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INST Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON INDUSTRY, SCIENCE AND TECHNOLOGY

COMITÉ PERMANENT DE L'INDUSTRIE, DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mardi 1er mai 2001

• 0907

[Traduction]

Le vice-président (M. Walt Lastewka (St. Catharines, Lib.)): La séance est ouverte. Nous nous réunissons conformément au paragraphe 108(2) du Règlement pour examiner les politiques relatives à la science et à la technologie.

Nous entendrons deux groupes ce matin. Nous accueillons, de Génome Canada, M. Martin Godbout, et du Conseil national de recherches du Canada, M. Peter Hackett, M. Walter Davidson et M. John Root.

Je crois que c'est M. Godbout qui va commencer. Nous vous sommes reconnaissants de votre présence ici ce matin, et nous croyons savoir que vous avez un avion à prendre tout à l'heure, alors nous allons sans tarder entendre votre exposé, après nous passerons aux questions.

M. Martin Godbout (directeur général, Génome Canada): Monsieur le président,

[Français]

merci beaucoup.

[Traduction]

C'est pour moi un honneur de me présenter devant votre comité ce matin pour vous donner un bref aperçu de ce que Génome Canada a accompli au cours de la dernière année—je ferai un peu l'historique—, du mandat de Génome Canada ainsi que de son potentiel économique. Je passerai en revue nos réalisations de la dernière année et les défis qui nous attendent au cours des 12 ou 18 mois à venir.

[Français]

Au cours de ma présentation de ce matin, qui sera faite surtout en français, j'utiliserai des diapositives.

Je voudrais dire, tout d'abord, que la génomique et la protéomique ne sont pas des maladies. La génomique et la protéomique font partie d'une plateforme technologique comparable à celle du bras canadien que vous connaissez et que vous avez eu l'occasion de voir tout récemment à la télévision.

Cette plateforme technologique comprend trois technologies majeures, notamment la biologie moléculaire communément appelée le genetic engineering. L'ampleur de la génomique est tellement grande qu'il faut utiliser la bio-informatique, et le succès de la génomique et de la protéomique est dû principalement à la robotisation et à l'automatisation.

• 0910

Il n'y avait pas, au Canada, de programme suffisamment important pour répondre aux besoins en recherche en génomique et en protéomique.

[Traduction]

Comme vous pouvez le voir d'après ce transparent—Dépenses fédérales relatives par habitant consacrées à la recherche génomique dans les années 90—, le Canada arrive au 7e rang.

[Français]

Sur une échelle comparative de 1 pour le Canada, on voit que les États-Unis ont dépensé 14 $ de plus que le Canada pour la recherche en génomique au cours des années 1990. Il fallait absolument corriger cette situation pour que le Canada devienne un joueur majeur dans le domaine de la recherche en génomique et en protéomique.

Sur la prochaine diapositive,

[Traduction]

Nous avons réalisé une étude bibliométrique. Pour savoir où se situe le Canada, il faut se servir de données très précises. Ainsi, le panneau de gauche permet de se faire une idée du nombre de publications—c'est là un des critères—qui vaut au Canada d'être au 6e rang. Quand on compte toutefois le nombre de publications par million d'habitants, le Canada

[Français]

est aussi au sixième rang. Mais on voit très bien que la Suisse, la Suède, les Pays-Bas, qui sont de plus petits pays, devancent le Canada. Le Canada pourrait devenir un leader mondial dans les secteurs de la génomique et de la protéomique.

On trouve, dans la colonne du centre, l'indice de spécialisation. Il nous permet de voir si le Canada est en mesure de concurrencer, dans certains secteurs, les pays les plus industrialisés comme les États-Unis, la Suisse, la France, la Suède et le Japon.

Cette étude a été menée de 1990 à 1998. Malheureusement, il n'y avait pas de secteur comme tel, a priori, où le Canada pouvait devenir spécialiste et leader mondial. Par contre, les coupures dans les budgets de recherche et de développement, au cours des années 1990, ont eu un effet positif, si on peut dire. C'est que les Canadiens, malgré le fait qu'ils publiaient moins...

[Traduction]

Même si leur nombre est inférieur, la qualité des publications était remarquable. Nos scientifiques ont publié dans des magazines très spécialisés—Nature, Science—qui comptent parmi les meilleurs au monde. Les scientifiques canadiens ont donc apporté une contribution remarquable, mais le nombre de leurs publications était insuffisant. Aussi nous nous sommes placés au 6e rang dans le monde.

Je vous ai parlé de la dernière colonne, parce que le défi que doit relever Génome Canada est de passer du 6e au 3e rang du classement mondial.

[Français]

Lorsque l'on doit relever un défi, il faut très bien analyser les paramètres. La génomique est une plateforme technologique qui permet de résoudre des problèmes dans différents secteurs. Si vous regardez la colonne de gauche, la génomique peut avoir des applications dans le domaine de la santé, de l'agriculture, de la foresterie, des pêches et de l'environnement.

Lorsque nous avons approché le gouvernement canadien, il y a deux ans, il nous fallait absolument convaincre les gens du ministère de la Santé, du ministère de l'Agriculture, du ministère des Pêches et des Océans, du ministère des Ressources naturelles, du ministère de l'Environnement, du ministère de l'Industrie et aussi du ministère des Finances. Vous voyez la complexité d'une telle opération.

Il fallait investir des sommes très importantes dans des plateformes technologiques comme le bras canadien. Il nous fallait des plateformes en séquençage pour la protéomique, la génomique fonctionnelle, le génotypage, etc. Ce qui est dans la dernière colonne était aussi très important, c'est-à-dire GELS.

[Traduction]

GELS est formé des initiales des mots anglais correspondants aux répercussions de la recherche génomique sur le plan éthique, juridique et social. Les Canadiens doivent s'interroger sur les aspects éthiques et juridiques de cette recherche.

Sur le transparent suivant, vous voyez les objectifs, que je vais vous décrire très rapidement.

[Français]

Quels sont les objectifs de Génome Canada? Son objectif premier est de devenir, suite à un inventaire très poussé de tout ce qui se fait en génomique au Canada, un leader mondial dans certains secteurs très spécialisés de la recherche en génomique.

Pour cela, il nous a fallu mettre au point une stratégie. Il s'agit d'un processus qui est top down à certains égards. Après avoir fait l'inventaire de tout ce que les Canadiens font en génomique, nous avons dû produire un plan d'affaires qui nous a permis d'investir dans des secteurs très spécifiques.

• 0915

Le gouvernement canadien, suite à l'octroi d'un premier versement de 160 millions de dollars dans le budget de février 2000, nous avait demandé de fonder, de supporter cinq centres de génomique au Canada.

[Traduction]

Nous avons maintenant dans les différentes régions du pays, à Halifax, à Montréal, à Toronto, dans les Prairies et à Vancouver, des centres bien établis, qui se consacrent exclusivement au financement de projets d'envergure.

Qu'entendons-nous donc par un projet d'envergure? Il s'agit d'un projet dont la portée et l'échelle dépassent la capacité de financement des conseils subventionnaires.

[Français]

Ces projets doivent être d'une ampleur internationale, de qualité scientifique remarquable et ils doivent être compétitifs à l'échelle internationale, avec les chercheurs qu'on peut retrouver dans différents secteurs.

Cinquièmement, Génome Canada a le mandat, comme on l'expliquait antérieurement, de prendre en considération tous les problèmes d'éthique, les problèmes environnementaux, légaux et l'impact que la génomique pourrait avoir sur la société. Il nous faut absolument faire de la recherche dans ce secteur. C'est beau de critiquer la génomique, de se demander si c'est bon ou pas, mais présentement, aucun pays n'a adopté une attitude aussi radicale que le Canada pour aborder ces questions.

Avant de terminer, vous allez voir un petit peu plus tard qu'on parle d'investissements au cours de l'année à venir se situant aux alentours de 600 millions de dollars pour les quatre prochaines années. C'est de l'argent du public et il est très important pour nous de communiquer avec le public, de lui faire savoir quels seront les impacts économiques et sociaux que la recherche en génomique va générer pour la population canadienne.

Finalement—et c'est peut-être ce qui vous intéresse le plus—, Génome Canada a le mandat de trouver d'autres investisseurs. Le gouvernement fédéral ne sera pas seul à supporter la recherche en génomique au Canada. Nous avons un mandat de trouver d'autres partenaires. Bien sûr, il y a les gouvernements provinciaux, mais il y a aussi l'industrie et d'autres fondations internationales telles que le Wellcome Trust, l'institut Riken au Japon, le Howard Hugues Medical Institute et d'autres.

Donc, le mandat que nous avons comporte l'objectif d'obtenir de 1,5 $ à 2 $ d'autres sources pour chaque dollar attribué par le gouvernement fédéral à Génome Canada d'ici trois ans.

Sur la prochaine diapositive, on a l'organisation de Génome Canada, qui est très simple. Il y a un conseil d'administration formé de 14 membres, une permanence à Génome Canada de cinq personnes, et la responsabilité des opérations de Génome Canada se situe dans les cinq centres de génomique que nous avons mentionnés précédemment.

Sur la prochaine diapositive, on voit que le conseil d'administration est sous la présidence du Dr Henry Friesen, que vous connaissez certainement. Le docteur Friesen était l'ancien président du Conseil de recherches médicales du Canada devenu aujourd'hui les Instituts de recherches en santé du Canada.

Nous avons un représentant par région; non pas nécessairement par province, mais par région. Il y en a un en Colombie-Britannique, un dans les Prairies, trois en Ontario, trois au Québec et un dans les provinces Atlantiques.

Les présidents des quatre conseils subventionnaires, CIHR, NSERC, SSHRCC et le Conseil national de recherches sont des membres ex officio du conseil d'administration de Génome Canada.

[Traduction]

Le but est simplement d'éviter que les programmes ne fassent double emploi.

[Français]

Sur la prochaine diapositive, voici très brièvement ce que Génome Canada a fait au cours de la dernière année. Nous avons reçu un investissement de 160 millions de dollars du gouvernement fédéral en février 2000.

Déjà, en juillet 2000, cinq centres au Canada étaient incorporés avec leur conseil d'administration respectif.

Dès le mois de septembre 2000, un inventaire de plus de 275 projets avait été soumis dans les cinq centres de génomique du Canada.

En novembre, les cinq centres nous ont soumis 73 lettres d'intention qui correspondaient à 73 projets à grande échelle. Ces 73 projets ont été évalués par un comité de pairs de la scène internationale.

Le 26 janvier 2001, les cinq centres de génomique nous ont soumis chacun un plan d'affaires. Le total des projets soumis dans les cinq plans d'affaires était de 31 projets pour un investissement maximum d'au-delà de 600 millions de dollars.

En février 2001, le gouvernement du Canada octroyait 140 millions de dollars supplémentaires à Génome Canada.

• 0920

Le 22 mars 2001, il y a moins d'un mois, le conseil d'administration de Génome Canada a retenu 17 projets dans l'ensemble du Canada, dans les cinq secteurs d'application: la santé, l'environnement, la foresterie, les pêches et l'agriculture, pour un total de 270 millions de dollars, dont 135 millions de dollars proviendront de Génome Canada et 135 millions de dollars proviendront des provinces. C'est un tableau récapitulatif.

[Traduction]

Nous n'étions pas tenus de réaliser dès la première année tout ce que vous voyez dans le tableau, nous disposions de quatre années pour établir les cinq centres. Or, ils sont déjà tous opérationnels. Les cinq secteurs, agriculture, environnement, pêche, foresterie, GELS et santé, auront droit à une aide financière de Génome Canada. Nous avons aussi quatre programmes de science et de technologie.

[Français]

En fin de semaine, vous avez lu dans les journaux que le gouvernement du Québec a annoncé en conférence de presse, vendredi dernier, un appariement de 40 millions de dollars pour les 40 millions de dollars que Génome Canada va contribuer pour la recherche en génomique au Québec. D'autres annonces seront faites dans les provinces au cours des prochaines semaines et des prochains mois; je l'espère.

Ce que vous voyez en rouge sur la prochaine diapositive, c'est que Génome Canada et les gouvernements provinciaux sont les sources d'investissement dans les centres de génomique. La structure corporative d'un centre de génomique, une corporation sans but lucratif, nous permet de lever des fonds provenant de capitaux de risque, de sociétés internationales, d'agences bénévoles, comme la Société canadienne du cancer, et d'autres fondations et, bien sûr, de l'industrie.

La propriété intellectuelle appartient à ceux qui font la recherche. Donc, s'il s'agit d'un projet en collaboration avec les universités, la propriété intellectuelle appartient aux universités. Ce que Génome Canada et les centres de génomique veulent, c'est de gérer la propriété intellectuelle et s'assurer qu'il y ait des bénéfices pour le Canada à court et moyen termes.

On ne peut pas prétendre investir 600 millions de dollars en génomique dans tout le Canada au cours des trois ou quatre prochaines années sans faire un autre inventaire.

[Traduction]

Nous avons aussi fait un autre inventaire. Il y a plus de 54 compagnies de biotechnologie qui se servent de la génomique et de la protéomique au Canada, dont 23 au Québec et 16 en Ontario. On en trouve dans les cinq secteurs d'activité, si bien que nous avons une industrie prête à recevoir toutes les technologies qui seront mises au point au cours des trois prochaines années.

Le transparent suivant porte sur le capital de risque, qui est d'une importance cruciale pour le maintien de l'industrie biotechnologique canadienne. Comme vous pouvez le constater, l'année 2000 a été formidable. Il s'agit là uniquement des sciences de la vie, et vous pouvez constater que plus de 1,2 milliard de dollars de capitaux de risque ont été investis dans le secteur biotechnologique. Nous évaluons à environ 250 millions de dollars le montant des capitaux de risque qui ont été investis dans des compagnies de biotechnologie génomique et protéomique l'an dernier.

Le transparent suivant, qui est le dernier, vous donne un aperçu de l'analyse comparative que nous avons entreprise et qui vise l'ensemble de nos 275 projets au Canada. Il s'agit donc d'une analyse de l'industrie. Ce transparent, qui a été réalisé par Mme Mary Macdonald de Macdonald and Associates, est très intéressant. Sur la première ligne, on peut voir que le capital de risque investi au Canada atteignait à peine 87 $ en 1999, comparativement aux 177 $ investis aux États-Unis.

[Français]

Mais si vous regardez la ligne subséquente, les investissements en sciences de la santé sont de 16 $ par habitant au Canada comparativement à 14 $ aux États-Unis. Nous avons donc une industrie de capital de risque spécialisée dans le secteur de la santé.

[Traduction]

Passons maintenant à la dernière ligne, où vous pouvez voir que 18 p. 100 de tous les capitaux de risque sont investis directement dans les sciences de la vie, comparativement à 8 p. 100 aux États-Unis. Aussi l'effondrement qui frappe le secteur de la technologie de l'information aux États-Unis a eu très peu d'effet négatif au Canada parce que, chez nous, le gros des capitaux de risque est investi dans les sciences de la vie, qui ne sont pas aussi touchées que la technologie de l'information.

• 0925

[Français]

Nous avons donc, en résumé, le capital; le financement, par le capital de risque; la science, par les scientifiques—rappelez-vous que nous sommes troisième au monde pour le facteur d'impact et la qualité de la recherche faite par les Canadiens—et nous avons aussi une industrie d'environ 50 compagnies mêlées, de près ou de loin, à la génomique.

En conclusion, notre défi de la prochaine année, et peut-être des 18 prochains mois, est d'abord de passer du sixième rang au troisième rang en nombre de publications, parce que si les publications augmentent en nombre tout en demeurant de la même qualité, le Canada en entier sera définitivement un joueur majeur dans certains créneaux, dans certaines niches.

Le deuxième défi est d'établir des partenariats internationaux. C'est déjà commencé; nous avons actuellement une liste de 17 projets auxquels participent les meilleurs chercheurs canadiens, qui sont compétitifs à l'échelle internationale, et c'est à nous maintenant d'établir ces partenariats avec des collaborateurs étrangers.

Finalement, le dernier défi, c'est que le financement de Génome Canada est aussi à la disposition de l'industrie. Nous espérons, au cours de la prochaine année, avoir de plus en plus de sociétés de biotechnologie canadiennes susceptibles d'obtenir du financement de Génome Canada en collaboration avec les universités.

Monsieur le président, je vous remercie de votre attention et nous sommes prêts à répondre à vos questions.

[Traduction]

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci beaucoup, monsieur Godbout. Je vous demanderais de bien vouloir nous faire parvenir une copie-papier des transparents pour que nous puissions les distribuer aux membres du comité.

M. Martin Godbout: Volontiers.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci.

Nous accueillons maintenant les représentants du Conseil national de recherche du Canada. Monsieur Root, je crois que c'est vous qui allez commencer, et vous serez ensuite suivi de M. Davidson, puis de M. Hackett. C'est bien cela? Merci.

M. John Root (chef, Programme neutronique pour la recherche sur les matériaux, Institut Steacie des sciences moléculaires, SIMS, Conseil national de recherches du Canada): Je m'appelle John Root. ... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]

Je vais vous expliquer pourquoi les faisceaux de neutrons sont importants pour le Canada, puis je vous décrirai notre vision pour l'avenir et je ferai le point sur la situation actuelle.

Les faisceaux de neutrons servent de sondes pour analyser les matériaux. Ils permettent d'ajouter au fond du savoir sur les matériaux, d'y incorporer de nouvelles informations.

Les faisceaux de neutrons nous donnent des informations vraiment uniques au sujet des matériaux et nous permettent ainsi d'être compétitifs dans la fabrication et l'utilisation des matériaux par l'industrie et par la société.

Elles sont utilisées par trois composantes de l'infrastructure du savoir au Canada: les universités, qui s'en servent à des fins de formation et de recherche fondamentale; les laboratoires publics, qui font de la recherche fondamentale axée sur les répercussions économiques; et l'industrie en tant que telle.

Les images que vous voyez vous montrent les trois milieux. À gauche, en bas, vous voyez des scientifiques du CNRC qui regardent l'eau à la surface de la glace dans le cadre d'un projet visant à en apprendre plus sur les protéines antigel des poissons.

Au milieu, des spécialistes de Pratt & Whitney Canada ont apporté une turbine à gaz pour en apprendre davantage sur la température à l'intérieur de la turbine en marche.

• 0930

À droite, des étudiants de l'université Western en Ontario se familiarisent avec les réactions électrochimiques sur une surface de métal.

Tout est composé de matériaux, qu'il s'agisse des blocs-moteurs de GM destinés à la production à grande échelle—le prototype ayant révélé la tendance à fêler de la pièce coulée d'aluminium, le problème doit être réglé avant que la production ne débute—ou des composantes de base des appareils électroniques, où la recherche se fait sur les substrats afin de trouver, par exemple, des matériaux qui, sans être toxiques, peuvent éliminer la chaleur que dégage votre processeur Pentium.

Tout au bas de l'échelle, il y a les matériaux de très petite taille: Comment un virus s'attaque-t-il à une membrane dans des conditions biologiques réalistes? Il s'agit ici du virus de l'immunodéficience simienne—c'est le VIH chez les singes. On se sert des neutrons pour découvrir comment le virus s'attaque à la membrane.

La dispersion des neutrons permet d'obtenir des informations dans beaucoup de grands secteurs scientifiques: la physique, la chimie, la science des matériaux et la construction, quelle que soit l'échelle, de tous les matériaux que nous utilisons. Bon nombre des centres de neutrons qui existent dans le monde ont été construits il y a une quarantaine d'années. Ils vieillissent et beaucoup d'entre eux sont voués à la fermeture.

Ce que vous voyez ici, ce sont les projections. En noir, ce sont les sources actuelles de neutrons produits par des réacteurs qui, au cours des 20 années à venir, devraient diminuer de façon radicale. Cette diminution survient au moment où, dans le monde, on commence à comprendre l'importance extrême des informations fournies par les neutrons pour la mise au point de matériaux. Le graphique de droite montre donc une augmentation importante du nombre d'utilisateurs de neutrons à un des laboratoires de neutrons des États-Unis.

C'est là un défi en même temps qu'une occasion pour le Canada. Les neutrons sont très importants. Le Canada a la compétence voulue pour construire des sources de neutrons. L'offre de neutrons dans le monde ne répond pas à la demande. Cela représente toutefois un défi puisque les scientifiques canadiens constatent qu'ils ont de moins en moins de possibilités d'avoir accès à des faisceaux de neutrons dans le monde.

Des pays des quatre coins du monde s'affairent à remplacer leurs sources de neutrons—et vous voyez ici la liste de certains des projets actuellement en cours. Des petits pays, des pays non nucléaires, comme l'Australie, la Corée et Taïwan, reconnaissent tous l'apport essentiel des sources de neutrons à la recherche sur les matériaux avancés et sont en train d'en construire.

Des projets d'envergure, se fondant sur un modèle différent pour la production de neutrons, sont aussi en cours, notamment aux États-Unis. Ainsi, le projet dit Spalatian Neutron Source, évalué à 2 milliards de dollars, devrait permettre la production de neutrons dès 2007.

Au Canada, nous avons nous aussi un projet de construction d'une nouvelle source de neutrons. Depuis plus de dix ans, le milieu de la dispersion des neutrons réclame la construction d'une nouvelle source améliorée de neutrons qui s'ajouterait à celle que nous avons déjà à Chalk River. Il s'agit du Centre canadien de neutrons. Voici une vue d'en haut d'un grand laboratoire. Voici la source de neutrons. Elle est très petite, de la taille d'un sou environ, et rayonne des neutrons dans bien des directions afin d'alimenter plusieurs postes. Le projet coûtera environ 466 millions de dollars, répartis sur une période de six à huit ans, mais le centre aura une durée de vie de 40 ans et soutiendra 20 000 projets de recherche. Il ne s'agit donc pas d'un important projet scientifique qui ne répondra qu'à une question; il répondra à des milliers de questions et son effet se fera sentir dans tous les secteurs de l'économie canadienne.

Le centre dont on propose la création au Canada a ceci de particulier qu'il aura un objectif double. Non seulement il permettra de soutenir la recherche sur les matériaux avancés, mais il jouera aussi un rôle clé dans une industrie canadienne en particulier, à savoir l'industrie nucléaire. Car il faut avoir un réacteur pour produire les composantes et les matériaux nécessaires à la production d'énergie nucléaire. Le CCN se distingue donc de toutes les autres sources de neutrons du monde en ce sens que ses installations seront partagées par l'ensemble du milieu de recherche canadien et par les chercheurs rattachés à l'industrie nucléaire.

• 0935

Il est important de souligner que, selon nous, le CCN est une composante de l'infrastructure du savoir dont tous les Canadiens ont besoin. Nous considérons qu'il s'agit là d'une responsabilité nationale, comme c'est le cas dans tous les autres pays. Une fois l'infrastructure en place, la création suivra.

Deux projets industriels sont déjà envisagés, qui nous montrent que les entreprises investiront en aval de l'infrastructure du CCN. Il y a d'abord un projet d'imagerie par le biais de la radiographie aux neutrons, comme dans l'exemple que vous avez ici de l'intérieur d'une turbine à gaz; il y a ensuite le traitement des maladies. On peut se servir des faisceaux de neutrons pour traiter certains types de cancer du cerveau, et on voit émerger une nouvelle technologie qui permettra cette application. Le Canada pourrait être dans la course si nous avions une source de neutrons comme partie intégrante de notre infrastructure.

Nous risquons de faire face à une interruption de l'offre de neutrons au Canada. Le CCN n'a encore reçu aucune promesse de financement, et il faudra de six à huit ans pour le construire. Or, le réacteur NRU, notre source de neutrons à l'heure actuelle, ne serait plus en service à compter de 2005. Vous pouvez faire le calcul aussi bien que moi; nous aurons une interruption de l'offre de neutrons pendant plusieurs années.

L'effet sur le milieu de recherche sur les matériaux et de la dispersion des neutrons sera tel que les professeurs qui forment les étudiants cesseront de les former dans les domaines liés à la dispersion des neutrons. Nous commencerons donc à perdre de notre savoir-faire, la continuité de l'expertise sera interrompue et notre capacité de profiter des neutrons finira par s'estomper—sans parler de M. Brockhouse. C'est vraiment dommage, parce que nous avons un chef de file reconnu dans le domaine et un lauréat du Prix Nobel—je ne voulais pas trop me laisser aller aux lamentations.

Mme Paddy Torsney (Burlington, Lib): C'est un grand Canadien.

M. John Root: C'est un grand Canadien. Que sommes-nous en train de faire?

À l'heure actuelle, nous avons une petite équipe de chercheurs qui jouent un rôle essentiel pour que l'ensemble de nos chercheurs puissent bénéficier de la technologie des faisceaux de neutrons. L'approvisionnement en neutrons est très incertain au Canada, et il y a bien des emplois très intéressants dans le monde auxquels nos chercheurs éminemment qualifiés peuvent aspirer.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Monsieur Davidson.

M. Walter Davidson (coordonnateur, Centres nationaux, Centre canadien de rayonnement synchrotron, Conseil national de recherches du Canada): Merci, monsieur le président.

[Français]

Au cours des prochaines minutes, je vais vous décrire le Centre canadien du rayonnement synchrotron. Je vais vous expliquer ce qu'il est, où il se trouve, comment il s'est développé, comment il a été créé, comment il est géré et quelle devrait être son évolution future. Je vous donnerai ensuite un aperçu du calibre exceptionnel de ce programme et je tenterai de tenir compte de l'objectif de cette table ronde, soit de mieux connaître la contribution du Centre canadien du rayonnement synchrotron à l'innovation et à la productivité de notre industrie économique de plus en plus reliée à la connaissance de base.

[Traduction]

À mon avis, le centre canadien de rayonnement synchrotron constituera un outil de recherche national de premier ordre pour les scientifiques canadiens tant des entreprises que des universités et des laboratoires publics au cours des décennies à venir.

Voici la vision du centre canadien de rayonnement synchrotron qui est en construction à l'Université de la Saskatchewan, à Saskatoon. Il s'agit du plus important projet scientifique, tant par la taille que par le coût du centre, à être réalisé au Canada depuis plus de 20 ans. Cet instrument appelé anneau synchrotron de troisième génération—il n'en existe qu'une poignée dans le monde—fait appel à des ondulateurs pour amplifier l'intensité du rayonnement produit. Il pourra conduire à des recherches qu'on ne pouvait imaginer il y a à peine 10 ans.

• 0940

Ce qu'il est important de retenir, c'est que le centre canadien de rayonnement synchrotron sera crucial pour le développement de bien des secteurs industriels. Comme le précise son énoncé de mission, il s'agit d'un centre d'excellence d'envergure nationale.

Le coût total est de 173 000 000 $; 32 000 000 $ ont été accordés pour l'accélérateur existant qui servira d'injecteur.

Les fonds proviennent de diverses sources. La Fondation canadienne pour l'innovation a contribué pour 40 p. 100 du total, c'est-à-dire 56 000 000 $. Nous avons aussi obtenu des fonds de l'Ontario Innovation Trust et de la province de l'Alberta. Le Conseil national de recherches du Canada, que je représente, a aussi contribué au projet, tout comme Ressources naturelles Canada.

Comme vous pouvez le constater, le partenariat fait appel à des collaborateurs des secteurs publics et privés. SaskPower est un des bailleurs de fonds, tout comme la ville de Saskatoon. Les universités de l'Alberta, de Western Ontario et de la Saskatchewan ont aussi contribué au projet. Le gouvernement du Canada, par l'entremise de Diversification de l'économie de l'Ouest, a contribué plus de 20 000 000 $. La province de la Saskatchewan a versé 25 000 000 $. Nous avons donc de nombreux partenaires de différents milieux.

Ce transparent présente une photo du bâtiment qui a été prise il y a environ deux mois. Il y avait toujours de la neige sur le sol. Le bâtiment est maintenant terminé et a été inauguré officiellement à la fin du mois de février dernier. Il est très fonctionnel et d'une architecture remarquable.

Vous voyez ici, à l'intérieur, la construction centrale. C'est là où l'anneau sera construit, et on a commencé à aménager le dispositif qui servira d'écran. Le bâtiment est unique en son genre. Il est de la taille d'un stade: haut de six étages, il fait 84 mètres sur 84 mètres, sans aucun soutènement central. C'est en fait un des plus grands bâtiments qui existe au Canada.

Voici l'empreinte du synchrotron. Vous voyez ici le laboratoire existant, qui pendant plusieurs décennies a servi à la recherche en physique nucléaire. Le laboratoire était doté d'un linac, qui sera utilisé pour accélérer les électrons et les acheminer dans cette partie centrale, appelé anneau suramplificateur. Il s'agit de l'anneau suramplificateur, qui communique au faisceau d'électrons une énergie considérable, si bien qu'on obtient 2,9 gigaélectronsvolts, et qui sont acheminés vers l'anneau d'entreposage, où ils circulent à une vitesse très élevée, émettant des radiations électromagnétiques, que l'on appelle rayonnement. Ces faisceaux lumineux très intenses sont ensuite acheminés aux diverses installations expérimentales qui se trouvent en périphérie. C'est là où les chercheurs des entreprises et des universités effectueront leurs recherches. Le centre ayant aussi une importante dimension internationale, il accueillera également des chercheurs étrangers.

Je n'entrerai pas dans les détails, puisque vous pourrez vous reporter au document qui décrit le fonctionnement d'un synchrotron. L'essentiel, c'est que ces installations expérimentales que vous voyez à la périphérie pourront recevoir des faisceaux lumineux spécialement adaptés en fonction des expériences qui y seront faites.

Vous voyez ici le calendrier de planification. L'idée d'un synchrotron remonte à la fin des années 70. En effet, il y a déjà 20 ans, des scientifiques avaient espéré convaincre le gouvernement canadien de construire un synchrotron, mais leurs efforts sont restés vains. Nous avions tout de même plusieurs lignes de faisceaux d'un synchrotron à Madison, aux États-Unis, dont nos scientifiques ont pu se servir. C'est ce qui a permis l'établissement d'une communauté de chercheurs. Les efforts se sont multipliés à la fin des années 90, si bien que, le 31 mars 1999, on a annoncé le financement du projet, la Fondation canadienne pour l'innovation étant son plus important bailleur de fonds.

• 0945

La construction du bâtiment comme tel est terminée, et il faut maintenant aménager l'équipement, l'anneau suramplificateur, l'anneau d'entreposage et les lignes de faisceaux. Cela prendra deux ou trois ans. Vous voyez ici l'échéancier. L'idée est d'avoir un synchrotron opérationnel à Saskatoon qui offrirait six lignes de faisceaux dès la fin de 2003. C'était là une des conditions de la contribution de la FCI.

Dans l'intervalle, beaucoup de scientifiques ont entrepris de sensibiliser les entreprises aux avantages du rayonnement synchrotron, effectuant un certain nombre de visites de démonstration. Ainsi, une des grandes entreprises d'uranium de Saskatoon est très intéressée par la possibilité de détecter la présence d'arsenic dans les résidus miniers. Des membres du personnel du Centre canadien de rayonnement synchrotron ont apporté des échantillons de l'entreprise à un centre de rayonnement synchrotron américain pour lui montrer comme il est possible d'obtenir très rapidement une analyse de la teneur en arsenic. L'entreprise en est venue à apprécier la grande importance d'une analyse de ce genre pour son secteur d'activité et se rendre compte qu'elle pourrait ainsi économiser des centaines de millions de dollars. Nous essayons donc de susciter l'intérêt des entreprises étant donné l'importante dimension industrielle du projet. Nous espérons aussi ajouter de nouvelles lignes de faisceaux avec les années afin d'optimiser l'utilisation du synchrotron. Nous pourrions finalement nous retrouver avec 25 ou même 30 lignes de faisceaux, mais tout dépendra des contraintes d'espace.

Qui seront donc les bénéficiaires? Ce centre ultramoderne sera le premier centre de rayonnement synchrotron au Canada. Nous sommes en fait le dernier des pays du G-8 à en construire un. Le Canada compte plus de 400 chercheurs qui font appel à des synchrotrons étrangers, aux États-Unis, en Europe et au Japon. Nous aurons bientôt notre synchrotron bien à nous. Les bénéficiaires pourraient se retrouver dans presque toutes les disciplines scientifiques: biologie, médecine, physique, chimie, géologie, agriculture, biotechnologie, sciences environnementales, exploitation minière et archéologie.

Grâce au centre, nous avons aussi rapatrié de nos meilleurs talents—des Canadiens qui travaillaient à l'étranger—qui souhaitent faire des recherches avec le synchrotron. Au lieu de l'exode des cerveaux, on pourra donc parler du rapatriement des cerveaux. Ces dernières années, trois professeurs de l'Université de la Saskatchewan et huit chercheurs du Centre canadien de rayonnement synchrotron ont été embauchés de l'étranger—ils étaient presque tous des ressortissants canadiens. Un projet de cette envergure, de cette ampleur, a donc l'effet d'un aimant, attirant des gens de talent, des gens qui sont très intéressés par la possibilité de travailler dans un centre d'excellence.

Ainsi, comme vous pouvez le constater, il y aura des avantages pour la biotechnologie, la recherche pharmaceutique et la médecine de même que pour la recherche sur les nouveaux matériaux, les technologies de l'information et les microsystèmes, l'exploitation minière, les ressources naturelles et l'environnement.

Sur le dernier transparent, je vous présente simplement d'autres exemples d'avantages que le Canada pourra retirer de cet instrument unique en son genre, dans une foule de domaines, depuis les réactions chimiques jusqu'aux polymères superabsorbants, en passant par les nouveaux vaccins et médicaments, la conception de puces, la gravure de composantes microscopiques entrant dans la fabrication de moteurs, les revêtements ultraminces, l'analyse des produits pétroliers des sociétés minières. Le marché des couches offre aussi d'énormes possibilités. Ce produit à base de polymère a déjà valu à un de nos scientifiques une réputation de taille.

Je conclurai mon exposé, monsieur le président, par quelques observations qui pourront contribuer à la discussion. Il ne fait aucun doute que la mise sur pied d'un centre canadien de rayonnement synchrotron représente un investissement considérable dans notre infrastructure nationale de R-D. Quand il aura atteint son stade de fonctionnement optimal, le centre sera certainement un centre de calibre mondial.

• 0950

À certains égards, les partenariats privés/publics qui ont contribué à la construction de ces installations sont uniques. Dans d'autres pays, l'argent qui sert à ce type de construction vient de deux ou trois sources différentes. Ici, il y en a eu dix, ce qui pose des problèmes quand il s'agit de gérer les intérêts des divers partenaires du Centre canadien de rayonnement synchrotron.

Le fait que ces installations nationales—car elles sont nationales—appartiennent à une université, celle de la Saskatchewan, constitue une innovation. Au CNRC, notre tâche est d'encadrer certains gros établissements, comme Telescopes et TRIUMPH, et nous contribuons donc au bon fonctionnement de ces installations. Nous travaillons en étroite collaboration avec l'Université de la Saskatchewan. Le président du CNRC, M. Carty, est président du conseil d'administration. Il y a également ceux qui versent une contribution au CNRC et un comité international qui exerce un droit de regard, etc.

Le comité comprendra certainement qu'au départ l'industrie s'est vivement intéressée au synchrotron. Sur la scène mondiale, ce projet a gagné moins de 10 p. 100. Très souvent les contrats industriels représentent quelques points de pourcentage seulement du revenu de fonctionnement. Au Centre canadien de rayonnement synchrotron, nous espérons que lorsque l'entreprise fonctionnera à plein rendement, 25 p. 100 des revenus viendront des contrats industriels.

Enfin, nous devons continuer à recueillir des fonds pour obtenir plus de faisceaux, ce qui permettra d'exploiter ces installations à plein rendement. Ces faisceaux peuvent être très coûteux. Un faisceau de protons peut coûter jusqu'à 9 millions de dollars. D'autres faisceaux coûtent moins de un million de dollars, etc. Un programme est en cours pour faire participer l'industrie et obtenir des contributions qui permettront d'acquérir de nouveaux faisceaux au Centre canadien de rayonnement synchrotron.

Je vais en rester là; merci pour votre attention, monsieur le président.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci.

Monsieur Hackett.

M. Peter A. Hackett (vice-président, Recherche et développement technologique, Conseil national de recherches du Canada): Merci, monsieur le président.

[Français]

Bonjour à tous. C'est un grand plaisir d'être parmi vous, aujourd'hui.

[Traduction]

Aujourd'hui, je vais parler de l'importance de choisir le moment opportun pour agir. M. Cowley et moi-même rentrons d'Allemagne, de Belgique, de France et de Suisse, où nous avons examiné quels investissements on faisait dans ces pays dans le secteur de la nanotechnologie. Notre exposé a été préparé à 8 h 30 ce matin, c'est donc un exposé juste à temps.

Tout est une question de moment opportun. Si vous voulez bien passer à la diapositive suivante, je vais vous citer Paul Martin qui parlait de l'avenir de l'économie d'innovation au Canada. Il parlait des technologies de transformation et observait: «... et c'est là qu'on trouvera la nouvelle économie véritable... des nouvelles technologies qui viendront en série»... des nouvelles technologies qui arriveront vague après vague. «Cette tendance permet de prévoir l'émergence d'innombrables domaines entièrement nouveaux de technologie industrielle, technologie de l'information et biotechnologie aujourd'hui, piles à combustibles, nanotechnologie et génomique demain.»

Si le Canada veut passer du 15e au 5e rang, il va devoir faire des bonds considérables, se placer à l'avant-garde, à la tête de cette nouvelle vague.

Vous savez que le Canada s'est retiré du projet du génome humain au milieu des années 90. Aujourd'hui, 170 000 gènes et fragments de gènes ont été brevetés. Le Canada va devoir regagner du terrain. Voyons jusqu'où cela peut aller.

Aujourd'hui, je vais vous parler de nanotechnologie. J'aimerais vous mettre au courant de ce qui se passe un peu partout dans le monde. En 1997, les États-Unis, l'Europe et le Japon ont chacun dépensé 180 millions de dollars dans le secteur de la nanotechnologie. Pour l'an 2002, le président Bush demande un budget de 485 millions de dollars. Le Japon vient d'annoncer un programme de 410 millions de dollars. À Osaka, 61 compagnies japonaises sont en train de créer un institut de nanotechnologie. Dans l'État de New York, IBM contribue cette année au financement d'un centre d'excellence en nanotechnologie. En Suisse, l'effort national est bien intégré, 24 millions pour la recherche fondamentale et 55 millions pour la commercialisation. En Allemagne, plusieurs projets sur une large échelle sont en cours, y compris un programme de 100 millions de dollars pour la commercialisation.

• 0955

Pendant que nous étions à la foire de Hanovre avec le ministre Normand mardi dernier, Bill et moi avons eu l'occasion de voir la nouvelle Audi TT, dont les fenêtres sont couvertes d'un enduit réflecteur fabriqué grâce à la nanotechnologie. Nous en étions très jaloux.

Nous sommes également allés à Bruxelles où nous avons eu l'occasion de parler à des hauts fonctionnaires de la Communauté européenne. Nous nous sommes aperçus qu'un des six principaux objectifs du sixième schéma de la Communauté européenne est la nanotechnologie et le développement durable.

Qu'est-ce donc que la nanotechnologie? C'est le point de rencontre entre les sciences de la vie et les sciences physiques, une technologie qui permettra un jour des ordinateurs plus rapides, des robots plus intelligents, et même des sondes microscopiques qui pourront accomplir des tâches dans le corps humain. Pour vous donner une idée, un nanomètre, c'est un milliardième de mètre, c'est-à-dire environ quatre atomes côte à côte. C'est un domaine qui permet de fabriquer quelque chose à la limite absolue du fondamental.

Nous avons déjà une certaine expérience de la nanotechnologie. Comme vous le savez, il y a actuellement une course internationale pour fabriquer des composantes d'ordinateur de plus en plus petites. Cela conduira inévitablement les physiciens et les chercheurs à pénétrer dans un monde où les structures qui constituent les ordinateurs seront à l'échelle des atomes. Dans ce monde nouveau, tout va changer. Ce ne sera plus exclusivement une question de génie. Les effets quantiques vont devenir importants. La loi de Moore ne s'appliquera plus. Nous allons devoir apprendre comment fonctionner dans ce monde nouveau, car nos industries en dépendent.

Je vais essayer de vous montrer cela d'une façon plus concrète. Voici une nanostructure. C'est un fil qui a été fabriqué dans les laboratoires du CNRC sur la promenade Sussex. Le fil, c'est la partie rouge au milieu. Les unités de production de ce fil sont des molécules. Il est impossible de fabriquer un fil plus mince. C'est la limite absolue. Nous allons devoir travailler dans ce monde où les effets quantiques et les particules convergent et comprendre comment construire des structures... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]... Dans quels domaines cela sera-t-il utile?

Voici une autre structure qui a été fabriquée à l'autre bout de la ville, dans notre institut des sciences microstructurelles en collaboration avec l'Université de Guttenberg en Allemagne. Voici un petit laser à puits quantiques qui mesure 10 nanomètres seulement. Sur l'image inférieure, vous verrez que nous avons réussi à mettre ensemble deux de ces lasers. Lorsque la lumière émergera de ces deux lasers, cela produira une interférence quantique et, pour la première fois, nous pourrons construire un logo d'information quantique. Je vous assure que les ordinateurs de l'avenir ne seront plus basés sur les technologies au silicone que nous avons aujourd'hui, ce seront des ordinateurs quantiques, car il sera possible d'enregistrer infiniment plus d'informations sur des logons quantiques qu'on ne peut le faire avec des zéros et des uns sur un morceau de silicone. Dans le monde de l'informatique quantique, le traitement parallèle devient beaucoup plus efficace. Je suis convaincu qu'on verra non seulement des prix Nobel dans ce domaine, mais que des technologies nouvelles et d'une grande influence vont émerger.

• 1000

Maintenant, la nanotechnologie est loin de nous être étrangère. Nous sommes tous des produits de la nanotechnologie. Nous fonctionnons tous parce que nos mécanismes biologiques qui se sont développés au cours de millénaires sont très efficaces et très sélectifs. La biologie nous enseigne beaucoup sur les mécanismes moléculaires qui accomplissent des fonctions de génie et nous devons appliquer ces connaissances et cette démarche au monde des matériaux et de la micro-électronique.

Voici un exemple basé sur les travaux de notre Institut des matériaux industriels. Ici, les propriétés des polymères sont conçues sur la base des faits sur une nanoéchelle. On s'attend à ce que le marché pour ces polymères atteigne 500 millions de dollars d'ici la fin de la décennie. Dans ce cas, il s'agit d'un projet en collaboration entre l'institut et l'université McGill.

Qu'est-ce que j'essaie de vous dire? Je vous dis que la nanotechnologie, c'est le prochain secteur d'innovation pour le Canada. Depuis 1989, de concert avec deux compagnies canadiennes et deux universités, nous avons commencé à investir dans les technologies des structures denses, de répartition en longueur d'ondes et de multiplexage. En effet, nous avons pensé que cela serait important pour l'activité économique. Il s'avère que nous avions raison.

Le multiplexage par division d'ondes denses nous amène à la montée—et si je parle de la montée, je dois également parler de la baisse—de la Bourse de Toronto à cause du succès de compagnies comme Nortel, JDS Uniphase et Mitel. À cause de ces succès, Ottawa est devenue Photonics Valley, et dans ce cas San Jose devient Photonics Valley Sud.

Grâce à la technologie du multiplexage par division d'ondes denses, on voit maintenant arriver à Ottawa des compagnies comme Marconi et Nokia. Alcatel est déjà ici et j'ai déjà parlé de Cisco, JDS et de Nortel Networks, des compagnies industrielles d'une importance énorme. Elles sont entourées de toute une génération de compagnies naissantes et, collectivement, elles ont attiré à Ottawa, à la technologie de l'information et à la photonique, 1,3 milliard de capital de risque, et cela pour l'année dernière seulement.

Les compagnies marquées en rouge sont les compagnies du CNRC qui ont démarré l'année dernière. À elles seules, elles ont attiré 100 millions de dollars de capital de risque dans la photonique.

Je n'ai même pas compté Optenia. Optenia est une entreprise qui associe 10 employés du CNRC et 15 employés de Mitel, pour étudier les applications dans l'économie de cette technologie du multiplexage par division d'ondes denses.

Voilà ce que nous espérons faire dans le domaine de la nanotechnologie, et nous espérons que le moment est bien choisi, et que le Canada réussira à prendre la tête du mouvement.

En janvier, nous avons réuni en ateliers des participants universitaires, des fournisseurs de capital de risque, des gens du ministère des Finances et des représentants des provinces et des villes pour examiner les perspectives qui s'ouvraient au Canada. On a conclu que ce secteur était prometteur. On nous a demandé de construire un institut national solide qui fournira l'essentiel de l'infrastructure et qui permettra de progresser. On nous a également demandé de mettre sur pied un réseau national de la nanotechnologie.

La province de l'Alberta a déclaré que la nanotechnologie était une priorité et dans le Globe and Mail de samedi, vous avez dû lire que cette province était prête à investir dans ce domaine. Elle peut apporter une contribution sur le plan de la technologie de l'information et des protéines. Vous vous souviendrez de la comparaison que j'ai faite entre les molécules en biologie et les machines. La protéine est une machine moléculaire. Dans cette province, on travaille également au niveau industriel sur certains appareils d'analyse chimique à très petite échelle qui deviendront possibles grâce à la nanotechnologie.

• 1005

Une autre conclusion très simple est ressortie de cet atelier: la nanotechnologie est un domaine qui englobe d'autres domaines. Pour que le Canada y joue un rôle efficace, nous devons adopter une démarche nouvelle. Nous devons organiser un institut en partant de la base et en suivant des principes interdisciplinaires pour que les ingénieurs, les physiciens, les chimistes et les biologistes puissent travailler côte à côte et pénétrer ensemble dans ce monde nouveau où les matériaux et les machines sont abordés du point de vue des quantums.

On me dit de me dépêcher, il me reste deux diapositives et deux citations seulement.

La première, du gouverneur de l'État de Californie, qui a fondé quatre nouveaux instituts pour assurer l'avenir de cet État: un institut de nanosystèmes; un institut de la technologie de l'information et des télécommunications; un institut de biologie, de biogénie et de biomédecine quantitative; enfin, un institut de recherche en technologie de l'information dans l'intérêt de la société. Ce que le gouverneur dit, c'est qu'il a fallu quelqu'un pour construire Silicon Valley. Il a fallu quelqu'un pour avoir une vision d'avenir et c'est sur cette base-là qu'on progresse, mais cela ne peut se faire du jour au lendemain.

Je vais terminer avec une citation de Neil Lane, conseiller du président Clinton. On lui demandait quel domaine de la science et du génie offrait le plus de perspectives d'avenir et il a répondu: «Je pense que ce sera la nanotechnologie et le génie».

Et pour terminer, je reviens au ministre Martin et au discours sur la société canadienne qu'il a prononcé en janvier dernier, à New York. Au début de son discours, il a parlé non seulement des changements provoqués par ces nouvelles technologies, mais également de la course pour tirer parti de ces technologies sur le plan de la croissance économique. Il a dit que les technologies créaient de nouvelles industries. Les nouvelles industries exigent de nouvelles règles, et la première règle est la suivante: quoi que vous fassiez, ne soyez pas au second rang!

Faisons donc ce qu'il faut faire pour être les premiers.

Merci.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci beaucoup.

Je suis désolé de vous avoir demandé d'accélérer, mais vos collègues ont un peu abusé, et je dois garder du temps pour les questions.

Monsieur Rajotte.

M. James Rajotte (Edmonton-Sud-Ouest, AC): Merci, monsieur le président, merci beaucoup messieurs pour vos exposés.

Je note avec intérêt que deux des projets que nous avons sous les yeux sont déjà financés. Toutefois, il y en a un autre, le Centre canadien de neutrons pour la recherche sur les matériaux, qui n'a pas encore reçu de financement, et j'aimerais parler de l'impact que cela aura sur le Canada et sur les milieux de la recherche au Canada.

Monsieur Root, vous avez brièvement mentionné pendant votre exposé des conséquences qu'entraînerait le report de la décision sur le financement de l'installation, mais pourriez-vous nous donner d'autres décisions? Ensuite, si l'on décide de ne pas financer cette installation, quel impact cela aura-t-il sur les milieux de la recherche au Canada?

M. John Root: Il y a peu de centres de recherches neutroniques dans le monde, et il n'y en aura jamais beaucoup. Il y en aura environ 20.

C'est un domaine très spécialisé. Il nécessite une équipe locale d'experts qui aideront les utilisateurs profanes à extraire de cette technologie l'information dont ils ont besoin. Comme vous l'avez vu, l'équipe de Chalk River est très restreinte. Les membres de cette équipe trouvent les perspectives de recherche dans d'autres pays très attrayantes; deux des six membres de mon équipe ont déjà des offres d'emploi fermes en Australie. Deux d'entre eux sont assez âgés et prendront vraisemblablement leur retraite bientôt. J'aurai du mal à attirer des candidats très qualifiés pour les remplacer et les experts sur lesquels nous devrons compter pour diffuser cette technologie aux Canadiens seront partis. Le risque est là.

Ces experts sont nécessaires pour que les Canadiens puissent tirer profit des neutrons et la situation actuelle signifie que les Canadiens n'y auront plus accès. D'ici quelques années, nous constaterons que la capacité du Canada d'exploiter l'information tirée des neutrons se sera dissipée sur tout le territoire canadien. Il y aura toujours quelques professeurs qui pourront aller travailler dans des laboratoires internationaux et qui y acquerront des connaissances d'experts, comme vous l'avez vu, il y a de plus en plus de demandes dans le monde entier pour des experts en recherches neutroniques. Les Canadiens qui ne font aucune contribution ne seront peut-être pas aussi chaleureusement accueillis dans ces laboratoires internationaux que les chercheurs déjà actifs dans le domaine.

• 1010

Si l'on n'a pas la pratique de ces technologies de pointe pour apprendre à en extraire l'information utile, on ne peut pas réellement tirer profit d'un accès aux sources étrangères. J'estime que vous priveriez le Canada de l'un des trois piliers de la technologie de pointe sur lequel prend appui la recherche sur les matériaux.

M. James Rajotte: J'enchaîne sur ce que disait M. Davidson au sujet de l'installation de Saskatoon qui est un véritable aimant pour les chercheurs qui viennent au Canada. Quand un chercheur de calibre international décide de quitter le Canada, quelle chance avons-nous de l'inciter à revenir?

M. John Root: J'ai réussi à faire revenir quelques chercheurs du niveau postdoctal récemment, mais nous n'avons fait aucun gain net puisque nous avons perdu d'autres jeunes attirés par les salaires plus élevés versés aux États-Unis. Or, je crois que si nous faisons preuve d'enthousiasme et que nous promettons de meilleures perspectives, je crois que nous pourrons rapatrier certains de nos talents. Les gens aiment vivre au Canada. Nous avons un climat qui favorise la créativité. Ce qui nous manque, c'est la promesse de recherches appliquées qui inciteraient certaines catégories de chercheurs à revenir au Canada.

M. James Rajotte: S'agissant du Centre canadien de neutrons, vous savez, j'espère, que nous avons décidé d'appuyer la construction du centre et son financement. Nous nous empressons de souligner qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre la décision de construire le centre et l'avenir de l'industrie nucléaire au Canada. Il faut que ce soit deux débats distincts. Prenez maintenant la décision sur le centre de neutrons et examinez l'avenir du secteur nucléaire plus tard. Aurai-je tort de dire que c'est aussi votre position?

M. John Root: Le fait que la construction du CCN s'imbrique dans le débat plus large sur le nucléaire rend les choses plus complexes. Quelle question doit être examinée en premier? Si vous construisez le CCN pour les chercheurs qui s'intéressent aux neutrons, vous engagez-vous du même fait à un programme à long terme de R-D sur le nucléaire? Certains croient qu'il faudrait trancher d'abord la question de la R-D à long terme sur le nucléaire et construire le CCN dans un deuxième temps. Malheureusement, si vous procédez selon cet ordre, vous perdrez la capacité du Canada d'effectuer la recherche sur les faisceaux de neutrons puisqu'il est urgent d'agir.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Je donne la parole à monsieur Bélanger.

[Français]

M. Mauril Bélanger (Ottawa—Vanier, Lib.): Merci, monsieur le président.

[Traduction]

Monsieur Hackett, pouvez-vous nous expliquer pourquoi, dans le cas de Génome Canada, cinq centres d'excellence vont être créés dans tout le Canada tandis que, dans le cas de la nanotechnologie, qui est tout aussi importante, il n'y en aura qu'un?

M. Peter Hackett: Le fait est qu'il y a des centres solidement établis à Vancouver, et j'ai eu tort de ne pas le mentionner dans le cadre de mon exposé, à Edmonton, Toronto, Ottawa et Montréal. Il y a des centres de recherche en nanotechnologie dans les universités de ces villes et dans le secteur privé ici à Ottawa qui pourraient jouer un rôle important dans un réseau national en nanotechnologie.

L'atelier, ou la table ronde nationale, que nous avons eu à Banff a fait ressortir deux besoins. D'abord, un institut national multidisciplinaire solidement implanté capable de fournir une infrastructure à très grande échelle pour l'ensemble du Canada, semblable à ce que représentera le synchrotron ou le Centre canadien de neutrons. Il faut que cette infrastructure soit mise en place selon cette nouvelle approche afin que nous ne nous contentions plus de séparer les filières—biologie, physique, matériaux. Nous innoverons en capturant l'essence de cette nouvelle discipline. Nous devrions en même temps construire un réseau pour relier les autres centres de recherches du Canada à cet institut.

Si vous m'accordez une seconde de plus, j'aimerais faire un dernier commentaire. Cela concerne l'état d'avancement de la nanotechnologie et de la génomique. Comme l'a dit M. Godbout, nous avions manifestement sous-investi dans la génomique et nous avions du terrain à rattraper. Il existait déjà une certaine capacité au Canada et l'idée d'un rattachement en réseau s'imposait naturellement. Nous croyons qu'il serait préférable d'attendre un an environ afin de mieux recenser les ressources canadiennes nécessaires à l'installation de réseaux de nanotechnologie.

• 1015

[Français]

M. Mauril Bélanger: Merci.

Monsieur Godbout, en passant, est-ce que Génome Canada est une institution du gouvernement du Canada? Est-ce que c'est privé?

M. Martin Godbout: C'est une corporation sans but lucratif...

M. Mauril Bélanger: Financée par qui?

M. Martin Godbout: ...qui a obtenu un premier financement du gouvernement fédéral.

M. Mauril Bélanger: À 100 p. 100 essentiellement.

M. Martin Godbout: Pour l'instant, oui. Il y en aura d'autres.

M. Mauril Bélanger: C'est un autre de ces organismes qui n'est pas étatique mais qui dépend de l'État.

M. Martin Godbout: Comme les sociétés Innovatech au Québec.

M. Mauril Bélanger: D'accord.

M. Martin Godbout: C'est le modèle qu'on a pris.

M. Mauril Bélanger: Quand on parle de Génome Canada, parle-t-on principalement ou exclusivement du génome humain?

M. Martin Godbout: Non, pas du tout. La séquence du génome humain a été terminée au mois de février dernier. Lorsqu'on parle de génomique, on parle principalement de la fonction des gènes. Donc, les 17 projets que nous avons sélectionnés...

M. Mauril Bélanger: D'accord. Vous dites que Génome Canada est radical comparativement aux autres organismes du même genre ailleurs au monde, par rapport aux questions d'éthique, d'égalité et de société.

M. Martin Godbout: D'accord.

M. Mauril Bélanger: Pouvez-vous faire preuve de ce radicalisme, s'il vous plaît?

M. Martin Godbout: On prend une position radicale, c'est-à-dire une position très forte, transparente, omniprésente.

M. Mauril Bélanger: Sur les 14 membres de votre conseil, combien sont là pour les questions de ce genre?

M. Martin Godbout: Une seule personne.

M. Mauril Bélanger: Une seule personne. C'est très radical. Sur 17 projets qui ont été...

M. Martin Godbout: Monsieur Bélanger...

M. Mauril Bélanger: J'ai droit à mon opinion.

M. Martin Godbout: Oui, oui.

M. Mauril Bélanger: Sur 17 projets qui ont été financés, combien se concentrent sur cette question?

M. Martin Godbout: Tous les projets qui ont été financés ont une composante d'éthique légale.

M. Mauril Bélanger: Oui...

M. Martin Godbout: Laissez-moi finir. Trois projets portent uniquement sur l'éthique, sur la question de la propriété intellectuelle, sur la question des consentements lorsque vous allez chercher des échantillons de sang, et sur l'impact social que la génomique doit avoir.

M. Mauril Bélanger: Est-ce qu'on peut avoir la liste de tous ces projets?

M. Martin Godbout: Oui, absolument. C'est sur le site web.

M. Mauril Bélanger: Est-ce que Génome Canada a des positions arrêtées sur ces choses-là?

M. Martin Godbout: Non, pas du tout.

M. Mauril Bélanger: Donc, vous n'êtes ni pour ni contre...

M. Martin Godbout: C'est de la recherche en éthique. Ce n'est pas du tout une recherche dirigée de la part de Génome Canada.

M. Mauril Bélanger: Donc, 3 projets sur 17 portent exclusivement là-dessus et...

M. Martin Godbout: Mais les 17 ont des composantes...

M. Mauril Bélanger: ...1 des 14 membres de votre conseil se concentre là-dessus.

M. Martin Godbout: Oui. La personne qui siège à notre conseil, la Dre Bartha Maria Knoppers, est la chairperson à l'échelle internationale. On ne peut pas avoir de meilleure personne que la Dre Knoppers.

M. Mauril Bélanger: Les autres sont des représentants des quatre organismes gouvernementaux qui financent la recherche, la science et le développement.

M. Martin Godbout: Entre autres, oui.

M. Mauril Bélanger: Et les autres sont du secteur privé.

M. Martin Godbout: Oui. Il y a la Dre Judith Hall en Colombie-Britannique, qui est chercheure, le Dr Lorne Babiuk dans le secteur vétérinaire...

M. Mauril Bélanger: On nous a donné la liste.

M. Martin Godbout: Vous avez tous la liste, oui. On a le vice-président de la Banque Royale, un président de capital de risque et des avocats.

M. Mauril Bélanger: Que faites-vous dans la situation qui sévit ces jours-ci? Dans des magasins au Canada, on a trouvé un produit composé de gènes qui ne sont pas admis au Canada.

M. Martin Godbout: Je ne suis pas au courant.

M. Mauril Bélanger: Vous n'êtes pas au courant de ça?

M. Martin Godbout: Non.

M. Mauril Bélanger: C'était dans les journaux, surtout à Montréal, parce que c'est là que ça a été trouvé. Vous n'êtes pas au courant?

M. Martin Godbout: Non.

M. Mauril Bélanger: Je reconnais que la question que je vais vous poser n'est pas légitime, et vous pourrez m'envoyer paître. Croyez-vous que les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils consomment?

M. Martin Godbout: Absolument.

M. Mauril Bélanger: Personnellement, êtes-vous en faveur de l'étiquetage obligatoire?

M. Martin Godbout: Absolument.

M. Mauril Bélanger: Merci, monsieur le président.

M. Martin Godbout: [Note de la rédaction: inaudible].

M. Mauril Bélanger: Je suis absolument d'accord avec vous.

[Traduction]

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci.

[Français]

Monsieur Brien.

M. Pierre Brien (Témiscamingue, BQ): J'aimerais continuer à poser des questions sur l'éthique.

Vous dites que vous financez souvent des projets conjointement avec les provinces ou avec des partenaires publics, mais qu'à l'avenir, il y aura des partenariats privés. Vous en sollicitez presque, selon ce que je comprends de votre présentation.

Où cette composante éthique se retrouvera-t-elle avec les partenariats privés? Ce sera peut-être encore plus délicat si Génome Canada se met à financer des projets qui pourraient devenir extrêmement controversés. Donc, quels sont les standards éthiques qui vont vous guider dans l'attribution de fonds qui viennent du secteur public tout en étant utilisés par vous dans des projets dirigés par le secteur privé?

• 1020

M. Martin Godbout: Il existe au sein de Génome Canada le Comité consultatif—science et industrie, qu'on appelle communément le SIAC. Il est constitué de 14 personnes qui sont les conseillers de Génome Canada. Elles ne font pas partie du conseil d'administration de Génome Canada et viennent de différents milieux.

En ce qui a trait à l'éthique, trois de ces 14 personnes s'occupent de cet aspect et les projets comme tels sont évalués par des pairs internationaux qui doivent nous donner leur avis sur le plan éthique.

Nous, membres du conseil d'administration de Génome Canada, ne prenons pas de décision sur le plan éthique. Nous allons chercher des avis à l'extérieur sur la scène internationale ou nationale selon les dossiers.

Les aspects éthiques dans le domaine agricole sont beaucoup plus pointus que dans le domaine de la foresterie, par exemple. Le domaine de l'agriculture concerne ce qu'on ingère donc, les OGM, les aliments modifiés génétiquement. Le Canada ne s'est jamais prononcé d'ailleurs sur cela. Vous m'avez demandé une opinion personnelle...

M. Mauril Bélanger: Mais elle n'est pas obligatoire.

M. Martin Godbout: Pas obligatoire, mais... On se comprend. Ce n'est pas le cas pour les médicaments.

De même, lorsqu'on parle de projets de génomique avec les sociétés, c'est très important, et vous mentionnez un bon point. S'il y a des projets de génomique qui ont trait à des échantillonnages de sang ou de tissus, il y a un comité éthique qui doit donner son avis à Génome Canada sur la situation. Cela vaut autant pour la recherche universitaire, qui le fait très bien, que pour l'industrie. Alors, nous nous en remettons à nos experts qui nous conseillent sur ce plan.

Génome Canada n'est pas là pour prendre position comme tel sur le plan éthique, parce qu'on n'a pas l'information. Alors, on investit pour tenter d'obtenir l'information. C'est qu'il y a deux opinions. Il y a celle de l'Europe aussi. Vous attendez l'autobus à Londres et vous voyez un placard représentant une tarte aux pommes et sur lequel il est écrit Is this apple pie a GMO? C'est un cas extrême.

Ici, pour que la population puisse se prononcer, nous nous employons à faire de la recherche dans le secteur, nous tentons d'avoir des experts à travers le monde, des Canadiens entre autres, qui vont adopter une position radicale. Il faut vraiment être transparents de ce côté-là. Alors, c'est pourquoi Génome Canada investit des budgets dans les questions éthiques.

M. Pierre Brien: Maintenant, si on parlait du niveau de financement privé. Vous avez dit qu'à l'heure actuelle, le premier volet de votre financement vous était venu principalement du gouvernement fédéral. Est-ce qu'il y a un retard par rapport à ce qui était prévu au niveau des contributions privées, à Génome Canada?

Est-ce que ce qui s'est passé par rapport aux pertes de certains investisseurs dans le domaine des technologies aura un impact et lequel? Est-ce que ça retardera le calendrier des investissements privés que vous obtiendrez?

M. Martin Godbout: D'abord, nous n'avions pas fixer d'objectif précis quant au financement provenant du secteur privé pour la première année. Comme je le disais plus tôt, on a fait un inventaire et, se fondant sur cet inventaire, on construit pour les 17 projets. Déjà au Québec, on annonçait, vendredi, un financement de 40 millions de dollars provenant de la province de Québec et de 40 millions de dollars provenant de Génome Canada. Dix millions de dollars supplémentaires proviendront de l'industrie pharmaceutique et biotechnologique. Donc, ça représente à peu près 10 p. 100. Vous allez me dire que ce n'est pas beaucoup. Il faut comprendre qu'il s'agit ici de grands projets.

Je vous donne un exemple que nous avons vécu. On propose à une société cotée en bourse, et qui investit annuellement peut-être 10 à 15 millions de dollars dans la recherche, un nouveau projet de 10 à 15 millions de dollars supplémentaires. Son conseil d'administration va lui dire—c'est arrivé, c'est un cas vécu—d'attendre de voir l'échantillonnage que fera Génome Canada et de décider ensuite si elle doit investir avec eux par la suite.

Donc, non, il n'y a pas de retard. On n'avait pas prévu d'investissements parce que, comme je vous le dis, il faut démarrer la machine. Mais je pense que, sans trop me commettre, d'ici les trois prochaines années, il sera certainement envisageable d'aller chercher de 20 à 25 p. 100 supplémentaires dans les fonds publics.

M. Pierre Brien: Maintenant, une dernière question que j'adresserai à M. Root.

Vous avez parlé du besoin de bâtir rapidement l'infrastructure. Est-ce que ce pourrait provenir de ressources plus étendues que seulement celles du Canada?

• 1025

[Traduction]

M. John Root: Je vais demander qu'on m'aide ici.

[Français]

Excusez-moi.

M. Pierre Brien: Il n'y a pas de quoi.

M. John Root: Pourriez-vous poser votre question de nouveau, s'il vous plaît?

M. Pierre Brien: Les investissements nécessaires à l'infrastructure de votre projet peuvent-ils donner lieu à une collaboration internationale ou si le gouvernement du Canada doit en assumer les coûts entièrement?

[Traduction]

M. John Root: Il y a des projets internationaux. Par exemple, il y a le laboratoire de faisceaux de neutrons en Europe dans lequel participent l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Ce sont des laboratoires internationaux à grande échelle, des laboratoires de production, et le Spalatian Neutron Source aux États-Unis est l'un d'eux. Mais, chaque pays doit aussi avoir sa propre source locale pour mettre à l'épreuve de nouvelles idées et former les chercheurs locaux qui pourront ensuite tirer profit des projets internationaux.

Nous voulons donc être l'une de ces sources locales comme il en existe, à plus grande échelle, en Europe. Chaque pays a aussi sa propre source.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci. Je vais permettre trois courtes questions.

Monsieur Cannis, monsieur Penson et monsieur Bélanger.

M. John Cannis (Scarborough-Centre, Lib.): J'aimerais revenir à la question de M. Brien, qui faisait suite à celle de M. Bélanger. Dans le contexte de la coopération entre les secteurs public et privé, il y a la propriété intellectuelle, les investissements, dont vous avez parlé, et les licences. Pouvez-vous définir un peu mieux quel serait l'investissement, les recettes du gouvernement dans le cadre d'une telle coopération? Je sais que vous n'avez pas de but lucratif, mais cela recouvre néanmoins des réalités différentes. Il doit y avoir une meilleure façon de cerner l'importance du soutien dans le contexte des progrès technologiques et de la commercialisation de nouveaux produits.

M. Martin Godbout: Génome Canada est un organisme sans but lucratif. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas de recettes. Toutefois, les recettes doivent être réinvesties annuellement.

Génome Canada a une politique très claire sur la propriété intellectuelle: elle appartient aux institutions. J'entends par là les universités, les laboratoires fédéraux ou privés, s'ils participent aux projets. Toutefois, nous gérons la PI. Nous voulons nous assurer que les projets dégagent une valeur commerciale. Nous avons donc passé un accord avec les intéressés pour que Génome Canada et le centre de recherche génomique ne fassent aucun déboursé s'il n'y a pas d'entente entre les parties sur leur gestion de la PI.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci.

Monsieur Penson, une courte question.

M. Charlie Penson (Peace River, AC): J'aimerais plutôt faire une observation.

Monsieur Hackett, monsieur Godbout et monsieur Davidson, votre vie doit être très excitante. Vous avez des projets en cours. Il y a une expérience en nanotechnologie dans l'ouest d'Ottawa, monsieur Hackett. Le projet Génome Canada est lancé, monsieur Godbout, et tout semble se passer très bien. M. Davidson a un projet en cours au Centre canadien de rayonnement synchrotron à Saskatoon.

Or, le pauvre M. Root du Centre canadien de neutrons n'arrive pas à arracher une décision du gouvernement sur l'avenir de ce projet. Je crains que l'on ne perde pas que les chercheurs, bien que cela soit déjà très grave. Les entreprises canadiennes perdront la capacité de faire des essais.

Étant donné l'importance qu'attache le gouvernement à la technologie si l'on en croit la déclaration faite plus tôt au sujet des intentions du ministre des Finances, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne se décide pas à financer cette installation pour que nous ayons au Canada une source de neutrons afin que nous n'ayons pas à aller à l'extérieur du pays vérifier notre équipement. C'est tout ce que j'ai à dire.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Ce n'était pas une question, c'est bien cela?

M. Charlie Penson: C'est ce que j'ai dit. C'était une observation.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Monsieur Bélanger.

M. Mauril Bélanger: Je veux profiter de l'ouverture créée par mon collègue pour faire une observation.

Je n'avais pas compris que nous sommes là jusqu'à 10 h 30 seulement. Je croyais que nous étions là jusqu'à 11 heures.

Je suis convaincu que la nanotechnologie aura un effet déterminant pour l'avenir, tant au plan économique, puisque notre compétitivité en dépend, qu'au plan des connaissances générales et de notre capacité d'accroître notre bien-être et de servir l'intérêt public. J'encourage donc le Conseil national de recherches du Canada de persévérer dans ses efforts.

• 1030

Cela dit, j'aimerais poser une question. Je ne crois pas pouvoir obtenir une réponse aujourd'hui, puisque les consultations publiques sont en cours mais j'estime que nous devons l'avoir présente à l'esprit. Cela concerne le brevetage des formes de vie supérieure. Déjà les mots eux-mêmes sont mal définis. Personne ne sait au juste ce qu'est une forme de vie supérieure. Or, l'un de nos témoins de ce matin nous a dit qu'il y a 170 000 gènes, ou segments de gène, et que nous accordons des brevets.

Une voix: Pas les Canadiens.

M. Mauril Bélanger: Je le sais, mais les États-Unis le font et d'autres pays aussi. Je crois que la Grande-Bretagne le fait. Cela nous met dans une situation particulièrement délicate. Il y a des considérations d'ordre éthique et j'aimerais savoir si Génome Canada en tient compte et ce qu'elle pense du brevetage des formes de vie supérieure. Si l'on décide d'accorder ces brevets, monsieur le président, je pense que chacun de nous devrait demander un brevet sur ses propres gènes.

M. Martin Godbout: D'accord. D'abord, il n'y a pas 170 000 gènes; il y en a 30 000.

M. Mauril Bélanger: Quelqu'un a dit 170 000, environ.

M. Martin Godbout: Ensuite, on n'accorde pas de brevet pour un gène tout comme il n'y a pas de brevet sur les mots consignés dans le dictionnaire Webster, ni sur le séquençage.

Le débat se poursuit aux États-Unis sur les séquences génomiques exprimées (SGE) mais il n'est pas question de brevetage. On peut avoir un gène ou un segment de gène et certains prétendent que si l'on découvre la séquence d'un segment du gène on peut obtenir un brevet pour le gène tout entier. On ne peut breveter pareille chose. Le brevet est accordé quand on découvre le gène, sa fonction, son utilité. Si l'on découvre un gène qui peut être modifié afin de produire de l'insuline pour les diabétiques, ça c'est une utilité. Mais il n'est pas question de breveter un gène.

Pour ce qui est des organismes vivants, l'oncomasse du MIT—ne suis pas un avocat, je suis une scientifique—je laisserais le gouvernement décider, j'attendrais le résultat de la réflexion. Ici encore, il est essentiel de suivre les règles dans les cas où il existe une application qui offre des avantages et qui offre à la population la possibilité d'un meilleur traitement. Il y a la loi concernant les brevets, et il appartient au Parlement du Canada... pas au Parlement, mais aux avocats, de décider entre eux si une application peut faire l'objet d'un brevet.

M. Mauril Bélanger: Non, vous aviez raison la première fois. La décision devrait appartenir aux législateurs.

M. Martin Godbout: Je crois que oui.

M. Mauril Bélanger: D'accord. Merci, monsieur le président.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Madame Torsney, c'est la dernière question.

Mme Paddy Torsney: Merci.

Ma question ressemble plus à une observation. Je ne sais pas si vous avez tous eu l'occasion de lire l'article publié en fin de semaine dans le Report on Business sur les 40 plus riches de moins de 40 ans au Canada. On avait demandé à ces grands Canadiens doués quel message ils aimeraient envoyer au premier ministre. Dans plusieurs cas, ils ont demandé un plus grand investissement dans les sciences et la technologie, ainsi que dans l'éducation.

Ce que j'aimerais dire à chacun d'entre vous, c'est que c'est très bien de nous demander continuellement de l'argent, mais ce n'est pas vraiment notre argent, c'est l'argent des contribuables. Il serait utile de les sensibiliser au fait que nous avons déjà investi énormément dans les organisations dont vous avez tiré parti. Vous devriez vraiment vous efforcer de faire des présentations aux différentes organisations de service—les rotary clubs, les empire clubs et les Canadian clubs—et de leur parler de vos activités afin que la population canadienne puisse vous appuyer. Il faut leur faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'un groupe de mecs qui parlent de choses bizarres et avant-gardistes que personne ne comprend vraiment—même si tous espèrent que leurs enfants choisiront d'étudier ces choses—, mais de quelque chose qui va définitivement faire une différence dans leur vie et qui mérite de plus grands investissements.

Donc, je vous encourage à communiquer ce message à de peut-être publier quelque chose dans le ROB, puisque c'est un cahier que tout le monde lit.

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Monsieur Hackett.

M. Peter Hackett: J'aimerais reprendre ce dernier point qui est, bien sûr, un point fondamental. Si on ne le fait pas, les jeunes ne choisiront pas d'étudier les sciences et les technologies, et si cela arrive, il n'y aura pas d'employés pour ces industries.

J'aimerais souligner que la stratégie régionale d'innovation du CNRC comporte un volet de consultation dans les villes et dans les collectivités avec tous les intervenants—les universités, les écoles secondaires, les syndicats, les sources de capital de risque et d'investissement providentiel—afin de mettre au point des stratégies adaptées aux collectivités et à leur croissance économique fondée sur la science, la technologie et l'innovation pour les prochains 10 à 15 prochaines années. Et ce message est très bien accueilli par les collectivités.

• 1035

Le vice-président (M. Walt Lastewka): Merci beaucoup. Je vous remercie beaucoup pour votre présence et pour vos exposés.

Nous avons maintenant terminé la première partie de notre réunion. Nous allons maintenant débuter la deuxième partie, après une pause de deux minutes.

Merci beaucoup.

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