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ENVI Communiqué de presse de comité

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COMITÉ PERMANENT DE L'ENVIRONNEMENT
ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE



COMMUNIQUÉ




Pour publication immédiate

Le Comité de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes lance un appel aux Canadiens afin de réduire l’utilisation des pesticides et de protéger la santé humaine et l’environnement.

OTTAWA – 16 mai 2000 –Le Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes a déposé aujourd’hui son rapport sur les pesticides, concluant ainsi une étude entreprise un an plus tôt. Durant les audiences publiques, le Comité a entendu des témoignages convaincants sur les menaces que peuvent représenter les pesticides pour la santé humaine et l’environnement. Compte tenu de ces déclarations éloquentes, le Comité transmet plusieurs messages importants aux Canadiens et au gouvernement.

  • Nous exhortons le gouvernement fédéral à moderniser la réglementation et le système de gestion des pesticides en modifiant la loi vieille de 30 ans qui régit les produits antiparasitaires et ce, afin de protéger les groupes les plus vulnérables de la société, notamment le fœtus, les enfants, les femmes, les populations du Nord. Le gouvernement doit utiliser les données scientifiques les plus récentes et, lorsque celles-ci pointent vers la nocivité potentielle de certains pesticides, il doit appliquer le principe de prudence.

  • Nous exhortons le gouvernement à réévaluer tous les pesticides approuvés avant 1995, suivant les normes actuelles plus rigoureuses dans le but de protéger les populations vulnérables. Il doit également retirer l’homologation des pesticides pour lesquels une solution de remplacement plus sûre existe aujourd’hui.

  • Nous recommandons un facteur de sécurité accru pour la détermination de pesticides dans les aliments, qui agirait comme tampon pour tenir compte de l’incertitude actuelle concernant l’exposition et la vulnérabilité des enfants et des autres populations sensibles aux pesticides.

  • Nous exhortons le gouvernement à donner primauté absolue à la protection de la santé humaine dans toutes les décisions de gestion des pesticides. À l’heure actuelle, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire tente de servir deux maîtres : elle veut répondre aux besoins des agriculteurs et des fabricants de pesticides, tout en protégeant la santé humaine. À cause des conséquences de l’usage des pesticides sur la santé, nous avons de sérieuses inquiétudes quant à ce double mandat qui doit, selon nous, être modifié pour faire clairement primer la protection de la santé humaine et de l’environnement.

  • Nous recommandons d’améliorer l’accès à l’information, afin que les Canadiens puissent faire des choix judicieux quant à l’utilisation des pesticides. Il nous faut financer davantage la recherche sur l’effet des pesticides sur notre santé et notre environnement. Il nous faut savoir où, et en quelle quantité, les pesticides sont utilisés et vendus au Canada; quels ingrédients les composent et quelles alternatives sont disponibles. Par ailleurs, les professionnels de la santé doivent avoir les moyens de faire rapport sur les effets nocifs des pesticides et de partager cette information.

  • Nous implorons les consommateurs de bien laver les fruits et les légumes avant de les manger afin d’en retirer les résidus de pesticides. On a rapporté jusqu’à 16 applications de pesticides sur une même pomme, pour combattre la tavelure du pommier. Là où c’est possible, on devrait choisir des produits biologiques. Il faut sensibiliser les consommateurs au fait que l’utilisation de la «catégorie A » dans le secteur de l’alimentation n’indique pas la valeur nutritive d’un aliment. Il s’agit essentiellement d’un critère basé sur son apparence.

  • Aux propriétaires et aux habitants des villes et des campagnes, nous disons : les pissenlits sont beaux et inoffensifs. Contrairement aux pesticides, ils ne posent aucune menace à notre santé, ni à celle des enfants. Par conséquent, acceptons les pissenlits comme élément naturel du paysage canadien. Mieux vaut dépenser notre argent pour des méthodes et produits pour l’entretien écologique de la pelouse et du jardin.

  • Aux responsables des espaces verts des villes et des municipalités, nous disons : arrêtez de pulvériser des pesticides dans les parcs, les forêts et, surtout, dans les terrains de jeu des enfants. De plus en plus de personnes et de collectivités disent non à l’exposition involontaire aux épandages de pesticides, que ce soit sur les pelouses, dans les parcs ou sur les terrains de golf. Plusieurs municipalités ont choisi d’entretenir leurs parcs, terrains de jeu et autres espaces verts à l’aide de moyens écologiques. Il faut convaincre d’autres municipalités d’en faire autant.

  • Aux agriculteurs nous disons : depuis quelques années, les marchés intérieur et extérieur pour la production biologique sont en pleine croissance. Les avantages des méthodes biologiques sont nombreux : réduction de l’érosion, rétention des éléments nutritifs dans le sol, eaux souterraines et de surface exemptes de pesticides. Nous exhortons le gouvernement à aider les agriculteurs à profiter de cette opportunité économique en leur fournissant l’information, l’aide technique et les incitatifs financiers nécessaires. Le gouvernement devrait également favoriser la recherche sur ce sujet en créant des chaires d’agriculture biologique dans le cadre du Programme de chaires d’excellence en recherche du XXIe siècle.

  • Nous recommandons à tous ceux qui doivent avoir recours aux pesticides, en particulier dans le domaine de l’agriculture, de suivre scrupuleusement les instructions fournies sur les étiquettes des produits; une mauvaise utilisation des produits antiparasitaires peut laisser des résidus sur les aliments et conduire à une concentration pouvant être nocive pour le consommateur. Nous demandons aussi une meilleure protection des travailleurs qui utilisent les pesticides, ainsi que des personnes qui vivent en aval des opérations de pulvérisation.

Le rapport est intitulé : Pesticides, un choix judicieux s’impose, pour protéger la santé humaine et l’environnement. Le Comité a choisi ce titre pour bien souligner la nécessité que les Canadiens disposent d’une information complète sur les pesticides, incluant des solutions de remplacement, afin de pouvoir prendre des décisions éclairées à cet égard, et protéger ainsi la santé humaine et l’environnement. Le rapport est disponible au site Web du Parlement du Canada à : www.parl.gc.ca. On peut également en obtenir copie en contactant le greffier du Comité au (613) 996-1483 ou envi@parl.gc.ca .

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