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RNNR Rapport du Comité

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Sommaire

 

Les forêts jouent un rôle important dans la vie des Canadiens, et ce à plusieurs niveaux. Elles sont reconnues pour leurs fonctions naturelles et leurs bénéfices environnementaux. Les forêts constituent également un maillon important de l’économie canadienne, tant pour leur utilisation à des fins récréatives que pour les nombreux produits qui peuvent en être dérivés. En effet, l'industrie forestière génère des revenus considérables pour l’économie canadienne et soutient des milliers d’emplois dont dépendent de nombreuses communautés rurales et autochtones. Bon nombre de ces communautés ont également un lien étroit avec les forêts en tant que patrimoine naturel et culturel. Une gestion durable et efficace des forêts est essentielle pour assurer la pérennité du secteur forestier et tirer pleinement parti des possibilités offertes par les produits du bois.

Au cours des dernières années, le secteur forestier canadien a été confronté à de nombreux défis susceptibles de ralentir sa croissance et sa capacité d'innovation. La nature cyclique des marchés des produits forestiers peut entraîner une fluctuation de la demande pour certains produits du bois, notamment le bois d’œuvre. Par ailleurs, le sous-secteur des pâtes et papiers fait face à une baisse graduelle de la demande pour certains de ses produits. La crise sanitaire et économique causée par la pandémie de COVID‑19 a exacerbé ces défis et accéléré le déclin de la demande de certains produits, mais a également augmenté la demande de biens essentiels ou de produits nécessaires dans les secteurs à forte croissance, comme les produits hygiéniques, les équipements de protection individuelle et les matériaux de construction. Les enjeux commerciaux représentent une autre préoccupation importante pour le secteur alors que le litige avec les États-Unis sur le bois d'œuvre résineux canadien a réduit l’accès au marché américain et a ainsi affecté les ventes des entreprises forestières canadiennes. Ces défis structurels et économiques créent un climat d'incertitude pour les entreprises forestières canadiennes. Le Comité a toutefois appris que de nouvelles opportunités s’offrent au secteur forestier.

Les ressources forestières ont la capacité de stocker le carbone et peuvent contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans un contexte mondial où les pays cherchent à réduire leur empreinte carbone, les forêts et les produits forestiers offrent donc un avantage environnemental compétitif considérable. Pour tirer profit de ces atouts, le secteur forestier canadien se transforme et innove dans l'optimisation de la fibre de bois et le développement d’une nouvelle gamme de produits à valeur ajoutée, appelés bioproduits ou produits biosourcés, qui peuvent remplacer certains produits à plus forte intensité en carbone fabriqués par d’autres industries.

Au Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux sont les principaux responsables de la gestion et de la réglementation des forêts et des activités forestières sur leur territoire. Le gouvernement fédéral fournit un soutien à la recherche et une aide financière au secteur forestier, notamment pour la transformation et l’innovation dans le secteur et le développement de nouveaux marchés d’exportation pour ses produits. Des témoins ont expliqué au Comité que le gouvernement fédéral, en collaboration avec les gouvernements et partenaires sur le terrain, devrait s’attaquer aux priorités suivantes pour soutenir la croissance et assurer la pérennité du secteur forestier au Canada :

  •   Soutenir les initiatives visant à maintenir des forêts canadiennes saines et gérées de façon durable. Les perturbations naturelles telles que les infestations d’insectes et les feux de forêts affectent le rendement des écosystèmes forestiers et sont exacerbées par les changements climatiques. Des investissements et le partage des meilleures pratiques sont nécessaires pour contrôler et prévenir ces perturbations. Une utilisation plus sélective du bois endommagé par les perturbations naturelles devrait être intégrée dans les pratiques de gestion forestière pour optimiser l’utilisation de la ressource. En outre, la recherche visant à améliorer les connaissances au sujet des différentes espèces d’arbres est essentielle pour garantir que le couvert forestier soit diversifié et résilient aux changements climatiques. De meilleures connaissances favoriseraient des activités de boisement et de reboisement plus efficaces sur l’ensemble du territoire canadien. L’expertise et les connaissances autochtones devraient être intégrées dans l’identification de meilleures pratiques forestières.
  •   Renouveler les programmes de soutien pour maintenir la compétitivité et l’innovation du secteur forestier. De nombreuses entreprises forestières canadiennes ont bénéficié des programmes gouvernementaux fédéraux destinés au secteur forestier. Toutefois, il serait utile de les réévaluer pour s’assurer de leur efficacité à soutenir le développement et la commercialisation de produits forestiers à valeur ajoutée. L’accès à ces programmes devrait être adapté pour les petites et moyennes entreprises, y compris les entreprises autochtones, qui ont de la difficulté à y participer selon les modalités actuelles. Les programmes devraient également être revus à la lumière des besoins spécifiques de certaines industries qui font face à des défis particuliers dans le démarrage d’entreprises ou dans la transformation de leurs opérations, comme dans le secteur des pâtes et papiers. Le Comité a également appris que pour moderniser ses opérations et accroître sa compétitivité, l’industrie forestière canadienne en régions éloignées doit avoir accès aux technologies de communication modernes.
  •   Encourager le développement d’une chaîne de valeur pour les produits à valeur ajoutée dans le secteur forestier canadien. Le Canada possède d’importantes ressources forestières. Toutefois, la capacité de transformer ces ressources en produits à valeur ajoutée n’est pas pleinement exploitée. Pour optimiser l’utilisation des ressources forestières et augmenter les débouchés sur les marchés, plusieurs suggestions ont été faites au Comité. On a notamment suggéré de mettre en œuvre une politique d’approvisionnement public qui favoriserait l’achat et l’utilisation de produits à faible intensité en carbone, y compris les produits du bois ainsi que de modifier le Code national du bâtiment pour permettre la construction de bâtiments de grande hauteur en bois. Des normes de performance environnementale plus élevées pour les bâtiments pourraient également encourager l’utilisation de matériaux à faible intensité en carbone. Pour accroître le marché des bioproduits, il serait utile d’évaluer des mécanismes qui permettraient aux consommateurs de faire des choix éclairés sur la composition et l’impact environnemental de leurs produits. Enfin, pour développer une chaîne de valeur pour les produits à valeur ajoutée, les programmes de formation devront être adaptés aux nouvelles utilisations du bois afin d’assurer une main-d’œuvre qualifiée.
  •   Poursuivre les efforts visant à éliminer les barrières commerciales et à diversifier les marchés d’exportation pour les produits du bois canadiens. Le conflit sur le bois d’œuvre résineux avec les États-Unis demeure un enjeu de premier plan pour l’industrie forestière canadienne et une résolution durable de ce conflit favorisait la relance économique du secteur. D’autres avenues permettraient aussi de diversifier les opportunités commerciales de l’industrie, notamment l’augmentation des exportations de produits à valeur ajoutée ainsi que la diversification des marchés d’exportations. Il serait aussi souhaitable de promouvoir davantage les produits du bois canadiens à l’étranger par le partage d’informations, auprès des architectes et des ingénieurs des pays importateurs de bois canadien, au sujet de la construction en bois massif et du caractère durable et écologique des produits du bois canadiens.