Quand ils veulent ordonner à leurs équipiers de brosser, ils ne peuvent pas s'entendre, de sorte qu'ils doivent faire des signaux avec les bras. C'était absolument magnifique.

Nous avons tellement de sports par chez nous. Je tiens à dire ceci. Mon petit-fils joue au hockey et son équipe vient de gagner le championnat. Il est à l'école secondaire ou premier cycle. C'était tellement important pour lui. Le match a été diffusé par la station locale du câble; c'est la compagnie Shaw Cable qui est maintenant dans notre région et qui fera probablement concurrence à Radio-Canada dans les provinces Maritimes. Mais laissez-moi vous dire, monsieur le président, qu'il y a un besoin et que Radio-Canada doit être présente dans toutes les régions du Canada pour diffuser du basket-ball, du hockey... Je dis cela parce que la diffusion encourage les jeunes à s'inscrire...

Le président: Absolument.

Mme Elsie Wayne: Quand ils s'adonnent à des sports, c'est beaucoup mieux que bien d'autres choses qu'ils pourraient faire sinon. Donc, peu importe ce que nous devons faire, vous devez envisager cela, vous le devez absolument. Vous ne pouvez tout simplement pas vous contenter d'être présent dans les grandes villes, vous devez être présent d'un bout à l'autre du pays.

Mme Nancy Lee: J'ai une très brève anecdote à vous raconter. J'ai pris la parole la semaine dernière devant les anciens élèves de Carleton. Le type qui s'occupait du bar est venu me voir et m'a dit qu'il avait fait de la natation et qu'il venait de St. Johns. Il m'a dit qu'il voulait remercier Radio-Canada parce que nous diffusons des épreuves de natation.

Donc, nous essayons de le faire, mais comme vous le savez bien... Je tiens toujours compte du fait que nous dépensons l'argent des contribuables pour diffuser du sport amateur et j'estime que la tâche qui m'a été confiée, à mes collaborateurs et à moi, c'est d'établir des priorités. Nous ne pouvons tout simplement pas faire tout ce que les Canadiens voudraient qu'on fasse. J'aime entendre les commentaires des gens pour savoir ce qui fonctionne bien ou moins bien. Nous essayons.

Le président: Pourrais-je intervenir, avec votre permission, chers collègues?

Vous avez dit, madame Lee, que vous dépensez l'argent des contribuables. Mais vous touchez de l'argent d'autres sources, n'est-ce pas? Par exemple, pour le sport professionnel de la LNH, ces gens-là vous paient. Comment pouvez-vous dire que vous dépensez...? Quand vous vendez de la publicité, vous touchez de l'argent du secteur privé. Je ne comprends pas comment vous pouvez dire que vous dépensez l'argent des contribuables, alors que vous touchez également des sommes énormes du secteur privé.

Mme Nancy Lee: On pourrait dire, quoique je ne sache pas si notre service des ventes dirait la même chose, qu'une bonne part de ses recettes extraordinaires viennent du hockey, des sports professionnels. Par contre, nous n'en avons pas pour la natation, le plongeon et l'haltérophilie, mais nous diffusons quand même ces épreuves sportives. Pour ce qui est de la publicité que nous diffusons dans le cadre de ces émissions sur le sport amateur, l'auditoire n'est pas assez nombreux pour que les commanditaires nous paient très cher, et les recettes publicitaires sont donc toujours inférieures aux coûts de production.

• 1630

Le président: Pourriez-vous donner au comité des renseignements sur les montants que vous avez reçus?

Je pense que Mme Wayne a touché du doigt un élément qu'il est assez important pour nous tous de comprendre. Notre comité, pourvu qu'il soit uni, peut exercer une influence constructive, non seulement sur le ministre du Sport du Canada, qui est très amical et ouvert à nos travaux, mais peut-être aussi, collectivement, en tant que groupe multipartite... S'il y a une caractéristique de nos travaux, c'est que nos décisions sur le sport amateur sont prises avec l'appui de tous les partis à la Chambre des communes. Par conséquent, nous pourrions peut-être faire pression sur le ministre du Patrimoine canadien ou le ministre des Finances pour que la SRC reçoive des ressources supplémentaires afin que ces projets de sport amateur dont ont parlé Mme Wayne, M. Solomon et d'autres puissent bénéficier d'une meilleure couverture médiatique.

Pourriez-vous nous donner une idée du prix que vous exigez ou des recettes que vous escomptez quand vous vendez deux ou trois heures de temps d'antenne à un projet disons de la LNH ou un quelconque autre projet pour lequel vous obtenez une commandite du secteur commercial privé?

Mme Nancy Lee: Si vous me demandez si nous aimerions avoir plus d'argent, je vous dirais...

Le président: Non, il ne s'agit pas de donner plus d'argent qui serait injecté dans le sport professionnel ou d'autres émissions. Vous avez dit dans votre mémoire—je demande l'indulgence de mes collègues—que vous offrez 60 heures de plus en conformité de la plus récente recommandation du CRTC. Je calcule que cela donne huit minutes de plus par jour pour le sport amateur. Sur une période de 12 heures, cela représente une minute d'émission sportive. Je trouve que cela ne fait pas beaucoup plus pour le sport amateur.

Mme Nancy Lee: Si l'on voit les choses sous cet angle, j'en reviens à... Peut-être que c'est interne. La responsabilité qui m'incombe se limite vraiment au réseau, mais je vais essayer d'obtenir des réponses au niveau local. Quant à savoir ce qui passe sur le réseau, cela reflète le sport que nous diffusons. Essentiellement, notre nouvelle grille horaire nous demande de diffuser ces émissions entre midi et 18 h.

Je sais que cela peut paraître minime, mais je peux vous dire que notre présence sur place est inestimable pour ces associations parce que leurs activités sportives seront diffusées, pas seulement à la télévision, mais à Radio-Canada. Nous diffusons dans tout le pays et tous les Canadiens peuvent voir ces épreuves sportives et c'est très important pour eux. On peut dire que ce n'est toujours pas suffisant, mais je pense que c'est quand même énorme que nous ayons pris cet engagement.

Je veux préciser que nous avons fait cette suggestion à titre de recommandation au CRTC. Cela ne nous a pas été imposé. C'est nous qui voulions le faire.

Le président: Nous le savons.

Mme Nancy Lee: Nous avons présenté cela au CRTC.

Pour ce qui est des chiffres, je devrai vérifier auprès de mes collègues pour savoir ce qui est du domaine public et ce qui ne l'est pas. Je pense que ça l'est, mais je devrai vérifier au cas où il y ait rivalité avec des concurrents quant au prix que nous faisons payer pour 30 secondes de publicité. Je ne pense pas qu'il y ait de problème, mais je devrai vérifier.

Le président: Je suis certain que vous avez votre petit matériel du parfait vendeur.

Mme Nancy Lee: Oui, je crois que c'est le cas.

Le président: Bon, veuillez m'excuser.

Monsieur Proud, vous aviez une courte question.

M. George Proud: Merci, monsieur le président.

Ma question portera sur les sports professionnels.

Comment croyez-vous que votre décision de diffuser moins de sport professionnel affectera le marché des droits de diffusion? Est-ce que les diffuseurs privés en profiteront pour acheter ces droits? Et croyez-vous qu'au bout du compte, les Canadiens pourront voir la même quantité de sports professionnels gratuitement, à la télévision, ou devront-ils se tourner vers la télé payante?

[Français]

M. Daniel Asselin: Je pourrais vous parler du problème que l'on a présentement avec le club de base-ball des Expos de Montréal. L'an passé, lors des audiences du CRTC, les diffuseurs privés au Québec étaient venus nombreux dire à Radio-Canada de sortir du sport professionnel. Tout ce qu'il nous reste aujourd'hui comme sport professionnel, c'est La Soirée du hockey. C'est une tradition; je ne pense pas qu'on l'enlève. On fait aussi deux petits tournois de tennis à Toronto et à Montréal: c'est l'Omnium canadien. C'est tout ce qu'on couvre comme sport professionnel.

L'an passé, le vendredi 23 juillet—je m'en souviens très bien—, on a décidé d'annoncer publiquement qu'on ne ferait plus de base-ball. Les diffuseurs privés nous avaient tellement dit d'en sortir devant le CRTC que nous en sommes sortis.

Je ne peux pas répondre pour eux, mais ils ne sont pas entrés par la porte qu'on a laissée ouverte. La propriété du base-ball est là. Elle est disponible. Il n'y a aucun réseau privé au Québec qui a décidé de la prendre. C'est une décision d'affaires qu'eux ont à prendre, mais ils ne sont pas seuls; la compétition existe encore.

• 1635

Il reste deux réseaux privés et un réseau spécialisé. Aucun d'eux n'a décidé de faire du base-ball cette année. Donc, la situation a sûrement changé, parce que pour l'instant, personne ne va diffuser les parties des Expos, par exemple.

[Traduction]

Mme Nancy Lee: Sur le même sujet, si je compte bien, la décision de la semaine dernière était très importante. Il importe en effet qu'il y ait de la concurrence sur le marché, pour que le plus grand nombre possible de Canadiens puissent voir du sport.

Il y a deux exemples de sports que nous avons récemment abandonnés. Nous avons laissé tomber la F1 parce que c'était trop cher.

Le président: Qu'est-ce que la F1?

Mme Nancy Lee: La course de Formule 1, et le Grand Prix de Montréal. Aucun autre réseau conventionnel n'a acheté les droits, qui sont revenus à TSN. Par contre, nous ne diffusons pas non plus la formule CART—les courses Indy de Toronto et de Vancouver—mais Global a acheté les droits. Tout dépend donc de la formule, de la valeur, et surtout de la valeur que d'autres réseaux attribuent à un sport.

M. George Proud: Pensez-vous donc que les Canadiens verront autant de sport professionnel qu'auparavant à la télé gratuite, par opposition à la télé payante?

Mme Nancy Lee: D'après la décision de la semaine dernière, je crois que oui.

Le président: Monsieur Mark, puis nous passerons à M. ...

M. Inky Mark: Merci, monsieur le président.

La télédiffusion est sans aucun doute à un point tournant, notamment pour la diffusion des émissions sportives.

Avez-vous demandé aux Canadiens à quoi ils s'attendent, pour les sports ou pour le sport amateur? Quels sports les Canadiens veulent-ils regarder? Si vous le leur avez demandé, quelle incidence leur réponse a-t-elle eue sur votre programmation?

Mme Nancy Lee: Nous n'avons pas posé cette question. En fait, nous passons par un processus interne... qui pourra arriver à ce résultat... Je ne sais pas très bien comment nous ferons—si nous effectuerons des sondages ou si nous nous servirons de groupes de discussion—mais la question se rapporte à la couverture des Jeux olympiques et des sports amateurs... Comme le disait Daniel, spontanément, ce qui compte pour nous, c'est que pendant deux semaines et demie, tout le monde est fou des Jeux olympiques. Après, on oublie tout du sport amateur. Nous voulons découvrir comment leur rappeler qu'il y a du sport amateur 52 semaines par an. On y travaille, mais je ne pense pas que nous ayons une solution avant les Jeux olympiques de Sydney.

M. Inky Mark: Si je peux poser une autre question, dites-moi donc si vous avez songé à passer en parallèle par l'Internet pour augmenter vraiment votre temps de diffusion des sports amateurs?

Mme Nancy Lee: Absolument. Daniel a parlé de nos relations avec l'AOC, au sujet du sport amateur. Nous n'avons qu'un peu de retard sur l'Internet anglais, mais ce sera certainement bientôt une réalité.

Le président: Madame Jennings.

[Français]

Mme Marlene Jennings: J'ai une courte question.

Je veux bien comprendre l'importance de l'augmentation de la programmation originale du sport amateur. Pour la mettre en contexte, j'aimerais savoir combien d'heures de programmation vous avez par semaine, par exemple. Deuxièmement, j'aimerais connaître le nombre total d'heures qui sont attribuées à la couverture des sports. Troisièmement, je veux savoir le nombre total d'heures qui sont attribuées à la programmation originale du sport. Je pense que cela nous permettrait de bien situer la couverture du sport amateur selon la définition que vous allez nous fournir. Merci. C'est tout.

[Traduction]

Le président: Monsieur Proud, vous avez déjà eu une courte question, avant...

M. George Proud: Oui, mais je me demande si on parvient à joindre les deux bouts avec le sport amateur. Cela rapporte-t-il suffisamment?

Mme Nancy Lee: Non, ce n'est pas rentable.

M. Daniel Asselin: La seule exception, ce sont les Jeux olympiques.

Le président: Madame Wayne.

Mme Elsie Wayne: Monsieur le président, vous disiez que ce n'était pas rentable.

Lorsque j'étais maire de Saint John, j'ai fait venir la Ligue canadienne de football. Que cela vous plaise ou non, Imperial Tobacco et Purdy Crawford ont parrainé cela pour moi. J'ai aussi fait venir le Festival mondial des échecs, avec des grands maîtres du monde entier. C'était très différent et aussi une première au Canada. L'argent nous est parvenu de partout, des millions de dollars versés par les commanditaires. Nous avons accueilli les Jeux d'été du Canada et après, nous avons été la première—je dis bien la première—municipalité qui ait affiché un excédent—de 1,5 million de dollars. Je pense que c'est bien le chiffre, mais il se pourrait très bien que ce soit 2,5 millions de dollars.

Il y a des commanditaires, mais il faut aller les chercher. Il faut les solliciter. Je crois sincèrement qu'on peut trouver de l'argent, Nancy, vraiment.

Mme Nancy Lee: Dites-moi si je parle trop longtemps.

Le président: Volontiers.

Mme Nancy Lee: Les championnats mondiaux d'athlétisme sont le troisième plus important événement sportif du monde après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de soccer. J'ai déjà dit qu'Edmonton n'aurait pu recevoir ces championnats sans la Banque Royale.

Pour qu'Edmonton soit l'hôte de ces compétitions, il fallait un radiodiffuseur canadien pour diffuser les championnats du monde depuis Séville. Avec Edmonton, nous sommes allés chercher les droits, mais leur prix était trop élevé pour nos moyens. Nous n'en avions certainement pas les moyens, Edmonton non plus, et nous nous sommes tournés vers la Banque Royale qui nous a aidés.

• 1640

C'est une chose qui arrive trop rarement, en dehors des deux semaines et demie de magie olympique. Je suis en poste depuis trois ans et demi, et il nous a été très difficile d'attirer ce genre d'encouragement financier. Vous auriez peut-être des leçons à nous donner.

Mme Elsie Wayne: Merci.

Le président: Avez-vous d'autres questions, chers collègues?

Monsieur Asselin et mademoiselle Lee, nous tenons à vous remercier d'être venus aujourd'hui nous faire cette mise à jour, et j'aurais un petit défi à lancer à Radio-Canada. Tout le monde au pays a à trouver une solution au très difficile problème de l'organisation durable du régime de soins de santé. Devant notre comité, il y a un an et demi, certains des meilleurs chirurgiens du Canada ont dit que s'ils pouvaient mobiliser les Canadiens pour qu'ils fassent davantage d'activité physique et de sport, pour chaque tranche de 10 p. 100 ajoutée à la fondation, qui est actuellement à 29 p. 100 ou 39 p. 100, on pourrait soulager le régime de soins de santé de près de 5 milliards de dollars par an.

Serait-il possible pour votre organisme, puisque vous avez d'extraordinaires relations avec des leaders du monde sportif du pays, de voir si vous pourriez produire ou monter des témoignages qui seraient diffusés dans vos créneaux invendus afin d'encourager les Canadiens à se mettre en forme, à devenir plus actifs et à participer à des activités sportives? Je ne parle pas seulement des gens de notre âge, mais de tous les âges, puisque nous savons, comme les médecins l'ont dit, que les enfants qui participent à des activités sportives organisées ont de meilleurs résultats scolaires et sont plus sociables—toute leur personnalité est plus épanouie.

Je pense que Radio-Canada, et surtout son service des sports, pourrait sans bourse délier jouer un rôle de leadership incroyable en fixant des normes, des balises, que pourraient alors même adopter les autres réseaux.

Mme Nancy Lee: Nous pourrions peut-être en parler à nos recherchistes. Outre les médecins, aviez-vous...? Il faut rejoindre le public et trouver la meilleure façon d'inciter par exemple les gens à faire un peu de natation tous les matins, avant le travail ou avant l'école. À part nous-mêmes et les médecins, d'autres personnes vous en ont-elles parlé?

Le président: Oui. Nous vous fournirons volontiers tous ces renseignements.

Mme Nancy Lee: Bien. Si nous savons ce que les gens ont en tête et comment nous pourrions les encourager à participer, nous pourrons nous mettre au travail.

Le président: Tout est disponible sur notre site Web. Tous les témoignages. Mais nous serions ravis de travailler avec vous. Nous croyons que Radio-Canada pourrait être un formidable porte-étendard, auquel d'autres réseaux emboîteraient le pas.

Merci beaucoup à tous d'être venus aujourd'hui.

Mme Nancy Lee: Merci.

Le président: La séance est levée.