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FAIT Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON FOREIGN AFFAIRS AND INTERNATIONAL TRADE

COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le lundi 28 mai 2001

• 1637

[Traduction]

Le président (M. Bill Graham (Toronto-Centre—Rosedale, Lib.)): Chers collègues, je déclare ouverte la séance du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international.

J'aimerais accueillir, en votre nom, M. Gennady Seleznev, président de la Douma. Il est accompagné d'un groupe de parlementaires distingués représentant tous les partis de la Douma.

J'accueille également M. Churkin, ambassadeur de Russie au Canada. Bienvenue et merci d'être venus.

Habituellement, monsieur le président, nous demandons à nos invités de faire une brève déclaration. Les membres du comité qui le désirent posent ensuite des questions. Nous espérons pouvoir engager une discussion entre nous.

Je tiens à féliciter le président, qui a su faire face à deux situations bien particulières. Il y a d'abord eu le point de presse qui, je pense, s'est avéré une bonne expérience. Ensuite, le fauteuil dans lequel il prenait place s'est brisé, ce qui montre que nous avons besoin de nouveaux sièges. Je tiens à le remercier pour cela.

• 1640

Monsieur le président, vous avez la parole.

M. Gennady Nikolaevitch Seleznev (président, Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

• 1650

Merci.

Le président: Merci beaucoup, monsieur le président.

Nous avons une liste d'intervenants. Je vais commencer par M. Solberg.

M. Monte Solberg, (Medicine Hat, AC): Merci, monsieur le président. Je vais être très bref.

• 1655

Monsieur le président, merci de votre exposé et bienvenue à vous tous.

Ma question porte sur le désarmement nucléaire et la défense antimissile. La Russie semble très intéressée, tout comme les États-Unis, à réduire le nombre d'armes nucléaires, ce qui est une excellente chose. J'aimerais vous entendre dire quelques mots à ce sujet. J'aimerais également connaître la position de la Douma à l'égard de la défense antimissile.

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

M. Monte Solberg: Monsieur le président, je vais céder la parole à mon collègue.

M. James Moore (Port Moody—Coquitlam—Port Coquitlam, AC): Toujours dans le même ordre d'idées, j'aimerais savoir dans quelles circonstances la Russie envisagerait de modifier le Traité ABM de 1972 en vue d'autoriser la mise en place d'un système quelconque de défense antimissile.

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

• 1700

Le président: Merci beaucoup.

Monsieur O'Brien.

M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président.

Pour revenir à la question du système NMD, comme j'ai présidé le Comité de la défense au cours des deux dernières années, ce sujet me tient toujours à coeur. J'aimerais, si je puis me permettre, vous poser quelques questions.

Le Comité permanent de la défense a entendu le témoignage d'un professeur russe—je ne me souviens plus de son nom— qui a prédit que la Russie va finir par s'entendre avec les États-Unis au sujet du Traité ABM. Quel est votre avis là-dessus?

Ensuite, il semble évident, du moins aux yeux de nombreux Canadiens, que le président Bush va mettre sur pied un système NMB. En tant que Russe, est-ce que vous privilégiez un système contrôlé de façon unilatérale par les Américains ou un système relevant du NORAD, auquel participerait le Canada en tant que partenaire bilatéral?

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

• 1705

Le président: Monsieur le président, il y a environ cinq députés qui souhaitent poser des questions. J'aimerais leur donner la possibilité de le faire, après quoi, vous pourrez poser celles qui vous intéressent. Nous sommes ici jusqu'à 18 heures. Est-ce que cela vous convient?

Il y a trois autres députés qui souhaiteraient intervenir. Nous essaierons ensuite d'avoir un échange de vues.

M. Pat O'Brien: Je voudrais tout simplement qu'il réponde à ma question concernant le contrôle unilatéral américain ou celui du NORAD.

Le président: Nous allons voir si nous pouvons obtenir une réponse.

[Français]

Monsieur Dubé, vous comprenez un peu le problème. Ils veulent nous poser des questions aussi. Donc, veuillez poser les vôtres assez rapidement, si possible.

M. Antoine Dubé (Lévis-et-Chutes-de-la-Chaudière, BQ): Je suis du Québec. Je suis un député de l'opposition. Il y a deux ans, j'ai eu la chance d'aller en Russie en compagnie du secrétaire d'État responsable des Sciences et de la Technologie. À ce moment-là, il y avait un dossier qui était, pourrait-on dire, très d'actualité chez vous, et il l'est encore. C'est un peu délicat d'en parler, mais j'aimerais que vous me disiez où en est maintenant la situation de la Tchétchénie. On en entend beaucoup parler de ce côté-ci et j'aimerais que vous me disiez aussi si vous envisagez quelque forme de négociation que ce soit avec la Tchétchénie.

• 1710

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe].

• 1715

[Traduction]

Le président: Monsieur Keyes.

M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.): Merci, monsieur le président. J'aimerais moi aussi vous remercier, vous et votre délégation, d'assister à notre réunion.

Avant d'être élu député de Hamilton-Ouest, il y a 12 ans, j'ai travaillé pendant 15 ans comme journaliste. Vous avez dit que votre emploi du temps était fort chargé et que vous comptiez adopter plusieurs lois. Or, il y a une proposition de modification visant la loi sur les médias qui, je l'espère, ne sera pas adoptée par l'assemblée fédérale. Je tiens à préciser à mes collègues que ce projet de loi obligerait les journalistes à dévoiler leurs sources à la police.

Nous entendons dire, au Canada, que le seul journal national vraiment indépendant qui reste en Russie doit vérifier régulièrement ses bureaux afin de voir s'il n'y a pas des dispositifs d'écoute qui y sont cachés, et que les journalistes les plus réputés sont surveillés par des caméras de sécurité—certains ont même été battus. Comme vous dites qu'il n'y a aucune loi en Russie qui empêche les entreprises d'investir dans votre pays, et étant donné que vous vous êtes engagés à éliminer la corruption au sein du gouvernement, j'aimerais vous faire observer que les journalistes peuvent être de puissants alliés. Nous ne les aimons peut-être pas tellement au Canada, mais il reste qu'ils demeurent de puissants alliés. C'est ce qu'on appelle la liberté de la presse. J'aimerais vous entendre dire que les journalistes ne seront pas réduits au silence par votre gouvernement.

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

• 1725

M. Stan Keyes: Alors, vous n'avez pas l'intention d'adopter un projet de loi qui obligerait les journalistes à dévoiler leurs sources?

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

M. Stan Keyes: Merci beaucoup.

Merci, monsieur le président.

Le président: Merci.

Il y a trois autres noms sur la liste, mais le témoin souhaiterait nous poser quelques questions. Nous pourrions peut-être leur céder la parole et revenir ensuite à notre liste, si vous êtes d'accord.

Je pense que vous avez quelques questions à poser.

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

M. Nikolai Petrovich Kiselev (vice-président du Comité de la Douma d'État sur la politique économique et l'entrepreneuriat, Groupe agro-industriel de députés, la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Monsieur Kiselev, je vois qu'il n'y a aucun membre au sein du comité qui est prêt à répondre à vos questions. Je vais donc le faire.

Le comité tient régulièrement des audiences sur la pénurie de vivres, et chaque année, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, il y a un comité qui recueille les témoignages de représentants du secteur agricole. Ces témoignages ont tendance à porter sur la distribution alimentaire, les difficultés créées par l'Organisation mondiale du commerce, les différends qui opposent la Communauté européenne et les Américains concernant les subventions accordées aux produits alimentaires et l'impact de cette politique sur les marchés du tiers monde. Le Canada appuie, de manière générale, la libéralisation des marchés d'alimentation mondiaux.

Notre comité s'est rendu dans toutes les régions du pays afin de recueillir le témoignage des collectivités agricoles qui craignent d'être exclues du système actuel de distribution alimentaire à l'échelle mondiale. Donc, je pense que nos députés seraient disposés à discuter, avec nos homologues russes, des mesures que nous pourrions prendre en vue de collaborer ensemble dans ce dossier.

J'accepterais volontiers de faire une recommandation en ce sens au président du Comité de l'agriculture, qui s'intéresse de près à ces questions. Nous allons voir s'il est possible, peut-être par le truchement de l'Association Canada-Russie, qui est présidée par M. Richardson et le sénateur Prud'homme, de créer un petit groupe de travail là-dessus. J'allais demander au président où en est la demande d'adhésion de la Russie à l'OMC. Nous pourrions peut-être également faire quelque chose à ce chapitre.

• 1730

Je ne peux pas vous donner de réponse plus précise. Je pense sincèrement que le Canada est tout à fait disposé à se pencher là-dessus. Je peux vous dire, et je parle aussi au nom de mes collègues au sein du comité, que les questions les plus complexes et les plus difficiles que nous sommes appelés à régler, du point de vue du commerce international, portent sur l'agriculture, que nous discutions avec nos collègues américains ou nos collègues européens. Dons, nous accepterions volontiers de travailler avec vous sur ces dossiers.

M. Nikolai Kiselev: [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Merci.

M. Aleksandr Aleksandrovich Sizov (membre du Comité des affaires CIS et des relations avec les compatriotes de la Douma, membre de la faction «Ma patrie: la Russie entière», la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Est-ce que le secrétaire parlementaire du ministre veut...?

M. Pat O'Brien: Oui, merci, monsieur le président.

Si j'ai bien compris la question, vous voulez savoir comment le Canada encourage, ou essaie d'encourager, le commerce international, de manière générale. Il le fait, bien entendu, de plusieurs façons. En fait, le Canada figure parmi les pays qui réclament vivement la tenue d'une nouvelle ronde de négociations.

Non? Je n'ai pas bien compris?

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Pat, puis-je répondre à la question? Ils voudraient des précisions sur le genre de travail que nous effectuons.

• 1735

Par exemple, il y a deux ans, avant la tenue de la réunion ministérielle de l'OMC à Seattle, le ministre du Commerce a demandé au comité de tenir des audiences à l'échelle nationale et de présenter au gouvernement un rapport sur la politique que nous, en tant que parlementaires, souhaiterions voir adoptée—pas la politique du gouvernement, mais celle que prôneraient les parlementaires.

Monsieur le président, j'accepterai volontiers de vous remettre une copie du rapport. Vous allez voir le genre de travail qu'effectue le comité.

Par ailleurs, nous avons un sous-comité qui s'intéresse aux questions commerciales. Ce comité a déposé récemment un rapport sur la libéralisation des échanges dans les Amériques.

Notre comité a également tenu, récemment, des audiences sur le Sommet de Québec, qui porte sur le libre-échange dans les Amériques.

Certains membres du Sous-comité sur le commerce vont se rendre à Washington, avant que le Parlement ne suspende ses travaux, afin de discuter du différend sur le bois d'oeuvre qui oppose le Canada aux États-Unis. J'ajouterais que le Comité sur le commerce vient de rentrer d'un voyage en Europe, où il a rencontré ses homologues européens pour discuter des débouchés commerciaux qui existent entre la Communauté européenne et le Canada.

Donc, le comité parlementaire s'intéresse de très près aux questions qui ont trait au commerce. Pour ce qui est de notre méthode de travail, nous nous déplaçons, nous rencontrons d'autres parlementaires, nous consultons les citoyens, et ensuite nous formulons des recommandations au gouvernement qui, de manière générale, les appuie—pas toutes, mais la plupart d'entre elles. Voilà comment fonctionne le comité.

Je dirais qu'au cours des cinq dernières années, nous avons très bien su défendre notre point de vue dans le dossier commercial.

M. Stan Keyes: Et pas seulement le volet politique.

M. Aleksandr Sizov: [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Très souvent, s'il est question, par exemple, d'un projet de loi qui vise à modifier une loi ayant trait à l'agriculture, celui-ci est renvoyé au Comité de l'agriculture. S'il est question d'un projet de loi qui traite des pêches, celui-ci est renvoyé au Comité des pêches.

Il nous arrive également, parfois, de modifier des lois. Par exemple, quand le Canada est devenu membre de la nouvelle Organisation mondiale du commerce, nous avons été obligés de modifier environ 68 lois différentes qui avaient trait aux banques, à l'agriculture, ainsi de suite. Toutes ces modifications ont été soumises au comité. Habituellement, les lois qui touchent des domaines précis sont examinées par le comité du ministère compétent. Notre rôle consiste plutôt à examiner la politique commerciale, le genre de politique que devrait adopter le Canada.

M. Stan Keyes: Monsieur le président, il faudrait peut-être préciser que nous examinons aussi des questions internationales comme, par exemple, les eaux limitrophes internationales, un dossier qu'étudie actuellement le comité.

Le président: Oui.

M. Stan Keyes: Le projet de loi est renvoyé au comité, et celui-ci l'examine. Le comité se déplace dans toutes les régions du pays et parfois, à l'étranger. Nous examinons le projet de loi du gouvernement, y apportons des modifications et le renvoyons ensuite à la Chambre des communes. C'est un long processus.

Ensuite, pour ne pas exclure nos collègues du Sénat, dont fait partie M. Prud'homme, le projet de loi est renvoyé au Sénat, qui procède à un second examen objectif de celui-ci.

M. Pat O'Brien: J'ajouterais, monsieur le président, que compte tenu de la façon dont le comité est structuré, les deux ministres, soit le ministre des Affaires étrangères et le ministre du Commerce international, comparaissent devant nous à l'occasion.

Nous avons aussi ce que nous appelons un «secrétaire parlementaire». Je suis le secrétaire parlementaire du ministre du Commerce. Mon collègue, M. Paradis, est le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères. Nous faisons partie tous les deux du comité. Il s'agit donc d'un effort concerté.

Le président: Monsieur Emelyanov.

M. Mikhail Vasilievich Emelyanov (vice-président du Comité de la Douma d'État sur la propriété, faction Yabloko, la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

• 1740

[Français]

Le président: Monsieur Dubé, et M. Keyes ensuite.

M. Antoine Dubé: Je ne suis pas un membre permanent du Comité des affaires étrangères et du commerce international. Cependant, je suis membre du Sous-comité des droits de la personne et du développement international.

Je dirais, de façon générale, que j'accepte un peu le principe qu'il n'est pas suffisant, pour être informé d'une question, de suivre simplement les relevés de presse. C'est dans ce sens qu'il n'y a rien de mieux, parfois, que de poser des questions directes à d'autres parlementaires, et lorsqu'on est à l'extérieur d'une question, je pense qu'il vaut toujours la peine d'être prudent dans ses observations. Je n'irai pas plus loin sur la question des Balkans parce que, comme vous le savez, ce n'est pas une question facile. Comme bien d'autres, nous sommes pris, comme parlementaires, à recevoir des informations de part et d'autre, et ce n'est pas si simple que ça. Or, je ne voudrais pas, par mes propos, envenimer une situation qui semble toujours délicate.

[Traduction]

Le président: Monsieur Keyes.

M. Stan Keyes: Merci d'avoir posé cette question.

Nous sommes fiers, au Canada, de nos médias, qui présentent toujours un point de vue équilibré... peu importe l'événement, le sujet qu'ils couvrent à l'échelle planétaire.

Ils le font dans plus de 90 p. 100 des cas, parce qu'ils s'adressent aux citoyens canadiens et parce que ces derniers l'exigent d'eux. S'il y a un conflit dans une région du monde et que les médias présentent un point de vue peu objectif, la communauté injustement traitée par les médias au Canada ne tardera pas à réagir—à envoyer des lettres à l'éditeur, à parler aux députés, aux sénateurs qui les représentent au sein du Parlement du Canada.

Il est très difficile ici de présenter un point de vue partial sans soulever l'ire des membres de la communauté qui habitent au Canada.

Le président: J'ajouterais que pendant l'intervention au Kosovo, le comité a tenu des audiences de concert avec le Comité de la défense. Nous avons entendu le témoignage de toutes les parties intéressées, dont celui de la communauté serbe au Canada qui a clairement dénoncé, bien entendu, la démarche du Canada, et qui s'est vivement opposée à la position prise par le gouvernement canadien. Nous avons recueilli tous ces commentaires et les avons pris en considération.

Nous partageons tous votre point de vue pour ce qui est de la situation dans les Balkans. J'ai eu l'occasion de me rendre en Macédoine il y a quelques années. Évidemment, personne ne veut que ce pays connaisse le sort que d'autres pays ont connu.

Nous avons suivi les gestes de M. Djukanovic et nous avons vu ce qui se passe dans cette partie de la République serbe.

M. Stan Keyes: Ces préoccupations sont transmises au plus petit dénominateur commun—c'est-à-dire le représentant local. Que l'on parle des habitants de la Macédoine, des Serbes, des Juifs et des Palestiniens, nous en trouvons dans nos circonscriptions.

Tout se ramène à la communauté. Ils surveillent la situation de près, car ils tiennent à ce que l'on présente un point de vue équilibré. Ils ne veulent nécessairement qu'on défende une partie plutôt qu'une autre, parce qu'il se peut que le député soit mal renseigné.

Le président: Puis-je revenir à Mme Augustine? Nous entendrons ensuite M. Moore.

• 1745

Mme Jean Augustine (Etobicoke—Lakeshore, Lib.): Merci, monsieur le président.

J'aimerais moi aussi souhaiter la bienvenue au président et à sa délégation.

Je constate que M. Safronoz fait partie du Comité de la Douma d'État sur la culture et le tourisme. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'aimerais savoir comment votre comité aborde le dossier de la culture au sein du Parlement. Pouvez-vous nous décrire certaines des politiques qui ont été adoptées? Pouvez-vous nous donner des exemples du genre de travail qu'effectue le comité? Vous pourriez peut-être nous parler de culture.

M. Vitaly Aleksandrovich Safronov (membre du Comité de la Douma d'État sur la culture et le tourisme, faction du Parti communiste de la Fédération russe, la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Monsieur Moore, alors peut-être moi.

M. James Moore: Très bien, je vous remercie.

Étant donné la thèse de plus en plus reçue, surtout en Russie, selon laquelle la productivité individuelle est la source de la prospérité collective de même que la perspective d'une adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, on s'inquiète ici en raison d'une histoire à laquelle un de nos quotidiens nationaux accorde beaucoup de place et qui concerne NoreX Petroleum Limited.

Il serait prudent de dire que la conscience des investisseurs dans la Russie n'est pas très grande. Dans le cadre des discussions concernant l'Organisation mondiale du commerce, il est question du traitement réservé à des entreprises comme Barrick Gold Corporation, Archangel Diamond Corporation et plus précisément à NoreX Petroleum Limited.

• 1750

Alex Rotzang, le président-directeur général de cette entreprise, a témoigné devant un comité sénatorial il y a à peu près un mois. Il en a été question dans le Globe and Mail il y a une semaine. Commentant le fait qu'en 1990 35 entreprises albertaines avaient des activités en Russie et qu'aujourd'hui il n'y a plus que NoreX et une autre entreprise, il a déclaré:

    Tout d'abord, je suis fermement convaincu que le monde des affaires russe n'est pas ouvert aux investisseurs. D'après les Russes, l'investissement consiste à demander aux sociétés d'apporter de l'argent, puis de partir pour ne jamais revenir. Ils déclarent qu'ils accueillent favorablement les investisseurs, mais dans la pratique, aucune mesure concrète n'est prise pour permettre aux investisseurs de fonctionner convenablement.

Étant donné votre désir de libéraliser davantage les échanges et celui, je supposerais, de joindre les rangs de l'Organisation mondiale du commerce, comment vous y prendrez-vous pour régler les problèmes que les cas de ce genre ont soulevés en matière de politique et de relations publiques et quelles réformes précises allez-vous apporter?

M. Mikhail Emelyanov: [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Madame Romanchuk.

Mme Antonina Ivanovna Romanchuk (membre du Comité de la Douma d'État sur le budget et les taxes, faction Unité, la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Je vais vous donner ce qu'on appelle une réponse sibylline, je crois. La position officielle du gouvernement est claire: tant que les États-Unis ne nous demanderont pas de participer, il n'y a aucune raison pour que le gouvernement du Canada prenne la décision stratégique de participer ou non. Comme nous n'avons pas reçu de demande officielle, nous en sommes encore, dans une certaine mesure, à l'étape des discussions.

• 1755

Je crois qu'il serait juste de dire que l'opinion se divise que deux courants s'affrontent. Il y a ceux qui croient fermement que, si les États-Unis décident d'aller de l'avant avec ce programme, la sécurité du Canada est en grande partie liée à celle des États-Unis depuis quelque 50 ans, par l'entremise de l'OTAN, mais aussi du NORAD et d'autres accords, et qu'il serait naturel que nous participions à ce programme et qu'il s'agirait d'une composante naturelle de notre système de défense étant donné que nous sommes des alliés très proches des États-Unis, notre allié le plus proche, un voisin et un pays avec lequel nous entretenons de très solides liens économiques.

Quant à l'autre courant, dont beaucoup d'entre nous font partie, c'est que nous comprenons l'objectif du système NMD. Je l'ai dit, si vous voulez, à mes collègues américains la fin de semaine dernière lorsque certains d'entre nous les ont rencontrés, et je dirais que certains d'entre eux—le sénateur Leahy en était—répéteraient fondamentalement ce que je dis maintenant, à savoir que si le système NMD vise à accroître la sécurité, il doit le faire et que si, en fait, il intensifie une course aux armements du genre de celle dont a parlé le président Seleznev plus tôt, il n'accroîtrait pas la sécurité mais l'insécurité. C'est donc ce que nous essayons de déterminer au Parlement canadien: est-ce que le bouclier antimissile américain va accroître ou non la sécurité?

Dans une certaine mesure cela dépendra de la réaction de nos partenaires européens de même que celle de la Russie et de la Chine et nous devons compter sur eux tous. Avant que le gouvernement du Canada prenne une décision, le premier ministre a dit que la question fera l'objet d'un débat à la Chambre des communes. Je pense que l'on consultera ces comités, probablement le Comité de la défense et des affaires étrangères. Le gouvernement prendra ensuite une décision après avoir bien sondé ce que j'appellerais ces deux points de vue. Par conséquent, nous n'avons pas encore pris de décisions—c'est la réponse brève—mais nous en discutons.

Je vais poser rapidement une question au président. On nous a autorisés à dépasser d'une ou deux minutes le temps qui nous est imparti me dit-on. Vous respecterez le protocole. Je sais que vous visez deux minutes.

Pourriez-vous nous dire rapidement comment vous concevez le rôle du Parlement de la CEI?

Deuxièmement, vous avez mentionné que le sida était un problème de santé. Vous savez que le Canada collabore avec la Russie à cet égard et nous aimerions vous aider le plus possible. Ce que nous lisons dans nos journaux c'est que votre système carcéral crée un énorme problème pour bien des gens en ce qui a trait au sida. Est-ce que le Parlement se penche sur cette question afin de trouver des solutions?

M. Gennady Seleznev: [Le témoin s'exprime en russe]

• 1800

Le président: Je vais m'excuser auprès de M. Richardson... D'accord une question. Je croyais que vous vouliez partir.

M. Igor Matveevich Khankoyev (membre du Comité de la Douma d'État sur la protection de la santé et les sports, faction Députés du peuple, la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie): [Le témoin s'exprime en russe]

Le président: Il faudrait être un grand spécialiste des rapports entre le Parti démocratique et le Parti républicain, mais je crois que nous nous attendons que, étant donné que la présidence des principaux comités au Sénat est assumée par le Parti démocratique, il y aurait un peu plus de sympathie à l'égard des Nations Unies. Je crois que le Sénat sera plus réceptif au contrôle des armements et à d'autres questions que ce n'était le cas lorsque les Républicains y détenaient la majorité.

Je ne sais pas quel serait le résultat pour ce qui concerne le commerce international. Cela pourrait aller d'un côté ou de l'autre. Tout dépend de qui assume la présidence. Les présidents sont très puissants dans le système américain et il arrive très souvent qu'ils ne respectent pas la ligne de parti. Ils peuvent être très individualistes. Ma réponse n'est pas bonne, mais nous essayons d'y voir clair nous-mêmes à l'heure qu'il est.

Monsieur Richardson.

M. John Richardson (Perth—Middlesex, Lib.): Monsieur le président, j'ai rencontré nos amis russes aujourd'hui et je revois l'époque où je fréquentais l'université et que certains de mes professeurs venaient de Russie, après la Deuxième Guerre mondiale. Nous avons eu la chance de profiter de l'intelligence supérieure de ces personnes qui sont venues nous enseigner à l'université.

Je constate que vous êtes en train de maîtriser la situation dans votre magnifique pays, les ressources naturelles qu'il contient et votre main-d'oeuvre qualifiée. J'espère pouvoir m'y rendre un jour. J'allais le faire lorsque j'ai été appréhendé à la frontière de l'Allemagne de l'Est mais c'était une erreur de ma part de me trouver dans cette région.

Je pense que le monde est là pour vous. Vos compétences sont tellement grandes, qu'il s'agisse d'entreprises, d'éducation, de ressources naturelles et de contacts—et c'est le plus grand pays du monde.

• 1805

Je vous remercie du temps passé avec vous aujourd'hui. J'apprécie beaucoup votre pays.

Le président: Peut-être, monsieur le président, devrions-nous terminer là-dessus même si j'aimerais faire une dernière observation.

Vous savez, l'ACDI a été très heureuse de collaborer en ce qui a trait au Musée de l'Ermitage. Il y a présentement au Musée des beaux-arts de l'Ontario, à Toronto, une grande exposition d'oeuvres provenant du Musée de l'Ermitage. Vous serez peut-être amusé, monsieur le président, si je vous dis que j'ai reçu dans le courrier ce matin une sollicitation de dons pour venir en aide au Musée de l'Ermitage. Les activités culturelles en Russie nous intéressent beaucoup et nous aimerions aider le plus possible.

Nous voulons vous remercier d'être venus ce matin, monsieur le président. Nous en faisons grand cas.

Le sénateur Marcel Prud'homme (La Salle, Ind.): Merci de m'avoir permis d'être parmi vous pour la première fois.

Le président: Merci, sénateur.

La séance est levée.

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